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 99 problems [Ft. Anahia]

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Tyler Lennox
Tyler Lennox
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ϟ Métier : FBI ϟ Âge : 37 ans ϟ Race et sang : Moldu ϟ Statut civil : Pour toujours et à jamais <3 Imane Khazen

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ϟ Messages : 1083 ϟ Date d'inscription : 30/04/2016 ϟ Disponibilité RP : 1X/semaine ϟ Célébrité : Norman Reedus ϟ Crédits : Moi

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MessageSujet: 99 problems [Ft. Anahia]   99 problems [Ft. Anahia] Empty29.08.16 15:27


   

Une tuile ne vient jamais seule



   Il ne parvenait pas à se résoudre à ouvrir les yeux, il voulait encore profiter de cet instant d'inconscience dans lequel le sommeil le plongeait encore immanquablement en lui faisant passer sous silence le martèlement infernale qui retentissait inlassablement dans sa tête à lui en donner la nausée. Sans avoir à ouvrir les yeux, il savait qu'il n'était pas dans le squatte en compagnie des autres dégénérés. Tout d'abord, l'air empestait la bière, la fumée et la sueur, le bruit incessant d'une veille enseigne rouillée balancé au gré du vent grinçait désagréablement jusque dans ses oreilles. Il était couché sur quelque chose de dur qui n'était en rien comparable avec le moelleux de son matelas, du canapé ou d'une couette.
Lentement, il ouvrit les paupières pour les refermer presque aussitôt dans un grognement de mécontentement provoqué par la lumière éblouissante du soleil qui l'agressait désagréablement.
Se tournant sur le coté, il se plaça sur le ventre en camouflant son visage dans le creux de ses bras. L'odeur de poussière et de bois l'incitèrent à ouvrir définitivement les yeux. Relevant sa tête, il se redressa légèrement au maugréant tout en découvrant cet étrange endroit dans lequel il se réveillait.

A genoux, portant la main à sa tête il observa les environs avec surprise. Il se trouvait dans ce qui ressemblait à un vieux bar abandonné. Les façades du murs semblaient ne jamais avoir vu la moindre couche de peinture. Au fond sur sa gauche, dissimulé dans l'ombre se trouvait des escaliers qui menaient jusqu'au premier étage. Autour de lui, la pièce centrale état miteuse et comptait un bar, ainsi que quelques tables bancales au bois vermoulu. Sur le plancher une chaise avait été renversé et de manière éparse on pouvait y trouver nombres de déchets, tels que du papier, des canettes de bière des mégots de cigarette.
Bordel, mais où avait-il atterrit ? Qu'est-ce qu'il fichait ici ? Il avait du mal à se souvenir, que s'était-il passé ? S'était-il battu ? Une seule certitude néanmoins, il avait un peu trop picolé !
Prenant appui sur la table qui se trouvait à coté de lui, il se hissa sur une chaise, s'y installa et enfuit son visage dans ses mains. Ses souvenirs étaient flous et incertains, tout ce dont il se souvenait c'était que Brad l'avait traîné dans un bar, qui n'était pas celui-ci. Ils avaient un peu picolé et ensuite son frangin est devenu carrément chiant. Il s'était mis à draguer les filles peu farouches du bar et évidemment il tenait absolument à ce qu'il s’envoie lui aussi en l'air et s'était donné pour mission de lui trouver la fille parfaite ce qui avait tôt fait de l'énerver. Bradley ne comprenait pas qu'il n'était pas comme lui, qu'il détestait coucher avec la première venue prête à écarter les cuisses. Ils avaient un point de vu radicalement opposé concerné le sexe et bien sur Bradley ne pouvait pas respecter ses choix. Il avait fallut qu'il aille jusqu'à le traiter de puceau et de pédale, misant sur le fait que la provocation aurait probablement plus d'effet que de chercher à le convaincre des bienfaits de la douceur d'une présence féminine. La seule réaction que Brad avait obtenu ce fut de s'en prendre une et de provoquer une bagarre parce que bien évidemment son frère était incapable de s'arrêter tant qu'on ne lui avait pas fait passer l'envie de recommencer.

C'est à partir de ce moment que les choses commencèrent à devenir vague dans son esprit. Il ne savait plus trop ce qui s'était passé tout ce dont il se souvenait c'est qu'un troisième larron s'était mêlé à la bagarre et avait commencé à menacer son frère, ce que Tyler ne pouvait accepter alors il s'était mis à frapper ce salopard. Tout le monde gueulait et se battait et au bout du compte ils se firent sans surprise, jeter du bar. C'est là, dans cette ruelle, que le type sorti son flingue pour le viser et que Brad sorti le sien pour le défendre. La situation avait complètement dégénérée et avait de grande chance de très mal finir jusqu'à ce que le coup du soir de son frère ne surgisse par derrière en frappant avec une bouteille de bière la nuque de l'homme qui les menaçait. Ravi de l'intervention de son « poussin » son frère était reparti avec elle bras-dessus bras-dessous visiblement ravi à l'idée de la soirée de rêve qu'il allait passer en sa compagnie. Au moins, il avait décidé de lui fiche la paix sur la manière dont il devrait passer la soirée et c'était simplement contenté de lui conseiller d'éviter de rentrer trop tôt s'il ne voulait pas être choqué sauf si bien sur il lui prenait la subite envie de vouloir participer, ce à quoi Tyler s'était contenté de répondre par une grimace écoeurée devant l'image que son esprit lui renvoya à cette simple pensée, ce qui eut le don de faire éclater de rire son aîné.
Tyler avait enfourché sa moto tout en regardant son frangin disparaître dans une ruelle avec cette femme dont il ne connaissait même pas le nom… Ensuite, c'est le trou noir. Rien, il ne se rappelait absolument rien de ce qu'il avait pu faire entre ce moment précis et son réveil dans cet endroit abandonné.

Frottant ses mains sur son visage pour se réveiller il s'adossa un peu plus contre sa chaise tout en plongeant sa main dans la poche de sa veste intérieur pour regarder l'heure qu'il était sauf… que son téléphone n'y était pas. Surprit, il commença à tâtonner ses autres poches et réalisa que son téléphone n'était pas la seule chose à avoir disparu. Se levant d'un bond il fouilla à nouveau toutes ses poches et du se rendre à l'évidence on l'avait dépouillé de tout ce qu'il avait sur lui : portefeuilles, cigarette, portable, flingue et clés…
Plus rien, il n'avait plus rien
Bordel de merde c'était pas possible d'être aussi con ! Mais qu'est-ce qu'il avait fichu ?!!!
Se dirigeant vers la fenêtre, mu par un très mauvais pressentiment, il plissa légèrement les yeux à la recherche de sa moto qui n'était…. Nulle part ! Mais en soit, ce n'était pas une surprise, ce qui l'était par contre c'était qu'il se trouvait quelque part au milieu du désert. Quittant le bar, il s'avança légèrement et observa l'horizon désertique qui s'étendait à perte de vu. Bon sang mais c'était pas possible ! Dans quelle galère s'était-il encore foutu ?
Shootant dans un caillou qui se trouvait devant lui, il retourna à l'intérieur du bar. Il avait besoin d'un bon café pour se remettre les idées en place. Alors qu'il s'approchait, son regard fut attiré par quelque chose, qui dépassait du bar… s'avançant davantage, il réalisa qu'il s'agissait d'une paire de pieds.

- Oh putain c'est quoi ça ?!


Un corps ? Quelqu'un s'était-il endormi ici ou s'agissait-t-il d'un cadavre ?! Méfiant, il s'approcha et découvrit le corps d'une femme allongée sur le dos. Il se détendit dès qu'il comprit au rythme de sa respiration qu'elle ne faisait que dormir. Qui était-elle ? Que faisait-elle ici ? Peut-être pourrait-elle lui expliquer comment il avait fait pour se retrouver là. En tout cas, ce n'était pas à elle qu'il devait de se retrouver sans rien vu qu'en dehors de sa robe elle ne possédait rien d'autre. Passant derrière le bar, il s'accroupit à sa hauteur et commença à la secouer légèrement pour la réveiller

- Allez réveilles-toi !

   
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Anahia Tal'ahjon
Anahia Tal'ahjon

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ϟ Métier : Professeur de divination à l'école de Magie d'Ilvermorny ϟ Âge : 38 ans ϟ Race et sang : sorcière Mohawks ϟ Particularité : voyance ϟ Statut civil : Mère célibataire

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ϟ Messages : 557 ϟ Date d'inscription : 21/06/2016 ϟ Disponibilité RP : 1x par semaine ϟ Célébrité : Karina Lombard ϟ Crédits : pinterest

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MessageSujet: Re: 99 problems [Ft. Anahia]   99 problems [Ft. Anahia] Empty30.08.16 13:57


   

Bad Luck Baby



 L'herbe de la prairie était bleue, le chemin sur lequel elle marchait orange. De part et d'autre, d'immenses arbres, grands comme les flèches des cathédrales, faisaient onduler leurs feuilles rouge et ronde comme des fraises. La route semblait sans fin, et dans l'air se répandait une délicieuse odeur de sucre. Levant les yeux, elle pouvait voir dans le ciel bariolé des baleines et des baignoires voler près des planètes-pyramide multicolores qui tournaient lentement autour d'un grand soleil au visage de bébé souriant. Au-delà des arbres s'étendaient de grands champs de plantes sur lesquels poussaient des livres, et chaque plante lisait doucement le contenu du livre qu'elle était en train de créer. Ces murmures emplissait l'espace d'un coton sonore que venait briser les petits cris strident des raies-des-champs qui faisaient la course en sautant eu dessus des plantations.
Soudain, la ligne d'horizon s'arrêta, brutalement, et elle se trouva en haut d'une falaise surplombant une mer noire dans laquelle brillaient toutes les étoiles du ciel. Et le ciel aussi était noir mais aucune lumière n'y apparaissaient, seulement deux élans aux bois d'or qui valsaient. Se tournant en arrière pour faire demi-tour, elle se rendit compte que c'était impossible : le chemin et les champs aux raies-des-champs avaient disparu comme le soleil-bébé et les baleines-aux-baignoires. Elle se trouvait sur un rocher en madeleine perdu au milieu de la mer sans fin qui plonge dans le ciel sans fin. C'est alors qu'une forme de nuage vert apparut gros et vaporeux comme une barbe-à-papa, loin loin dans l'espace puis plus si loin, et de cette nébuleuse sorti une main, puis un bras, une épaule et un visage vert. Les cheveux de la femme était comme de nuage, et d'une mèche de cheveux vert, elle traça un pont entre le rocher madeleine et l'horizon.
Prenant le risque, elle couru à perdre haleine sur le pont, et bien que la distance lui avait parut aussi longue qu'un tour du monde, elle se retrouva en un instant face à plusieurs portes. Ces portes étaient chacune disposées sur des arbres qui formaient une ronde, et au centre de la ronde, il y avait une fontaine où des poussins à pois pataugeaient gaiement. Le sol était de toutes les couleurs du monde, et elle pouvait entendre sans les voir les chants des milliers de lutins qui dansaient derrière son dos. Sur les portes, on pouvait voir des symboles étranges qu'elle connaissait par cœur. Elle tendit la main vers une des poignées et vit que sur ses doigts étaient dessinés les mêmes symboles, et que chacun rougeoyait comme habité par un feu interne. Elle sauta à travers le passage ouvert dans l'arbre, et arriva soudain dans une cour pavée dans laquelle des enfants jouaient en courant sous les arches d'un patio dont les murs étaient recouvert de milliers de morceaux de verre coloré. Ces morceaux de patte de verre bougeaient, coulaient sur les murs, créant sans cesse des formes et des paysages différents. Des flamands rose en tutu les regardaient.
Au centre de la cours, sur un petit carré d'herbe, il y avait un enfant seul qui lui tendait la main. Il était enveloppé dans un grand manteau noir qui volait au vent, même s'il lui avait semblé n'avoir ressenti aucun souffle d'air. Sur son front était un bandeau d'argent sur lequel brillait une étoile, et son visage souriait. Répondant à l'appel, elle prit sa main et le suivi à travers le jardin où poussaient des fleurs douées de parole. Ils montèrent un escalier fait d'os et de bois flotté qui les conduisit à une terrasse. De part et d'autre de la balustrade, des hommes à tête de loup veillaient sur le paysage qui s'étendait à perte de vue devant eux : des étagères, encore et encore, allant jusqu'au bout d'un monde blanc et immaculé. Sur la terrasse, il y avait aussi un grand lit. Soudain épuisée part le voyage, elle s'en approcha et s'y étendit. Les draps étaient doux comme de l'eau, les oreillers moelleux comme une guimauve, le matelas tendre comme…
C'est alors que quelque chose ou quelqu'un lui secoua le bras. Elle tourna la tête et ne vit qu'un coyote en veste de cuir qui se tenait sur deux pattes. Se retournant mollement dans son lit de plume, elle marmonna vaguement : "Un cubain et une Margarita s'il-vous-plait" avant de replonger dans son rêve. Où en était-elle déjà ? A oui, les draps, les oreillers, le matelas  tendre comme une brique. Euh…une brique !! Attendez il y a un truc qui ne va pas du tout là. Un matelas c'est censé être souple et confortable, pas dur et poussiéreux. Les images de sapins de Noël volant dans le ciel blanc et d'étagères disparaissaient progressivement pour faire place à un indicible mal de crâne, et l'odeur sucrée de fête foraine redevenait celle familière du vieux PMU qui pu.
Anahia fini par ouvrir les yeux pour de bon, et se rendit compte qu'elle était étendu sur le sol de ce qui semblait être le bar le plus miteux du monde.


"Putain de merde c'est quoi ce bordel…"

Se prenant la tête dans les mains et maugréant des jurons tous plus imagés les uns que les autres, elle ne parvenait pas à se décider sur ce qui lui faisait le plus mal, son crâne ou son dos dans lequel elle sentait une pointe de douleur atroce. Se soulevant légèrement, elle passa un bras sous elle à la recherche du responsable de ces maux.  Ses doigts se refermèrent sur une petite besace sur laquelle elle avait du s'endormir. Au moins ça elle l'avait encore. Mais qu'est ce qu'elle foutait là ? Et sur le sol en plus !! Pas que cette situation soit vraiment exceptionnelle pour elle mais quand même, on est en droit de se demander...
Décidant qu'il était temps de se bouger le derch, elle se mit sans grande conviction sur le ventre et se releva en s'appuyant sur ses bras tout en se disant que ces conneries n'étaient vraiment plus de son âge. Une fois debout, elle se rendit compte qu'elle ne portait rien d'autre qu'une robe moulante pas tout à fait adapté au lieu dans lequel elle se trouvait. Elle avait l'impression que le monde entier tanguait sous ses pieds nus et sa bouche était aussi sèche qu'un désert. Tirant un tabouret haut, elle s'y issa non sans difficulté et posa les coudes sur le peu d'espace libre du bar qui ressemblait à un véritable champs de bataille tant il était couvert de verres, de bouteilles vides et de cendriers débordant de mégots. Les yeux hagards, elle détailla la pièce qui s'étendait devant elle, mais rien de ce qu'elle voyait ici ne lui était familier. Une forte lumière se déversait par la porte grande ouverte, lui empêchant de voir ce qui pouvait se trouver au dehors. Mais quelque chose lui disait qu'il n'y avait de toute façon rien à voir. Elle remarqua alors la présence de l'homme qui l'avait réveillé, mais malgré tous les efforts qu'elle fit, rien n'y faisait, elle ne parvenait pas à le remettre.


" Mais où est-ce qu'on est …? "

Elle ne se souvenait pas d'être venu ici, ni de ce qu'elle avait bien pu y foutre. Elle ne se souvenait d'ailleurs de rien de la soirée de la veille. La dernière image qui lui apparaissait était celle d'une terrasse de Santa Fe où elle s'était arrêté pour boire une bière après sa petite "course". Mais ça devait être bien des heures auparavant et au vu de son état, ça n'avait pas du être la seule bière de la nuit.  Elle se félicita malgré tout de ne pas avoir perdu son sac, à défaut de ses chaussures, sans quoi toute cette épopée n'aurait vraiment servie à rien.

"Putain faut que je boive quelque chose…"

Elle n'avait aucune potion anti-gueule de bois sur elle, il fallait donc trouver un autre moyen de contrer le mal qui s'obstinait à jouer de la batterie dans sa tête. Et quoi de mieux que de contrer le mal par le mal. Farfouillant dans les restes qui trainaient sur le bar, elle attrapa une canette qui ne semblait pas vide et en renifla le contenu. L'odeur de vieux cendrier mouillé mélangé à de la bière tiède lui arracha une grimace de dégout. Se reculant légèrement en faisant pencher sa chaise, elle vit la porte transparente d'un frigo sous le comptoir. Ce dernier semblait être éteint, mais les bouteilles qu'il contenait encore auraient au moins le mérite de ne pas être contaminées par de la cendre de la veille. Prenant ce qui semblait être une bouteille de bière mexicaine , elle la décapsula un coup sec sur le bois du bar et en bu une longue gorgée. Passée l'effet de nausée que lui procurait l'absorption d'alcool, ça faisait vraiment du bien. Chopant à la volée la petite besace qu'elle avait posé à côté d'elle, elle en sortit un parquet de clope qui avait heureusement été épargné du naufrage. Après avoir récupéré un briquet caché dans son soutien gorge, elle s'en alluma une et prit une longue et délicieuse bouffée.
Se sentant à nouveau entière et détendue bien que toujours pas très fraiche, elle vit que son compagnon d'infortune la regardait un peu bizarrement.


"T'en veux une ?"

Sans perdre l'homme des yeux, elle le détailla quelques instants. Il n'avait pas l'air mieux en point qu'elle, et tout aussi perdu. C'était un grand brun un peu bourru qui devait avoir à peu près le même âge qu'elle, même s'il portait bien plus les marques des merde de la vie sur son visage. Ses vêtements lui donnaient l'air d'un punk à chien sans chien et il ne semblait pas avoir de baguette sur lui. Soudain légèrement anxieuse de se retrouver face à face dans un trou paumé avec un de ces putains de redneck pro-moldu, elle n'en laissa rien paraitre. Il n'avait pas l'air armé et elle était trop curieuse de savoir de qu'elle avait bien pu foutre la veille pour transplaner et disparaitre comme une malpropre. Prenant un air faussement décontracté, elle avala une nouvelle gorgée avant de s'adresser à lui.

"Au fait t'es qui ?"


   
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Dernière édition par Anahia Tal'ahjon le 26.03.17 19:18, édité 2 fois
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Tyler Lennox
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MessageSujet: Re: 99 problems [Ft. Anahia]   99 problems [Ft. Anahia] Empty09.09.16 11:59


 

Une tuile ne vient jamais seule



  Plongée dans un sommeil assez profond, la femme qui gisait sur le plancher de ce foutu bar fut difficile à réveiller. Au bout de quelques secondes, qui lui parurent pourtant d'interminables minutes, durant laquelle il avait tenté de la réveiller, elle se décida finalement à tourner légèrement la tête dans sa direction en grommelant, tout en plissant légèrement les yeux qu'elle referma presque aussi directement avant de se pelotonner en marmonnant quelque chose au sujet d'un cubain. Exaspéré de la voir se rendormir, Tyler s'apprêtait à employer les grands moyens à savoir la réveiller à grand renfort d'eau glacé, lorsqu'à sa plus grande stupeur, au moment où il s'y attendait le moins, elle ouvrit subitement les yeux, lui faisant faire par la même occasion un bond en arrière de surprise.
La première phrase qui franchit ses lèvres, n'était pas vraiment ce à quoi il s'attendait tant cela dénotait fortement avec son apparence et l'image qu'elle renvoyait. Il prit alors un peu plus le temps de l'observer. Cette femme était métisse, ce qui n'avait rien de surprenant dans le coin, elle devait avoir la trentaine bien entamé et ne semblait pas être de celles que l'on impressionnait facilement s'il en jugeait par sa réaction de se retrouver dans un trou paumé en compagnie d'un individu qu'elle ne connaissait pas et qui sous bien des aspects pouvait paraître inquiétant. Se roulant sur le ventre, elle prit appui sur ses avant-bras pour se relever... visiblement il était pas le seul à s'être pris une sacré cuite hier soir. Mais bordel qu'est-ce qu'il avait fichu ? Se relevant à son tour en se reculant pour lui laisser un peu plus de liberté dans ses mouvements il prit appui contre le bar et l'observa se relever avec toute la délicatesse et la grace d'un éléphant ce qui provoqua chez lui la naissance d'un sourire moqueur même s'il avait bien conscience qu'il ne devait être guère mieux loti lorsqu'il s'était relevé. La bouche visiblement aussi sèche que la sienne à en juger par sa grimace, elle fut éblouit par la lumière agressive du soleil qui pénétrait par la porte d'entrée qu'il avait laissé ouvert.

- Chais pas, lui répondit-il alors qu'elle demandait où ils se trouvaient

De toute évidence il ne fallait pas non plus compter sur elle pour espérer se repérer, ils n'étaient pas plus avancé l'un que l'autre. Bordel mais il avait fait quoi pour atterrir ici au milieu de nulle part ?!!  Son regard fut attiré par la présence d'une iguane venu de l'extérieur probablement à la recherche d'un peu de fraîcheur, qui traversa la pièce et se faufila rapidement entre les pieds de tables et de chaises avant de disparaître à l'ombre du mur en pierre qui se trouvait à proximité d'un vieux Juke-box,. Croisant les bras devant lui sur le comptoir, il y enfuit sa tête durant quelques minutes. Réfléchit ! S'ordonna-t-il, t'es au milieu de nulle part, sans moyen de communication et sans arme… Bon Dieu mais comment avait-il fait son compte pour se retrouver dans une telle situation ? Bon il avait déjà vécu pire comme situation, mais un tel black out ça faisait bien longtemps que ça ne lui était pas arrivé. Rien, il ne se souvenait de rien…
La voix de la femme qui s'exclama avoir besoin de boire quelque chose lui fit lever la tête dans sa direction. Ça c'était une bonne idée ! Il avait l'espace d'un instant songé à boire un café mais toute manière le café c'était des conneries, ça ne le dégriserait en rien. Il la regarda s'activer à chercher quelque chose de comestible mais au vu de son air dépité et de ses froncement de nez écoeuré c'était mal barré. Mais bon dieu de merde où avaient-ils atterrit et surtout comment il était arrivé là ! Il n'avait plus le moindre souvenir et ça c'était pas normal.

Il s'était battu avec Brad, et c'est à partir de ce moment que les choses ont commencé à devenir vaguement flou. Il avait commencé à se battre avec son frère et de là, ses souvenirs commencent déjà à devenir vague, pourtant il n'avait bu qu'une pinte de bière et avait à peine entamé la seconde c'était rien du tout, il supportait bien plus… Il ne se souvenait plus des détails mais il s'était retourné contre un troisième type qui avait insulté son frangin ce qui n'avait servit qu'à provoquer une bagarre générale. Ils s'étaient ensuite fait jeter pour continuer à jouer les cow-boy duellistes dans la ruelle de ce foutu barre. Les choses aurait dégénéré gravement si la fille que son frère avait du se taper depuis n'était pas intervenue. Ils étaient partis chacun de leur coté, lui sur sa moto et Brad avec la fille et ensuite c'est le trou noir et ça c'était pas normal. Il n'était pas ivre, s'il s'était vraiment bourré la gueule dans un autre bar il aurait au moins du avoir le souvenir de s'y être rendu, mais le fait que ses souvenirs commençaient déjà à être incertain dans cet autre bar signifiait que tout était parti de là. Avait-on mis quelque chose dans sa bière ? Si oui qui et pourquoi ? Et surtout quel intérêt de le droguer pour l'abandonner ici ? Non décidément il lui manquait une pièce du puzzle. Le bruit caractéristique d'une bouteille que l'on décapsule l'incita à relever la tête pour voir la femme boire une bière mexicaine

- Files m'en une ! Lui demanda-t-il en allongeant légèrement son bras sur le comptoir du bar dans sa direction tout en repliant plusieurs fois les doigts vers lui pour lui faire signe

Sans avoir trop à attendre la bouteille glissa sans encombre sur le bois ciré du comptoir en évitant les obstacles qui auraient pu se trouver sur son passage. Sitôt dans sa main, il la décapsula et porta le goulot de la bouteille à sa bouche pour y boire plusieurs gorgées avant de reposer la bouteille devant lui en la tapant un peu exagérément à moins que ce ne fut son crâne qui était incapable de supporter le moindre décibel. Grimaçant, il porta sa main à sa tête tout en levant son regard sur sa compagne involontaire au moment précis ou cette dernière était entrain de trifouiller dans ses seins ce qui le laissa durant un long moment perplexe, avant de réaliser qu'elle était entrain de lui parler. Voyant qu'elle lui proposait une clope, il sortit de sa torpeur et il approuva d'un signe de tête alors même que ses doigts s'emparaient de la cigarette que la femme lui offrait. Après l'avoir allumé et respiré une bonne bouffé de tabac, il se massa l'arrête du nez en soupirant. Bordel, mais qu'est-ce qu'il avait fichu pour se retrouver dans une telle situation ? Il avait vraiment pas de leçon à donner à son con de frangin, ils étaient aussi débiles l'un que l'autre. Non, réflexion faite, il était pire que lui puisque Brad devait probablement se rappeler au moins partiellement, de sa partie de jambes en l'air... lui il se souvenait de que dale !
A nouveau la voix de cette femme l'incita à poser son regard sur elle et le tira de ses reflexions. Décidément elle la bouclait jamais celle-là. Qui était-il ? C'était une question parfaitement légitime et qui n'avait absolument rien d'amusant mais qui pourtant eut le mérité de le faire sourire amèrement.

- Un con qui s'est fait chouré sa moto, ses affaires et qui a trop la gueule de bois pour se rappeler de quoi que ce soit. Lui répondit-il en faisant tomber la cendre dans le cendrier. Et toi, t'es qui ? Qu'est-ce tu fou ici ?

Cette femme était bien affrété et avec sa jolie petite robe moulante, elle détonnait un peu bien dans ce lieu de perdition bien que son comportement lui, à base de jurons, clope et alcool collait parfaitement à l'environnement. Qui était-elle au juste ? Portant la cigarette à ses lèvres, il eut un temps d'arrêt qui lui fit froncer les sourcils

- D'où il sort ce paquet de clope ? T'avais rien sur toi

Il voulait bien admettre qu'il était totalement dans le brouillard mais il était quand même pas devenu sénile. Lorsqu'il l'avait découverte étendue sur le sol elle n'avait sur elle que sa mini robe et rien d'autre.

- T'en a des choses de planqué dans ton soutif' ! Ironisa-t-il

Passant la main sur son visage, il se leva de son tabouret et quitta le bar pour se diriger vers les toilettes. Poussant la porte brune, il pénétra dans les chiottes tout ce qu'il y avait de plus classique pour ce genre d'établissement. De massifs carrelage blanc s'étendaient du sol à mi hauteur sur le mur. Des tag immondes fait d'inscription stupides et ridicules au marqueur noir bleu ou rouge servaient de décoration sur les murs tandis que le sol étaient jonché de saloperies : papiers, canettes de bière et même une capote usagé. Prenant appui contre le lavabo, il regarda son visage se refléter dans le miroir qui se trouvait juste en face de lui. Il avait vraiment une sale gueule de déterré. Faisant couler l'eau du lavabo, il s'aspergea le visage pour se réveiller et observa à nouveau son reflet. Il ignorait où il se trouvait ou même ce qu'il avait bien pu foutre la veille mais ça n'avait plus aucune importance, ce qui était fait était fait était fait on pouvait pas revenir dessus, la priorité pour le moment c'était de rentrer. Les pro-moldus préparaient quelque chose, il ne pouvait pas se permettre de rester coincé ici et foutre en l'air toute sa mission parce qu'il avait picolé comme un trou ou parce qu'on l'avait drogué. Bordel, s'énerva-t-il en frappa l’évier de la paume de sa main dans un mouvement de colère, il n'avait rien à foutre ici, il devait absolument rentrer. Imane comptait sur lui, il ne pouvait pas se permettre de la perdre elle aussi. Il était décidément trop con !
Refermant le robinet, il quitta les toilettes en poussant la porte battante et après avoir jeté un regard circulaire sur la pièce il se mit à l'arpenter à la recherche d'un sac, ou de choses qui lui seraient utile, mais ne trouva rien. Ignorant l'iguane qui courrait dans ses jambes lorsqu'il s'était approché de son espace il revint vers le bar et se mit à le fouiller allègrement, jusqu'à ce qu'il trouve ce qu'il recherchait : des bouteilles d'eau qu'il sortit du frigo éteint et qu'il posa tour à tour sur le comptoir.

- On va en avoir besoin si on veut pas crever de soif dans c'putain de désert ! Expliqua-t-il avant de repartir. Cherche un sac et fous-les d'dans ! Pas question qu'je reste ici éternellement maugréa-t-il en se dirigeant vers une chaise. De quoi tu t'souviens au juste ?

Il attrapa une chaise et la brisa sur le sol dans un fracas qui fit détaler le lézard hors du bar pour retrouver le calme et la quiétude de l'extérieur. Ne lui prêtant pas la moindre attention, Tyler détacha un pied de chaise qui allait lui servir de matraque, puis sans un mot d'explication, il se dirigea vers les escaliers, bien décidé à fouiller l'étage. Il y trouverait peut-être une indication sur le lieu où il se trouvait, un téléphone ou même une personne qui pourrait leur expliquer où ils étaient ou ce qu'ils foutaient ici. S'il ne trouvait rien ni personne, il ferait le tour du bâtiment. Il devait forcément y avoir un garage avec une voiture, s'était obligé lorsque l'on se trouvait dans un trou paumé comme celui-ci. S'il ne trouvait vraiment rien, ils ne leur resteraient plus qu'à marcher

 
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Anahia Tal'ahjon
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MessageSujet: Re: 99 problems [Ft. Anahia]   99 problems [Ft. Anahia] Empty13.09.16 17:54


   

Bad Luck Baby



 La bière était tout bonnement dégueulasse. Anahia n'en revenait pas qu'on puisse produire des trucs aussi immondes et leur donner le sacrosaint nom de "bière" alors qu'il ne s'agissait ni plus ni moins que d'un lavis de pisse sucré vaguement pétillant supposément aromatisé aux couilles de cactus. Elle repensa avec un soupir aux brasseries qu'elle avait visité (et pillé) lors de ses pérégrinations en Europe de l'Est et en Belgique…la belle époque. Ca c'était de la bière !! Forte, maltée, avec cette amertume à la fois tendre et sauvage qui laisse dans la bouche un je ne sais quoi de sensuel telle une fugace extase rafraichissante. Alala, comme elle lui manquait, cette bière, comme elle aurait aimée pouvoir à chaque instant aller se siffler une ptite peinte sur la Grand Place de Bruxelles et s'enfiler un kilos de frites (et sans prendre un gramme grâce à la potion ©STOPGRAS des laboratoires BrownandCo !!!!! Magie magie !!!). Mais non, bordel de bite, elle devait se farcir cette aberration commerciale conçut pour américain bedonnant en manque d'exotisme. La loose.
Pestant intérieurement contre ce monde de merde et toute la clique de ces ramassis de l'humanité que sont les commerciaux et autres fils de putes capitalistes, elle envoya d'un geste souple et souvent répété l'un de ces breuvages de l'enfer à la demande de son compagnon d'infortune.
Continuant à boire, parce que un il n'y avait plus rien d'autre, et que deux, elle n'avait jamais été une femme de principe, elle ne remarqua même pas le regard intrigué de Tyler lorsqu'elle partit à la recherche de son briquet dans l'un des bonnets de son soutien gorge. Soutien-gorge qu'elle se félicita de toujours avoir sur elle, car ce dernier avait d'ordinaire plutôt tendance à finir accroché au lustre dès le milieu de soirée.

Aspirant une profonde bouffée, elle souffla la fumée devant elle, regardant à travers les volutes la pièce où ils se trouvaient. Si l'espace ne lui avait dans un premier temps rien dit, il fallait reconnaitre qu'à la deuxième observation, il ne lui disait toujours foutrement rien. Ce putain de bar miteux ressemblait à tous les autres bars miteux qu'on pouvait trouver dans ce coin pourri de ce pays poubelle, avec son bar couvert de merde, ses tables en bois vermoulu, ses chaises toutes à moitié pétées, ses toilettes taguées sentant la vieille pisse rance et la bite mal lavée et son babyfoot où un abruti avait dessiné des teubs à chaque ptit joueur. Mais malgré tout, quelque chose dans ce cliché lui était familier, comme si elle était déjà venu ici.
Dans tous les cas, la réponse de l'homme qui lui faisait face ne lui apportait aucune aide. Non seulement il ne lui donnait aucune nouvelle information sur ce qu'ils avaient bien pu foutre pour se retrouver dans cette putain de galère, mais en plus il ne répondait pas du tout à sa question, ne lui dévoilant pas grand-chose sur qui il était.


"Moi c'est Pocahantas, j'suis prof de yoga bikram pour ratons-laveurs et je compte ouvrir un cabinet dans ce charmant endroit. D'ailleurs tu m'as dérangé en pleine séance de méditation avec monsieur Iguane ici présent."
Dit-elle en s'appuyant contre le mur qui se trouvait derrière elle, faisant ainsi pencher son tabouret d'une façon fort dangereuse qui n'aurait pas plu à certaines personnes coincées et accessoirement assez mal baisée de sa connaissance.

*Et toc un partout balle au centre*

Le voyant se creuser la tête sur la provenance de son paquet de cigarette, elle ne pu s'empêcher de répondre, dans un pur réflexe reptilien.

"De mon cul."

Soudain consciente que ce petit jeu ne les mènerait à rien d'autre qu'à se foutre sur la gueule, elle remit son tabouret en mode "safe" et leva au niveau de ses yeux la besace qu'elle avait posé sur ses genoux. Le petit sac était en cuir sombre, gravé de symboles ethniques joliment travaillés. Une longue lanière permettait de le mettre en bandoulière. Il n'avait à première vu pas une grande contenance, mais comme c'est souvent le cas…" it's bigger inside "!! Le sortilège d'extension qu'elle lui avait jeté était accompagné d'une tripotée de sorts anti-moldu, si bien que quand l'un d'eux jetaient un œil dedans, tout ce qu'il pouvait voir était un paquet de blonde, un tampon et une carte de fidélité d'un kebab de Washington (il ne lui restait plus qu'un tampon avant d'avoir droit au sandwich gratuit!).

"Il semblerait que j'ai eu un peu plus de chance que toi…J'ai du m'écrouler dessus avant de m'endormir comme un larve par terre." Mettant ses mains sur ses reins, elle se cambra pour essayer de faire craquer son dos."D'ailleurs, ça m'a donné l'impression d'être la princesse au ptit pois cette connerie…sauf qu'à la fin cette pétasse fini avec un prince et un château…moi j'ai droit à une ruine et à une gueule de bois…"

Rigolant vaguement à sa propre connerie, elle constata qu'elle portait encore cette robe rouge moulante et particulièrement inconfortable qu'elle avait enfilé la veille avant son rendez-vous au bar. Vu le peu de tissu qui la couvrait, ça avait été un exploit si l'espèce de baroudeur qui venait de partir pour les toilettes n'avait pas eu au réveil une vision angélique de son divin postérieur. Vu les circonstances, elle se dit que c'était déjà un miracle s'il ne la prenait pas pour une pute. Profitant de son absence, elle entreprit d'ouvrir le zip de sa robe qui la démangeait furieusement et après s'être tortillée pour en sortir, elle la fourra sans ménagement dans son sac, d'où elle sortit également un jean et un débardeur noir. Poussant la voix pour qu'il l'entende, elle finit par dire :

" Au fait, je m'appelle Ana, je suis prof d'histoire de l'art à New Phoenix…et toi ?"

Le mensonge était quelque chose de naturelle dans sa bouche, d'autant plus qu'elle ne savait toujours pas qui était ce mec et si elle pouvait ou non lui faire confiance.
A moitié nue dans la pièce pour le grand plaisir de l'iguane, la trentenaire (bien entamée) passa son pantalon tout en repensant à ce que ce type avait dit. Une moto. Pourquoi est-ce que quelque chose d'aussi banal qu'une moto la faisait tiquer. Fermant les yeux et posant son pouce et son index des deux cotés du haut de son nez, elle essaya de reconstituer son chemin juste avant que ça mémoire ne flanche. Cet exercice de concentration mentale extrême lui donnait envie de se suicider en avalant ses cheveux, mais au fur et à mesure, elle vit des images de plus en plus précises se former dans son esprit:

Le jour tombait sur la ville. Elle était revenu de sa "course" en balai afin de ne pas être repérée, c'était changé dans une cabine d'essayage H&M et avait flâné dans le centre ville de Santa Fe en attendant l'heure de son rendez-vous avec son contact qui tenait un petit bar appelé "El lagarto grande" sur Cerillos Rd. A son arrivée, on lui avait dit que le patron n'était pas encore arrivé et qu'elle devait l'attendre en terrasse. Elle avait donc commandé une bière qu'on lui avait servie bien fraiche accompagné d'un ramequin rempli de cacahuètes qu'elle dévora bien sur en deux secondes.
A partir de là, tout devenait de plus en plus flou. Elle se souvenait avoir attendu une vingtaine de minutes et d'être partie dans la panique en apercevant un visage se diriger vers elle à travers les passants. L'homme portait une arme à la main et la levait vers elle.


*Putain de sa race mais comment ils ont fait pour me retrouver ?*

Elle le voyait encore distinctement : son regard noir, des sourcils broussailleux, des joues flasques, une moustache particulièrement ridicule, un chapeau de cow boy vissé sur le crâne, et le canon de son flingue pointé vers sa tête. Il n'était pas seule et ils se rapprochaient. Elle devait s'éloigner le plus vite possible pour pouvoir transplaner et s'enfuir.
Les façades des immeubles défilaient devant ses yeux, elle se sentait à nouveau courir dans les rues de Santa Fe, fuyant la menace, regardant toujours plus derrière elle que devant.
Elle avait traversé l'avenue sans prêter attention à la circulation, jetant un dernier regard en arrière. Elle avait éprouvé une pointe de soulagement lorsqu'elle n'avait vu aucun de ses poursuivants dans la rue, mais soudain, l'air c'était rempli d'un crissement terrible. Elle avait juste eu le temps de voir la moto arriver sur elle.
Puis plus rien. Le noir total.

Etonnée par ce qu'elle venait de se rappeler, Anahia jeta un rapide coup d'œil à son corps de déesse pour chercher des traces d'un éventuel accident mais à part quelques hématomes, rien d'inhabituel n'était à signaler. Elle avait encore deux jambes, deux bras, et dieu merci, deux incroyables fesses. Est-ce que la moto de son souvenir était celle dont il venait de parler ? Elle essaya de revoir mentalement le visage du motard, mais elle n'y arrivait pas.
Continuant de s'ausculter, elle sentit une douleur lorsqu'elle passa les doigts sur l'intérieur de son bras gauche : un petit point rouge entouré d'une tache violette s'y trouvait, surement la trace d'une piqûre. C'était étrange, elle avait arrêté les injections depuis plus de dix ans, alors où elle avait fini dans un état bien pire que ce qu'elle pensait, où on l'avait drogué contre sa volonté. Au vu de l'énorme bleu qui entourait la piqûre, elle penchait plutôt pour la seconde option.


