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 Jerusalem speakeasy club - Anahia

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Armand R Altaïr
Armand R Altaïr

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ϟ Métier : Prêtre ϟ Âge : 35 ans ϟ Race et sang : Sorcier ϟ Particularité : ϟ Statut civil : Célibataire devant l’Éternel, mais amoureux perpétuel

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ϟ Messages : 1611 ϟ Date d'inscription : 02/03/2016 ϟ Disponibilité RP : 1x semaine ϟ Célébrité : Arthur Davill ϟ Crédits : aucun

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MessageSujet: Jerusalem speakeasy club - Anahia   Jerusalem speakeasy club  - Anahia Empty16.03.17 16:55


   

Jerusalem speakeasy club




Il y avait beaucoup de souvenirs qu'Armand se rappelait avec plaisir, et d'autres bien plus douloureux qui dix plus tard le meurtrissaient toujours. C'était le cas pour cette brève aventure qui l'avait marquée à vie, et à cause de laquelle il portait en secret des remords lourds comme des chaînes. Il avait beau être une bonne âme pleine d'intentions louables, malheureusement il lui était déjà arrivé de se détourner du chemin, et de pécher gravement par vice et par bêtise. Aujourd'hui encore il se sentait trop honteux pour oser aborder librement ce sujet, et probablement qu'il n'y arriverait jamais. Le souvenir de cette rencontre était encore à vif, à peine terni par le temps, les prières et les larmes. Pour toujours il se rappellerait de cette nuit envoûtante où il a rencontré le Diable sous des attraits de femme, quelque part dans le désert poussiéreux et brûlant de Jérusalem.


La tempe appuyé contre le hublot, et la joue contre son poing fermé, Armand s'était endormit, bercé par le ronronnement de l'avion. Il venait d'avoir vingt cinq ans, mais conservait encore un aspect juvénile très marqué. L'habit noir qu'il portait depuis déjà plusieurs années lui donnait de la prestance et imposait un certain respect, mais on ne pouvait pas manquer ce quelque chose dans ses traits qui lui restait de l'adolescence. Ses épaisses lunettes glissait son nez et sa respiration régulière et calme indiquait qu'il était sans doute plongé dans un rêve énigmatique et lointain.


« Armando ? Armando réveille toi, on vient d'atterrir. C'est fou ça, tu n'as pas sentit l'atterrissage ? Pourtant ça a secoué comme pas permis. »


Poussant un petit râle mécontent, il consentit à ouvrir les paupières et se frotta le visage. Autour de lui les autres passagers détachaient leurs ceintures et se précipitaient vers les coffres à bagages.
Sur le siège à côté, son confrère et ami lui parlait gentiment pour l'aider à reprendre pied dans la réalité. Complètement pâteux, il détacha sa ceinture et arrangea ses cheveux et ses lunettes avant d'étirer ses bras. Il avait les jambes complètement engourdies à force d'être coincé depuis des heures dans cet espace étriqué. Le jeune prêtre jeta un œil par le hublot, dehors il faisait nuit, et les lumières de l'aéroport dansaient comme des milliers d'étoiles colorées. A côté de lui Marcello semblait trop impatient de descendre pour être capable d'apprécier la délicatesse de cette vision. Les deux autres frères exorcistes qui les accompagnaient se levaient, et étaient déjà en train de récupérer leurs valises dans les coffres en hauteur. Armand tourna la tête vers eux d'un air embrumé, et immédiatement cela provoqua chez Marcello une hilarité soudaine.


« Tu as du t'endormir sur ta main, parce que tu as la trace de ta chevalière sur ta joue c'est magnifique ! »

A son tour Diodoro pouffa de rire, et même le frère Guido qui d'ordinaire se montrait très sérieux, se  risqua à un trait d'humour qui décrocha un sourire à son neveux qui se frotta la joue en espérant faire partir la marque. Armand appréciait la compagnie de ses frères,et même s'il n'était plus officiellement en étude, il continuait à suivre son maître et oncle comme son ombre. Il respectait profondément cet homme qui dès lors qu'il l'avait eut sous sa garde n'avait cessé de croire en son potentiel et de l'aider à accomplir ses ambitions. Il avait fait de lui l'homme qu'il était, lui avait ouvert toutes les portes, dont celles mystérieuses et sacrées de l'Ordre, et pour cela il lui serait toujours éternellement reconnaissant.

Ils prirent chacun leurs valises noires et leurs sacoches, et quittèrent tous ensemble la zone d'arrivée. Jérusalem était une ville dans laquelle il était déjà venu visiter de nombreuses fois et qu'il aimait beaucoup.  Ainsi il avait le cœur un peu serré de devoir la quitter dès le lendemain. Ils n'y faisaient escale que pour une nuit, et au petit matin ils devraient se rendre dans un voyage particulièrement compliqué et éprouvant à travers le désert de Judée. Là bas ils rejoindraient d'autres membres de leur Ordre dans un monastère antique accolé à flanc de montagne. Bref la journée du lendemain s'annonçait intense, ainsi que les prochaines semaines. Car s'ils étaient tous convoqués au même endroit dans ce lieu aussi lointain qu'isolé, c'était clairement pour débattre d'une affaire importante.

Essayant de ne pas trop penser à tout les désagréments qui l'attendaient, Armand prit un taxi en compagnie de ses frères et de son maître, qui les conduisit dans un grand monastère au cœur même de la ville sainte. Là on les attendait avec impatience, et ce fut difficile pour le frère Guido de leur faire comprendre qu'ils étaient tous exténués par le voyage et souhaitaient se reposer. Beaucoup trop timide pour oser donner son opinion, Armand fut soulagé quand enfin on les laissa tranquille. Il n'avait qu'une envie: prendre une douche et aller s'allonger, même s'il savait qu'avec le décalage horaire il allait avoir du mal à trouver le sommeil. Une fois lavé et en pyjama, il organisait avec un plaisir évident ses petites affaires dans la cellule qu'on avait mit à sa disposition, préparant tout ce qu'il lui faudrait pour le lendemain. Alors qu'il était tranquillement en train de retirer cette maudite poussière qui venait sans cesse se déposer sur le noir profond de sa soutane, il entendit la porte s'ouvrir et sursauta. Il manqua de pousser un cris de surprise, mais la visage familier de Marcello apparu. Il entra et ferma silencieusement la porte derrière lui.


« Qu'est ce que tu fais ? » Chuchota t il, et Armand lui répondit sur le même ton.

« Je vais me coucher quelle question... Pourquoi les mâtines ne sont pas passées ? Oh mince ! »

« Non ne t'en fait pas c'est passé depuis longtemps. C'est simplement pour te dire qu'avec Diodoro on sort. Tu viens avec nous ? »

Il le regarda d'un air interdit, pas spécialement ravi de voir ses petits plans de soirée pépère voler en éclat. Des trois il était clairement le plus jeune, mais dans sa tête il avait déjà un sérieux et des habitudes de petit vieux.

« Pas question, demain on a une longue journée qui nous attend. Il faut dormir pour prendre des forces. »

« Tu arrives à dormir avec le décalage horaire toi ? En plus tu as passé tout le trajet à faire la sieste. »

Il marquait un point, mais tout de même c'était une très mauvaise idée. Le sentant flancher, Marcello renchérit :

« Aller ! On est au centre du monde pour quelques heures seulement, tu ne vas pas les passer à dormir dans ta cellule ? Après on sera occupé dans des débats interminables, c'est l'occasion de se détendre un peu ! Et ce n'est pas dit qu'on aura cette chance au retour. »

Armand soupira, au fond il n'avait pas tord. Mais même si c'était mal, ce n'était absolument pas la première fois qu'ils faisaient le mur pour sortir d'un monastère ou du palais épiscopal. La première fois, alors qu'il était tout fraîchement arrivé au séminaire il avait eut une peur terrible, mais maintenant il était habitué.


« D'accord tu as gagné ! Laissez moi cinq minutes le temps de m'habiller. Mon maître est il au courant ? »  

« Ça ne va pas non ? Depuis quand on le tiens informé de où on va et de ce qu'on fait ? Surtout toi, s'il savait la moitié des bêtises que tu fais, tu peux être sur qu'il te garderait sous cloche comme un écureuil empaillé. »

Il sourit et grimaça en même temps. C'est vrai que son oncle pouvait être strict. Globalement il l'était avec tout le monde, mais avec lui en particulier. Et au fond il ne pouvait pas lui donner tord. Au vu de sa valeur pour l'Ordre, il lui fallait une sécurité particulière qui était difficilement compatible avec le fait de se balader librement à l'étranger.

« Bon très bien, mais il faut absolument être rentré avant les laudes sinon tout le monde va se rendre compte de notre absence. Et où est ce qu'on pourrait aller à Jérusalem à une heure du matin ? »

Marcello leva les yeux au Ciel et s'appuya contre le mur.

« Est ce que je t'ai déjà ramené en retard pour la prière ? Non, alors fait moi un peu confiance et arrête de t'inquiéter. Quand à là où on irait, ne n'en fait pas on connaît un coin. Prend de l'argent par contre. »

Un peu rassuré, Armand acquiesça et sortit de sa sacoche une enveloppe contenant une liasse de billet en euros.

« Combien est ce que je prend ? »

« Pfff... Je ne sais pas, prend tout. »

Il sursauta presque et lui jeta un regard noir bien senti. Son côté pingre et prévoyant lui interdisait de faire une chose pareil. Il se contenta de diviser le paquet en deux et d'en garder la moitié, ce qui soit dit en passant faisait déjà une belle somme. Marcello lui faussa compagnie le temps qu'il se change, et revint peu de temps après en compagnie du frère Diodoro. Ils étaient tout les deux légèrement gris, ce qui laissaient sous entendre que pour patienter ils s'étaient ouvert une eau de vie ni vu ni connu.

Les trois sorciers se prirent chacun la main, et en moins d'une seconde ils avaient transplanés.

Suivant ses confrères dans la chute de la téléportation, Armand rouvrit les yeux et découvrit un lieu qui lui était parfaitement inconnu. L'endroit était sombre, avec un plafond bas et des murs en pisé qui dégageaient un peu de fraîcheur. Visiblement il devait s'agir d'une cave ou d'un lieu souterrain. Marchant derrière Marcello et Diodoro, Armand passa un de ces dérangeants rideaux de perles de bois fixé dans l'encadrement de la porte. L'endroit était un peu plus vaste qu'il ne l'aurait cru, mais il était enfumé et mal éclairé. Dans l'air résonnait le bourdonnement des conversations plus ou moins animées, et de la musique. Du jazz, brûlant et vibrant d'un son cuivré sous le sol saint de Jérusalem. Il avait l'impression de frissonner, sans trop savoir ce qu'il ressentait. Il y avait quelque chose de dépravé dans cet endroit qui cohabitait avec une impression de vie foisonnante et remuante.

Les trois exorcistes allèrent s'installer au bar, et maniaque comme il était il du se faire violence pour s'accouder sur le comptoir de bois particulièrement poisseux et sale. A la fois content et mal à l'aise, il ne pouvait s'empêcher d'afficher un sourire niais, puis il se hasarda à regarder du coin de l’œil les autres clients du bar clandestin. Apparemment ils n'étaient pas les seuls religieux à ne pas être sagement dans leurs lits. Il y avait un peu de tout, et tout le monde s'entendait bien. C'était une vision de paix particulièrement agréable.


« Trois grands whisky pour mes frères et moi ! On a quelque chose à fêter ! »

Armand releva le nez, surprit.

« Ah oui ? »

« Tu ne te rappelle pas ? Tu as pourtant travaillé dur pour ça. »

« Et jusqu'au dernier instant tu n'as cessé de nous casser les pieds avec tes plaintes et tes pleurnicheries... A un point qu'on a même pensé à abréger tes souffrances. »

« Au nouveau docteur, que ta carrière soit aussi longue et prestigieuse que tes débuts sont prometteurs. »

« Au nouveau docteur ! »

Un peu gêné devant une attention aussi amicale, il se mit à rougir. Son verre cogna contre les autres, dégageant un bruit mat particulièrement agréable.


« ...Merci mes frères, je ne vous décevrais pas. »
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Anahia Tal'ahjon
Anahia Tal'ahjon

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ϟ Métier : Professeur de divination à l'école de Magie d'Ilvermorny ϟ Âge : 38 ans ϟ Race et sang : sorcière Mohawks ϟ Particularité : voyance ϟ Statut civil : Mère célibataire

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ϟ Messages : 557 ϟ Date d'inscription : 21/06/2016 ϟ Disponibilité RP : 1x par semaine ϟ Célébrité : Karina Lombard ϟ Crédits : pinterest

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MessageSujet: Re: Jerusalem speakeasy club - Anahia   Jerusalem speakeasy club  - Anahia Empty29.03.17 20:44


Hello sweety <3
A & A



Musique !!:

Juillet 2030 - Boston

Tout était sombre dans la petite pièce. Aucune lumière n'avait été allumée, et bien qu'il fut encore tôt, le soleil d'été restait immanquablement dissimulé derrière une épaisse couche de nuage. C'était comme si la nuit avait décidé de tomber plus tôt. L'air était lourd, chargé d'électricité, collant à la peau dans la moiteur de l'après midi. Une goutte tomba sur les pavées de la petite allée silencieuse, puis une autre, puis encore une autre, et bientôt ce fut comme un déluge qui s'abattis sur Boston.

Un éclair déchira le ciel, illuminant l'espace d'un instant l'intérieur du salon, suivi presque aussitôt d'un craquement de tonnerre qui fit trembler toute la maison. La jeune femme rouvrit les yeux et regarda à travers la fenêtre ouverte. D'un revers de la main, elle essuya la larme qui était venu s'étendre sur sa joue. Prenant une profonde inspiration afin de se ressaisir, elle tendit la main vers son verre et but une grande gorgée de ce scotch infâme que lui avait rapporté son frère de ses vacances au soleil. Attrapant son paquet de cigarette, elle constata qu'il ne lui en restait plus qu'une. Après avoir glissé la blonde entre ses lèvres, elle écrasa l’emballage et l'envoya rouler sur le sol de la petite pièce qui était déjà couvert de boite de pizza et de mcdo.

Elle était assise à la grande table de bois qui prenait une bonne partie de l'espace du petit salon, face à une petit verrière qui donnait sur l'arrière jardin. Un coup de vent fit voler les feuilles et les branches des arbres de la petite cour, accompagné d'un nouveau flash de lumière. Saisissant son briquet, elle fit rouler la pierre et aussitôt une petite flamme jaune en sortit, venant brûler le tabac de sa clope. Aspirant une profonde bouffée, Anahia reposa le briquet et reporta son attention sur ce qui était disposé devant elle. Sur une vieille serviette de bain était démonté son magnum pour nettoyage. Un vieux maître lui avait un jour enseigné que c'était sans doute ce qu'il y avait de plus important à faire pour rester en vie. Et c'était bien la seule forme de ménage qu'elle faisait manuellement, sans magie. Tout à côté du flingue démembré, il y avait une boite de balles neuves qui brillaient d'un éclat mortel à chaque nouvel éclair.
Posant sa cigarette en équilibre sur le tas de mégots qui se trouvaient dans son cendrier, elle prit un vieux BigMac qui traînait là depuis plusieurs heures et mordit dedans avec appétit. C'était froid et assez dégueulasse, mais au moins c'était gras. Enfournant un morceau énorme dans sa bouche afin d'en finir, elle essaya tant bien que mal de le mâcher en reprenant sa clope et en laissant son regard courir sur une boite en bois clair de taille moyenne qui portait l'inscription 2010-2020 sur son couvercle. Ce dernier était posé juste à côté du contenant qui renfermait bien plus qu'un trésor. Dix ans de souvenirs, de clichés, de photographies en tout genre. Elle ne s'était jamais faite à la pratique de l'extraction de souvenir et de la pensine; la photographie, qu'elle fut magique ou non, avait quelque chose de bien plus authentique. Et mieux valait-il ne pas revivre totalement certains souvenirs.
Reprenant en main un paquet de clichés argentiques qu'elle avait délaissé, elle recommença à les détailler une part une. Toutes ces images étaient si particulières. Elles avaient toutes été prise pendant le voyage qu'elle avait fait à la toute fin de ses études. Dix ans de fuite en avant, de découvertes, d'aventures. La plus grande de ses aventures avait eu lieu à cette époque, la plus dangereuse aussi. Et c'était ce souvenir douloureux qu'elle ravivait à présent, ce danger la qu'elle rappelait à elle.

Les images défilaient sous ses yeux, parfois mouvantes parfois immobiles, toutes porteuses de sens et d'histoires. Là elle était au Népal, entouré par les frères tibétains avec qui elle s'était battu, là en Alaska en train de se geler les miches sur un fucking traîneau...ou peut être était-ce la Sibérie...là on la voyait grimper une falaise en Ethiopie, là dans le bush australien avec un homme à la peau rouge qui semblait essayer de faire rentrer quelque chose dans sa petite caboche, là, la première échographie qu'elle avait faite, juste avant de partir. Observant l'impression, elle eut tout le mal du monde à retrouver la petite cacahuète qui quelques mois plus tard était sortit d'elle.
Les photographies défilaient, la faisant autant rire que pleurer. Enfin, elle la retrouva, celle qu'elle cherchait depuis une bonne demi heure. C'était un cliché magique, mais qui bougeait si peu qu'on aurait pu croire à une photo moldue. On la voyait plus jeune de dix ans, souriante, accoudée derrière un bar à servir des verres. L'ambiance lumineuse était sombre, rougeâtre, la plupart des affichettes et des étiquettes des bouteilles étaient écrites dans un alphabet étrange et mystique.
Au dessus du comptoir, un néon rose indiquait le nom du lieu en grosses lettres grésillantes :


JERUSALEM SPEAKEASY CLUB

***

Novembre 2018 - Jerusalem

Cachant le bouche de sa cigarette derrière un bout de sa veste en cuir, la jeune femme alluma son briquet part trois fois avant d'arriver enfin à embrasser sa clope. Tirant une longue et profonde bouffée de nicotine, elle rangea le zippo dans sa poche et s'appuya contre le mur de pierre qui se trouvait derrière elle. Il faisait nuit noir et un vent froid soufflait sur la Jerusalem endormie. L'impasse était vide, à part deux chats qui se battaient en poussant des bruits infâmes de créatures dantesques. Les bennes à ordures débordaient, déversant leur contenu sur les pavés glissant de pisse. Même aussi proche du Saint Sépulcre, il n'y avait plus grand monde pour ramasser les poubelles dans cette ville qui souffrait plus que jamais de crises internes. S'il avait fait plus chaud, l'air aurait été parfaitement irrespirable, mais heureusement pour elle, il faisait frais et sec.
Un frisson la parcouru, et elle rentra le cou, remontant le col de la veste afin de garder un peu de chaleur. Elle en avait mare de cette ville, mare de ce trou perdu, de ses murs et de toute cette poussière. Quatre mois qu'elle traînait dans ses rues à la recherche de chimères, quatre mois à lire des vieux registres en hébreux et à parler avec des vieux croulants en noir afin de retrouver la trace du Bareket de Salomon.
Mais qu'elle conne elle avait été d'accepter cette mission. Quoi qu'à bien y repenser, on ne lui avait pas tout à fait laissé le choix.

Elle avait rejoint la Cour depuis deux ans quand on l’appela pour lui confier sa première mission solo. Cette mission était un test, elle le savait. Si elle réussissait, elle ferait définitivement parti de la confrérie et on l'aiderait à mettre la main sur cette maudite relique qui était présente dans chacun de ses rêves d'enfant. Si elle échouait, elle ne pourrait plus jamais passer les sept portes pour accéder aux deux places secrètes, les sept formules magiques s'effaceraient de sa mémoire. Elle serait seule et n'aurait plus qu'à rentrer chez maman la queue entre les jambes.

Elle se revoyait très bien, assise sur cette chaise blanche devant une table blanche dans une pièce blanche. Lui faisait face, une femme d'un âge indéterminé glissait un porte document devant elle qui portait sur le recto un symbole qu'elle avait déjà vu dans des ouvrages de la bibliothèque. Une étoile de David et un éléphant. Le sceau de Salomon. Elle avait ouvert le porte document pour ne presque rien trouver : le dessin d'un gros cailloux entouré de trois serpents, une liste avec des noms qu'elle ne connaissait pas, et une ville souligné trois fois. Incrédule, elle avait questionné l'aînée sur ce qu'on attendait d'elle. Avec un sourire, la femme lui avait répondu : elle allait devoir partir à la recherche d'une "Magie". La sorcière qu'elle était avait froncé les sourcils, et encore une fois les réponses étaient venues. Une "Magie" est une pierre magique lui avait-on expliqué, et en l’occurrence, il s'agissait d'une émeraude de la taille d'un œuf d'oie et d'une pureté sans égale. Soulevant un morceau de papier, elle vit un autre nom apparaître, un nom qu'elle avait déjà croisé dans ses lectures initiatiques. Le lien se fit dans son esprit.

"Vous me demandez de retrouver une clavicule de Salomon..."

L'aînée, toujours souriante, avait fait un signe positif de la tête. Elle lui avait ensuite expliqué que celle qu'elle devait retrouver était sans doute une des plus étonnantes, une des plus puissantes aussi, ce qui expliquait le nombre de personne qui était à sa poursuite depuis des siècles afin de l'utiliser. Fort heureusement, plus personne ne savait où elle se trouvait depuis qu'elle avait été cachée par son dernier gardien, le Fils de Gibraltar, en 1914. Mais des échos avaient fait entendre que certaines organisations recommençaient à la chercher, avide de pouvoir se servir d'elle pour quelques oeuvres occultes, ce qui était une perspective que la Cour rejetait. Le pouvoir que conférerait l'utilisation d'une telle relique serait trop grand, rien de bon ne pouvait en résulter. C'est pourquoi il fallait la retrouver en premier, pour enfin la cacher dans un endroit où plus personne ne pourrait en réclamer la possession. Un tel pouvoir ne peut être détenu par la main des hommes.

"Vous avez carte blanche..."

