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 il est plus facile de se taire que de parler ▬ armand

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MessageSujet: il est plus facile de se taire que de parler ▬ armand   il est plus facile de se taire que de parler ▬ armand Empty29.10.16 19:37

La confrontation avec Elijah avait été éprouvante nerveusement bien que positive. Je pensais vraiment qu'on pouvait arriver à s'en sortir mais je me retrouvais dans une impasse. Je ne pouvais pas faire le chemin toute seule et bien que j'avais déjà fait d'énorme progrès je n'avais pas l'impression d'en avoir fait assez. C'était d'ailleurs une des conversations que j'avais souvent avec Ethan. Ethan était peut être ce qui se rapprochait le plus du meilleur ami dans mes relations à Washington. Il prenait toujours le temps de m'écouter et de m'épauler tout comme je le faisais avec lui. J'avais la chance d'avoir pu nouer une véritable relation avec une tiers personne. Je me sentais moins seule et j'avais pu m'améliorer dans ma façon de procéder avec les gens. J'avais appris à mettre ma fierté de côté mais également à écouter les gens tout ce qui m'avait manqué depuis toujours. Cela m'avait coûté mon couple et je ne savais pas si je pourrai rattraper encore le coup. Il était aussi vrai que je n'avais pas un caractère facile. Après tout, je prenais la mouche régulièrement. J'étais en colère tout le temps. Enfin ce sentiment commençait à baisser. La colère laissait place à de la désolation. J'étais seule et j'avais tout détruit autour de moi. La seule chose dont je pouvais être fière c'était ma carrière. Cependant si j'étais épanouie professionnellement parlant je ne l'étais pas du tout personnellement. Après ma confrontation avec Elijah j'avais ressenti le besoin d'en parle à mon ami. Dans les grandes lignes tout d'abord puis avec plus de profondeur au fil de la discussion. C'est durant notre dernière soirée ensemble qu'il me demande si j'étais de confession catholique. Je lui avais répondu avec affirmation et il m'avait donc conseillé d'aller voir un ami à lui qui était prête. Le père Armand. Ethan m'affirma qu'il pourrait m'aider. Je l'avais remercié et je lui avais dit que j'y réfléchirais.

J'avais mis prêt de deux semaines avant de me décider. En fait j'avais surtout beaucoup de travail. Avec la fin de l'enquête j'avais de nombreux dossiers à faire et à clôturer. Je ne pouvais pas faire faux bond à mes employeurs qui attendaient toujours plus de résultat de mon cabinet. Et puis ça me permettait de ne pas penser trop souvent à mon époux. La seule chose qui avait changé c'était mon lieu de restauration du midi : j'allais toujours dans le restaurant où nous avions peut être partagé notre dernier repas en tant que mari et femme ou le premier depuis des années. Cela faisait donc prêt de deux semaines que j'allais dans l'établissement et que je commandais toujours le même plat. Aujourd'hui j'y allais mais pas pour les mêmes raisons qu'avant. J'y étais allée toujours pour me remémorer un souvenir alors que là j'y allais pour tourner une page. Je ne pouvais plus vivre dans le passé. Je me devais d'aller de l'avant et j'avais besoin de me confier à quelqu'un qui ne me jugerait pas ou du moins qui ne devait pas me juger. Un prêtre était la meilleure des solutions. Ma conseillère aurait pu m'aider mais elle me jugeait de plus en plus et je n'étais plus vraiment à l'aise avec elle.

J'avais posé quelques jours. Je devais poser mes congés ayant trop attendu comme chaque année. J'avais pour idée d'aller voir mes parents et de faire un détour pour tenter de voir Elijah. Je m'étais mise en route très tôt le matin parce que je voulais d'abord aller dans l'église que m'avait conseillé Ethan. J'avais besoin de retrouver de la positivité avant de me rendre chez mes parents. Sinon mon père verrait qu'il y a quelque chose qui ne va pas et il s'inquiéterait encore à outrance. Il s'inquiétait déjà à propos de mon mariage. Il avait su pour ma fausse couche. Il avait été le seul à savoir d'ailleurs. C'était étonnant de voir comme j'avais besoin d'homme dans ma vie. Mon père, Elijah, Ethan, Cyrius et même Tyler. Bon ce dernier je ne l'aimais pas vraiment mais il faisait quand même parti de ma vie. J'avais pris une voiture ne comptant pas les heures de trajet. Je voulais pouvoir me vider la tête, ne pas avoir à parler pendant le trajet avec quelqu'un d'autre. Il m'était toujours plus facile de tout déballer quand j'avais gardé le silence pendant quelques temps. La route fut longue et je me demandais si je ne m'étais pas trompée dans quand je vis l'église.

Je ne m'étais pas imaginée une église de la sorte mais je ne pouvais pas juger la maison du Seigneur comme cela. Ce n'était pas très chrétien. Je passais les portes de la dite église et je trempais mes doigts dans le bénitier pour faire mon signe de croix. Je m'avançais dans l'allée et je m'assis sur un banc. Je me sentais un peu apaisée déjà. Je fermais les yeux un instant et en les rouvrant je vis quelqu'un. Je souriais et je me levais, l’interpellant.

« Père Armand ? Je suis navrée de vous ennuyer mais un ami m'a conseillé de venir vous voir... J'aurai besoin d'une oreille attentive si vous avez un peu de temps à m'accorder. »

Je n'avais pas mis les pieds dans une église depuis longtemps et encore moins dans une église de la sorte. Je ne me sentais pas vraiment à l'aise pour le moment dans cette église. Heureusement que c'était Ethan qui m'avait conseillé de venir ici sinon je ne m'y serai pas aventuré de mon propre chef.

Spoiler:
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Armand R Altaïr
Armand R Altaïr

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ϟ Métier : Prêtre ϟ Âge : 35 ans ϟ Race et sang : Sorcier ϟ Particularité : ϟ Statut civil : Célibataire devant l’Éternel, mais amoureux perpétuel

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ϟ Messages : 1611 ϟ Date d'inscription : 02/03/2016 ϟ Disponibilité RP : 1x semaine ϟ Célébrité : Arthur Davill ϟ Crédits : aucun

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MessageSujet: Re: il est plus facile de se taire que de parler ▬ armand   il est plus facile de se taire que de parler ▬ armand Empty03.11.16 13:04


   

Il est plus facile de se taire que de faire taire Padre




Il n'était guère étonnant qu'une femme de la ville comme Jessica Fernandes se soit sentie déconcerté en arrivant devant l'église de Santa Conception. L'endroit était sinistre, perdu au milieu du désert. Et n'était relié à la civilisation que par une route lézardée percées de nids de poule. Le bâtiment était entouré par un vaste enclos composé d'une clôture de bois et fermé par un petit portillon qui ne tenait sur ses gonds que par la grâce du ciel. A cette même hauteur se trouvait une lanterne, qui s'allumait par magie à la nuit tombée. Elle indiquait l'entrée du cimetière, et par là même marquait la frontière avec le royaume des défunts. De ce lieu justement il ne restait plus grand chose. Le sol de poussière claire avait beau être retourné par endroit, comme si des chiens errants avaient creusés des trous, on ne voyait que quelques vagues indications sur les emplacements des sépultures. Les pierres tombales avaient depuis longtemps disparues, pour peu qu'il y en ait eu un jour. Par endroit on pouvait distinguer de légers monticules, mais pour un œil non avisé cela ne se remarquait pas franchement. Mis à part cette lanterne qui apportait une lumière réconfortante dans la nuit, il n'y avait pour l'heure aucune autre présence, si ce n'est cette croix peinte en noir et plantée au bord du petit chemin. Le bois semblait sec, et la peinture endurait tant la chaleur et la lumière du soleil qu'elle s'écaillait au moindre contact. Cette croix mesurait un bon mètre de haut, et pour peut qu'on s'y intéresse de près, on remarquait que sa surface était grossièrement gravée de dessins géométriques bizarres et incohérents. Ces mêmes motifs se retrouvaient également sur certains éléments de la palissade, et tout occultiste qui se respecte comprendrait que ce lieu était plus hermétique qu'il ne le semblait au premier regard. Au pied de la croix se trouvait quelques offrandes, des lettres jaunies clouées à même le bois, des vases avec des fleurs fanées, quelques bougies éteintes et quelques aliments qui achevaient de se décomposer sous les rayons ardents du soleil. Plus loin quelques arbres apportaient une légère ombre, mais leurs silhouettes noires ne dégageaient rien de particulièrement apaisant.

Au bout du petit chemin creusé dans la poussière par les pas lourds des croyants, se trouvait l'église. Le stuc blanc rayonnait au soleil, mais quelques fissures et morceaux d'enduit qui s'étaient décollés trahissaient que l'endroit avait perdu de sa fraîcheur. La façade se faisait aussi imposante que possible, avec un fronton haut et un clocher qui autrefois avait abrité une cloche. Pourtant il suffisait de se mettre de côté pour voir le profil du bâtiment, et se rendre compte que tout ceci était de la poudre aux yeux, et qu'il était bien plus petit que ce que laissait imaginer la façade. Un élément architectural particulièrement laid était accolé à la bâtisse. Il s'agissait d'un rajout moderne élevé en vilains parpaings, et couvert d'un toit de fibre de verre à la façon d'un appentis. Cette affreuse petite dépendance rudimentaire n'était autre que le presbytère, logis misérable de la pauvre âme qui dans un éclair de folie avait acceptée de s'occuper de ses lieux maudits.

On entrait dans l'église en passant sous un porche, surélevé par une petite estrade en planches et une volée de trois marches. La double porte était grande ouverte, tant pour aérer cet endroit renfermé, que pour inviter d'éventuel croyants à entrer et prier. L'intérieur était sombre, car il avait peu d'ouvertures, mais cela permettait de conserver une certaine fraîcheur. Au plafond se trouvait un malheureux ventilateur qui brassait l'air tant qu'il pouvait, avec la ténacité d'un vétéran qui continue d'accomplir son devoir jusqu'au bout. Une fois que les yeux s'habituaient à la pénombre qui contrastait avec la lumière vive de l'extérieur, on voyait la nef se dérouler devant soi. Bordée de part et d'autre par une rangée de bancs, au bout se trouvait le maître autel surplombé par un Christ en croix. Jusqu'ici ce lieu avait semblé être abandonné, mais à présent on lui trouvait une impression de vie. Dans l'air régnait une odeur lourde d'encens et de fleurs, répandue par les gerbes de lys blancs déposées au pied du maître autel. Quelques cierges brûlaient sur leurs candélabres, et les deux autels mineurs de part et d'autre de la nef étaient également fleuris de bouquets de camélia et de fleurs de papiers colorés. Le plus grand mur de l'église voyait sa paroi recouverte d'une bâche, et à travers la transparence du plastique on distinguaient l'ébauche d'une fresque monumentale.