*Les fils de chiennes*

Toujours songeuse, elle retourna s'asseoir sur son tabouret, son débardeur dans la main, faisant à peine attention au retour du chacal à deux pattes qui semblait beaucoup plus motivé qu'elle par l'idée de se tirer de ce trou. Chamboulée par ce qu'elle venait de découvrir, elle préféra ne rien dire à son camarade et d'attendre d'en savoir plus. Après avoir finalement enfilé son T-shirt, elle fit glisser les deux bouteilles d'eau qu'il venait de poser sur le comptoir dans son sac, s'en foutant bien de savoir s'il l'avait vu ou non.

" Euh, je crois que tu m'es rentré d'dans avec ta moto hier soir…ça te dit quelque chose ?"

Passant la besace autour de ses épaules, elle observa ce véritable homme des bois fracasser une chaise et récupérer l'un des pieds comme matraque. Rigolant intérieurement face à l'absurdité de l'arme et pensant à ce que contenait son sac, elle décida d'aller faire un tour dehors afin de trouver un quelconque moyen de locomotion. Elle aurait pu se tirer en transplanant où en utilisant son balai, mais c'était toujours difficile de transplaner sans connaitre son point de départ, et les moldus ne réagissaient pas très bien au vol...abandonner ce pauvre type au milieu du désert n'était pas vraiment très correct, et dans le fond, croyez le ou non, c'était une fille bien. Lui laissant donc la visite de l'étage, elle sortit de la pièce. Eblouie par la lumière extérieure, la jeune femme resta quelques instants sur le seuil de la porte afin de laisser ses yeux s'habituer à la lumière et à la chaleur. Comme elle s'y était attendue, il n'y avait rien à perte de vue. Des collines au loin , quelques arbres et buissons secs, des hautes herbes cramées par le soleil, l'iguane. La construction se trouvait sur le bord d'une petite route qui continuait de part et d'autre jusqu'à l'horizon.

"Putain de pays de merde."

Faisant le tour de la maison, elle tomba sur un petit hangar ouvert dans lequel se trouvait un vieux pick-up tellement rouillé qu'on pouvait à peine distinguer sa couleur d'origine. S'approchant de la portière conducteur, elle remarqua que cette dernière était ouverte. Se hissant dans l'habitacle, elle chercha un trousseau de clefs qu'elle fini par trouver dans la boite à gant.

"Les affaires reprennent ma grande."

Fière de sa découverte, elle se dit que la galère dans laquelle elle s'était foutue touchait peut être finalement à sa fin. Jetant un coup d'œil au porte clefs en forme de pin up à poil, elle pensa à ses vacances qu'elle allait bientôt pouvoir s'offrir. Elle irait peut être à la plage finalement. Passant la clef dans la serrure, elle voulu mettre le contact, mais au lieu d'un bon gros bruit de moteur qui crache tout ce qu'il peut de gaz dans l'air de notre chère petite planète, il n'y eu rien. Même pas un tout petit bruit de rien du tout, juste rien. Laissant sa tête tomber sur le volant de dépit, elle actionna le levier qui permettait d'ouvrir le capot. Après le "clic" caractéristique, elle sortit de la voiture et se dirigea vers l'avant du véhicule. Passant sa main entre le pare-chocs et le capot, elle dégagea le loquet qui les maintenait attaché et l'ouvrir d'un geste brusque pour tomber sur...rien du tout. L'endroit où aurait du se trouver le moteur était aussi vide que le cerveau de certains de ses élèves. Donnant un violent coup de pied dans la roue, elle le regretta rapidement après avoir constaté qu'elle n'avait toujours pas de chaussures.

"Mais les enculés de bordel !! A quoi ça sert de garder une putain de voiture de merde si elle marche paaas ???!!! A faire chier le monde voila, voila à quoi ça sert !! à me faire chier, putain de putes et à rien d'autre !! Raaaaaaaa!"

Après avoir balancé de dépit un ou deux tournevis qui trainaient sur un établis en direction de la carcasse inutile, elle retourna vers l'entrée du bar. Utiliser la technique moldue pour rentrer c'était mort et archi mort. Et c'était même pas envisageable de traverser ce désert à pied, ils ne savaient même pas à combien de kilomètres ils se trouvaient de la ville la plus proche. Alors qu'elle arrivait au niveau de la route en ce demandant comment elle allait convaincre l'autre de monter avec elle sur son balai, elle vit une forme se dessiner au loin. Un tout petit point noir qui se rapprochait doucement, soulevant un nuage de poussière derrière lui. Une voiture.

*Oh putain le coup de chatte !!*

Trop étonnée de voir une voiture passée dans un tel trou paumé, elle leva le bras pour faire des grands signes. Même si le conducteur ne les embarquaient pas, ils pourraient peut être au moins savoir où ils se trouvaient, et de là s'orienter plus facilement, voir même transplaner. La voiture était maintenant à quelques centaines de mètres, mais ne semblait pas vouloir s'arrêter pour autant.

"Aller arrêtes toi nom de Dieu."

Mais les voix du seigneur sont impénétrables, ou bien il devait être occupé à regardé ailleurs, mais le véhicule passa à côté d'elle sans même ralentir. Se disant que c'était de toute façon perdu, elle gratifia les passagers d'un magnifique doigt tendu.
Mais au moment où la voiture passait à son niveau, elle pu distinguer à travers la fenêtre ouverte un visage qu'elle ne pouvait pas oublier : des yeux noirs sous deux épais sourcils, une moustache ridicule et un putain de Stetson vissé sur le crâne. L'homme ouvrit grand les yeux en la voyant et se tourna vivement vers le conducteur en lui criant de s'arrêter. Les pneus crissèrent en laissant sur la route de longues trainées noires.

Anahia n'était déjà plus là pour voir le 4x4 noir s'arrêter et les quatre hommes armés sortir sans prendre la peine de fermer les portes, ni même de mettre les warnings !! Dès qu'elle avait reconnu l'homme au chapeau, elle s'était tourné vers le bar et y était retourné en courant.


"MAIS QUELLE CONNE !!
Passant la porte, elle la ferma à la volée et se précipita vers une table qu'elle poussa vers l'entrée afin de la bloquer. C'était une défense ridicule, mais quelques secondes pouvaient tout changer. Elle se savait où ils étaient, et elle n'en revenait pas de ne pas y avoir pensé plus tôt.
"Putain mais quelle conne, quelle conne quelle CONNE !!!!!!!"

Voyant l'autre péquenaud qu'elle avait bien sur totalement oublié pendant ses dernières secondes, elle l'attrapa par le bras et le poussa sans ménagement dernière le comptoir avant de l'y rejoindre, au moment même où ces fils de pute ouvrait le feu sur ce charmant petit bar, quelque part perdu dans le désert du Nouveau Mexique.



   
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Dernière édition par Anahia Tal'ahjon le 11.10.16 16:58, édité 1 fois
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Tyler Lennox
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MessageSujet: Re: 99 problems [Ft. Anahia]   99 problems [Ft. Anahia] Empty02.10.16 18:21


 

Une tuile ne vient jamais seule



  Tyler détestait cette situation qui lui échappait totalement. Il avait l'impression de se retrouver dans l'un de ces films à suspense qui plongeait tous les pseudo James Bourne dans une situation qui les dépassait et auquel ils ne comprenaient absolument rien. Une de ces histoires abracadabrante sans queue ni tête mais qui trouvait tout son sens une fois toutes les pièces du puzzle réunis. Qu'il se bourre la gueule à en avoir un black out n'avait rien d'inconcevable mais pas quand il se retrouvait en mission, et surtout pas quand la vie d'une personne à laquelle il tenait était en danger. Il voulait bien admettre qu'il était parfois con, notamment quand il était bourré, mais il n'agissait pas de manière inconsidéré en mission, et surtout, il ne s'autorisait jamais à perdre le contrôle de lui-même lorsqu'il agissait sous couverture. Pourtant c'est ce qu'il avait fait, c'est ce qui s'était produit la veille puisqu'il n'avait pas la moindre idée de ce qu'il avait fait ou pire encore, de ce qu'il avait pu dire. Et comble de l'ironie, il se retrouvait avec une femme qu'il n'avait jamais vu avant aujourd'hui, qui était tout aussi paumée que lui et qui semblait être son pendant féminin tant dans son comportement que dans le trou noir dans lequel il se retrouvait plongé bien malgré lui.

Il leva sur elle un regard dérouté alors qu'elle se présentait sous le nom de Pocahontas professeur de Yoga pour raton-laveur. Il resta durant un instant interdit à l'observer sans bouger se demandant si cette nana était complétement barge ou si elle se foutait ouvertement de sa gueule. Tarée, elle devait l'être probablement un peu pour se retrouver dans une telle situation et agir malgré tout normalement sans se conduire comme une hystérique, par contre il était indéniable qu'elle se foutait clairement de sa gueule en se présentant.

- Tss ! Se contenta-t-il finalement de répondre en tournant la tête

Se balançant avec adresse, puisqu'elle ne s'était pas encore retrouvée fesses aux planchers, elle l'envoya clairement bouler lorsqu'il lui demanda d'où elle sortait son paquet de clopes. Elle n'avait rien sur elle jusqu'à présent si ce n'était sa macro petite robe rouge et comme par miracle voilà qu'elle se retrouvait en possession de cigarettes qu'elle n'aurait pas pu planquer sur elle. Où les avaient-elles trouvé ? Sous le bar ? Il ne voyait que cette solution.... A moins bien sur qu'elle les avait fait apparaître par magie, après tout, il était un enfant du Nouveau-Monde, et il était bien placé pour savoir que les sorciers n'avaient pas besoin d'avoir de baguette magique pour faire usage de leur magie. Le briquet en tout cas, il avait vu d'où elle l'avait sorti sans gêne, et il fallait admettre que c'était bien plus distrayant qu'un banal chapeau de magicien. La réponse qu'elle lui cracha au visage n'était pas vraiment ce à quoi il s'attendait mais il ne releva pas, se contentant simplement de hausser les épaules avec indifférence. Après tout, il s'en foutait même si à présent, il s'en méfiait un peu, surtout si, comme il le pensait, il avait à faire à une sorcière. Non pas qu'il avait des aprioris sur les sorciers mais plutôt sur les personnes qu'il ne connaissait pas et davantage encore lorsqu'il se réveillait complétement amnésique d'une grande partie de sa soirée

Etrangement, comme si son silence en réponse à ses provocations lui avait fait changé d'attitude, elle s'installa correctement sur son tabouret et commença à lui parler plus normalement. Il la fixa en silence, continuant de fumer tout en l'écoutant lui raconter son histoire de petit pois. Il s'attendait à ce qu'elle lui balance que si la pétasse finissait avec le prince et le château, elle, elle terminait avec un cul terreux dans un trou paumé. Mais elle n'en fit rien, du moins en ce qui concernait le prince des loosers, peut-être avait-elle estimé qu'elle l'avait assez titillé. Riant toute seule de son propre constat il se contenta de lui répondre par un silence, le visage fermé, avant de se lever de son tabouret pour se rendre aux toilettes.
Prenant appui contre le lavabo, observant son visage se refléter dans le miroir qui lui faisait face, il fit couler l'eau du robinet pour s'asperger le visage en espérant que ça lui rafraichirait un peu les idées mais rien n'y fit. Putain de bordel de merde, mais qu'est-ce qu'il pouvait être pathétique comme mec quand il s'y mettait. Semblant décidé à ne pas lui fiche la paix, il entendit résonner la voix de la femme en rouge qui portait suffisamment fort pour qu'il l'entende jusqu'ici. Coupant l'arrivée d'eau et fixant son reflet il l'écouta lui avouer s'appeler Ana et être professeur d'Histoire de l'art à New-Phoenix. En voila une nouvelle. Qu'est-ce qu'il s'en branlait, ça ne l'aidait toujours pas à comprendre ce qu'il foutait dans ce coin paumé avec une nana qui ressemblait à tout sauf à une prof, en tout cas des profs comme ça, lui, il n'en n'avait jamais eut ! Il tourna son visage par dessus de son épaule en l'entendant lui demander son nom

- John Smith bougonna-t-il dans sa barbe avec une pointe d'agacement en guise de réponse qu'elle ne pouvait bien évidemment pas entendre puisqu'il n'avait pas parlé assez fort.

Quittant les toilettes pour homme, il rejoignit la pièce centrale de ce qui avait été un bar il y a encore quelques temps, et ses soupçons concernant la nature magique de cette femme se confirmèrent aussitôt qu'il posa les yeux sur elle. Il eut un temps d'arrêt généré par la surprise de constater qu'elle ne portait plus sa micro robe rouge moulante mais des vêtements bien plus confortables. Il se reprit bien vite et ne fit aucune remarque à ce sujet, préférant se concentrer sur l'essentiel : se barrer d'ici
Il revint vers elle, et se mit en quête de bouteilles d'eau qu'il déposa sur le comptoir, puis, décidé à explorer ce lieu de perdition pour essayer d'en savoir plus et y prendre tout ce qu'il pouvait prendre, Tyler ordonna à Pocahontas de mettre toutes les bouteilles d'eau dans un sac avant de se diriger vers une chaises présente et de la briser en mille morceau. Il n'avait plus son arme sur lui et détestait par-dessus tout se retrouver sans arme pour se défendre. Cela avait beau ne pas être une arme à feu, c'était toujours mieux que rien, songea-t-il en faisant sauter sa matraque dans sa main. Il releva son regard sceptique vers elle lorsqu'elle émit l'hypothèse qu'il ait pu lui avoir foncé dessus avec sa moto. Il eut un moment de flottement durant lequel Tyler fronça les sourcils en la fixant avec soupçon. C'était quoi encore ces conneries ? S'il avait eut un accident il s'en souviendrait, et il ne serait certainement pas ici. Qu'est-ce qu'elle cherchait au juste ? A obtenir des indemnités ? Si tel était le cas, elle se gourait de pigeon

- Nope. Lâcha-t-il. Et crois-moi, si ça avait été le cas, tu serais pas là pour en parler

Il n'y croyait pas une seule seconde, s'il lui avait vraiment foncé dessus avec sa moto dans ce cas où était sa voiture et sa moto ? Parce que franchement, il doutait très fortement qu'ils s'amusent à fêter ça en buvant comme des trous dans ce coin paumé. Et même en admettant que cela soit vrai, ce qu'il se refusait de croire, l'accrochage avait dû être léger puisque ni l'un ni l'autre ne semblait porter la moindre trace de blessure sur le corps. Non tout ça c'était des conneries qui n'expliquait toujours pas ce qu'ils fichaient ici. Décidant d'en rester là, il se dirigea vers sa gauche où se trouvait, dissimulés dans l'ombre, des escaliers qui menaient jusqu'au premier étage. Prudemment, la matraque tendue en avant, il monta les marches, dos contre le mur. Le bois usé grinçait sous son poids mais tout semblait calme et abandonné depuis fort longtemps. Lorsqu'il arriva en haut des escaliers, il se rendit compte qu'en guise de palier il arrivait directement sur une petite pièce habitable baignée par la lumière du jour qui pénétrait par les 2 velux présent. On pouvait trouver dans ce lieu de vie un vieux canapé tout pourri et complétement défoncé, une pile de vieux bouquins inintéressant empilés les uns sur les autres à même le sol. Des fringues masculins jonchaient la pièce un peu partout, et une odeur de rance lui agressa les narines confirmant, en plus de la couche de poussière qui s'y trouvait, que personne n'était venu ici depuis longtemps. Un vieux macintosh blanc aux bords bleu translucide datant des années 2000 trônait fièrement sur une table de camping encore branlante. Force était de constater qu'il n'y avait strictement rien d'intéressant ici. Alors qu'il s'apprêtait à redescendre, son regard fut attiré par une porte qui se découpait dans le mur perpendiculaire au mur mansardé dans le fond qu'il avait faillit ne pas apercevoir. Brandissant son arme, il ouvrit la porte prêt à l'abattre sur quiconque puisse s'y trouver mais là encore la pièce était vide de toute présence. Plongée dans l'obscurité, cette pièce ne possédait aucune fenêtre mais en son centre, se trouvait une ampoule qu'il alluma en tirant sur le cordon qui était relié à cette dernière. La lumière artificielle lui agressa aussitôt la vue si bien qu'il du détourner la tête en grognant de mécontentement. Mais cette agression inattendue eut au moins le mérite de faire remonter des souvenirs au moment où il s'y attendait le moins.

Il se trouvait dans une pièce exiguë, un peu similaire à celle dans laquelle il se trouvait actuellement, tout était flou mais la lumière elle, était aussi vive et agressive que celle-ci. Il était attaché à une chaise, et bâillonné. Une silhouette masculine s'approchait de lui menaçante avec une seringue à la main. Pris d'un malaise, il se retint contre la chambranle de la porte pour ne pas tomber alors qu'un autre souvenir ressurgit presque en même temps. Il roulait avec sa moto lorsque surgit de nulle part, une femme portant une robe rouge se jetait sous ses roues. Cette même femme qui se trouvait tout comme lui ligotée sur une chaise face à lui et qu'il ne quittait pas des yeux alors qu'il pouvait sentir la seringue s'enfoncer dans son bras.

Le coeur battant, il plaqua sa main gauche sur l'articulation de son bras droit et y découvrit un bleu avec en son centre la trace d'une piqure. C'était léger, mais ses poignées gardaient encore les marques de liens. On l'avait bel et bien drogué, mais pourquoi ? Qu'est-ce qu'on voulait savoir ? Qui lui avait fait ça ? Et surtout, qu'est-ce qu'il avait dit ?
Prêt à rejoindre cette femme qui s'était présenté à lui sous le nom d'Ana pour en savoir plus, son regard s'arrêta sur une vieille carabine à verrou de précision "Remington 700 VLS" accompagné de 2 boites de munitions qui allaient avec, et qui se trouvaient sous les escaliers présent dans ce cagibis et qui devaient conduire vers l'exterieur.

- Pitoyable. Soupira-t-il en s'emparant malgré tout de cette arme pour le 3ème âge.

Il vérifia l'arme et glissa les munitions à l'intérieur d'un sac à dos en toile qui trainait sur le canapé dans l'autre pièce. Il ne savait pas ce qu'il avait foutu, ni ce qu'on lui avait fait et encore moins qui était cette fille, mais une chose était sur, on avait essayé de le faire parler et elle n'était pas étrangère à toute cette merde. On ne l'avait pas tabassé, il ne portait aucune trace de blessures corporel ce qui signifiait que ceux qui avaient fait ça étaient pressés et qu'ils avaient immédiatement fait usage d'une drogue puissante dans le style sérum de vérité pour obtenir les informations qu'ils désiraient. Il ignorait ce qu'ils voulaient savoir, mais une chose était sur, il devait dégager au plus vite.
Dévalant les escaliers, il entendit un vacarme de tous les diables provenant du rez-de-chaussée. Prêt à faire usage de son Remington, il vit Ana jurer comme un putois et revenir vers lui après avoir ridiculement bloqué la porte avec une des tables du bar.

- Qu'est-ce que tu crois bloquer avec ça ?! Pesta-t-il à son encontre tout en se laissant entrainer vers le bar. Putain de merde fait chier ! S'exclama-t-il alors que les premiers coups de feu se mirent à résonner.

Tyler s'arrêta pour viser à son tour et tira sur leurs assaillants qui se trouvaient toujours à l'extérieur de la bâtisse et qui durent cesser leur progression pour s'abriter de ses balles. Les vitres de la fenêtre qui se trouvait à proximité de lui se brisèrent lorsqu'ils ouvrirent à nouveau le feu mais Tyler avait trouvé refuge aux cotés d'Ana derrière le bar pendant qu'une nouvelle rafale de tir ininterrompue fit exploser les bouteilles qui se trouvaient juste en face d'eux. Instinctivement, il protégea Ana en la serrant contre lui jusqu'à ce que les tirs cessent. Dès que cela se calma, il la relâcha et farfouilla dans son sac à dos pour armer son Remington avec de nouvelles cartouches. Alors qu'il venait de finir de charger sa carabine il aperçu avec stupeur Ana sortir une arme de sa petite bourse en cuir et tirer à son tour.

- T'en qu'à faire, t'aurais pas un bazooka dans ton sac à malice ? Lui demanda-t-il avec un certain amusement

La laissant le couvrir, il fit une roulade avant pour se retrouver sous la fenêtre qui se trouvait à proximité de leur cachette et pointa son canon dans l'angle de cette dernière d'où il pu faire feu. Il toucha l'un de ses agresseurs à la jambe. Enjoignant Ana de le rejoindre, il se leva et fit à nouveau feu pour les tenir à distance tout en remontant avec elle au premier étage. Il attrapa la chaise qui se trouvait devant la table de camping et incita Ana à entrer dans le cagibi malgré ses protestations. Il bloqua la porte derrière eux avec la chaise de bureau et ensemble, ils descendirent les escaliers qui se trouvaient sous la petite trappe. Comme il l'avait deviné, ces derniers menèrent effectivement bien vers l'extérieur. Courant à perdre haleine ils se dirigèrent vers la Mercedes noir qui se trouvait là, les portes grandes ouvertes et les clés sur le contact.

- Pourquoi c'est toi qui conduit ?! Râla-t-il alors que la femme démarrait en trombe pendant qu'il se tassait sur le siège passager pour éviter les tirs

Soulevant un nuage de poussière derrière eux qui les dissimulait quelque peu, Tyler se pencha légèrement en dehors pour continuer à faire feu jusqu'à ce que les tueurs ne soient plus que de ridicules petits points noirs. Se réinstallant correctement sur son siège, il arma à nouveau sa carabine. Le danger était écarté pour le moment mais ils n'étaient pas encore tiré d'affaire pour autant.

- C'est qui ces types ?
Demanda-t-il. Des parents d'élèves pas content ? Et me raconte pas de bobard j'commence à m'rappeler ! D'ailleurs j'tiens à préciser que j'tai pas rentré d'dans avec ma moto, c'est toi qui t'es j'té sous mes roues !

Ils avaient à peine commencé à débattre sur le sujet que le bruit encore lointain d'un moteur mais qui se rapprochait dangereusement, se mit à résonner dans le ciel. Après s'être échangé un regard inquiet, Tyler jeta un regard par la fenêtre et aperçu un hélicoptère descendre en piqué sur eux tout en les mitraillant

- Putain ! Braques bordel ! Braques !! Hurla-t-il à son adresse avant de faire feu à son tour

Tyler cherchait à atteindre le tireur ou le pilote de cette gazelle mais avec le soleil dans les yeux et les soubresauts incessant de la voiture qui était secouée dans tous les sens par la conduite d'Ana, parvenir à un tel résultat était des plus laborieux. L'homme eut toute fois la satisfaction de voir l'hélicoptère qui les poursuivait reprendre de l'altitude, ce qui lui permis de s'installer à nouveau correctement sur son siège le temps de charger à nouveau son arme. A cette allure, ils finiraient par être très vite à être à cours de munition.

- C'est trop te demander d'arrêter de conduire n'importe comment ?! J'peux pas les atteindre si tu braques toutes les deux secondes ! A cette allure c'est nous que tu vas tuer !

Le répit que leur laissa leur poursuivant fut de très courte durée que déjà ils étaient de retour, fonçant sur eux encore plus menaçant que tout à l'heure. De toute évidence, il ne cherchait pas à les tuer mais à les faire sortir de la route... Cela signifiait donc qu'ils n'avaient pas obtenus ce qu'ils cherchaient.

- Laisse-les s'approcher et gagner du terrain, fais moi confiance ! Insista-t-il en croisant son regard qui semblait vouloir lui demander s'il n'était pas devenu complétement cinglé. Et quand je te le dis, freines.

En laissant l'hélicoptère prendre de la vitesse, leur poursuivant se laisserait surprendre lorsque la voiture s'arrêterait subitement. Une fois qu'ils se retrouveraient devant eux, il ne lui resterait plus qu'à les shooter une bonne fois pour toute pour s'en débarrasser.


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Anahia Tal'ahjon
Anahia Tal'ahjon

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ϟ Métier : Professeur de divination à l'école de Magie d'Ilvermorny ϟ Âge : 38 ans ϟ Race et sang : sorcière Mohawks ϟ Particularité : voyance ϟ Statut civil : Mère célibataire

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ϟ Messages : 557 ϟ Date d'inscription : 21/06/2016 ϟ Disponibilité RP : 1x par semaine ϟ Célébrité : Karina Lombard ϟ Crédits : pinterest

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MessageSujet: Re: 99 problems [Ft. Anahia]   99 problems [Ft. Anahia] Empty11.10.16 17:06


   

Bad Luck Baby



"Putainputainputaindebordeldesamèrelapuuuuuuuuuuuuupupute"

Dès qu'elle avait vu l'homme à la moustache, elle avait pris ses jambes à son cou et elle était partie, tel la flèche vibrante de l'indien qui chasse le caribou, vers le taudis dans lequel devait encore l'attendre notre pauvre John Smith adoré. Le simple fait de croiser le regard de ce sale porc à chapeau avait suffit à faire revenir tous les souvenirs qui avaient été anesthésiés par la drogue qu'ils leur avaient administré. Elle se souvenait où ils étaient, comment ils étaient venu, ce qui leur était arrivé, pourquoi on les avait drogué. D'un coup, aussi violent et soudain que le flash d'un vieil appareil photo jetable, chaque détail de la nuit de la veille apparaissaient maintenant dans son esprit aussi clair et limpide que de la vodka polonaise, le voile se levait sur cette mystérieuse aventure à laquelle ce cher Tyler avait prit part bien malgré lui. Et je suis sure que comme notre très cher ami coyote, vous mourrez d'envie de savoir ce que ces deux zigotos ont bien pu branler pendant ses quelques heures…et bah faudra attendre parce que sinon on sera tous au courant et Tyler non et c'est pas sympa pour lui…donc prenez votre mal en patience, et qui vivra verra.

Une fois qu'elle fut arrivée au niveau du comptoir, et après avoir expressément conseillé au bouseux de service de venir aussi planquer ses miches, elle chopa sa besace d'un geste tout à fait contrôlé qui ne fit pas du tout voler la moitié de ce que le bar contenait par terre dans un bruit de tous les diables et se jeta à terre avec toute la grâce et la souplesse d'un cachalot.

Laissant au mâââââle dominant le soin de faire joujou avec son nouveau fusil, elle plongea la main dans l'ouverture du sac afin d'attraper sa baguette magique, avec comme intention d'avadaquedavrétiser tous ces connards de mafieux mexicains, mais au moment où elle sentit sa main se refermer sur le manche en bois, elle se rendit compte d'un truc clochait, un truc qui n'était vraiment, mais alors là vraiment pas du jeu du tout…la magie était bloquée. Elle ne s'en était pas rendue compte pendant sa course folle, ni pendant la première rafale de leurs assaillants, mais maintenant qu'elle était sur le point de l'utiliser, elle constata avec horreur que ces fils de pute avaient trouvé un moyen de lui refuser l'accès à ses pouvoirs. Ces gros froussards de moldus moustachus devaient trimbaler une de leur saloperie de machine anti-magie achetée au marché noir avec eux. Trop dégoutée par la vie et par le reste, elle ne fit même pas de remarque lorsque Tyler la serra tout contre son cœur de beurre pour la protéger de ses gros bras musclés des méchantes baballes. Autour d'eux, tout volait en éclat : vitres, bouteilles, tables, bibelots ridicules rapportés d'un quelconque séjour à Disneyland, un cahot terrible s'ajoutait à celui qui régnait déjà en maitre dans la pièce miteuse.
Vexée comme un poux de se retrouver privée de pouvoirs et de ne pouvoir frimer en les sortant de la mouise  en un coup de baguette (magique héhé), et profitant que son compagnon ait relâché son étreinte virile pour recharger, elle reprit en main sa pochette et y plongea le bras jusqu'à l'épaule à la recherche de Roberta. Elle méprisait les moldus qui avaient recourt à cette technologie qui n'avait d'autre intérêt que de descendre les sorciers à leur minable niveau de sous évolué, mais elle méprisait encore plus les sorciers qui restaient dans l'impuissance face à cet acte contre nature, comme de pauvre petits bébés à qui on aurait volé un jouet.


"Aaa vous voulez la jouer comme ça bande de crevure d'enfoiré de merde. Moi je voulais la jouer soft hein, mais si vous voulez la jouer hard, on va la jouer hard, bande de ptites couilles molles…"

Refermant ses doigts sur la crosse douce et sensuelle de Roberta, elle se redressa, prit appui sur le bar et tira sans sommation avec son 44 Magnum à travers les fenêtres qui avaient déjà été libéré de leurs vitres. L'expérience lui avait apprit qu'avec ou sans magie, une balle faisait tout autant de dégât d'un sortilège de mort, voir plus parce qu'on pouvait potentiellement attendre des heures à pisser le sang avant d'enfin se décider à claquer. Et comme mourir ne faisait pas du tout partie de son programme, elle avait depuis longtemps choisi de profiter de ce merveilleux avantage que donnait la constitution de ce pays de dégénérés. Et puis ça emmerdait bien ces vicieux de moldus qui s'éclataient à lui retirer son droit le plus fondamental, celui d'utiliser la magie.
Enfin une fois n'était pas coutume, c'était un moldu qu'elle avait à ses côtés, et ce dernier semblait d'ailleurs assez étonné de l'apparition soudaine d'une arme dans les mains d'une sorcière.


"Haha désolé choupinet, le bazooka c'est uniquement pour aller à la messe."

Le visage fermé et la respiration profonde, elle cherchait du regard l'homme à la moustache. Elle le remarqua enfin planqué derrière un vieux sèche-linge défoncé qui se trouvaient à une vingtaine de mètres de l'entrée avec l'un de ses hommes, les deux autres étaient en dehors de son champ de vision. Au moment où Tyler bougea vers la fenêtre, elle vit une tête sortir de derrière cette cachette ridicule, s'agiter et se relever, prêt à tirer sur le pauvre homme qui était à découvert. Sans la moindre hésitation, elle tira, jusqu'à voir le corps tomber au sol. Sans prendre le temps de constater qui elle avait touché ni dans quel état elle l'avait mis, elle suivit super Tyty qui lui indiquait de monter à l'étage par le petit escalier vermoulu qui se trouvait dans un coin de la pièce. Le bois des marches grinçait pendant que les deux compères les grimpaient quatre à quatre, pour arriver finalement dans une petite pièce presque plus miteuse que le bar si on oubliait ce fleuron de la technologie que pouvait représenter le vieux Macintosh 2000. Anahia fit le tour du propriétaire en un coup d'œil, ils étaient dans un cul de sac, tout simplement fait comme des rats. Rien à part deux pauvres velux par lesquels ils pourraient peut être sortir sur le toit, mais enfin, quel intérêt de faire ça si c'était pour se faire tirer comme des lapins quelques secondes plus tard. Le voyant prendre une chaise, la jeune femme cru un instant qu'il allait s'installer tranquillement, commander une pinte et une pizza quatre fromage et attendre la mort avec le sourire, mais ce qu'il fit était encore plus inattendu, puisqu'il la poussa à rentrer dans l'espèce de cagibi attenant à la pièce où ils se trouvaient.

"Mec c'est mort, c'est trop con comme idée…se cacher dans le placard, même dans les films ça marche pas."

Mais les bruits de pas de ces maudits mexicains qu'elle entendit tout d'un coup entrer plus bas dans la bar la décidèrent à faire confiance à cet homme plutôt qu'aux scénarios vaseux des séries B. Elle pu  d'ailleurs constater très vite que l'idée n'était pas totalement foireuse lorsqu'il souleva une petite trappe dissimulée sous un vieux tapis couvert de taches plus que douteuses qui révéla un escalier. Préférant fermer sa grande gueule et plonger dans l'ouverture, elle dégringola les marches presque sur les fesses, suivie de prêt par le coyote de l'apocalypse, au son des balles que leurs assaillants tiraient contre la porte du placard salvateur. Ils débouchèrent sur l'arrière du bâtiment, les yeux ébloui pas le soleil et sans prendre le temps de réfléchir, ni même de se consulter, ils foncèrent tête baissé vers la voiture noire que ces gros lourdaud avaient laissé sans surveillance, pensant revenir rapidement après les avoir descendu comme des perdreaux. Les années de tabagismes n'avaient en rien altéré le sprint de notre cher professeur de divination, et après avoir dépassé un corps étendu au sol près d'un vieux sèche-linge HS, elle arriva près du véhicule, quelques millisecondes avant Tyler, ce qui lui permit de prendre direct la place conducteur.


"Désolé mon pote, fallait courir plus vite, mais si ça te plait pas, tu peux toujours rester avec eux!!"


Tournant la clef que ses imbéciles avaient laissé sur le contact, elle relâcha le frein à main et écrasa l'accélérateur juste au moment où de nouveaux coups de feu leur tombaient dessus. Les autres avaient compris leur magouille et avaient ramené leur gras fissa fissa. Mais c'était trop tard pour eux, le 4x4 Mercedes filait déjà à vive allure vers l'horizon dans un long "Fuck You suckers !!" hurlé par la belle indigène.
Il n'y avait qu'une seule route qui passait devant le bar, et Anahia se souvenait maintenant d'où elle partait et où elle menait. Et si sa mémoire était bonne et son sens de l'orientation pas trop hors service, ils allaient tout droit vers Santa Fe. Ils s'en étaient tirés, et en un seul morceau à première vue. La boulette s'était même transformée en coup de bol puisqu'ils se retrouvaient même en possession d'un moyen de transport, certes volé, mais moyen de transport quand même. Le pied toujours au plancher, elle attrapa un paquet de cigarillo qui trainait sur le tableau de bord, en coinça un entre ses dents et l'alluma avec l'allume-cigare, remerciant mentalement le propriétaire du paquet qui se retrouvait maintenant coincé au milieu du désert sans voiture ni apport en nicotine, ou peut être même mort.


"Regarde dans la boite à gant s'il n'y a pas un flingue ou deux…"

Appuyant au pif sur les boutons de la radio, cette dernière s'alluma en diffusant une vieille chanson française bien ringarde qui parlait de magnolia par centaines. Tirant des lattes de fumée au fort parfum entêtant, elle ne parvenait pas à se calmer. Son cœur battait toujours à milles à l'heure mais elle essayait de ne rien laisser paraitre. Le corps qui était étendu sur le sol devant le bar n'était pas celui de Manuel, ça voulait dire que rien n'était fini. La traque continuait. C'est ce moment là que Tyler choisit pour faire un brin d'humour, ce qui l'arracha à ses pensée.

"Qu'est ce que tu veux, j'adore les moto, j'ai du vouloir voir la tienne de plus près… et tout ce que je peux te dire c'est que ces mecs là m'aiment pas beaucoup, et vu comment tu les as canardé y a pas deux minutes, ils doivent pas te kiffer des masses non plus."

Elle ne pouvait pas lui dire, elle ne devait rien lui dire. Le flash qui lui avait ramené ses souvenirs lui avait aussi rappelé cet instant d'échanges tumultueux qu'ils avaient eu, dans cette petite pièce sombre à l'arrière d'un night club, la nuit précédente, pieds et poings liés. Elle voyaient encore l'un des hommes du chef du Cartel Renosa lui demander où elle avait caché la pierre, et comment il l'avait cogné au visage quand elle l'avait envoyé se faire foutre.

*Oh putain le fils de pute*

Attrapant le rétro d'une main, elle le tourna d'un geste vif vers son visage. Quittant la route des yeux, elle pu constater que ce souvenir n'était que pure réalité. Elle n'avait heureusement pas trop marqué, mais un beau bleu se voyait déjà sur sa tempe gauche.

*j'aurai mieux fait de lui tirer dans les couilles à celui là…*

C'était une autre armoire à glace qui était arrivé avec les seringues. Il leur avait expliqué qu'elles contenaient un tout nouveau sérum de vérité, fait à partir d'un dérivé du GHB, ce qui expliquait les trou de mémoire au réveil. Mais bien sur, ils n'étaient pas censé se réveiller un jour. Le patron en avait marre de cette histoire, et il voulait retrouver son bien rapidement. Il ne supportait pas qu'une sale pute de sorcière et son complice lui manque de respect comme ça. Mais Tyler n'était pas son complice, et malgré sa tête de baroudeur, il n'avait pas tenu une minute face au pouvoir de la solution injectée dans son sang. C'était un flic.

"Bon…j'me souviens où on a mis ta moto…j'te ramène jusqu'à la bas et après on se sépare. T'as rien a voir dans cette histoire, c'est à moi de régler cette merde, seule."

Il l'avait aidé plus qu'il ne devait s'en souvenir dans cette histoire, et elle prierait souvent le Grand Esprit pour que sa vie soit remplie de licornes chiant des paillettes de bonheur et d'amour, mais dès qu'il découvrirait ce qu'elle avait fait, il pourrait passer de la case allié à celle d'obstacle, et elle ne savait que trop ce que ça voulait dire. Heureusement, elle agissait sous sa propre initiative. Si la "Cour"  avait été impliquée, le pauvre homme aurait déjà été retrouver ses ancêtres au paradis des coyotes.
Mais avant d'envisager la suite, elle devait déjà se débarrasser de la merdouille de machine qui la privait toujours de ses pouvoirs et qui devait se trouver dans le véhicule.


"Tu veux pas jeter un coup d'œil à l'arrière s'te plait, doit y avoir une connerie de…"

Ce fut à ce moment là qu'un vrombissement de moteur se fit entendre. Le bruit était de plus en plus fort, et en moins d'une minute, un hélico apparut dans le rétroviseur, confirmant la crainte de la jeune femme.
"Non Non NOOOOON ça ils ont pas le droit !! C'est pas du jeu bordel de merde!!"
Suivant les bons conseils de Tyler qui s'était penché par la fenêtre afin de tirer sur la boite en métal volante façon John McClane dans Die Hard 4, elle essaya tant bien que mal d'éviter les tirs qui leur arrivaient sur la mouille en zigzagant sur la grande route goudronnée, le pied toujours collé au plancher. Après avoir prit un virage particulièrement serré qui eut pour effet de faire légèrement se soulever les roues du côté droit, l'hélico reprit de l'altitude, ce qui leur permit de souffler.


"oh désolée, je m'applique à suivre les clichés du à mon sexe que des connard machistes propagent depuis des siècles".

S'il n'était pas content, il pouvait aussi rentrer à pied le pauvre doudou.
Le répit fut de courte durée et le bruit du fusil s'assaut automatique lancé en mode "rafale" reprit de plus belle. Mais malgré sa conduite plus que sportive, elle savait bien que si le tireur de l'hélico avait voulu les descendre, ça aurait déjà été réglé depuis plusieurs kilomètres. Manuel Renosa les voulait vivant, et ça ne présageait rien de bon pour leurs adorables petites fesses . Ca voulait aussi dire qu'il devait toujours être à la recherche de la Pierre, et qu'il avait besoin d'elle pour découvrir où elle l'avait caché dans Sante Fe. C'est à ce moment là que Tyler se décida à émettre l'idée la plus débile qu'il avait eu depuis le début de la journée.


"Mais t'es complètement malade !!!"

Enfin après tout, elle aussi était complètement malade, et après un léger haussement d'épaule, elle attrapa la ceinture de sécurité qu'elle avait bien évidement totalement occulté de son esprit et l'attacha rapidement.

"Accroche toi bien cabron!!"