C'est la dernière phrase qu'elle avait entendu avant d'être ramenée sur la Première Place. Elle avait passé les trois premiers jours de sa quête à lire d'obscures grimoires avant de finalement se décider à partir pour Antioche. C'était dans cette ville qu'était apparut pour la première fois la Clavicule, au court d'un pari entre les deux Simon. Sa route l'avait ensuite menée en Egypte, mais c'était à Jerusalem, sur la terre même de Salomon qu'elle avait le plus avancé. C'est dans la ville sainte qu'elle avait retrouvé la piste d'un homme mort depuis plus d'un siècle qui lui aussi avait cherché la Pierre et qui avait notamment aidé le Fils de Gibraltar à la trouver...le Baron Corvo. Un sorcier anglais excentrique et poète qui s'était dès l'enfance prit de passion pour l'occultisme et la magie.

Prenant une profonde inspiration, elle repensa aux paroles du rabbin Melchisedech qui lui avait après moultes refus montré les lettres qu'avaient échangé le Baron et le Fils durant l'année 1913 et des mises en garde qu'il avait prononcé. Si Frédérick Rolfe (le nom de baptême du Baron Corvo) avait été un auteur correct, un professeur apprécié de son temps et un prêtre pas si défroqué que ça, il n'en restait pas moins un souvenir extrêmement dangereux. L'homme avait en effet appartenu à une des plus sombres et des plus puissantes organisations religieuses de la planète, une de celle que la Cour n'avait de cesse de contrecarrer, arrachant la rose au rosier.

La lecture des lettres lui avait apprit qu'à l'époque où le Baron cherchait la Pierre, il s'était rendu dans le nord de l'Italie afin de poursuivre une légende, mais la maladie l'avait rattrapé avant qu'il eut le temps de retrouver la Clavicule, laissant dans sa dernière lettre au Fils de Gibraltar un petit carnet noir contenant le plus gros de ses recherches. Mais si l'ultime lettre persistait, il n'y avait plus aucune trace du dit-carnet.
C'était le rabbin qui, prit d'affection pour cette jeune femme aux yeux noirs avait fini un jour par lui révéler. Le carnet n'était jamais parti l'Italie. A la mort du Baron, ses frères avaient récupérer toutes ses affaires, sans véritablement comprendre qu'ils avaient alors en leur possession la clef pour percer le mystère de l’Émeraude. Où peut être l'avaient-ils compris, mais heureusement trop tard, le Fils était passé avant, et avait caché le Bareket à leur sombre dessein.

Mais pour reprendre le chemin, elle devait retrouver à son tour le carnet noir de Frérérick Rolfe. Et pour ce faire elle allait devoir trouver un moyen de pénétrer dans une autre ville sainte.

Arrivant au filtre de sa cigarette, la jeune femme tira une ultime bouffée de nicotine avant de jeter le mégot à l'autre bout de la ruelle. Puis, se retournant, elle ouvrit une porte à l'aide de sa baguette magique qu'elle avait toujours avec elle et s'engouffra dans un escalier mal éclairé qui descendait dans les entrailles de la ville. Grâce à son ami rabbin, elle avait trouvé une place comme barmaid dans un bar clandestin de la vieille ville de Jerusalem. Sous ses couvert de lieu insalubre et mal famé, c'était le lieu parfait pour qui voulait se faire des contacts dans la ville. Des religieux de tous les bords se retrouvaient là, dans une espèce de statu quo improbable maintenu par la magie du jazz. Déposant sa veste dans une petite pièce qui était destinée aux employés, elle pénétra dans la salle principale du bar et alla reprendre sa place derrière le comptoir, libérant une des serveuses qui la remplaçait pendant sa pause. Les clients commençaient à arriver, la soirée était encore jeune. Elle servit une bière à un habitué avant de se saisir d'un torchon pour essuyer quelques verres.

Ce fut à cet instant que trois jeunes hommes arrivèrent dans la pièce, soulevant le rideau de perle de l'entrée. Ils se dirigèrent immédiatement vers le bar et y prirent place. A y bien regarder, ils ne devaient pas être beaucoup plus jeune qu'elle, mais ils l'étaient immanquablement dans leur attitude. Attrapant des grands verres, Anahia leur servit trois grands whisky comme avait demandé celui qui parlait beaucoup. D'un coup d’œil, la jeune femme remarqua leurs cols blancs, marque de leur statut. S'il avait passé la commande dans un hébreu relativement correct, c'est en italien que les trois hommes conversaient. Depuis qu'elle savait que l'Italie serait sa prochaine destination elle avait commencé à se pencher sur cette langue. Elle était doué pour ce genre d'apprentissage, mais malgré ses efforts, elle n'était pas encore à même de suivre une conversation tenue par trois ritals. Toutefois, puisqu'ils le répétèrent à plusieurs reprises, elle réussit à comprendre le mot "docteur". Alors comme ça ce petit prêtre italien à lunettes était docteur...ça pouvait devenir intéressant...

Se penchant en avant, elle croisa les bras sur le comptoir face à eux et illumina son visage d'un sourire, regardant le petit prêtre avec curiosité.


"Vraiment un docteur !! On en voit pas tous les jours par ici...dit-elle en hébreu cette fois-ci...et t'es quoi comme sorte de docteur...au cas où..."

Lui faisant un très léger clin d’œil qui aurait pu passer presque inaperçu dans la pénombre, elle se redressa et reprenant son torchon, recommença à essuyer un verre.

"Vous êtes bien loin de chez vous messieurs...qu'est ce que vous venez faire dans notre belle Jerusalem ?"





Dernière édition par Anahia Tal'ahjon le 16.05.17 14:08, édité 1 fois
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Armand R Altaïr
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MessageSujet: Re: Jerusalem speakeasy club - Anahia   Jerusalem speakeasy club  - Anahia Empty24.04.17 12:40


   

Jerusalem speakeasy club




Jerusalem speakeasy club, ou trois curés entrent dans un bar...

Ça avait beau ne pas être la première fois que le jeune prêtre mettait les pieds en terre sainte, jamais encore il ne s'était retrouvé accoudé à ce bar de toute évidence clandestin. Ses frères, plus âgés et plus expérimentés que lui connaissaient bien cette adresse, et s'y rendait tout le temps quand il leur arrivait de venir à Jérusalem. De manière général ils le tenaient à l'écart de leurs plans, déjà parce que leur différence d'âge faisait qu'ils ne se sentaient pas spécialement proche de ce blanc bec, mais également parce qu'il était en permanence sous la surveillance de son oncle le cardinal Guido Votelli. Le vieux comme ils l’appelaient, était son maître de théologie et un père spirituel qui ne lâchait pas d'une semelle son imbécile de neveux, qui avait un don tout particulier pour se mettre dans des situations délicates.

Mais bon, pour une fois que le petit avait quelque chose à fêter, ils avaient décidés de se faire violence et de l'emmener boire un verre. De même que pour ne rien gâcher, c'était lui qui avait clairement le plus d'argent des trois, et il avait tendance à ce pas savoir refuser quand on lui demandait d'avancer des frais. Voilà pourquoi à défaut d'être un bon compagnon de soirée, ils pouvaient au moins lui trouver un intérêt en temps que porte monnaie à pattes.

Les trois exorcistes firent tinter leurs verres, et Armand passa de longues secondes à sentir le feu du whisky lui brûler la gorge et la poitrine. Contrairement à ses compagnons il n'avait pas l'habitude de boire, lui il était particulièrement sensible aux alcools même les moins forts. Bref il ne fallait pas être devin pour savoir que le lendemain matin allait faire particulièrement mal aux cheveux. D'autant qu'il avait à peine bu la moitié de son verre et qu'il ressentait déjà un gros coup de chaud et l'impression désagréable d'être en sueurs.

La jeune femme qui leur avait servit leurs verres prit part à la conversation, et il ne pu s'empêcher de la regarder en coin avec un sourire idiot de mec déjà à moitié pompette. A sa décharge il n'y avait pas que l'alcool qui agissait, il était aussi particulièrement heureux et touché par les félicitations que lui avaient adressés ses frères. Depuis les délibérations il était sur son petit nuage, lui faisant oublier comme par magie tout le calvaire qu'il avait vécu ces six derniers mois.

A sa grande surprise la barmaid le fixa dans les yeux et il baissa aussitôt le regard, visiblement gêné. Avait elle senti qu'il était en train de la dévisager du coin de l'oeil ? En tout cas elle lui adressa la parole, et il mit plusieurs secondes à reprendre ses esprits avant de réussir à murmurer quelque chose à mi voix. Il ne s'attendait absolument pas à ce qu'elle lui parle, et pour dire vrai il était très intimidé. En général il se sentait bien à côté d'une personnalité expansive comme Marcello, car il attirait la lumière et menait la conversation, lui laissant la liberté d'intervenir discrètement comme il le souhaitait. Tout le monde était d'accord pour dire qu'il était intelligent, et quand il le souhaitait pouvait briser sa froideur apparente pour débattre avec acharnement. Mais en dehors de ça il y avait des circonstances dans lesquelles il ne se trouvait pas à l'aise et préférait rester en arrière plan. Une conversation simple avec une femme était un exemple parfait de situation qui l'inconfortait.


« Docteur en sciences occultes mademoiselle. »
Avoua t il en rougissant légèrement, incapable de soutenir le regard.

Car dans la vie comme tout le monde le sait, il y a les sciences dures et les sciences molles, avec parfois un entre deux relativement hybride que nous nommerons les sciences mi molles. Mais au sein des sciences molles, on en trouve des extra molles, noires et tentaculaires que nous appellerons sciences occultes ou arts secrets. C'était de ce côté là qu'il avait tourné ses études, prenant pour spécialité la démonologie et la kabbale. Dans une situation ordinaire il se serait répandu en explications, parlant avec passion de sa discipline comme étant la meilleur de toutes. Mais là face à une jolie femme qui ne s'encombrait pas de manières et le tutoyait ouvertement comme s'ils avaient gardés les petits choses rat ensemble, il perdait tout ses moyens. D'autant qu'il n'en était pas vraiment certain mais il avait l'impression qu'elle lui avait fait un clin d’œil, ce qui était aussi aberrant qu'impossible à analyser pour un grand timide.

Il voulait ajouter un trait d'esprit, et montrer qu'il était capable de faire preuve d'humour, mais rien ne lui vint. C'était le blanc total, et l'alcool n'était pas le premier responsable de son incapacité à s'exprimer. Les femmes lui foutaient un coup d'angoisse dès lors qu'elles entraient dans une pièce. Il n'en avait pas peur à proprement parler, mais elles l'impressionnaient. Du coup il essayait de se tenir bien, d'être encore plus poli que la normale, mais comme il n'avait aucune idée de ce qu'elles pouvaient bien penser, il restait toujours dans un flou désagréable. On avait beau lui dire qu'il pouvait essayer de se comporter de même façon avec les femmes qu'avec les hommes, il n'y arrivait pas. C'était comme un blocage né de l'incompréhension et d'une idée vieillissante du respect du à son éducation. A côté Marcello s'empressa de répondre à la question de la charmante barmaid, le coude posé sur le comptoir comme s'il avait ça toute sa vie.


« Qu'est ce que feraient trois prêtres en terre sainte ? Rien de bien extravagant, nous recueillir et nous ressourcer essentiellement. »

C'était faux, ou du moins ce n'était pas totalement vrai. Armand garda les yeux baissés, car il était conscient que son regard était souvent beaucoup plus éloquent qu'il ne le souhaitait. Ce n'était pas un simple voyage de prière qu'ils entreprenaient là, c'était un immense conclave qui réunirait la totalité de leur loge. Il savait que cela représentait trente trois clercs, mais ignorait l'identité de la grande majorité. Pour parler franchement il était certain d'en connaître une petite dizaine, dont son oncle et ses deux compagnons. Mais mi à part lors de son intronisation, la loge n'avait pas vu utile de se réunir en totalité depuis des années. Lors de ce dernier événement donc, tout le monde l'avait vu, et accepté comme compagnon, mais lui n'avait que des bribes de souvenirs aussi flous qu'incertains. En temps que postulant il avait été plongé dans une transe de plusieurs jours causée par de puissants hallucinogènes, et pour dire vrai il ne savait même plus comment tout ceci c'était déroulé. Cela faisait parti du secret de la cérémonie, et tant qu'il n'y aurait pas de nouveau postulants à la loge il ne saurait pas comment les choses se passaient. En tout cas il était encore vivant, preuve qu'il avait réussi à accomplir le rite initiatique avec succès.

Il pensait avec une certaine nervosité à cette rencontre tant attendue avec ses pairs, quand soudain un rabbin s'approcha d'eux, et les proposa de se joindre à son groupe pour un billard. Diodoro accepta avec joie, suivit rapidement par Marcello qui était toujours enthousiaste pour faire de nouvelles rencontre. Sentant qu'il allait se retrouver dans une situation inconfortable, Armand refusa poliment et affirmant, ce qui était vrai, qu'il ne savait pas jouer. Ils n’insistèrent pas car le nombre de joueurs leur convenait, et avec un certain soulagement Armand les regarda prendre leurs verres à la main et rejoindre la table de billard. Être seul ne le dérangeait pas vraiment, et il ne voulait absolument pas se ridiculiser en perdant à un jeu qu'il ne maîtrisait pas. Il préférait être dans son coin, à observer la foule qui chahutait joyeusement.
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Anahia Tal'ahjon
Anahia Tal'ahjon

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ϟ Métier : Professeur de divination à l'école de Magie d'Ilvermorny ϟ Âge : 38 ans ϟ Race et sang : sorcière Mohawks ϟ Particularité : voyance ϟ Statut civil : Mère célibataire

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MessageSujet: Re: Jerusalem speakeasy club - Anahia   Jerusalem speakeasy club  - Anahia Empty16.05.17 16:35


Hello sweety <3
A & A



De l'autre côté du comptoir, continuant d'essayer des verres, Anahia observait discrètement les trois hommes qui s'étaient assis face à elle. Les deux plus vieux avaient une assurance certaine, et semblaient même connaitre les lieux. Elle-même ne travaillait dans cet établissement secret de la ville sainte que depuis un bon mois et ne les avait donc encore jamais croisé, mais leur attitude montrait qu'ils avaient déjà du venir prendre un verre où deux à ce même comptoir. Ils parlaient fort et vite, et n'avaient pas non plus un physique très avantageux, même si la lumière du bar n'aidait pas à vous faire voir sous votre meilleur jour. Ils avaient surtout un petit quelque chose d'expérimenté qui lui déplaisait. Elle savait que même avec de grandes quantités d'alcool, elle ne pourrait jamais les amener à faire quelque chose contre leur volonté, du moins pas sans utiliser la magie, ce qu'elle souhaitait éviter au maximum. Elle pourrait toujours utiliser son corps pour parvenir à ses fins, mais même si elle était coutumière de ce genre de pratique, elle refusait toujours de coucher avec des hommes dont elle n'avait pas du tout envie. Et ces deux là en l’occurrence, vraiment non, elle n'en voulait pas, même pour toutes les émeraudes magiques du monde. Et puis il faudrait bien plus qu'un verre de whisky et une partie de jambes en l'air pour réussir à convaincre ces deux prêtres là de l'aider à s'introduire dans l'une des banques les plus sécurisées du monde et à voler un bien appartenant à leur chef patron.

Un très léger sourire en coin, la jeune femme laissa son regard tomber vers le plus jeune des prêtres qui lui faisait face.


*Celui là par contre...*pensa-t-elle tout en leur servant une nouvelle tournée de shooter.

L'homme semblait jeune, plus jeune qu'elle en tout cas ou que ses deux camarades et (j'ai un peu honte de dire ça...) avait clairement une étiquette de puceau écrit en violet à paillettes sur le front. Il avait un côté très niais et presque juvénile assez mignon. Elle s'amusait de voir comment ses oreilles et son cou devenaient rouge pivoine dès qu'il buvait la moindre gorgée d'alcool, ou bien qu'il croisait son regard. Oui, lui, il ne lui en faudrait pas beaucoup pour en faire ce qu'elle voulait. Le tout était à présent de la jouer fine et de ne pas laisser passer une aussi belle opportunité. Après tout, il n'était pas aussi sexy que Sean Connery, mais elle aimait bien ce nez qui lui donnait un profil très Renaissance et ce petit air innocent qui ne demandait qu'à être bousculé. Et puis il l'avait appelé "mademoiselle" et ça, c'était vraiment trop mignon.

"En sciences occultes, waou, c'est pas rien ça !! Faudra m'en dire plus...ça doit être passionnant."lui répondit-elle en lui faisant un petit clin d’œil.

Elle devait quitter la Terre Sainte pour l'Italie, pour Rome, mais quoi de mieux pour préparer un voyage que d'avoir déjà un contact sur place, un contact près à tout pour un sourire d'elle. Mais pour le moment, elle devait déjà réussir à récupérer quelques informations. Il était parfaitement inutile de se lancer dans une scène de séduction si en fin de compte ces trois là travaillaient comme missionnaires au fin fond de l'Afrique et ne rentraient au bercail qu'une fois tout les dix piges. C'est pour cette raison qu'elle essaya de découvrir le pourquoi de la présence des trois hommes dans la ville sainte. La cité était un lieu de pèlerinage pour de très nombreuses confessions, et il n'était pas rare de croiser des prêtres à chaque coin de rue, surtout si proche du Saint Sépulcre.


"Vraiment ?? ça à l'air terriblement tristounet tout ça, surtout dans une ville qui regorge autant de merveilles...enfin ça dépend du temps que vous passer parmi nous..."

En disant cela, elle chercha le regard du jeune prêtre, mais dès qu'elle le croisa, ce dernier baissa immédiatement les yeux, préférant se plonger dans la contemplation du contenu de son verre qu'elle ne cessait de remplir au fur et à mesure qu'il le buvait. Ce fut les deux plus vieux qui poursuivirent la conversation. Anahia apprit donc que les trois hommes n'étaient que de passage, sans pour autant découvrir leur destination. Même si ses deux interlocuteurs enchaînaient les verres, ils n'en restaient pas moins extrêmement lucides et jamais un mot de trop ne sortait de leur bouche. Mais malgré leur précaution, elle finit par apprendre ce qu'elle voulait savoir. Ils devaient repartir le lendemain au matin, elle n'avait donc qu'une seule nuit pour agir. C'était plus que suffisant, mais encore fallait-il se débarrasser de ces deux gros lourdaud. Ce fut un rabbin qui lui offrit cette possibilité en venant les inviter à jouer au billard. Heureusement pour elle, le plus jeune déclina l'invitation, préférant rester assis sur son tabouret le nez plongé dans son verre. Il devait commencer à être mur à point. Attendant quelques instants en silence, la jeune femme servit quelques verres qu'une des serveuses était venu cherché puis reporta son attention sur le jeune homme qui lui faisait toujours face. Posant les deux avants bras sur le comptoir non sans avoir passé un coup de chiffon dessus avant, elle pressa légèrement ses bras contre son torse et se pencha en avant ce qui eut pour effet de faire ressortir sa poitrine.

"C'est si dommage que vous ne restiez pas plus longtemps, une nuit c'est vraiment pas assez pour une ville comme Jerusalem, il y a tant de chose à voir et à faire...Le Mur, l'esplanade des Mosquées, le Saint Sépulcre bien sur mais ça tu dois déjà connaitre...et même la nuit, tiens il y a cet endroit sur le Mont des Oliviers, avec une vue...juste extraordinaire, c'est à couper le souffle, on voit toute la ville et c'est comme, je ne sais pas, comme de contempler l'Histoire tu vois...tu as déjà été là bas ? Non vraiment tu connais pas ?? Olala c'est tellement dommage que vous ne restiez pas un jour de plus, on aurait pu se prévoir...mmm je ne sais pas moi... une petite sortie ou un truc du genre..."

Feignant un petit air désolé et dépité, la jeune femme tendit la main et se saisit d'un shaker qu'elle remplit qu'une bonne dose de rhum, de sucre, de citron, de menthe et de limonade sur un lit de glaçons avant de mélanger le tout avec énergie et de verser le mélange dans un grand verre qu'elle tendit à un client venu le commander. Elle rangea ensuite quelques verres, jetant un coup d’œil à la pendule qui se trouvait sur la caisse enregistreuse, sans jamais vraiment perdre le jeune prêtre du regard. Soudain, elle s'approcha à nouveau de lui, assez vite pour le faire sursauter.

"Mais je sais !! On a qu'à y aller tout de suite !! Je finis dans une dizaine de minutes, tu m'attends dehors, je te retrouve, on y va directement et je te ramène avant même que tes potes aient remarqué ton absence..."

Sentant l'hésitation peindre le visage du jeune homme d'une teinte vermeille, elle lui sortit ses plus beaux yeux de biche et un sourire qu'elle voulait innocent. On ne mettait pas un homme comme ça dans son lit en jouant les bonasses, mais en titillant ce qui les rendait les plus fières et par la même les plus vulnérable, leur intelligence et leur érudition. Si elle jouait bien son jeu, elle pourrait même bien le convaincre d'aller chercher le Bareket de Salomon tout seul pendant qu'elle boirait des margaritas au bord d'une piscine à se faire masser les pieds par un beau Sean Connery sur le retour (oui je sais deux fois Sean Connery dans un même post, mais bon voila quoi...c'est Sean Connery merde)

"Et puis tu pourras en profiter pour me parler un peu de ces recherches sur les sciences occultes pour lesquelles on t'a fait docteur..."dit-elle avec dans la voix un air enthousiaste et passionné.

C'était l'argument choc et elle le savait, s'il disait non à ça, elle n'aurait qu'à laisser tomber, c'était que l'homme était tout simplement gay. Mais Le destin était semble-t-il de son côté, car elle vit une brève lueur d'excitation passer dans le regard déjà bien embué du jeune prêtre. Il finit par accepter d'un murmure, ce qui eut pour effet d'illuminer instantanément son propre visage d'un sourire de joie.

"Génial !!"

Le regard pétillant, elle lui tendit la main. Ses longs doigts fins portaient de nombreuses bagues qui cachaient la totalité des tatouages qui courraient le long de ses phalanges.

"Au fait, je ne me suis pas présentée...je m'appelle Anahia..."

L'homme bredouilla une réponse qu'elle eut du mal à entendre à cause du volume sonore qui régnait en maître dans le bar clandestin. Il tendit malgré tout une main vers la sienne et la serra du bout des doigts. Il avait la paume moite et n'osait toujours pas la regarder dans les yeux.

"Et bien...Armand...c'est un plaisir de faire ta connaissance...Je te retrouve dans deux minutes juste à côté de l'entrée, le temps de récupérer mes affaires."