Il n'y avait personne dans cet endroit perdu, à l'exception de la visiteuse et d'un homme assis sur la dernière marche d'un escabeau à deux mètres du sol. Il ne semblait pas l'avoir remarqué, et était concentré à étaler minutieusement de l'enduit pour boucher une série d'impacts de balles qui avaient fait éclater le stuc du mur. Heureusement les peintures n'avaient pas été touchées, mais il semblait franchement contrarié, et ne pouvait s'empêcher de grommeler en posant son enduit. C'était à dire vrai des réparations de bout de ficelle, et ça révélait un certain côté radin chez cette personne pourtant bien zélée dans sa façon minutieuse d'appliquer cette matière particulièrement indomptable. Posé sur une des marches de l'escabeau, un petit poste de radio portable crachotait les voix mièvres des Beach Boys à travers son ampli à la qualité détestable. Le prêtre, qui alternait chantonnement / grommellement dès lors qu'il portait son attention sur la musique ou sur sa tâche, finit par entendre le bruit des talons de la visiteuse qui résonnaient sur le parquet. Ajustant ses lunettes sur son nez, il chercha du regard autour de lui, et fini par apercevoir la femme qui l'interpella. Il observa longuement son visage, et arriva à la conclusion qu'il ne la connaissait pas. Elle ne faisait pas partie de ses paroissiennes, ni même de leurs familles éloignés, qu'il connaissait par cœur à force de voir circuler des photo, et d'entendre des nouvelles et des commérages. Pourtant cette femme le connaissait par son nom, et visiblement était venue jusqu'ici pour s'entretenir avec lui. Tenant dans ses mains ses spatules et son enduit, il se sentit d'un coup dans une situation tout à fait inconfortable.


« Bien entendu ! Je suis tout disposé à vous écouter, c'est bien normal... mais euh est ce que ça vous gêne si je termine ceci en même temps que nous discutons ? C'est bien malvenu de ma part, mais je ne voudrais pas que cela sèche... Je vous assure que vous avez toute mon attention, même si cet entretient est un peu, comment dire... informel. Vous m'en voyez désolé... »

A ça c'est sur que ce n'était pas exactement comme ça que se déroulait d'ordinaire une confession... Du haut du son perchoir il ne faisait pas franchement le fier. Pourtant lui qui était d'un naturel rigoureux, n'était pas un grand fan des confessions avec tout le protocole d'usage. C'était impersonnel, inutile, et bon Dieu il avait horreur d'entrer dans cette boite qui semblait avoir été conçue pour des gens d'un mètre deux. Discuter avec quelqu'un sans le regarder en face n'avait rien de naturel, et il était convaincu que seul le dialogue pouvait débloquer les situations compliquées. Bien sur il comprenait que certaines personnes avaient besoin d'une oreille attentive pour écouter leurs problèmes, mais lui était trop bavard pour retenir complètement ses mots. Si on ressentait l'envie de tenir un monologue, il fallait mieux s'adresser à Dieu dans la prière plutôt qu'à son serviteur, tout humain qu'il était. Bref, pour certaines âmes en souffrance il était plus facile de se taire que de parler, et bien pour un verbeux comme lui c'était exactement le contraire.


« Comment vous appelez vous ? Je n'ai pas le souvenir de vous avoir déjà vu ici. Je remercie votre ami qui vous à conseillé de venir, il est bien aimable. Est ce un membre de notre paroisse ? Ou quelqu'un que je connais ? »

Qu'il pense à lui envoyer des fleurs à cette brave âme, parce que ce n'était pas tout les jours que quelqu'un venait se perdre dans cet endroit isolé. Pour dire vrai, cette dame était la première personne qu'il voyait depuis la veille. La solitude pour lui n'était pas vraiment un problème, car il avait toujours de quoi s'occuper. Mais parfois il avait le sentiment d'être bien inutile, et il appréciait toujours la compagnie d'un visiteur.

Sauf quand bien sur les visiteurs en question venaient dans son église pour se friter avec des membres des cartels mexicains, et cribler de balles ses pauvres murs qui partaient déjà en miette tout seul... Certaines personnes devaient sentir leurs oreilles siffler, car clairement Armand fulminait encore sur cette affaire.


Dernière édition par Armand R Altaïr le 17.11.16 19:31, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: il est plus facile de se taire que de parler ▬ armand   il est plus facile de se taire que de parler ▬ armand Empty11.11.16 21:45

L'état de cette église était assez pitoyable. Je ne m'attendais pas du tout à ce qu'Ethan m'envoie dans ce genre d'endroit. Mais d'un autre côté, j'étais certaine qu'il avait fait le bon choix. Je faisais confiance en Ethan plus qu'en n'importe qui. Il était un de mes rares amis à Washington et même un de mes rares amis tout court. Je souriais en coin tandis que je regardais l'homme perchait sur son échelle. Il avait l'air et l'attitude d'un homme en colère. Même si je trouvais cela amusant, je me demandais quand même si j'avais bien fait de venir ici sans prendre un rendez-vous. Après tout, je ne voulais pas le déranger. Je m'étais assise sur un banc et je regardais l'autel. Je ne partirai pas sans avoir parlé avec lui. Je l'avais promis à Ethan.

Ma tenue était parfaite à l'image de ce que je dégageais toujours. Je pouvais paraître être une femme guindée par moment surtout dans mon travail. Pourtant je m'étais habillée plus simplement aujourd'hui : un jean slim, des talons, un chemisier blanc. J'avais lissé mes cheveux et j'avais même fait une fantaisie chez le coiffeur avec des pointes violettes au bout. Je ne savais pas comment Elijah prendrait cette fantaisie capillaire d'ailleurs. Moi qui était quand même assez classique de part mon métier, je me devais d'être classique en tant qu'avocate. Enfin, je pouvais toujours cacher mes mèches violettes dans un chignon pour le travail. La démarche tranquille, mon regard se porta sur le prête visiblement occupé à boucher des trous. Je souriais un peu en coin tout en l'observant un moment. Il n'avait pas visiblement pas vraiment remarqué ma présence alors je l'interpellais. C'est à ce moment là que je vis son visage. Même de loin je pouvais attester qu'il s'agissait d'un trentenaire. Je lui souriais et je lui posais une questions simple mais pourtant importante pour moi. Bien qu'étant une enfant gâtée par mes parents, ces derniers m'avaient appris les bonnes manières. Je m'asseyais sur un banc dur et froid, mon regard toujours porté sur les traits du prêtre.

« Bien entendu ! Je suis tout disposé à vous écouter, c'est bien normal... mais euh est ce que ça vous gêne si je termine ceci en même temps que nous discutons ? C'est bien malvenu de ma part, mais je ne voudrais pas que cela sèche... Je vous assure que vous avez toute mon attention, même si cet entretient est un peu, comment dire... informel. Vous m'en voyez désolé... »

Effectivement cela n'était pas conventionnel mais à vrai dire ça me soulageait. Je n'aurai pas besoin de le regarder droit dans les yeux pour parler. Un large sourire s'afficha sur mon visage et je répondais calmement d'une voix maîtrisée et posée.

« Cela ne me dérange pas bien au contraire. De plus je n'ai pas pris de rendez-vous donc il est cohérent que vous continuez votre tâche. »

Et puis ça me permettrait de ne pas me sentir mal à l'aise et du coup de lui parler plus librement. J'espérais que ça serait le cas surtout. Je respirais profondément, calmant les battements de mon cœur du mieux que je le pouvais.

« Comment vous appelez vous ? Je n'ai pas le souvenir de vous avoir déjà vu ici. Je remercie votre ami qui vous à conseillé de venir, il est bien aimable. Est ce un membre de notre paroisse ? Ou quelqu'un que je connais ? »

Quelqu'un qu'il connaissait était la bonne réponse. Je souriais un peu me rappelant de ses questions et le mettant dans l'ordre afin de lui répondre avec le plus de précision possible. Je parlais d'une voix calme et posée.

« Je m'appelle Jessica Fernandes... Et effectivement je ne suis jamais venue ici car j'habite Washington pour le moment. »

J'envisage de changer de ville si ça pouvait aider mon mari à me faire de nouveau confiance. Je pourrai être avocate dans n'importe quelle ville. Bien entendu, je ne m'éclaterais certainement plus aussi autant qu'avant mais si je récupérais la confiance de mon époux ça serait une bonne chose à mon sens. La chose la plus importante à mes yeux étaient d'arranger les choses. J'avais assez passé de temps à me cacher.

« C'est Ethan Devaney qui m'a conseillé de venir vous voir. Il m'a dit que vous seriez une oreille attentive... Mais il ne se doutait certainement pas que cette oreille serait perchée sur un escabeau. »

Je lui souriais et je me retenais un peu de rire. Il fallait dire que ce n'était pas très orthodoxe comme façon de procéder mais au final j'aimais bien cela. Après tout, je n'étais pas obligé de le regarder dans le blanc des yeux contrairement à si nous avions été réellement en confession. De plus je devais admettre que cette situation me plaisait mieux. Il était plus simple de me « confesser » sans le regarder droit dans les yeux.

« Vous allez trouvé cela d'une banalité affligeante mais je viens vous voir parce que j'ai des problèmes avec mon époux... »

Oui c'était d'une banalité affligeante. Il n'y avait pas de quoi donner envie à un homme de foi d'écouter attentivement mes problèmes. Même moi je m'en rendais compte. De plus c'était assez paradoxal de parler d'amour avec un homme qui a juré de ne servir que le seigneur et donc de renoncer à l'amour. J'étais parfois idiot malgré tout j'avais promis à Ethan... Donc je continuais de parler simplement.

« Pensez-vous qu'on puisse tout dire à son époux ? Même les choses les plus rudes doivent-elles être dévoilées ? Suis-je égoïste d'avoir voulu le protéger d'une vérité trop dure à accepter même pour moi ? »

Le fond du problème c'était cela : j'étais perdue tout simplement. Je ne comprenais pas pourquoi je n'avais pas dit à Elijah pour la fausse-couche. J'avais vécu cela toute seule alors que j'aurai pu et même peut être du lui en parler. Peut être étais-ce le fait de l'avoir revu qui mettait à mal ma détermination. Peut être étais-ce le fait que je sois toujours amoureuse de Elijah qui me mettait autant de doute. Le prêtre ne comprendrait rien à mes paroles. Par moment je m'embrouillais moi même. Je soupirais avec lassitude avant de me lever. Je ne pouvais pas rester à rien faire. Mon esprit était embrouillée.