Lâchant l'accélérateur, elle écrasa d'un coup la pédale de frein qui s'enfonça comme du beurre. Le résultat fut immédiat et le véhicule se stoppa dans un crissement de pneu à réveiller les morts, laissant dans son sillage de belles traces noires sur la route. Se sentant projetée en avant, comme si tous ses organes avaient la subite envie de sortir de son corps pour aller danser le jerk sur de la musique folle, la jeune femme se félicita d'avoir eu la présence d'esprit de mettre sa ceinture avant de tenter cette cascade. Comme prévu par Tytytounet, leur soudain arrêt au stand surprit le pilote de l'hélico qui les dépassa à vive allure avant de se rendre compte de ce qu'il se passait et de faire demi tour, laissant néanmoins le soin au tireur de balancer une rafale dans le moteur de leur 4x4. Mais le corps à demi sorti de la voiture, le sauveur de ses dames les attendait de pied ferme et tira à travers la vitre du cockpit dès que celui-ci leur fit face, atteignant le pilote en plein dans la trogne. Le corps sans vie s'affaissa légèrement, toujours retenu au siège par les sangles qui l'y maintenait, mais la prise qu'il avait sur le levier de manœuvre se relâcha instantanément, et le Mi-171 se dirigea en piquet vers le sol…et vers eux ! T'avais pas prévu ça dans ton plan de génie hein Tyty ?  

Voulant le tirer de là, Anahia enclencha la marche arrière et appuyant sur l'accélérateur, mais rien ne se produisit, les derniers tirs avaient grillés le moteur et aucunes des commandes ne répondaient. Comprenant que c'était foutu pour leur pomme s'ils ne se bougeaient pas le gras, la jeune femme détacha sa ceinture et se propulsa à l'extérieur du véhicule.


"On s'arrache !!"

Sans jeter le moindre regard en arrière, elle prit ses jambes à son coup et détala comme un lapin le plus loin possible de la Mercedes, espérant que son compagnon avait fait de même. Elle n'avait pas eu le temps d'aller bien loin lorsque l'hélico s'écrasa façon ratatouille sur la voiture et explosa dans une gerbe de feu. Le souffle de l'explosion la projeta en avant et elle s'étala sur le sol, totalement sonnée et assourdi par le bruit de la déflagration.

Après quelques minutes qu'elle passa allongée sur le ventre les mains collées sur les oreilles à insulter la mère de ce pauvre pilote qui aurait pu trouver mieux en crevant que de foncer droit sur eux, elle se roula sur le dos, essayant de retrouver ses esprits. Un horrible bourdonnement résonnait dans sa tête et elle sentait une douleur aigu provenir de sa cheville gauche mais un rapide coup d'œil lui révéla qu'il n'y avait pour le moment plus aucun danger à craindre de leur assaillants, qui devait cuire maintenant à feu vif dans les décombres de l'engin volant. Le barbecue improvisé avait aussi eu pour effet de faire revenir la magie. Se saisissant de sa baguette, Anahia la pointa sur son pied gonflé afin de remettre en place ce qui avait été déplacé. Après un rapide checkup, elle se remit debout et parti à la recherche du coyote, en espérant qu'il s'en était aussi bien sorti qu'elle. Contournant le "petit" feu de joie, elle vit une silhouette allongée par terre. Soudain paniquée par l'idée de la mort probable de son comparse, elle se précipita vers lui et tomba à genoux près de son corps musclé et inanimé. Attrapant son poignet, elle pu constater que son cœur battait encore et après un petit examen dans les règles de l'art, elle remarqua qu'il n'avait en fait rien du tout et qu'il était simplement dans les vapes. Réprimant l'envie de lui en coller une, elle le secouant sans ménagement, et voyant qu'il émergeait lentement, se laissa tomber à ses côtés pour prendre le temps de souffler un peu. Les yeux grands ouverts sur le ciel azur, elle voyait la fumée noire produite par le brasier monter à plusieurs centaines de mètres de haut. Il fallait qu'ils se tirent d'ici et rapido, les autres hommes du Cartel seraient bientôt au courant que leur hélico adoré c'était fait littéralement exploser et il fallait mieux pour leur peau qu'ils soient loin d'ici quand ils arriverait pour constater la mort de deux des leurs, sans parler des menues pertes matérielles.
Se remettant debout, elle tendit une main à Tyler afin de l'aider à se relever.


"Bon je crois qu'il va falloir marcher…"Elle regarda la route qui continuait vers l'horizon "Si je dis pas de bêtises, Santa Fe est dans cette direction, mais on y est pas encore, même si on a gagné du terrain avec toutes ces conneries."

Rangeant sa baguette dans la besace qu'elle avait heureusement passé en bandoulière avant de quitter le bar, elle commença à marcher dans la direction qu'elle avait indiqué. Le soleil cognait dur en cette belle après-midi de juin et pas un seul point d'ombre ne traversait la longue bande de goudron qui s'étirait sous leurs pieds sur des milliers de kilomètres. Au loin quelques collines se dessinaient, mais sinon tout était plat, plat et morne. La terre poussiéreuse faisait voler des nuages qui lui piquaient les yeux et les quelques pauvres arbrisseaux qu'ils croisaient semblaient aussi déprimés par leur triste existence que le pauvre professeur Brown. C'était comme si ce putain de désert n'avait pas de fin. Pour une fois, elle préféra se taire. Il 'y avait d'ailleurs pas grand-chose à dire. Tout ça pour un pauvre bout de cailloux…
Soudain, l'observant du coin de l'œil, elle vit Tyler s'agiter, regarder dans tous les sens, comme s'il voulait s'assurer de quelque chose. Inquiète qu'il ait remarqué la présence de nouveaux ennemis, elle se tourna vers lui.


"Tu as vu quelque chose?"

Mais son inquiétude fut vite remplacé par de l'étonnement…Tyler semblait savoir où ils étaient, et plus étonnant encore, il disait connaitre quelqu'un de confiance qui habitait dans le coin et qui serait susceptible de les aider. Trop surprise qu'on puisse avoir des amis dans un coin aussi paumé, et septique à l'idée de rencontrer un autre éventuel bouseux façon red neck qui pouvait aussi bien les vendre à leurs poursuivants pour quelques malheureux dollars que les aider, elle accepta malgré tout de le suivre. Il leur fallut marcher encore plusieurs kilomètres avant de voir se préciser la forme d'une habitation au loin, dont la silhouette était rendue floue par la distance et la chaleur. Mais plus ils se rapprochaient, plus les inquiétudes de la voyante se précisaient. Ils avançaient vers une église.
Il s'agissait en réalité d'une petite chapelle assez miteuse, dans un style atroce propre aux constructions modernes de cette partie du pays. On pouvait voir un petit préfabriqué collé à un des côtés du bâtiment qui devait servir d'habitation pour la pauvre âme qu'on avait envoyé s'occuper de cet endroit. Ce qu'elle avait prit de loin pour un jardin entouré d'un petit muret était en réalité un cimetière assez mal entretenu. Dès le premier coup d'œil…elle détesta cet endroit.


"T'as vraiment un pote qui vit là… naaaaan me dis pas que c'est le curton…?"

Anahia n'avait jamais eu un très bon rapport avec les membres de l'église, qu'ils soient catholiques, protestants, évangélistes ou tout autre déviance qu'ils avaient trouvé pour complexifier encore plus leur rapport à la foi. Au cours des dix années où elle avait fait le tour du monde, elle avait eu l'occasion de rencontrer plus d'un représentant de cette religion de débiles profond qui avait fait du cadavre d'un homme un Dieu. Cette suffisance, cette impression qu'ils donnaient de détenir la vérité suprême et d'avoir droit sur toutes choses. Elle les méprisait.

Enfin arrivés devant le petit portail rouillé de la propriété, l'enseignante s'arrêta quelques instants pour observer la construction et les tombes qui l'entouraient. Pas besoin d'être un grand sorcier ni un grand voyant pour sentir que l'endroit était totalement hanté. Elle pouvait percevoir les êtres immondes grouiller sous la terre maudite qui entourait le lieu saint et discernait malgré la lumière écrasante du jour les ombres maléfiques qui dansaient autour des sépultures. Mais c'était de la chapelle elle-même que se dégageait la plus grande force magnétique. Rien que de poser les yeux sur la porte d'entrée, elle sentait son cœur se serrer , sa respiration se couper et une envie de vomir envahir ses entrailles. Elle entendait des murmures dans son esprit, des paroles étranges prononcées dans une langue qu'elle n'avait pas entendu depuis des années. Elle voulait fuir le plus loin possible et le devait. Cet endroit était dangereux pour elle, elle en avait la certitude, et pas uniquement à cause des monstres qu'elle abritait.
Elle vit Tyler pousser le portail comme si de rien n'était et entrer dans l'espace entouré par le petit mur d'enceinte, sans faire vraiment attention à elle.


"Hahaha… C'est mort je fous pas les pieds là dedans." Murmura-t-elle un peu pour elle-même.

Mais comme elle avait vraiment trop la flemme d'expliquer au moldu pourquoi c'était une très mauvaise idée de foutre les pieds dans un lieu pareil et que s'il avait un ami qui vivait là fallait mieux pour lui , tout prêtre qu'il fut, qu'il déménage dans la minute, elle se décida à entrer. Sortant sa baguette pour plus de sureté, elle prit une profonde respiration et vida son esprit, chassant toute appréhension de son cœur. En quelques pas, elle le rejoignit et ils entrèrent ensemble dans la petite chapelle. Refermant la porte en bois derrière eux, elle pu observer que l'intérieur de la construction n'avait rien à envier à l'extérieur. C'était moche.
Laissant à Tyler le soin de chercher son ami, elle parcouru la chapelle qui était constituée d'une seule pièce rectangulaire. Sur l'un des murs, elle vit soudain une fresque d'une grande beauté qui devait encore être en travaux car on pouvait voir à terre des pots de peintures et des bâches qu'on avait disposé au sol pour le protéger. Curieux de trouver quelque chose d'aussi raffiné dans un lieu aussi décrépi…peut être que ce prêtre avait du gout finalement. Le fait de se trouver dans un endroit sacré lui ramena en mémoire des souvenirs anciens, des images d'une autre époque. C'était il y a dix ans, mais elle se souvenait encore de chacun de ses traits, de ses mains, de ce petit sourire niais qu'il avait dès qu'il la regardait.
En laissant son regard se poser sur le visage du Christ que l'artiste avait représenté sur le mur, Anahia s'étonna de lui trouver beaucoup de ressemblance avec le souvenir qui occupait ses pensées. Une vague de nostalgie la frappa. Dix ans qu'ils ne s'étaient pas vu…et c'était mieux comme ça. Maintenant le dôme les séparait pour toujours, et elle n'avait plus à craindre qu'un coup de couteau lui tranche la gorge pendant son sommeil. Il était loin et cette certitude l'apaisait.
Quittant là ses souvenirs et la contemplation passive de la fresque, elle chercha Tyler qu'elle trouva rapidement tant le lieu était minuscule. Il se trouvait dans la petite pièce attenante qui devait servir de lieu de vie à l'ami-prêtre qui de toute évidence n'était pas là. Ils ne pouvaient pas l'attendre ici, c'était trop à découvert, et les autres auraient vite fait de retrouver leurs traces.


"Il faut qu'on se tire d'ici au plus vite mec, ça craint trop."

Ils devaient retourner à Santa Fe, mais elle savait que même une fois en ville, ils ne seraient pas sortit d'affaire. Le Cartel Renosa était l'un des plus importants de la région et la ville grouillait d'hommes de main de cet enfoiré de Manuel qui avait du faire passer leur description à chacun des siens. Il savait où ils se dirigeaient et dès qu'ils poseraient le pied en ville, ils pouvaient être sur de voir des dizaines de mafiosos leur tomber dessus. Il faudrait entrer dans la ville incognito, trouver un déguisement…
Ses yeux tombèrent alors sur l'armoire qui constituait un des seuls mobiliers de la pièce.


*Bingo*

Ouvrant les portes à la volée, elle trouva rapidement ce qu'elle cherchait et balança à Tyler une horrible petite chemise sans manches et un pantalon qui avait l'avantage de ne pas être totalement troué. Après avoir jeté un sort aux vêtements pour qu'ils prennent la taille de l'agent des force de l'ordre, elle déposa une veste sur le lit ainsi qu'un col blanc.

"Enfile ça en vitesse…et pas la peine de tirer cette tronche !! Ces connards de mexicains sont plus catho que le pape, ils se méfieront pas d'un cur'ton et d'une bonne sœur…"

La dessus, elle saisit son sac et en sortit une longue robe noire de nonne qu'elle enfila par la tête. S'approchant du petit miroir qui se trouvait au dessus du lavabo dans la salle d'eau, elle ajusta la guimpe blanche et le scapulaire noir. Quand elle fut satisfaite du résultat, elle retourna dans la petit pièce à vivre et vit Tyler aux prises avec le col.

"Laisse je m'en occupe" dit-elle en s'approchant et en plaçant le col dans l'encolure de la chemise qui avait été conçut pour l'y accueillir. Ce geste lui était familier, elle l'avait souvent répété dans le passé.
Se reculant pour voir son chef d'œuvre, elle ne pu s'empêcher de ricaner devant ce pauvre flic qu'elle avait habillé en prêtre. En espérant que son pote lui pardonnerait…





   
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Dernière édition par Anahia Tal'ahjon le 10.11.16 20:15, édité 1 fois
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Tyler Lennox
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MessageSujet: Re: 99 problems [Ft. Anahia]   99 problems [Ft. Anahia] Empty22.10.16 23:40


 

Une tuile ne vient jamais seule



 La voiture avait à peine démarré en trombe que déjà elle lui bourrait le mou avec ses réflexions, mais s'il y avait bien quelque chose qu'il avait en horreur c'était d'entendre une bonne femme qu'il ne connaissait pas mais qu'il savait sans l'ombre d'un doute qu'elle l'avait foutu dans la merde, lui donner des ordres. Alors qu'elle lui faisait judicieusement remarquer qu'il devrait jeter un oeil dans la boite à gants, Tyler la gratifia d'un regard assassin mais obtempéra néanmoins. Il avait beau détester profondément la seule idée de lui obéir, il était stupide de refuser de le faire pour la simple et bonne raison qu'elle le lui avait demandé. Ouvrant la boite à gants, il fouilla allégrement à l'intérieur bazardant sans le moindre égard ce qui ne l'intéressait pas à ses pieds. Il ne trouva pas la moindre arme ce qui lui fit lâcher un juron, cela n'aurait pourtant pas été du luxe d'en dégotter une, par contre il tomba sur 3 passeports avec un l'intérieur la même trombine mais accompagné de noms, d'adresse, et de dates de naissance différentes. Des faux papiers, c'était sur ça qu'ils étaient tombés, sur un trafic de faux papiers ? Comment et pourquoi était-elle mêlée à tout ça ? Avait-elle essayé de doubler ses partenaires ? Ça ressemblait au personnage. Il glissa les faux passeports dans la poche de sa veste puis il ouvrit le paquet de clope sur lequel il était tombé et s'alluma une cigarette tout en portant un regard réprobateur sur la radio

- C'est naze ton truc, lui fit-il remarquer en changeant la station, alors qu'elle se foutait ouvertement de sa gueule en évoquant leur rencontre.

La station se mit d'abord à grésiller puis un humoriste sorti une blague qui ne faisait rire que lui et les imbéciles qui se trouvaient sur la bande enregistrée. Tyler grimaça en fronçant du nez et changea à nouveau de station pour tomber sur du commentaire sportif qu'il fit disparaître aussitôt. La voix criardes du commentateur lui avait percé les oreilles en deux secondes à peine

- Pourquoi se croient-ils obligé de gueuler comme des veaux ?!
Pesta-t-il pour lui même. Comme si c'était un exploit de foutre un but. Y a vraiment des gens qui sont payés à rien foutre.

Il l'écoutait sans en avoir l'air, tenter de noyer le poisson en essayant de reporter son intention sur lui-même et le rôle qu'il jouait dans ce foutoir. La station suivante retransmettait ce qui lui paraissait être des chants indiens, il leva les yeux en direction de la conductrice qui semblait intéressé, mais elle pouvait bien kiffer ce truc, il s'en foutait complétement, lui ça ne lui plaisait pas. Il changea à nouveau de station et l'air qu'il passait le troubla plus qu'il n'aurait du, cela faisait bien longtemps qu'il ne l'avait plus entendu et pourtant dieu sait qu'à une époque il n'en pouvait plus de cette chanson... C'était la préféré de Tallin, elle adorait l'écouter en répétition quand ils étaient gosses, il l'avait presque oubliée. Réécouter cette chanson c'était un peu comme faire un voyage dans le temps, qui le ramenait des années en arrières. Il n'avait pas la vie facile à l'époque, et s'il était vrai que plus d'une fois il avait espéré mourir, tout n'était pas pour autant à jeter, il y avait des choses qu'il ne changerait pour rien au monde comme tous les souvenirs qu'il partageait avec Elias ou Tallin qui avait complétement disparu de la circulation....
Non décidément, il détestait ces relents de nostalgie, changea-t-il à nouveau de station tout en se jurant que cette fois, si la prochaine station était tout aussi inintéressante il couperait définitivement la radio. Comme si la menace avait été formulé à voix haute, la musique qui s'en échappait provenait d'un groupe de métal qu'il ne connaissait pas mais qui était loin de lui déplaire

- Eh ben c'est pas trop tôt !
Fit-il satisfait en battant légèrement la mesure de sa mains droite sur sa cuisse avant de se tourner vers elle. A nous deux maintenant. Tu crois vraiment que je vais me contenter d'ça ? T'as grugé ces types, ils veulent savoir quelque chose sinon ils ne nous auraient pas drogué ? C'est quoi l'embrouille ?  Ça a que'que chose à voir avec ça ? Lui demanda-t-il en balançant les faux papiers sur ses cuisses alors qu'elle avait fini son cirque avec le rétro

Il porta la main à son front tout en fermant les yeux. Un nouveau souvenir venait de lui revenir, cette fille était poursuivit et pour leur échapper elle s'était littéralement jeté sous ses roues. ils avaient trouvé refuge dans une boite, en général c'était la bande planque, plus il y avait de monde autour d'eaux et moins ils couraient de risque, sauf que ça ne s'était pas du tout passé comme ça.... ses souvenirs étaient encore flous et décousus mais du sous-sol où on les retenait prisonniers on pouvait encore entendre de la musique hurler en fond sonore, ce qui signifiait que cela avait mal tourné là-bas. Comment ? Pourquoi ? Il avait beau essayé de se rappeler, c'était toujours le trou noire, toutefois il parvenait à se souvenir que ces types avaient commencé à frapper Ana, la même question revenait sans cesse « Où elle est ? » Où était quoi ? C'était bien là toute la question mais hormis des insultes bien fleuris, ils n'étaient pas parvenus à tirer quoique ce soit d'elle. Un type avait alors fait son entrée avec des seringues contenant un simili de sérum de vérité. C'était sur lui qu'ils avaient commencé. Il avait essayé de résisté, cherché à se libérer, mais attaché comme il l'était il n'avait rien pu faire pour s'y soustraire, l'effet avait été fulgurant. Il ne parvenait pas à entendre les questions qu'on lui avait posé mais il se rappelait de cette sensation de nausée qui l'avait presque aussitôt envahit, de ces voix qui parvenait jusqu'à ses oreilles de manière déformés, de sa tête qui  devenue trop lourde qui tombait en avant, de ces mains qui avaient fini par lui retirer son bâillon et de cet interrogatoire qui avait commencé...

- Qu'est-ce que j'ai dit ?


Bon sang, il avait besoin de savoir, besoin de se rappeler... Qu'est-ce qu'il avait dit ? Avait-il grillé sa couverture ? Avait-il parlé de sa mission ? Ce qu'ils savaient dépendait uniquement des questions qu'ils lui avaient posé, avec un peu de chance, il ne s'était peut-être pas trahit, mais rien ne le garantissait. L'idée de foutre en l'air sa couverture et de griller par la même sa seule chance de protéger Imane, tout en risquant la vie de son frère, le rendait malade. Qu'est-ce qu'il avait dit ? Tout dépendait de ce qu'ils recherchaient et de ce qu'ils voulaient savoir ce que ne semblait pas décidé de lui confier celle qui l'avait entrainé dans cette galère. Plutôt pressée de se débarrasser de lui, Ana ne lui apporta aucune réponse, se contentant simplement de l'informer qu'elle allait le reconduire jusqu'à sa moto et que leurs chemins se sépareraient définitivement

- Non mais tu crois quoi ?! Je suis mêlé à tes histoires jusqu'au cou à présent ! Même si c'est pas l'envie qui m'en manque de te laisser dans ta merde, là c'est plus possible ! On est dans la même galère...

Il allait exiger qu'elle lui révèle ce que voulait exactement ces types, lorsque le bruit d'un moteur aérien le réduisit au silence. Se retournant sur son siège, en se penchant au dehors, il rentra presque aussitôt sa tête à l'intérieur du véhicule pour éviter les balles du tireur qui se trouvait à bord de l'hélicoptère.
Putain un hélicoptère ! Ils avaient un hélicoptère non de Dieu !
Armant sa carabine, il se pencha à nouveau par la fenêtre à la différence près que cette fois ce n'était pas en tant que simple observateur mais en tant que défenseur. Il tenta de viser le MI-171 qui les poursuivait. Du moins, dire qu'il essayait serait plus exacte, car sa partenaire jour semblait décidé à lui compliquer la vie. Elle était constamment entrain de zigzaguer comme une folle furieuse, ce qui avait certes l'avantage de leur éviter de se prendre des balles mais dans le même temps, cela le rendait tout aussi incapable de les viser à son tour. Sans oublier que la belle conduisait dangereusement, prenant parfois des virages si serrés qu'il retombait lui-même à l'intérieur de la voiture en se cognant douloureusement la tête ce qui le fit sortir de ses gongs.

- Tu es l'incarnation vivante de tous ces fameux clichés propagés par ces "connards de machistes" alors arrête d'la ramener et fais c'que j'te dis !

A toujours tout discuter, trouver à redire et l'ouvrir constamment, elle n'était pas sans lui rappeler, en version féminine, le curé. A croire que tous les habitants de Santa Fe étaient aussi insupportables les uns que les autres. Les tirs de l'homme qui les visait, étaient précis et contrairement à lui, il avait l'avantage de bénéficier d'un chauffeur expérimenté qui savait ce qu'il faisait et ne le secouait pas dans tous les sens toutes les deux secondes, et pourtant malgré ces avantages évident, il ne les avait toujours pas touchait. Il avait pourtant eut plus d'une occasion de les envoyer dans le décors pour rejoindre leurs ancêtres, cependant il n'en n'avait rien fait. Cela signifiait que ces ordres étaient strictes et qu'on les voulait vivants, et ça c'était guère plus rassurant que de savoir qu'on voulait votre peau. Il fallait qu'ils se débarrassent à tout prix de cet hélicoptère de malheur.


Si son plan ne lui avait guère donnait envie d'être appliqué, Anahia malgré son exclamation de surprise, obtempéra si tôt qu'elle eut attaché sa ceinture de sécurité. La secousse fut plutôt violente et Tyler qui avait voulu ne pas être entravé pour pouvoir immédiatement répliquer cru, l'espace d'un instant qu'il allait amèrement le regretter et embrasser le pare-brise. Comme il était à prévoir, le pilote de l'hélicoptère fut pris au dépourvue par cette manoeuvre et passa au-dessus d'eux avant de les dépasser. Loin d'être un amateur le pilote chevronné réagit très rapidement et fit aussitôt demi-tour pour revenir droit sur eux, Tyler savait qu'il n'avait pas le droit à l'erreur. Faisant preuve d’un sang-froid à toute épreuve qui en aurait effrayé plus d'un, il visa la tête du pilote et tira. Le tir fut précis et efficace. Le corps du pilote s'affaissa lentement vers l'avant, seul le fait qu'il soit attaché à son siège par des sangles l'empêchait de s'écrouler véritablement. De là où ils se trouvaient, ils pouvaient voir le tireur paniquer et tenter désespérément de manoeuvrer le manche pour faire remonter l'hélicoptère mais en vain. La terreur pouvait se lire sur les traits de son visage qu'il réalisait qu'il ne pourrait rien faire pour éviter l'inévitable, l'hélicoptère perdait de l'altitude et allait inévitablement se crasher sur le sol et... sur eux ?! Cette fois l'impassibilité de Tyler fondit comme neige au soleil lorsqu'il réalisa que l'hélicoptère fonçait dangereusement sur eux. Ana tenta bien de lui échapper en tentant une marche arrière mais la voiture patinait et refusait de bouger.
Sans se consulter, mais d'un même geste, ils ouvrirent chacun d'emblée la portière de la voiture pour sauter du véhicule. L'impacte des deux véhicules provoqua une explosion si violente qu'il sentit son souffle brulant le propulser sur plusieurs mètres avant que sa tête ne heurte douloureusement le sol et qu'il ne perde totalement connaissance.


Ce fut d'abord l'écho d'une voix lointaine, puis la sensation d'être secoué sans le moindre ménagement, qui le contraignit à ouvrir les yeux. Face aux rayons éblouissant du soleil ses  paupières battirent des yeux tandis qu'un gémissement s'échappa de ses lèvres. Il avait le corps endoloris et la désagréable sensation d'être passé sous une bétonneuse. Le feu de joie qui brûlait à sa gauche lui indiquèrent qu'il s'en était mieux sorti que leurs poursuivants. Tournant péniblement sa tête en direction de sa partenaire qui s'était allongée à ses côtés, comme lui, dos au sol à observer le ciel bleu qu'il s'étendait au-dessus d'eux à perte de vue. Un ciel bleu troublé par une fumée noir qui montait vers le ciel avant de disparaitre.

- Ça va ? S'enquit-il

Tout comme lui, elle s'en était sortie et paraissait entière ! Tyler avait conscience qu'il ne fallait pas qu'ils trainent, qu'il fallait qu'ils se lèvent à tout prix parce que leurs poursuivants n'allait pas tarder à arriver et qu'il serait stupide de les attendre bien sagement ici le temps de faire un petit somme pour récupérer. Ayant visiblement eut la même réflexion que lui, Ana se leva, et lui tendit directement la main. Tyler la regardant avec surprise avant de s'en emparer et de se lever grâce à son aide toute en grimaçant douloureusement. Il était encore un peu sonné, mais ce n'était rien d'insupportable. Il scruta à son tour l'horizon d'un oeil avertit tout en se massant la nuque avant d'approuver d'un signe de tête.

- Ouais c'est ça, se contenta-t-il de répondre alors qu'elle empruntait déjà le chemin qu'elle venait d'indiquer, mais on va pas passer par là, on va prendre le sud. Tes types vont pas tarder à rappliquer et avec toute cette fumée, ils n'auront aucun mal à nous localiser, pas difficile à partir de là de deviner où on va se rendre. Sachant qu'ils sont motorisés et pas nous, ils auront vite fait de nous rattraper. Si on passe par là, on brouillera les pistes. Ce sera plus long, on va couper en plein désert et on croisera surement aucun véhicules mais c'est plus sur, et puis on pourra toujours compter sur les bouteilles d'eau que tu as glissé dans ton sac tout à l'heure

Tyler se dirigea vers le brasier, ramassa la carabine qu'il avait lâché dans sa chute, puis avança droit dans la direction qu'il venait d'indiquer sans prendre la peine de s'assurer qu'elle le suivait. Ils marchèrent ainsi en silence sur des kilomètres. Tyler n'avait toujours pas obtenu la moindre réponse à ses questions mais ce n'était pas le moment d'engager une nouvelle joute verbales avec elle, vu les conditions dans lesquelles ils se trouvaient, il était préférable qu'ils économisent leurs forces. Le soleil tapait sans la moindre pitié et la poussière que leurs pas soulevait leur collait à la peau. Tout était silencieux et mort, ils ne croisèrent qu'un scorpion et un monstre de Gila, mais ce fut tout. Cette chaleur, ce désert le ramenèrent presque deux années en arrière, alors qu'il était au Mexique avec les mercenaires. Cela faisait 3 jours qu'ils avançaient sous une chaleur écrasante sans croiser le moindre signe de vie. Les maigres vivres qu'ils possédaient avaient très vite disparu. Il n'y avait rien à chasser, pas même le plus petit verre de terre à se mettre sous la dent, mais le pire ce n'était pas d'être affamé c'était le manque d'eau. Autour d'eux, tout était sec, sans le moindre signe d'humidité ou de trace d'un cours d'eau rien, il n'y avait absolument rien et leurs bouteilles restaient désespérément vide. Ils étaient tous à bout de forces, même lui avait atteint ses limites. Ce paysage qui défilait actuellement sous ses yeux était similaire à celui qu'il avait traversé en compagnie de Murdoch, Cochrane, Rivers, la Flûte, Beth et les autres....

Ses pas s'arrêtèrent et Tyler se mit à observer ce paysage désertique qui s'étendait devant lui avec une attention nouvelle. Tous les paysages désertiques se ressemblaient c'était un fait, mais celui-ci lui était familier et ce n'était pas la chaleur qui lui jouait des tours comme il l'avait tout d'abord crû, il était déjà passé par ici. Il prêta à peine attention à Ana qui était revenue sur ses pas pour lui demander avec une pointe d'inquiétude dans le son de sa voix s'il avait vu quelque chose. Il ne lui répondit pas immédiatement, préférant s'assurer qu'il ne disait pas de bêtises mais après quelques minutes qui lui permirent de se repérer avec certitude, il approuva d'un signe de tête en lui adressant un semblant de sourire

- Ouais ! Si on continue par là, dit-il en pointant son doigt vers l'horizon, sur une dizaine de kilomètres je connais quelqu'un qui pourra nous aider

Reprenant la marche, il allongea le pas, presser de se rendre le plus rapidement possible vers leur destination qui se trouvait dans ce point invisible qu'il avait désigné à l'horizon. A croire qu'à chaque fois qu'il se retrouvait en difficulté, ce lieu dans lequel il s'était pourtant juré de ne plus jamais remettre les pieds, était devenu son étoile du Nord bien malgré lui. En tout cas, il n'aurait jamais imaginé que la perspective de s'y rendre à nouveau serait accompagné par un tel soulagement. Bien sur, il ne doutait pas que leur hôte se montrerait très vite agaçant et que la joie qu'il éprouvait en cet instant laisserait bien vite place à l'exaspération mais pour l'heure il était leur seule chance de survit.

Enfin le paysage familier de cette église qui partait en décrépitude avec son petit terrain se révéla à eux. Tout était calme, pour ne pas dire abandonné, en même temps vu l'activité qu'il y avait dans le coin y avait rien de surprenant. Son regard se dirigea vers le cimetière qui lui avait fait revivre ses pires cauchemars et un frisson imperceptible lui parcouru l'échine du dos. S'arrachant à sa contemplation, il accéléra son pas tout en lâchant son « Mmmh » habituel alors qu'elle lui demandait si son ami en question était le curé du coin. Armand était-il un ami ? Il n'irait peut-être pas jusque là, mais il avait cependant suffisamment d'estime pour le curé pour lui avoir confié des choses personnelles ou savoir sans la moindre hésitation qu'ils trouveraient refuge chez lui et en cas de besoin, protection également.
Ils avaient marché à un rythme soutenu et si Ana parvenait à suivre sa cadence sans fléchir, il la senti beaucoup plus réfractaire à l'idée de trouver refuge dans ce genre d'endroit. Sa répulsion ne le dérangea pas de prime à bord, puisque lui-même trouvait toutes ces bondieuseries ridicules mais ils n'étaient pas ici pour faire leurs prières ou demander de l'aide à un Dieu imaginaire, s'ils étaient là c'était uniquement pour trouver un abri, se cacher de leurs poursuivants et demander de l'aide, à commencer par ce sorcier qui dissimulait bien son jeu derrière une apparence inoffensive. La sentant s'arrêter, il se retourna légèrement et constata qu'elle avait posé son regard sur le cimetière abandonné

- Evite c'te coin,
lui conseilla-t-il en lui désignant les pierres tombales

Il savait de quoi il parlait et ne souhaitait à personne de connaître une expérience similaire à la sienne. Cette mise en garde donné, il poussa le portail rouillée qui entourait le domaine, et qui se mit à grincer si bruyamment que cela aurait réveiller les morts. Pour la discrétion s'était raté mais ça tombait bien ce n'était pas dans ses intentions, il s'attendait à voir le curé déboulé mais chose étonnante il n'avait pas encore franchit la porte avec son air ahurit. Alors qu'il avançait dans l'allée de terre, les récriminations d'Ana qui, pour Dieu sait quelle raison refusait de pénétrer dans la propriété, l'exaspéra. N'ayant aucunement l'intention de supporter ses gamineries une seconde de plus, il s'apprêta à revenir vers elle pour lui attraper le bras et la tirer sans ménagement à l'intérieur de l'église, mais comme si elle avait deviné ses intention, il la vie sortir sa baguette de sa bourse. Tyler eut d'abord un mouvement de recul, en se demandant si elle comptait s'en servir contre lui afin qu'il ne l'oblige pas à entrer dans ce lieux qui de toute évidence la révulsait, mais il comprit vite qu'il n'en n'était rien et que si elle l'avait prise pour la serrer dans le creux de sa main, s'était uniquement pour se donner un semblant de courage avant de lui emboiter le pas. Elle semblait craindre d'être foudroyé sur place, ce qui, quand il repensait à ce qui s'était passé dans les ruelles de Santa Fe, n'était peut-être pas si incongru que cela comme pensée, même s'il n'était pas certain que sa baguette lui soit d'une grande utilité si cela devait arriver…

- Méfies-toi plutôt des serpillières, la mit-il en garde tout en refermant derrière lui la lourde porte en bois

Ne lui prêtant guère plus d'attention, Tyler pénétra dans l'allée tout en appelant le curé de sa voix rocailleuse qui se mit à résonner dans toute la petite chapelle, troublant par la-même la quiètude des lieux

- Hey ! Vous êtes où !


En tant normal, il y a longtemps qu'il aurait du voir le curé débouler en s'insurgeant de son manque de tenu mais il n'était toujours pas là ce qui ne pouvait signifier qu'une seule chose : il s'était absenté. Et merde, c'était bien le moment ! Il espérait qu'il ne soit pas parti faire une nouvelle connerie au sujet de cette goutte du diable... Traversant le lieu de prière, il se rendit directement dans les appartements du curé. Rien n'avait changé depuis la dernière fois où il était venu ici si ce n'était la présence des deux damnés qui ne lui manquait et cette chaise étrange à laquelle il l'avait attaché. Seul dans les appartements du prêtre, Tyler commença à fouiller la petite pièce à la recherche d'une arme, n'oubliant pas de regarder dans le lieu improbable qu'était le four, là où il avait dissimuler ses armes la dernière fois, et puis qui sait, peut-être trouverait-il ces fameuses informations dont il lui avait parlé et qu'il avait collecté concernant cette nouvelle drogue. Il savait qu'il avait dit qu'il ne voulait pas s'en mêler et c'était toujours le cas, mais il espérait sincèrement ne rien trouver car cela signifierait que le curé aurait suivit son conseil, dans le cas contraire...  il fouilla les placards, souleva le matelas, feuilleta les petits carnet contenant d'étranges gribouillis qui ne l'intéressait nullement, mais à sa plus grande satisfaction, ne trouva absolument rien. Se laissant tomber sur le lit, son regard parcouru la pièce d'un air satisfait avant d'être attiré par la table de nuit. Il ouvrit le tiroir, en sorti la bible qui s'y trouvait, la feuilleta avant que son regard ne soit attiré par un épais dossier. S'en emparant, il le feuilleta et le parcouru en vitesse avant de s'arrêter sur l'état civil de Thomas Pea... Quand il lui en avait parlé, Tyler avait refusé de le croire, il était prêt à parier qu'il s'agissait d'un homonyme mais à présent il n'y avait plus aucun doute quand à son identité, il s'agissait bien du même Thomas Pea qu'il avait connu par le passé. Le premier de la classe était devenu un junkie ? Comment diable en était-il arrivé là ?! Les pas précipités d'Ana qui revenait vers lui l'incitèrent à refermer le dossier pour le jeter dans le tiroir avant de balancer la bible par dessus et de refermer la table de nuit dans un coup sec au moment au le professeur de "Yoga" fit son entrée

- On dirait que t'as vu le diable en personne,... en même temps j'pourrais pas dire que je sois surpris,
marmonna-t-il pour lui-même. Ce qui craint c'est plutôt de se retrouver à errer dehors, maintenant dis-moi pour quelle raison tu as les hommes de Renosa au cul.

A la tête qu'elle faisait, il était évident qu'elle paraissait surprise qu'il comprenne qui était à leurs fesses pourtant, il n'y avait pas de quoi, il avait reconnu la photo de Miguel Salvatores qui ornait les faux passeports qu'il avait trouvé dans la boite à gants de la voiture. Un homme dangereux soupçonné de plusieurs meurtres dont celui d'un Marshall mais jamais inculpé faute de preuves. Cet homme n'était autre que le bras droit de Manuel Renosa. De là à dire qu'Ana était impliqué dans une embrouille de merde y avait pas photo

- Hey ! Tu m'écoutes ?! Gueula-t-il en se levant d'un bond alors qu'elle l'ignorait complétement préférant pour Dieu sait quelle raison ouvrir l'armoire du prêtre pour en sortir des habits de curé qu'elle lui balança dans les bras.

Sous la surprise, il les rattrapa avant de s'en débarrasser bien vite à son tour en les jetant sur le lit, comme si le tissu venait de lui bruler les bras, tout en lui jetant un regard ampli d'incompréhension. C'était quoi se plan foireux ? Il l'ignorait mais quoique ce fut, il sentait qu'il n'allait pas du tout aimer. Ses yeux s'exorbitèrent davantage en constatant que les vêtements du curé qu'elle avait préalablement sélectionné, venaient de prendre soudainement deux tailles supplémentaires. Comprenant ses question silencieuses, elle l'enjoignit à enfiler ces frusques après avoir déposé une veste et un col blanc sur le lit.

- Tu t'fous de moi ?


Il aurait aimé la voir partir dans un immense éclat de rire, mais de toute évidence cela n'arriverait jamais, car elle était on ne peux plus sérieux. S'imaginait-elle sérieusement qu'il allait lui obéir bien sagement ? Parce que si c'était le cas, elle se fourrait le doigt bien profond.

- C'est ridicule ! Ils sont p'tetre croyant mais ils sont pas stupides, j'ai pas la gueule d'un cul béni, c'est pas crédible ton truc !

Comme si revêtir ces vêtements ridicules allait lui donner suffisamment de crédibilité pour faire croire qu'il avait un balai dans le cul ! Personne n'allait croire une seule seconde qu'il était curé en plus il n'en voyait absolument pas l'intérêt de se grimer de la sorte si ce n'était pour se foutre de sa gueule. Pourtant Ana parvint à se montrer persuasive en lui rappelant à qui ils avaient à faire. Renosa détenait la pègre du Nouveau-Mexique, il avait des espions absolument partout, rien ne lui échappait, et c'est pourquoi ils avaient été si aisément capturé dans ce foutu bar. S'ils avaient le malheur de franchir les portes de la ville tel qu'ils étaient habillé actuellement, ils seraient immédiatement repéré et l'histoire risquait fort de se répéter. L'idée lui déplaisait fortement, il la trouvait complétement grotesque mais il devait admettre que même si ça le révulsait, faute de mieux, il n'avait pas trop le choix. Alors qu'il retirait sa veste en cuir en maugréant et en jurant de plus belle, il s'arrêta net en constatant avec stupeur qu'elle se changeait dans la même pièce et la vit passer sa robe de nonne par-dessus ses fringues.