Elle lui fit un clin d’œil qu'il ne pu cette fois prendre pour autre chose et fit un signe à une des serveuses qui vint immédiatement prendre sa place. Bien sur, la nuit était loin d'être terminée, mais heureusement pour elle, le patron était un ami qui savait à qui il avait à faire, contrairement à cette jeune et tendre proie qui venait si facilement de se faire avoir. Elle n'aurait qu'à travailler le lendemain pour rattraper les heures qu'elle dont elle allait avoir besoin de tisser sa toile.
Passant en vitesse récupérer sa veste et ses affaires qui traînaient dans un coin de la salle du personnel, elle prit une petite porte qui la conduisit directement à l'entrée sans repasser par la grande salle où elle risquait de croiser les deux autres italiens. Lorsqu'elle arriva près de la porte d'entrée du bar de nuit, elle vit la silhouette du jeune prêtre qui avait semblait-il un tout petit peu de mal à se déplacer parfaitement droit. S'approchant de lui, elle lui prit le bras et l’entraîna à sa suite à l'extérieur. Fermant la porte magique derrière eux (à côté de laquelle on pouvait voir un petit panneau avec écrit "Dr Khöl Gates, dentiste"), ils se retrouvèrent dans une impasse où ne brillaient aucun lampadaire. Se serrant un peu plus contre son compagnon, elle saisit doucement son poignet en le regardant dans les yeux.


"Attention, ça va secouer..."

Elle espérait qu'il était toujours en état de transplaner et qu'il ne vomirait pas tripes et boyaux à l'arrivée. Elle même n'était pas une fan de ce type de déplacement, même si elle devait bien lui reconnaitre un caractère très pratique. Se concentrant sur la destination, elle ferma les yeux, prit une profonde respiration et entama le transport d'escorte.

Dans un CRAC sonore, les deux jeunes gens réapparurent au milieu d'un grand cloître. De là où ils étaient, il était impossible de voir qu'ils se trouvaient en réalité en haut d'une colline bien connue des alentours de Jerusalem, le Mont des Oliviers. Autour d'eux, il n'y avait personne, pas un bruit ni une lumière. L'église luthérienne était vide à cette heure là de la nuit, et il n'y avait que le vent pour venir briser la quiétude des lieux.


"C'est Santa Augusta Victoria...on peut voir son clocher d'un peu partout dans les alentours...c'est là que nous allons..."dit-elle en pointant du doigt de campanile qui dépassait des bâtiments et pointait comme une flèche bien haut vers l'immensité du ciel...."Viens..."

Elle le regarda, et lui tendit la main. Après une légère hésitation, le jeune homme la saisit et elle l'entraina à sa suite à l'intérieur de l'église. Certaines portes étaient fermées, mais rien qu'un simple sortilège ne pouvait ouvrir. L'église en elle-même n'occupait qu'une petite partie de Santa Augusta, le reste du bâtiment qui servait autrefois de monastère avait depuis des années été réaménagé en hopital. Pourtant, ils ne croisèrent personnes, passant par des couloirs sombres et des petites portes cachées, s'éclairant à la lumière de leurs baguettes. Enfin, il arrivèrent à l'intérieur de la tour qui était entièrement creuse. Un escalier en métal longeait les murs de pierres blanches et grimpait lentement vers le sommet où se trouvait une petite terrasse.

"Aller, maintenant on grimpe."

Bien sur, ils auraient pu transplaner directement en haut de l'édifice, mais ça n'aurait plus eut aucun charme. On n'apprécie vraiment le spectacle quand on a lutter pour le voir. Dans un silence que ne venait briser que le crissement métallique des marches sous leurs pas, il leur fallut quelques longues minutes avant d'arriver enfin en haut de la grande tour. Essoufflée mais le sourire aux lèvres et sans lâcher la main d'Armand qu'elle avait tenu pendant toute l'ascension, elle se tourna vers lui.

"Et maintenant... fermes les yeux..."murmura-t-elle en actionnant la poignée de la porte en fer qui ouvrait sur la petite terrasse. Malgré un froncement de sourcils, le jeune homme s'exécuta et elle le guida, aveugle, sur la plate forte qui dominait toute la région. Lorsqu'elle fut sure que tout fut absolument parfait, elle s'approcha de lui et chuchota à son oreille :

"Vas-y...ouvre les yeux..."

Là, sous leurs yeux, à quelques centaines de mètres plus bas, s'étendait la Ville Sainte et ses lumières, tel un magnifique joyaux brillant au milieu des collines sombres. Ici et là, les bâtiments neufs se mêlaient aux vieilles bâtisses, unissant dans un jeu d'ombres et d'étoiles le profane et le sacré. Partout on voyait des tours, des clochers d'églises. Au centre du tableau, tel une soleil d'or liquide, se trouvait le Dôme du Rocher, entouré dans son enceinte de murs. C'était là que s'était dressé un jour le palais du grand Salomon, c'était là que ce voyage avait commencé. S'arrachant à la contemplation du paysage, Anahia regarda le jeune homme qu'elle avait mené ici. Les yeux grands ouverts, il semblait fasciné par la vue qui s'étendait à leur pied. Étrangement, il n'y avait plus de trace de niaiserie dans son regard, juste un émerveillement qui la troubla.

Méritait-il ce qu'elle allait lui faire subir ?

Non certainement pas.

Mais au moins il avait une belle vue...



Dernière édition par Anahia Tal'ahjon le 22.06.17 11:12, édité 2 fois
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Armand R Altaïr
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MessageSujet: Re: Jerusalem speakeasy club - Anahia   Jerusalem speakeasy club  - Anahia Empty01.06.17 12:35


   

Jerusalem speakeasy club






S'il y a bien quelque chose qui indisposait ouvertement le jeune prêtre, c'était de discuter de façon aussi familière avec une femme. Il n'en avait absolument pas l'habitude, et par là même ne savait pas comment réagir. Entretenir une conversation avec un homme ne lui causait aucun problème, et même avec un inconnu il trouvait toujours un sujet à partager. Mais dès lors qu'il était en présence d'une femme, en particulier une aussi belle que celle ci, il perdait immédiatement tout ses moyens. Il suffisait qu'elle capte son regard pour le faire aussitôt tourner au rouge. Alors quand elle lui faisait des petits clins d’œil ou pressait ses seins contre ses avants bras, alors là il passait carrément à l'écarlate, assorti une petite chaleur tout à fait inconvenante à l'entre cuisse. Bref le doute n'était plus permis, cette fille le chauffait ouvertement, et ça le mettait prodigieusement mal à l'aise.

« C'est... c'est vrai que c'est dommage. Nous partons demain... ou plutôt dans quelques heures seulement. Mais nous repasserons forcément par ici pour retourner à Rome. Alors peut être que... »


Il bafouillait alors qu'elle au contraire parlait très vite. Elle lui vantait les merveilles de la Jérusalem antique, et cela lui arracha un sourire. Il était déjà venu plusieurs fois dans la ville, et connaissait ces lieux éminemment célèbres. Mais dès lors qu'elle les évoquait il se sentait soudain prit par une envie de les revoir. Le voyage qui l'attendait allait être long, dangereux et très éprouvant. Il aurait donné beaucoup pour prendre une journée de plus et revoir ces merveilles en si charmante compagnie. Car au fond elle l'attirait autant qu'elle l'intimidait.

Contempler l'Histoire.

Il sursauta, en prononçant ses mots elle ignorait à quel point elle l'avait touché. Il aimait cette idée, mieux, c'était comme si elle était parvenue à exprimer une idée qu'il avait en tête depuis toujours. C'est ce qu'il ressentait en voyant les livres, les reliques et les temples de pierre, et pourtant il n'avait jamais réussi à poser des mots sur ce sentiment. Un peu éméché, il ressentit comme un trouble, et la dévisagea avec un regard presque fiévreux. Il y avait une poésie secrète dans ses paroles.

Armand fit un signe négatif de la tête. Elle affirmait qu'il restait un endroit qu'il ne connaisse pas, et il se sentit profondément déçu et malheureux de ne pas pouvoir passer davantage de temps avec elle. L'affaire de sa loge était importante, et réunissait un grand nombre des personnes éminentes, il ne pouvait décemment pas leur faire faux bon. Et puis son oncle ne serait pas d'accord, et il se ferait sacrément engueuler. Depuis toutes ces affaires scabreuses au séminaire, il le tenait à l’œil. Et même si Armand trouvait son comportement parfois trop protecteur, il ne pouvait pas le lui reprocher. Non seulement il était particulièrement doué pour s'attirer des ennuis, mais en plus depuis qu'il avait été intronisé sa vie avait prit une valeur toute nouvelle. Avoir quelqu'un en permanence dans son dos était certes dérangeant, mais c'était la moindre des choses au vu du contexte.


« C'est vrai... C'est dommage... Peut être lorsque je reviendrais ? Je ne sais pas encore quand, peut être dans deux ou trois semaines... »


Voir plus, mais ça il ne voulait même pas y penser. L'assemblée était aussi nombreuse que divisée, et pour qu'une décision soit adoptée il fallait obtenir l’unanimité. Ce qui présageait des longs et interminables débats. D'une certaine façon cela était une bonne chose, car la mesure à prendre relevait d'un sujet extrêmement grave. Lui même n'avait pour le moment aucun avis sur la question, et devrait écouter attentivement tout les argumentaires avant d'être capable de donner son vote. Le conclave promettait d'être éprouvant, et ne devait pas être prit à la légère.

En pensant qu'il ne la reverrait pas avant longtemps, Armand sentit son petit cœur se serrer. C'était tellement dommage de rencontrer quelqu'un de plaisant et de devoir le quitter aussitôt. Elle le laissa mariner dans son coin, feignant de retourner à sa tâche. Le pauvre garçon avait l'air au bout de sa vie. Avec son verre dans la main et sa mine dépitée il faisait peine à voir. Plongé dans un désespoir évident, il sursauta quand elle s'approcha de lui à toute vitesse.


« Tout de suite ? »
Demanda t il stupéfait. Puis il jeta un regard en direction de la salle bondée, espérant croiser du regard un de ses compagnons.

« Je... Il faut que je prévienne un de mes frères... C'est que je n'ai pas le droit de sortir sans surveillance... »


Tout comme il n'avait pas le droit de se saouler dans un bar ni de s'encanailler avec une fille légère, alors au point où il en était... Il scruta la foule, mais ne reconnu nul par les silhouettes familières de ses deux compagnons. Elle lui assura qu'elle le ramènerait au bar avant qu'ils se soient aperçu de son absence, et étrangement il la cru. Aussi il avait un peu envie de la croire. Après tout il pouvait toujours se lever et aller chercher ses frères dans la foule, mais il avait un peu peur que sa demande soit rejetée. Et à juste titre, s'il lui arrivait quelque chose son oncle les tiendrait pour responsables. Alors il se dit qu'ils avaient toutes les raisons de l'empêcher de partir Dieu sait où au bras d'une inconnue. Sauf que lui mourrait d'envie de sortir avec elle, et dans une logique toute chrétienne, il estima qu'il serait plus simple de demander pardon après, plutôt que de se voir refuser quelque chose tout de suite.


« D'accord ! Je vais régler pour mes frères et pour moi, comme ça ils m'en voudront sûrement moins de leur fausser compagnie. »


Logique idiote, mais pour un mec qui a un coup dans le nez c'était pas mal. Il sortit son portefeuille et lui donna plusieurs gros billets sur lesquelles elle ne lui rendit que peu de monnaie. Il faut dire que l'alcool était très cher, et que l'air de rien il en avait pas mal bu.

Comme pour l'achever, elle l'encouragea à lui parler de ses recherches pour lesquelles on l'avait fait docteur. Un large sourire se dessina sur son visage niais. Il avait encore du mal à s'habituer au titre, par contre il ne s'en lassait pas. C'était toujours agréable quand quelqu'un soulignait à quel point il était intelligent et distingué par les palmes du doctorat. Palmes qui lui procuraient une douleur physique encore présente malgré la semaine qui s'était écoulée depuis les délibérations. Les encres qui étaient apparues à l'intérieur de sa chair lui avaient causée de fortes fièvres, et du sang avait perlé des pores de sa peau pendant des jours. Maintenant son état s'était globalement stabilisé et il n'avait plus de pansement. Simplement le moindre contact sur sa poitrine le faisait grimacer. Il faut dire aussi qu'il était d'une nature un peu chochotte. Lors de son intronisation il avait cru mourir, ce qui n'était pas complètement faux d'ailleurs, et depuis à chaque fois que le sortilège se manifestait en faisant apparaître un dessin sous sa peau, il couinait de douleur pendant des jours. Désormais il dormait sur le dos, et à chaque crampe ou poussée de fièvre il essayait de rester sur un constat positif : il avait fini par avoir ce satané doctorat bordel de merde.

La fille sembla ravie qu'il accepte son petit arrangement. Lui à l'intérieur sentait son cœur bondir de joie. Elle lui tendit la main, et il hésita avant de la toucher timidement. Comme ça on aurait pu interpréter sa réaction comme du dégoût, mais en fait c'était tout simplement qu'il était fébrile. Sa main était chaud et douce, et il ne pouvait pas cesser de fixer toutes ces bagues. Elle en avait une à chaque doigt, voir parfois même plusieurs. C'était difficile d'exprimer pourquoi ça l'intriguait. Déjà c'était la première fois qu'il voyait une femme avec autant d'ornements sur les mains, c'était très beau et l'argent brillait dès qu'elle bougeait. C'était inattendu et ravisant, tout chez elle était une belle surprise.


« … Armand. »

Dire son nom à voix haute n'était pas son fort, surtout que là il avait presque bafouillé. Et puis il fallait encaisser le sien, il n'avait jamais entendu un prénom comme cela alors il espéra être capable de le retenir. Pas une seconde il ne se demanda si elle lui avait donné un faux nom, ce genre de suspicion ne lui effleurait jamais l'esprit. Il se leva, et hocha la tête niaisement. Il avait la mise ravie de l'amant enthousiaste, si je puis m'exprimer ainsi. Et il se précipita à la porte qu'elle avait indiquée en essayant de marcher le plus droit et le plus dignement possible. Ce qui était difficile vu qu'il était rond comme une bille.

Les dix minutes à attendre dehors lui semblèrent un éternité. Est ce qu'elle faisait exprès de le faire poireauter ? Sans doute, mais lui n'était pas assez fut fut pour s'en rendre compte. Armand se contentait de faire les cents pas, en essayant d'organiser ses pensées avinées. Est ce que ce qu'il faisait était mal ? De nature gentille, il n'avait même pas fini sa bêtise qu'il éprouvait déjà des remords. Un moment il fut même tenté de retourner dans le bar et de rejoindre ses compagnons. Mais la fille l'attendrait ? Ça ne se faisait pas de poser un lapin ! A la limite il pourrait l'attendre et lui dire qu'il avait changé d'avis, mais il sentait qu'il n'aurait pas le courage d'affronter sa déception. Et puis même ce n'était pas correct, et il ignorait s'il avait le droit de faire ça. Car de toute évidence il s'agissait d'une prostituée.

Après tout quelle autre femme serait suffisamment impudique pour racoler un prêtre dans un bar ?

D'un autre côté il avait un doute, car il ne savait pas exactement à quoi ressemblait une prostituée, et il l'avait tout de même vu servir au bar. Est ce qu'une pute était aussi censée servir des verres ? Ou alors est ce que c'était tout simplement la barmaid qui faisait des petits extra ? C'est face à ce genre d'interrogation que les conseils d'un ami comme Ethan pouvaient se révéler utiles. Non pas qu'il le soupçonnait de fréquenter des prostituées, mais disons qu'il était un peu plus dégourdit que lui malgré qu'il soit plus jeune. Hélas pour lui Ethan était loin, Rome était loin, tout ses amis étaient loin, et lui se retrouvait à faire le pied de grue complètement ivre dans une ruelle déserte en se posant des questions existentielles.

D'ailleurs à ce propos, si la demoiselle se livrait à des pratiques tarifées, combien est ce qu'il allait devoir lui donner ? Et comment ? Il fallait être suffisamment fin pour ne pas se montrer indélicat. Et puis il n'avait pas spécialement envie de se faire arnaquer en lui donnant trop, et s'il ne lui donnait pas assez c'était extrêmement grossier. Ouvrant son portefeuille, il compta ses billets. Est ce qu'il allait avoir assez au moins ? En vérité il avait prit de son enveloppe dans sa chambre quelque chose comme six mille euro. Alors certes il avait casqué pour l'addition, mais son argent de poche pour le voyage représentait largement plus qu'un smic chèrement gagné bordel de merde ! Sauf que pour un type qui était né avec une cuillère en argent dans la bouche et qui n'avait jamais travaillé de sa vie (ni payé d'impôt, putain de clergé !), la valeur de l'argent lui était pratiquement inconnue. Après soyons sérieux il était nettement moins à la ramasse que certains de nos hommes politiques qui ne sont même pas foutu de savoir combien coûte une chocolatine, car pour ce genre de petite course ils s'adressent au valet du valet de leur valet.

Alors qu'il réalisait qu'il n'avait aucune espèce d'idée de combien sa petite virée nocturne allait lui coûter, la fille arriva. Il rangea bien vite son portefeuille et lui afficha un grand sourire ravi. Comment est ce qu'il en était arrivé à l'idée qu'il s'agissait d'une prostituée déjà ? Ah oui, parce qu'il estimait tout simplement que personne d'autre qu'une pute ne lui aurait proposée de passer la nuit avec elle comme ça, en toute connaissance de cause. Et puis elle avait cette façon de mettre ses seins en avant comme pour l’hypnotiser, non clairement ce n'était pas une fille honnête !

D'ailleurs depuis quand est ce qu'il aimait les filles ? D'autant qu'il avait une peur panique des soutien gorge. Il se fit cette réflexion avant de réaliser que oui c'était rare en effet, alors il avait tendance à l'oublier, mais ça arrivait. Elles lui foutaient généralement les boules, mais de temps en temps il arrivait à passer au delà et ce qu'ils ressentait devenait très fort. Il avait déjà été quelques fois amoureux d'une fille, mais ça remontait à l'école de magie, car depuis il ne fréquentait que des hommes. Ça n'avait été que de simples petites amourettes de lycée, et même si parfois il y avait eut de la papouille, ça restait gentil. D'ailleurs est ce que ça comptait ? Il était bien incapable de répondre à cette question. Du coup si la soirée se terminait à l'horizontal, il allait devoir faire semblant d'y connaître quelque chose. Pendant une très vague seconde il pâlit, appréhendant déjà ce grand moment de solitude.

Armand sursauta quand elle s'approcha de lui vraiment très près, et lui saisit le poignet. Se plongeant instinctivement en apnée, il y avait comme une lueur terrifiée dans ses yeux. Un peu comme un lapin qui se retrouve au milieu de la route, pile sous les phares d'un trois tonnes cinq. Le transplanage fut immédiate, et il eut l'impression d'être plongé sous l'eau pendant quelques secondes. Transplaner bourré est toujours une mauvaise idée, ne le faites pas, prenez un uber ou le bus si vous êtes pauvre. Heureusement il réapparut entier et avec le contenu de son estomac toujours dans son estomac. Simplement il était un peu tremblotant.  

Le sorcier ouvrit grand les yeux et regarda autour de lui d'un air ahurit. Ils étaient arrivés dans ce qui ressemblait à un cloître à cause de la disposition des lieux. Tout était plongé dans la pénombre, il n'y avait que la lumière pâle de la lune qui éclairait l'espace. Elle sortie sa baguette et il fit de même. A présent ils pouvaient au moins s'orienter. Sa baguette éclairait d'une douce lueur dorée presque jaune, et la sienne faisait miroiter la pierre des colonnades d'un halo d'argent. Il se perdit dans la contemplation de ces lumières, jusqu'à ce qu'il remarqua qu'elle lui tendait la main. Avec une timidité évidente il la saisit, et se laissa entraîner à sa suite. Il ne savait pas où elle le conduisait, mais il sentait qu'il était capable de la suivre n'importe où.

Ils finirent pas arriver au pied d'un escalier, et elle l'invita à monter. Il se pencha et regarda à quelle hauteur ça les menait. Réflexe idiot car tout était plongé dans le noir. Il pouvait y avoir cinq, dix ou trente mètres il ne pouvait pas faire d'estimation. En revanche ses poumons eux étaient capable de dire qu'ils n'étaient pas d'accord. Il fut rapidement essoufflé, et sa respiration siffla dans sa gorge. Il avait toujours eut une petite faiblesse respiratoire qui se manifestait les rares fois où on avait tenté de lui faire faire du sport. Mais depuis son intronisation, où il avait reçu le sceau de silence, ses difficultés naturelles s'étaient transformées en bon et gros asthme. Il voulait garder un peu de dignité, ou au moins ne pas trop passer pour un blaireau devant la fille qu'il espérait emballer. Comment est ce qu'elle faisait elle pour tenir ? Il manquait d'air, et une fois arrivé en haut il prit un moment pour reprendre son souffle. Voilà maintenant il avait l'air parfaitement pitoyable, et il se sentit devenir rouge de honte. Il étouffa un râle bien moche. C'était frustrant et terrifiant de se sentir étouffer, mais au bout d'un moment sa respiration réussie à revenir à la normal. Le sceau avait bien flingué sa santé, mais il essayait de ne pas y penser parce que ça faisait ressurgir le souvenir de comment s'était passé la cérémonie du serment. Comment est ce qu'on pouvait s'infliger ça ? Pourtant il savait que c'était une obligation et que si c'était à refaire il s'y plierait encore.

Comment ça maintenant ferme les yeux ?

Il la regarda avec un air surpris, puis respira un grand coup et obéit. Elle comptait l'embrasser c'est ça ? Ça lui collait des frissons rien que d'y penser, mais en même temps il trouvait ça mignon. Sauf que non, dommage ! Elle lui prit la main et l'amena sur la terrasse. Un peu étonné de ne pas avoir eut son baiser, il fut saisi d'une légère appréhension quand elle lui demanda de les rouvrir. Pitié faites qu'elle ne se soit pas déshabillée ! Est ce que c'était possible de se déshabiller aussi vite d'ailleurs ? Peut être pas pour tout le monde, lui par exemple en était incapable. Mais elle était peu couverte après tout, et puis les femmes avaient toujours l'art de faire des ruses femelles et viles... Alors pitié Jésus, faites qu'elle ne soit pas nue.