« Bon que puis-je faire pour vous aider ? A deux nous on avancera plus vite. »

Clairement il y avait du travail pour remettre en état cette église mais si je pouvais l'aider un peu je le ferai avec plaisir. De plus, je ne supportais pas de rester là à rien faire à l'observer alors que je pourrai l'aider. Également, cela me permettait de ne pas avoir à trop parler du moins pas en me tordant les doigts comme je l'ai fait juste avant. Je devais remettre mes idées au claires pour arriver à lui parler, à lui expliquer et peut être à dire enfin le vrai fond du problème car ce n'était clairement pas qu'un problème de couple. Il y avait des mal-êtres en moi beaucoup plus profonds. Je lui souriais et j'attachais mes cheveux avec l'élastique qui était autour de mon poignet avant de commencer par ramasser une spatule.

« Si vous me permettez de vous aider ça m'aiderait à parler avec plus de facilité. »

Je lui souriais et je soufflais un peu pour éliminer le stress que j'avais accumulé. Il était plus dur finalement de lui parler que je l'aurai cru. Peut être parce que je n'avais peur qu'il me donne de bons conseils.
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Armand R Altaïr
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MessageSujet: Re: il est plus facile de se taire que de parler ▬ armand   il est plus facile de se taire que de parler ▬ armand Empty14.11.16 21:34


   

Il est plus facile de se taire que de faire taire Padre




Il était rare que le père Armand ne se montre pas enthousiaste quand il s'agissait de faire une nouvelle rencontre. Et celle ci en l’occurrence, était des plus charmante. Cette délicieuse inconnue s'exprimait de façon claire et précise, signe quelle n'était pas du genre à se laisse marcher dessus. Mais cette fermeté dans son ton, ne gênait aucunement sa douceur et sa politesse. Il la regarda un moment, sensible à son éloquence. De plus un détail lui fit relever le sourcil. De Washington ? Vraiment ? C'était si loin... Il se sentit tout d'un coup un peu honteux en se disant que cette femme avait traversée la moitié du pays, et qu'il n'était même pas capable de la recevoir correctement.

Le nom d'Ethan apparu dans la conversation et cela lui arracha malgré lui un grand sourire. Il était toujours très heureux dès qu'on évoquait son ami, et il était ravi de faire la rencontre d'une personne qui semblait également le tenir en haute estime.


« Ah ah ! Certes ! Il sous estime clairement ma polyvalence. »


Et puis cette femme était drôle ! Son trait d'humour le fit éclater de rire, et il appréciait de plus en plus sa répartie. Il avait toujours trouvé du charme aux personnes qui savaient s'exprimer, et qui le faisaient avec élégance.

D'un coup il eut comme un déclic qui brisa son rire, et il ne put s'empêcher de dévisager Jessica du coin de l'oeil. Ethan Devaney, travaillant et habitant à Washington, pur beau mec au corps sculptural d'Apollon nu, lui envoyait cette petite nana lui rendre visite... Du haut de son escabeau Armand la détailla avec plus d'attention. Elle était amusante, aimable, polie, plutôt mignonne... Bref avec ce qu'il avait sous les yeux à cet instant il ne pouvait qu'approuver. Son cœur se mit à battre un peu plus fort. Enfin ce grand moment était arrivé ! Ethan Devaney lui présentait une copine ! Il lui faudrait encore réfléchir avant de pouvoir donner son approbation, mais là déjà c'était bien partit. Essayant de ne pas s'emporter à des conclusions trop hâtives, et jugeant que commencer à réfléchir à son sermon pour la cérémonie de leurs noces était un tout petit peu prématuré, il se força à revenir sur terre. Il l'écouta, en ayant du mal à retenir un sourire niais, car rien au monde ne lui faisait plus plaisir que de se dire qu'il avait de grandes chances de marier son cadet dans l'année.

Heureusement que la pauvre Jess ne se doutait pas une seule seconde des conneries niaiseuses qui lui passaient par la tête, elle même étant déjà suffisamment affligée comme ça. En détournant le regard, elle lui confia une vérité, à peine dévoilée mais tellement triste qu'elle effaça le petit sourire ravi du prêtre, comme on mouche une chandelle.


« Oh... Non je ne pense pas que cela soit banal, ou affligeant. Je trouve ça surtout très triste. »


Si parmi toutes les milles souffrances qui affectent le genre humain il ne fallait en choisir qu'une pour accabler ce pauvre Armand, autant prendre une valeur sûre : la demoiselle en détresse.

Bien malgré elle Alice Thomson avait joué sur cette corde sensible, et aussi tordu que cela puisse paraître, on pouvait également considérer Thomas Pea comme un genre particulier de demoiselle en détresse. Non seulement Armand ne savait pas leur dire non, mais en plus il se sentait parfaitement démuni quand il tombait sur une personne sanglotante et désœuvrée qui lui racontait ses problèmes. Et bien malgré lui il finissait toujours par jouer le rôle vu et revu du type qui se plie en quatre pour consoler et assurer que tout va aller pour le mieux maintenant.

En entendant la remarque pudique émise par Jessica, il sentit son petit cœur se serrer. La pauvre fille était mariée, et s'il y avait du Ethan là dessous, tu m'étonne que son mari allait avoir des problèmes ! Un flot de colère se mit à gronder en lui. Sérieusement Ethan ? Laisse les femmes mariée tranquilles, ou alors débrouille toi tout seul pour gérer les époux trompés. Ce n'était pas à lui de s'occuper de laver son linge sale. Actuellement dans son esprit étriqué il ne pouvait pas y avoir d'autres scénario possibles. Tout simplement parce que l'amitié homme / femme ah ah quelle blague ! Ça ne marchait pas du tout ! Surtout avec du Devaney dans l’équation. Avec son nice body il était déjà un pousse au crime qui faisait tanguer l'amitié homme / homme, alors comment un être aussi fragile et délicat que Mme Fernandes pouvait résister à sa force d'attraction ? Cette petite était cuite, archi cuite.

Pourtant elle l'avait profondément touchée par la pudeur qu'elle mettait dans ses silences, et ses mots qui tombaient comme des poignards. Se confier ainsi à un inconnu devait être prodigieusement douloureux, et il ne pouvait ne pas encourager ses efforts. Entendre ses questions à propos de l'honnêteté des époux était un vrai brise cœur, et lui rappela fortement cette discussion amère qu'il avait eu avec Ethan. Est ce que c'était ça qu'il voulait lui démontrer ? Parce que si c'était le cas, c'était bien cruel de se servir de cette pauvre femme pour l'émouvoir et faire tomber ses convictions. C'était nul, et pourtant ça marchait.


« Cessez de vous torturer ma fille, ces questionnements ne vous mènerons nul part, si ce n'est à une grande peine que vous ne méritez pas. Pourquoi ne vous demandez vous pas plutôt ce qui est nécessaire pour construire son bonheur ? J'ignore quels sont ces secrets que vous gardez, mais je ne pense pas qu'il soit utile de s'étendre dessus plus que nécessaire. Je suis de ceux qui jugent la quête de la vérité importante certes, mais qui placent celle du bonheur au dessus. Nous ne sommes pas sur terre pour souffrir de remords et de regrets, alors si cela vous ronge vous devez vous en délaisser, pour votre bien. Est ce que ce que vous direz risque de faire des ravages chez votre mari ? Peut être bien, dans ce cas il vous faut le ménager, non pas en lui cachant la vérité, mais en la lui avouant de la façon la plus paisible possible. Ne nous blessons pas les uns les autres, même si nous éprouvons de la colère ou de l'amertume. Vous ne pouvez pas non plus vous taire, et souffrir en pensant que vous encaissez pour lui. C'est un leurre, vous vous blessez tout les deux, et personne sur terre n'a besoin de ça. Ni vous, ni lui. »

Il baissa les yeux, prenant lentement sa respiration.

« Je ne sais pas exactement si l'on peut tout dire à son époux, car je suis et resterais célibataire jusqu'au delà de la tombe. Mais mon cœur est humain et je comprend assez bien les tourments de l'amour. Je ne suis pas d'accord avec ceux qui diront que si vous l'aimez, vous devez être honnête. Je pense que si vous vous aimez, vous vous devez d'être honnête. Avec votre mari, vos enfants, vos parents... Ce n'est pas de l'ordre du devoir conjugal, c'est de votre dignité en temps qu'être humain. A mon avis il n'est pas possible d'être pleinement heureux et en paix si l'on lèse quelqu'un, ou que l'on se lèse soit même. Vous parlez d'égoïsme, mais vous ne saisissez pas exactement ce que ça implique. En mentant pour protéger votre époux, vous ne l'avez pas seulement trahi, vous vous êtes trahi vous même. Alors je vous le demande, soyez un peu plus égoïste, et douce envers vous, ça ne vous rendra pas cruelle envers les autres. Vous  êtes une jeune femme merveilleuse Jessica, pourquoi est ce que vous vous infligez des paroles aussi dures ? Je vous connais à peine, mais je suis certain que vous n'accepteriez pas que quelqu'un vous accable avec les mêmes mots que ceux que vous utilisez. Personne ne l'accepterait. »

A présent il la regardait, de façon tendre et en même temps un peu triste. Si Ethan l'avait envoyé ici ce n'était pas pour lui faire laver son linge sale, c'était parce qu'il avait sentit que cette fille contenait une détresse immense.

« Ce n'est pas parce qu'une vérité est dure à accepter, qu'elle est inacceptable. Il y a toujours une façon de s'exprimer pour être le moins blessant possible. Et ensuite une fois que tout est dit, ça sera au tour de votre mari d'avancer. Vous ne pouvez pas faire tout les efforts à sa place, même si cela montre à quel point vous désirez l'aider. Chacun à sa part du travail, et une histoire d'amour se passe à deux. Soutenez vous, mais le le surprotégez pas. »


Comme d'habitude il s'était laissé aller à son flot de paroles ininterrompu. Il avait toujours un mal fou à la fermer, et heureusement Jessica ne se laissait pas aussi facilement démonter. Visiblement anxieuse, elle se leva du banc, attacha ses cheveux et réclama de l'aider à son enduit. Le prêtre en fut si surpris qu'il ne su pas quoi dire pour l'en empêcher.