- Si tu veux que j'me change tu restes pas là !


Elle pouvait bien se moquer de lui, il s'en foutait royalement, du moment qu'elle déguerpissait. On pouvait prendre cela pour de la pudibonderie il n'en n'avait rien à foutre. Tyler détestait se mettre à nu, surtout devant des personnes qu'il ne connaissait pas, d'une part parce qu'il était très introverti malgré les apparence et d'autre part parce qu'il détestait le regard que les gens pouvaient porter sur les marques qui striaient impitoyablement son dos. Quand il fut assuré qu'elle s'était enfermée dans la salle de bain et qu'elle ne risquait pas de le regarder, il se dépêcha de retirer sa chemise qu'il balança sur le lit pour enfiler les vêtements d'Armand tout en maudissant cette putain de journée. Jamais il ne s'était senti plus ridicule qu'en cet instant !
Habillé en quatrième vitesse, il ne lui restait plus que ce stupide col blanc ridicule à mettre et il pourrait mourir de honte ! Alors qu'il se penchait pour le recueillir entre ses doigts, son regard se posa sur ses vêtements. Il allait devoir les laisser là... Il espérait qu'Armand ne les jetterait pas, non pas qu'il y tenait spécialement mais cette veste c'était différent. Il farfouilla dans la poche intérieur de cette dernière et en retira la seule photo qui lui restait de sa femme et lui. Il regarda durant un instant ce cliche figé éternellement dans le temps. Sur cette photo, on le voyait se tenir derrière elle, il avait passé ses bras devant elle pour l'enlacer, quand à Beth, elle le tenait en riant. Glissant cette photo très personnel dans la poche de la veste qu'il portait désormais, il tenta d'attacher ce putain de col blanc à la noix qui lui rappela amèrement dans quelle situation désastreuse il se trouvait. Il pensait que glisser ce machin dans le col serait beaucoup plus simple que faire un noeud de cravate ou pire un noeud papillon mais il se gourait. Alors qu'il allait perdre patience l'auteur de cette farce ridicule sortie de la salle de bain et fondit sur lui pour s'occuper de la dernière touche. Lui jetant un regard méfiant il constata avec surprise que la belle fit ça en moins de temps qu'il ne fallait pour le dire.

- T'as un frère ou père qu'est prêtre ou un truc dans le genre ?
Lui demanda-t-il intrigué alors qu'elle se reculait pour jeter un oeil critique sur son oeuvre. En voyant poindre sur ses lèvres un léger tressaillement prémices à un ricanement, il la menaça directement en la pointant du doigt. Pas un seul mot ! Allons-y, on pique sa caisse et on dégage.

Plus vite ils sortiraient de cette galère, plus vite il pourrait retirer ces maudites frusques et mieux ce serait. Il emballa sa carabine dans une nappe, puis ensemble, ils quittèrent les appartements d'Armand. Alors qu'ils apprêtaient à traverser le couloir, ils furent hélé par une dame d'un certain age qui se se plaça devant eux, le visage souriant en regardant Ana avant de lâcher un hoquet de stupeur et d'adopter une attitude presque craintive en croisant ses yeux

- Le père Armand n'est pas là ?


Tyler n'avait absolument pas prévu qu'on lui pose ce genre de question, à vrai dire, il ne s'était absolument pas attendu à tomber sur l'un de ses rares paroissiens. Après avoir jeté un bref regard à sa complice, il essaya de prendre sur lui pour répondre de manière plus au moins aimable

- Malade

La vieille lui jeta un regard suspicieux avant de se mettre à le détailler de la tête aux pieds. Il savait bien que c'était une foutue idée ! Et comme si ça ne suffisait pas, elle avait d'autres questions en réserve, aussi voulut-elle savoir s'il comptait le remplacer longtemps, d'où il venait et comme il s'appelait. A ses questions, Tyler catalogua rapidement cette femme comme étant la commère du village. Il voulu prendre congé lorsqu'il réalisa un peu tardivement qu'Ana venait de lui fausser compagnie. Bon dieu mais à quoi jouait-elle ?!!! Alors qu'il s'apprêtait à partir à sa recherche, la porte de l'église s'ouvrit sur des silhouettes qu'il aurait reconnu entre mille mais qu'il aurait préféré ne jamais recroiser. Ne pouvant laisser la vieille curieuse là, il lui attrapa le bras, et la conduisit jusqu'au confessionnal dans laquelle il la fit entrer.
Prenant place dans l'espace réservé au prêtre, il déballa son arme, avant que on geste ne fut arrêté par la vision des murs qui l'entourait gravé de curieux et mystérieux symbole un peu similaire à ceux qui avaient été reproduit dans les petits carnets qu'il avait trouvé dans le lieu de vie d'Armand. Ses doigts en effleurèrent certains avant que la voix de la vieille ne se mette à rjacasser désagréablement

- Vous ne faites pas la formule d'usage ?


- C'est pas mon truc, si on pouvait abréger, ça m'arrangerait.
Lui balança-t-il tout en jetant un regard discret derrière le rideau du confessionnal  pour observer discrètement ce qui se passait au-dehors

Il ignorait ce qu'était la soi-disant formule d'usage que la vieille attendait de sa part mais il comptait bien la garder un maximum avec lui, le temps en tout cas que les fouilles merde soit parti. Mais où était Ana ? Il espérait qu'elle les avait aperçu et qu'elle s'était planqué, tout comme lui.

- Vous m'écoutez mon père ?
Insista la vielle

- Ouais

Il eut un silence durant lequel la vieille sembla s'interroger et hésiter à poursuivre, mais bien qu'elle était clairement rebutée par son attitude, l'habit qu'il portait l'incita à lui faire confiance malgré elle, mais plus que tout Tyler soupçonnait son besoin viscérale de déblatérer sur les autres et de critiquer ses voisins, de rester et de « se confesser ».
Cette vieille bique était le genre de femme à juger tout et tout le monde, à critiquer sans relâche les autres tout n geignant continuellement sur ces petits soucis. Le genre de personne horriblement détestable qui n'était pas sans lui rappeler la vieille Mme DeWitt, une voisine qui trouvait toujours à se plaindre de son comportement à lui ou Brad, même lorsqu'ils n'avaient rien fait. Il n'y avait pas une semaine où elle ne venait pas se plaindre d'eux auprès de leur mère : ils avaient salis le couloirs, on avait volé dans la cave, ils faisaient trop de bruit dans les escaliers, ils avaient été insolents avec elle.... elle avait toujours quelque chose à redire sur leur attitudes et généralement sa mère, puisque c'était à elle qu'elle venait surtout se plaindre, avait le droit au fameux couplet sur ses responsabilités en tant que mère, qu'il leur fallait un peu de discipline parce qu'ils poussaient comme de la mauvaise herbe.
Craignant continuellement de se faire renvoyer du taudis dans lequel ils logeaient, Darlene approuvait toujours ses remarques, oubliant de lui faire remarquer que deux enfants qui montent les escaliers en bois du couloirs ne pouvaient pas être silencieux. Et pourtant, on ne pouvait pas dire qu'ils étaient bruyants, au contraire, ils déployaient des trésors d'attention lorsqu'ils montaient à l'étage en revenant des courses pour monter les provisions ou parce qu'ils avaient joué toute la journée dehors. Ils faisaient tous les efforts du monde pour ne pas se faire remarquer mais cette vieille bique passait son temps à les guetter par la fenêtre de son appartement et leur tombait dessus à chaque fois. Savait-elle que par sa faute, sa mère les giflait et les punissait sans raison . Que son père, auprès duquel sa mère se plaignait de leur comportement, une fois rentré du boulot battait Brad parce qu'il était l'ainé ? Allant même parfois jusqu'à battre sa mère parce qu'elle n'était pas capable de s'occuper de ses bâtards. Non tout cela elle s'en fichait, tout ce à quoi elle aspirait c'était de se croire supérieur à eux. Elle venait obtenir des excuses de leur part, qu'elle recevait à chaque fois sous peine de le regretter amèrement, pour des choses dont ils n'étaient que rarement responsables. Une fois qu'elle avait obtenu réparation, elle brandissait son doigt menaçant devant eux en les prévenant que tout ceci n'avait plus intérêt à se reproduire avant de redescendre les escaliers en faisant dix fois plus de bruits qu'ils n'en faisaient eux-mêmes... Tyler la détestait autant qu'il la craignait.
Cette vieille bique qui était actuellement entrain de cracher son venin sur ses voisin lui faisait exactement le même effet ! Elle aimait colporter des rumeurs et détruire la vie des gens qu'elle dédaignait juste pour sa petite satisfaction personnelle. Et c'était ce genre de personne qui venait assister aux offices régulièrement ?! Tu parles, ils avaient le diable dans le ventre oui ! Comment faisait Armand pour supporter tous ces cons à longueur de journée ?!
Continuant de zyeuter ce qui se passait dans l'église, il aperçu Ana revenir dans sa direction, allant sans s'en rendre compte vers les hommes de Renosa.

- Putain !
Cracha-t-il tout en armant son arme

- Pardon ? S'exclama la petite vieille

- Avoir le dessus sur plus faible que soi, y a rien de glorieux, sans vos stupides colportages vous n'auriez rien à dire. Vous êtes une vieille bonne femme méchante, stupide et aigris qui a que du vide dans la tête ! En gros vous m'faites chier ! Vous inquiétez pas, tous ces cons qui vous agace vous risquez pas de les croiser quand ils iront au paradis et vous en enfer, et d'ailleurs si vous vous voulez pas y aller avant l'heure je vous conseille de pas bouger.

Sortant du confessionnal il se dirigea vers le trio qui se tenait, en respect armes aux poings, coincés dans ce que l'on pouvait désigner comme étant une impasse mexicaine. Aucun des trois n'avaient intérêt à attaquer le premier car tous trois n'étaient pas sans ignorer qu'éliminer un de ses opposants les mettrait en danger vis-à-vis des autres antagonistes. La stratégie gagnante consistait donc à attendre qu'un autre agisse. Ils se tenaient donc là, en respect, telles des statues de cires se guettant et s'épiant prêt à faire feu au moindre tressaillement.
Ces imbéciles avaient un peu trop vite oublié sa présence et ne pas le compter dans l'équation était une grave erreur... Avant même qu'ils n'aient le temps de réaliser ce qui leur tombait dessus, Tyler fit feu



 
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Anahia Tal'ahjon
Anahia Tal'ahjon

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ϟ Métier : Professeur de divination à l'école de Magie d'Ilvermorny ϟ Âge : 38 ans ϟ Race et sang : sorcière Mohawks ϟ Particularité : voyance ϟ Statut civil : Mère célibataire

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ϟ Messages : 557 ϟ Date d'inscription : 21/06/2016 ϟ Disponibilité RP : 1x par semaine ϟ Célébrité : Karina Lombard ϟ Crédits : pinterest

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MessageSujet: Re: 99 problems [Ft. Anahia]   99 problems [Ft. Anahia] Empty10.11.16 20:26


   

Bad Luck Baby



La route avançait droite et linéaire vers l'horizon, comme si elle n'avait pas de fin. Les pilonnes électriques défilaient un par un, rythmant ce paysage désertique. D'un bout à l'autre du panorama, il n'y avait rien, rien n'a voir, rien à trouver, rien n'a faire que rouler. A part la voix ringarde de ce chanteur français qui était déjà démodé au temps de sa gloire, tout était chiant, interminable, vide. Aussi vide que cette fichue boite à gants que Tyler était en train de vider. Pas d'armes en plus pour eux. Tant pis, ils feraient bien sans. Elle s'était déjà retrouvé dans des situations bien pires que celle-ci, et au moins cette fois ci, elle avait une culotte.
Elle émit un grognement de protestation lorsque son passager changea de station radio…dans le fond elle avait toujours aimé ce qui était ringard et démodé, mais lorsqu'elle entendit que c'était pour mettre un morceau de cette charmante et douce musique satanique qu'était le métal, elle du bien reconnaitre que sous son air de bouseux, cet homme devait finalement avoir du goût.
Aussi raffinés que pouvait être ses choix musicaux, Tyler n'en paraissait pas moins particulièrement remonté contre elle en cet instant précis. Elle pouvait sentir son énervement, le reproche et même une très légère pointe de mépris provenir de sa voix alors qu'il lui demandait le pourquoi de cette histoire de fou. Alors qu'elle remettait le rétroviseur en place, elle sentit quelque chose tomber sur ses jambes. Fronçant les sourcils, et sans quitter la route des yeux, elle prit un des passeports que Tyler venait de lui mettre sous le nez, comme un chien à qui on plonge la truffe dans sa propre crotte dans l'espoir qu'il comprenne que le joli tapis à 3000balles de mamie n'était pas un endroit approprié pour faire ses besoins. Tenant le volant de la main droite, elle ouvrit la pièce d'identité de sa main libre et la leva au niveau de ses yeux. L'homme au chapeau et à la moustache ridicule, Miguel Salvadores, le bras droit de cet enfoiré de Renosa. Voir sa tronche de mafioso mal dégrossi lui arracha une grimace de dégout. Ces papiers étaient faux bien sur, des couvertures qu'il utilisait pour se rendre dans d'autres états pour accomplir des missions données par son connard de patron. Sentant son cœur être partagé entre vomir sur le dit-faux passeport et le déchirer avec les dents, elle se contenta de le balancer à l'arrière du 4x4.


"Bien sur que non je n'ai pas "grugé" ces types, tu m'as prise pour quoi ? Une vulgaire petite trafiquante qui a eu les yeux plus gros que le ventre et qui s'en prend toute seule au grand patron ? Jsuis folle mais pas suicidaire chéri désolé…"

C'était vrai ça, elle n'avait rien fait de mal!! Elle n'avait presque pas menti, ni détourné aucun fond, n'avait kidnappé, brulé, écrasé, ni même tué personne. Elle s'était toujours lavé les mains avant de passer à table, avait sorti le chien même en hiver quand il pleuvait, arrosé les plantes de la concierge pendant qu'elle était malade, et surtout, elle avait supporté les weekend en famille à mourir d'ennui chez tata Coletta et ses cinquante chats. Elle n'avait même pas insulté les mamans de ces pauvres petits mexicains susceptibles( ah si ça en fait elle l'a fait)!! Tout ce qu'elle avait fait c'était rétablir une injustice vieille de plus de quarante ans. Qu'on arrête de la faire chier alors merde !!
Le visage sérieux et fermé, elle chercha dans sa mémoire les images de cette nuit si particulière où elle avait tout appris. Elle devait avoir dix ans tout au plus. Toute sa famille avait profité des vacances d'été pour se rendre dans la réserve d'Oka où résidait toujours la famille de sa mère. Elle n'avait que peu de souvenirs de ces instants de jeu et de rire, de découvertes de la nature sauvage qui entourait le village et que les siens avaient protégé au prix de leurs vies. Les images étaient lointaines, floues, et souvent les souvenirs étaient davantage des visions d'anciennes photographies que de véritables projections du passé. Un évènement lui était pourtant resté en mémoire. Une soirée comme les autres, toute la tribu était rassemblée autour du feu et partageait un repas simple quand la grand-mère avait demandé qu'on lui amène la petite fille qu'elle était. Son aïeul était une femme impressionnante, grande, élancée. Son visage, malgré les rides qui le marbrait désormais, portait encore toute la beauté et la force de son peuple. Ses yeux noirs comme la nuit vous perçaient avec la puissance de l'eau qui fait exploser la roche en hiver. Anahia l'aimait plus que tout, et la craignait aussi. Cette nuit là, elle l'avait prit sur ses genoux et lui avait raconté une légende, celle de l'étoile qui était un jour tomber du ciel et qui avait donné son nom à son peuple. Cette histoire, on lui avait déjà conté des dizaines de fois, mais la version que lui donna sa grand-mère cette fois-ci était bien différente. La magie du conte faisait place à la brutalité de la réalité.
Lorsqu'elle avait eu fini, la petite fille avait demandé à son ainée pourquoi elle lui avait raconté cette histoire. L'ancienne lui avait alors expliqué que les esprits lui avait un jour donné la mission de retrouver le Pierre, mais qu'aujourd'hui, elle savait qu'elle n'en avait plus la force, et que ça serait à elle de poursuivre sa tâche.
Elle avait dû attendre sept ans de plus et la fin de ses études avant de pouvoir partir autour du monde pour suivre la voie de la Pierre. La volonté d'expérimentation des formes de voyances mondiales n'étaient qu'un prétexte pour rassurer ses parents, même si elle savait que sa mère se doutait de la véritable raison de son départ. Après tout, elle aussi avait le don de double vue.

Vingt ans d'une vie à chercher, à remuer ciel et terre pour retrouver ce fragment de légende, et maintenant qu'elle le tenait dans sa main, tout partait en couille, tout lui échappait. Il fallait qu'elle arrange tout ça, qu'elle se sorte de cette mouise dans laquelle elle les avait jeté, elle et un parfait inconnu.
Tyler la tira de ses pensées. Qu'est ce qu'il avait dit de quoi ? Quittant un instant leur chemin du regard, elle tourna la tête vers son compagnon. Lui aussi la regardait, mais il y avait quelque chose différents dans ses yeux, comme une certaine forme de peur, d'inquiétude qu'elle ne lui connaissait pas encore. Cette empressement lui fit comprendre qu'il devait sans doute faire allusion à l'interrogatoire forcé et légèrement drogué dont ils avaient bénéficié la veille.


"Jme souviens pas des masses.. T'as donné ton blaze je crois et t'as dit que t'étais flic aussi. Ca leur a pas trop plus, le reste jmen souviens plus…"

En réalité, elle se souvenait maintenant parfaitement de la scène. Elle revoyait la petite pièce lugubre dans laquelle ils avaient été amené, à l'arrière de la boite de nuit où ils avaient cru trouver refuge. Ils avaient été assis sur des chaises au confort plus que douteux et on leur avait scotché les mains aux côtés du dossier. Salvadores avait donné ses instructions et avait souligné l'inutilité de les garder en vie une fois qu'ils auraient parlé. Il était parti. L'un des hommes du Cartel s'était approché du jeune homme avec une seringue et lui avait planté dans le bras. Puis ça avait été son tour. Elle avait sentit le poison se répandre progressivement dans son système sanguin, mais contrairement au représentant des forces de l'ordre qui l'accompagnait, son corps était habitué à l'expérience de toutes formes de drogues, et réagissait donc différemment, bien plus lentement. C'est pourquoi il avait craqué si vite, livrant aux mafieux qui les questionnaient les réponses qu'ils n'attendaient pas du tout. Le sérum était efficace, ils le savaient, ils savaient aussi que les mots que disait l'homme qu'ils avaient pris pour l'allié de cette sorcière n'étaient que la réalité vraie. Non seulement il n'avait aucun lien avec celle qui avait insulté de clan Renosa, mais il s'était un condé !! Pas que le zigouillage de poulets n'était pas un des sports préférés de ces charmants petits voyous, mais il fallait toujours le faire avec l'accord du patron, dans les règles de l'art comme il avait coutume de dire. Les voyants se demander s'ils devaient pas le buter tout de suite, Anahia, qui se sentait de plus en plus fléchir, avait compris que c'était le moment ou jamais. Elle avait éclaté de rire, ce qui avait eu pour effet de faire sursauter les trois joyeux lurons :
"Et ouai les mecs…vous pensiez quand même pas que j'allais pas assurer mes arrières ? Ce flic est avec moi, et à l'heure qu'il est, tout le quartier doit grouiller de tout plein de ses gentils ptits copains.
-Ferme la salope, tu dis que des conneries !!
-Tu me crois tu me crois pas mon grand, mais j'ai un gps planqué dans me talon de ma chaussure droite, si je tape trois coups secs, j'envoie un signal qui indique ma position au mètre près. Fallait nous fouiller mieux que ça !! La cavalerie va débarquer ici d'un instant à l'autre."

Les trois hommes avaient alors échangé quelques mots en espagnol, pensant qu'elle ne comprendrait pas.
"Tu penses que c'est vrai ce qu'elle dit ?
-Avec le sérum pas de doute, faut qu'on prévienne le patron fissa..sinon on va se faire défoncer. José, tu restes avec eux, et fait gaffe à la femme."

Deux des hommes de Salvadores étaient sorti le prévenir, il n'en restait qu'un qui les pointait avec son arme. C'était le moment d'agir. Jouant sur l'état d'ébriété que donnait normalement ce genre de substance, Anahia fit semblait de tanguer légèrement, souriant bêtement à leur garde.
"Dis Josééééé…j'ai envie d'aller aux toilettes, tu veux pas me détacher ? S'il te plait…sinon je vais me pisser dessus et ça va pas être joli à voir…
-Tu nous prends vraiment pour des cons salope de sorcière, le coup des toilettes c'est vu et rerevu…genre je vais te détacher, et là tu vas prendre mon arme et me buter, ou faire je sais pas trop quoi et t'échapper, et après c'est le boss qui va me buter."
Et plus il parlait, plus il s'avançait vers elle, jusqu'à ce qu'elle puisse sentir son souffle fétide de mec qui se lave jamais les chicots et le canon de son arme se coller contre sa gorge." Tu sais ce qui va se passer, une fois qu'on aura fait leur fête à tous ces cabrons de flics, en commençant par ton ptit copain bien sur, on va t'attacher à la table juste là, avec ton putain de ptit cul bien à l'air, et là on va tous te passer dessus passer un par un, ouai ma poulette, on va tous te défoncer la chatte jusqu'à ce que tu parles ou que tu crèves espèce de salope, comme ça tu comprendras enfin qu'on fait pas chier comme ça les hommes de Renosa. "
Disant cela, il s'était encore rapproché, à quelques centimètres à peine de son propre visage. Elle eut un rire.
"Alala, les mecs et leur teubs… vous n'apprendrez jamais…la pierre est ici sombre crétin, et sans moi vous ne la trouverez jamais."
José fronça les sourcils et n'eut pas le temps de voir venir le genoux de la jeune femme remonter vers son entre jambe. il y eut un choc, et avant que ce fils de pute ait le temps de réagir, elle prit son élan et lança sa tête en avant, atteignant le nez du pauvre connard qui tomba à genoux. Les mains toujours attachées à la chaise, elle pu néanmoins se redresser. Ces idiots n'avaient pas cru nécessaire de leur ligoter les pieds, et c'était bien dommage pour eux. Prenant son élan, la jeune femme sauta et se laissa tomber de tout son poids, chaise la première sur leur pauvre gardien qui était déjà bien mal en point. La chaise se brisa, l'homme s'effondra, elle était libre.
Elle s'était alors précipité sur la machine anti-magie et l'avait balancée contre le mur de toute les forces qui lui restaient. Les fabrications du marché noir n'avait pas la même qualité que celles des inquisiteurs, et celle-ci cessa aussitôt de bloquer les ondes magiques. Sa vue commençait à se brouiller .Empoignant sa sacoche qui était posée sur une table de la pièce, elle s'apprêta à transplaner quand elle vit ce pauvre homme, encore attaché à sa chaise, le corps affalé vers l'avant, un filet de bave coulant presque de ses lèvres. Elle ne pouvait pas le laisser là.

...

Oh oui ils étaient dans la même galère… à cause de sa propre faiblesse. Sans ça, ils n'auraient sans doute pas été canardé dès le réveil par des putains de mexicains pas content, n'auraient très certainement pas volé une voiture, et auraient encore moins été poursuivit par un hélicoptère qui comble de l'originalité essayait aussi de leur créer de nouveaux orifices. Paye ta journée putain !! Et l'autre avec ses réflexion de vieux misogyne de mes fesses ? Il croyait quoi ? Que papa lui avait appris à conduire en la mettant sur ses genoux et en lui faisant tenir le volant ? Qu'elle avait pu passer son permit à 16 ans comme tous les bons petits moldus américains et qu'elle avait reçu un vieux break pourri pour aller au lycée ? Et bien NON !! Elle était sorcière !! C'était sur un balai qu'on lui avait apprit à se déplacer, les airs étaient son territoire, pas ses routes goudronnées de merde qui pourrissent n'importe quel paysage !!  Elle n'avait appris à conduire une voiture qu'assez tard, et même si elle aimait beaucoup cette expérience…vous pouvez être sur que ce qui leur arrivait à ce moment précis ne serait jamais, mais alors là JAMAIS arrivé avec un balai !! Vous ne me croyez pas ? Et depuis quand les balais EXPLOSENT MOTHER FUCKER ???!!!

Le souffle de la jeune femme était court, aussi brulant que le sol sur lequel elle et Tyler était allongé. Des cailloux lui rentraient dans les omoplates, et malgré le sort de soin qu'elle avait utilisé sur elle quelques instants plus tôt, elle sentait chaque partie de son corps meurtries, comme si elle était entièrement recouverte de bleues. Elle en avait assez de tout ça, assez des moldus et de leurs machines de fou furieux. La fumée et les vapeurs de kérosène lui piquaient le nez. Elle aurait bien lâché une petite larme, juste là maintenant, déjà parce que ça faisait beaucoup d'émotion en finalement pas beaucoup de temps, mais aussi parce que pour le moment, ils étaient encore en vie, ce qui au vue de ce qu'ils venaient de traverser, ça tenait de l'exploit. Elle se promit mentalement de ne plus jamais juger aucun John McClane, Jason Bourne et autre Jack Bauer et même de leur installer un petit autel de prière un de ces quatre afin que tout le monde se souvienne que c'est pas facile de s'en sortir quand on a un hélico qui nous colle au cul, mais qu'avec un peu de bonne volonté on peut toujours y arriver. Voila c'était la leçon du jour.
Entendant Tyler lui demander comment elle allait, Anahia tourna le visage vers lui et le regarda quelques instants. Dans le fond, il n'avait pas une si mauvaise tête que ça si on oubliait le côté coyote mal lavé, et avait même l'air gentil, pour un flic en tout cas.


"Une vraie promenade de santé…"

Elle ne croyait pas si bien dire, leur promenade ne faisait en réalité que commencer. Alors qu'ils avaient déjà parcouru plusieurs kilomètres sans échanger un mot (elle n'avait pas trouvé nécessaire  de contredire son officier préféré sur la route à suivre, il semblait connaitre le coin bien mieux qu'elle), l'enseignante jeta un coup d'œil en arrière vers la carcasse fumante qu'ils avaient laissé derrière eux. On ne voyait plus grand-chose à cette distance, quelques formes orangées qui ondulaient sur le sol déjà dansant de chaleur, et la fumée, noire et acre qui montait bien trop haut dans le ciel. Malgré la distance parcourut, elle sentait encore son odeur et celle de la chair humaine carbonisée. Elle n'avait pas voulu ça, elle ne l'avait jamais voulu. Sa mission n'avait jamais été la vengeance, encore moins contre deux types qui n'avaient rien fait, enfin rien à elle. Enfin après ça devaient quand même surement être des gros fils de pute pour travailler pour un cartel comme celui des Renosa, et ils les avaient tirés comme des pigeon…donc non en fait c'était pas plus mal qu'ils crament dans les flammes de leur propre imbécilité.
Avançant à travers le paysage désertique, elle espérait que leurs poursuivants les croiraient mort dans l'explosion. Il faudrait attendre que les flammes s'éteignent et procéder à une fouille assidue des décombres pour révéler qu'ils s'en étaient finalement sorti, et à ce moment là, ils seraient loin.
La poussière se soulevait à chacun de leurs pas, les arbres secs n'apportaient aucun espoir d'une ombre salvatrice. Le soleil était brulant, l'air si chaud qu'il les faisait presque suffoquer. Anahia n'aimait pas la chaleur, c'était une fille du Nord. L'humidité rassurantes des grandes forêts de sapins était son environnement naturel, elle aimait ces paysages aux milles nuances de vert que serpentaient les cours d'eau au son d'argent. Le fait que des êtres humains, qu'ils soient d'un côté ou de l'autre de la limite magique aient un jour eut l'idée de s'installer dans ces régions 1)suffocantes 2)chiantes 3)plutôt moches la dépassait totalement. Le pire étant quand des peuples entiers se battaient et se massacraient depuis des millénaires pour la domination d'un pauvre tas de cailloux. Elle avait pu constater cette tendance durant son séjour à Jérusalem, plus d'une décennie plus tôt, et avec quelle bêtise chacun tentait de rendre sa religion plus légitime qu'une autre. Chacun revendiquait comme lui revenant naturellement de droit un lieu, une provenance, un objet.
Si le sacré ne peut être à tout le mode, alors il ne sera à personne. C'était un des enseignements de la Cour.
Faire face à cette église, au milieu de cette foutue pampa de mon cul, et lui demander de rentrer dedans, c'était vraiment trop pour une seule journée. Les sourcils froncés, le regard dur posé sur cette façade que seule la longue exposition au soleil avait gardé blanche, elle luttait intérieurement pour ne pas prendre ses jambes à son cou. Ce n'était pas uniquement les êtres qui vivaient dans ses profondeurs, ni même les hurlements des murs, mais quelque chose en elle, au plus profond de son âme lui imposait de mettre le plus de distance entre elle et ce lieu. Il y avait quelque chose, quelque chose ou quelqu'un de dangereux, qui résidait dans ses murs.
C'était finalement un étrange mélange de curiosité et de flemme qui l'avait décidé à entrer dans l'édifice maudit.
Mais une fois à l'intérieur, et après avoir constaté qu'aucune menace, si on oubliait le ramassis de malédictions qui squattaient la place, ne pointait son nez, elle en conclut qu'il était vraiment grand temps de prendre des vacances avant de vraiment passer pour une grosse paranoïaque.
Enfin dans le genre parano…en vla un beau aussi !! Se méfier des serpillières… mais encore ?? Il était bien mignon le Tyty moldu mais il fallait qu'il arrête le bédo, ça attaque le cerveau. Enfin après tout, avec tous les résidus magiques qu'elle pouvait percevoir dans l'air, il n'était pas impossible que ce prêtre fut un sorcier. Enfin plutôt un putain de sa race de mage noir cultiste au vue de ses goûts en matière de logement… Une charmante petite villa au bord de la mer ? Nooooon malheureuse, une vieille église à demi abandonnée avec goules de compagnie et esprit frappeur pour l'animation du dimanche soir!! Mais qu'est  ce qu'ils foutaient encore là bordel, fallait se carapater et vite fait.
Après avoir respecté un temps relativement correct d'attente, elle déboula dans la pièce dans laquelle le flic était entré quelques minutes plus tôt. L'appartement était aussi minable que le reste de l'édifice, ce qui ne la surpris pas plus que ça. Ce qui fut une surprise cependant, ce fut d'entendre son comparse mentionner Renosa et ses hommes, et demander les raisons de leurs intérêts à son égard. Elle-même n'avait pas prononcer ce nom depuis qu'ils s'étaient réveillé, il avait dû faire le lien autrement. Agacée de se voir ainsi harcelée de questions, et n'ayant pas la moindre envie de répondre pour le moment, elle passa devant lui sans lui jeter un seul regard et se dirigea vers la seule armoire de la pièce.


"On ne plaisante pas avec le diable…"

Ouvrant les portes à la volée, elle trouva en un instant ce qu'elle cherchait. Une tenue de prêtre tout ce qu'il y avait de plus classique, un petit sort pour ajuster le tout, et tadaaaaam !! Voila comment en un tour de bras on transforme un poulet en curton !! Elle savait que son plan était plus que merdique, et qu'en un instant ils se feraient démasquer, mais c'était déjà trop fun, et puis s'il ne fallait jamais plaisanter sur le dos de ce bon vieux Satan, se foutre de la gueule de ces "hommes en noir", c'était juste trop bon.

"Tu sembles bien les connaitre mais j'te rappelle que Renosa est le parrain le plus puissant de la mafia mexicaine de ce côté-ci du Rio Grande, et actuellement, tous ses hommes doivent être à la recherche d'un pur canon, et d'un flic en pleine gueule de bois…alors si t'es pas content mon pote, ou si t'as une meilleure idée, vas-y te prive pas, mais perso je préfère me dire qu'ils nous chercheront pas fringué comme ça…"

Tout en disant ça, elle avait enfilé sa tenue de bonne sœur puis s'était planté devant lui, les bras croisés et le ton sec et dur. Il semblait être une sacré tête de mule pour parler poliment, mais ce qu'il ne semblait pas avoir encore percuté, c'était qu'aussi têtu et mal léché qu'il pouvait être, elle était bien pire que lui. Souriant de victoire en le voyant retirer sa veste, elle fut extrêmement déçue lorsqu'il lui demanda de quitter la pièce.

"T'as peur de quoi ? que j'puisse pas me retenir et que jte vole ta vertu ??"


Poussant un long soupir de dépit, et sans lui laisser le temps de répondre, elle se dirigea vers la salle de bain. Fermant la porte derrière elle, la jeune femme en profita pour elle pisser sur ces chiottes étonnamment propres et ornées d'un charmant petit napperon en crochet. Après avoir passé quelques minutes à regarder le mur en sifflotant, elle finit par se dire que la diva devait en avoir fini avec son habillage pour le grand show.

Se rapprochant de lui afin de l'aider à attacher le col blanc à sa nouvelle chemise, la question qu'il lui posa lui arracha un sourire triste.


"Oui, un truc dans le genre.."

Cette pensée, bien plus que la remarque de Tyler l'empêcha d'éclater de rire devant la dégaine d'anthologie que se tapait pourtant le pauvre poulet par sa faute. Un peu perdue dans sa tête, elle le suivi sans ajouter la moindre remarque. Penser à lui était dangereux dans un endroit comme celui-ci.

*What "un truc comme ça", ma pauvre fille, ça va pas dans ta tête, c'est pas comme ça qu'on appelle le père..*

"Le père Armand n'est pas là ?"

La phrase de la vieille dame qui venait d'entrer dans la chapelle et qu'Anahia n'avait pas vu approcher la fit sursauter et il ne lui en fallut pas beaucoup pour qu'elle ne pousse pas un hurlement à vous réveiller les morts. Tyler semblait confus et elle le vit tourner précipitamment la tête vers elle avant de répliquer une réponse qu'elle n'entendit pas. En réalité, elle n'entendait plus rien de ce qu'il se passait autour d'elle, rien d'autre que son cœur, qui après s'être arrêté de battre pendant quelques secondes, était maintenant au bord de l'explosion. Qu'est ce qu'elle avait dit la vieille? Non c'était impossible, elle avait dû mal comprendre. Et puis c'était un nom assez courant…enfin peut être. Non c'était évidement une erreur, un homonyme. Lui était très très loin, de l'autre côté du Dôme, c'était une certitude…une certitude.
Mais en même temps, ça faisait beaucoup de coïncidence aussi, un peu trop même. Abandonnant là la vieille bique et le pauvre nouveau curé de service, la jeune femme fit demi-tour et rentra à nouveau dans le petit appartement de fonction attenant à l'église en claquant la porte derrière elle. Après avoir verrouillé la porte et jeté un sortilège pour qu'elle ne fasse passer aucun son, le souffle court, elle balaya la pièce des yeux, à la recherche d'un indice, de quelque chose qui lui prouverait qu'elle se trompait, que cette peur qui avait soudain envahit chaque partie de son corps était vaine et infondée. Elle se précipita vers le lit, s'accroupit devant la table de nuit et attrapa les quelques livres qui trônaient y bien rangés. De la SF, un auteur qu'elle ne connaissait pas, elle les envoya voler. Une bible en latin, de la poésie italienne !! Non ça ne voulait rien dire. Les mains tremblantes, elle ouvrit le tiroir de la commode. Quelques papiers volants, un dossier d'un mec inconnu, un carnet. Ce dernier était remplit d'inscriptions qu'elle préféra ne pas lire. Tournant les pages couvertes de symboles occultes, elle entendait une voix dans sa tête crier. Non non non NON !! pas ça, pas maintenant. Délaissant le lit, elle tourna la tête vers l'armoire dont elle n'avait pas refermé les battants. Son sang se glaça. Comment n'avait-elle pas pu le voir ? C'était là, juste là sous son nez. Comment était-ce possible ? Peut être que sa conscience l'en avait éloigné, pour la protéger d'une évidence qu'elle redoutait depuis dix putains d'années. Se jetant littéralement sur le contenu de la penderie, elle attrapa un cintre où pendait un vêtement blanc recouvert d'une housse de protection en plastique. Arrachant la protection, elle se sentit blêmir, plus tremblante que jamais, son regard porté sur les broderies écarlates qui serpentaient sur l'écharpe de la grande toge de cérémonie. Quelles étaient les chances de tomber sur un prêtre possédant un tel vêtement, dans un endroit aussi hanté, portant un tel nom. Nulles, elles étaient nulles ces chances, NULLES. Les yeux embrumées de larmes, le cœur au bord des lèvres, elle lança la toge à travers la pièce, et de rage, vida le reste de l'armoire sur le sol en maudissant tout ce qu'elle pouvait maudire.
C'était impossible, parfaitement impossible !! Il était en Italie quand le Dôme avait été créée, elle en était sure, le Dôme les séparaient, le Dôme la protégeait !! Le corps secoué de sanglots, elle s'appuya contre la porte de la cuisine. Il ne pouvait PAS être là, pas maintenant. Tendant la main vers le frigo, comme s'il pouvait contenir le dernier indice qui lui ferait accepter l'impensable, elle l'ouvrit et gémit en voyant dans la porte, entre les bouteilles de jus de carottes bio, une petite fiole de limonchello. Un goût aigre lui envahit la bouche. Glissant le long du mur, elle se laissa presque tomber au sol, l'esprit brouillé par ce qu'elle venait de comprendre. Il était là. Et elle était chez lui, chez la personne qu'elle ne pensait plus jamais revoir, qu'elle ne devait jamais revoir.
C'est amusant, de voir comment le destin semble toujours nous rattraper, tôt ou tard.
A moitié affalée sur le sol, laissant chacun de ses membres greloter d'un froid intérieur, le visage dans les mains, une pensée la traversa soudain et lui fit reprendre conscience de la réalité qui l'entourait. S'il était ici avant la création du Dôme, ça voulait dire que ça faisait comme elle dix ans qu'il était coincé sur le sol américain. N'ayant jamais craint qu'on la cherche ici, elle ne s'était jamais cachée, vivait au grand jour. S'il ne l'avait pas trouvé ainsi en une décennie, ça ne pouvait vouloir dire qu'une seule chose, il ne savait pas qu'elle était là. Il ne la cherchait pas, pas ici du moins.
Reniflant brillamment, séchant ses joues avec la manche de sa tenue de none, elle reprit rapidement ses esprits. Elle ne pouvait rester là à se morfondre, et prendre le risque que Tyler la découvre ainsi. Après tout, ils se connaissaient. Le risque à prendre était trop grand, et puis elle n'était désormais pas la seule à être en danger. Il fallait qu'elle rentre, le plus rapidement possible.
Elle se releva, non sans mal, et jeta un coup d'œil à la pièce qu'elle venait de ravager. Rien ne devait montrer qu'elle était venu ici. Après avoir jeté un sort de rangement, et après s'être assuré que tout était bien à sa place, elle prit une profonde respiration, sa baguette dans une main, Roberta dans l'autre. Elle était prête, s'il devait maintenant passer la porte d'entrée de l'église. Elle était prête, à fuir une fois de plus, ou à faire ce qu'elle aurait dû faire des années plus tôt.
Enfilant un masque invisible de passivité, elle déverrouilla la porte, avec la ferme intention de retrouver son flic-compagnon-prêtre, de se tirer, de régler cette histoire de fou, et surtout de lui lancer un bon vieux "oubliettes" une fois que tout serait fini. Aucune trace, aucun indice, aucun risque. Tyler oublierait tout ce qu'ils avaient vécu ensemble depuis la veille, il l'oublierait elle, et elle aurait le temps de réfléchir à ce qu'elle allait faire pour régler cette autre affaire.