Et... non... Mieux que ça même. Vous me direz qu'est ce qui pourrait être mieux qu'un plan nudiste dans un clocher de bigots à quatre heure du matin ? Et vous auriez raison ! Mais non, ce qui se présenta sous les yeux ronds d'Armand lui plu davantage qu'une jolie paire de mamelles. Je vous le donne en mille, le panorama de Jérusalem la sainte, l'or et la pierre éclairée par les lumières de la ville. Bouche bée, il se signa très discrètement. Il avait les yeux perdus dans l'immensité du paysage, sensible à une beauté évidente et à une autre bien plus subtile. Depuis toujours il avait ce don de voir ce qui allait au delà des choses. Cette nuit il avait la chance de voir l'âme de Jérusalem, et tout en tenant la main de la fille, il eut l'impression de contempler également la sienne. Il se tourna vers elle et avec une grande douceur murmura :


« Merci pour ce moment Anaria. »


Le R avait roulé tout seul, dans une sonorité tout ce qu'il y a de plus italienne. Il ne l'avait pas fait exprès, mais maintenant il sentait qu'il allait avoir du mal à l'appeler autrement. C'était le nom de son âme, comme le sien était Armand, elle c'était Anaria, et à jamais ils seraient liés l'un à l'autre dans les ténèbres.
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Anahia Tal'ahjon
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ϟ Métier : Professeur de divination à l'école de Magie d'Ilvermorny ϟ Âge : 38 ans ϟ Race et sang : sorcière Mohawks ϟ Particularité : voyance ϟ Statut civil : Mère célibataire

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MessageSujet: Re: Jerusalem speakeasy club - Anahia   Jerusalem speakeasy club  - Anahia Empty22.06.17 11:15


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Les yeux perdus dans le vide immense qui s'étendait à leurs pieds, Anahia restait silencieuse. D'une part parce qu'elle attendait certainement le bon moment pour agir, mais aussi parce qu'il fallait bien le reconnaître, elle aussi était bouleversée par la vue. Bien que ce fut sa mission qui l'avait conduite dans la ville sainte, elle y avait trouvé une énergie que peu de cité dans le monde était en mesure de dégager. Il y avait ici temps d'histoires, tant de choses qui se bousculaient dans les couloirs du temps. Chaque maison, chaque édifice, chaque pierre était empreint de quelque chose de divin, et à la fois d'une incroyable noirceur malgré la lumière qui régnait ici la plupart de l'année. Les voix des morts étaient ici plus que dans nulle autre ville d'une puissance incroyable, ci bien qu'il lui avait fallu du temps avant de pouvoir les entendre à nouveau clairement.

Laissant ses yeux balayer le paysage, elle remarque que son regard revenait invariablement sur le dôme du rocher qui se trouvait, tout de lumière et d'or, au centre de l'esplanade des mosquées. Ce lieu était sans doute l'un des plus impressionnants de la ville, l'un des plus sacré aussi. C'était ici que selon le Coran, Mahomet s'était envolé vers le ciel. C'était aussi ici que s'élevait jadis le temple de Salomon, ce roi ancien qui avait sans le vouloir orienter son propre destin.
Elle se tenait debout, droite, avec dans la main cette autre main. Et croyez le ou non, elle était émue, d'une certaine façon. L'espace d'un instant, elle oublia sa mission, elle oublia la raison qui l'avait poussé à amener cet homme ici. Elle contempla cette cité pleine de mystère, comme si elle lui faisait ses adieux. Elle allait partir, et son billet de voyage se trouvait juste à côté d'elle.
L'entendant la remercier, elle tourna la tête vers lui et lui sourit avec douceur, mais aussi avec une pointe d'amertume. Si le pauvre garçon savait ce qu'elle avait en tête, peut être ne la remercierait-il pas. Surement pas. Peut être la maudirait-il. Mais ça il ne pouvait pas le savoir, et il ne devait pas le découvrir. Il n'était que le pigeon couillon dont elle avait besoin pour mener à bien sa mission. Rien d'autre que la mission comptait.  
Amusée par son erreur de prononciation, elle ne le reprit pas. Après tout, c'était peut être mieux ainsi. Et dans le fond, il y avait dans cette erreur quelque chose qui lui plaisait. Comme si ce "r" qui était apparut sur la langue d'Armand apportait à son nom une portée plus ancienne, comme s'il devenait le souvenir lointain d'une vie antérieure.

Retournant à la contemplation de la ville, elle se dit qu'elle avait vraiment bien choisi son endroit, même si la difficile montée des marches l'avait un peu fait douter. En effet, elle avait vue le jeune homme se retrouver en grande difficulté. A peine avaient-ils passé le premier pallier que le pauvre garçon s'était retrouvé tout crachant et sifflant, comme si ses poumons allaient exploser. Elle avait même cru à un moment qu'il n'y arriverait pas, et elle avait eu bien peur d'avoir parier sur le mauvais cheval. Elle avait choisi le plus jeune de la petite bande, dans l'idée qu'il serait plus facile à manipuler, mais surtout bien plus baisable, mais elle n'avait pas anticipé qu'il serait tout en carton. Qu'importe, ils avaient fini par arriver au sommet de la tour, il n'était pas clamsé et reprenait même tranquillement une respiration normale, ce qui était rassurant.
Elle même n'avait eu aucun problème à grimper la volée de marche, ou du moins n'en avait rien laissé paraître, et commençait à avoir furieusement envie de se griller un ptit pétard. La situation s'y prêtait, mais à l'instant où elle s’apprêtait à sortir un splif de sa poche, elle se retint. Quelque chose au fond d'elle lui souffla que ce n'était pas forcément une bonne idée de fumer et d'en proposer à son jeune compagnon. Déjà parce qu'il était bien capable de lui taper dans la seconde une crise d'asthme carabiné et que le plan tomberait indubitablement à l'eau, mais surtout qu'elle l'avait quand même fait boire une certaine quantité d'alcool et qu'il était bien torché. Une taffe de trop et ça serait la gerbe assurée, et ça, elle tenait autant que possible à l'éviter. Parce qu'aussi mainstream qu'elle pouvait être, rouler un patin à un mec qui vient de poser une galette, c'est quand même hard core.
Quittant la ville des yeux, elle regarda la lune qui brillait avec intensité dans le ciel nocturne. Elle était montante et en son premier quartier...une nuit parfaite pour qui voulait jeter un sortilège et emprisonner un homme. Elle devait agir ce soir, après il serait trop tard. Elle devait agir maintenant, mais encore fallait-il qu'elle trouve le bon moment, l'ouverture qui lui permettrait de passer à l'attaque.


"As-tu jamais rien vu qu'aussi beau..." dit-elle dans un murmure "Je me demande comment pourrait-on rendre ce moment encore plus parfait..."

Elle avait bien sur une idée toute faite de la réponse à cette question qui n'en était d'ailleurs pas vraiment une. Mais si elle attendait que le jeune prêtre fasse le premier pas, ils seraient encore là dans trois siècles. Se tournant légèrement, elle se plaça face à lui, réduisant encore un peu la distance qui les séparait. Elle était à présent toute proche, et plongeant ses yeux dans les siens, elle le regarda quelques instants. Il était plutôt mignon, dans le genre grand benêt perdu. L'obscurité de la nuit cachait un petit peu l'air encore juvénile de son visage, lui donnait un air plus vieux, plus sage surtout. Elle entrevit l'espace d'un instant la force qui se cachait, qui se terrait même, tout au fond de lui.

"Ferme les yeux..."

Après une seconde d'hésitation, il s’exécuta.
Elle resta là à ne rien faire entre quelques secondes, regardant ce visage si innocent. Puis avec toute la délicatesse du monde, elle approcha ses lèvres de sa joue gauche et y déposa un baiser avec une infime douceur, avant de venir embrasser le creux de son cou à droite, puis le milieu de son front. Et alors qu'elle faisait cela, elle récitait dans son esprit un chant ancien et puissant. Se reculant de quelques centimètres, elle le regarda une dernière fois. Il avait toujours les yeux fermés, et semblait trembler légèrement. Anahia était bien incapable de savoir si s'était le froid ambiant qui en était l'origine ou l'émoi du jeune homme en cet instant. Mais une chose était sur, il se passait quelque chose d'étrange, au sommet de Santa Augusta.
Avançant à nouveau son visage vers celui d'Armand, elle le regardait toujours, mais juste avant de l'embrasser à nouveau, elle eut comme un flash, et des images passèrent à grande vitesse devant ses yeux. Elle vit des reflets irisés aux couleurs rougeâtres dans l'eau d'une lagune, elle vit d'autres dômes et d'autres tours, elle vit des bateaux échoués dans la vase et des maisons en ruines, elle vit une assemblée encapuchonnée et un homme pointer un doigt accusateur, elle vit une grande place entourée d'une colonnade au centre de laquelle se trouvait un grand obélisque et un vieil olivier, elle vit une salle aux murs couverts de fresques, elle vit un sourire, elle vit des larmes, elle vit un rire, elle vit un escalier, elle vit un éléphant dans une étoile à six pointes, elle vit une chute, une fuite, une porte, une souffrance, un abandon, un pierre, une vie, elle vit un choix.

La vision ne dura que l'espace d'un instant, disparaissant avec la rapidité avec laquelle elle était apparut, laissant dans son cœur comme un étrange doute. Il y avait comme une mise en garde dans tout ça, bien qu'elle était incapable de comprendre le sens de bien des images. C'était bien beau de voir l'avenir, si on était même pas capable de comprendre le sens des signes envoyés par les anciens. Cette vision était des plus étranges, elle était de celles lui lui apparaissaient soudain, sans qu'elle eut rien fait pour les provoquer, et c'était sans doute les plus confuses, les plus fortes, celles qui lui montraient une vérité qu'elle ne pouvait que frôler. A quelques centimètres de cet homme, elle comprit que ce n'était peut être pas que le hasard qui l'avait amené à elle, et peut être que c'était son destin qu'elle venait de rencontrer dans cette cave miteuse du vieux Jérusalem. Mais aussi effrayantes qu'avait pu lui apparaître la vision, elle était femme de risque, et n'avait que faire de ces mise en garde. Elle se sentait plus forte que lui, plus forte que le monde, et quand viendrait la difficulté, elle savait qu'elle serait assez forte pour faire ce qui devrait être fait.

Fermant enfin les paupières, elle finit par poser ses lèvres sur celle d'Armand, l'embrassant tout d'abord avec douceur. Puis lâchant sa main, elle glissa ses bras autour de son cou afin qu'il ne puisse pas s'échapper. Il était à elle à présent...et pour toujours.

Leur baiser, au début tendre et presque timide, s'intensifia. Le garçon était moins maladroit qu'elle ne l'avait envisagé au départ, même s'il manquait encore un peu de pratique et se laissait faire sans opposer grande résistance. Caressant sa langue avec la sienne, elle sentait tout contre elle le coeur du jeune homme battre à une vitesse folle et ses mains hésitantes essayer de trouver un endroit où se poser. Il était délicieusement niais et maladroit, et elle sentait monter en elle le désir de plus en plus hardent de déniaiser tout ça. Rompant leur baiser, elle recula légèrement la tête et en se mordant la lèvre inférieur, elle le regarda avec désir. Ses yeux revolver criaient braguette, elle ne laissait à présent plus aucun doute sur ses intentions de passer avec lui le reste de la nuit à l'horizontale. Mais même si elle était une adèpte du "unlitnonmaispourquoifaire" elle sentait que son jeune peut être futur amant aurait besoin de plus de traditionnel pour dire ciao à sa potentielle virginité.

"Allons chez moi..."

Sa phrase n'était pas une question, et c'était entièrement volontaire. Elle n'avait aucune envie de lui laisser la moindre possibilité de s’échapper et de fuir comme un petit puceau flippé. Alors qu'elle l'embrassait à nouveau, et sans vraiment prévenir, elle transplana à nouveau, afin de ne pas perdre de temps en chemin et en parlotte. Ils se matérialisèrent directement dans le couloir de ce qui devait être un vieil immeuble en pierres. Il n'y avait aucune lumière hormis celle du petit panneau "issue de secours" qui brillait dans l'obscurité juste au dessus de l'escalier. A peine furent-ils arrivé qu'avec un peu plus de fougue et de passion, elle le plaqua contre la porte de ce qui devait certainement être son propre appartement et entreprit de glisser une de ses mains le long du torse du jeune homme pendant que l'autre guidait la main du prêtre sur la cuisse qu'elle remontait contre lui. Au bout d'une petite minute, et sans prendre le temps de sortir les chefs de sa poche, elle pointa sa baguette vers la serrure et à l'aide d'un sortilège in-prononcé, elle l'ouvrit.
De l'intérieur de l'appartement, Armand ne devait pas en découvrir grand chose, en tout cas pas pour le moment, car à peine furent-ils entrés qu'elle claqua la porte d'entrée, et sans prendre le temps d'allumer la lumière, se jeta à nouveau sur lui...telle la panthère sur sa misérable et innocente petite proie.



Dernière édition par Anahia Tal'ahjon le 02.08.17 12:17, édité 1 fois
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Armand R Altaïr
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MessageSujet: Re: Jerusalem speakeasy club - Anahia   Jerusalem speakeasy club  - Anahia Empty04.07.17 21:02


   

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Le jeune prêtre sentit un puissant frisson lui traverser l'échine, et il se retourna brusquement vers la jeune femme, laissant entrevoir une petite lueur de crainte dans son regard innocent. Elle venait de rompre le silence, lançant à la volée l'idée qu'elle était tout à fait disposée à rendre cette nuit encore plus mémorable. Il déglutit douloureusement, et baissa aussitôt les yeux. Ça y est on y était. Il avait la chair de poule, et se demandait si elle avait remarquée qu'il tremblait. La femme rencontrée dans le bar lui donna l'ordre de fermer les yeux, et il s'exécuta aussitôt. Déjà en temps normal Armand n'était pas du genre à jouer l'insolence. Mais là en l’occurrence il lui obéissait non pas parce qu'il avait spécialement confiance en elle, mais par automatisme, car il avait l'habitude de se prêter à ce genre de petits jeux.

Il ferma les yeux, crispant son visage et et serrant ses poings pour s'empêcher de trembler. Son esprit était alors totalement engourdit, et il sursauta légèrement quand il sentit la chaleur de ses lèvres lui effleurer la joue. Puis elle lui glissa un baiser dans le cou et il eut l'impression qu'il allait mourir tellement il était terrifié. Le sang battait à ses tempes, et il frissonna en attendant le prochain contact, aveugle et exposé. D'un côté la perspective qu'elle le touche le terrorisait, et en même temps il savait qu'une fois le premier pas fait, la suite serait sans doute plus simple. A son grand soulagement il sentit le contact de ses lèvres sur son front, à la fois réconforté et frustré par la chasteté de ce baiser. Il lui fallut attendre un temps qui lui sembla infini pour sentir enfin ses bras étreindre son cou et sa bouche chercher la sienne.

Son contact était chaud et extrêmement sensuel, à tel point qu'il avait du mal à choisir entre jouer avec sa langue et respirer un grand coup pour ne pas suffoquer. Le tout donnait un rythme essoufflé un peu bizarre, et il aurait fallut être dénué de toute sensibilité pour ne pas remarquer à quel point il était nerveux. S'agrippant à sa taille, il la laissait faire de lui tout ce qu'il voulait, car au fond il était totalement incapable de lui opposer la moindre résistance. Il ne lui traversa même pas l'idée qu'il risquait de se retrouver à faire quelque chose dont il n'avait pas forcément envie, ce qui pourtant était un scénario tout à fait envisageable. Pour dire la vérité, ce genre de scénario glauquissimes il les connaissait par cœur, mais malgré ça ils se reproduisaient sans cesse.

Dans ces moments là il était incapable de dire non, incapable même de savoir différencier ce qu'il voulait de ce qu'il ne voulait pas. Ces évidences lui sautaient aux yeux après coup, quand il ne pouvait plus que se taire de honte, de s'en prendre à lui même d'être resté silencieux, d'avoir bêtement accepté quelque chose qui ne lui convenait pas, ou pire le dégoûtait. A chaque fois il se jurait qu'on ne l'y reprendrait plus, et à chaque fois il se retrouvait sur le dos, les yeux rivés au plafond à se demander comment il en était arrivé là.

Ainsi, au lieu de lui dire « non merci madame, je rentre chez mon tonton », il n'exprima rien. Même pas un bafouillis ridicule quand elle lui ordonna de la suivre chez elle. Non à la place il lui donna son consentement par le silence. La jeune femme l’enlaça une nouvelle fois, et quand leurs lèvres se touchèrent, ils disparurent.

Au moment où leurs corps enlacés se matérialisèrent dans le couloir, la jeune femme bouscula Armand avec un force qui le surprit. Son dos frappa contre le panneau de bois de la porte, et affolé il fixait craintivement les ténèbres épais. Il n'avait aucun idée de là où il se trouvait, et s'il avait eu un petit peu plus de jugeote, il se serait remémoré les avertissements de son oncle. La valeur qu'il avait pour la loge était importante, et il n'était jamais à l'abri d'être capturé par une société adverse. Même au sein de leur Ordre, il n'était pas idiot de penser que des complots se déroulaient en cachette parmi  les branches rivales. Voilà pourquoi dans quelques heures, ses frères avertiraient leur maître de la disparition du jeune Altaïr, et pourquoi il entrerait dans une inquiétude folle et retournerait chaque pierre de Jérusalem jusqu'à le retrouver.

Se préparant mentalement à se faire dépuceler contre une porte, Armand était à des années lumières de penser à tout les problèmes qu'il venait de causer. Pour dire vrai il était totalement incapable de la moindre pensée construite. La main d'Anahia glissait sensuellement sur la toile noire et lourde de sa soutane, pendant que d'un autre côté elle maintenait la sienne à l'intérieur de ses cuisses. Quand il réalisa qu'il avait la patte sur un endroit aussi impudique, Armand eut vaguement le tournis. Il n'avait jamais touché la jambe d'une femme, et là clairement on n'était presque plus dans la limite des jambes... D'un coup il eut très chaud, et l'impression de manquer d'air. Si elle remontait encore sa main il était pratiquement sûr de s'évanouir.
A deux doigts de se dégonfler, au propre comme au figuré vous le remarquerez, il entrouvrit les lèvres pour bafouiller une excuse. Un mot suffirait, même ridicule et vague. Il devait à tout prix se sortir de la situation, et pour cela il devait se faire violence et parler.

Pourtant la seule chose qui sortit de sa gorge fut un petit couinement aigu, un peu comme si on venait de marcher sur une souris. Anahia avait ouvert la porte sur laquelle il était appuyé, et le recul soudain le surpris, ce qu'il exprima de la pire des façons. Au moins il ne s'était pas totalement vautré, mais il avait sursauté et crié, ce qui avouons le, n'était pas le top de la gloire.

Baissant les yeux, il la suivit docilement dans l'appartement, et avant même qu'il ne puisse dire quelque chose, il entendit la porte claquer. Il tressaillit, et au hasard adressa un regard suppliant aux ténèbres qui l'entouraient. Ça y est il était cuit. Peut on clairement faire plus prédateur sexuel comme façon de procéder ? Elle l'avait fait boire, avait gagné sa confiance et la minute d'après l'emmenait dans son appartement qui se trouvait Dieu sait où, et dont la porte était désormais fermée. On dit qu'il suffit d'une seconde d'inattention pour qu'un enfant disparaisse, et là dessus ce n'est pas papi Sean qui viendra me contredire. Mais le cas d'Armand n'était guère mieux, et en entendant claquer cette porte il se mit sérieusement à baliser. Qu'est ce qui lui avait prit de se laisser entraîner dans une histoire pareil avec une prostituée ? Alors oui au début ça lui avait semblé être une bonne idée, mais maintenant il commençait à regretter amèrement. Pendant une seconde de clairvoyance il se demanda si au fond il avait vraiment envie de ça ? Il n'avait jamais couché avec une femme, tout simplement parce qu'aucune ne l'avait jamais attirée. Mais dans son regard il sentait bien qu'elle le désirait, et non content de flatter son ego, cet intérêt soudain pour sa personne lui donnait envie de lui appartenir entièrement.


« Euh... s'il te plaît, soit douce... » Murmura t il la gorge serrée, tout en commençant à déboutonner l'interminable alignement de boutons de sa soutane.

Ses doigts pâles tremblaient comme des feuilles, et il dut s'y prendre à plusieurs reprises avant de réussir à en déboutonner un. Une petite voix méchante lui chuchotait à l'oreille qu'il s'y prenait mal, qu'il faisait pitié et qu'elle se moquerait de lui. Il n'était même pas capable de préserver les apparences avec dignité, alors la séduire...


« … Est ce que tu veux bien m'aider s'il te plaît ? »


Sa voix cassée résonnait à la fois comme un aveux d'échec, un appel à l'aide, et une suppliante demande de compassion.
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Anahia Tal'ahjon
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MessageSujet: Re: Jerusalem speakeasy club - Anahia   Jerusalem speakeasy club  - Anahia Empty02.08.17 14:07


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La porte de l’appartement s’ouvrit dans un grincement, ou plutôt dans un terrible couinement suraigu et pas très masculin du tout. Le jeune homme qu’elle tentait avec de plus en plus de difficulté de se taper avait semblait-il eu un peu peur lorsque le battement de la porte s’était ouvert, ce qui ne laissa à Anahia qu’a pousser un discret mais profond soupir de désespoir. Il était peut être encore temps d’arrêter là. De toute évidence, le jeune homme était au summum du schéma pyramidal des puceaux, et même si elle n’éprouvait pas de scrupule à prendre son évidente virginité, elle n’était pas hyper chaude à l’idée de le violer ici et maintenant. Parce qu’au vue de ses réactions des plus excessives, elle sentait bien qu’il était sur le point de hurler et de partir en courant en gesticulant des bras dans tous les sens.
Peut être avait-elle essayé de griller les étapes un peu trop vite. Le fait qu’il soit encore là montrait que dans un sens il avait surement l’habitude de se faire quelque peu malmené et qu’il était de toute évidence membre de cette communauté de soumis qui ne savent pas dire « non », mais il n’était pas question ici pour elle de traumatiser un jeune cureton à prédisposition sodomite, mais bien de se l’attacher pour en faire un outil, voir un allié dans sa quête de la Clavicule.