« Non... Non ce n'est vraiment pas la peine... J'ai bientôt terminé. Et puis il ne faudrait pas que vous vous salissiez... » Bafouilla t il en même temps qu'il remarquait les extrémités de ses cheveux teintes en violet. Cette fille semblait être capable d’extravagance, et ce n'était pas lui avec sa petite force de caractère mollassonne qui allait l'empêcher de faire ce qu'elle avait décidé.

Alors qu'il se résignait à lâcher l'affaire, elle renchérit en affirmant qu'elle avait besoin de s'occuper les mains pour être moins nerveuse. Il sourit, trouvant l'argument recevable.


« Sans vouloir me montrer intrusif, pouvez vous me dire plus précisément ce qui vous accable ? Vous n'êtes pas obligé de répondre, et je comprendrais que vous refusiez. »


Dernière édition par Armand R Altaïr le 17.11.16 19:30, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: il est plus facile de se taire que de parler ▬ armand   il est plus facile de se taire que de parler ▬ armand Empty15.11.16 18:26

Je pouvais me montrer impertinente par moment mais visiblement cela ne gênait pas du tout l'homme que j'avais en face de moi. Il se mit même à rire. Bon au moins il serait dans de bonnes conditions pour m'écouter et il serait d'autant plus compatissant s'il me trouvait gentille et drôle. Je souriais un peu, gardant un instant mes bras croisés, une lueur d'espièglerie dans les yeux. Il était rare de me voir ainsi surtout au début d'une relation mais le prêtre arrivait à me mettre à l'aise. Peut être parce qu'il était sur une échelle justement et que je n'avais donc pas besoin de le regarder droit dans les yeux. Je m'asseyais lui assurant que ça ne me dérangeait pas qu'on fasse l'entretiens comme cela.

« « Ah ah ! Certes ! Il sous estime clairement ma polyvalence. »

Je souriais en coin. Cet homme avait un sens de l'humour développé. Il n'était pas aussi coincé que les autres hommes d'Eglise que j'avais connu. D'un côté, je me dis que Ethan avait bien raison de me le recommander. Il était sur que le Père Armand arriverait à me mettre à l'aise durant cette conversation qui serait vraiment éprouvante.

« Il ne faut jamais sous estimer un homme et encore moins un homme d'Eglise. »

Je souriais en coin. Je pensais réellement que Ethan avait bien fait de me dire de venir ici. J'étais à présent persuadée qu'il pourrait m'écouter et me conseiller avec brio. Encore faudrait-il que je prenne sur moi pour lui expliquer tout ce qui se passait dans ma tête et ça ne serait pas une masse à faire. Je gardais mon visage plutôt souriant même si on lisait très bien dessus toute la peine que je pouvais avoir en moi. Au final, je ne gérais pas du tout le flot de mes émotions.

C'est assise droite et mains croisées sur mes genoux que je questionnais l'homme de foi. J'espérais qu'il pourrait me donner de bon conseil mais avant toute chose je lui demandais de me pardonner pour la banalité de mes propos. Je détestais être le centre de l'attention d'une seule personne. Avant j'adorais cela mais ça avait perdu de sa saveur quand j'avais perdu mon époux. J'en revenais toujours à lui. Finalement je n'étais pas du toute une femme indépendante bien au contraire.

« Oh... Non je ne pense pas que cela soit banal, ou affligeant. Je trouve ça surtout très triste. »

Si seulement il savait combien mon histoire pouvait être triste. Malgré tout je tâcherai de ne pas pleurer enfin pas tout de suite. Je n'avais pas pleuré depuis que nous nous étions éloignés avec Elijah. Je ne devais surtout pas commencer sinon je ne pourrais jamais plus m'arrêter. Je ne savais pas comment je pourrai réagir si je me laissais enfin aller.

« Et je crains que mon histoire ne soit malheureusement pas plus gaie que les autres. »

Sans plus expliquer le pourquoi du comment, le regard perdu dans le vide, je lui posais des questions que je trouvais essentiel mais qui n'avait pour ainsi dire que peu de sens sans plus d'information. L'on pouvait très bien comprendre à l'énoncer de mes questions que j'étais mal dans ma peau. Il ne fallait pas être devin pour le voir. Je sentais le regard du prêtre sur moi, j'en étais étourdie. Cette discussion était beaucoup plus dure qu'il n'y paraissait au premier abord.

« Cessez de vous torturer ma fille, ces questionnements ne vous mènerons nul part, si ce n'est à une grande peine que vous ne méritez pas. Pourquoi ne vous demandez vous pas plutôt ce qui est nécessaire pour construire son bonheur ? J'ignore quels sont ces secrets que vous gardez, mais je ne pense pas qu'il soit utile de s'étendre dessus plus que nécessaire. Je suis de ceux qui jugent la quête de la vérité importante certes, mais qui placent celle du bonheur au dessus. Nous ne sommes pas sur terre pour souffrir de remords et de regrets, alors si cela vous ronge vous devez vous en délaisser, pour votre bien. Est ce que ce que vous direz risque de faire des ravages chez votre mari ? Peut être bien, dans ce cas il vous faut le ménager, non pas en lui cachant la vérité, mais en la lui avouant de la façon la plus paisible possible. Ne nous blessons pas les uns les autres, même si nous éprouvons de la colère ou de l'amertume. Vous ne pouvez pas non plus vous taire, et souffrir en pensant que vous encaissez pour lui. C'est un leurre, vous vous blessez tout les deux, et personne sur terre n'a besoin de ça. Ni vous, ni lui. »

Il avait entièrement raison et pourtant je ne trouvais pas comment sortir de cette impasse. La culpabilité qui habitait mon cœur était de plus en plus présente, étouffante, écrasante. Pourquoi je me torturai ainsi ? Je m'infligeais une punition que même un homme de foi ne trouvait pas nécessaire. J'aurai pu le croire sur parole, je devrais le croire sur parole. Je repensais à sa première question et mes doigts caressèrent l'alliance à mon annulaire gauche. Je répondais alors tout simplement sans détour sans aucune pudeur.

« J'ai juste besoin de mon époux. Dis comme cela ça ne semble pas la mer à boire et pourtant... »

Et pourtant c'était tout le problème. Mon époux m'avait clairement fait comprendre qu'il ne voulait plus de moi en m'envoyant les papiers du divorce. Au final c'était peut être la chose qui me faisait le plus de mal. Au fur et à mesure que mon interlocuteur parlait, je sentais mon centre du corps se pencher en avant, pliant mon buste vers l'avant dans un position peu confortable mais témoignant de mon sentiment d'insécurité.

« Je ne sais pas exactement si l'on peut tout dire à son époux, car je suis et resterais célibataire jusqu'au delà de la tombe. Mais mon cœur est humain et je comprend assez bien les tourments de l'amour. Je ne suis pas d'accord avec ceux qui diront que si vous l'aimez, vous devez être honnête. Je pense que si vous vous aimez, vous vous devez d'être honnête. Avec votre mari, vos enfants, vos parents... Ce n'est pas de l'ordre du devoir conjugal, c'est de votre dignité en temps qu'être humain. A mon avis il n'est pas possible d'être pleinement heureux et en paix si l'on lèse quelqu'un, ou que l'on se lèse soit même. Vous parlez d'égoïsme, mais vous ne saisissez pas exactement ce que ça implique. En mentant pour protéger votre époux, vous ne l'avez pas seulement trahi, vous vous êtes trahi vous même. Alors je vous le demande, soyez un peu plus égoïste, et douce envers vous, ça ne vous rendra pas cruelle envers les autres. Vous êtes une jeune femme merveilleuse Jessica, pourquoi est ce que vous vous infligez des paroles aussi dures ? Je vous connais à peine, mais je suis certain que vous n'accepteriez pas que quelqu'un vous accable avec les mêmes mots que ceux que vous utilisez. Personne ne l'accepterait. »

Je mettais redresser rapidement à ses mots. Je n'étais pas d'un naturel défaitiste mais je savais quand j'étais vaincue et actuellement je l'étais. Comment me relever de cet échec ? Comment pouvait-il croire en moi ainsi alors qu'il ne savait pas ma situation ? Bien sur, il était un homme de Dieu et il était censé aimer son prochain malgré tout comme il l'avait dit il était avant tout un homme et un homme rempli de compassion. Mon regard se plantait dans celui de l'homme qui me demandait d'être moins dur avec moi même. Je comprenais qu'il me demande cela cependant je n'y arriverais pas, pas tout de suite voir pas du tout. Mes doigts tremblaient et je stoppais le dit tremblement en croisant mes mains.

« Peut être parce que je ne pense pas être une bonne personne. Du moins pas comme je le voudrais moi même. Je suis sûrement trop exigeante avec moi même. »

Un sourire s'afficha sur mes lèvres. Oui j'étais trop exigeante, je l'avais toujours été. On m'avait appris à vouloir l'excellence depuis ma plus tendre enfance. Je ne pouvais pas renier cette partie de ma personnalité mais je pouvais tout à fait vivre avec. Par moment j'avais des crises d'angoisse mais une fois de nouveau sous contrôle je vivais plutôt bien. Je me levais alors le sommant de l'aider. Je ne lui laisserais pas le choix pour la simple et bonne raison que je détestais parler de moi.

« Non... Non ce n'est vraiment pas la peine... J'ai bientôt terminé. Et puis il ne faudrait pas que vous vous salissiez... »

Habituellement j'écoutais mes clients. Je les écoutais et je leur trouvais des solutions. Je les sortais de mauvais pas et j'étais une des plus redoutables. Là, on inversait les rôles de même si mon cœur s'apaisait un peu, mon esprit lui me criait que je me faisais plus de mal que de bien. Cheveux attachés, j'attrapais de l'enduit prête à reboucher des trous. Je ne posais même pas de question sur le pourquoi du comment. Je n'étais de toutes les façons pas en état pour une affaire juridique.

« Ne vous inquiétez pas pour cela parce que tout d'abord je suis en congés donc personne mis à part vous ne me verra tâcher et je doute clairement que vous me dénonciez à notre seigneur pour cela ou à qui que se soit d'autre d'ailleurs. Et ensuite c'est aussi une façon que vous remercier. »

Je reprenais un peu du poil de la bête. Quand je vous disais que je ne me laissais pas abattre longtemps. Je soufflais, heureuse de reprendre le contrôle de mes émotions. Je pourrais ainsi mieux analyser les questionnements du prêtre et de ce fait je pourrais mieux lui répondre. Je me mettais à faire comme lui sur une autre série de trous. Peut être que la conversation était finie étant donné que je n'avais pas donné beaucoup d'informations il ne pourrait m'aider plus mais moi je l'aiderai. C'était ce qui me convenait le mieux : aider les autres et m'oublier aussi.