Quittant les appartements d'Armand, elle entra dans la chapelle et tomba non pas sur lui mais sur deux hommes de Renosa qui fouillaient le lieu. Dans un sens, et pendant la fraction de seconde qu'il leur fallu pour la reconnaitre, elle fut presque contente de les voir. Mais les voyant lever leurs armes vers elle, elle brandit à son tour sa baguette vers l'un, son arme moldu vers l'autre. Aucun ne tira, attendant le bon moment pour faire feu. Elle les regarda l'un après l'autre, et sentit que malgré les instructions qu'ils devaient avoir reçu, aucun des deux n'avaient envie d'ouvrir le feu dans la maison de Dieu. Ce qui n'était pas son cas…ni celui de Tyler à première vue. Sa sortie théâtrale du confessionnal, fusil au point, détourna un bref instant l'attention de leur deux attaquants. Elle n'en demandait pas tant. Appuyant d'un doigt sur la gâchette, envoyant un sortilège de mort de l'autre, elle vit les deux corps s'effondrer au milieu de l'église dans un retentissant bruit de coup de feu et de lumière verte.
Restant quelques instants sur ses gardes, de crainte que d'autres n'arrivent du dehors, elle souffla quand elle comprit qu'ils venaient d'éliminer la seule menace qui leur pendait au nez, pour le moment. Se tournant vers Tyler, elle lui sourit, sincèrement contente de revoir sa sale trogne.


"T'en as mis du temps bordel !!"

Ce fut à ce moment là que la vieille bique choisit pour sortir du confessionnal en criant et en courant vers la sortie, tenant fermement contre elle son immonde petit sac à main. Levant le bras, elle tendit sa baguette vers la petite femme qui était sur le point de passer le porche et lui lança un sort de confusion silencieux. Puis elle abaissa le bras, comme si elle avait soudain décidé de ne rien lui faire. Se tournant vers les corps qui pissaient misérablement le sang sur le sol déjà pas ouf de la chapelle, elle posa la main sur leurs poignets respectifs et tourna la tête vers son faux-prêtre perso.

"Je reviens tout de suite."

Il y eut un CRAC sonore et elle disparut de la pièce, emportant les cadavres avec elle. Mais avant qu'il ait le temps de réagir, il y eut un autre CRAC, et elle fut à nouveau là, à l'exact endroit de son départ, moins de deux secondes plus tôt.

"Voila, là où ils sont, personne de les retrouvera. Bon et maintenant le sang…"

Malgré ce qu'on pouvait croire, elle avait toujours été très doué pour les sortilèges de ménage, refusant catégoriquement de se faire chier à passer le balai et encore moins à faire la vaisselle. En un instant, le liquide noirâtre et épais que ces deux connards (morts) avaient répandu sur le parquet avait disparu.

"Maintenant si tu n'y vois pas d'inconvénient…je proposerai qu'on se casse d'ici le plus vite possible…t'as dit que ton pote avait une caisse non ?"

Lui emboitant le pas, elle le suivit à l'extérieur. Ils tombèrent rapidement sur un vieux pick-up qui avait du un jour être d'une magnifique couleur jaune poussin mais qui était aujourd'hui plus pisseux qu'autre chose. Trop fatiguée pour entendre un autre sermont sur sa façon de conduire, elle alla s'assoir côté passager. Démarrer fut moins difficile que prévu. Cet imbécile n'avait pas changé, il laissait toujours tout ouvert, comme s'il invitait les voleurs à lui piquer des trucs. "mais oui regardez mon bon ami truand, les clefs son sur le contact, il vous suffit de venir sous servir, c'est cadeau!!". C'était affligeant.
Ils étaient à nouveau sur la route, direction Santa Fe, et elle l'espérait, la fin de cette journée de dingue. Tyler conduisait, elle lui jeta un coup d'œil. Oui peut être qu'après tout, il avait le droit de savoir. Et puis de toute façon elle risquait quoi, après le sortilège d'oubli il ne se souviendrai même pas d'elle. Allumant une clope, elle en proposa une au meilleur des coyotes de l'universet se calla dans le fauteuil.


"Au fait, pour tout à l'heure…merci. Si tu n'étais pas intervenu..Je ne dis pas que je m'en serais pas sorti toute seule hein… mais ça aurait été plus dur, alors merci. J'ai une dette envers toi."
*Une dette dont tu ne te souviendras jamais…*

L'air qui rentrait par les fenêtres grandes ouvertes de la voiture faisait voler cette ridicule coiffe de none qu'elle portait toujours. Une impression de fraicheur l'envahit. Et puis merde !

"Il y longtemps, ma tribu a quitté le Massachusetts à la suite d'un conflit avec des colons blancs. Ils avaient tout perdu, n'avaient plus de terre, nul par ou aller. Et puis une nuit, une lumière a traversée le ciel. Ils ont suivi la voie qu'elle avait tracée pour eux. Ils ont marché des semaines, et un jour, ils ont trouvé un lieu sauvage, vierge de toute colonisation, c'était là où l'étoile était tombée. Ils ont construit un village autour du cratère formé par l'étoile au moment de sa chute et ont changé de nom…"Kanienkehaka", ça veut dire "enfants des étoiles". Ouai je sais c'est un peu pompeux… Ce qu'ils ignoraient, c'était que cette "étoile" était en réalité une météorite aux propriétés magiques surprenantes dont le plus petit fragment valait des milers et des milers de dollars. Ils étaient littéralement assis sur la poule aux œufs d'or sans même le savoir, et plus que ça, ils s'en foutaient, la Pierre était sacrée pour eux. Pendant des générations, nous avons fabriqué nos baguettes en utilisant des petits échantillons de la Pierre. Pour chacun une baguette unique, fait à partir de son arbre de naissance et d'un fragment de ce que nous avions de plus sacré. "

Aspirant la dernière bouffée de sa cigarette, elle en mit une nouvelle entre ses lèvres et l’alluma avec les braise encore fumante de la première.

"Un jour, on ne sait pas trop comment, quelqu'un entendit parler des propriétés magiques de la Pierre, et de sa valeur marchande. Il y a quarante ans, des sorciers blanc, sous couvert de vouloir installer un nouveau terrain de Quidditch -c'est un sport de sorcier- sur nos terres sacrées, sont venus voler notre Relique. Les miens se sont battus, beaucoup sont morts, mais le résultat était le même, la Pierre avait disparue, sa magie avec. Il y eut de moins en moins de naissances, les aînés mouraient de maladies incurables, nos facultés magiques diminuaient progressivement. C’était la fin de notre peuple."

Elle fit une pause. Tyler semblait attentif mais il devait se demander comment ils en étaient passé d'un conflit vieux de quarante ans dans un village paumé au Québec et une course poursuite contre des mexicains ce jour même dans les environs de Santa Fe.

"Ma grand-mère m'a raconté cette histoire juste avant de mourir, je devais avoir dans les dix ans. J’ai dû attendre ma majorité pour partir à sa recherche. J'avais vingt ans de retard sur les voleurs, mais je me disais alors que retrouver un caillou de cette taille –et elle mima une grande forme circulaire avec ses bras- ça serait pas trop trop dur. Mais c’était une grosse connerie bien sur : le meilleur moyen de gagner un max de pognon en essayant de revendre un truc aussi énorme, bah c’est de le casser en plein de tout petits bouts et d’en tripler la valeur à l’achat à l’unité. J’ai donné vingt ans de ma vie à la recherche de tous ces fragments, vingt ans de traque autour du monde, vingt ans en pure perte finalement : Il ne restait rien, chaque morceau avaient été acheté, transformé, broyé. Chaque piste menait à une impasse, j’en étais venu à penser que tout ça n’était qu’une légende, un mensonge raconté par les anciens du village. Jusqu’au jour où j’ai retrouvé la trace d’un des fragments, ici aux Etats Unis. J’ai fini par apprendre que c’était un certain Manuel Renosa, mafioso de profession qui l’avait acquit pour la modique somme de trois millions de dollars pour enrichir ta collection de reliques ethniques personnelle. Après une longue observation, je ne suis introduite chez lui pour récupérer ce fragment de notre culture. C’était hier dans la nuit. Et jme suis fait choper putain, j'sais même pas ce qui m’a cramé, mais jme suis fait chopé comme une bleue. J’ai fui, je t’ai rencontré, et voila où on en est…dans une voiture volée à un prêtre, poursuivit par tous les mexicains du coin. Et tu te demandes peut être pourquoi ils ne nous ont pas encore buté ? Hier soir, quand ils nous interrogeaient, je leur ai dit que la Pierre était ici mais qu’ils ne la trouveraient jamais sans moi, ils ont dû comprendre que je l’avais caché quelque part dans Santa Fe, et c’est pour ça qu’ils ne veulent pas nous tuer, sans moi, jamais Renosa ne retrouvera son bien…Sauf qu’en réalité, la Pierre ne m’a jamais quittée. »

Jetant son mégot par la fenêtre, Anahia ouvrit le petit sac qu’elle avait toujours en bandoulière et plongea la main à l’intérieur. Ce qu’elle en sorti tenait dans le creux de sa main. Une petite pierre noire et brillante, à peine de la taille d’une noise.

« Voila ce pourquoi des hommes veulent me faire la peau depuis vingt quatre heures, voila un caillou qui vaut trois millions de dollars, la relique que je cherche depuis vingt ans. Le dernier des fragments d’une étoile. »

*Qui servira à faire la baguette du dernier des Mohawks…*

La vie est étrange, quand on arrive enfin au bout d’un chapitre de notre existence, un nouveau qu’on pensait ne plus jamais relire s’ouvre à nouveau et nous rentre dedans comme, comme une tempête.

« Je suis vraiment désolée de t’avoir entrainé dans cette histoire ridicule… »




   
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Tyler Lennox
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MessageSujet: Re: 99 problems [Ft. Anahia]   99 problems [Ft. Anahia] Empty27.11.16 0:35



Une tuile ne vient jamais seule



Des échanges de coups de feu et de sortilèges se mirent à résonner et à voler au coeur de cette, en apparence seulement, paisible petite église. Cela ne dura qu'un court instant, pourtant le temps semblait s'être suspendu durant cette danse macabre pendant laquelle les balles et les sorts traversèrent impitoyablement le lieu de culte. La lumière du soleil qui traversait les vitraux multicolores apportèrent une atmosphère presque mystique à ce déchainement de violence qui ne prêtait guère au recueillement.
Bénéficiant de l'effet de surprise sur leurs agresseurs, et grâce à leur rapidité de réaction, ils ne laissèrent aucune chance aux hommes de mains de Renosa de répliquer. Atteint en pleine poitrine les deux assassins s'écroulèrent sans vie avant même de toucher le sol et de baigner le parquet de leur sang. Tyler s'approcha prêt à tirer une nouvelle salve s'ils n'étaient pas encore mort mais ce ne fut pas nécessaire, et un silence assourdit se mit à résonner dans la petite église.
Tendus et immobiles, c'était à peine si Tyler et Ana s'autorisaient à respirer. Aux aguets, ils balayèrent l'église du regard dans un silence religieux, prêt à faire feu sur la plus petite ombre susceptible de bouger. Au bout de quelques minutes, ils comprirent qu'ils étaient seuls et qu'ils n'avaient plus rien à craindre... pour le moment. Légèrement plus détendue, Ana se tourna vers lui et lui adressa son premier véritable sourire accompagné d'une boutade qui lui faisait comprendre combien elle était heureuse de le voir

- J'étais en confession, rétorqua-t-il sur le même ton badin alors qu'elle lui reprochait d'avoir prit son temps pour intervenir

C'est à cet instant précis que la vieille sorcière qu'il avait embarqué dans le confessionnal et dont il avait pratiquement oublié l'existence surgit tel un diable de sa boite, en courant vers la sortie complétement affolée, essayant de mettre le plus de distance entre elle et eux afin de fuir le plus loin de cet enfer. Alors qu'il avait fait un mouvement pour aller vers elle dans le but de la rattraper, afin de ne pas la laisser ameuter tout le quartier, il vit Ana brandir sa baguette magique dans la direction de la vieille. D'abord inquiet quand à ses intentions, il cru, en la voyant abaisser sa baguette qu'elle avait renoncé à ses intentions premières. Aucune lumière verte, jaune ou blanche n'était sorti de son bâton lui faisant légitimement penser qu'il ne s'était rien passé, pourtant le comportement de la vieille venait de prendre un virage de 180°. Affolée elle semblait à présent en pleine confusion, semblant se demander ce qu'elle faisait là avant de franchir tranquillement l'imposante porte en bois.

- Qu'est-ce que tu lui as fait ?

En guise de réponse, Ana se pencha au-dessus des deux cadavres et disparu, avant de réapparaitre toute aussi soudainement. Après avoir fait disparaître les deux corps elle se chargea d'en faire autant avec les traces de sang qui tâchait le sol de l'église. Il y a peu, le sang qui avait coulé en ces lieux c'était le sien...Tyler passa machinalement sa main gauche sur son flan droit, à l'endroit exact où il avait été blessé à cause de l'autre idiote. Il ignorait ce qu'Ana avait fait des deux corps et à vrai dire, il s'en fichait royalement, pour l'instant c'était préférable et cela éviterait à l'autre curé de faire une syncope en découvrant le carnage laissé derrière eux. Rien ne paraissait troubler la quiétude des lieux, seuls l'éclat d'un bout de bois sur l'un des banc et des impactes de balles sur deux des murs pouvaient les trahir et encore fallait-il qu'Armand les remarques ce qui n'était pas chose aisé dans un pareil taudis. La voix d'Ana le tira de ses réflexions en lui faisant part de son irrépressible envie de quitter ce trou sans plus tarder. Acquiesçant, il lui emboita le pas prêt à quitter l'église. Arme aux poings, il était prêt à faire feu sur tout ce qui aurait le malheur de bouger et qui pourrait représenter une menace pour eux une fois qu'ils seraient à l'extérieur, mais visiblement, il n'y avait pas d'autres hommes de main appartenant au cartel de Renosa dans les parages. Un constat qui fut accueilli avec un réel soulagement pour l'un comme pour l'autre. Leur absence autour de cette église ne signifiait qu'une chose : ils n'avaient pas remonté leurs pistes. Ils s'étaient lancés à leur poursuite en se séparant et cette équipe avait juste eut la malchance de tomber sur eux. Ils avaient donc encore l'avantage, un avantage qu'ils allaient probablement encore conserver pendant un petit bout de temps puisque, même s'il préférait mourir plutôt que de l'admettre à voix haute, ce n'était pas dans cet accoutrement qu'ils risquaient de se faire remarquer, du moins il l'espérait, et certainement pas avec cet affreux pick-up jaune vers lequel ils se dirigeaient. Qui à part eux, penserait à prendre la fuite à bord de cette poubelle grimé de manière aussi ridicule que grossière ? Personne. Du moins il voulait y croire. Bien décidé à ne plus lui laisser le volant, il ouvrit la portière du coté conducteur, et s'y installa avant de se pencher en avant pour attraper les fils conducteurs qui, une fois en contact lui permettrait de démarrer ce vieux tacot lorsque son regard s'arrêta net sur un porte-clé représentant une babiole religieuse dont la clé était déjà sur le contact.

- C'est pas possible d'être aussi con ! Pesta-t-il en s'asseyant correctement tout en tournant la clé pour faire démarrer le moteur

Tout était presque trop beau pour être vrai et Tyler s'attendait à ce qu'une tuile leur tombe sur le coin de la figure, comme le fait que ce tas de tôle refuse de démarrer ou l'arrivée des hommes de Renosa avant qu'il n'ai eut le temps de faire le moindre mètre, pourtant, rien de tout cela ne se produisit et le moteur se mit à ronronner correctement. Appuyant sur la pédale, il démarra et prit la direction de Santa Fe. Du coin de l'oeil, il observa Ana s'allumer une cigarette qu'il ne se gêna pas de lui emprunter le temps de prendre une taffe avant de la lui rendre alors qu'elle le remerciait d'être intervenu pour la sauver dans l'église. Il ne comprenait pas vraiment pourquoi les gens passaient leur temps à faire des remerciements pour des choses qui partaient du bon sens ? Pensait-elle sérieusement qu'il l'aurait laissé tombé dans pareille situation ? Non, alors pourquoi le remercier de quelque chose qui relevait du bon sens ?!

- J'en doute pas, lui répondit-il dans un certain amusement alors qu'elle lui confiait qu'elle serait parvenu à s'en sortir sans son aide

Etrangement, alors qu'il ne s'y attendait pas, Ana se mit à lui parler de sa tribu, et d'une des légendes qui accompagnait cette dernière. Tyler ne l'interrompit pas une seule fois et l'écouta religieusement lui parler de cette pierre de météorite aux vertus magiques qui était devenu l'essence même de son peuple et à l'en croire la source de leur pouvoir et de leur prospérité, du moins, jusqu'à ce qu'on leur dérobe, condamnant par là-même la survit de son peuple. Constatant qu'elle ne disait plus rien, Tyler quitta la route du regard pour poser ses yeux sur elle et l'encourager à poursuivre. En temps normal, il appréciait beaucoup la culture indienne et leurs légendes mais il se doutait bien que si elle avait commencé à lui raconter cette histoire ce n'était certainement pas pour sa culture personnelle. Voyant qu'il ne lui posait aucune question, elle reprit là où elle en était restée, et Anahia se mit à lui parler de son périple, de sa quête et la raison pour laquelle elle avait commencé par lui raconter la légende de sa tribu ne tarda pas à prendre tout son sens. Dans chaque légende, Tyler savait qu'il existait toujours au moins un fond de vérité, mais de là à consacrer 20 ans de sa vie à poursuivre une chimère certainement pas, il y a bien longtemps qu'il aurait abandonné, mais il se garda bien de toute remarque, préférant écouter la fin de son histoire avant d'émettre le moindre jugement. Ne quittant pas la route du regard, il approuva silencieusement d'un signe de tête l'observation d'Ana qui lui expliquait qu'il était bien plus rentable de tailler les pierres pour se faire un maximum de pognon. C'était un fait. Tyler n'était pas un spécialiste du trafic de pierres précieuses mais il savait très bien que ce genre de caillou ne perdait pas en valeur à être taillé, bien au contraire, de plus c'était également beaucoup plus discret d'écouler plusieurs petites pépite que de garder ce gros caillou en entier et c'est à ce moment-là que Renosa fit son entrée dans l'histoire. Fixant toujours la route, la main droite sur le volant, il avait laissé son bras gauche prendre appui sur la portière dont il avait baissé la vitre tandis que son index ne cessait de tapoter ses lèvres. Tyler ne pu s'empêcher de faire un petit bruit méprisant avec sa bouche en entendant que ce gros con avait lâché un gros paquet de blé pour un stupide bout de caillou. Fallait vraiment être couillon ou ne plus savoir quoi faire de son fric pour le foutre en l'air de manière aussi stupide.

- Parce que tu croyais sérieusement pouvoir voler Renosa sans t'faire prendre ? Lui demanda-t-il en lui jetant un regard en coin.

Elle ne venait pas voler le pèquenaud du coin mais un ponte de la mafia. Soit elle était aussi naïve que l'curé dont ils avaient piqué la caisse (en même temps ça lui apprendra à laisser les clés dessus) soit elle possédait un égo surdimensionné pour se croire plus maligne que ce genre de type. Si toute cette cette histoire commençait être un peu moins nébuleuse dans son esprit, cela n'expliquait toujours pas pourquoi ils étaient encore en vie... La réponse à sa question lui vint instantanément à l'esprit. Si on les avait drogué au lieu de les tuer, c'était uniquement parce qu'ils avaient besoin d'eux pour retrouver la pépite parce qu'ils ignoraient où Ana avait dissimulé le caillou après le leur avoir dérobé. Une hypothèse qui se tenait et qu'Ana lui confirma presque aussitôt. Donc en gros, pour résumer, ils avaient besoin de mettre la main sur elle, et uniquement sur elle, lui n'était d'aucune utilité... c'était pas franchement encourageant. Le visage grave, il songea à tous les supplices qu'elle risquait de connaître une fois entre leurs mains. Renosa n'était pas un enfant de choeur et elle ne s'en sortirait pas vivante. Il la tuerait c'était certain mais pas tout de suite, il allait prendre son temps... Il jeta un regard intrigué en l'entendant lui révéler qu'elle avait toujours en sa possession la pierre tant convoité. Il la vit ouvrir sa petite bourse pour en extraire une pierre scintillante d'un noir de jais que lui-même, qui n'était pourtant pas un connaisseur, trouvait époustouflante. Tyler grimaça et tendit la main pour observer la pierre de plus près.

- Et c'est pour ce bout d'caillou qu'on a tout l'clan Renosa au cul...
Quelque chose l'intriguait cependant. Si tu l'avais sur toi depuis tout c'temps, pourquoi ils l'ont pas trouvé quand ils nous ont choppé ? Tu vas pas m'faire croire qu'ils nous ont pas fouillé, lui demanda-t-il tout en lui rendant son bien

Il avait une magnifique couleur mais de là à dépenser 3 millions pour ça, y a décidément des trucs qu'il ne comprendrait jamais. Certains crevaient d'faim alors que d'un autre coté on avait des gens comme Renosa qui claquait leur fric pour s'acheter des trucs inutiles à des prix démentiels. L'entendre s'excuser de l'avoir entrainé là-dedans lui tira une grimace. Il n'aimait pas quand les gens s'excusait auprès de lui quand ils n'étaient pas responsable de ce qui arrivait, surtout d'une voix aussi malheureuse.

- Ouais, tu peux être désolé de m'avoir forcé à porter c'truc ridicule ça c'est clair, pour le reste t'es pas responsable alors fait un effort et reprends toi parce que c'est pas fini ! J'te laisserai pas tomber, par contre il va falloir qu'on s'occupe de Renosa et sans attendre !

Tyler savait qu'il ne devrait pas interférer dans une autre enquête surtout lorsque cela impliquait un cartel comme celui de Renosa mais cette fois il n'avait pas le choix, il devait à tout prix l'arrêter. Renosa savait qui il était ce qui compromettait très gravement sa mission, en théorie, à ce stade, il devrait même se retirer du jeu. Dès lors que sa couverture était grillé, il était beaucoup trop dangereux de retourner auprès de ceux qu'il avait infiltré, c'était les règles... sauf qu'il ne comptait pas se retirer, pas maintenant. Les pro-moldus préparaient quelque chose, c'était sur le point de sortir, il devait être là, il devait découvrir ce dont il s'agissait. C'était peut-être risqué mais il ne pouvait pas renoncer, pas maintenant alors qu'il était si près du but, et puis, cela ne faisait que quelques heures que Renosa connaissait la vérité et sa préoccupation première à l'heure actuelle était de les retrouver, pas d'avertir de potentiels alliés au sein des pro-moldus... il avait encore toutes les chance de ne pas être grillé, du moins en théorie, mais c'était un risque à prendre. Une chose était sur, il ne pouvait pas se permettre de laisser Renosa en liberté. Pas maintenant. Pas après ce qu'il avait découvert, il en allait de sa sécurité à elle, toute sorcière qu'elle était, elle ne pourrait pas lui échapper longtemps, et puis il en allait également de la sienne. Tôt ou tard Renosa finirait par leur tomber dessus d'une manière ou d'une autre. Ils devaient l'arrêter avant qu'il n'ait le temps d'agir, et sans tarder.... mais comment ?

- C'est quoi ton plan ? Pourquoi tu veux retourner à Santa Fe ? Lui demanda-t-il alors que quelque chose attirait son intention sur l'unique route qui menait vers la capitale

Deux voitures, similaires à celles qui étaient garées devait le bar ou devant l'église se dirigeait droit sur eux, en sens inverse. Tyler fut tenté de freiner et de faire demi-tour mais il se retint à la dernière minute. Ils ne pouvaient pas savoir qu'ils étaient ceux qu'ils recherchaient, de plus tenter de fuir à l'intérieur de ce vieux tacot c'était comme demander à une limace de faire la course avec un lièvre ! Ils n'avaient aucune chance. Couvrant le coté gauche de son visage avec sa main, il continua de rouler en faisant profil bas. Lorsque les voitures se croisèrent Tyler jeta un rapide coup d'oeil au travers de ses doigts et constata que les hommes de mains de Renosa ne faisaient attention ni à leur vieux tacot ni aux passagers de cette poubelle. Levant son regard dans le rétroviseur arrière il constata non sans soulagement que les voitures commençaient à disparaître sur l'autoroute. Accélérant un peu plus, il brisa le silence

- T'as une dette envers moi, lui rappela-t-il alors tu vas me conduire au ranch de Renosa.

Face au bond qu'elle venait de faire sur son siège il n'avait absolument pas besoin de l'entendre objecter pour savoir ce qu'elle pensait de son idée. Réussir à s'enfuir pour retourner à leur point de départ paraissait complétement contre productif et inconscient, pourtant ils n'avaient pas d'autres options possible à l'heure actuelle.

- Ni toi ni moi ne pouvons allez trouver les flics et je doute qu'une personnalité comme Renosa ait à s'inquiéter du témoignage de deux marginaux comme nous. Est-ce que tu as la possibilité de lui effacer la mémoire à lui et tous ses hommes de mains pour qu'ils nous oublient définitivement ?


Tyler avait une petite idée sur la manière de coincer une bonne fois pour toute cet enfoiré et toute sa clique sans que ni lui, ni Anahia ne soient impliqués, mais pour se faire il fallait d'abord qu'elle lui confirme qu'elle pouvait lui effacer la mémoire avec sa magie et si comme il l'espérait c'était le cas, ils allaient avoir besoin de rentrer dans sa tanière de préférence sans se faire tuer.

- En 20 ans de recherche tu n'as trouvé que ce caillou ? Où est le reste ?


Ça faisait franchement un peu pitié quand il y pensait. Risquer sa vie et se décarcasser le cul pendant 20 ans pour un tel résultat, il n'était pas certain que cela en vaille la peine, d'autant plus que ce petit caillou ne sauverait personne, mais après tout, ce n'était pas ses croyances.

- Est-ce que Renosa sait pourquoi tu l'as volé ? Est-ce qu'il connait la légende que tu m'as raconté ?


Il n'y avait aucune raison pour que Renosa sache qui elle était mais cela n'avait aucune importance, par contre, un connaisseur comme lui devait connaître cette légende ou tout du moins l'existence de cette météorite et il était prêt à parier qu'un homme comme lui mettrait tous les moyens qu'il avait en sa possession pour la retrouver. Son avidité allait le perdre...

- Retires ces vêtements de nonne, t'es ridicule. On abandonne cette caisse, on récupère ma moto et on retourne chez lui, de préférence en se faisant remarquer.

Alors qu'ils pénétraient dans la capitale du Nouveau-Mexique, Tyler qui avait fini d'exposer son idée à Ana, gara l'horrible break du curé, puis, après avoir attrapé sa carabine qu'il avait balancé à l'arrière du véhicule, il quitta la voiture tout en arrachant ce foutu col blanc qui l'étranglait et qu'il balança sur le trottoir à la hauteur d'un égout. S'il pouvait retirer le reste également il n'hésiterait pas un seul instant, ses vêtements lui manquaient, il se sentait affreusement étriqué et mal à l'aise dans ce costume qui n'était vraiment pas fait pour lui. Retirant la veste noir qu'il balança dans la voiture par la fenêtre resté ouverte du coté conducteur, il déboutonna sa chemise sans manche et se senti déjà plus à son aise. Avançant dans les ruelles en compagnie d'Ana, le brouillard qui recouvraient encore partiellement les événements de la soirée commençait à se dissiper alors qu'ils remontaient les ruelles qu'ils avaient empruntés quelques heures plus tôt. Il n'avait absolument plus besoin de la suivre pour savoir où était sa moto car il s'en rappelait désormais parfaitement. S'engageant dans une impasse, il la retrouva dissimulé derrière une énorme benne avec... un putain de chicanos qui cherchait à la piquer. Levant sa carabine, il le mit en jout faisant sursauter le gamin qui ne les avait pas vu venir et qui à en juger par son apparence, ne devait pas avoir plus de 16 ans.

- Dégages tes sales pattes de là ! T'as deux secondes pour décamper avant que j'te plombe le cul !
Le menaça Tyler qui n'était décidément pas d'humeur

Paniqué devant l'arme qui le maintenait en respect, l'adolescent tandis ses mains vers l'avant tout en prenant de la distance avec le deux roues pour longer la benne à ordure sans quitter Tyler du regard qui, toujours immobile, suivait avec le canon de son arme le moindre mouvement que le gamin faisait. Lorsque le jeune mexicain se retrouva du bon coté de l'impasse, il se retourna et détalla en vitesse sans demander son reste. Tyler le teint en jout jusqu'à ce qu'il disparaisse totalement de sa vue, ce ne fut qu'à ce moment là qu'il abaissa le canon de son arme pour se retourner vers sa moto. Il sursauta de surprise à son tour en constatant qu'une Iguane, un peu près similaire à celle qui se trouvait dans ce bar abandonné où ils avaient atterri un peu plus tôt, se trouvait sur sa moto. Il n'y avait rien de plus banal que ce genre de rencontre dans ce pays, aussi n'y prêta-t-il pas plus attention que cela en méritait. Après avoir lâché un soupir, il attacha son arme à l'arrière de sa moto sous le regard intrigué du lézard qui l'observa faire de ses gros yeux globuleux. Une fois sa tâche terminée, il posa son regard sur le reptile

- Désolé mon vieux, tu peux pas venir avec nous,
l'informa-t-il en tendant ses mains pour l'attraper.

C'est alors que sous ses yeux ébahit, avant qu'il n'ait eut le temps de le toucher, que l'iguane prit une forme humaine qui l'incita à se reculer légèrement de surprise. Sous ses yeux, le lézard venait non seulement de prendre une apparence humaine, mais pas n'importe laquelle, celle Renosa. Glissant son regard sur son arme qu'il avait attaché sur sa moto et qui était désormais inaccessible, Tyler bondit sur l'homme et lui asséna un violent crochet du droit qui le fit basculer en arrière. Alors qu'il s'apprêtait à lui sauter dessus une nouvelle fois il sentit des mains le retenir pour l'immobiliser tandis qu'on lui assénait un violent coup dans l'estomac. Loin de rester tranquille, il tenta de se débattre alors qu'on l'immobilisait au sol ce ne fut que lorsqu'il réalisa qu'un homme tenait Ana en lui collant son revolver sur la tempe qu'il se calma presque aussitôt. A son tour, il sentit le métal froid d'un canon de revolver se poser sur sa tempe

- Oh ouaaahh ! Ça c'était un sacré crochet du droit, fit Renosa en passant sa main sur sa mâchoire endoloris. Il en a dans le pantalon ton copain, siffla-t-il admiratif. Du coup, je vais vous expliquer comment ça fonctionne. Tu tentes quoique ce soit je le bute, fit-il en s'adressant à Ana avant de se tourner vers Tyler, il en va de même pour toi, vous voyez les règles sont simples

- Vous l'ferez pas, parce que si vous la buttez vous saurez jamais où est la pierre.


- Oooh je vois que tu sais beaucoup plus de choses à présent...
souffla-t-il. Mais tu as raison, je ne pourrais pas la tuer par contre.... Il se tourna vers elle et lui tira dans le bras sous le regard affolé de Tyler qui essaya de se libérer mais dont l'emprise des hommes de mains de resserrèrent davantage sur lui, je pourrais m'amuser alors on se calme et on ne fait pas d'histoire.

D'un signe de tête, il indiqua à ses hommes de les conduire jusqu'aux voitures qui venaient de se garer à l'entrée de l'impasse

- Si l'un d'eux parle, n'hésitez pas à leur tirer dessus, mais n'en profitez pas,
menaça-t-il ses hommes, parce que je le saurais. Nous auront tout le loisir de nous amuser par la suite, inutile de précipiter les choses sauf s'ils nous y contraignent. Emmenez-les. Nolan, occupes-toi de la moto

Alors que le dénommé Nolan enfourchait sa moto, lui et Anahia furent entrainés vers les voitures qui étaient stationnées et qui les attendaient. On les obligea à prendre place dans une voiture différente, coincés entre deux hommes de mains chacun, pour les dissuader de tenter quoique ce soit. Le trajet fut très long, ils avaient roulé pendant près d'une bonne heure. Tyler ignorait si c'était pour perturber leur sens de l'orientation ou si le trajet était vraiment aussi long qu'il n'y paraissait. Les mains attachés devant eux et un sac opaque sur la tête on les fit sortir de la voiture pour les conduire à l'intérieur d'une maison. Lorsqu'on leur retira enfin ce qui leur obstruait la vue, il pu constater qu'il se retrouvait dans un salon extrêmement luxueux. Renosa était là lui aussi, se servant un verre de bourbon qu'il comptait bien savourer en leur présence. S'il comptait savourer sa victoire, il s'avançait peut-etre un peu trop vite... Autour d'eux se trouvait également 5 de ses hommes de mains, dont Salvatores en personne.

- Vous savez, cela à très mal commencé entre nous mais je suis un homme civilisé, et comme tout honnête citoyen je n'aime pas que l'on me vol. Elle vous l'a dit monsieur l'agent ?
Demanda-t-il en toute innocence, elle vous a raconté qu'elle m'avait volé ?

Tyler avait fait le choix de ne pas lui répondre mais constatant que l'homme attendait de toute évidence une réponse, il se décida à lui en fournir une

- Elle n'a fait que voler un autre voleur


Pouffant légèrement de rire, il s'éloigna de lui, avec son verre à la main, puis se dirigea vers son bureau devant lequel il se plaça afin de mieux leur faire face et les observer.

- Je vais poser gentiment la question une fois. Où est ma pierre ?
Demanda-t-il à Anahia qui ne résista pas à l'envoyer balader

La réaction de Renosa ne se fit pas attendre. Sous le regard effaré de Tyler un jet de lumière se mit à jaillir de sa baguette pour frapper la sorcière de plein fouet, qui se mit à hurler de douleur. Tyler voulu intervenir mais il fut maintenu d'autant plus fermement qu'un couteau venait de se glisser sous sa gorge. Gisant sur le sol du tapis, Anahia reprit son souffle et tenta de se relever tandis que Renosa réitéra sa question. Tel un disque raillé, Anahia répéta exactement la même réponse. A nouveau le sort la frappa mais sans plus de résultat.
Lui donner la pierre c'était les condamner à coup sur, ils le savaient tous les deux, mais Renosa pouvait s'amuser à la faire souffrir indéfiniment jusqu'à la faire craquer, à moins que ce ne soit lui qui craque avant. Comme s'il avait pu lire dans ses pensées, l'homme lui jeta un regard mauvais, accompagné d'un rictus encore plus sinistre avant de se tourner vers Anahia dont il prit délicatement le visage.

- Dire qu'il a fallut que j'intervienne moi-même. J'avais envoyé quelques hommes à ta recherche mais vous les avez tué, tous les deux... Tuer des hommes ça ne me dérange pas à moi non plus, je fais ça à tour de bras, mais les femmes... je déteste ça. Je n'aime pas te faire souffrir Anahia,
fit-il en repoussant délicatement une des mèches de ses cheveux de son visage. Je pense que tout comme moi tu veux que ça s'arrête, alors c'est ce qu'on va faire. Je vais arrêter de te faire souffrir, par contre... tu vas nous regarder nous amuser avec ton petit copain, peut-être que ça te déliera la langue. Battez-le à mort

Tyler se recula en les fixant à tour de rôle tout en essayant de se défaire de ses liens, mais un violent coup de poing qui le fit vaciller le frappa en plein visage…et avant qu'il n'ait le temps de riposter ou de réagir, il lui tombèrent tous dessus simultanément. Tyler était bien décidé à défendre chèrement sa peau, il n’était pas faible mais il savait que ses chances de s'en sortir indemnes s’amenuisaient à mesure que les coups pleuvaient. Dans son malheur, il sentit ses liens se défaire et glisser de ses poignets...



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Anahia Tal'ahjon
Anahia Tal'ahjon

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ϟ Métier : Professeur de divination à l'école de Magie d'Ilvermorny ϟ Âge : 38 ans ϟ Race et sang : sorcière Mohawks ϟ Particularité : voyance ϟ Statut civil : Mère célibataire

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ϟ Messages : 557 ϟ Date d'inscription : 21/06/2016 ϟ Disponibilité RP : 1x par semaine ϟ Célébrité : Karina Lombard ϟ Crédits : pinterest

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MessageSujet: Re: 99 problems [Ft. Anahia]   99 problems [Ft. Anahia] Empty18.12.16 17:06


   

Bad Luck Baby



Le moteur du pickup crachotait sur la route vers Santa Fe. La révision n'avait pas être du faite depuis un petit temps.
Pendant qu'elle racontait à Tyler l'histoire qui les avait amené d'une certaine façon tout les deux dans ce  vieux tacot, Anahia priait intérieurement pour que ce dernier n'explose pas en route. Bon ça n'aurait été  que justice, mais elle avait déjà échappé à l'explosion d'une voiture / hélicoptère dans la journée, c'était pas pour calancher dans cette poubelle jaunâtre avec un autocollant "Jesus is my boss" sur le pare-brise arrière.

Elle ne pu s'empêcher de pouffer à la question de son coyote préféré lorsqu'il évoqua les doutes qu'il avait quant à la réussite possible de l'action qu'elle avait mené face à Renosa et à sa bande. Le regard perdu sur le paysage aride qui défilait, elle ne pu s'empêcher de voir apparaître dans son esprit le visage de ce fantôme qui venait de réapparaître dans sa vie.

"Tu sais chéri, jme suis déjà fait des types bien plus puissants et dangereux que ce sale bouffeur de tacos…" (oui je sais c'est raciste et réducteur, mais on est aux Etats Unis oui ou merde !!)

L'image de la petite pierre noire dans le creux de sa main lui ramena une autre image. C'était cette fois un éclat vert qui brillait dans sa paume, comme si l'objet qu'elle tenait était doté d'une lumière interne. C'était à couper le souffle. Elle rangea la petite pierre noire comme elle avait rangé l'autre, dans le fond de son sac. Mais la dernière fois, il lui avait suffit de franchir une porte pour disparaitre, cette fois, elle était dans un tout autre merdier…

"Haha si t'inquiète, bien sur qu'ils nous ont fouillé…ils allaient pas se priver du plaisir de pouvoir te ploter… Sans quitter la route des yeux, elle lui tendit son sac qu'elle laissa tomber sur ses genoux. Sort t'extension indétectable mon pote. Pour un moldu, c'est une vulgaire sacoche tout ce qu'il y a de plus normale, avec des clopes et des tampons dedans. Pour moi, c'est un espace de rangement quasi infini…T'as déjà vu cette vieille série Dr Who ? avec la boite bleue ? Bah c'est pareil, c'est plus grand dedans."