Elle décida donc qu’il était grand temps de changer de technique et d’opérer dans un tout autre registre. Refermant la porte, elle lui attrapa la main et le guida dans l’appartement. Se refusant à allumer la lumière, elle le conduisit dans la chambre qui se trouvait être une pièce de petite taille et sobrement décorée. La lumière du ciel nocturne et de la ville qu’ils avaient rejointe permettait de distinguer un it recouvert de coussins ainsi qu’une armoire. Au mur, de nombreux draps et tentures étaient accrochés, assombrissant l’espace et lui donnant une allure de nid. L’ensemble était plutôt douillet et accueillant. Se tournant vers le jeune homme, elle le regarda. Il voulait qu’elle soit douce, et bien elle allait l’être. Aussi douce que la caresse de la soie sur les fesses roses d’un bébé. Malgré la pénombre, elle le voyait trembler, et essayer avec toute la détresse du monde de défaire les milliards de putain de boutons que comptait sa soutane. C’était pire que de voir une jeune mariée qui se désape pour sa nuit de noce après un mariage arrangé avec un vieux pas beau. Et puis vraiment, quelle idée de faire des sapes avec autant de boutons bordel !! C’était vraiment le moyen parfait de préserver la chasteté des membres de sa congrégation…On en avait marre avant même d’arriver à la moitié. Mais ce que les stylistes de l’église catholique de Rome n’avait pas prévu, c’était toute la détermination dont pouvait faire preuve Anahia Tal’ahjon, surtout lorsqu’il s’agissait de mettre un homme nu.
Se rapprochant de lui, elle lui sourit avec toute la gentillesse et la compréhension qu’elle était capable de transmettre et leva ses doigts experts afin d’entreprendre la longue et fastidieuse tache de lui virer cette putain de soutane de merde. Si ça n’avait tenu qu’à elle, elle t’aurait fait sauter tout ça d’un coup de baguette, mais c’était une action bien trop hot pour le petit cœur de notre puceau préféré. Évitant de le regarder dans les yeux, elle ouvrit les dix premiers boutons avec bien plus d’efficacité que lui et vint poser presque timidement un baiser sur son cou et le long de sa clavicule qu’elle venait de dégager. Ses mouvements, vifs et impulsifs quelques instants plus tôt, se faisaient à présent tendres et calmes, comme afin de suspendre l’instant. Poursuivant la descente longue et interminable de la chute de boutons, elle fut obligée de s’accroupir légèrement afin d’ouvrir les derniers, profitant de cette action pour constater que s’il était indéniable de dire que les vêtements ecclésiastiques pouvaient parfois avoir la classe, les sous-vêtements eux étaient dénué de tout style, si ce n’est le style parachute. Une fois que ce fut fait, elle se redressa et après avoir retiré sa veste en cuir, elle leva les bras avec un sourire mi-tendre mi-amusé…


« A ton tour de m’aider… » Murmura-t-elle

Elle le sentait terriblement hésitant et totalement mort de trouille, mais il allait bien devoir affronter ses démons et se faire violence s’il voulait progresser sur la voie de la non-virginité. Enfin, elle le vit tendre les mains et du bout des doigts attraper son T-shirt et lui enlever. Heureusement, la lumière ne permettait pas de distinguer autre chose que des silhouettes, sinon elle sentait que le pauvre homme aurait tourné de l’œil en découvrant sa poitrine nue. Le voyant ne pas savoir quoi faire de son habit, elle le lui prit et le jeta à l’autre bout de la pièce sans autre forme de procès. Puis se rapprochant de lui, elle dégagea une mèche de cheveux qui tombait sur son épaule.

« Embrasse-moi…là » dit-elle en lui présentant son cou. Chaque mot qu’elle disait n’était pas un conseil ou une proposition, mais bien un ordre. Mais pourtant, dans ces ordres, elle mettait autant de modération et de tiédeur que s’il s’agissait de mot d’amour. Lorsque le jeune homme se fut exécuté, elle lui présenta son oreille « »
Puis son épaule « »
Puis en dessous de sa clavicule à la naissance de son sein « »
Puis enfin sa bouche « Maintenant embrasse moi… »

Il fallait que ça vienne de lui, il fallait qu’il ressente à son tour le désir d’elle, le désir de l’avoir elle et de plonger dans ses bras qui lui étaient grand ouvert. Et enfin, dans une inspiration, leurs lèvres se trouvèrent à nouveau.

La suite du contenu comporte potentiellement des passages à connotation sexuelle...si vous avez moins de 18 ans...bonne lecture:






Dernière édition par Anahia Tal'ahjon le 04.09.17 18:32, édité 1 fois
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Armand R Altaïr
Armand R Altaïr

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ϟ Métier : Prêtre ϟ Âge : 35 ans ϟ Race et sang : Sorcier ϟ Particularité : ϟ Statut civil : Célibataire devant l’Éternel, mais amoureux perpétuel

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MessageSujet: Re: Jerusalem speakeasy club - Anahia   Jerusalem speakeasy club  - Anahia Empty30.08.17 10:11


   

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En amour et comme dans beaucoup de situations, Armand était une personne qui avait particulièrement besoin qu'on le prenne en main. Il était doué pour poser des mots savants et poétiques sur ses sentiments, pour décrire joliment chacun des élans de son cœur et se déclarer comme personne. En revanche il avait un mal fou à interagir avec l'autre. Il ne savait pas décrypter et analyser les signaux, se montait la tête, et se laissait submerger par de puissants élans de désespoir. Et sur le plan sexuel ce n'était pas mieux. Il était facilement intimidé, sans cesse inquiet de mal faire, et pitoyable quand il s'agissait d'improviser. Dans de bonnes conditions il pouvait s'avérer être un bon coup, mais dès que ça s'éloignait de ce qu'il s'était imaginé dans sa petite tête, il perdait tout ses moyens.

Et pour l'amour du Ciel il n'avait absolument pas réfléchi à ce qui allait se passer s'il suivait cette jeune femme dans son appartement. Il n'était pas non plus idiot, et il avait bien évidement saisi ce que ça impliquait de se retrouver à une heure peu chrétienne dans la maison d'une prostituée. En revanche il n'avait jamais réfléchi aux détails de l'affaire, et actuellement c'est ce qui le rendait nerveux. Anticiper les choses dans sa tête l'aidait à y faire face le moment venu, mais là, l'alcool aidant, il avait l'impression d'avoir complètement perdu le contrôle de la situation. Ce qui était infiniment vrai. En réalisant cela il se retrouva à deux doigts de pleurer, s'acharnant sur ses boutons qui en temps normal ne lui posaient pas spécialement de problème. Désespéré et triste, il l'appela à l'aide d'une voix suppliante, et à son grand soulagement elle comprit son mal être. Elle ne se mit pas à rire, elle ne se moqua pas de lui. En silence elle entreprit de l'aider à se déboutonner, avec une grand simplicité. Armand lui en était infiniment reconnaissant pour cela, et la pression retomba un peu.

Puis elle s'agenouilla pour continuer à défaire cette interminable rangée de boutons qui courrait de sa ceinture à pratiquement sa cheville. La voir dans cette position lui mit immédiatement un coup de chaud, et il accéléra la cadence pour retirer sa chemise et le reste de ses vêtements. Il s'attendait à la voir le défaire également de son caleçon, mais sans doute jugea t elle qu'il était assez grand pour s'occuper de ses sous vêtements tout seul. Même si à voir comme ça il n'y avait aucun doute que c'était encore sa mère qui lui choisissait ses caleçons. Problème fréquent chez les docteurs et les puceaux, soit dit en passant.

Il la regarda enlever son blouson, et dans un élan de pudeur posa sa main sur son torse. Ils étaient tout les deux plongés dans la pénombre, et il distinguait à peine sa silhouette, parfois faiblement éclairée d'un rayon de lune. Sur sa poitrine sa marque le brûlait. Il l'avait seulement depuis une petite semaine, bien que la fièvre avait cessée et que sa peau ne perlait plus de sang, il n'avait pas encore fait de câlins collés avec. Il sentait qu'il devait lui dire qu'elle ne le touche pas trop à cet endroit là, mais quand ? Tout était une question de timing dans cette affaire.

Il tenta de bafouiller quelque chose, de l'avertir au sujet de cette large figure qui courrait sur sa peau et qu'on ne distinguait pas dans la pénombre. Mais ce qu'elle lui dit lui coupa littéralement la parole, puis lui arracha un petit sourire. Il y avait quelque chose d'extrêmement infantile à jouer à se déshabiller, et étrangement cela l'amusa autant que cela le rassura. Pour l'instant il ne se passait rien, les choses étaient simples et calmes. Puis il sentit ses doigts frôler la baleine de sa lingerie, et d'une coup il sentit une horrible pression l'écraser. Pour l'amour du ciel faites qu'elle ne me demande pas de lui dégrafer son soutien gorge. Aller savoir pourquoi, cet objet l'impressionnait. Il gardait en mémoire la découpe de large dentelle noire qui apparaissait par transparence sous le chemisier de Molly Gwed, son binôme de potion qui au plaisir de beaucoup ne portait jamais son pull d'uniforme.

Heureusement Anahia lui fit grâce de ce coup de main, et se dépatouilla seule avec sa lingerie, à son grand soulagement. Pendant cet instant de flottement, il se dépêcha de plier rapidement ses affaires et de les poser soigneusement sur ce qui semblait être un fauteuil. Armand était comme ça, et clairement s'il savait son pantalon roulé en boule au pied du lit, ça lui agacerait l'esprit et ce n'était pas dit qu'il soit capable de se concentrer sur sa petite affaire. Il allait poliment pour lui demander si elle voulait qu'il s'occupe aussi de ses vêtements, quand il la vit lancer son tee shirt à l'autre bout de la pièce. Sa proposition lui resta dans la gorge et il se contenta d'ignorer ce qu'il venait de voir. Après tout ce n'était pas de ses fringues dont il s'agissait et on était dans un pays libre, enfin presque.

Se blottissant timidement comme elle, il se laissa entraîner avec plaisir dans un jeu qui devait être parmi ses préférés, et que l'on pourrait nommer « fait tout ce que je dit et ne pose pas de questions ». Obéissant, il glissa des baisers partout où elle lui demandait, tout en cherchant à croiser son regard pour obtenir d'elle un simple sourire satisfait. Pour lui qui perdait tout ses moyens dès lors qu'il devait réfléchir à ce qu'il devait faire, c'était beaucoup plus rassurant et confortable de recevoir un ordre clair. De plus il n'aurait pas non plus été contre un ton un peu plus directif, en général ces choses là le stimulaient.

Se faire câliner était également très agréable, et il fut content de constater que ce fut ce qui suivi. Se lovant dans ses bras, il fut surprit de réaliser que la douleur qui lacérait sa peau sous la clavicule se faisait moins violente qu'il l'aurait cru. A part lors qu'elle apposait directement sa main ou sa poitrine sur lui, ça ne faisait à peine plus mal qu'un hématome. Elle découvrait ses épaules larges, qu'on devinait à peine sous sa veste, son corps de jeune homme qui prenait le pas de la maturité. Quand à elle il lui trouva de belle formes également, et même si le contact avec sa poitrine l'angoissait toujours un peu, il s'habituait à la chose.

Tout en enlevant ses lunettes, il prit conscience d'un petit détail qu'il n'avait bêtement pas envisagé, et qui d'un coup le faisait glisser dans l'inconfort le plus total. A vingt cinq ans révolu, le jeune docteur n'avait qu'une idée extrêmement vague de ce à quoi pouvait ressembler un sexe féminin. Il se figurait quelque chose qu'il n'arrivait pas à décrire, et qui le mettait mal à l'aise d'imaginer. C'était tellement pitoyable que ça en devenait plus triste que drôle. Il avait toujours vécu dans un manque évident d'informations à ce niveau là, dans un monde de silence bourgeois et de tabous religieux. Au plus loin qu'il se rappelait, il n'avait jamais vu sa mère nue, pas plus que ses sœurs mis à part lorsqu'elles étaient tout bébé. Pour dire vrai il n'avait connu la mixité à l'école qu'en entrant à Poudlard, et le contact des filles l'avait lourdement bouleversé. Et même s'il avait vécu deux trois petites amourettes avant le séminaire, jamais il n'avait conclu l'affaire juste là, limitant ses relations qu'avec les hommes.

Ainsi donc il se retrouvait là, allongé sur le dos dans une piaule inconnue de Jérusalem, avec une prostituée à califourchon sur son entrejambe, et il se demandait pourquoi par le ciel est ce qu'il s'infligeait une honte pareil. Bien entendu qu'il éprouvait du désir pour elle, et au vu de là où elle s'était assise elle aurait du être vraiment sotte pour ne pas le remarquer, mais cette impression de se lancer dans l'inconnu était déstabilisante. Sa première fois avait été totalement différente, et il ne se sentait absolument pas revenu à ce moment là. Il avait passé plusieurs jours vautré dans la chambre de Sheldon, ils s'étaient amusés, ils avaient dormi, lu, discuté et refait le monde dix fois, puis avaient recommencés. Cette atmosphère paisible et amicale n'avait rien à voir avec ce qu'il vivait en cet instant. Et sans doute remarqua t elle qu'il se mettait à flipper, car elle orienta ses cajoleries plus au sud de l'équateur, ce qui eut comme effet immédiat de le tirer complètement de ses pensées bien sinistres. Au fond il ne lui en fallait pas beaucoup plus pour réussir à lâcher prise.

Il ne pensait plus à cette trouille qui lui avait saisit les entrailles, ni à la brûlure qui traversait son tatouage, ni même à son devoir, à ces heures qui s'écoulaient et à ses compagnons terrifiés qui devaient le chercher dans toute la ville. Il n'avait plus rien d'autre en tête que se donner à elle, entièrement, et il le fit avec une grande délicatesse.
Armand était tout à fait incapable de se forcer pour ce genre de chose. S'il l'avait suivi chez elle, c'était tout simplement parce qu'elle le fascinait. Et si maintenant il s'en remettait à elle, c'était tout aussi simplement parce qu'il se sentait fou amoureux. Il avait cette faculté rare, cette monstrueuse malédiction qui faisait de lui un amant sincère et dévoué au premier battement de cœur. Il avait beau entendre sa raison lui souffler que ce n'était rien d'autre qu'une prostituée qui faisait ça pour son argent, il se rappelait les lumières de Jérusalem. A cet instant précis il était totalement tombé sous son charme. Ce qui se passait maintenant dans sa chambre n'était pas pour lui déplaire, loin de là, mais il n'avait pas eu besoin de sexe pour l'aimer de toute son âme.

En cet instant elle arrivait à le réconforter, à être à la fois gentille et puissante dans ses caresses. Elle l'entraînait dans des plaisirs violents et la seconde d'après le laissait se lover dans ses bras. Il aimait son style, il aimait ce qu'elle faisait de lui, cette façon bien particulière qu'elle avait de se faire obéir en douceur. Il savait depuis longtemps que c'était ça son truc, mais à présent il se demandait si ce n'était pas elle ce fameux truc. Ce truc qui le faisait grimper dans les tours comme jamais, qui lui arracherait des frissons à chaque fois qu'il y repenserait.

Probablement commençait elle à trouver le temps long, car elle l'attira violemment vers elle pour l'obliger à changer de position, ce qui le déstabilisa beaucoup. Lui aimait bien être confortablement allongé sur le dos, avec un petit coussin bien placé sous la nuque. D'un côté il était scandalisé qu'elle le chasse de cette façon de son petit spot bien pépère, et de l'autre il réagissait par la provocation en se jurant de lui faire regretter sa petite insolence. Bref il entrait clairement dans son jeu comme un débutant, qu'il était.
Il avait naïvement l'impression d'avoir prit la main dans cette affaire, alors qu'en vérité elle continuait à le mener gentiment par le bout du nez, l'incitant à faire de son mieux. Ce qu'il fit avec un grand dévouement. Si on omet quelques petites maladresses il s'en sortait plutôt bien. Attisé par son envie de se venger de façon un peu crue, au final il ne lui faisait du bien. Il avait réussi à passer par dessus sa peur paralysante de la toucher, de risquer de lui faire mal ou de comporter de façon inappropriée. Lui voler son oreiller avait suffit à réveiller ce qu'il gardait enfouit en lui, sous plusieurs couches de vernis de politesse et de douceur. (une bête de sexe affamée de cul !!!)

Leur affaire finement conclue dans un plaisir intense, il roula sur le dos, et aussi exténué qu'en sueur, il ferma les yeux pour se concentrer sur le rythme sourd de sa respiration d'asthmatique. En temps normal il se serait endormi en moins de quarante secondes, mais là il ressentit une vivre migraine lui lacérer les tempes. Sans doute un effet de tout ce sang qui avait quitté son brillant cerveau d'intellectuel pour aller irriguer des parties bien plus basses de son anatomie. Je ne sais pas si cette hypothèse est convenable, je ne suis pas docteur en pénis vous m'excuserez.
Gémissant pitoyablement, il alla chercher du réconfort dans les bras de la jeune femme, posant sa joue près de sa poitrine. Infiniment heureux, il ne pouvait s'empêcher de sourire bêtement malgré la douleur qui commençait à cogner dans son crâne. Fermant les yeux, il écouta le rythme lent de sa respiration, martelée par les battements sourds de son cœur qui se remettait de leur intense activité physique.


« J'aimerai que l'on puisse rester comme ça pour toujours... Je crois que je donnerais n'importe quoi pour ça. » Il soupira, d'un coup très triste. « Demain je... enfin non quand le jour se lèvera, dans quelques heures... bref, je devrais rejoindre mes compagnons pour un long voyage. Ce n'est pas de gaîté de cœur, mais nous n'avons pas le choix. Je ne sais pas dans combien de temps je reviendrais à Jérusalem. Nous avons une longue route à faire dans le désert, et que Dieu nous garde, j'espère qu'il ne nous arrivera rien. Je t'en prie attend moi, cela me déchire le cœur de me dire que je risque de ne plus jamais te revoir. Je t'en supplie, promet moi que tu seras là à mon retour. Je t'aime Anaria, je t'aime tellement. S'il te plaît, je te donnerais ce que tu voudras et ton prix sera le miens, mais promet moi que nous nous reverrons à mon retour de Judée. Si je devais rentrer à Rome sans te revoir, je crois que j'en mourrais. Non en vérité je préférerai mourir seul dans le désert en chérissant l'idée de te retrouver, plutôt que de vivre une existence entière sans toi. Je t'en supplie amore mio, accepte. »
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Anahia Tal'ahjon
Anahia Tal'ahjon

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MessageSujet: Re: Jerusalem speakeasy club - Anahia   Jerusalem speakeasy club  - Anahia Empty04.09.17 23:05


Hello sweety <3
A & A


Le souffle court et le cœur battant, la jeune femme attrapa un coussin moelleux et vint le caler sous sa tête, s’installant avec plus de confort qu’elle avait pu en avoir pendant leurs petites galipettes, laissant son amant se rouler sur le dos et souffler comme un buffle. L’action l’avait fatiguée, déjà parce qu’elle avait du penser pour deux, mais aussi parce que contre tout attente, elle s’était plutôt bien amusée, malgré quelques petits instants de solitude qui en soi étaient plus que normal dans une telle situation. Son jeune élève se révélait extrêmement obéissant et d’une naïveté perverse charmante, rien de quoi laisser une jeune femme comme elle indifférente, même s’il y avait encore du boulot avant d’atteindre une osmose parfaite. Mais ça et heureusement pour elle, le jeune homme ne semblait pas s’en être aperçu et malgré l’obscurité elle le savait comblé et heureux, ce qui eut tôt fait de faire son propre bonheur. A plus d’une occasion, elle avait eu peur de le voir fuir à toutes jambes, et à chaque pas qu’elle faisait vers lui, chaque main qu’elle tendait vers ses parties intimes elle avait craint de perdre cette petite proie délicate et délicieuse, mais après tout, non, il était resté, et il était même jusqu’à se faire dépuceler bien comme il faut.
Elle avait tout gagné, enfin presque, car il lui fallait encore s’assurer que cette petite partie de jambes en l’air avait eu l’effet escompté : s’attacher cette pauvre âme et en faire un outil utile dans sa quête. Il lui fallait mettre ses aprioris et sa morale (sisi je vous jure qu’elle en a une…une toute petite), et faire ce qu’elle devait faire, car la mission qu’on lui avait confié avait bien plus d’importance que le futur cœur brisé de cet homme qui n’était en soi à ce jour rien pour elle qu’un inconnu bien pratique.
Honte à elle de douter ainsi de ses talents, car quelques secondes après qu’il soit sorti d’elle, le jeune prêtre vint se lover tout contre son sein, en la priant de bien croire en son amour sincère. Un sourire qu’il ne pu voir illumina son visage. C’était du tout cuit, la première manche avait été jouée et remportée avec brio.
Sans dire un mot, elle l’écoutait, réfléchissant à la réponse qu’elle allait lui donner. Elle devait peser chacun de ses mots, leur donner toute la symbolique et l’émoi qu’une telle situation inspirait, ou devait inspirer, elle devait jouer juste. Elle trouvait presque touchantes les déclarations du jeune homme, et elle s’en serait peut être voulu de le tromper ainsi s’il n’y avait eu à la clef un enjeu si important. Au fond d’elle, même si elle ne se l’avouait pas encore, elle avait sincèrement apprécié ce moment en sa compagnie, et bien qu’il ait ce petit côté benêt, il y avait chez cet homme un quelque chose de fascinant, de questionnant. Cette façon qu’il avait de regarder les choses était unique, peut être avait-elle bien choisi en fin de compte, même si cette fois elle en était persuadée, il la prenait pour une pute. Fallait-il démentir ? Elle ne cracherait pas sur un peu de pognon après tout, et puis le côté prostituée repentie avait un côté biblique qui ne serait pas sans charme.

Remontant la main vers la tête d’Armand qui était toujours posé sur sa poitrine, elle lui caressa les cheveux doucement, tendrement. Elle resta quelques instants sans répondre, laissant l’angoisse monter dans le cœur du jeune homme.


« Il parait que Rome est magnifique en hiver… »Murmura-t-elle dans un souffle.

Sentant le visage de son amant se tourner interrogateur vers elle, elle se tourna sur le côté et glissa un peu dans le lit afin de se mettre à son niveau. Il faisait trop sombre dans la pièce pour discerner les traits de son visage, mais elle pouvait les imaginer sans mal. Approchant sa main, elle laissa ses doigts courir sur sa peau avant de regarder dans ce qu’elle imaginait être ses yeux.