« Sans vouloir me montrer intrusif, pouvez vous me dire plus précisément ce qui vous accable ? Vous n'êtes pas obligé de répondre, et je comprendrais que vous refusiez. »

Mon geste se figea. J'étais prise de cours bien que je savais que cette question pouvait arriver. Malgré tout, je n'avais pas traversé la moitié du pays pour ne pas aller jusqu'au bout de ma démarche. Je prenais une profonde inspiration et tournant mon regard vers lui je lui dis d'un ton neutre dépourvu d'émotion :

« L'histoire pour ainsi dire est compliquée et longue... Bien commençons pas le début alors. »

Mon cœur s'était verrouillé. Je ne voulais pas pleurer. Je ne pouvais pas lui infliger cela. Il n'était pas là pour me consoler mais pour me conseiller. Mon esprit étriqué ne voyait pas qu'il s'agissait purement et simplement de la même chose.

« Nous nous sommes rencontrés avec mon époux quand nous étions au lycée et quand nous nous sommes mis ensemble ça a toujours été passionné. Nous nous aimions vraiment énormément à l'époque lui et moi. Nous nous sommes mariés à vingt ans et nous avons continué nos études respectives. Notre début de vie commune était assez compliqué. J'étais jeune et délurée, je voulais sortir, faire la fête, m'amuser, profiter de ma jeunesse tout en étant mariée. J'aurai tellement voulu qu'il vienne avec moi même de temps en temps mais mon époux est plus calme, réservé, casanier même sur certains aspects. Les disputes ont commencé par éclatées et j'ai déjà d'aller poursuivre mes études à l'autre bout du monde, à New York. On avait pour projet de nous installer là-bas après nos études qui se terminaient en temps. J'attendais cela avec impatience même si je reprochais toujours à mon époux de ne pas faire d'effort pour me retrouver plus rapidement – ce que je ne faisais pas non plus d'ailleurs. »

Un sourire étira mes lèvres. Ma main gauche se plaçait sur mon cœur comme si je pourrai l'arrêter s'il prenait le dessus sur mon esprit et mon calme. Maintenant que j'avais commencé je ne pouvais plus m'arrêter. Allez un peu de courage Fernandes.

« Nous nous voyons de temps à autre et c'était comme un renouveau à chaque fois. Dans ces moments là, je me sentais entière, pleine de rêves, de vitalité, choses que je perdais dès que je rentrais dans mon appartement de New-York. Avec le recul j'arrive à mettre des mots sur mon ressenti de l'époque alors que justement à ce moment là je n'étais qu'aveugle. Lorsque le moment de nous retrouver à New York arriva j'étais la plus heureuse. Nous serions enfin réunis et pour couronner le tout j'avais une bonne nouvelle à lui annoncer. J'étais enceinte et je ne voulais surtout pas lui dire au téléphone. Je voulais l'avoir en face de moi pour que nous puissions partager cette joie ensemble. »

Le sourire qui avait étiré mes lèvres s'effaçait peu à peu présageant une suite catastrophique à mon histoire. À vrai dire, si ça n'avait pas été le cas, je ne serai pas dans cette église à cet instant précis. J'aurai été avec mon enfant et mon mari chez nous heureuse.

« Mais il n'est pas venu et je ne lui ai jamais dit que j'étais enceinte. Je ne voulais pas l'obliger à venir à New York pour notre enfant. Je me suis dit que j'avais encore un peu de temps pour le lui annoncer. Je n'étais qu'à quelques semaines de grossesse et ça ne se voyait pas encore. Malgré tout cette conversation téléphonique a été des plus houleuse, j'ai crié, pleuré, je crois même l'avoir insulté une fois ou deux. Quand on a raccroché, je me suis sentie vide mais j'avais cet enfant alors je tenais le coup. Cependant je l'ai perdu. Tout simplement, un matin. La veille il était là et le lendemain plus. »

Etonnement j'arrivais à me contrôler. Je ne pleurais pas. Mon visage était démuni de sentiment alors que mon cœur lui saignait à outrance. Cette histoire de ma vie est la plus tragique, la plus dure émotionnellement parlant. J'avais appris à ne pas craquer. Mon père était le seul au courant de cette histoire au début. Ethan l'ait aujourd'hui ainsi que le père Armand. Il y avait bien trop de monde au courant alors que le principal intéressé ne l'était pas. Quelle ironie.

« C'est à ce moment là que le dialogue a été totalement rompu entre nous deux. Je ne faisais que crier et je le menaçais de divorcer... Quelle idiote. Je n'ai jamais voulu divorcer mais maintenant lui il veut. Après presque dix ans de conflit, il m'envoie des papiers que je refuse de signer. J'ai commencé une thérapie qui ne sert pas à grand chose à mon sens. Même le fait de l'avoir revu, de savoir que mon mari m'aime encore et qu'il essayera de me pardonner d'après ses mots n'arrivent pas à me consoler. Je n'arrive pas à y croire, je me sens trop coupable mon père. Je rends tout le monde malheureux autour de moi et c'est Elijah qui en paix le plus les pots cassés. »

Je tournais ma tête vers lui plantant mon regard dans le sien. Il pourrait y voir que les paroles qui suivaient étaient ce que je pensais profondément de ma personne. Je n'étais pas quelqu'un de bien. Je ne le serai jamais plus.

« Vous dites que je ne dois pas m'accabler et pourtant j'ai l'impression d'être la seule responsable de ce désastre. Je ne voulais pas l'obliger à revenir vers moi parce que je vivais une période difficile alors j'ai géré toute seule, me plongeant dans mon travail, passant ma frustration et ma colère dans les coups de fil que nous nous passion tout d'abord quotidiennement puis peu à peu moins souvent. Je lui ai caché que j'avais perdu notre enfant parce qu'au final ça aurait servi à quoi ? Il n'était déjà pas venu me rejoindre alors qu'il m'aimait. Je ne voulais pas qu'il le fasse par pitié. Je crains mon père que votre opinion si angélique de ma personne ne soit qu'une façade, un peu comme ma vie entière. »

Je détournais ma tête continuant mon ouvrage. Je n'attendais pas grand chose. La seule chose que je souhaitais était qu'on me rende mon mari. J'étais prête à tout abandonner pour Elijah. Cependant, qui croirait qu'une personne à l'apparence égoïste puisse un jour se remettre tellement en question et en arriver de ce fait à cette conclusion ? Personne.
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Armand R Altaïr
Armand R Altaïr

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ϟ Métier : Prêtre ϟ Âge : 35 ans ϟ Race et sang : Sorcier ϟ Particularité : ϟ Statut civil : Célibataire devant l’Éternel, mais amoureux perpétuel

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MessageSujet: Re: il est plus facile de se taire que de parler ▬ armand   il est plus facile de se taire que de parler ▬ armand Empty17.11.16 19:30


   

Il est plus facile de se taire que de faire taire Padre




Jessica avait cessée de rire. On pouvait même aller jusqu'à dire que le concept entier de rire semblait avoir déserté son cœur, et si Armand ne l'avait pas entendu faire preuve d'humour quelques minutes plus tôt, il aurait certainement pensé qu'elle en était incapable. Elle paraissait pour l'heure si affligée que c'était un véritable brise cœur de la regarder, et ses paroles embrouillées laissaient suggérer que ses pensées étaient aussi sombres que son regard était grave.

Alors qu'en qualité de mâle bien courtois, il tentait vainement de faire comprendre à la petite femelle fragile qu'elle n'était pas obligée de lui donner un coup de main et de risquer de tâcher sa jolie petite robe de princesse flonflon, elle se mit soudain à lui déblatérer une justification alambiquée bizarre qu'il ne réussi pas à comprendre. Son ton était étouffé et en même temps agressif, comme retenant de la frustration et une grande colère. Qu'est ce que c'est que cette histoire de dénonciation et de tâches ? Il la regarda un peu surpris et n'osa pas ouvrir la bouche. Visiblement la pauvre fille en avait tellement gros sur la patate qu'elle était à deux doigts de péter un plomb. Il préféra ne rien dire pour ne pas empirer la situation, tout en étant lui même un peu gêné. Gérer une nana au bord de la crise de nerf c'était vraiment trop lui demander. Non seulement il ne savait pas où se mettre, mais en plus il réalisait crûment qu'il ne comprenait absolument rien aux femmes (et que ça lui faisait un peu peur).

Jessica sembla reprendre un peu de contenance, et souffla un grand coup. Le prêtre en fut soulagé, car même s'il ne se trouvait pas encore tiré d'affaire, il y avait de moins en moins de chance de se faire crier dessus. C'était peut être le meilleur moment pour essayer de poser une question. Il n'était pas fan des grands détours, et préféra mettre les choses sur la table franchement. Jess semblait à bout, elle n'avait pas de temps et de l'énergie à perdre en passant par quarante chemins et mille précautions oratoires.

Elle sembla buter un peu sur les mots, et annonça qu'elle reprendrait son histoire en commençant depuis le début. Il comprit qu'il était nécessaire de ne pas l'interrompre, et l'écouta avec attention. Elle remettait de l'ordre dans ses idées et lui parla de sa rencontre avec son mari, suivie de leur mariage alors qu'ils n'étaient que deux adolescents. Leur vie maritale sitôt commencée, il y avait aussitôt eut des tensions entre eux du fait de leurs tempéraments. Lui même n'avait jamais partagé réellement de vie de couple, mais il était parfaitement en mesure de comprendre ce qu'elle racontait sur les frictions entre caractères opposés. Puis les époux Fernandes s'étaient vu séparés pour faire leurs études chacun de leur côté, et au final ne s'étaient jamais retrouvés.
Comment pouvait on passer à côté de sa vie à ce point ? Ça faisait quoi, dix ? Quinze ans ? Que ces deux là vivaient en marge l'un de l'autre, sans jamais réussir à se rejoindre. Armand qui était d'un caractère très enflammé dès qu'il s'agissait d'amour, avait du mal à comprendre comment ils en étaient arrivés là. Lui même aurait été beaucoup trop impatient, et n'aurait pas tenu trois minutes loin de la personne aimée.