Ce genre de sort était des plus communs pour les sorciers, mais ça l'étonnait toujours de voir que ces imbéciles de moldus n'avaient toujours pas trouvé un moyen de les détecter…enfin sans vouloir t'offenser Tyler hein, c'est pas ta faute si t'es pas dans le camp des gens qui déchirent !! Youhou être sorcier c'est trop cool…je m'égare un peu là désolée, mais c'est vrai que la magie c'est trop motel quoi, presque aussi cool que le faire porter une tenue de prêtre à cet espèce d'ours mal léché d'officier Lennox. Nan mais ça, Best idée EVER quoi. Haha j'en rigole encore. Et il pense vraiment qu'elle va être désolée pour ça !! HA!! Mais mon gars, c'est que tu l'as connait pas encore bien…

Après avoir récupéré son sac dont elle passa la bandoulière par-dessus ses épaules, elle ne pu qu'acquiescer lorsque que le…faux prêtre..haha pardon en fait je m'en remet toujours pas d'avoir réussi à lui faire faire un truc aussi con… suggéra l'idée de s'occuper de Renosa. Il fallait qu'elle efface ses traces, une part une, ne laisser aucun témoin, sous peine de se retrouver dans la merde dix ans plus tard parce que certaines personnes ont décidé que ça serait cool de venir aux EU avant la création du Dôme au lieu de rester bien tranquille chez tata Coletta à boire du Limenchelo et à crier "Ia, Ia" avec ses copains en toges…merde à la fin.
Mais elle doutait que Tyler soit très très chaud à l'idée de faire véritablement disparaitre Renosa et une bonne vingtaine de ses sous-fifres…après tout il était flic, et tout le monde sait que les flics c'est un peu relou du genre "nan mais c'est pas cool de tuer, on va plutôt trouver des petites preuves toutes mignonnes de leur culpabilité et après on ira voir un juge qui pourra faire la part entre le bien et le mal, et quand il verra toutes les horreeeeurs que le méchant mafieux il a fait, et bah il ira en prison, yeaaaah !!!!! Guimauve et marshmallow pour tout le monde !!" Raaaa non ça serait vraiment trop chiant…il fallait qu'elle fasse ça à sa façon, mais ça sous-entendait écarter le Tyty chéri. Enfin ça la faisait quand même grave chier de devoir faire ça aussi parce que c'est comme ça quand on trouve un vieux clébard tout crassou, au début on se demande pourquoi ça nous arrive à nous, mais après on s'attache.


(Je sais pas vous, mais je trouve que j'écris vraiment n'importe comment ce soir..enfin bon.)

Totalement perdue dans ses réflexions, Anahia ne remarqua même pas les voitures noires qui roulaient vers eux et qui semblaient remplies de mafieux pas content et potentiellement à leur recherche. Ce n'est qu'en sentant Tyler serrer les fesses si fort qu'il aurait pu briser une noix qu'elle émergea. Enfin pas assez vite pour lui faire noter que finalement son idée de costumes à la con n'était pas si à la con que ça. Héhé comme quoi…

Alors qu'elle était encore en train de vaguement réfléchir à une idée de faux plan à lui balancer, elle l'entendit lui demander de le conduire au Ranch de ces mêmes mafieux à qui ils essayaient d'échapper depuis le début de la journée. Après être passée par toutes les étapes du WTF mental, à base de "nan mais t'es trop un ouf mec, ça va pas dans ta tête, si tu penses au suicide, il y a des façons plus simples et moins douloureuses, qu'est ce que tu comprends pas dans la notion de repère de méchant vilain où je veux plus jamais aller…"elle du bien reconnaitre que c'était sans doute la solution la plus simple pour résoudre leur problème. Elle décida donc de fermer pour une fois sa grande gueule et de lui laisser la possibilité de lui expliquer pourquoi il tenait si peu à la vie.

"Je peux même leur faire oublier le nom de leur mère…aucun problème"


Le seul problème serait pour eux de rentrer dans le Ranch du clan Renosa. Impossible pour eux de prendre le chemin qu'elle avait elle-même emprunté la veille, les Portes de la Cour n'étaient pas franchissables pour les non-initiés. Un petit transplanage peut être, elle n'avait pas sentit de système anti-magie sur place, ça devait donc être potentiellement envisageable. Ou du polynectar, il devait lui en rester une fiole ou deux qu'elle avait piqué dans les réserves de Papy Sean.
Elle fut assez surprise quand soudain elle entendit son compagnon lui poser des questions sur la Pierre. Sans comprendre où il voulait en venir, elle se contenta de lui répondre en s'allumant une nouvelle cigarette tout en poursuivant ses réflexions sur le meilleur moyen de s'introduire dans une forteresse.


"Bof, trois fois rien, des poussières, quelques baguettes, mais non, c'est la dernière pépite utilisable."

Anahia repensa aux quelques baguettes faites à partir de fragment de la Pierre qu'elle avait réussi à récupérer au cours de son voyage, mais elles étaient inutilisables, souillées. Aucuns Mohawks ne pourraient jamais s'en servir.

"Je n'en sais rien, je pense que oui, en tout cas l'histoire officielle."

Les pierres magiques n'étaient pas un phénomène courant, elles étaient donc d'autant plus recherchées, mais leur valeur, bien que très importante, ne grimpait jamais jusqu'au million. C'était son histoire et la légende qui l'accompagnait qui avait fait de la Pierre Noire une si grande source de revenu. Détenir dans ses mains la destiné d'un peuple, aucun mafieux narcissique et manipulateur ne pouvait y résister. Mais le fait que ce soit Renosa qui récupère la relique l'avait toutefois étonné. L'extension du marché des pierres magiques au moldus, c'était vraiment la preuve que tout foutait le camp dans ce monde de dingue. Enfin au moins n'essayaient-ils pas de transformer ces pierres en  baguettes bâtardes.
Entendant Tyler dicter le plan qu'ils allaient suivre, elle fit semblant de l'écouter sagement mais ne pu que pester quand il lui demanda de retirer ses vêtements de none. Bon ils étaient moches et ils grattaient, et les porter c'était comme de se balader avec un mini hammam portatif, mais merde quoi…c'était comme de jouer Woopie dans Sister Act!! Pas drôle…Grommelant dans sa barbe, elle défit sa coiffe et fit passer la tenue par-dessus sa tête.


"Ridicule toi-même…"

Ressortant la tête de sous la grand tente noire, elle remarqua qu'ils arrivaient enfin, après tant et tant de péripéties, dans ce truc qu'on appelait une ville. Elle n'avait jamais foutu les pieds dans cette ville autrement que pour son enquête et tout ce qu'elle pouvait dire de cette capitale, bah c'était qu'elle était super moche. Cet espèce de mélange entre des boutiques à devantures digne des meilleurs western spaghettis, des habitations basses, plates, aux couleurs marron sable tout caca, des immeubles modernes qu'on savait pas très bien ce que ça foutait là. Le pire c'était ces espèces d'immeubles d'habitation qui s'inspiraient vaguement des constructions des indiens locaux mais en version béton armé, on atteignait un must en matière de mauvais gout. C'était clair que Santa Fe n'était pas ce qu'on pouvait appeler une capitale culturelle, en tout cas pas en matière d'architecture.
Une fois que Tyler eut garé le vieux tacot jaune, elle descendit de la voiture à sa suite, non sans avoir vérifié qu'elle n'oubliait rien à l'intérieur de l'habitacle. Rangeant Roberta dans son sac afin de ne pas attirer l'attention, elle garda néanmoins sa baguette en main. Jetant un coup d'œil à son co-équipier, elle pu noter non sans un sourire que ce dernier avait quitté le col blanc et la veste du prêtre, qui pourtant lui donner un certain charme…pour ouvrir sa chemise et révéler des pec et ses abdos de Mâle sexy et viril. Est-ce que c'était le fait de l'avoir vu porter un col blanc ou le fait de le voir presque torse nu avec une carabine à la main…mais il avait un ptit quelque chose qui était pas déplaisant le jeune homme…dommage qu'il sente le mec maqué à dix mètres…pfff y avait rien à faire, elle finirait vraiment sa vie seule et vieille, dans un appartement avec de la tapisserie à fleurs sur les murs à faire vaguement des tirages de cartes pour nenettes un peu trop crédules…ah non mais en fait c'est déjà ce qu'elle fait…la loose…
Traversant les rues calmes, ils arrivèrent assez vite à l'impasse où ils avaient laissé la moto la veille. Laissant Tyler s'occuper du gamin qui essayait vainement de lui piquer sa cylindrée, elle se dit que c'était certainement le meilleur moment pour l'oubliéter et disparaitre à jamais de sa vie. Levant la main qui tenait sa baguette vers le dos de cet homme qui l'avait, sans finalement poser tant de questions de ça, suivi dans cette histoire de fou, elle sentit un pincement au cœur et baissa le bras. Malgré sa mauvaise volonté et ses grognements, c'était lui semblait-il quelqu'un de bien, quelqu'un d'intègre, en qui on pouvait avoir une confiance à toute épreuve.
Mais c'était aussi quelqu'un qui connaissait ce maudit prêtre, et qui pouvait lui révéler son existence, sa présence. C'était déjà assez dangereux de le laisser même en vie. Relevant la main, elle ressera sa prise sur le bois de sa baguette. Il fallait en finir avec cette histoire.


Au moment où elle allait prononcer la formule du sortilège d'oubli, quelque chose attira son regard. Un truc vaguement vert-jaune était posé pépère sur le siège de la moto et les regardait avec ce qu'on pouvait voir comme un sourire amusé, si tant est qu'un iguane puisse sourire. Fronçant les sourcils, elle sentit que quelque chose ne tournait pas rond : l'iguane lui était étrangement familier, comme si elle l'avait déjà vu plus tôt, genre le matin même dans le bouiboui sordide dans lequel ils avaient atterri…Oh putain la tuile !! Réagissant au quart de tour, Anahia pointa sa baguette sur ce qui se faisait passer pour un gros lézard dégueulasse dans l'idée dans faire un sac à main, mais à ce moment là, Tyler eut la brillante idée de se placer entre l'animagus et elle.

"Putain Tyler dégage !!"

A peine avait-elle eu le temps de crier qu'elle sentit des mains lui maintenir le buste et essayer de l'immobiliser. Sans jeter un coupe d'œil en arrière, elle frappa son agresseur d'un coup de coude dans la mâchoire, attrapa sa main droite et le tira en avant afin de le faire tomber en le faisant rouler sur son dos. L'homme tomba à terre en criant, mais elle n'eut pas le temps de foncer sur Renosa qui venait de se révéler, que déjà, trois hommes de main la maitrisaient et lui prenaient sa baguette. C'était un piège, un gros piège bien naze et tout obvious dans lequel ils s'étaient tout simplement précipité.
Furieuse d'avoir été aussi conne pour se laisser prendre, elle se débâtait et ruait à tout va. Comment n'avait-elle pu ne pas voir, ne pas comprendre? Bien sur que Renosa était un sorcier ! fuck fuck fuck de merde !

Sentant soudain le contact froid du canon d'un flingue se poser sur la belle peau (non-ridée) de sa tempe, elle arrêta de bouger, jetant un regard vers Tyler que ces connards avaient plaqué au sol. Se massant la joue là où le flic avait frappé, Renosa s'adressa à eux dans un anglais tinté d'un accent mexicain digne des pires séries Z. C'était un homme de taille moyenne, qui devait avoir une quarantaine d'année, le teint hâlé, les cheveux gominés, rasé de près. Rien de particulier en soi, mais il avait dans le regard l'éclat du connard sadique, celui du mec qui serait capable de vendre sa pauvre vieille moman pour arriver à ses fins. Rien ne la dégoutait plus que ça…Le voyant se rapprocher d'elle, elle tenta un geste, mais la prise que les hommes de main avaient sur elle était trop forte, tout mouvement lui était interdit.
La balle lui traversa le bras en l'espace d'un souffle, apportant dans son passage une douleur terrible et déchirante. Anahia s'entendit crier et jurer, mais elle ne percevait rien d'autre que cette brûlure de sa chair explosée, et la chaleur de son sang qui coulait le long de son bras. Libérant sa main droite de l'emprise de l'homme qui l'immobilisait, elle la pressa contre la plaie ouverte en continuant de marmonner des "connard connard" à tout va. Moitié marchant, moitié portée, elle se laissa guider vers les voitures noires qui s'étaient garées à l'entrée de l'impasse. C'était pas le moment de tenter une action héroïque, il fallait déjà qu'elle retrouve ses esprits.

Juste avant de montrer dans le véhicule, elle tourna la tête vers l'angle de la rue, dans l'espoir inutile de trouver de l'aide, mais elle ne vit rien, rien d'autre que le visage rayonnant de son indic', Pedro, le patron du Lagardo Grande. C'était cet homme qui lui avait refilé le tuyau Renosa, qui l'avait aidé à trouver toutes les infos nécessaire pour son intrusion…et c'était donc lui qui l'avait trahit. Maudissant ce fils de chacal sur treize génération, elle le vit interpeller le chef des chacals (ou chacaux ? seuls les vrais comprendront) en personne. Quittant le mur sur lequel il était adossé, il se rapprocha de Renosa, mais à peine avait-il dit deux mots que le mafioso fit un geste à deux de ses gorilles qui se saisirent de Pedro pour le conduire dans la voiture où se trouvait déjà Tyler et l'y balancer sans autre forme de procès. Malgré la douleur, Anahia ne pu qu'esquisser un sourire, qu'elle abandonna dès qu'elle vit Renosa approcher d'elle. Rassemblant assez de salive en bouche pour lui cracher à la gueule à tout moment, elle essaya de se tenir aussi droite que possible. Elle le dépassait de plusieurs centimètres, ce qui lui donnait une impression de sécurité malgré sa position. L'homme se rapprocha tout près d'elle et parla presque dans un murmure.

"Je ne peux quand même pas faire confiance à quelqu'un qui trahit pour quelque chose d'aussi banal et vulgaire que du fric, non ?" Il braqua ses yeux perçant dans les siens. Gardant le silence, ils se fusillèrent du regard un instant, puis il baissa les yeux vers son bras qui pissait toujours le sang."Je vais te faire un bandage magique, je n'ai pas envie que tu dégueulasses mes sièges en cuir en te vidant de ton sang."

Sortant sa baguette, il fit un geste autour de sa blessure et des bandelettes invisibles vinrent bloquer le trou que la balle avait formé dans son bras. D'un geste du menton, il indiqua à ses hommes qu'ils pouvaient la faire monter dans le 4X4. On l'installa au milieu de la banquette arrière, entourée par deux hommes qui devaient chacun faire deux fois son poids. Sans ménagement, ils lui lièrent les mains et lui passèrent sur la tête un sac noir pour qu'elle ne puisse voir le chemin qu'ils empruntaient pour se rendre au Ranch. Elle trouva inutile de leur faire remarquer que c'était totalement superflu puisqu'elle savait très bien où se trouvait la propriété du clan, et adopta un silence religieux pendant tout le trajet. Si le bandage qu'on venait de lui faire empêchait à son sang de s'écouler hors de son corps, la douleur elle était toujours intacte et il lui fallait recourir à toute la concentration du monde pour ne pas y céder.
Elle devait rester calme et lucide. La situation était critique, mais il y avait toujours une échappatoire, une porte de sortie. Il suffisait de la trouver et de la défoncer.

Renosa était donc un sorcier, ça changeait beaucoup de chose. Un sorcier caché qui s'entourait de moldus, mais un sorcier tout de même, ils se battraient donc à arme égale, enfin à condition qu'elle retrouve sa baguette. Il y avait toujours Roberta qui était cachée dans son sac, mais c'était trop risqué de la sortir maintenant.
Chaque chaos de la route était une torture, comme si des guêpes la piquaient encore et encore au même endroit.


Au bout de ce qui lui sembla être une éternité, la voiture s'arrêta et on la fit sortir sans ménagement. La clim fit place au cagnard. Un homme lui saisit l'épaule et la fit avancer, lui laissant encore le sac en toile sur la tête. Privée de ses yeux, Anahia essaya de se repérer à partir des souvenirs qu'elle avait du lieu. Une étrange agitation semblait régner dans le Ranch, quelque chose se préparait.

Entendant tout près d'elle les grognement de Tyler, elle fut un petit peu rassurée de savoir qu'ils ne s'étaient pas tout de suite débarrassé de lui. Quelques mètres derrière eux, on pouvait entendre les supplications de Pedro qui ne semblait pas bien comprendre ce qui lui arrivait. Rigolant du malheur de ce pauvre enculé derrière la toile de jute, elle ne perçut soudain plus les sons de moteurs ou les hennissement des chevaux. On venait de les faire pénétrer dans un espace fermé. On leur fit encore traverser quelques couloirs, puis ils arrivèrent dans une pièce qu'Anahia identifia immédiatement comme le bureau de Renosa dès qu'on lui eut enlevé le sac de sur la tête.
La pièce était grande, lumineuse, avec de grandes baies vitrées qui donnaient sur le reste du domaine. Les murs étaient chargés de toiles de maitres, le sol couvert de magnifiques tapis d'orient. Ca et là, on pouvait voir des vitrines montrant milles et une merveilles, des vases de chine, des œufs fossilisés de Manticore, des joyaux qui brillaient comme les étoiles. Un petit salon aux fauteuils second empire occupait le milieu de l'espace, et on pouvait voir dans le fond de la pièce, un immense bureau en bois sculpté. Enfin en gros, c'était chargé, tape à l'œil et assez moche comme agencement. Anahia avait d'ailleurs été tenté de lui refaire la déco pendant son premier passage dans cette pièce, parce que là non quoi c'est pas possible d'avoir aussi peu de bon sens !! Mais la Valérie Damido en elle avait ravalé son envie de ce qui aurait été une perte de temps. Mais encore maintenant, elle en avait mal aux yeux tellement c'était cheum.
Délaissant l'examen des goûts douteux de Renosa en matière de déco, elle se mit en quête d'une sortie possible pour elle et son coyote de l'extrême. La maison n'était pas équipée de système anti-magie, ce qui maintenant prenait tout son sens vu la nature de son propriétaire, mais elle semblait par contre équipée d'un anti-transplanage, ce qui rendrait leur évasion plus compliquée à planifier puisqu'il leur faudra d'abord sortir du champ d'action du sortilège avant de disparaitre.
Un bourbon à la main, leur hôte se rapprocha d'eux, essayant de se faire passer pour la victime de l'histoire. La façon dont Tyler lui répondit failli arracher à Anahia une petite larme tellement sa punch line était stylée. Mais alors qu'il s'éloignait, sans doute vexé comme un sale petit poux, le mexicain s'enquit de savoir où "sa" pierre était caché. "SA" pierre !! Non mais il se prend pour qui le ouistiti ? Déjà primo, c'est sa pierre que dal mes fesses, et deuxio, il pense vraiment que ça va marcher et qu'elle va tout lui dire en mode "oh oui non en fait désolée, j'étais saoul j'ai pas réfléchi voila la pierre, bon aller on se téléphone on se fait une bouffe un de ces quatre ?" Faut être con quand même…


"Dans le cul de ta vieille maman."

Renosa ne lui laissa pas le temps de rire de sa propre connerie et lui lança immédiatement un sortilège Doloris. Frappé en pleine poitrine, Anahia s'effondra au sol, se tordant dans tous les sens comme un poisson hors de l'eau. Une douleur indescriptible se répandait avec une rapidité déconcertante dans chacun de ses membres, comme ci chaque centimètres de sa peau étaient coupé, lacéré, arraché.  Elle sentait son sang bouillir, ses os craquer, ses muscles se tétaniser…son esprit était bloqué, fixé sur l'unique souffrance qu'elle éprouvait. Un instant l'air lui manquait, l'autre elle le sentait entrer en elle comme un poison qui faisait se flétrir chacun de ses organes. Chaque seconde supplémentaires étaient un supplice et toutes ses pensées étaient tournées vers un seul espoir, une mort rapide.
Mais la mort serait pour plus tard, car soudain le sort s'arrêta d'agir et elle essaya de se redresser non sans difficulté, tentant de reprendre son souffle. Des lèvres de Renosa sortirent la même question. Elle eut un sourire, sachant cette fois ce qui l'attendait, et ne pouvant résister à la tentation de le faire chier encore un peu plus, elle prit la parole avec une voix dont elle essayait de faire disparaitre toute trace d'appréhension.


"Jte l'ai dit…dans le cul de…"

Cette fois il n'attendit pas qu'elle eut le temps de finir sa phrase et d'insulter sa pauvre petite mamounette pour lui infliger à nouveau l'un des trois sortilèges impardonnables. A nouveau, elle se sentit foudroyée, broyé, éviscérée. Elle n'entendait plus rien, même pas le son de ses cris, elle ne voyait plus rien, pas même Tyler figé dans son incapacité à l'aider. Elle avait l'impression d'étouffer, comme noyée dans son propre sang, pendue avec ses propres tripes. C'était comme atteindre encore et encore la limite, tomber d'une falaise sans jamais toucher le sol.

Lorsque la douleur cessa, la jeune femme resta au sol, prostrée dans une position fœtale, immobile. Les yeux grands ouverts, la respiration difficile, elle observait les poils du tapis qui s'étendait sous elle, comme si les compter aurait pu l'aider. Elle vit des chaussures se rapprocher d'elle, et elle se sentit soulever du sol, portée par deux hommes qui la forcèrent à rester debout face à leur patron. Oubliant les palpitations de son cœur qui tambourinait dans sa poitrine, elle se força à passer un masque d'impassibilité, refusant de leur montrer toute trace de peur et de relâchement. La main de Renosa se posa sur son visage. Chaque parole qu'il prononçait lui donnait envie de lui gerber dessus.
Jamais elle ne parlerait. Il avait beau la torturer, lui faire connaitre milles sévices, elle était têtue au dessus de tout. Mourir jeune et dans la fleur de l'âge avant d'être toute moche et ridée ne l'avait jamais inquiétée, mais ça Renosa le savait. On ne devient pas parrain du crime en tabassant le plus de mecs, ni même en tuant sans vergogne, on le devient quand on est capable de voir où se trouve la faiblesse des autres. Anahia était capable de supporter n'importe quelle douleur, mais voir quelqu'un souffrir, mourir à sa place lui était insupportable.

Lorsque Salvatores frappa Tyler au visage, elle abandonna toute retenue, essayant de se libérer de l'entrave des deux hommes qui la maintenaient, mais c'était peine perdue. Le pauvre homme tentait de se protéger le visage, mais il ne pouvait rien faire face à ses assaillants.
Il n'était rien pour elle…mais ça ne lui donnait pas le droit de mourir aussi bêtement.


"Arrêtez !! C'est bon je vais te filer ton putain de caillou !!"

Renosa pivota et se tourna vers elle, un sourire de victoire aux lèvres. C'était un sourire dégueulasse, carnassier, qui faisait immédiatement regretter les dernières paroles prononcées. Il fit un geste vers ses hommes qui cessèrent de frapper Tyler et se rapprocha à nouveau d'elle.

"Tu deviens enfin raisonnable…alors dis moi tout…où est ma pierre ?
-Dans mon sac.
-Dans ton sac ?! Mais bien sur, et j'imagine qu'il est équipé d'un sortilège anti-mage ? C'est pour ça que mes non-mages n'ont rien trouvé quand ils vous ont fouillés la dernière fois ?
-Bah quelle idée aussi de travailler avec des non-mages…"


La foudroyant du regard, l'homme s'empara de sa sacoche  et plongea le bras dedans, sans même tenter un "Accio". Au bout de quelques minutes, il en sortit la petite pépite noire. Il la leva au niveau de ses petits yeux porcins, comme pour mieux en contempler l'éclat. Se désintéressant du sac qu'il envoya voler sur un des horribles fauteuils empire, il se dirigea vers son bureau qu'il contourna pour aller placer la relique dans une des vitrines de la pièce. Après avoir refermé la porte vitrée, il regarda quelques instants son trophée dans un silence religieux.

"Bon bah c'est pas tout ça hein, mais on va vous laissez…c'était sympa faudra se refaire ça à l'occasion !!
-Tu penses sérieusement que je vais vous relâcher avec tout ce que vous avez fait toi et ton petit copain ? Noooon ma belle, vous allez bien mourir aujourd'hui. Que dirait-on si on savait que le grand Renosa relâche ceux qui lui ont manqué de respect, pour qui je vais passer moi ? J'ai un nom tu sais…"

Délaissant la contemplation de la vitrine, il se retourna vers eux, le visage froid, dont seul le regard trahissait l'excitation.

0]]"Mais comme tu es une sorcière, je vais te faire l'honneur d'être tué par un sorcier. Une mort rapide et digne, et tiens pour ton copain flic aussi, c'est mon jour de bonté... "[/b] Levant la main dans laquelle il tenait sa baguette vers elle, il la regarda avec un air sadique. "Ne t'inquiète pas, je suis un gentleman, j'enverra une couronne de fleurs à ton f…"

Soudain la porte du salon s'ouvrit à la volée et un homme d'un certain âge en smoking entra. Il avait du taper un sprint car il soufflait comme un bœuf et ruisselait comme à la sortie d'un sauna.

"Señor Renosa, il y a un gros problème, le gâteau d'anniversaire de votre fille n'est toujours pas arrivé. J'ai appelé la pâtisserie à Santa Fe et ils m'ont dit qu'il ne pourrait pas livrer avant plusieurs heures, un pick up jaune bloque la sortie de leur parking ou je ne sais trop quoi.
-Mais qu'est -ce que c'est que cette excuse bidon ?!"
Quittant son bureau, il se rapprocha son majordome, l'air fortement contrarié.
"Ce n'est pas tout monsieur, nous manquons de ballons pour l'arche d'entrée et il semblerait que le poney que vous vouliez offrir à votre fille souffre actuellement de colique.
-Mierda, et quand est-ce qu'Anna Rosita doit arriver ?
-D'ici une dizaine de minutes Señor…
-Puta, je dois vraiment tout faire ici…
Se retournant vers Anahia et Tyler qui attendaient toujours comme deux couillons une mort promise et donc due, il les observa quelques secondes avant de reprendreJosé ! Arturo! Vous allez conduire ces deux là à la colina del diablo, vous leur faites la peau rapido et vous foncez à Santa Fe chercher le gâteau de ma princesse. Et je vous préviens, vous avez déjà merdé hier soir… Une erreur en plus, et vous irez vous aussi faire un tour à la colina del diablo…Emportez la balance avec vous, je ne veux pas de ça chez moi.
-Hey Renosa !! Je croyais que tu avais dit que tu nous offrirais une mort digne et rapide !
-Oh mais je tiens parole, vos cadavres nourriront les charognards du désert, quoi de plus digne et de plus noble comme fin pour une salope d'indienne comme toi…"


Sur ces mots, il quitta la pièce, les laissant aux mains de ces hommes qui les dirigèrent vers la sortie. Traversant la propriété à visage découvert, les mains toujours attachées, on les fit monter dans une des voitures dans laquelle se trouvait déjà cette ordure de Pedro. Ce dernier avait du avoir lui aussi droit à un traitement de faveur, son visage tuméfié n'était pas beau à voir, et il semblait à deux doigts de perdre connaissance. Sans prendre cette fois la peine de les cagouler ou de les séparer, on les installa à l'arrière l'un à côté de l'autre. Arturo prit le volant et José s'assit à l'avant, dos à la route, le canon de son arme braqué sur eux.

"Hey mec tu veux pas pointer ton arme ailleurs ? J'ai déjà vu PulpFiction et j'ai pas envie que ma cervelle retapisse ta caisse.
-Ferme la pétasse, si tu fais le moindre geste, jte plombe."


La voiture démarra dans un nuage de poussière et ils quittèrent le Ranch.

La lumière du jour commençait à décliner. Personne ne parlait dans la voiture, à par Pedro qui couinait au moindre virage, surement à cause d'une ou deux côtes cassées. Assez vite, ils quittèrent la route goudronnée qui menait au Ranch pour emprunter un chemin de terre. Par la fenêtre, Anahia pouvait voir le paysage se tinter de rouge, le soleil se rapprochait de plus en plus des collines. Une vingtaine de minutes après leur départ, la voiture s'immobilisa au milieu de nulle part. Ils étaient arrivés, c'était la fin de leur course.
Sortant avec difficulté du véhicule, elle fit quelques pas, respirant à plein poumon. Même si la journée arrivait à son terme, l'air était encore trop chaud. Fuir n'avait plus aucun sens, il n'y avait rien à perte de vue, il n'y avait plus rien à faire, à par tenter le tout pour le tout, un dernier coup de poker.


"Aller à genoux !!"hurla celui qui s'appelait Arturo

S'exécutant, elle s'accroupit sur le sol poussiéreux, baissant la tête alors que l'homme pointait son arme vers sa boite crânienne. Et puis sans crier gare, elle se mit à rire. Un rire franc et incontrôlé qui déstabilisa les deux moldus.

"Putain mais qu'est ce qui lui arrive, elle pète les plombs ?
-Oh non non vous en faite pas pour moi les gars, allez-y, butez moi c'est juste que…
et elle repartit de plus belle.
-Qu'est ce qu'il y a de quoi ?
-Haha nan mais c'est juste que…oh putain c'est trop drôle…votre patron est vraiment trop trop con."

La réaction ne se fit pas attendre et Arturo lui asséna un coup de crosse qui la fit tomber au sol, mais elle continua de rire, comme une démente.

"Putain mais tu vas t'arrêter de rire salope !!

-Oh jsuis désolée mais jpeux pas m'en empêcher, mais c'est juste que… vous pensez vraiment que j'aurai lâché la pierre aussi facilement si je n'étais pas sure de pouvoir m'en sortir après.
-Tu t'en sortiras pas, t'es fini, on va te buter, et le boss a récupéré sa pierre, t'as perdu c'est tout.


Soudain elle s'arrêta de rire et se redressa, reprenant en un instant tout son sérieux.

-Nan mais franchement, vous pensez que j'en ai quelque chose à foutre de ce petit cailloux de merde. Bien sur ça me fait chier de lui laisser, c'est sentimental c'est pour ça, mais quand on possède quelque chose qui a dix fois plus de valeur, une poussière à trois millions, mais qu'est ce que j'en ai à carrer ?
-Arrêtes de mentir !!
-Mentir ! Moi ? Mais vous pensez vraiment que votre patron c'était le premier ? Des mecs comme lui j'men fais trois par semaine. L'organisation pour laquelle je travaille a plus de pouvoir que tous les parrains de la drogue du Mexique mes ptits gars. Si vous nous relâchez, c'est le pactole pour vous les mecs.
-Ok nous y vla, tu nous prends vraiment pours des cons, tu penses qu'on va vraiment trahir Manuel Renosa pour du fric, on sait ce qu'il fait aux balances.
En disant ça il fit un mouvement de tête vers Pedro qui ne semblait pas comprendre ce qui se passait.
-Moi jdis ça jdis rien, mais jpense à vos retraites. Vous pensez vraiment bosser toute votre vie pour un sorcier qui vous considère et vous traite comme les pires des sous merdes, et qui n'hésitera pas à la moindre connerie à vous mettre une balle dans la tête. Mon organisation vous promet de vous cacher, des nouveaux papiers, et assez de fric pour vivre comme des rois pendant deux ou trois vies supplémentaires…si vous me croyez pas, demander à la balance…
-Tu dis que des conneries.
-Nan mais elle a un peu raison quand même Arturo, il nous traite vraiment comme des merdes.
-Tu vas pas t'y mettre José, tu vois pas qu'elle dit ça pour nous avoir, c'est une putain de salope de sorcière, tout ce qu'elle dit c'est du poison.
-Peut être, mais j'en ai ras le cul de me faire traiter comme de la merde, de jouer le larbin pour gagner des clopinettes et si y a moyen de finir ma vie pépère loin de ce désert de merde…"

Baissant son arme, José s'approcha de Pedro et l'attrapa par le col et lui posa le canon sur la tempe.

"Bon dis nous tout Cabron…c'est vrai tout ça ou c'est des bobards ?
-J'en sais rien, mais jl'ai déjà vu utiliser des sorts pas normaux, dl'magie bizarre, qu'on apprend pas à l'école,  et..
-Et pour le fric ?
-Regarde mon compte en banque mec, jsuis le barman le plus riche du Nouveau Mexique, je sais pas d'où vient l'argent, mais à chaque fois que je l'aide, ça tombe de nulle part.
-Bon ok ça me suffit.
Relâchant sa prise, il laissa tomber Pedro au sol et se redressa et se rapprocha d'Anahia. Si jte libère, qu'est ce qui me dit que tu vas pas me buter ?
-Putain José mais c'est quoi ça, t'arrêtes tout de suite, on les bute et on se casse !! D'ailleurs assez parlé…Sans finir sa phrase, il leva sa main armée vers Tyler.

Un coup de feu résonna sur la colline…et le corps d'Arturo s'effondra sur le sol. Sans se soucier du cadavre sans vie de son collègue, José s'accroupit face à Anahia.

"Bon ok c'est quoi le deal ?

-Tu me libères et tu me conduis à Santa Fe, ensuite tu rentres au Ranch avec le gâteau et tu trouves une excuse à la con pour expliquer pourquoi ton pote est pas avec toi. Pendant la nuit tu récupères ma baguette et ma sacoche et tu me retrouves en ville. A ce moment là, je te conduirai dans un endroit sur avant ton transfert. D'ici deux jours, tu seras sur une île avec  5 millions sur un compte aux Bahamas et tu seras tranquille pour reste de tes jours.
-Et qu'est ce qui me dit que tu vas pas me faire la peau plutôt que de me payer ?
-Je n'ai aucun intérêt à faire ça, un allier c'est plus précieux vivant…par contre, j'ai une condition supplémentaire…je veux pouvoir buter ces deux là. Ton ex-patron avait raison sur un point, on peut pas faire confiance à une balance..et l'autre c'est un flic, c'est dangereux de le laisser en vie.
-Ok ça marche.


Sortant un canif de sa ceinture, Pedro coupa les liens de la jeune femme. Se tenant les poignets qui avaient été abimés par le frottement de ses entraves, elle se releva et attrapa l'arme que lui donnait Pedro.

-Tu me montres comment ça marche ? J'ai jamais utilisé d'arme moldu ?
-Tiens regardes tu vérifies que le chargeur est plein, après tu enlèves la sécurité et tu enclenches le percuteur…voila, là t'as plus t'as viser bien la tête et il est dead à coup sur…
-Parfait, merci beaucoup…bon, au revoir José."


Un bruit de tonnerre envahit à nouveau les colline, se répercutant en écho dans la lumière du crépuscule. Le corps sans vie de José s'effondra sur le sol. Sans perdre de temps, elle attrapa le canif avec lequel il avait défait ses liens pour aller libérer Tyler. Elle s'accroupit face à lui, le visage fermé, elle ne riait plus.

"Désolée, ça a prit du temps…bon aller on retourne au ranch, on efface tout le monde, et on disparait, j'en peux plus de cette histoire de fous…"

Après avoir donné l'arme de José à Tyler, elle alla chercher celle d'Arturo. Elle avait bien l'intention de ne pas perdre de temps et de transplaner aussi près possible que la limite autour du domaine le permettait. Ils feraient le reste à pied en essayant de pas se faire repérer. Avec la petite fête d'anniversaire d'Anna Rosita, ça serait bien plus simple. Pedro de son côté, commençait à s'agiter et à la supplier de le libérer. Impassible, elle se posta devant lui et le toisa avec un dédain non dissimulé.

"Désolé mon pote, mais t'as fait chier la mauvaise canadienne…"

Elle tourna les talons, l'abandonnant à son sort, perdu au milieu du désert du Nouveau Mexique.





   
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Tyler Lennox
Tyler Lennox
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MessageSujet: Re: 99 problems [Ft. Anahia]   99 problems [Ft. Anahia] Empty04.02.17 17:52


 

Une tuile ne vient jamais seule



  A genoux sur le sol poussiéreux de la bien nommée Colina del diablo, un paysage sec et arides dans lequel s’entremêlait bassins et massifs montagneux baigné dans la lumière écarlate du soleil couchant, s’étendait à perte de vu sous leurs yeux. Ce désert, ce nuage de poussière qui venait leur coller à la peau soulevé par le vent annonciateur d'un rafraichissement, ces buissons épineux qui s’étendaient à perte de vu, ces quelques cactus qui s’élevaient fièrement ici et là dans le paysage et ce reptile qui serpentait rapidement entre les rochers,... ce parfait petit cliché pour touriste était donc la dernière image qui leur serait donné de voir ? Le canon de l’arme collé contre leur boite crânienne Tyler et Anahia, allaient être exécuté. Il devait à tout prix faire quelque chose pour se sortir de cette situation désespérée, ils ne pouvaient pas mourir ici, de manière aussi stupide et inutile... Tyler se mit à réfléchir à vive allure, alors que les dernières paroles d’Anahia lui revenaient à l’esprit dans une sorte de kaléidoscope désordonné.

"Putain Tyler dégage !!"

"Ridicule toi-même…"

"Je peux même leur faire oublier le nom de leur mère…aucun problème"

"Tu sais chéri, jme suis déjà fait des types bien plus puissants et dangereux que ce sale bouffeur de tacos…"

"Dans le cul de ta vieille maman."

"Bof, trois fois rien, des poussières, quelques baguettes, mais non, c'est la dernière pépite utilisable."

"Jte l'ai dit…dans le cul de…"

"Haha si t'inquiète, bien sur qu'ils nous ont fouillé…ils allaient pas se priver du plaisir de pouvoir te ploter…



***


La pièce dans laquelle on les avait conduit était le summum du ridicule qui reflétait incontestablement les goûts d'chiotte du maître des lieux. Tyler n’y connaissait pas grand-chose en matière de décoration et à vrai dire pour avoir vécu dans de vrais taudis il s’en carrait complètement du moment qu’il avait un toit au-dessus de sa tête, mais là, cette pièce, cela reflétait absolument tout ce qu’il détestait chez les abrutis pété de tunes. Tout ce qui était entreposé dans cette pièce n’avait qu’un seul objectif : faire l’étalage de ses richesses en exposant un tas de choses qui devaient être aussi rares que précieuses dans le seul but d'impressionner ses visiteurs. Si cela pouvait générer un sentiment d'admiration ou d'envie chez certain, chez lui ça ne lui inspirait qu'une chose, l'envie de tout casser et de réduire en poussière tous ces trésors auquel un matérialiste comme Renosa tenait comme s'il s'agissait de la prunelle de ses yeux.
Un verre de bourbon dans sa main, le maître des lieux paradait comme un roi dans son fief, ce qui donnait davantage envie à Tyler de lui faire ravaler sa sale tranche. Le regard haineux, les lèvres pincés, Tyler ne le quittait pas des yeux, mais son attitude changea dès lors que Renosa se mit à torturer Anahia. Essayant de se dégager de cette poigne qui le retenait fermement tel un étau, il fut contraint d'assister impuissant au supplice que l'on faisait endurer à sa compagne. Pour y avoir goûté lui-même dans un passé pas si lointain lorsque ce sorcier appartenant au Cercle l'avait attaqué dans ce foutu cimetière, il n'était pas sans ignorer la douleur qu'elle était en train de ressentir en cet instant et au cas où sa mémoire décidait de lui jouer des tours, les hurlements totalement inhumain d'Anahia se chargeait de lui rafraîchir la mémoire. Tyler n'était pas sans savoir que dès l'instant où Renosa obtiendrait ce qu'il voulait, à savoir la fameuse pierre qu'Anahia lui avait dérobé, il n'aurait plus besoin d'eux, ce qui les condamnait à une morte certaine, cela étant l'entendre hurler comme elle le faisait était bien largement au-dessus de son seuil de tolérance. Alors qu'il allait intervenir en inventant un mensonge quand à un prétendu endroit où ils auraient pu dissimuler ce que recherchait tant cette enflure, l'homme opéra un changement de tactique.