« Bien sur que j’accepte… j’ai…j’ai tout de suite su qu’il y avait…je ne sais pas, quelque chose entre nous. Je l’ai senti lorsque nous étions en haut de la tour, et puis il y a quelques minutes aussi…comme si nous étions destinés à nous croiser… et à nous aimer. »

Approchant son visage, elle l’embrassa avec une extrême tendresse. Sa voix était un murmure aussi doux qu’une caresse de soie, comme si parler trop fort aurait pu rompre le sortilège qu’elle avait commencé à lancer depuis qu’elle lui avait servit à boire.
Elle était également très intriguée par les révélations qu’il venait de lui faire sur le voyage que lui et ses frères devaient entreprendre en Judée. Le pays qui entourait Jérusalem était depuis des siècles une terre de division et un territoire extrêmement dangereux à traverser, surtout pour quelqu’un présentant des signes aussi ostentatoires d’appartenance à une communauté religieuse. Elle-même qui parlait un hébreu parfait et un arabe sans trop d’accent ne s’aventurait qu’en cas d’extrême nécessité dans les terres disputées. Le rassemblement d’une congrégation religieuse dans un tel trou paumé ne pouvait que signifier qu’une chose : leur petite sauterie serait d’une importance toute première, sans quoi jamais le pape n’enverrait ses ptits bons hommes en plein désert. Intriguée par le contenu d’une telle réunion, elle était également inquiète car son jeune pigeon avait des risques, faibles certes, mais des risques tout de même, de ne pas en revenir. Et elle avait déjà trop donné de sa personne dans cette histoire pour devoir tout reprendre à zéro avec un autre loustic encapuchonné.

« Je t’attendrai, je t’en fais la promesse. Et tous les soirs je monterai en haut de Santa Augusta et je me tournerai vers le désert en espérant te revoir… »

L’idée lui était venue naturellement, et elle était certaine que l’image ferait mouche et plairait au prêtre. Il fallait y aller à fond si elle voulait qu’il pense à elle sans discontinuer pendant son voyage, elle devait lui offrir une vision d’elle éperdue d’amour et d’espoir de retrouver ses bras. Il y avait quelque chose d’assez plaisant en définitive, à jouer à la fois l’autorité et l’innocence.

« Et si tu le désires, à ton retour, je quitterai Jérusalem la magnifique pour te suivre où que tu ailles, parce que je veux comprendre les desseins de l’univers qui nous à mi l’un face à l’autre, et parce que je veux voir… voir toutes les merveilles du monde avec toi. »

Elle le sentit frémir, et ne dit plus rien. Elle avait utilisé tout ce qu’elle avait de magie pour la nuit, il fallait à présent laisser les choses se faire d’elles-mêmes. Il lui était impossible de tout penser ni de tout prévoir, il n’était pas bon de trop tirer sur la ligne pour remonter le poisson, sous peine de le perdre. Si son plan marchait comme prévu, elle n’aurait pas trop de quelques semaines pour boucler ses affaires et prendre le premier avion pour Rome. Mais encore fallait-il que le jeune homme survive à sa traversée du désert, et qu’il en revienne. Ses recherches dans la capitale papale seraient d’une difficulté bien plus grande sans lui pour la guider et lui ouvrir les quelques portes qui lui étaient fermées. Elle était également curieuse de voir et surtout d’en savoir un peu plus sur le jeune prêtre. Car s’il était, ça elle en était sur et certaine à présent, un membre de l’église de st Pierre, elle ne savait pas encore à quoi s’attendre d’un point de vue hiérarchique. Il était fort jeune certes, mais pourtant il avait payé pour ses (nombreuses et extrêmement onéreuses) consommations ainsi que celles de ses amis, alors soit elle avait péché un troufion issue d’une famille pétée de tunes, soit elle n’avait pas ouvert ses cuisses à joe le clodo mais à un prometteur jeune apprenti qui serait un sésame parfait pour ce qu’elle avait à chercher, soit les deux et là s’était jackpot les enfants. Pas qu’elle eut le moindre souci d’argent, mais elle avait toujours préféré dépenser celui des autres.

« Serres moi contre toi… »

Se laissant envelopper dans les bras plus musclés que prévu d’Armand, elle glissa une main dans son dos qu’elle caressa du bout des doigts et se lova tout contre son corps, glissant son visage dans son cou. Il avait une odeur agréable et un peu vieillotte, un mélange d’encens et de lessive qu’elle aima tout de suite. Ecoutant sa voix la bercer, elle fini sans vraiment s’en rendre compte par sombrer dans un sommeil sans rêve, ce qui ne lui arrivait pas souvent. L’envoutement qu’elle avait entrepris ainsi que la baise avait eu raison d’elle, et sans prévenir, elle s’endormit un sourire aux lèvres dans les bras de son amant, comme si elle était la plus heureuse des femmes du monde.

Ainsi elle dormit d’une traite, sans un songe ni une vision pour venir troubler son sommeil, et pour la première fois depuis des années, les voix qu’elle entendait en flot continu dans son esprits se turent presque pour ne devenir qu’un vague bourdonnement lointain dans son subconscient. Etrangement, la tête posée sur l’épaule de cet homme, elle se sentait bien, étonnement bien, et bien que cet état aurait du l’alerté, il n’en fut rien et elle profita pleinement de ces heures de repos.

Lorsque la jeune femme se réveilla, il faisait jour. Le soleil était levé et depuis longtemps si elle en croyait par la lumière qui passait au travers des rideaux. Ces derniers étant colorés mais presque transparents comme de simples voilages, ils dissimulaient que très moyennement l’éclat du matin qui en était déjà à sa fin. Sentant contre sa joue le contact doux et chaud de la peau d’un homme, elle sourit, et espéra intérieurement ne pas lui avoir bavé dessus pendant la nuit. Puis, dans l’intention d’observer avec plus de détails le visage de cet homme qu’elle avait fait sien et qu’elle n’avait pas tout à fait eu le temps de regarder la veille, elle ouvrit les yeux…pour découvrir quelque chose qui la glaça d’effroi.

Là, juste là sous son nez, là où elle avait posé son visage pour dormir avec autant de satisfaction, sur la peau de ce jeune homme, se trouvait une rose aux pétales ouverts, et sur l’autre épaule sa jumelle. Elle avait l’impression que son cœur venait de cesser de battre. Si il y avait bien un ordre auquel jamais elle n’aurait voulu avoir affaire, c’était bien celui auquel cet imbécile faisait semblait-il parti.


*Merde*

Ravalant un vomi, elle resta bloquée face au corps endormi du jeune homme, incapable de réagir pendant de longues minutes. C’était trop, beaucoup trop dangereux, même si le garçon était jeune. Ce n’était pas simplement un membre de l’église de Rome qu’elle tentait de corrompre, mais un de ce que qu’Elle avait créé de pire. Putain pourquoi n’avait-elle pas été plus prudente, pourquoi n’avait-elle pas allumé la lumière ? Elle y aurait réfléchit à deux fois. D’autant plus que si elle en ignorait foncièrement le sens, elle voyait à présent bien plus que deux roses tatouées sur le poitrail du jeune homme, et tout n’était que pour l’inquiéter plus. Se glissant hors du lit avec la souplesse du ninja, elle se mit sur ses pieds et tendit la main vers un peignoir en soie glissante aux motifs complexes qu’elle passa sans quitter l’endormi du regard. Se déplaçant dans un silence absolu, évitant les lattes grinçantes du plancher, elle alla chercher sa baguette qui se trouvait toute proche. Dans son esprit, tout tournait à vive allure. L’envie de l’étouffer avec un oreiller lui traversa l’esprit, mais elle préféra lever sa baguette dans la direction sur lit. Elle devait prendre une décision et vite, il ne serait pas toujours une proie aussi facile, il ne serait peut être plus jamais laissé seul, et voila un bel accomplissement que de couper une rose.
Elle savait ce qu’elle avait à faire, elle savait ce qu’elle devait faire, et pourtant, sa main tremblait.
Quelque chose au fond d’elle retenait son sort, peut être aussi comprenait-elle que sans ce risque qu’elle était sur le point de prendre, elle ne parviendrait jamais à retrouver la clavicule de Salomon. Et puis c'était trop dangereux, ils étaient trop nombreux les témoins qui les avaient vu parler ensemble, peut être même les avait-on vu quitter le club ensemble. La piste remonterait bien trop vite à elle, et elle serait grillée jusqu'au trognon. Elle pouvait lui piquer son fric, l'oublietter et le laisser divaguant dans la rue, mais là encore on pourrait remonter à elle, il lui faudrait fuir, et elle pourrait alors dire adieu à toute chance de trouver l'émeraude.

Alors, Anahia fit le pire des choix, un choix si terrible qu’il allait donner un tournent à sa vie qu’elle n’avait encore jamais prédit. Elle baissa sa baguette et la rangea dans une des poches de son peignoir qu’elle ferma sur sa nudité. Elle aurait tout le loisir de le tuer un autre jour, une fois qu’il se serait rendu utile et qu’il aurait accomplit ce pourquoi elle l’avait choisi. Tatouage ou non, risque ou pas, seule comptait sa mission, et elle allait l’accomplir, d’une façon ou d’une autre.
Prenant une profonde inspiration, la jeune femme afficha sur son visage le plus angélique et le plus charmeur des sourires puis se glissa féline sur le lit. Arrivé au niveau du visage du jeune homme, elle déposa un baiser sur ses lèvres et le regarda ouvrir des yeux encore embrumés de fatigue.


« Excuses moi de te réveiller…mais à quelle heure tu devais partir déjà ? »




Dernière édition par Anahia Tal'ahjon le 13.09.17 17:31, édité 1 fois
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Armand R Altaïr
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MessageSujet: Re: Jerusalem speakeasy club - Anahia   Jerusalem speakeasy club  - Anahia Empty12.09.17 20:21


   

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La joue toujours posée sur sa poitrine, Armand retenait son souffle. C'était comme si son cœur s'était arrêté de battre, comme si le temps suspendu le maintenait au dessus du vide. Un seul mot de sa bouche, et c'était tout son univers qui fleurissait ou s'écrasait dans le néant. Il n'y avait pas d'entre deux, et il n'attendait de sa part aucun compromis. En vérité il ne la connaissait que depuis quelques heures seulement, et déjà il voulait lui offrir toute l’entièreté de son âme.

Elle rompit le silence, et immédiatement il en fut infiniment soulagé. Un grand sourire de bonheur se dessina sur son visage. Rome était magnifique en hiver, et n'y aurait rien de plus beau que de la savoir installée auprès de lui.


« Oui c'est vrai ! Je t'amènerai voir chaque merveille de ma ville. Il y a tant de choses que je voudrai te faire découvrir, et plus encore que je souhaiterai t'offrir mon amour. »

Se blottissant contre elle, il écouta ses paroles pleines de tendresse, buvant le poison qu'elle lui servait jusqu'à la dernière goutte.


« Je ressent la même chose. En fait j'ai toujours eu le sentiment que mon destin allait de paire avec celui d'une personne qui m'était inconnue. Comme si j’appartenais à un Grand Tout, et que ce vide dans mon existence était le creux laissé par l'autre moitié de mon âme. Je ne souffre pas vraiment de solitude tu sais, c'est plutôt le sentiment froid d'une absence. Comme pleurer dans la nuit, ou prier du plus profond de ton âme sans savoir si quelqu'un entendra un jour ton appel. »

Il soupira, puis reprit.

« Je ne sais pas comment expliquer les raisons qui m'amènent à ce sentiment. Mais quand je te vois j'ai l'impression que mon visage se reconnaît dans un miroir, et j'éprouve la tendre et informulable certitude que désormais je ne serais plus jamais seul. »

Il souriait dans l'obscurité, un sourire doux et emprunt de la plus parfaite sincérité. Il avait cet expression sereine qu'on ne lui connaissait que pendant les méditations profondes.

« Même si je meurt en Judée cela n'aura aucune importance. Savoir que tu existe est tout ce qui manquait à mon bonheur. »

La sentant frissonner dans ses bras, il la serra un peu plus fort et remonta le draps pour la couvrir dans un geste d'affection sincère. En temps normal la perspective de leur séparation l'aurait effondré, mais il éprouvait un puissant sentiment de plénitude qui lui conférait soudainement une grande sagesse.


« Et moi je me tournerai vers Jérusalem, et nos pensées se rejoindront. Ton visage sera dans chacun de mes rêves, et si nous nous aimons aussi fort que je le crois, alors nous nous retrouverons au détour de nos songes. Il ne faut pas que tu ais peur, ce n'est pas parce que je suis loin de toi que je cesserai de t'aimer. Tout comme ce n'est pas la vie qui me rattache à toi, mais la force incommensurable de nos destins jumeaux. Anaria, je te vois avec les yeux de mon âme. Je vois tes paupières pâles qui cachent tes propres yeux mystiques. Ils ont la couleur iridescente et trouble de l'opale, comme le reflet d'un miroir embué. Je les vois aussi distinctement que je vois le soleil à son zénith, et de ma vie je n'ai jamais rien contemplé d'aussi beau. »

La netteté de cette vision était troublante, mais l'état quasi second dans lequel il était plongé faisait qu'il l'acceptait complètement. L'accueillant dans ses bras, il lui caressa les cheveux jusqu'à tomber à son tour dans le sommeil. Des visions radieuses peuplées d'astres et de lumières, et ce sentiment réconfortant que désormais il l'avait à ses côtés.

Le soleil était déjà haut dans le ciel de Jérusalem, et alors qu'Anahia prenait conscience avec horreur de la nature profonde de son amant, celui ci dormait profondément. Les lèvres à peine entre ouvertes et la gorge tendue, sa main relâchée posée sur sa poitrine, il avait l'expression sereine, presque offerte, et la musculature discrète et pâle d'un nu renaissance. Il ne se dégageait de lui aucun sentiment de menace, au contraire il avait le visage délicat d'un ange endormit, d'une beauté et d'une fragilité déconcertante.

Pourtant Anahia était terrifiée, à tel point qu'elle pensa à le tuer et à s'enfuir. Puis elle se raisonna et réalisa qu'un tel empressement ne ferait que l'exposer à bien plus de danger. Les roses piquées sur ses épaules rougeoyaient comme deux brasiers affamés. En leur centre figuraient un cœur, et dans ce cœur une croix, une menace silencieuse qui la poussait sur le fil de l'angoisse. Elle du puiser dans tout son courage pour se recoucher à ses côtés, et l'embrasser comme si elle ignorait tout de son appartenance à cette secte insidieuse.

Inspirant profondément, il se tourna sur le côté et ouvrit lentement ses petits yeux myopes embrumés par le sommeil. Il distinguait à peine une forme floue à proximité de son visage, et même s'il ne pouvait détailler les traits de son visage, un puissant sentiment de bonheur acheva de le réveiller.


« Bonjour... »
Marmonna t il en souriant bêtement.

Malheureusement pour lui, cette expression satisfaite d'amant comblé ne dura pas longtemps. Ce qu'elle lui demanda eut à peine le temps de monter à son cerveau ralentit par la gueule de bois, qu'il ressentit comme un électrochoc. Il bondit sur son saint postérieur et regarda hagard la fenêtre à travers laquelle un grand soleil brillait.


« Que... Quelle heure est il ? Oh non putain ! Putain ! Putain ! »

Bafouillant des dizaines d'équivalents plus ou moins fleuris dans un italien peu distingué, il se précipita pour remettre ses lunettes, et parti à la recherche de ses fringues. Honnêtement, si monsignore s'était déshabillé aussi vite qu'il était en train de se rhabiller, on n'aurait pas tourné autour du pot pendant 100 ans... Même si la vision était plutôt amusante, à l'intérieur de lui il avait l'impression que le monde s'effondrait. Et pour cause, à deux heures de l'après midi dans le lit d'une pute, il avait sérieusement merdé. Ses obligations se bousculaient à l'intérieur de sa tête, et un fort sentiment de honte le rendait plus blême que le plâtre. Qu'est ce que son oncle allait penser de son comportement ? D'ailleurs il devait se faire un sang d'encre ! La ville était dangereuse, et il devait sûrement croire qu'il lui était arrivé quelque chose de grave. Ajustant sa croix d'argent sur sa poitrine, il se précipita une dernière fois vers Anahia, l'enlaçant avec l'énergie du désespoir. Ces adieux précipités lui arrachaient presque des larmes.


« Au revoir mon amour, je reviens très vite. Attend moi je t'en prie... Bientôt nous partirons à Rome tout les deux, je te le promet. Je t'aime Anaria, je t'aime du plus profond de mon cœur. » Il alla pour s'écarter d'elle et il suspendit son geste. Puis il glissa sa main dans sa poche et en sortit son porte feuille. Il l'ouvrit et en sortit tout les billets qu'il n'avait pas dépensé au bar, un joli pour boire en quelque sorte, et les posa sur la surface la plus proche, à savoir la commode. Il avait la gorge noué mais tenta un début d'explication.

« Je... Cela n'a aucune valeur là où je vais, et tu en aura sûrement plus d'utilité que moi. Prend soin de toi Anaria, prend soin de toi comme j'aimerai le faire. Je t'aime... Nous serons bientôt réuni amore, au revoir... »

Il était à deux doigts de pleurer, et il préféra mettre fin à ces adieux le plus rapidement possible en quittant l'appartement. Il descendit les marches en toute hâte, et c'est au bout de quelques rues qu'il prit conscience que son asthme le faisait souffrir et il transplana,

C'est tout à fait misérable qu'il se présenta devant la porte close du monastère. Le moine portier le fit entrer, puis appela son oncle qui se précipita à sa rencontre. Le pauvre vieux était pâle d'inquiétude, il avait été réveillé au petit jour par ses deux compagnons terrifiés qui lui avouèrent qu'ils avaient manqués de vigilance et perdu le plus jeune de leurs frères dans les rues de Jérusalem. Après avoir proprement traité de tout les noms ces deux irresponsables, il s'était aussitôt mis à sa recherche.
Pour lui Raphaël était encore un enfant, l'enfant chéri de sa sœur qui plus est. Au seul sein de sa propre famille, il vivait la disparition de son fils spirituel comme un insupportable drame. Mais dès qu'il pensait aux conséquences d'une telle catastrophe au sein de leur Ordre, alors là il avait comme le sang qui s'évaporait hors de ses veines. Il fallait être tout simplement inconscient pour laisser le petit sans protection. N'importe quelle secte miteuse pouvait lui mettre la main dessus, et un chantage potentiel ne représentait qu'un risque insignifiant par rapport à tout ce qu'ils pouvaient perdre.

Heureusement pour lui Guido Votelli était un homme plein de raison et de sang froid, capable de ne pas céder devant la panique. Il avait organisé méticuleusement les recherches à partir du peu d'informations qu'il avait, et ensuite avait envisagé le pire, à savoir la thèse de l'enlèvement. Ils avaient tant d'ennemis, la seule chose qu'il pouvait faire était de les débusquer un par un jusqu'à trouver celui à l'origine de cette attaque. Retourner Jérusalem ne lui faisait pas peur, perturber le jeu délicat des alliances non plus. La vie de son élève était au delà de tous ces risques, et de tous ces sacrifices. Il était une lumière d'espoir pour leur fraternité, un trésor irremplaçable et pur.

Et c'est alors qu'il le vit tout penaud se présenter à la porte du monastère, l'air froissé et inquiet, avec un poids de culpabilité franche peser sur ses épaules. Mais il était vivant, et à première vu il semblait bien se porter. Encore quelques heures d'absences et le monde secret aurait été la proie de leurs flammes, coupables et innocents confondus. Serrant le jeune homme dans ses bras, le père Guido remercia le ciel de lui avoir rendu son enfant, avant de se demander où le diable l'avait bien entraîné en pleine nuit hors de son lit.

La question fut précédée d'une paire de claques qui arracha à Armand un sanglot pitoyable. Jamais de sa vie il n'avait eut aussi mauvaise conscience, et se faire hurler dessus et frapper lui faisait monter les larmes. Il tentait de bafouiller des explications, de demander pardon de sa voix cassée par les pleures. Mais au fond il ne pouvait que reconnaître qu'il avait mérité d'être traité de la sorte. Le voix tonitruante de son oncle envahissait l'espace, le pétrifiant sur place. Il lui reprochait sa nonchalance et son manque de prudence avec des mots très durs. D'ordinaire il faisait attention à l'extrême sensibilité de son neveux, et avait apprit à communiquer avec lui fermement tout en lui imposant un certain respect.

Mais à présent il n'y avait plus de respect qui puisse compter. Ce petit merdeux avait été d'une stupidité navrante, et même s'il voyait sur son visage défait à quel point il ignorait les répercutions qu'aurait pu avoir son comportement puéril, il ne pouvait l'excuser. Il ne s'arrêta de crier et de le frapper qu'une fois sa colère un peu essoufflée. Le tirant par son vêtement, il arrangea ses boutons mal attachés. La tête baissée et le visage couvert de larmes, Armand ne pouvait plus s'exprimer que par ses sanglots. Lui aussi avait vidé son sac, ou plutôt avait été vu contraint de répondre aux questions de son oncle. Il ne lui avait rien caché de ce qu'il avait fait cette nuit là, mais étrangement au lieu d'être satisfait de la sincérité de son élève, Guido avait bouilli comme jamais en l'entendant avancer qu'il avait passé la nuit à boire, puis à se livrer à de la débauche avec une prostituée juive. Il arrivait souvent que son oncle le reprenne un peu froidement, car il avait le tempérament sévère et lui au contraire très nonchalant, mais jamais il ne l'avait pourrit comme cela.

Enlevant ses lunettes trempées, il s'essuya les yeux avec sa manche. Il ressentait un vif élancement dans la joue, et un goût désagréable de sang dans la bouche. Toujours en colère, mais un peu calmé, Guido lui donna l'ordre sec de reprendre un air plus digne et de le suivre dans la voiture qui les attendaient dehors. Tout le monde était parti à l'aube comme convenu, et à cause de lui, leur part du convoi avait pris un retard considérable. Sans oser discuter Armand obéit, et passa la totalité du trajet dans le silence. A travers la vitre, les rues de Jérusalem défilaient, le plongeant dans une mélancolie sourde. Sa joue commençait à gonfler sérieusement et il l'appuya contre la paroi froide de la vitre pour soulager un peu la douleur. Son oncle n'avait pas vraiment prit la peine d'enlever sa chevalière d'argent, et si la droite était piquante, la gauche lui avait fait poussé des cris suppliants à vous arracher l'âme. La réalité avait soudainement prit un goût amer, et le souvenir d'Anaria lui apparaissait comme irréel et lointain.