Apprendre que Jessica avait été enceinte pendant cet éloignement fini de lui briser le cœur. Elle avait gardé le secret de la grossesse, et comme son mari n'était pas venu en personne, finalement elle ne lui avait rien dit. Son fœtus avait été perdu, et retour au point de départ. Elle avait gardé cette douleur pour elle toute seule, sans jamais osé lui en parler. Depuis qu'il faisait des confessions dans cette petite église, Armand prenait doucement conscience que des histoires de grossesses et de fausse couche, n'avaient rien de rare, et qu'il y en avait dans chaque famille. Parmi les personnes qui venaient se confier à lui se trouvaient presque exclusivement des femmes, ou en tout cas c'étaient elles qui le fréquentaient avec le plus d'assiduité. Il avait entendu des histoires d'enfants bâtards, de remariages, d'enfants perdus avant terme, de viol et d'avortement. A chaque fois c'était très lourd pour les femmes de se confier, et lui même en temps qu'homme, ne savait absolument pas comment les réconforter. Il y avait toujours une pudeur mal placée qui créait une barrière insurmontable. Dieu était un homme, et ses serviteurs aussi, tant et si bien qu'il n'y avait que les icônes de la Vierge pour écouter les plaintes des mères qui souffrent.

Armand baissa les yeux, se sentant dans une position inconfortable, et en même temps en colère de cet état d'impuissance dont il était le seul responsable. Encore une fois il était au courant d'une histoire qui n'aurait du concerner que la femme et son époux, et pour laquelle il ne savait pas quoi dire. Visiblement la situation n'avait fait que s'envenimer dans le couple Fernandes, et désormais le mari semblait avoir abandonné tout désir de réconciliation. Comment lui en vouloir ? Personne ne devrait se sentir prisonnier dans un mariage. S'il désirait passer à autre chose et recommencer sa vie avec quelqu'un, il n'y avait rien à redire à ça. D'ailleurs Jessica ne l'évoquait pas, mais il n'était pas aberrant de penser que le volte face de son mari en matière de divorce, allait sans doute de paire avec la rencontre d'une autre femme. Souvent les hommes cessaient de faire traînasser les choses dès qu'ils comprenaient que ça mettaient en danger leurs projets d'avenir. Armand soupira. Il n'osait pas lui dire, mais plus il en entendait, plus il se disait que cette histoire était morte, archi morte. Et le pire dans ses propos, c'était que Jessica ne cessait jamais de se dénigrer. Elle continuait de réclamer son mari, et ça il ne pouvait pas lui en vouloir, mais elle n'avait plus aucune force en elle. Quand on l'écoutait on avait l'impression qu'elle était coupable de tout, que son mari la délaisse, de sa fausse couche... et plein de choses stupides dont elle n'était absolument pas responsable. Ou du moins pas totalement. Elle évoquait les disputes animées, et Armand se doutait bien qu'elle n'avait pas du y aller de main morte en matière de crise de nerfs. Les fautes étaient toujours partagées, mais Jessica oscillaient entre « c'est mon mari qui... » et « tout est de ma faute ». Elle était trop entière, et ne semblait pas réussir à rester tiède. En même temps comment le lui reprocher ? Lui même savait ce que c'était de se retrouver la tête sous l'eau et de manquer complètement de discernement.


« Bon... » Il finit par oser parler, sentant venir le torrent de larmes. « Je crois que nous avons assez travaillé pour aujourd'hui. Ce qu'il nous faut maintenant c'est un thé, qu'en pensez vous ? »

Il lui prit les outils des mains et les lança dans un seau posé au sol sur une bâche bleue. Puis dans un pur geste de sympathie il posa sa main sur l'épaule de la jeune femme et lui adressa un sourire. Il voulait se faire compatissant, mais il avait du mal à cacher sa tristesse.

Alors que le sorcier s’apprêtait à descendre de son escabeau, il fut comme prit d'un léger vertige. Il pensa un instant qu'il s'était relevé trop brusquement, et qu'il avait passé beaucoup trop de temps assis là à reboucher tout ces trous de balles fait par les soins de cet imbécile (de trou de balle !) de Tyler Lennox. (trous de balles² !) Sérieusement, ce garçon avait besoin urgemment de consulter un ophtalmo ! Il l'avait vu l'autre nuit vider en pure perte un chargeur entier sur une goule, et quelques semaines plus tard cet espèce de crétin venait cribler d'impacts un pauvre mur qui avait déjà bien du mal à tenir debout tout seul. Effrayé à l'idée que la police vienne fourrer son museau dans ses petites affaires de culte, il avait patiemment retiré les balles et les avait cachées, avant d'entreprendre de boucher les trous. Dans l'idéal il aurait préféré que le coupable vienne lui même faire les travaux en guise de repentir. Mais comme visiblement Tyler se foutait pas mal de réparer ses conneries, il était encore obligé de s'en charger. Et puis ces impacts attiraient trop de questions, et les gens prenaient peur.

Pour en revenir à cet instant où il se releva, il sentit un vertige étourdir ses sens et agrippa le tube en alu qui servait de rambarde. Là, dans la périphérie de son regard, il avait eu l'impression d'avoir vu quelque chose. Il regarda avec plus d'attention, mais il ne remarqua rien de spécial. C'est alors qu'il cligna des yeux, et que quelque chose d'encore mystérieux lui apparu soudain comme évident. Le parquet au pas de la porte avaient été complètement souillé de sang séché. Là encore il devait ce beau cadeau à Tyler, qu'il avait porté à bout de bras lorsqu'il était blessé et qu'il pissait le sang. Il y avait aussi eu cet homme, un sorcier du Cercle que Tyler avait tué, et qui lui aussi s'était vidé de son sang sur le parquet. Armand avait frotté tant qu'il avait pu, et avait réussi à faire partir les tâches présentes un peu partout, hormis celle là. Il avait essayé tout les produits magiques qu'il avait trouvé, et même avec beaucoup d'huile de coude il n'arrivait pas à détacher le sol. Il était venu à la conclusion qu'il lui faudrait changer les lattes, et qu'en attendant de trouver des fonds, il mettrait un tapis.

Actuellement le fameux tapis séchait dehors sur une corde à linge, et du haut de son escabeau, les traces sombres qui souillaient le sol prenaient une forme connue. Comment avait il pu passer à côté tout ce temps ? C'était dissimulé au milieu d'un méli mélo de traînées brunes et d'éclaboussures, mais maintenant qu'il l'avait vu, il la distinguait aussi clairement que le soleil sur un fond de ciel sans nuage. Il y avait comme une spirale qui formait le cœur de la figure, et des traits obliques qui l'entouraient, marquant les contours de cet œil immense et inhumain. Armand se sentit pâlir, et se rendant compte que la jeune femme à côté de lui ne pouvait pas comprendre ce qu'il venait de percevoir, il reprit ses esprits et lui accorda pleinement son attention. Il descendit les quelques marches, et lui adressa un sourire. Croiser son regard c'était comme se sortir d'un mauvais rêve. Et la vision de l’œil disparue peu à peu de son esprit, lui accordant quelques heures de répit pour ne revenir le visiter que lorsqu'il se laisserait aller au sommeil. Pour l'instant il n'y pensait pas encore, mais il savait que c'était le lot des occultistes un peu trop curieux : dormir au risque de rêver.


« Venez Jessica. » Il la prit par le bras et ils traversèrent ensemble l'église pour se retrouver dans la partie logement du bâtiment. Là Armand entreprit de remplir au robinet un grosse bouilloire en métal émaillé, et de la mettre sur le feu.

« Asseyez vous. » Il lui désigna une chaise qui faisait face à sa table de cuisine décorée d'une jolie toile cirée que les mauvaises langues qualifieront de mamie. « Je commence un peu à comprendre ce qui vous accable, même si certaines choses sont trop personnelles pour m'être accessibles. Par contre je connais la force des non dit, et à quel point ils peuvent être destructeurs. Vous avez laissé trop de silences s'installer dans votre relation, et je ne dis pas que c'est de votre faute ou de celle de votre mari. Peut importe, ils sont là, et maintenant il faut les chasser. C'est très important de dire à quelqu'un qu'on l'aime, et ne pas se contenter de s'imaginer qu'il s'en doute et que cela suffit. Il y a plusieurs choses que vous allez devoir avouer, et cela ne va pas être facile... »

En même temps qu'il parlait il sortait une théière et deux tasses d'un placard, et remplit une boule à thé de plusieurs cuillerées de longues feuilles de thé vert.

« Premièrement il me semble indispensable que vous disiez à votre mari que vous êtes déçue qu'il ne vous ai jamais rejoint à Washington. Pas pour le blesser, mais parce que c'est un fardeau que vous portez depuis trop longtemps, et que cela n'a aucun sens. Il s'en doute certainement, et comme vous il doit avoir l'esprit trop embrouillé pour réussi à y faire face. Ensuite, je suis désolé de ce que je vais dire, mais je crois que le secret de votre fausse couche n'a pas lieu d'être. Je comprend que ces choses là demandent de la pudeur, mais il ne s'agit pas de n'importe qui enfin...  Vous ne faites que vous faire souffrir en gardant sous silence ce qui s'est passé. Certes il n'était pas là pour vous soutenir, et il n'avait sans doute aucune idée que vous étiez enceinte, mais pensez vous vraiment que s'il avait été présent il vous aurait laissé tombé ? Laissez lui encore une chance de vous accompagnez dans cette épreuve. Certes, nous les hommes sommes totalement étrangers aux mystères de la maternité, mais ce n'est pas une raison pour nous exclure de notre devoir d'époux. Les couples qui se marient ici se jurent amour et assistance, et vous avez sans doute fait la même chose. Vous n'avez aucune raison de douter de son serment, alors laissez lui une chance de mettre ses vœux en application. »

La bouilloire se mit à siffler. Il coupa le gaz et la rangée de flammes bleues s'évanouirent. Il versa lentement l'eau fumante dans la théière et la posa sur la table.


« Dernier point, et celui ci non plus ne va pas être facile à aborder. Le divorce, comment en êtes vous arrivés à vous échanger des papiers sans en parler ? Je comprend qu'à force de vous disputer et d'évoquer un divorce vous ayez envie maintenant de ravaler vos paroles, mais cessons un peu de vivre dans le regret. Vous en avez parlé la première, lui en a fait la demande, mais peut importe. Ce qui ne va pas, c'est que vous ignorez les raisons qui l'ont poussées à amorcer les démarches. Vous devez lui demander pourquoi il veut soudainement divorcer. Ce n'est pas possible de ne pas savoir ce qu'il pense de tout ça. C'est très dur, parce que sa réponse risque de faire mal, mais s'il veut partir vous devez savoir pourquoi. Pas seulement imaginer ses raisons, il doit lui aussi être clair avec vous. Tout ceci n'est peut être qu'un affreux malentendu, nous n'en savons rien. Quoiqu'il en soit je pense qu'il va vous falloir une bonne dose de courage pour réussir à affronter ces questions. »

Il tira un tabouret et s'assit en face de Jessica, lui prenant amicalement la main.