Alors qu'il était pourtant visible qu'il prenait son pied à la torturer, Renosa mis fin à son petit plaisir malsain et la rejoignit alors que ses hommes de main l'aidaient à se relever comme si de rien n'était tout en lui sortant un couplet presque compatissant dans lequel il lui assurait détester maltraiter les femmes. Tyler ne quittait pas ds yeux ce petit parrain locale, il était évident que l'homme avait comprit qu'il ne tirerait rien d'elle de cette manière. Toutes personnes à ses limites et comme tout le monde Anahia avait les siennes. Elle était clairement endurante, et aurait pu tenir ce bras de fer encore longtemps mais Renosa avait bien trop peur qu'elle lui claque entre les doigts avant de lui avoir révélé où elle avait dissimulé cette précieuse pierre qu'il recherchait tant
C'est pourquoi, il comptait la faire fléchir en s'en prenant non plus à elle, mais à lui. Dès qu'il entendit l'ordre qu'on le batte à mort, Tyler se recula d'un pas afin de mettre une certaine distance entre lui et ses agresseurs mais surtout pour tenter de s'approcher de la cheminée et plus particulièrement du valet de cheminée en acier ornementé d'une tête de cheval. Il avait peut-être les mains liées, mais ses abrutis lui avait lié les mains non pas dans le dos mais devant lui, s'il parvenait à s'armer du tisonnier ou de la pincette, il serait en mesure de se défendre.  
Le premier coup ne tarda pas à se faire sentir, et Tyler se sentit reculer légèrement tout en levant ses mains vers son visage dans un geste de défense. Lorsque l'on a grandit dans la rue comme lui, prendre des coups ne faisait pas peur. Pour se faire respecter il fallait savoir se battre, donner des coups mais également savoir en recevoir, ce à quoi l'avait parfaitement dressé son père. Se reprenant rapidement, Tyler fonça sur ses assaillants. Il frappa le premier dans l'abdomen avec son pied avant de bousculer d'un violent coup d'épaule, un second qui s'approchait d'un peu trop prêt de lui. Pensant profiter du vide qu'il venait de générer autour de lui, mains tendues en avant, Tyler se précipita en avant pour tenter de s'emparer du tisonnier. Mais alors que ses doigts effleurèrent ce qui aurait pu s'avérer être une arme efficace, quelqu'un le ceintura au niveau de la taille, l'obligeant à revenir vers l'arrière. Tyler tenta de résister et de se défaire de l'emprise de son agresseur en donnant de multiples coups de pieds, de coudes ou en mordant ceux qui s'approchaient d'un peu trop prêt, mais ces hommes avaient beau ne pas être plus fort que lui, ils lui étaient numériquement supérieur et ce fut ce qui eut raison de lui. Cloué au sol, sur un tapis probablement hors de prix à en juger par la douceur de sa texture, Tyler sentit les coups pleuvoir dans ses cotes lorsque la voix d'Anahia se mit à résonner avec force dans la pièce. Les coups ne cessèrent pas immédiatement pour autant, il fallut attendre que Renosa daigne faire un signe de la main pour que ses chiens obéissent à leur maître. C'est avec soulagement qu'il sentit les coups cesser. Sans le moindre ménagement on l'attrapa par les bras et on le força à se relever. Légèrement sonné, il jeta un regard abasourdit en direction de celle qui venait de mettre fin à son supplice. Pourquoi l'avait-elle aidé ? Que manigançait-elle ? Alors qu'il s'attendait à l'entendre débiter un mensonge ou l'une de ses réflexions dont elle avait le secret, Tyler fut surprit de constater qu'il n'en n'était rien. Pour sa plus grande incompréhension, Anahia lui révéla l'emplacement exact dans laquelle ce caillou qui suscitait tant de convoitse était dissimulé. Perplexe, il suivit Renosa du regard alors que ce dernier s'emparait de la précieuse petite bourse d'Anahia qui regorgeait plus d'un trésor.

Pourquoi avait-elle fait ça ? Il connaissait la valeur que cette pierre avait à ses yeux alors qu'espérait-elle ? Il ne la croyait pas naïve au point d'espérer que Renosa, après avoir obtenu ce qu'il désirait, les relâche gentiment. Sans un mot, il regarda le bras du sorcier s'enfoncer à l'intérieur de la petite bourse, l'effet de cette distorsion avait vraiment quelque chose de très perturbant. Puis, le bras enfoncé bien plus haut que le coude cessa soudainement de farfouiller dans la petite bourse tandis qu'un large sourire vint orner la face de hyène de Renosa. Lentement, il retira son bras du sac jusqu'à ce que sa main apparaisse enfin. A l'intérieur de celle-ci, le parrain de la mafia local détenait enfin ce stupide caillou qui avait tant de valeur aux yeux d'Anahia et de son peuple. Ce ridicule petit caillou aux magnifiques reflets, qu'il avait lui-même eut la chance de pouvoir admirer un peu plus tôt. Tel un éminent gemmologue, Renosa leva en direction du ciel la sublime pierre qui avait suscité tant de convoitise et qu'il détenait enfin.

Se désintéressant complètement du sac d'Anahia et de tout ce qu'il pouvait y contenir, Renosa comme l'imbécile qu'il était, l'envoya valser négligemment sur l'un de ses horribles fauteuils style empire qui ornait la pièce, puis, avec une certaine satisfaction, il se dirigea vers son bureau qu'il contourna pour aller placer la relique dans l'une des nombreuses vitrines qui se trouvait dans la pièce. De toute évidence, sa petite pierre précieuse avait une place de choix dans sa collection. Alors que le collectionneur jubilait face à sa victoire, Tyler posa son regard sur Anahia. Ils ne se connaissaient pas depuis longtemps, mais il était prêt à jurer que voir Renosa exposer son nouveau trophée lui était bien plus douloureusement insupportable que le sort dit « impardonnable » qu'il lui avait lancé. Comme si elle avait pu deviner qu'il venait de percevoir sa souffrance et qu'elle désirait lui prouver tout le contraire, la voix d'Anahia se mit à résonner avec un brin d'insouciance, comme si l'affaire était désormais entendue et qu'ils pouvaient désormais en rester là. Visiblement très amusé par son toupet et d'humeur joueuse puisqu'il venait enfin d'obtenir satisfaction, Renosa lui répondit sur le même ton badin, comme s'ils étaient entrain de discuter de choses sans réelle importance alors qu'il était question de vie et de mort.
Scellant leur sort, le sorcier leva sa baguette vers elle, bien décidé à en terminer personnellement avec elle une fois pour toute. Tyler essaya une fois de plus de se débattre, il ne pouvait accepter de mourir comme ça, pas ici surtout pas maintenant et encore moins sans se battre, lorsque la porte du bureau s'ouvrit à la volée laissant apparaître un homme d'un certain âge revêtu d'un élégant smoking comme s'il s'apprêtait à assister un mariage. Le motard l'aurait presque prit pour quelqu'un d'important s'il n'était venu pour délivrer un message qu'il semblait juger de la plus haute importance mais dont la teneur était en réalité hautement ridicule.

En définitive, cet homme n'était rien de plus que l'un des trop nombreux sous-fifres de cet imbécile. Nullement surprit par ce qui se déroulait dans ce bureau, il paraissait davantage bien plus préoccupé par une histoire de gâteau d'anniversaire pour la fille du maître des lieux que par leur propre sort. Tyler arqua un sourcil en entendant le pingouin faire référence à un pick-up jaune, ne pouvant s'empêcher de se demander s'il faisait bien référence à ce qu'il pensait mais trouva sa réflexion complètement stupide. Qu'est-ce qu'il en avait à foutre que ce soit bien celui du curé ? Il avait bien d'autre considérations beaucoup plus importantes à se préoccuper que de savoir s'il s'était mal garé ou si le curé allait se payer une prune par sa faute. Profitant de cette interruption inopinée, il poursuivit discrètement son oeuvre qui consistait à tenter de dénouer ses liens. Depuis qu'il s'était battu avec les hommes de mains de Renosa, il avait sentit que les cordes autour de ses poignets s'étaient faites plus lâches et qu'il avait désormais un peu de jeu. Comme s'il venait de comprendre ce qu'il tentait de faire le regard lourd de Renosa se posa sur eux ou plutôt avait-il l'impression sur lui, ce qui l'incita à cesser tout mouvement, aussi discret furent-ils, tout en le fixant à son tour sans baisser les yeux. Contrairement à ce qu'il craignait, il fut soulagé de constater qu'il n'avait pas attiré l'intention de cet enfoiré. Si le regard de ce dernier c'était posé sur eux et les fixait avec autant d'intensité, c'était uniquement parce qu'il réfléchissait au sort funeste qu'il leur réservait et sur lequel ils ne furent pas très long a être fixé. Apprendre qu'ils allaient être emmené ailleurs pour y être exécuté, était un gain de temps supplémentaire qu'il devait absolument mettre à profit pour leur permettre de fausser compagnie à la faucheuse.

Sans plus se préoccuper d'eux, jugeant l'affaire réglée, Renosa quitta son bureau pour aller vaquer à des affaires familiales de tout premier ordre qu'il considérait comme méritant toute son attention. Anahia et lui se trouvaient désormais seuls avec trois de ses sbires puisque deux types ainsi que le messager, quittèrent la pièce à sa suite. A deux contre trois ils avaient une chance de s'en sortir, mais pour cela, ils avaient besoin d'armes. Cette fois Tyler renonça à s'emparer du tisonnier car la cheminée se trouvait désormais beaucoup trop loin de là où il se trouvait, par contre la sacoche d'Anahia, abandonné sur ce ridicule fauteuil, n'était pas très loin de lui et il savait qu'elle contenait au moins une arme et si sa mémoire ne lui jouait pas des tours, sa baguette magique.

- Je vais chercher la voiture avec « le paquet ». Je me garerais à l'arrière et vous aurez qu'à vous débrouiller. Faites gaffe à ce qu'aucun des invités ne les voit en sortant

- Tu nous prends pour qui ? Des débutants ? Grogna le dénommé José

Alors qu'ils ne leur prêtait plus la moindre attention et qu'ils n'étaient plus que deux, Tyler se précipita vers le fauteuil pour tenter de s'emparer de la bourse d'Anahia. Réagissant au quart de tour, José se retourna et l'encercla par la taille avant de le plaquer au sol, entrainant dans leur chute, le fameux fauteuil style empire. Rageur, il vit la petite bourse rouler sur le plancher vernis hors de porté de ses mains. N'ayant pas deviné ses intentions, l'homme qui l'avait stoppé dans sa course arma son Beretta et pointa le canon au niveau de son front

- Espèce de sale fils de pute ! Qu'est-ce que tu essais de faire hein ?!!!! J'vais t'faire sauter la cervelle espèce de sale keuf !

Tyler garda un silence obstiné sans quitter du regard l'homme qui le tenait en respect pendant que son complice maintenant fermement Anahia, son colt braqué sur sa tempe, tout en essayant de résonner son complice

- T'es dingue ! Tu veux ameuter tous les invités ?!! Fais pas ça ici ou c'est nous qu'on flinguera ! On va l'buter cet enflure mais pas ici, à la colina del Diablo.


Contrarié, José obtempéra cependant.

- Amène-toi ! Ordonna-t-il en l'attrapant sans ménagement par le bras pour le forcer à se relever tout en le bousculant comme un animal pour le forcer à avancer à l'extérieur du bureau. Au moindre geste suspect je t'abats sur le champs !

Prenant compte de la menace, Tyler donna au passage un discret coup de pied dans la bourse d'Anahia qui alla rouler sous un meuble. On les conduisit jusqu'à une entrée de service où une voiture aux vitres teintés les attendait. Lorsqu'on l'y poussa à l'intérieur, Tyler comprit ce qu'était « le paquet ». L'homme qui avait trahit Anahia se trouvait sur la banquette arrière, les mains liés également. Lui aussi semblait avoir passé un sale quart d'heure à en juger par son visage tuméfié et le sang qui maculait sa chemise beige. Prenant place à coté de lui, Tyler lui accorda à peine un regard. Anahia à ses côtés, les deux hommes de mains de Renosa s'installèrent à l'avant. Arturo au volant et José, le petit nerveux à la gâchette facile à ses cotés. Ce dernier se tourna vers eux, le canon de son arme pointé dans leur direction en les mettant en garde sur ce qui les attendait s'ils avaient le malheur de prononcer le moindre mot ou de faire le moindre geste. Tyler le fixa sans mot dire, les mains entre ses cuisses, occupé à tenter de dénouer ses liens...


Ils roulèrent ainsi pendant vingt bonnes minutes avant que la voiture ne s'immobilise enfin et qu'on ne les fasse sortir sans le moindre ménagement. Le jour déclinait et un léger vent se levait soulevant dans son sillage le sable qui recouvrait le sol. Malgré tout, la chaleur se faisait encore étouffante et les faisait transpirer sans ménagement mais dans cette région, le soir venu, la température chutait  très rapidement mais il doutait de plus en plus d'avoir l'occasion de s'en plaindre...

On les obligea à se mettre à genoux devant eux sur le sol poussiéreux, et alors que les dernières paroles qu’Anahia lui avait adressé lui revenaient à l’esprit dans une sorte de kaléidoscope désordonné son rire incontrôlable et compulsif le fit réagir. Probablement aussi surprit que leurs bourreaux, Tyler se tourna vers elle pour la regarder avec curiosité se demandant à quoi était du cette hilarité soudaine. Leur réaction ne se fit pas attendre et un violent coup de cross s'abattit sur son visage qui eut pour conséquence de la faire tomber de tout son long sur le sable brulant, ce qui ne l'empêcha cependant pas de continuer à s'esclaffer. Tyler bougea sa jambe dans l'intention de se relever pour leur sauter dessus, c'était un geste parfaitement inutile, il en avait pleinement conscience mais tant qu'à mourir autant mourir en se battant qu'en restant soumis. Il fut cependant interrompu dans son élan par la voix moqueuse d'Anahia qui s'exprimait sur les cause de son amusement

Silencieusement, il l'écouta faire référence à une pierre beaucoup plus importante que celle qu'elle avait consentit à céder à Renosa. Tyler se souvenait parfaitement de leur discussion dans le vieux pick-up jaune du curé, quand il lui avait posé la question, elle lui avait assuré qu'il s'agissait là de la dernière pierre, qui ne servirait plus que pour la confection d'une seule baguette et à la vu de sa réaction lorsque Renosa s'était emparé du caillou un peu plus tôt, de ce visage contrit, il était prêt à parier qu'elle ne lui avait pas mentit. Elle était entrain de jouer un coup de poker, en les prenant pour des cons, mais il doutait sincèrement qu'ils mordent à l'appât du gain que la possession de cette pierre imaginaire pourrait leur offrir, car il fallait être suicidaire pour chercher à s'opposer à Renosa et plus encore pour le trahir. Pourtant, à sa plus grande surprise, son idée avait le mérite de fonctionner ou du moins de semer le trouble entre ces deux imbéciles
Cherchant un appui pour confirmer ses dires, cet imbécile de Pedro, comme toute bonne balance qu'il était et espérant obtenir son salut en échange de sa collaboration, n'hésita pas une seule seconde à corroborer les dires d'Anahia, n'hésitant pas à en rajouter une couche. Tyler comprenait mieux la raison pour laquelle Renosa avait décidé de l'éliminer de l'équation. Pedro était axactement le genre de personne sur laquelle on ne pouvait se fier, le genre de personne qui serait prête à buter père et mère si ça pouvait lui permettre de s'en sortir ou d'en tirer un quelconque profit. Renosa n'avait pas sa loyauté, personne ne l'avait à part lui-même....

- Cette Nana t'enrichis et toi au lieu de continuer d'bosser avec elle tu la vends ? T'es p'être le barman le plus riche du Nouveau-Mexique, mais t'es surtout le plus con,
ne put s'empêcher de relever Tyler en jetant un regard pathétique sur l'homme qui était agenouillé à sa gauche

Ce qu'il révéla sur Anahia eut néanmoins le mérite d'attirer toute son attention. Soit cette femme était immensément riche, ce dont il doutait fortement, soit elle ne bossait pas toute seule et elle avait dit la vérité lorsqu'elle avait évoqué son affiliation à une mystérieuse organisation... Il n'en fallut en tout cas pas beaucoup plus pour convaincre José de s'allier avec Anahia ce qui ne fut pas au goût de son complice qui tenta de le raisonner et qui décida d'en terminer au plus vite

- Assez parlé !

Sans en dire davantage, il leva sa main armée en direction de Tyler qui ne baissa pas le regard, bien décidé à ne pas lui faire se plaisir, tout comme il refusait l'idée même de le supplier de lui accorder la vie sauve. Avait-il peur de mourir ? Non, c'était le jeu et la finalité de toute chose. Avait-il des regrets ? Oui... lui qui il y avait quelques semaines encore se fichait complétement de son sort et ne désirait qu'une chose, mourir maintenant qu'il se voyait exaucer regrettait que cela soit si tôt que cela arrivait alors qu'il avait encore une dernière chose à faire : Protéger Imane des pro-moldus. Il espérait qu'Elias parviendrait à le faire à sa place.
Un coup de feu se mit à résonna dans la colline comme un écho sans fin, tandis qu'un corps s'affaissa avant de s'écrouler face contre terre, mais ce corps n'était pas le sien, c'était celui de l'homme de main de Renosa qui s'apprêtait à l'abattre. Son regard surprit se posa sur le dénommé José qui venait d'exécuter de sang-froid son collègue. Son coeur recommençait à battre, mais il n'était toujours pas sorti d'affaire pour autant. Sans se soucier du cadavre sans vie de son collègue ou des autres prisonniers, José s'accroupit face à Anahia, la seule qui comptait et qui avait de l'importance à ses yeux. La seule qui selon ses dires avait la capacité de le rendre immensément riche. Les deux nouveaux complices trouvèrent rapidement un accord ce qui ne manqua pas de surprendre Tyler mais beaucoup moins que d'entendre Anahia prétendre vouloir l'abattre elle-même. Jouait-elle toujours la comédie ? Avait-elle seulement joué la comédie ? Lui jetant un regard hésitant, Tyler la regarda se lever tout en se massant ses poignets endoloris sur laquelle on pouvait voir apparaître la morsure de ses liens.
Le visage fermé, il l'observa manipuler l'arme que Pedro venait de lui remettre alors cet imbécile lui indiquait la manière de se servir de son Beretta. Cette dernière demande ne manqua pas de l'intriguer d'ailleurs parce qu'il avait ne pas la connaître depuis longtemps, il avait déjà pu la voir à l'oeuvre et n'était pas sans savoir qu'elle manipulait très bien les armes à feu.

Un bruit de tonnerre se mit à retentir à nouveau dans le désert, se répercutant une nouvelle fois à l'infini dans la lumière du crépuscule. Le corps sans vie de José s'effondra à son tour et avant même qu'il ne touche le sol, elle se précipita sur lui avec un canif en main pour le détacher. Accroupit face à lui, le visage fermé, elle ne riait plus et s'excusa.

- Pourquoi tu t'excuses ? T'as fait ce qu'il fallait


N'étant ni l'un ni l'autre pour des personnes qui aimaient s'attarder sur des profusions de sentiments, Tyler se releva à son tour. Il était d'accord avec elle, il était plus que temps d'en finir avec cette histoire qui n'avait que trop duré. Glissant l'arme qu'elle lui avait confié dans la ceinture de son pantalon, avant de se pencher sur les deux cadavres pour leur faire leurs poches alors qu'il pouvait entendre la voix nasillarde de Pedro qui commençait à s'agiter, les supplier de le libérer à son tour. Impassible, elle se posta devant lui et le toisa avec un dédain non dissimulé avant de l'envoyer bouler, bien décidée à l'abandonner à son sort au milieu de nulle part dans ce désert.

- Vous pouvez pas me laisser là ! Vous êtes flic vous avez pas le droit ! Dé... détachez-moi au moins... pitié,
sanglota-t-il

Tyler, qui venait de faucher le paquet de cigarette d'Arturo, coinça une cigarette entre ses lèvres avant de l'allumer et le fixa durant un instant semblant réfléchir au sort qu'il lui réservait. C’était à cause de cette vermine qu’ils étaient dans toute cette merde, de plus, ce type savait désormais qu'il était flic, il n'hésiterait pas à le balancer à la moindre occasion. Levant son regard en direction du ciel, il savait que cet homme ne résisterait pas longtemps s'il l'abandonnait ici. Si ce n'était pas la sécheresse qui le tuerait, ce serait sa faune à commencé par ce serpent qui s'avançait menaçant dans leur direction. En guise de réponse, Tyler lui décocha un violent coup de pied au visage et observa l'homme s'effondrer sans connaissance sur le sol poussiéreux

- Rien à cirer ! T'as qu'à t'démerder ! J'te sauverais pas la vie


Les clés de la caisse dans sa main, Tyler se dirigea d'un pas assuré vers cette dernière lorsqu'il sentit la main d'Anahia se refermer sur son bras, et aussitôt tout devint flou autour de lui. Une sensation désagréable d'enfermement s'empara de lui. Il n'avait plus le moindre repère c'était un peu comme s'il se retrouvait inspiré dans un trou sans fin qui l'écrasait impitoyablement. Toutes ces sensations désagréables cessèrent aussi brutalement qu'elles avaient commencé lorsqu'il sentit à nouveau la terre ferme sous le poids de ses jambes flageolantes.

- P'tain t'aurais pu m'avertir !


Cela n'aurait probablement rien changé à son malaise ou à son mal de coeur mais au moins il pouvait toujours avoir l'illusion qu'il aurait probablement été bien plus maître de ses émotions s'il avait été averti et puis ça lui permettait d'évacuer sa colère et sa frustration de ne rien contrôler en râlant. Chancelant, peinant à se remettre de ses émotions, Tyler se du se retenir après une balustrade en bois qui servait d'enclos. Retenant à grande peine une furieuse envie de vomir, il levant son regard sur le paysage qui s'étendait devant lui et reconnu la propriété de Renosa un peu plus loin. Ils y étaient revenu en un éclair, s'il devait bien reconnaître quelque chose à la magie c'est qu'elle était un précieux gain de temps pour les déplacements, et c'était également  beaucoup plus discret qu'une voiture. Les sens en alerte, son regard clair scruta les environs aux aguets. La pénombre commençait à tomber tout doucement les enveloppant dans un manteau protecteur qui allait favoriser leur discrétion

- On va récupérer ta putain de pierre et on efface leur mémoire


Si pour Anahia récupérer sa pierre était la chose la plus important, pour lui, rien ne comptait plus que de leur effacer la mémoire. Ils avancèrent prudemment en s'infiltrant dans l'immense propriété de Renosa. La fête organisée en l'honneur de l'anniversaire de sa fille avait de toute évidence commencé et de là où ils se trouvaient, ils pouvaient apercevoir beaucoup de silhouette s'agiter dans le jardin. Certaines dansaient, d'autres s'agglutinaient autour du banquet pendant qu'un insupportable brouhaha mélangeant musique, rires et bavardages intempestifs s'élevait dans les airs. Quel âge la fille de Renosa avait-elle ? A quoi cela servait-il de faire une fête aussi extravagante pour un simple anniversaire ? Cette gamine devait être pourrie gâté, il était prêt à parier qu'elle regarderait à peine ce qu'on lui offrirait. Tyler n'avait jamais réellement fêté son anniversaire, ses parents n'avaient pas que ça à penser et encore moins d'argent à dépenser pour lui, que ce soit pour un gâteau ou pire encore pour un cadeau. Mais Bradley lui, n'oubliait jamais de le lui souhaiter et de faire de son mieux pour rendre cette journée exceptionnelle. Le dernier anniversaire mémorable qu'il gardait en souvenir, il l'avait fêté il y a de cela déjà 22 ans pour ses 15 ans en compagnie de Tallin et Elias. Ils avaient fait exploser des pétards aux pieds des tours Yaxley en guise de feu d'artifices avant de se faire pourchasser par le service de sécurité mais ils s'en fichaient, bien au contraire ça les avait beaucoup fait rire parce qu'ils se croyaient les plus malins et les plus rapides... Ils avaient fini la soirée dans un petit ciné local de quartier qui diffusait encore "John Rambo", sorti deux mois plus tôt. C'était son anniversaire alors c'était lui qui avait eut le privilège de choisir le film qu'ils allaient regarder. Au vu de ce que ce cinéma avait à son affiche cela se limitait à très peu de chose mais Rambo c'était pas si mal. Ils s'étaient introduit dans le cinéma en passant par la sortie de secours pour pour ne pas avoir à payer l'entrée et regarder le film à l'oeil. Lorsqu'ils étaient tous les trois ensemble dans une salle de cinéma, il était très rare, qu'ils se tiennent tranquille et qu'ils soient captivés par le film qu'ils allaient voir préférant de loin y aller de leurs commentaires... fort heureusement, ce soir-là, ils avaient eu la salle quasiment pour eux seuls. C'était l'un de ses meilleurs souvenirs, son meilleur anniversaire. C'était ça le plus important, passer un excellent moment avec les gens qu'il aimait,... il doutait que la fille de Renosa comme la plupart de tous ces cons de riches avait conscience de ce qui était véritablement important.
S'arrachant à ses souvenirs, ils s'introduisirent dans le ranch en empruntant la sortie qu'on leur avait fait prendre pour les faire monter dans la voiture. Cet aile du ranch semblait être totalement déserté quelque soit l'heure de la journée. Avançant à pas feutrée dans le couloir les échos d'une discussion parvint jusqu'à leurs oreilles, les obligeant à bifurquer et à pénétrer dans la première pièce qui se trouvait sur leur passage.

L'oreille collé contre la porte, ils écoutèrent dans un silence mortel les voix s'éloigner d'eux avec un certain soulagement. Estimant le danger écarté, Tyler se retourna et observa avec curiosité la pièce dans laquelle ils venaient de trouver refuge. Plus qu'une pièce de vie elle ressemblait plus à un dépôt dont le contenu de ces caisses en bois qui y été entreposé l'intriguait. S'avançant avec prudence, son regard s'arrêta sur la caisse en bois qui se trouvait au centre de la pièce et sur laquelle avait été entreposé ce qu'il reconnu immédiatement comme étant son couteau de chasse et son arme. Récupérant son bien, Tyler décida de jeter un oeil sur le contenu de ces boites mais le couvercle était scellé avec des clous. Regardant autour de lui, il aperçu un pied-de-biche dont il s'empara avant de revenir au pas de charge vers la caisse en bois. Il ne lui fallut pas deux minutes pour faire céder le couvercle. Retirant ce dernier, il le posa contre la caisse et repoussa allégrement la paille qui protégeait l'objet en question. Tyler s'attendait à beaucoup de chose en ouvrant cette caisse mais certainement pas à ça... Doucement, le souffle coupé, il s'empara de l'arme qui reposait dans son petit cercueil en bois

- Regarde-moi ça, fit-il dans un sifflement admiratif en le soupesant

L'arme en question n'était autre qu'un bazooka, l'un des derniers modèle que l'on trouvait sur le marché et qui était très difficile à obtenir. Contrairement à ces prédécesseurs, ce nouveau modèle avait une porté de tir d'un kilomètre, sa précision était sans faille et comme il pouvait le constater lui-même, il était extrêmement léger, il ne devait pas faire plus de 3 kg tout au plus.

- Okkk, donc les autres caisses là....


Ne terminant pas sa phrase Tyler glissa la bandoulière du bazooka par-dessus de son épaule et armé de son pied-de-biche, il s'approcha des autres caisses, alors que l'arme pendait dans son dos. Tour à tour, Tyler ouvrit les caisses révélant à sa vue d'autres lance-roquettes, des projectiles, mais également des Steyr AUG A1, des AK-47, des M4A1, une floppée de munitions,... il y avait là tout un arsenal. Que faisait Renosa avec tout ça en sa possession ? A qui comptait-il les vendre ? Il fallait absolument qu'il contact Jewel... Mais d'ici là, toutes ces armes auraient le temps de disparaître. Prévenir le bureau d'enquête était impossible, pas sans griller sa couverture, de plus, il était prêt à parier qu'un homme comme Renosa avait ses pourris au sein de l'administration, et le temps qu'ils obtiennent un mandat Renosa aurait tout fait dégager d'ici à leur venue. Non, il fallait absolument que la police entre ici sans mandat, il fallait les inciter à pénétrer dans la propriété, et il n'y avait qu'une seule chose qui les incitait à pénétrer dans une propriété privée sans avoir besoin de mandat ou de témoins...
Refermant le couvercle, il hésita pendant un instant à garder le bazooka avec lui, mais il savait que s'il le gardait en main il serait vraiment trop tenté de tout faire sauter. De plus, la police devait absolument la retrouver ici, ce model était unique, les marchands d'armes à pouvoir la fournir se comptait sur les doigts d'une main : l'armée.
La remettant à sa place à regret, après tout, ce n'était pas tous les jours qu'il lui était donné de posséder un joujou pareil, des voix se firent entendre de l'autre coté du couloir. Anahia et Tyler eurent à peine le temps de se dissimuler derrière un stock de caisses remplis de munitions que la porte s'ouvrit sur deux silhouettes masculines. Dissimulés dans la pénombre, accroupis, ils restèrent ainsi sans bouger ni faire le moindre bruit. Retenant leur respiration, ils observèrent deux hommes avancer

- Il veut leur montrer quoi Renosa ?

- Sa pièce maitresse. Le russe va pas en revenir


- En attendant faut prendre cette caisse, c'est pour la démonstration.


Tyler suivit du regard les deux hommes se diriger dans leur direction, avant de s'arrêter pour prendre une caisse entreposé contre le mur qui se trouvait juste en face de là où ils se trouvaient. Prenant chacun une poignée de part et d'autres, ils la soulevèrent d'un même élan et firemet demi-tour pour quitter la pièce lorsque l'un d'entre eux s'arrêta subitement pour se tourner dans leur direction. Baissant le regard à la recherche de ce qui avait pu attirer son attention, le coeur de Tyler rata un battement en réalisant que sur le sol était éparpillé quelques grains de pailles. Sortant lentement et silencieusement l'arme de sa ceinture, il la serra dans ses mains, prêt à l'armer et à faire feu sur le champs

- Dis...

Avec lenteur, Tyler arma son arme prêt à parier qu'il se doutait de quelque chose

- Si Renosa n'obtient pas le marché avec le Russe, qu'est-ce qu'il va faire de tout ça ?

- T'es con ou quoi ? Si le Russe en veut pas y aura toujours le chintoque ou d'autres types que ça intéressera ! Allez on y va et arrête de poser des questions cons ! On charge le bazooka et ensuite on revient cherches des missiles, on n'a pas toute la journée !

Alors que la porte se refermait sur les deux hommes, Tyler laissa s'échapper un soupir avant de quitter sa cachette. Ils devaient filer avant qu'ils ne reviennent. Ouvrant avec une extrême prudence la porte, tous deux se faufilèrent dans le couloir jusqu'au bureau de Renosa. L'arme pointé en avant, Tyler ouvrit la marche avec rapidité prêt à fondre sur quiconque se trouverait sur son chemin. Une fois face au bureau de Renosa il ouvrit la porte avec violence et pénétra aussitôt prêt à faire feu, mais la pièce était vide de toute présence. Avec prudence, Tyler l'arme toujours au poings, fit un rapide tour d'horizon avant de faire signe à Anahia pour lui indiquer qu'il n'y avait pas le moindre danger. Sans perdre un seul instant, Tyler glissa à nouveau son arme dans sa ceinture et se précipita sur le bureau de Renosa, tout en désignant du doigt un point de la pièce sans même prendre la peine de la regarder.

- J'lai fait tomber sous ce meuble là


Alors que Anahia se mis à quatre pattes pour récupérer son bien, Tyler entreprit de fouiller le bureau de Renosa à la recherche de papier compromettant concernant ses transactions qu'il aurait pu faxer à Jewel mais bien évidemment l'homme n'était pas stupide au point de laisser trainer ses dossiers compromettant à la vue et au sus de tous. Il n'y avait bien que dans les films que ce genre de chose se passait. Fouillant les tiroirs du bureau il finit par trouver quelque chose d'intéressant. Il s'agissait de l'identité d'un colonel avec lequel il semblait traiter et qui lui avait vraisemblablement permis d'obtenir certaines armes. Un colonel qui officiait dans la base militaire... d'Albuquerque ?! Fonçant sur le fax, il griffonna quelques mots à l'adresse de Jewel
"Renosa
Marchand de mort
Contact : Colonel Griffin - Albuquerque
TLe"

Puis, il lui envoya directement la copie de ce qu'il venait de trouver.
Alors que le fax se mettait doucement en route, crachotant péniblement le document qu'il venait de lui envoyer, Tyler leva la tête pour observer la peinture qui était suspendue au mur juste en face de lui.

- Regardes-moi cette croute, j'te pari que ce con l'a payé une fortune. On dirait qu'il a été peint avec le cul d'un chien. Pitoyable !

Laissant là ses considérations artistiques, Tyler fut tiré de ses songes lorsqu'il réalisa que le fax venait d'être envoyé. A présent que Jewel était avertit, il ne lui restait plus qu'à prevenir la cavalerie pour la faire venir. S'emparant du téléphone, il composa le numéro de téléphone de la police, et dès que l'on décrocha pris la parole de manière précipité.

- Nous sommes dans la propriété de Renosa. Il y a des coups de feu, on nous tir dessus !!


Puis, il raccrocha et leva sa tête en direction d'Anahia qui se trouvait dans un coin de la pièce, derrière la porte d'entrée du bureau. Comme elle lui tournait le dos il ne pouvait pas voir ce qu'elle fabriquait mais cela semblait monopoliser toute son attention. Faisant le tour du bureau pour la rejoindre, il s'adressa à elle.

- Allez vient on s’tire, j'aime autant pas être là quand les flics débarquerons mais avant, tu dois tenir ta promesse, fais nous disparaître de leur mémoire

Constatant qu’elle ne lui fournissait aucune réponse mais surtout qu'elle ne l’écoutait pas, il la rejoignit en deux enjambées pour voir ce qu'elle fabriquait.

- Qu’est-ce tu fous ?
Lui demanda-t-il en fronçant les sourcils en l'agrippant par le bras pour l'obliger à se tourner dans sa direction.

Alors qu'elle venait de faire un demi-tour pour se retrouver face à lui, la porte du bureau de Renosa s'ouvrit sur eux, et Tyler se plaqua comme il pu contre le mur, Anahia devant lui dans ses bras. A l'abri derrière la porte le coeur de Tyler se mit à battre à vive allure lorsqu'il reconnu la voix de Renosa qui était accompagné de plusieurs autres personnes dont l'une d'elle avait un léger relent d'accent Russe. La dernière personne à pénétrer dans la pièce referma la porte sur lui d'un mouvement de poignet. Lorsque cette dernière se claqua, Tyler se pinça les lèvres et se retourna lentement en réalisant que Renosa venait de s'interrompre subitement en plein milieu de son discours.
L'homme se tenait debout derrière son bureau immobile. A l'expression qu'il affichait, on eut dit qu'il venait de voir un fantôme. Devant lui, dans un parfait demi-cercle se trouvait six autres personnes revêtus de somptueux costumes qui les observaient, semblant se demander ce qu'ils foutaient là.

- Tu peux leur effacer la mémoire là ?!
Demanda-t-il en se tournant vers Anahia

- Tuez-les !!!!! Ordonna-t-il furieux.

Sans perdre une seconde, Tyler entraina Anahia dans sa chute pour s'abriter derrière un fauteuil qui fut aussitôt pris pour cible. Se relevant, il s'empara de son arme et se mit à tirer à son tour, blessant un de leur agresseur qui se trouvait à découvert à l'épaule avant d'en toucher un autre en pleine tête. Dans son dos, les vitrines de la bibliothèque explosèrent en milles éclats tranchants, sous l'impact des balles. Changeant de position, Tyler quitta sa planque pour se réfugier derrière le petit bar et avoir un meilleur angle de tir. Sur le coup, il ne se préoccupa absolument pas d'Anahia qu'il savait tout à fait apte à se défendre, cela lui permettait de se concentrer sur ce qu'il avait à faire et à ne pas se disperser en étant obliger de la protéger avant tout.
Les échanges de coups de feu ne diminuèrent pas contrairement à leur agresseurs qui tombaient comme des mouches du moins jusqu'à ce qu'il constate qu'il n'avait plus de munitions. C'est à ce moment-là qu'il aperçut Renosa se précipiter hors du bureau Anahia à ses trousses

- Putain de bordel de merde !! Jura-t-il

Pas question de laisser les autres partir à sa poursuite. Dans une roulade avant, il sortit de son abri et s'empara du colt d'un des hommes qu'il avait abattu pour finir le travail et couvrir sa fuite.

 
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Anahia Tal'ahjon
Anahia Tal'ahjon

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ϟ Métier : Professeur de divination à l'école de Magie d'Ilvermorny ϟ Âge : 38 ans ϟ Race et sang : sorcière Mohawks ϟ Particularité : voyance ϟ Statut civil : Mère célibataire

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MessageSujet: Re: 99 problems [Ft. Anahia]   99 problems [Ft. Anahia] Empty26.03.17 19:42


   

Bad Luck Baby



 Il n'y avait plus rien sous ses pieds. Aucun sol pour la retenir, aucun plancher pour l’empêcher de chuter dans le vide froid et incertain. Elle tombait, encore et encore, inexorablement. L’abîme sous elle l'attirait comme un aimant, et tout autour d'elle, des milliers de morceaux de verres brillaient comme autant de joyaux dans l'air sombre de la nuit. Tendant désespérément le bras vers un quelconque salut, ses doigts se refermèrent dans le néant. Il n'y avait rien, il n'y avait plus rien qui pouvait la rattraper. Soudain, elle réalisa que c'était peut être comme ça que tout allait devoir se terminer, dans les profondeurs infâmes de l’abîme dormante. Le cœur au bord des lèvres, elle ferma les yeux. Elle ne l'avait pas vu venir putain.

Il n'y avait plus rien, plus de sol, plus de prise, plus de rien. Elle était seule face à elle-même, tombant comme au ralentit vers sa propre fin.


***

Autour d'eux, le monde tournait à une vitesse folle, si bien qu'il était impossible de savoir où ils étaient, ni où ils allaient. Le paysage défilait en tournillant devant leurs yeux, créant des effets visuels proches de ceux qu'on pouvaient rencontrer sous trip hallucinogène. Mais malgré tout cela, et malgré ses difficultés à maintenir Tyler dans le champ du transplanage avec toute la fatigue qu'ils avaient accumulés au cours de cette journée de fous, elle ne lâchait pas bon. Droite comme un i, elle faisait tout son possible pour rester concentré et ne pas les envoyer bouler dans le décors, mais ses pensées étaient en permanence attirées par tout ce qu'ils venaient de vivre. Le coup de bluff qu'elle avait servit aux deux imbéciles de sous-fifres de Renosa avait marché comme sur des roulettes, et encore bien mieux que ne l'avait laissé présager la vision qui lui était apparu dans la voiture. C'était ce qui l'avait poussé à agir, la conviction profonde qu'une réussite était possible. D'une façon ou d'une autre, elle avait vu les deux hommes étendus sur le sol, morts, la question était de trouver la bonne technique pour aboutir à cette prémonition. Et elle avait réussi, elle avait laissé, quelques part loin sur la colline du diable, deux cadavres et un homme qui tarderait pas à les rejoindre dans le trépas.