Ils quittèrent la ville, et roulèrent plusieurs heures. Les paysages urbains avaient laissés place aux couleurs chaudes et monotones du désert. Leur voiture n'étant pas adaptée pour la piste, il était prévu qu'ils en changent. Une partie de leur escorte armée les quitta donc, et une autre prit le relais. Alors qu'ils se préparaient à embarquer dans un plus petit convoi de jeep, un bruit lancinant fut porté par le vent du désert. Un hélicoptère traversait le ciel d'un bleu insolent, et portant leurs mains  à leurs fronts dégoulinants de sueurs, ils essayèrent de fixer la silhouette se détachant dans la lumière. Armand se détourna bien vite, sentant le vent du désert lui glisser du sable dans les yeux. Une profond sentiment de peur lui serra les entrailles. Les reliefs ocres étaient d'une beauté spectaculaire, mais cela n'enlevait rien au fait qu'ils se trouvaient dans un des endroits les plus dangereux du monde. L'empoignant par l'épaule sans trop de ménagement, Guido le poussa à l'intérieur de la voiture pour le mettre à l'abri, et seulement après il s'adressa à un de leurs gardes du corps. Se préparant à une attaque, ils se mirent en position et observèrent attentivement le ciel. L'hélicoptère semblait perdre de l'altitude, amorçant une descente dans leur direction. Votelli sentit un frisson l'étreindre alors qu'il croisa le regard terrifié de son neveux. A cet instant il était près à lui pardonner tout et n'importe quoi.

Ce qui heureusement n'arriva pas, un des miliciens interpella le prêtre, en lui affirmant que l'engin n'était pas hostile, et qu'au contraire c'était l'un des leurs. Tout le monde fut immédiatement soulagé, et ils regardèrent l'hélicoptère toucher lestement le sol, beaucoup plus sereins. Désormais ils savaient qui arrivait, et sans omettre d'objection, Armand se plaça à la droite de son oncle, deux pas derrière lui. Il se tenait droit, usant de toute la dignité qu'il lui restait pour affronter le sable et le vent qui lui lacérait le visage.  
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Anahia Tal'ahjon
Anahia Tal'ahjon

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MessageSujet: Re: Jerusalem speakeasy club - Anahia   Jerusalem speakeasy club  - Anahia Empty13.09.17 19:02


Hello sweety <3
A & A


Tant de choses étaient étranges chez cet homme. Il se dégageait de lui une si grande naïveté, une fragilité même, l’impression de voir un pauvre petit oiseau mal fini tombé du nid, et à la fois, il y avait un quelque chose qu’elle ne parvenait ni à identifier, ni à nommer. Un pouvoir, une force peut être, qu’elle n’avait encore jamais rencontré.
Alors qu’elle le regardait, nu et endormi avec un sourire d’homme heureux aux lèvres, le cœur serré par la découverte terrible qu’elle venait de faire, Anahia se sentit comme au bord du vide. Une part d’elle était révulsée et ne demandait qu’à fuir et à abandonner là cette folle entreprise, une autre, était irrémédiablement attirée par le précipice qui s’offrait à elle. Les pétales sombres qui s’étendaient sur les épaules de son jeune amant, le cœur et la croix en leur centre, étaient autant de signes de malheur que de danger, mais s’ils éveillaient en elle un sombre dégoût, ils avaient également su titiller sa curiosité, et son amour immense pour le risque. Le jeune garçon qu’elle avait séduit avec le plus grand des brios était ni plus ni moins qu’un fanatique religieux de la pire espèce, un de ceux que la Cour avait perpétuellement dans le collimateur. Toutes les phrases lyriques et les envolées d’amour transi dont il l’avait gratifié quelques heures plus tôt alors qu’il avait à peine fini son affaire prenait un sens nouveau. Car si alors que l’obscurité régnait dans la pièce, elle avait pris ses mots pour l’expression d’un manque cruel de présence d’esprit, voir même d’intelligence, elle savait à présent que tout ce qu’il avait pu dire était vrai, et qu’il le pensait du plus profond de son être. L’expression d’un tel délire était la panache des membres de ce genre de conglomérat sectaire. Mais si elle prenait de très grand risque à jouer ce jeu là avec lui, elle était persuadée que le jeu en vaudrait la chandelle, et qu’il ne la décevrait pas.

Alors qu’elle se glissait tout contre lui afin de le réveiller, elle observa son visage et tous les traits qui le composaient. Même si l’air juvénile ne l’avait pas encore quitté, elle pouvait entrapercevoir un quelque chose de réellement encourageant, si on faisait abstraction du nez. Le sentant remuer, elle resta le visage fermé, dur, pas encore tout à fait sure d’elle ni du choix terrible qu’elle venait de prendre en lui laissant la vie. Mais très vite, alors qu’elle le voyait ouvrir les yeux, elle sentit un sourire apparaitre aux coins de ses lèvres, bien plus naturellement qu’elle ne l’aurait cru.
Le menton posé dans le creux de sa paume, elle plongea son regard dans le bleu étrange de ceux du jeune homme. Il y avait quelque chose d’étrange dans son regard, mais être était-ce du à son problème de vue. Cette observation lui rappela une des dernières phrases qu’il avait prononcées avant qu’elle ne s’endorme. Il avait parlé de ses yeux à elle, et des reflets d’opale qui les habitaient. Sur le coup, elle n’y avait pas prêté attention, sombrant déjà dans le sommeil, mais alors qu’elle était à présent bel et bien réveillée, elle s’interrogeait. Ses yeux étaient marrons, deux billes presque noires qui ne laissaient à peine la possibilité de voir la différence entre la pupille et l’iris…aucun reflet bleu vert ou rouge dans ses prunelles. Ce pouvait-il qu’Armand fut daltonien en plus d’être myope ? Ou avait-il lui aussi un quelconque pouvoir de vision ? Comme celui de voir à travers les mondes…

Elle n’eut pas réellement le temps de poursuivre ses réflexions car le jeune homme bondit tel un diable hors de sa boite, se rendant subitement compte qu’il était bien tard pour trainer encore au plumard. Peut être avait-elle trop tardé à le réveiller, mais voyez vous, quand on travaille de nuit on oublie très vite que la plupart de ses concitoyens se lèvent plutôt en début de matinée. Et puis elle ne pouvait que s’amuser de le voir ainsi paniquer façon Hugh Grant dans sa comédie romantique anglaise préférée. Le fait même de le voir jurer dans un italien des plus fleuries avait quelque chose d’extrêmement cocasse et elle se promit de lui demander un jour de lui enseigner tout ce vocabulaire des plus chantants.
Cette empressement lui permettait également d’éviter une nouvelle scène mièvre d’adieux déchirants, chose qu’elle était plutôt heureuse d’éviter pour le moment. Elle ne se sentait plus la force de jouer de rôle pour aujourd’hui, ni celle de lui sortir des bobards que lui seul pourrait croire tant ils étaient gros.


Alors que le jeune homme terminait de s’habiller avec une célérité tout à fait impressionnante, elle quitta le lit et avec une démarche souple, alla dans le salon là où il se trouvait, serrant ses bras contre elle. Affichant sur son visage l’air décomposé de la jeune femme qui voit partir son amant en mer, elle se rapprocha de lui pour lui dire au revoir, et non sans avoir pendant quelques secondes fixé le bleu intense de son regard, l’embrassa comme s’ils ne devaient plus jamais se revoir. Puis s’écartant de lui, elle eut un sourire triste, et prenant ses mains dans les siennes, elle y déposa un tendre baiser.


« Je t’attendrai mon amour, je te le promets. Je t’attendrai, aujourd’hui et toujours. »

Puis au prix de ce qu’elle soupçonna être un effort immense, il se détourna d’elle avant de revenir immédiatement sur ses pas, lui sortant sous le nez une liasse de billet juste énorme. La jeune femme ne pu qu’ouvrir des yeux en proportions de la somme colossale qu’il lui laissait sur la commode. Cet homme n’avait vraiment aucune notion de la réalité… mais après tout, il n’allait pas le contrarier, ça aurait été d’une impolitesse terrible. Et puis même si la Cour subvenait au moindre de ses besoins et lui donnait toutes les ressources dont elle avait besoin pour parvenir à mener à bien ses missions, ils n’étaient jamais très enclin à lui payer ses factures, surtout quand ses dernières venaient de chez Zara ou H&M… Et puis elle allait bientôt partir à Rome… elle ne pouvait donc dignement pas poser le pied sur le sol italien vêtue comme une clodo…

Sans perdre plu de temps, Armand tourna les talons et s’enfuit par la porte d’entrée, comme un enfant fautif qui court vers sa mère.
Alors que le battant de la porte se refermait sur lui, Anahia resta quelque instant interdite, écoutant le bruit de sa course dans le couloir qui allait en s’amenuisant plus il s’éloignait d’elle. Et bientôt, ce fut le silence, et enfin elle pu respirer. Se laissant tomber sur un fauteuil, elle sortit sa baguette de la porte de son peignoir et lança un Accio afin de faire venir à elle son paquet de cigarettes et un briquet. Elle avait bien besoin de ça. Aspirant une profonde bouffée de fumée, elle repensa à tout ce qui s’était passé depuis la veille au soir, à cette rencontre qui elle en était sure allait être déterminante pour sa mission, mais aussi, et ça elle ne faisait que l’entrapercevoir, déterminante pour tout le reste de son existence.
La crédulité de ce garçon était vraiment incroyable. Le lier à elle avait été des plus simples, et elle n’avait eu besoin de nulle potion ni de l’Impero pour y parvenir.
Mais aussi délicieuse pouvait être cette toute première victoire, il y avait un quelque chose qu’elle n’arrivait pas à expliquer, un quelque chose comme un vide soudain dans la pièce et dans son cœur.
Chassant cette pensée, elle termina sa cigarette puis se leva et laissant son peignoir tomber par terre, elle alla s’habiller.
Puis s’armant de sa baguette qu’elle tint pointé vers le plafond, elle ferma la porte qui séparait la salle de bain de la chambre et posa la main gauche sur le bois sec. Prononçant une formule dans ses pensées, sept petites flammes apparurent en ligne au bout du bout de bois magique qu’elle tenait dans la main. Puis elle se concentra, et prenant une profonde inspiration, elle prononça un nom, un nom terrible, vieux comme l’éternité,

"Sam Ha"
et aussitôt qu’elle l’eut dit, une des flammes qui brillaient au bout de sa baguette s’éteignit dans un souffle alors que les autres ne brillaient que plus fort. Et alors le mot du nom apparu dans le bois sec de la porte, comme si un brulait avec un fer chaud la surface de la porte de l’autre côté, et lorsque le nom fut aussi sombre que la nuit, la porte s’ouvrit devant elle, et elle entra dans un corridor où ne brillait aucune lumière autre que celle du Menorah invisible qu’elle tenait à la main. Avançant sans aucun trouble ni aucune peur, elle arriva face à une autre porte.
"Mawet"
Et la porte s’ouvrit à nouveau, laissant place à un nouveau corridor, à chaque fois un peu plus sombre,
"Asmodai"
Aux murs lisses et noirs brillants comme s’ils étaient fait dans quelques blocs immenses d’obsidienne taillée.
"Shibbetta"
Si la Cour lui permettait d’utiliser presque toutes les portes du monde, il n’y avait que ces sept portes qui menaient à la Cour, et il n’existait aucune autre façon d’accéder aux deux cours secrètes dite de l’Arcane.
"Ruah"
Seul les initiés à la Cour en connaissait les mots de passe, et aucun profane de pouvait y pénétrer, à moins d’avoir le cœur plus pur que celui d’un nouveau né.
"Kardeyakos"
L’obscurité était presque totale dans le corridor qui n’en finissait pas. Anahia voyait à peine à un mètre devant elle, et pourtant, elle continuait d’avancer, sans ralentir, avec la même détermination, s’arrêtant uniquement pour ouvrit les portes. Enfin, elle fit face à la dernière.
"N* ****"

Et alors que le battant s’ouvrait, une lumière intense et brillante l’ébouillit, une lumière blanche comme si en ce lieu le soleil irradiait de toutes choses, et elle s’avança, quittant les ténèbres pour fouler enfin les pavés irréguliers de la Cour où des enfants et des novices jouaient en riant sous le regard protecteur des fresques innombrables qui couvraient les murs qui l’encerclaient, et d’un immense papillon de nuit aux milles morceaux de pâte de verre coloré qui ouvrait ses ailes au dessus d’eux.
La vision qui s’offrait à elle à chacune de ses visites était d’une magnificence qu’elle en avait toujours le souffle coupé. Fermant les yeux pour goutter quelques secondes à la quiétude infinie qu’elle éprouvait en cet instant, elle entendit des pas s’approcher d’elle. Rouvrant les paupières, elle vit une femme s’approcher. Elle avait les cheveux blancs attachés en une longue natte, mais son visage ne laissait transparaitre aucune trace du temps. Ses yeux étaient profonds comme une faille immense où brilleraient milles et unes gemmes splendides et elle portait une ample toge noire et vaporeuse qui dansait autour de son corps comme si elle était animée par un vent qui pourtant ne soufflait pas.


« Bienvenue Anahia, viens, l’Aînée t’attend… »

(FIN pour moi)

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Armand R Altaïr
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MessageSujet: Re: Jerusalem speakeasy club - Anahia   Jerusalem speakeasy club  - Anahia Empty26.09.17 21:10


   

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Les bourrasques de vent jouaient avec les pans de son habit, maculant de sable et de poussière la toile aussi noire que de l'encre. Pourtant Armand ne bougea pas d'un muscle, sa stature élancée apparaissait comme figée par la solennité de ce moment. Cinq minutes plus tôt il se voyait déjà mort, mais à présent il avait un calme et un aplomb qui transfigurait son visage. C'était d'ailleurs presque inquiétant de voir une expression aussi stoïque sur sa figure juvénile, qui d'ordinaire ne manquait jamais de révéler le moindre de ses sentiments. L'hélicoptère se posa lestement au sol, et ils furent obligé de se couvrir le visage avec le bras pour ne pas avoir de la poussière dans les yeux.

Guido Votelli fit un signe aux hommes armés qui les entouraient, et attrapant son disciple par l'épaule, il l’entraîna à sa suite. Si tout à l'heure ils avaient eu la peur de leur vie en voyant la silhouette noire d'un véhicule se découper dans le soleil, à présent il n'y avait plus d'inquiétude à avoir sur l'identité de celui ci. Sur la portière blanche se trouvait un motif bien connu d'eux, deux clefs dorées entourant la tiare de l’évêque de Rome.

Faisant un signe au pilote, le cardinal s'approcha de la portière, et son disciple, bien plus serviable que d'ordinaire depuis la puissante engueulade qui l'avait remis à sa place, usa de toute sa force pour l'ouvrir, puis aida son oncle à monter avant de le suivre. Il refermait derrière eux quand il entendit une voix toute familière émerger au milieu du bruit ambiant. Il avait beau savoir qu'il serait là, il se sentit néanmoins surpris et salua le vieil homme avec une très grande déférence. Armand avait un goût presque zélé pour les formules d'usage, et cela malgré son jeune âge. En vérité il utilisait ces mots polis parce qu'il avait l'impression qu'ils illustraient à la perfection la puissance de ces sentiments.

Le pape quand à lui s'amusait beaucoup des tournures savantes que le neveux de Votelli arrivait à exhumer des textes anciens. Il avait beau être jeune, il connaissait parfaitement les Écritures, et savait les utiliser pour construire de belles pensées. Il suffisait de voir sa façon presque émue de contempler la lumière filtrant entre les nuages, pour réaliser qu'il y avait un poète à l'intérieur de ce garçon. Le pape l'avait aussitôt remarqué au sein du Vatican. Déjà parce qu'un individu aussi juvénile portant la soutane c'était plutôt rare. Il resplendissait de jeunesse, évoluant comme un feu follet dans un monde vieillissant et froid. Puis il lui avait adressé la parole, et même si le garçon était bien entendu intimidé de se retrouver en sa présence, son humilité n'avait pas su cacher un esprit vif et sensible. C'était plaisant de voir une personne comme celle là, capable de transmettre le bonheur d'être en vie. Parfois il le voyait depuis une fenêtre, en train de jouer au foot sous les arcades avec les gamins des gardes suisses. Il n'y avait rien d'étrange à cela, au fond il était si jeune qu'il aurait pu être leur grand frère. Son nouveau statut de prêtre ne changeait rien au fait qu'il était encore un adolescent, et qu'il aimait jouer au foot.

Cependant la première image que sa Sainteté avait eut de Raphaël Altaïr avait été de nature beaucoup plus impersonnelle. Votelli lui avait glissé un mot, ou plus exactement une requête. Il voulait présenter son neveux à l'épreuve initiatique, et s'il la réussissait, lui permettre d'entrer dans leur loge. Bien entendu le principal intéressé n'était pas du tout au courant de ce qui se disait sur son compte, et s'il l'avait su il se serait senti profondément gêné et inquiet. Même si il avait en lui le vice d'orgueil, et prenait un grand plaisir à se voir considéré comme une personne d'une grande intelligence.

Pourtant, et bien qu'il le pensait également, le père Guido ne lui laissait pas cette joie. Il le traitait sévèrement, le poussait à travailler sans relâche, ne lui donnant que peu de rétribution pour ses efforts. Ou du moins en apparence. Car il était certain qu'il n'aurait jamais perdu son temps à éduquer un idiot. Et si le fils que sa sœur lui avait collée dans les pattes s'était avéré en être un, voilà longtemps qu'il l'aurait envoyé dans une mission quelconque pour s'en débarrasser. Ce fut d'ailleurs ce qu'il fit.

Raphaël avait eu un mal fou à s'intégrer à son entrée au séminaire. Il était morne et faible, sans cesse en train de se raccrocher à l'affection de qui le veut bien. Le gamin était à la dérive, perdu dans une profonde tristesse. Comme tout le monde, Guido avait eu vent de sa réputation, très mal dissimulée, de personne légère. Mais il prit la décision de n'agir ni en bien, ni en mal. Il ne voulait pas perdre son temps à le consoler ou à le punir, il le laissait se consumer, et n'attendait que le moment où il viendrait lui demander de le renvoyer chez lui. Cela pouvait sembler sans cœur, mais il n'était pas du genre à se forcer pour quelqu'un. Ce gamin insipide qu'il n'avait pas revu depuis ses quatre ans environ, le laissait complètement indifférent. Et quand il lui annonça qu'il voulait s'inscrire dans une mission à Haïti, le cardinal lui avait donné l'autorisation avec un immense plaisir.

En toute honnêteté, il n'avait pas envisagé une seconde de le retrouver si changé. A son retour il avait comme grandit d'un coup, le changement était saisissant sur tout les points. Il avait une façon de se tenir beaucoup plus noble, une assurance qu'il lui donnait un certain charisme. Il ne baissait plus le regard en s'exprimant, soutenait chacun de ses arguments avec une ténacité féroce. Et surtout il semblait animé d'un bonheur évident, comme s'il était le seul à détenir une vérité secrète.

Son oncle fut éminemment surprit par ce changement de caractère, et aussitôt il ressentit le besoin de savoir ce qui avait bien pu se passer pendant ce voyage. Il lui fallut gagner sa confiance, mais cela fut facile car le jeune homme mourrait d'envie d'établir un contact avec celui qu'il considérait déjà comme un père de substitution. Raphaël lui raconta tout, ou du moins presque tout, laissant les détails secrets dans un silence qu'il pouvait comprendre. Guido réalisa que non seulement il l'avait sous estimé, mais qu'en réalité il pouvait se montrer bien plus utile qu'il ne l'avait pressentit. La dépression qui avait suivit le rejet par ses parents l'avait rendu misérable, mais à l'intérieur de lui brillait toujours l'intensité d'un soleil au zénith.

Alors il avait mûrement réfléchi, prit le temps de préparer et de nourrir l'esprit assoiffé de connaissances de son disciple. Puis il avait parlé de lui au pape, guettant sur son visage la moindre expression en faveur d'un accord ou d'un rejet. Le pape ne lui avait donné ni l'un ni l'autre. Si tu pense qu'il est digne, alors laisse le postuler, lui avait il répondu. A partir de cet instant là Guido Votelli avait ressentit une angoisse puissante et paternelle lui broyer les entrailles. Il venait de se trouver un fils, et aussitôt le jetait dans un puits, l'abandonnant à une mort aussi probable que désolante.

Il avait longuement médité sur ces paroles, implorant le ciel de le guider vers la bonne décision. Il savait que dès lors qu'il en parlerait à Raphaël, il voudrait postuler, et n'en démordrait plus. C'était à lui de faire ce choix, car après tout il était l'adulte, le seul responsable de ce gamin dont personne ne voulait. Après de longues semaines de réflexion, il finit par prendre une décision qu'il espérait ne jamais regretter, et soumis Raphaël à leur initiation. Les possibilités de sombrer dans la folie étaient extrêmement nombreuses, et les pièges particulièrement fourbes. Lui même ne savait même plus comment il avait fait pour y échapper, et il n'avait que peu de conseils à lui communiquer. De plus, dévoiler le secret de ce rite à un non initié était un crime très grave.

Heureusement après sept jours et sept nuits plongé dans un état second, Raphaël avait fini par triompher et remporta les épreuves. Récompensé par un second baptême au sein de la Coupe, il avait prit le nom d'Armand. Puis on l'avait amené à l'hôpital dans un état lamentable, faible, intoxiqué et gravement déshydraté. Mais cela ne lui semblait pas important, il était toujours vivant, et victorieux. Deux roses flamboyantes maculaient ses épaules douloureuses, comme marques de sa nouvelle nature.

C'est seulement après cette grande réussite que le pape fit le rapprochement entre le gamin qui jouait au foot dans la cour, et le nom de Armand Altaïr. Inutile de dire qu'en intégrant la loge avec un tel succès, il avait prit une influence toute nouvelle, en tout cas dans le secret des initiés. En dehors il restait toujours le même étudiant studieux et propre sur lui, avec ce petit air de tête à claque qui suscitait des moqueries.