« Il est temps de donner un bon coup de pied pour remonter à la surface. Ce n'est pas facile, mais ça vaux le coup. Et puis vous n'êtes pas seule, ne sous estimez jamais la force des gens qui vous aiment. »
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MessageSujet: Re: il est plus facile de se taire que de parler ▬ armand   il est plus facile de se taire que de parler ▬ armand Empty18.11.16 23:13

Il était toujours difficile de dévoiler ce qu'on avait au plus profond de notre cœur. Je n'étais pas exemptée par cette règle et c'était avec une très grande difficulté que j'avais tout dit à Armand. Du moins, je lui avais dévoilé la plus grande partie de l'histoire pour qu'il ait assez de cartes en main pour m'aiguiller. Pourtant même si j'arrivais à me contrôler, je sentais que j'avais les larmes remplies d'eau. Je m'étais promise de ne pas pleurer. Visiblement je n'étais pas aussi forte que je l'aurai cru. J'aurai voulu l'être mais je perdais mes moyens. Je sentais mes mains trembler et mes doigts se crisper sur le pommeau de la spatule que j'avais en main. Je restais figée jusqu'à ce que le prêtre me parle à nouveau.

« Bon... Je crois que nous avons assez travaillé pour aujourd'hui. Ce qu'il nous faut maintenant c'est un thé, qu'en pensez vous ? »

Je relevais mes yeux embrumés vers lui et je souriais en remerciement. Je lui étais très reconnaissante d'avoir cette démarche avec moi. Et puis je pourrais toujours l'aider tout à l'heure quand ça irait mieux. Je ravalais mes larmes et je lui répondais sincèrement touchée par sa démarcher :

« Pourquoi pas oui. »

Je le laissais me prendre les instruments des mains et je le suivais tout simplement. Je n'avais pas la force de toutes les façons de me battre contre la volonté d'un homme et encore moins d'un prêtre.

« Venez Jessica. »

Je suivais docilement le prêtre avant de voir qu'il semblait troubler par quelque chose. Si j'avais été dans un état normal j'aurai relevé son état mais je n'étais pas capable de voir quoi que se soit. Cependant mon instinct était bien présent et je posais une main réconfortante sur son épaule comme si nous étions des amis. J'avais fait cela inconsciemment et c'est toujours dans cet état semi second que je suivais le prêtre. Il me conduisit visiblement dans une cuisine rudimentaire. Je m'asseyais quand il m'en donna la permission et je l'écoutais parler tout simplement. Pour le moment je n'arrivais plus à parler. J'en avais trop dit et en même temps pas assez. J'aurai pu lui dire que nous nous étions revus avec mon mari et que nous nous étions promis d'essayer à nouveau de donner une chance à notre couple. J'aurai pu et j'aurai même dû me répéter ses paroles sans cesse pour les faire imprimer dans mon cerveau et donc y croire. Je regardais le père Armand préparer le thé. Je restais passive pour le moment. Mon œil ne se raviva que quand il parla à nouveau :

« Asseyez vous. Je commence un peu à comprendre ce qui vous accable, même si certaines choses sont trop personnelles pour m'être accessibles. Par contre je connais la force des non dit, et à quel point ils peuvent être destructeurs. Vous avez laissé trop de silences s'installer dans votre relation, et je ne dis pas que c'est de votre faute ou de celle de votre mari. Peut importe, ils sont là, et maintenant il faut les chasser. C'est très important de dire à quelqu'un qu'on l'aime, et ne pas se contenter de s'imaginer qu'il s'en doute et que cela suffit. Il y a plusieurs choses que vous allez devoir avouer, et cela ne va pas être facile... »

Il avait raison mais en même temps je ne voulais pas qu'on commence à se prendre la tête mon époux et moi. Je voulais qu'on soit heureux et qu'on reparte sur de bonnes bases avant de dire nos déceptions. Mais en même temps, il serait peut être mieux d'en parler de suite. Enfin, j'étais perdue, une nouvelle fois et les paroles de l'homme de foi ne m'aideraient pas à me sentir plus en confiance.

« Premièrement il me semble indispensable que vous disiez à votre mari que vous êtes déçue qu'il ne vous ai jamais rejoint à Washington. Pas pour le blesser, mais parce que c'est un fardeau que vous portez depuis trop longtemps, et que cela n'a aucun sens. Il s'en doute certainement, et comme vous il doit avoir l'esprit trop embrouillé pour réussi à y faire face. Ensuite, je suis désolé de ce que je vais dire, mais je crois que le secret de votre fausse couche n'a pas lieu d'être. Je comprend que ces choses là demandent de la pudeur, mais il ne s'agit pas de n'importe qui enfin...  Vous ne faites que vous faire souffrir en gardant sous silence ce qui s'est passé. Certes il n'était pas là pour vous soutenir, et il n'avait sans doute aucune idée que vous étiez enceinte, mais pensez vous vraiment que s'il avait été présent il vous aurait laissé tombé ? Laissez lui encore une chance de vous accompagnez dans cette épreuve. Certes, nous les hommes sommes totalement étrangers aux mystères de la maternité, mais ce n'est pas une raison pour nous exclure de notre devoir d'époux. Les couples qui se marient ici se jurent amour et assistance, et vous avez sans doute fait la même chose. Vous n'avez aucune raison de douter de son serment, alors laissez lui une chance de mettre ses vœux en application. »

Il avait raison. Après tout je devais lui faire confiance. Il était vrai que Elijah n'avait jamais rompu ses engagements envers moi. Enfin juste quand il a voulu le divorce mais je me persuadais que ce n'était qu'un moment d'égarement. Il m'avait prouvé qu'il ne le voulait pas vraiment au final. Malgré tout, je ne voulais pas casser cette nouvelle entente entre nous, du moins pas tout de suite, quand notre relation serait plus stable je pourrai me permettre ce genre de discussion.

« Si je lui dis maintenant pour la fausse couche il croira que je veux le blesser hors ce n'est pas le cas loin de là. Je pourrais le lui dire mais si je le fais maintenant... Comprenez bien mon père, même si Elijah et moi n'étions plus en bon terme nous nous aimons et nous voulons faire en sorte d'arranger les choses. C'est pour cela que si je lui parle de mes états d'âme il faut que je trouve les bons mots. Je ne veux pas l'accabler. J'ai envie de lui tout cela et je veux bien peser mes mots. »

Je ne voulais que Elijah comprenne mal ce que je voulais lui dire. Je ne me sentais pas de lui faire du mal. Même si j'avais ce poids sur mes épaules, je me disais que ça n'avait pas été le bon moment pour devenir parent pour nous deux. Maintenant rien ne prouvait qu'on ne pourrait jamais en devenir si nous nous aimions comme avant et je croyais en cela. Je croyais vraiment en notre amour, plus je parlais avec le prêtre plus je me rendais compte que je devais plus positiver sur cette relation.

« Dernier point, et celui ci non plus ne va pas être facile à aborder. Le divorce, comment en êtes vous arrivés à vous échanger des papiers sans en parler ? Je comprend qu'à force de vous disputer et d'évoquer un divorce vous ayez envie maintenant de ravaler vos paroles, mais cessons un peu de vivre dans le regret. Vous en avez parlé la première, lui en a fait la demande, mais peut importe. Ce qui ne va pas, c'est que vous ignorez les raisons qui l'ont poussées à amorcer les démarches. Vous devez lui demander pourquoi il veut soudainement divorcer. Ce n'est pas possible de ne pas savoir ce qu'il pense de tout ça. C'est très dur, parce que sa réponse risque de faire mal, mais s'il veut partir vous devez savoir pourquoi. Pas seulement imaginer ses raisons, il doit lui aussi être clair avec vous. Tout ceci n'est peut être qu'un affreux malentendu, nous n'en savons rien. Quoiqu'il en soit je pense qu'il va vous falloir une bonne dose de courage pour réussir à affronter ces questions. »

Pourquoi du courage ? Où voulait-il en venir ? Ces paroles étaient dérangeantes et éveillées en moi de la jalousie. Pourquoi devrais-je me sentir jalouse ? Il ne pensait tout de même pas que Elijah pourrait me tromper avec une autre. Que ça soit un amour naissant qui aurait poussé mon époux à demander le divorce. Bien entendu cette éventualité m'avait traversé l'esprit mais depuis notre confrontation à Washington je l'avais écarté de mon esprit. Pourtant le père Armand arrivait à me remettre l'esprit à l'envers.

« Que voulez-vous dire mon père ? Pensez-vous que Elijah pourrait... »

Non. Elijah ne pourrait pas me tromper. Ce n'était pas possible. Et puis il n'aurait pas voulu qu'on essaie à nouveau s'il... Et il ne m'aurait pas dit qu'il m'aimait. Mais non, ce n'était pas possible. Je sentais mes doigts trembler tout à coup, mon cœur se serrer. Pourquoi disait-il cela ? Enfin pourquoi sous entendait-il cela ?

« Il est temps de donner un bon coup de pied pour remonter à la surface. Ce n'est pas facile, mais ça vaux le coup. Et puis vous n'êtes pas seule, ne sous estimez jamais la force des gens qui vous aiment. »

Il fallait que je prenne l'air. J'étouffais dans cette cuisine. Je sentais que mon cœur allait exploser et que j'allais finir par faire une crise de nerf. Je ne voulais pas me montrer faible devant cet homme alors il faudrait que je trouve quelque chose, une idée pour... Je sentis alors mon portable vibrer dans ma poche. Une fois. Je me redressais et je sortais mon portable de ma poche. Mon geste fut brusque et si le thé avait déjà été sur la table j'aurai pu le renverser.