Écartant les morts et les autres de son esprits, elle se concentra afin de mieux maîtriser leur atterrissage. Lorsqu'ils furent à l'endroit souhaité, elle mit fin au transplanage, et c'était soudain comme si enfin ils pouvaient sortir la tête de l'eau. L'impression d’oppression et de cloisonnement s'estompa d'un coup, et ils purent à nouveau sentir sous leurs pieds le contact rassurant du sol.
Le transplanage n'avait jamais été un de ses moyens de transport préféré, elle avait d'ailleurs à plusieurs reprises loupé son permis lorsqu'elle avait eu l'âge de la passer. A cet exercice barbare elle préférait des véhicules plus nobles et surtout bien plus grisant comme la balai ou encore le passage de portes. Mais il fallait reconnaître le caractère pratique de cette façon de voyager. Jetant à peine un regard à Tyler qui semblait avoir un peu de mal à se remettre, elle se tourna vers là où ils devaient encore une fois aller. Une troisième et dernière fois, elle l'espérait.


"Si jt'avais prévenu, t'aurai jamais été d'accord...là au moins on y est."

L'idée de remettre encore les pieds dans ce maudit ranch lui arrachait un rictus de dégoût, mais elle n'avait pas d'autre choix. Il fallait qu'elle rentre, pour la Pierre bien que, mais aussi parce qu'elle y avait laissé quelque chose de non moins précieux pour elle, sa baguette.
Le soleil qui se couchait à l'horizon faisait ressortir les différents bâtiments de la demeure du mexicain en ombre chinoise. S'il n'y avait eu les différentes fusillades qu'ils avaient essuyés au cours de la journée, et la fatigue qui mine de rien commençait à la rattraper, elle aurait presque pu voir dans le tableau quelque chose d'esthétique, voir même de poétique. Mais tout ce qui l'habitait en cet instant, c'était une incroyable envie d'en mettre plein la gueule à tous ses fils de pute.

S'approchant de la barrière contre laquelle son compagnon se tenait, elle tendit la main et la posa sur l'un des poteaux de bois secs afin qu'elle même puisse prendre appui. Il fallait en finir, et le plus tôt serait le mieux. Ils finiraient bien pas remarquer que les deux troufions ne rentraient pas, et là ils sauraient. Il fallait agir avant ça, pendant que tout le monde était encore persuadé d'avoir définitivement résolu le problème qu'ils représentaient. Elle espérait seulement que Renosa n'avait pas cherché plus loin dans son sac qu'il ne l'avait fait en sa présence.
Jetant un coup d’œil au bras qui avait reçut une de ses balles, elle ne pu réprimer une grimace. Dans le feu de l'action, elle avait réussi à presque totalement occulter ce petit problème là, mais maintenant qu'elle y faisait à nouveau attention, elle se rendit compte qu'il était grand temps de finir toutes ces conneries et de filer le plus vite possible vers un hôpital. Le pansement magique que lui avait fait Renosa avait réussi à stopper pour le moment l'hémorragie, et le fait qu'elle puisse encore le bouger lui indiquait que le muscle n'était pas trop endommagé, mais la douleur lancinante qu'elle ressentait lui indiquait qu'il suffisait d'un rien pour que le sort se rompe et qu'elle ne se vide petit à petit de son sang. Elle allait devoir redoubler de vigilance, et donc compter deux fois plus son compagnon qui même s'il avait lui même bien morflé, était tout de même moins mal en point qu'elle. Serrant les dents, elle acquiesça sans rien ajouter lorsque Tyler annonça son plan qui avait au moins le mérite d'être clair et simple à assimiler, même s'il serait toujours plus simple de tuer tous ces connards plutôt que de perdre du temps à leur effacer la mémoire. Enfin, ça ferait peut être un peu trop tâche dans son dossier de poulet. Passant sa main valide dans son dos, elle dégagea le flingue qu'elle avait pris à cet imbécile de mexicain et qu'elle avait coincé dans sa ceinture avant de transplane. Appuyant sur un petit bouton, elle libéra le chargeur qui vint se poser dans sa main, lui permettant de compter les balles qu'il lui restait. Huit balles, pas de quoi faire la maline si jamais ces connards leur tombaient dessus. Il allait falloir se faire plus que discret, et au besoin, faire en sorte que chaque tir compte.

Laissant la nuit les couvrir, ils finirent par quitter leur position et par avancer avec toutes les précautions du monde vers le ranch. En vérité, la discrétion était bien inutile. Toutes les personnes présentes ce soir étaient accaparées par la "petite" soirée intime organisée pour l'anniversaire de la fille de Renosa. La musique dégueulasse que crachaient les enceintes dernier cris lui donnait envie de se pendre avec ses propres tripes, mais elle préféra garder ses réflexions musicales pour elle même, au cas où Tyler se trouvait être en réalité un amateur de groupe de pop sud-américaine pour ado. On sait jamais moi jvous dis.

Avançant avec la furtivité du furet en chasse, les deux compagnons s'approchaient de plus en plus de la porte par laquelle on les avait fait sortir un peu plus tôt. Ils avaient décidé ensemble que ça serait la meilleure entrée possible compte tenu de sa disposition légèrement à l'écart de la grande cours où se déroulait actuellement la sauterie organisée en l'honneur de la petite princesse mexicaine. Tournant la tête au moment où l'ouverture entre deux bâtiments lui permettait de voir ce qu'il se passait de ce côté là de la propriété, Anahia constata toute la débauche de moyen mis en oeuvre part de parrain mafieux pour l'anniversaire de son enfant chérie. Des guirlandes de lumières, dans arches de ballons, des buffets immenses garnis de milles mets qu'elle aurait bien dévoré d'une bouchée, un poney coiffé d'un chapeau de cow-boy, un DJ qui passait cette infâme soupe-pop. Jetant un dernier coup d’œil, elle aperçu une adolescente qui portait une immense robe rose bonbon parfaitement ridicule en mode Sissi impératrice guimauve qui lui arracha une grimace de désespoir. Pourquoi fallait-il toujours que les mafioso respectent les clichés vomitifs insufflés par les codes des films hollywoodiens ? Non vraiment, c'était un manque total d'originalité.
Délaissant la contemplation de cette débauche de rosâtre et de cotillons, Anahia accéléra le pas et se rapprocha de Tyler qui était dissimulé en mode furtif derrière une espèce de grosse fougère. L'arme au poing prêt à tirer sur le moindre clampin qui aurait eut le malheur de se trouver sur leur route, ils entrèrent enfin dans le bâtiment non sans avoir d'abord vérifié que la voie était dégagée. Elle avait beau ne pas en être à sa première infiltration, elle sentait son cœur battre sourdement dans sa poitrine à lui briser les côtes. C'était comme le tract du comédien avant le levé de rideau, une attente infernale, sauf que le comédien savait ce qu'il avait à faire, eux ne savait pas sur quoi ils pouvaient tomber en traversant les couloirs de la grande maison. C'était une sensation étrange, à la fois terrible et grisante au possible, une excitation malsaine qu'elle n'avait pas autant savouré depuis la fois où il avait fallut entrer dans l'un des lieux les plus saints sur terre.

Heureusement pour eux, les lumières étaient éteintes dans presque toutes les pièces qu'ils traversaient, ce qui ne facilitait pas leur progression mais leur permettait au moins de rester discret. Tyler avançait en premier, vérifiant à chaque fois qu'ils arrivaient dans un nouvel espace qu'il n'y avait personne. Elle suivait, couvrant leurs arrières. Tout était calme, à part le boum boum qu'ils pouvaient entendre venir du dehors lorsqu'ils passaient à proximité d'une fenêtre en se baissant.

Brusquement, ils entendirent des semelles claquer sur le paquet lustré du long couloir en angle qu'ils étaient en train d'emprunter pour enfin atteindre le bureau de Renosa. Échangeant à peine un regard, ils pénétrèrent dans la pièce la plus proche dont la porte d'entrée avait été judicieusement laissée ouverte. Avec tout le silence dont ils étaient capable dans un moment pareil, ils se collèrent contre les murs attenant au couloir et écoutèrent sans oser respirer les pas s'éloigner progressivement. Lorsqu'il n'y eut enfin plus aucun bruit, tout deux lâchèrent un souffle de soulagement. ça ne serait pas encore pour cette fois.
Il leur était impossible de voir où ils étaient entrés : la pièce était plongée dans le noir total. Mais rien n'indiquait qu'il pouvait s'y trouver quelqu'un susceptible de représenter une menace. Tâtonnant le mur près de la porte, Anahia finit par trouver l'interrupteur qu'elle cherchait et l'actionna. Quelques deux secondes plus tard, des néons placés au plafond grésillèrent et s'allumèrent, rependant une lumière faiblarde dans la pièce qui avait davantage des airs de dépôt. On y avait disposé de façon plus ou moins ordonné de grandes caisses en bois clair dont Tyler se mis de suite en tête de vérifier le contenu. Le laissant soulever le couvercle d'une des caisses à l'aide d'un pied de biche qui semblait n'attendre que ça, elle pointa la porte d'entrée avec son arme, au cas où ils avaient de la compagnie. Mais entendant le sifflement admiratif de son compagnon, elle fit deux pas vers lui et jeta un coup d'oeil à ce qu'il venait de découvrir. Le bazooka qu'il tenait entre ses mains et qu'il admirait était un modèle qu'elle ne connaissait pas, ce qui voulait dire qu'il devait tout juste sortir de la phase de prototype, et au vue du peu qu'elle pouvait en voir, c'était de la très belle fabrique, conception américaine à n'en point douter.


"Putain c'est Noël..."murmura-t-elle dans un souffle.

Mais ce qui n'était pas du tout Noël par contre, c'était de savoir qu'un mec comme Renosa, qui d'ordinaire se limitait au trafic de drogue entre le mexique et les etats unis était maintenant devenu ce que dans les amerlocs appelaient des "lord of war". Très bon film ça d'ailleurs, faudrait que je me le rematte un de ses quatre, mais bon c'est pas le propos.
Ce qu'ils avaient sous les yeux étaient loin d'être du ptit calibre, mais même si l'idée de voir un nouveau trafiquant d'arme apparaître dans la jungle mafieuse du nouveau mexique ne l’enchantait que fort peu, il fallait bien reconnaître qu'elle n'avait pas la main mise sur ce genre de chose. C'était pas son problème dans le fond. Sa seule mission était de retrouver la relique de son peuple et de retourner chez elle boire des mojitos et profiter enfin de ses vacances d'été. Elle n'avait pas à intervenir dans ce genre de chose, ce n'était pas son rôle, ni sa place. Pourtant, une question la taraudait... pourquoi rassembler autant d'arme ? A qui comptait-il les vendre ? La collection était belle mais il n'y avait pas de quoi fournir une armée, un groupe d'extrémistes serait un choix plus judicieux pour un type comme Renosa. Plus discret.
Voir Tyler remettre le bazooka à sa place ainsi que les couvercles sur les caisses qu'il avait ouvertes lui fit penser qu'il était peut être arrivé aux mêmes conclusions qu'elle. Se retournant pour lui parler de ce qu'il pensait faire, elle n'eut pas le temps de dire le moindre mot. Des voix venaient de retentir juste devant la porte du dépôt. Sans perdre une seconde, elle se jeta derrière une des caisses, vite suivie par compère coyote. Le dos calé contre le bois mal poncé, elle retint sa respiration afin de faire le moins de bruit possible et d'écouter ce que les deux hommes qui venaient de rentrer dans la pièce disaient.
Jetant un coup d'oeil autour d'elle pour voir comment elle pourrait agir s'ils remarquaient leur présence, elle se dit que la meilleure chose à faire était le coup de surprise. Mais la pièce était grande, les coups de feu feraient du bruit et malgré la musique à l'extérieur, il y aurait bien un ptit malin pour entendre le bruit. Et là ça aurait été fini de leur petite expédition discretos.
Serrant les dents à s'en faire mal à la mâchoire, elle les entendit quitter finalement le dépôt avec ce qu'ils étaient venu cherché, éteignant la lumière derrière eux.
Relâchant la pression, elle passa le dos de sa main sur son front couvert de sueur.


"Putain jsuis trop vieille pour ces conneries..."

Après avoir attendu quelques secondes que leurs yeux se soient à nouveau habitués à l'obscurité, elle se releva avec plus de difficultés qu'elle voulait bien le montrer, et suivi Tyler qui se dirigeait vers la sortie à pas de loup. Ils n'avaient que trop traîné dans le coin.
Plaquant son oreille contre la porte, elle fit un signe affirmatif à son compagnon pour lui signifier que la voie était libre, ou du moins qu'il n'y avait personne dans les environs de là où ils déboucheraient. L'arme en avant, ils se retrouvèrent à nouveau dans le couloir et reprirent leur avancée. Heureusement pour eux, ils ne firent aucune autre rencontre, et à peine une minute après avoir quitté le dépôt, ils arrivèrent enfin dans le bureau de Renosa. Contrairement à la dernière fois qu'ils étaient venus, l'obscurité avait gagné la pièce, hormis une petite lampe à l'abat jour rouge qui diffusait une lumière tiédasse et très faible mais suffisante pour ce qu'ils avaient à faire.

Tyler lui pointa un des immondes fauteuils qui occupaient la pièce comme étant l'endroit où il avait planqué son sac et elle s'y dirigea sans autre forme de procès. Mettant les deux genoux au sol, elle pencha la tête pour jeter un coup d’œil sous l'assise du sofa. Malgré l'obscurité, elle distingua une forme qu'elle identifia tout de suite comme celle de sa sacoche.


"Je l'ai..."

Laissant un sourire éclairer son visage, elle tendit la main droite et attrapa la petite bouse de cuir qu'elle passa immédiatement en bandoulière non sans avoir vérifié que tout ce qu'elle contenait était toujours à sa place. Y fourrant le bras jusqu'à l'épaule, elle en sortit sa baguette qu'elle ne pu s’empêcher d'embrasser ainsi que Roberta avec qui elle se sentait bien plus en sécurité qu'avec le flingue d'un sale tourne casaque.
Serrant le morceau de bois magique dans sa main, elle éprouva d'un coup une sorte de soulagement. Elle ne se séparait que presque jamais de sa baguette, et l'idée de devoir l'abandonner dans le bureau d'un fils de pute de mexicain la rendait malade.

Sans faire attention à Tyler qui fouillait le bureau pour elle ne savait pas trop quelle raison, elle se dirigea vers la vitrine où elle avait vu Renosa mettre la Pierre. Cette dernière était toujours là. Après avoir jeté un rapide sort afin de briser les protections magiques qui était disons le d'un niveau plus que primaire, la jeune femme tendit la main et s'empara enfin, après vingt ans de traque, de la relique de son peuple.


"Viens voir maman ma jolie..."

Tenant le morceau de cailloux si précieux au creu de sa main, elle le glissa à nouveau au fond des tréfonds de son sac. A ce moment là, Tyler attira son attention sur une des toiles qui se trouvait accrochée au mur du bureau auquel elle n'avait pas prêté attention jusqu'alors.

"On dirait surtout que ça représente le cul d'un chien..."

Même si elle n'était pas une experte ni une grande amatrice  d'art moderne, ses nombreux voyages en Europe et les heures passées dans les musées NewYorkais lui permettaient d'identifier sans mal la provenance de l'oeuvre qu'ils avaient devant les yeux. Il s'agissait en réalité d'une oeuvre de Jackson Pollock qui avait disparut depuis le début des années 2000 et elle n'eut pas de cœur de lui avouer que sa valeur était bien supérieure à celle de ses deux reins, ainsi que de ceux de toute sa famille.
Le laissant passer son coup de fil, elle se dirigea doucement vers la sortie. Les murs de la pièce étaient couverts de vitrines et de bibliothèques qui il fallait le dire, contenait bien des merveilles. Un peu triste de devoir laisser derrière elle un tel trésor, elle passa toutefois en revue tout ce qu'elle allait devoir abandonner derrière elle. Mais parmi tout ce magot, il y eut quelque chose qui attira son regard. C'était sans doute ce qui pouvait apparaître comme la chose la plus insignifiante du tas : une petite pille de lettres jaunâtres retenues par une ficelle de chanvre au bout de laquelle on pouvait voir un sceau en métal représentant une étoile de David et un éléphant en son centre. Elle serait surement passé à côté, si elle n'avait pas éprouvé en cet instant la certitude de l'avoir déjà vu quelque part. Après avoir vérifié la présence d'un hypothétique sortilège de protection, Anahia ouvrit la vitre et tendit la main vers les lettres.
Dès qu'elle eut jeté un coup d’œil plus en détail, et qu'elle vit en haut à droite de la première enveloppe le nom manuscrit du Baron Corvo, elle su que ce qu'elle avait pressenti n'était en fait que la pure réalité.


"C'est impossible."

C'était forcément impossible, ça ne pouvait être que des  copies. Les lettres du Baron Corvo étaient cachées, protégées par un des Grands Maîtres du Savoir. Mais si ce n'était pas le cas, si ce qu'elle tenait dans les mains étaient l'original...

Soudain, Tyler vint l'arracher à ses réflexions en la tirant par le bras et elle glissa le petit paquet avec précaution dans sa sacoche avant de se retourner vers lui. Essayant tant bien que mal de mettre sa ressente découverte entre parenthèse, elle reporta son attention sur l'homme qui se trouvait avec elle dans la pièce et qui semblait-il en avait plus que marre de se trouver dans cet endroit de perdition décorative.


"C'est bon on y v..."

Sans lui laisser le temps de finir sa phrase, elle vit son compagnon fondre sur elle et la plaquer contre le mur. Pensant un très bref instant que le charmant jeune homme qu'il était se décidait enfin à agir en homme et à venir qui arracher sa culotte avec les dents, elle fut bien déçu lorsqu'elle comprit que c'était en réalité une façon de se cacher de la joyeuse bande de mafieux qui venaient d'entrer dans la pièce, sans remarquer leur présence. A peine avait-il prononcé un mot qu'elle su que Renosa était dans le tas, ainsi que cinq autres gugus grands et costauds comme des bons fils à maman qui ont bien mangé leur soupe. Immobile comme des statues, ils n'eurent d'autre choix que d'attendre, sans pouvoir rien faire, qu'ils remarquent leur présence, ce qui arriva plus vite que prévu. La tronche médusée que tira Renosa lui donna envie de rire à s'en pisser dessus, mais elle se dit que ça serait trop mal vu et elle se contenta d'un grand sourire crispé et d'un geste de la main en mode "coucou c'est re-nous."

Avant même qu'elle puisse envisager l'idée de les oublietter, le trafiquant hurla à s'en déchirer les cordes vocales son envie expresse de les voir passer ad patres. Se sentant alors tirer en avant à la suite de Tyler, elle trouva refuge derrière un des sofa qui se retrouva bien vide transformé en oeuvre d'art contemporain façon gruyère. L'abandonnant à son sort, son ami coyote se jeta vers le bar, sans doute pour y boire un dernier verre. Elle même avait grand soif, mais il fallait d'abord penser à faire le ménage avant de penser à consommer, question de principe et d'éducation. Se mettant à plat ventre, elle repéra immédiatement ce qu'elle cherchait et tira dans la cheville de l'homme qui se trouvait le plus proche de sa planque. L'os et la chair éclatèrent sur le coup, ce qui eut pour effet de remplir la pièce d'un cris déchirant. L'homme qui venait de le pousser tomba de tout son long sur le sol, et avant qu'il ait eu le temps de faire quoi que ce soit, elle pressa une nouvelle fois la gâchette de son arme, rependant ainsi un peu de cervelle de ruscof sur le magnifique tapis oriental. Avant que les autres qui s'étaient rapprochés de leur camarade aient le temps de retirer de leur pantalon les restes du malheureux, elle s’élança au dessus du canapé et s'appuyant sur les épaules d'un des hommes, le projeta avec force contre une des commodes au plateau de marbre qui se trouvait contre un des murs. A peine le choc passé que le corps chuta inconscient au sol, ce qui lui donna juste de temps de rouler derrière un autre fauteuil qui n'avait pas encore été transformé en passoire géante, évitant de peu un jet de lumière verte qui partait dans sa direction.
Levant les yeux vers le mur couvert de vitrines devant elle, elle pu constater que la plupart des mecs encore en vie étaient plutôt planqué, et qu'il serait difficile de les faire bouger sans s'exposer elle -même. Mais soudain, elle vit une silhouette qui se trouvait derrière le bureau se détacher du décors et prendre la fuite vers une petite porte qui se trouvait dans le fond de la pièce. Renosa se faisait la belle...


"Le sale petit fils de prostitute syphilitique !!"

Ne prenant qu'une seconde pour réfléchir, elle tendit la main qui tenait sa baguette vers les vitres de verres et se protégea les yeux avant de jeter un reducto contre leur surface lisse. L'effet fut immédiat et les vitrines éclatèrent toutes en même temps. Sans reprendre son souffle, elle lança sur chaque morceaux de verre un sort de lévitation amplifié et projeta une pluie de cristaux coupant sur leurs assaillants qui n'eurent d'autre choix que de se mettre à couvert, lui laissant juste le temps de se faufiler vers la port que venait d’emprunter cette sale couille molle qui avait déjà bien trop d'avance sur elle.
Traversant la pièce sans un regard en arrière. elle s’élança à la poursuite de cet enfoiré de fils de pute qui allait à coup sur appeler des renforts. Elle devait l'en empêcher, par tous les moyens possibles. Oubliant ses pieds nus et les milliers de morceaux de verre qu'elle venait un peu bêtement de rependre sur le sol, elle sortit du bureau en évitant de justesse un tir ennemi.
Courant aussi vite qu'elle le pouvait, elle déboucha dans un couloir qui desservait de nombreuses portes closes. Mais fort heureusement pour elle, Renosa avait du être blessé pendant leur rapide échange de coups de feu, car elle pouvait voir une traînée de gouttes de sang lui indiquer le chemin à suivre. Pressant le pas, elle se fit violence afin de ne pas se laisser déconcentrer par la douleur aigüe qu'elle sentait provenir de ses pieds et de son bras. Poussant une porte, elle du s'appuyer contre le chambranle afin de ne pas s'effondrer. Le bandage magique avait cédé pendant ses galipettes dans le salon, et un liquide chaud et poisseux s'écoulait à présent le long de son bras. Prenant quelques secondes pour retrouver ses esprits, elle jetant un regard circulaire tout autour d'elle afin de retrouver la trace de son petit poucet sanguinolant. Elle fut étonnée en voyant que des gouttes l'orientaient non pas vers là où se passait la fête, mais vers un hangar qui se trouvait légèrement à l'écart de la propriété. Mais qu'est ce que ce connard avait l'intention de faire là bas ?

Grimaçant, elle suivit la piste sans prendre cette fois le temps d'être discrète. Ils étaient grillés comme des côtelettes au barbecue, alors ça ne servait plus à rien de faire dans la dentelle. Les portes du grand bâtiment étaient ouvertes et elle pu y rentrer sans qu'on lui oppose la moindre résistance. Les lumières qui se trouvaient en hauteur avaient été allumées et révélaient le contenu de l'entrepôt : des voitures. Mais attention, pas n'importe qu'elles voitures...des putains de voitures de ouf sa mère la putana !! Porsche, Lamborghini, Ferrari, vraiment, il n'y avait rien de trop beau pour le mexicain. La baguette pointée devant elle au cas où le trafiquant se trouverait caché derrière l'un de ces bijoux prêt à faire feu, elle se dit que jamais un mec comme lui oserait tirer dans un endroit pareil de peur de toucher un de ses bolides. Non, il n'était pas venu se cacher...
Entendant soudain des bruits métalliques, elle leva les yeux pour voir Renosa grimper quatre à quatre les marches d'un escalier en métal qui le menait directement vers le toit du bâtiment. Mais qu'est ce qu'il faisait putain. Reprenant sa course, la jeune femme traversa les rangées de voiture et atteignit enfin les marches qu'elle gravit tant bien que mal. Chacune de ses respirations étaient une souffrance : elle avait l'impression que ses poumons étaient sur le point d'exploser, mais elle ne devait pas y penser. Une seule chose comptait, le rattraper.

Débouchant enfin en haut de l'escalier, elle se retrouva sur le toit du hangar qui était plongé dans l'obscurité, hormis une zone centrale qui était une grande ouverture zénithale rectangulaire en verre qui laissait la lumière qui provenait de l'intérieur du bâtiment traverser de toit. Regardant en face d'elle, elle ne pu s'empêcher de lâcher un "putain" d'indignation : Au bout de la plateforme se trouvait un hélicoptère (sans doute le petit frère de celui qu'ils avaient explosé un peu plus tôt dans la journée) vers lequel le mexicain avançait en boitant. Cet enfoiré essayait bien de s'enfuir, et bloqué par l'impossibilité de transplanage, il se rabattait sur un des moyens de transport les plus difficilement traçable qu'il devait avoir en sa possession. Mais pourquoi fuir ainsi ? Ils n'étaient que deux clampins face à toute sa bande, pour quelle raison abandonnait-il les siens pour sauver ses petites fesses potentiellement poilues ?

Sans prendre le temps de contourner la verrière qui devait être assez solide pour porter le poids de plusieurs hommes, le mafioso avançait en traînant la patte, de plus en plus proche de son évasion.


"RENOSA !!"

A peine avait-elle prononcé son nom que le trafiquant se retourna vers elle et lança un jet de lumière verte dans sa direction. N'ettant pas encore dans la lumière, il la rata de plusieurs mètres, ce qui laissa à la jeune femme le temps de répliquer en lançant sur son adversaire un sort d'entrave. Elle ne devait pas le tuer, pas maintenant, pas encore. Cette pourriture ne méritait même pas la mort propre et noble qu'apportait le sortilège impardonnable.  Mais malgré ses blessures, l'homme n'en était pas moins un adversaire redoutable, et bien qu'elle eut l'expérience des duels, elle devait reconnaître qu'elle était obligée de recourir à toute l'imagination dont elle était capable afin de prendre le dessus sur lui. Heureusement qu'ils étaient seuls sur ce toit car elle aurait été bien incapable de se défendre d'une éventuelle attaque tant elle était concentré sur ce qu'elle était en train de faire. Restant sourde à l'épuisement qui la tiraillait, la jeune femme lançait sur Renosa une avalanche de sortilège, essayant de trouver le point de rupture où il ne parviendrai plus à parer. Déjà, il avait cessé de lancer des jets d'étincelles vertes pour ne plus se centrer que sur la défense. Petit à petit, elle gagnait du terrain, et arrivait à son tour dans le grand espace de lumière qui provenait du sol.
Soudain, il y eut un changement, quelque chose le fit vaciller, il détourna le regard l'espace d'un battement de cœur. Elle se jeta dans l'ouverture avec une telle rapidité qu'il fut impossible à son adversaire de contrer le sort de bloque jambe qu'elle lui lança. Paralysé, le trafiquant d'armes la regarda avec un regard plein de haine.


"VAS-Y PÉTASSE !! T'AS GAGNE !! MAINTENANT TUE MOI !!!J'AI VU LE FAXE QUE VOUS AVEZ ENVOYÉ, JE SAIS CE QUI M'ATTENDS, ALORS TUE MOI BORDEL !!!"

Maintenant le sort, Anahia observa l'homme qu'elle tenait en son pouvoir. Il y avait une dernière chose, une chose qu'elle devait savoir à tout prix...De sa main libre, elle sortit de son sac le paquet d'enveloppes en papier brun marqué du sceau de Salomon qui contenait les lettres du Baron Corvo.

"Réponds à ma question Renosa, où as tu trouvé ces lettres ?
-Qu'EST CE QUE CA PEUT TE FOUTRE HEIN !! ET POURQUOI J'TE LE DIRAI DE TOUTE FAÇON ??!!
-Parce que de toute façon tu vas mourir...mais au moins j'te laisserai choisir comment..."

Un bref instant, il y eut comme un voile de doute qui passa devant les yeux du mexicain, comme si l'espace d'un instant, il envisageait la chose, mais aussi rapidement que c'était venu, il retrouva l'expression de mépris qui ne quittait jamais ses lèvres et il cracha dans sa direction.

"Tu sais quoi, va te faire foutre pétasse, toi et toute ta petit bande de bâtards dégénérés..."

C'était inutile, il n'y avait rien à en tirer, ou du moins n'avait-elle pas plus de temps à consacrer à une sombre merde comme cet homme. L'esprit embrumé par la fatigue et la colère, elle leva sa baguette, ce qui eut pour effet de briser le sort d'entrave. Immédiatement, Renosa en profita pour jouer le tout pour le tout et lança au même moment qu'elle un jet de lumière verte. Les deux sorts se rencontrèrent, et s'opposèrent l'espace d'un instant.

Subitement, un craquement sinistre retentit dans l'air, une cassure qu'Anahia sentit sous ses pieds, et se rependre sur toute la surface de verre sur laquelle ils se trouvaient tout les deux. Il y eut une secousse, et les deux sortilèges de mort cessèrent.
Elle n'eut pas le temps de réagir, pas le temps de regagner le bord, pas de temps de lancer un nouveau sort, le temps de rien.

Alors, il n'y eut plus rien sous ses pieds. Aucun sol pour la retenir, aucun plancher pour l'empêcher de chuter dans le vide froid et incertain. Elle tombait, encore et encore, inexorablement. L’abîme lumineux sous elle l'attirait comme un aimant, et tout autour d'elle, des milliers de morceaux de verres brillaient comme autant de joyaux dans les rayons des projecteurs devant lesquels ils passaient. Tendant désespérément le bras vers un quelconque salut, ses doigts se refermèrent dans le néant. Il n'y avait rien, il n'y avait plus rien qui pouvait la rattraper. Soudain, elle réalisa que c'était peut être comme ça que tout allait devoir se terminer, dans les profondeurs infâmes de l’abîme dormante. Le cœur au bord des lèvres, elle ferma les yeux. Elle ne l'avait pas vu venir putain. C'était terriblement ironique. Elle était capable de prédire l'avenir, mais sa propre fin, ça elle ne l'avait même pas vu venir. C'était tellement injuste !! C'était si soudain !! Si on lui avait donner le don, pourquoi ne pas lui permettre de savoir ? Pourquoi ne pas la mettre en garde ? Pourquoi ne pas lui permettre de mettre ses affaires en règles ? Dire au-revoir à tous ceux qui avait marqué sa route ? Ceux qu'elle aimait ? Serrer une ultime fois son fils dans ses bras...

Il n'y avait plus rien, plus de sol, plus de prise, plus de rien. Elle était seule face à elle-même, tombant comme au ralentit vers sa propre fin.




Mais attendez là mes ptits potes !!! C'est pas comme ça qu'elle se termine l'histoire !! C'est pas comme ça qu'elle se finit MON hisoire...c'est pas comme ça que je claque moi !! Aller on se ressaisit, on se sort les doigts du cul et on reste en vie merde !! Il y a trop de mecs canons et célibataires sur le forum pour quitter la partie aussi vite !! Je refuse !! Je refuse !! JE REFU...

Soudain, une douleur atroce envahit son épaule droite et un craquement sinistre résonna dans tout son corps, comme si tout d'un coup, quelqu'un tirait dessus avec la ferme intention de lui arracher. Les yeux toujours fermés, elle essaya de décrypter les sensations qu'elle éprouvait en dehors de celle qui déchirait son épaule. Avait-elle enfin touché le sol ? Mais alors, pourquoi n'avoir mal qu'à un endroit en particulier ? Était-elle tombée dans un vortex temporel qui l'avait fait atterir sur une autre terre où les gens marchaient sur les bras? Mais alors pourquoi avait-elle toujours l'impression d'être comme suspendue dans les airs ? Et surtout, quelle était cette sensation qu'elle sentait au bout de son bras douloureux, comme celle douce et rassurante...d'une main ?!!

Levant la tête et ouvrant les yeux, elle vit, penché au bord de l'abîme, le visage de cet enfoiré de Tyler. Il la maintenant comme il pouvait, l'empêchant ainsi de s'écraser trente mètres plus bas. Rassemblant toutes les forces qu'il lui restait, la jeune femme aida son sauveur du mieux qu'elle pu à la faire remonter à son niveau. Au prix d'un effort incroyable, il réussit à la faire remonter, et bientôt, elle se retrouva à genoux sur le toit du hangar, belle et bien vivante.
Le souffle court, le cœur battant toujours bien trop fort, elle releva la tête vers l'homme qui lui faisait face et était dans le même état lamentable qu'elle.
N'écoutant que l’impulsion du moment, elle se jeta littéralement dans ses bras, le serrant aussi fort que lui permettait ses bras. Refoulant le trop plein d'émotion, elle eut le plus grand mal du monde à ne pas laisser des larmes embrumer ses yeux.


"C'est décidé mec...je t'adopte..."

Quelques deux minutes plus tard, les deux compères redescendirent non sans mal les escaliers en métal pour se retrouver dans le hangar au milieu duquel gisait lamentablement le corps sans vie de Renosa qui avait dans sa chute atterri sur un des plus beaux bolides de sa collection. Preuve qu'il aurait mieux fait d’investir dans les trampoline que dans les armes à feux et les voitures de course.
Ils étaient bien décidé à quitter cet endroit de malheur le plus vite possible, et surtout avant l'arrivée des autorités. Jetant un coup d’œil circulaire dans l’entrepôt, la jeune femme chercha des yeux un moyen de fuir à l'anglaise avec la vitesse du vent. Il ne lui fallut pas longtemps avant de trouver quelque chose à sa mesure. Se tournant vers Tyler qui semblait avoir porté son dévolu sur une Aston Martin db11, elle le héla avant de lui montrer ce avec quoi elle comptait les faire se tirer d'ici. Elle ne pu réprimer un éclat de rire lorsqu'elle vit la grimace de son compagnon lorsqu'il posa les yeux sur l'Eclair-de-feu Apocalypse666, le balai le plus rapide du marché.

Après un temps pas si long que ça de négociation et un rétrécissement express de la moto du flic qui fort heureusement se trouvait dans le hangar, c'est à une vitesse folle que les deux compagnons quittèrent le ranch Renosa et toutes ses emmerdes. Les mains crispées sur le manche du balai, Anahia ne pu s'empêcher de jeter un ultime coup d’œil en arrière. Trouvant vraiment l'arrière plan plus que triste et sinistre, elle réussit à sortir sa baguette qu'elle orienta vers la propriété. Instantanément, des gerbes d'étincelles explosèrent dans le ciel. Des dizaines de feux d'artifices illuminaient le ciel nocturne du Nouveau-Mexique, mettant un dernier point final à toute cette histoire de fou furieux, de Pierre magique, et d'iguane mafieux.


***

ÉPILOGUE:

Dans une ruelle sombre de Santa Fe, deux silhouettes avançaient sans faire de bruits, ombre parmi les ombres. Un homme et une femme, se soutenant mutuellement après toutes les aventures d'une seule journée. D'un geste, Tyler montra la porte d'un bâtiment vieux et sale. Au fond d'elle, quelque chose lui disait que ce n'était pas ici que résidait son camarade d'infortune, mais elle s'en foutait royalement. Elle avait tenu sa promesse, elle l'avait ramené sain et sauf.
Sortant de son sac la petite moto miniaturisée, la jeune femme, d'un coup de baguette, lui rendit sa taille normale au grand soulagement de son propriétaire. Ils échangèrent une dernière vanne, puis elle le regarda, plongeant son regard dans le sien. Après plus d'une journée à se demander ce qu'elle aurait à faire à cet instant, si elle aurait à effacer des souvenirs de cet homme tous les événements qu'ils avaient traversé ensemble, elle avait maintenant sa réponse. Et c'était non. Ce n'était pas qu'une petite galère...ils avaient au fur et à mesure de la journée atteint un point de non retour, et il n'était désormais plus question de faire marche arrière.
Soulevant sa maudite sacoche, la jeune femme y plongea la main afin d'y ranger sa baguette, et d'en sortir un petit bout de papier de la taille d'une carte de visite.
Avec un sourire au lèvres, elle lui tendit. Sur l'une des faces, il y avait tracé en lettres rouge son nom complet qu'elle ne lui avait encore jamais donné. De l'autre côté, il y avait un dessin d'une grande simplicité représentant une porte noire. A chaque fois que l'on quittait l'image des yeux, pour ensuite y revenir, la forme de la porte changeait, immuablement.
Lorsque le flic s'en saisit, elle ne la lâcha pas immédiatement et lui parla calmement, en le regardant dans le plus profond des yeux.



"Je sais que tu penses que je ne te dois rien, mais par trois fois t'as sauvé mon ptit cul aujourd'hui, alors tiens, prends ça. Si jamais un jour tu as besoin d'une aide, quel qu’elle soit, tu n'auras qu'à prononcer mon nom trois fois en brûlant cette carte, et où que tu sois je te trouverai...alors ne la perd pas hein !!"

Elle lâcha la carte, le laissant la ranger dans la poche arrière de son jean. Une petite brise s'engouffra dans l'allée sombre. Un sourire aux lèvres, la jeune femme tendit la main vers cet homme a qui elle était désormais redevable, attachée par un pacte secret qu'elle n'aurait de cesse que de respecter. L'homme lui rendit sa poignée de main.

"Et bien...je crois que c'est ici que nos chemins se séparent monsieur Tyler Lennox...ce fut...ce fut un plaisir."

Desserrant les doigts, elle fit un pas en arrière, mit les mains dans les poches et dans un sourire, elle se retourna et s'éloigna de lui, avançant dans la ruelle sombre en essayant de conserver une démarche digne malgré les douleurs qui meurtrissaient tout son corps. Elle avait besoin de soin, et elle savait très bien qui allait pouvoir l'aider. Mais Boston était si loin, et elle était trop faible pour transplaner sur une aussi longue distance. Bah...elle trouverait bien. Elle avait désormais d'autres chats à fouetter qu'un petit problème de balle dans la bras et de verre dans les pieds.
Elle allait devoir faire un choix terrible, un choix qu'elle ne pensait jamais avoir à faire. Fuir ou combattre.
Mais alors qu'elle avançait dans la ruelle sombre, une image passa devant ses yeux. D'abord floue, elle cru reconnaître de l'eau, la mer, des bateaux marchands. Le souvenir d'une ville s'éveilla en elle, mais plus la vision se précisait, et plus elle comprenait qu'elle s'était trompée. Le port en ruine qu'elle avait sous les yeux était bien plus proche d'elle que la Sérénissime. En fait, il était à quelques kilomètres à peine de là où elle vivait. Et au milieu de ce décors délabré, il y avait un homme. Elle n'eut pas besoin de beaucoup de temps pour comprendre. La vision était claire, limpide. Elle allait devoir combattre. Elle allait devoir affronter enfin un souvenir qu'elle avait essayé d'enterrer dix ans plus tôt. Elle allait devoir assumer ses actes.
Fermant les yeux, elle sentit le froid mordant d'une larme couler sur sa joue. Elle savait ce qu'elle avait à faire. Lâchant un profond soupir, elle se retourna vers Tyler qui était toujours là, occupé à ausculter sa bécane.


"Ah...et si jamais ton ami le prêtre te fait chier, à propos du pick up ou de quoi que ce soit...montre lui la carte, et tu verras, jsuis sure que sa réaction te fera marrer..."

Elle marchait à reculons, regardant l'air étonnée de l'homme avec amusement. Soulevant les épaules, elle lui sourit une dernière fois.

"Si jt'en dis plus, ça sera plus une surprise...aller ciao mon pote..."

Et elle transplana.



THE END
(bitches)
:rainbow:

Petit cadeau pour fêter la fin du topic de la mort qui tue !!:


   
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