Dès qu'il fut un peu remit de son initiation, il le pape fit appeler. Il n'avait pas spécialement grand chose à lui dire, mais il voulait le connaître et prendre le temps d'écouter ce gamin qui jouait sous sa fenêtre. Au début incapable d'aligner deux mots tant il était nerveux, le naturel bavard d'Armand avait fini par refaire surface, et ils se mirent à échanger sur des choses et d'autres avec beaucoup de simplicité. Très affectueux, il lui demandait beaucoup de conseils, et buvait ses paroles avec attention. Leurs conversations se firent de plus en plus fréquentes, et quand le vieil homme était trop fatigué pour discuter, il laissait le petit lui faire la lecture. Il lisait exceptionnellement bien, avec une diction claire et des intonations agréables. A tel point que s’asseoir à l'ombre d'un arbre pendant qu'Armand lui lisait un livre, était devenu la définition de la tranquillité sous sa forme la plus simple.

Aujourd'hui ils étaient tout les trois très loin du calme bucolique des jardins pontificaux. A bord de l'hélicoptère, le cardinal fut informé par le pilote qu'il avait reçu l'ordre de venir les chercher. Ils avaient une longue route à faire, et il n'y avait qu'ainsi qu'ils pouvaient espérer rattraper leur retard. Guido s'assit à proximité du pilote, et Armand prit place à côté du pontif. Désormais ils n'avaient plus besoin de garde du corps, il n'y avait qu'eux et le pilote, s'enfonçant dans le désert. Le visage presque collé au hublot, Armand regardait le ciel pendant qu'ils décollaient. La lumière projetait des couleurs magnifiques sur les rocheuses, et il se sentit très euphorique de contempler un tel paysage vu du ciel. Il fit part immédiatement de son émotion à sa Sainteté. Pendant un court moment il ne pensa plus à la jeune femme dont il était éperdument tombé amoureux. Il ne faisait que contempler les nuages, et ça lui procurait un un bonheur simple et tranquille. Au fond c'était ce à quoi il avait toujours aspiré, un bonheur gentil, sans trop de hauts et de bas. Mais au lieu de cela il s'était jeté dans les bras d'une femme qui allait lui faire connaître tout les degrés de l'amour déchaîné, de la colère et du désespoir le plus profond. Ses yeux couleur d'opale étaient des yeux de sorcière, et dès qu'il les avait vu, son âme avait été envoûtée par leur beauté surréaliste.

Au fond c'était ça qu'il aimait chez elle, la puissante et la beauté insolente de son âme. Elle n'avait pas l'air de venir de ce monde, ou en tout cas pas du sien. Elle était étrangère au silence studieux des bibliothèques, à la solennité des cathédrales, et à leur odeur caverneuse de pierre humide. Elle avait l'attrait chaotique de l'orage qui surplombe la ville, le charme et le danger des sentiers abandonnés qui s'écartent de la route. Elle était femelle dans toute sa splendeur, un serpent immobile entouré autour de sa gorge, et pour la première fois il était réceptif à ses sifflements de désir.

Le sourire subtile qui illuminait son visage tout comme ses yeux verts pétillants, ne laissaient pas de doute quand au sujet de ses tendres pensées. C'était impossible, mais il donnerait n'importe quoi pour courir la retrouver. Heureusement que son oncle ne le voyait pas faire cette tête là, sinon il lui aurait mit une bonne claque pour lui rappeler qu'il n'avait pas intérêt à ressentir la moindre satisfaction d'avoir désobéit. En revanche son expression béate n'échappa pas au pape, qui malgré son âge, était une personne d'une grande perspicacité. On l'avait avertit que le cardinal et son neveux n'étaient pas parti à l'horaire prévu, ce pourquoi il avait demandé à ce qu'on les récupère en route. Bien entendu il ignorait tout de la petite escapade nocturne du jeune homme, mais il savait lire entre les lignes.


« Tu as l'air songeur Armand. Est ce que c'est le débat qui t'accapare déjà l'esprit, ou est ce que tes pensées voyagent ailleurs ? »

Le jeune prêtre tourna la tête, les joues rouges et le regard terrifié. Il ne pouvait pas mentir. D'ordinaire il n'y arrivait pas, mais alors dire un mensonge auquel il ne croyait pas du tout, en face de cette personne en particulier... ça lui semblait insoutenable.


« Je... je n'arrive pas à me concentrer sur le débat pour le moment en effet. Je n'ai aucun avis préconçu d'ailleurs. L'affaire est compliquée et je souhaite de tout mon cœur que le Seigneur me guide dans ma réflexion. »

Bien sur qu'au fond il le souhaitait, il n'y pensait plus sur le coup parce qu'il avait l'image du corps nu de cette femme gravée dans sa rétine, mais à l'intérieur il n'avait jamais abandonné sa sincérité. Tout de même, l'impression désagréable de s'être fait pincé à rêver à des pensées coquines lui provoquait un puissant sentiment de honte. Le pape continua comme s'il ne remarquait pas le prisme des expressions qui transparaissait sur le visage d'Armand.


« Nous n'avons aucun doute là dessus, il te guidera si tu sais tendre l'oreille et écouter ses recommandations. Il va falloir te montrer très attentif, et user de sagesse. D'autant que ta voix pèse plus que celles de bon nombre de nos frères. Nous t'avons investi d'un grand pouvoir, et nous espérons que tu ne nous trahira pas en faisant preuve de légèreté. Si l'insouciance est de ton âge, ta fonction elle te l'interdit. »

Un coup de pression pareil lui sciait les jambes. Bouché bée, il lui fallut faire un gros effort pour prendre sur lui et retrouver son aplomb. Il hocha la tête et baissa les yeux. A cet instant il était à deux doigts de pleurer. Qu'est ce qu'il avait encore fait comme bêtise... Et dire qu'il avait du mal à regretter, même après la honte que lui avait collé son oncle en le frappant et en le rappelant à l'ordre. Malgré cela il ne pouvait plus s'empêcher de penser à elle, de lui offrir toute largesse dans son esprit et de rêver à la revoir. C'était très mal, et la personne qu'il estimait le plus au monde venait de le lui rappeler à demi mot. Pendant de longues minutes il hésita à tout lui raconter, mettre ses péchés et ses sentiments sur la table, implorer le pardon d'un homme qui était pratiquement un saint. Peut être qu'après ça il aurait été capable de revenir sur le droit chemin et ne plus penser à la revoir. Mais il était tout simplement incapable d'avouer à une personne aussi admirable, toute la laideur de son péché. Se renfermant dans le silence, celui ci ne fut brisé que quand le pape lui tendit un journal rédigé en hébreux, et lui demanda de lui traduire la une à voix haute. Armand hocha la tête et s'exécuta, commençant la lecture la gorge nouée.


Plusieurs mois après avoir partagé ce moment privilégié avec le pape, Armand avait l'impression que des années s'étaient écoulées. Coupé du monde, il avait complètement perdu toute notion du temps. Sa bure en lin blanc avait pris une couleur ivoire, le sable poussé par le vent s'engouffrant jusque dans la trame du tissus. Essayant de gagner du confort, il ajustait du mieux qu'il pouvait la ceinture rouge qui enserrait son torse, nouée afin de représenter un motif de croix. Il crevait littéralement de chaud, chaque mouvement le poussant un peu plus loin vers le vertige. Avec le temps il avait apprit à jouer avec l'étourdissement, mesurant ses gestes, devenant immensément plus sage et plus réfléchi. Il n'avait plus aucune idée de ce à quoi pouvait ressembler son visage, mais il avait sentit au bout de quelques jours des démangeaisons dans ses joues. Pour lui qui était toujours rasé de près, c'était un véritable calvaire de sentir sa barbe pousser. Ça lui donnait chaud, et il était persuadé que ça rendait son visage repoussant. En vérité pas du tout, après plusieurs semaines il abandonnait son air infantile pour un visage plus masculin et plus mature qui avait beaucoup de charme.

Appuyée contre la pierre fraîche d'une colonnade, son capuchon relevé et sa barbe vaguement blonde lui donnaient une allure nonchalante de vieux jedi sur le retour. Rome lui semblait infiniment loin, et même Jérusalem lui paraissait lointaine. Quand des images de cette dernière nuit qu'il y avait passé lui revenaient, il avait presque l'impression de se remémorer un rêve. La beauté saisissante des lumières depuis la tour de Santa Augusta, le charme surréaliste de cette femme, la tiédeur de ses doigts enlaçant les siens. Le vent du désert avait balayé toutes ses images, ne lui laissant qu'une bribe de souvenirs décousus et un sanglot dans son cœur.

L'épuisement y était également pour beaucoup, et en cet instant de calme il ferma les paupières et tenta de trouver un peu de repos. Le conclave était éreintant, les débats n'en finissaient jamais, et dès lors que l'on arrivait à abattre un argument, il était aussitôt balayé par un contre exemple. Des centaines de points avaient beau avoir été évoqués, on n'avançait nul part. Dieu ne les guidaient pas, et il avait beau avoir l'impression de le supplier, c'était comme si l'espace restait muet autour de lui.

Renfermé dans la prière, il laissait son cœur épancher en silence toute sa peine et toute sa frustration. La vie d'un homme était entre ses mains, pas uniquement les siennes car le vote concernait tout les membres de la loge. Mais pour lui qui avait droit à des voix supplémentaires du fait de son rang, la responsabilité lui paraissait plus lourde. Et puis il était d'une nature tendre et bienveillante, et vivait mal de se retrouver au milieu d'un si épineux problème.

Un des membres de leur fraternité, un qu'il ne connaissait pas et dont jusqu'à l'annonce du conclave il ignorait l'existence, avait littéralement perdu son âme au milieu des ténèbres. Tous étaient des exorcistes, et tous prenaient le risque de marcher sur le fil de la conscience. Ils étaient des créatures de la Frontière, et d'une seconde à l'autre ils pouvaient basculer. C'était ce qui était arrivé à Fra Celestino. Le pauvre avait succombé, et ils avaient tenté tout les remèdes, tout les sortilèges et les rituels possibles, ils avaient fini par se résoudre à le considérer comme perdu. Enfin, tous non. Certains d'entre eux continuaient à se battre avec acharnement pour que les recherches ne s'arrêtent pas là.

Au début du conclave Armand avait été plutôt de leur côté, ne voulant pas écarter un traitement possible par négligence. Usant d'inventivité et de tout son savoir faire, il avait successivement abattu toutes ses cartes. Puis les échecs s'étaient accumulés, les mauvais résultats devenaient de pire en pire, le faisant basculer dans le doute. Ce frère qu'il n'avait jamais vu jusqu'à aujourd'hui déchirait son cœur de pitié. L'exorciste n'était plus que l'ombre de lui même, et les témoignages éplorés de ses amis dessinaient dans son imagination le portait d'un homme de grandes qualités. Il y avait eut tant de savoir faire, tant d'ingéniosité, et tant de vie dans ce qui apparaissait désormais comme une créature dénuée de toute humanité. Il était réduit à une anomalie coincée entre deux plans, partageant conjointement l'état paradoxal et contre nature d'une âme à la fois morte et vivante.

Voir de ses yeux une personne touchée par un sort aussi horrible lui arrachait le cœur. Il avait toujours su que l'occulte n'était pas un domaine sans danger, et qu'il pouvait se brûler les ailes à force de vouloir s'élever. Il savait certes tout cela, mais être soudainement conforté à un homme brûlé à vif, rendait les choses beaucoup plus concrètes et horribles.
Son apparence en elle même était terrifiante, sa chair avait prit une teinte grise et des hématomes sombres tuméfiés apparaissaient sur tout son corps. Ses yeux s'étaient comme affaissés, aveugles et pâles. Ceux qui l'avaient examinés affirmaient que ses os étaient devenu extrêmement friables, comme s'il fondait de l'intérieur. Ses organes devaient également être en très mauvais état, et il devait souffrir d'une hémorragie quelconque car il vomissait sans cesse du sang. Il avait été terriblement impressionné à la vue de ce pauvre homme, qui malgré toutes ses afflictions se refusait à mourir. Même si son corps était bouffi de tumeurs il ne mourrait pas. Même les poisons les plus violents des maître exorcistes n'arrivaient pas à lui offrir le repos.

Armand avait pleuré, secoué par une énorme crise d'angoisse. La terreur que lui inspirait cette créature était au delà de ce qu'il était capable de supporter, et sa pensée oscillait, partagée entre l'empathie et la peur. Les yeux mi clos, tentant de trouver le soulagement d'une réponse dans la prière, il ignorait les cris assourdissants de celui qui fut autrefois l'un des leurs.

L'exorciste dément gémissait continuellement, mais par moment, et sans que l'on sache pourquoi, il était comme pris de folie et poussaient des hurlements de douleur à vous arracher l'âme. Coincé entre les plans, on ne pouvait ni le récupérer, ni même mettre fin à son calvaire en le confiant à la tranquillité de la mort. Armand tentait d'ignorer les hurlements du mieux qu'il le pouvait, mais il sentait au fond de lui qu'il était sur le point de craquer. Les cris résonnaient contre les plafonds, leur écho mourant à travers la roche.

Le monastère dans lequel ils s'étaient réunis dataient de temps immémoriaux. Creusé à l'intérieur même de la montagne, il n'y avait pas une porte, pas une colonnade qui ne soit pas somptueusement décorée de bas reliefs. La roche ocre était finement veinée de lignes blanches et roses, et en y regardant en détail on pouvait y voir de minuscules fossiles de coquillages antédiluviens. Le monastère était comme une grotte, avec cette même fraîcheur et cette même pénombre qui invitait à l'introspection. La beauté de cet endroit était exceptionnelle, protégée du temps par l'isolement et le secret. Seul les murmures du désert pouvaient encore trahir son emplacement.

Armand n'avait plus la force de se battre, et il se sentit frissonner quand il entendit des pas d'un homme s'approcher de lui. Ouvrant faiblement les yeux, il dévisagea sa silhouette encapuchonnée. Il s'agissait de Marcello, tout simplement. Lui aussi semblait épuisé, on aurait même dit qu'il était soudainement devenu très vieux. Toute sa joie de vivre l'avait abandonnée, et il murmura d'une voix faible.


« Cancelliere, nous nous apprêtons à reprendre... »

Armand laissa échapper un soupire qui se transforma en sanglot. Le désespoir qui l'étouffait menaçait de lui faire perdre ce qui lui restait de bon sens. Sa silhouette rendue ample par sa bure sembla se replier sur elle même. Il avait l'impression qu'à l'intérieur de lui une peur terrible le tétanisait, et pour se soustraire à son emprise il n'avait plus aucun retranchement. Le voyant vaciller, Marchello l'attrapa sous les bras pour le maintenir debout. Un puissant vertige menaçait de l'emporter dans l'inconscience, et il voyaient déjà les murs de la salle se couvrir de tâches sombres. Son ami l'appelait, et le secouait pour le garder alerte, mais malgré cela il ne pouvait poser sur lui que des yeux d'un vert livide, gonflés et rougit par l'épuisement.


« Je veux rentrer à Rome Marcello... »
Murmura t il faiblement en réfugiant son visage dans les bras de son ami qui l'aidait à s'asseoir à même le sol.

Il avait cette façon presque infantile de supplier, avec sa petite voix fluette et fragile. Marcello fut à la fois excédé et découragé par cette confidence. Ils partageaient le même calvaire, et lui même n'était pas en meilleur état. Ils étaient tous gravement affaibli, pas uniquement par ce changement brutal de mode de vie, mais également parce que les nombreux rituels qu'il avaient tenté pour venir en aide à Celestino avaient brûlés leur force vitale. Ils avaient tous des airs de fantômes encapuchonnés, des spectres éplorés dont l'âme se consumait lentement.

Lui maintenant la nuque pour ne pas qu'il se cogne, Marcello aidait son cadet à trouver une posture confortable. Enfin, ici au sein de la loge il n'était plus du tout son cadet. L'âge et l'ancienneté n'avaient rien à voir avec les degrés initiatiques qui correspondaient à l'éclosion de leur âme. Et ça le jeune Raphaël leur en avait faire la glorieuse démonstration en les rejoignant.


« Je sais Armand, je sais... Nous voulons tous retourner à Rome... »

Et comment. Le débat n'avançait pas, et le temps s’enfuyait avec leurs forces. Certains au sein de l'assemblée commençaient à en prendre conscience, mais personne n'osait parler. Quand à leur Cancelliere, il était aussi prudent qu'il était gentil, et il était toujours en faveur d'une proposition qui avançait une nouvelle piste. A ce rythme là ils allaient tous mourir d'épuisement avant d'avoir trouvé le début d'une solution.


« Pourquoi... Pourquoi est ce que Dieu ne nous guide pas Marcello ? » Murmura le jeune homme en sanglotant, ce qui arracha un long soupire à son ami. « Pourquoi est ce que je l'implore de me donner une réponse et je n'entend que le silence ? J'écoute, j'écoute de toute mon âme mais rien ne vient... »

Marcello partageait le désespoir sincère de son ami, et à mi voix il osa répondre.

« Peut être n'existe t il pas de solution finalement... »

Armand écarquilla les yeux, visiblement choqué.


« Je ne peux pas croire qu'il n'y ait rien qui puisse soulager notre frère. Tout comme je ne peux pas croire que Dieu miséricordieux laisse son serviteur se perdre dans la nuit. Je... je pense que le problème vient de moi, je ne suis plus capable d'entendre son conseil... Tu sais, j'ai horriblement péché à Jérusalem et... »

« Et tu penses que c'est également le cas pour sa Sainteté ? Et pour tout les hommes méritants et justes qui composent cette assemblée ? Ton péché ne concerne que toi et le Créateur, nous n'avons pas besoin d'en avoir connaissance. Cesse un peu de te remettre constamment en cause et regarde autour de toi. Nous sommes dans une impasse, et il n'y a qu'une personne de ton degré qui puisse prendre position. Celestino est perdu, s'acharner ne sert plus à rien. Et crois moi il était mon ami depuis longtemps, et le voir dans cet état me fait plus de mal qu'à n'importe qui. Mais pense au Pape, pense à tout ceux qui sont bien plus faibles et plus âgés que toi, et qui ne peuvent rien dire. Certains d'entre nous sont gravement malades et tu n'en n'as même pas idée. S'il te plaît Cancelliere, il n'y a que toi qui puisse demander la fin du conclave... »

Blottit dans les bras de son ami, Armand pleurait doucement. Il comprenait le conseil sage de son ami, et même si cela lui brisait le cœur il ne pouvait que se résoudre à l'approuver. A demi plongé dans l'inconscience, il laissait ses pensées être guidées vers la dernière lueur de bonheur qui brillait dans la nuit. D'ailleurs faisait il nuit dehors ? Était elle en train de l'attendre en haut de la tour de Santa Augusta, le visage tourné vers le désert, comme elle l'avait promis ? Est ce qu'au fond il avait seulement une chance de la revoir un jour.


« J'ai peur... J'ai peur qu'elle m'ait oubliée. J'aimerais tellement, tellement être avec elle... »

Le gamin délirait, poussé à bout par la fatigue. C'était tout à fait pitoyable. Un raisonnement se mit à germer dans l'esprit de Marcello. Et même s'il se trouvait particulièrement fourbe, il su qu'il n'avait pas d'autre choix que de profiter de la faiblesse de son ami pour arriver à ses fins. Il avait des vies en jeu, et pas seulement la sienne. Approchant ses lèvres de son oreille, il murmura dans le creux de son capuchon.


« Sort nous de ce mouroir et je te promet de tout mettre en place pour la faire venir à Rome. » Puis il lui fit signe de se taire et l'aida à se relever.

Désormais il ne parlerait que pour dire une seule chose, ce qui fut confirmé par un échange de regards. Marcello hocha la tête, et l'invita à marcher à ses côtés. Dans la salle du chapitre, les exorcistes reprenaient leurs places. Se traînant mollement jusqu'à la sienne, Armand se laissa tomber sur le banc. A sa gauche le pape affichait un air gravement affaibli. Il dévisagea l'assemblée en silence. Autour de lui il ne voyaient que des visages fatigués, des ombres fanées là où autrefois il avait vu de glorieux hommes de sciences. Des spectres décharnés entourant un dément, et cette vision l'effraya au plus profond de son âme. Ils étaient tous en train de se laisser emporter dans l'outre monde qui piégeait le malheureux Celestino.

Depuis sa place, il pouvait voir toute l'assemblée qui courbait lentement l'échine pour le saluer. Il allait devoir parler, et mettre sur la table l'argument que personne ne voudrait entendre et qui condamnerait certainement leur frère. Pourtant il devait le faire, et implora le Seigneur de lui insuffler ce courage. Peut être qu'un jour ça serait à son tour d'être à la place de ce pauvre homme dément, il ne pouvait pas le savoir et le simple fait de l'envisager lui retournait l'âme.
Se levant, il fit taire le chuchotis qui parcourait l'assemblée d'un geste de la main. Sa voix s'éleva en un murmure faible, comme s'il se la réappropriait. Mot après mot, il sortit de son mutisme, alors que des larmes s'écoulait de ses yeux bouffi de fatigue.

Ses mots étaient en train de condamner un frère à un sort pire que l'enfer. Sans doute errerait il indéfiniment dans le chaos, loin du regard de Dieu et du salut de l'âme. Il fallait se résoudre à l'abandonner, même si cela était odieux, ils ne pouvaient l'accompagner que par la prière et pleurer chaque jour sa disparition.
Il s'affirma comme étant le seul responsable de cette idée horrible et contraire aux valeurs de leur ordre solidaire. Le vote qui suivrait son discours serait tenu secret, et il prenait toute la responsabilité de son résultat. Il demanda à être reconnu comme le seul coupable du fratricide qu'il se proposait de commettre. Son crime pèserait sur sa conscience uniquement, et c'est devant le Père qu'il rendrait des comptes.

Sa voix se coupa sèchement, il avait comme l'impression de se remettre aux flammes. Il n'y eut pas un murmure, pas une protestation. On annonça que la séance était à nouveau suspendue, et qu'une fois que tout le monde aurait prit un moment de réflexion, on reviendrait voter.

Ce fut exactement ce qu'il se passa, chacun s’entretint avec sa conscience dans le secret de la prière, et quelques heures plus tard ils emmurèrent le malheureux damné dans le recoin d'une pièce, le laissant gémir probablement éternellement dans le ventre creux de la montage.
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