« Excusez-moi une seconde. Mon portable... »

Ce n'était malheureusement pas un appel mais un SMS. Cependant étant sur vibreur le prêtre ne verrait pas si ça continue de sonner ou non. Je lui souriais un peu avec tristesse avant de sortir de la cuisine. Je fis quelques pas me retournant pour voir s'il pouvait me voir depuis la fenêtre de la cuisine. Je ne pensais pas qu'il me verrait à cette distance alors je m'arrêtais de marcher, je rangeais mon téléphone dans ma poche et je m'accroupissais. Le prêtre avait réussi à me mettre l'esprit à l'envers. Ce n'était pas possible. Elijah ne pouvait pas ne pas vouloir de moi. Il m'avait encore dit il y a quelques jours qu'il avait hâte de me voir. Non Elijah ne dirait pas ceci s'il ne le pensait pas. En plus il m'avait quand même proposé de venir vivre à Washington avec moi. Non si j'avais des doutes je devais les abandonner et immédiatement. Mon époux ne me ferait pas cela. Alors que je sentais des larmes rouler sur mes joues, je levais ma main pour sécher l'eau avant de me relever. Je prenais une grande inspiration. Je sortais mon téléphone de ma poche et je vis qu'il était passé dix minutes. J'attendais encore quelques instants puis étant sûre de moi, je me retournais vers l'église et je rejoignais le prêtre. J'étais navrée d'avoir réagi de la sorte mais ce qu'il m'avait dit était trop dur. Il avait fallu que je remette mes idées au clair. Normalement il ne devrait pas voir sur mon visage que j'avais pleuré. J'avais mis du mascara watrproof donc je ne devrais pas ressembler à un panda. Je souriais à cette idée avant de toquer à sa porte. Je ne pouvais quand même pas rentrer dans sa demeure comme dans un moulin.

« Mon père... Veuillez m'excuser pour cette absence. »

J'espérais que l'homme de foi ne m'en tiendrait pas rigueur mais surtout qu'il n'aura pas regardé à travers la fenêtre. Je souriais un peu et je me rasseyais à la table. Je posais mes mains sur la tasse chaude et je réfléchissais à ma façon de répondre aux dires du prêtre. Je ne pouvais pas ne pas lui répondre sur les propos qu'il avait tenu. Après tout, il m'avait quand même conseillé donc je devais prendre mon courage à deux mains.

« Vous avez tord mon père. Elijah n'est pas un homme qui peut aller voir ailleurs et je crois en lui... Je l'aurai senti s'il ne m'aimait plus. Nous sommes fortement liés lui et moi et... Je pense qu'on peut se relever de tout. Déjà nous nous sommes revus et la conversation n'a pas été trop dure. Elle a été bénéfique sur certains aspects. Nous nous sommes promis d'essayer et s'il ne tenait pas encore à moi pourquoi aurait-il fait cela ? »

Il était vrai que je ne voyais pas pourquoi Elijah aurait fait un pas vers moi pour me tromper par la suite. Il n'était pas du genre à se moquer des gens et encore moins de moi. Je reconnaissais que ça ne serait pas facile entre nous deux mais je devais croire les promesses de mon époux. Il ne parlait pas s'il n'était pas sur de tenir ce qu'il disait.

« Je crois qu'il faut que je lui dise toute la vérité comme vous me l'avez conseillé. Je pense que ça sera une dure conversation. Je ne suis pas certaine que Elijah accepte ce secret tout comme je n'accepte pas qu'il ne soit pas venu à Washington. Malgré tout l'amour parait-il peut tout vaincre non ? »

J'avais retrouvé un semblant de sourire. Il était vrai que je me posais toujours énormément de questions mais quelque chose en moi me disait que tout se passerait bien entre Elijah et moi. Je pouvais y croire. Je devais y croire. De toutes les façons il était la plus belle victoire de ma vie et si j'arrivais à le reconquérir ça serait ma plus belle récompense.
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Armand R Altaïr
Armand R Altaïr

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ϟ Métier : Prêtre ϟ Âge : 35 ans ϟ Race et sang : Sorcier ϟ Particularité : ϟ Statut civil : Célibataire devant l’Éternel, mais amoureux perpétuel

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MessageSujet: Re: il est plus facile de se taire que de parler ▬ armand   il est plus facile de se taire que de parler ▬ armand Empty21.11.16 18:23


   

Il est plus facile de se taire que de faire taire Padre




Le prêtre avait beau s'exprimer lentement, et le plus gentiment du monde, il sentait bien que son interlocutrice était de plus en plus chamboulée. La pauvre regardait de biais, réflexe naturel d'une personne qui préférerait éviter la conversation, et tout dans sa posture trahissait son inconfort. Lui même qui était pourtant convaincu du bien fondé de ses mots, se sentait mal à l'aise. Évoquer la fausse couche de Jessica faisait remonter beaucoup de pudeur, et il se sentit un peu perdre pied. Sans doute l'avait elle sentit, car elle argumenta qu'elle ne pouvait pas parler de ce problème à Elijah. Le prêtre ferma les yeux une seconde, et tenta de faire le vide dans son esprit avant de répondre.

« Jusqu'à quand allez vous faire l'autruche Jessica ? Cessez de reporter cela au lendemain, parce que ça ne sera absolument pas plus facile plus tard. Pour ne pas le blesser il suffit de choisir les bons mots, ceux que vous aimeriez entendre. Il vous faudra être douce et sincère, ce qui vous viendra naturellement car vous êtes amoureuse de cet homme. Ce qui vous est arrivé est un accident, rien de plus. Il n'y a rien de honteux à cela, et aucune raison de le cacher. Si vous aviez eu un accident de la route, ce que je ne souhaite à personne, auriez vous déployée autant d'énergie à le lui dissimuler ? Toute cette énergie aurait pu être employée à être heureux tout les deux, ça suffit il faut arrêter le gâchis. Vous allez lui dire, gentiment, sans le brusquer. Personne n'est coupable dans cette histoire, pourquoi vous inquiétez vous à ce point de sa réaction ? Faites lui un peu confiance. »

Il sourit et lui tendit sa tasse. Elle était remplie d'un thé vert pâle, et une fumée subtilement parfumée s'en échappait.

« Moi j'ai confiance en vous, je sais que vous allez réussir à avoir ce courage. Il s'agit de vider votre sac, avec délicatesse, pour ensuite pouvoir mettre cela derrière vous. Ce que je vais vous dire va sûrement vous paraître un peu bizarre, mais c'est un deuil que vous avez sur la conscience. Vous n'allez pas blesser votre mari en lui en parlant, au contraire vous allez lui donner l'opportunité de vous soutenir, et de repartir ensemble sur des bases plus solides. Nous subissons tous des épreuves, mais lorsque l'on choisi d'unir sa vie dans le mariage, alors on choisi une personne qui nous aidera à les affronter. Votre mari n'est pas un inconnu, c'est votre meilleur ami, et votre soutient. Il ne vous abandonnera pas. »

Ou s'il le fait, vous serez en droit de l'envoyez balader. Armand ravala ses paroles, préférant rester sur des idées positives. Même s'il se retrouvait malgré lui à faire l'éloge d'un type qu'il ne connaissait pas, mais qui lui paraissait absent et peu méritant de sa chance d'avoir une femme pareil... Après tout il ne le connaissait pas, et ne pouvait pas juger. De toute façon personne ne lui demandait son avis, il devait rester le plus impartial possible et se concentrer uniquement sur Jessica. Elle avait besoin de reprendre du courage, car si les choses se passaient au plus mal, elle allait devoir se heurter à la douloureuse réalité.

Ils parlèrent ensuite plus en détail du divorce. Armand était scandalisé de voir qu'ils en étaient arrivés à un point où ils s'échangeaient des papiers à la place de se parler. Est ce que c'était vraiment une façon de faire ? Délaisser sa femme, vivre séparé, et sans prévenir lui faire envoyer par la poste un formulaire de divorce ? C'était tellement rude, comment pouvait on manquer à ce point de délicatesse ? Il se sentait glisser doucement hors des frontières de l'impartialité, et détester un peu plus cet homme qu'il ne connaissait en rien. Jessica le remarqua, et elle sembla troublée. Maintenant elle s'inquiétait d'être cocue. C'est malin, il venait de l'embrouiller encore plus en semant malgré lui un vilain doute. Il y a des fois où il avait envie de se coller des baffes ! Se mordant les joues, il chercha des mots plus habiles pour essayer de rattraper la situation.


« Non... Enfin je n'en sais rien. Je ne le connais pas, peut être qu'il a ses raisons... Je... » Il soupira, reprenant son calme. « Je vous prie de m'excuser. Il ne faut pas prêter des intentions aux gens, restons sur cette idée. »

Lui même était particulièrement doué pour se monter la tête tout seul, même s'il savait qu'il s'agissait d'un gros défaut. Il y eut un grand silence pesant, soudain troublé par le vrombissement d'un téléphone. Jessica bafouilla une phrase d'excuse, et il lui signifia d'un hochement de la tête qu'il comprenait qu'elle aille prendre cet appel. Le martellement de ses talons sur le parquet se fit de plus en plus lointain, et il laissa échapper un profond soupir. Pourquoi est ce que cette conversation le bouleversait autant ? Il était presque soulagé qu'elle s'en aille, même si maintenant il se sentait vulnérable, et seul comme un con avec sa conscience.

Dehors Jessica s'inquiétait qu'il puisse la voir pleurer par la fenêtre, mais cela n'avait aucune chance d'arriver. L'ouverture était minuscule, orienté au nord et fermée par deux barreaux de fer. Elle n'apportait qu'une lumière pâle dans le presbytère, mais au moins gardait un peu la fraîcheur.

Se sentant d'un coup très las, le prêtre se laissa aller à une posture moins distinguée. Il croisa ses bras sur la toile cirée, et y posa son menton. Depuis qu'il était petit cette position lui venait naturellement quand il était fatigué, et à cet instant il se sentait épuisé. Pourquoi est ce qu'il avait cette sensation de vide qui lui serrait le cœur ? Pourquoi est ce qu'il s'était sentit aussi concerné en écoutant cette femme lui parler de son mari qui l'avait abandonné ? Il ferma les yeux et laissa échapper un soupire triste. Certes il était de nature empathique, mais cette fois ce n'était pas seulement ça. Son histoire avait beau être d'une banalité affligeante, elle le touchait plus qu'elle n'aurait dû, tout simplement parce que lui aussi avait des blessures mal cicatrisées qui le lançaient de temps à autre. Évoquer les devoirs des époux lui fendait toujours le cœur, et il se demandait vraiment à quoi ça rimait de venir lui faire parler de ça. D'ailleurs pourquoi est ce que les gens s'infligeaient le mariage ? Au final ça ne leur apportaient que des ennuis. La pauvre femme ne pouvait pas imaginer ce que son récit réveillait en lui, d'ailleurs personne n'y pensait jamais. Les gens venaient se confier à lui, et repartaient soulagés et en paix. Alors que lui gardait en mémoire leurs histoires et leurs peines.

Il glissa ses doigts à l'intérieur de son col romain, et attrapa la fine chaîne d'argent qui lui entourait le cou. Il la tira hors de sa chemise et l'observa en silence. Au bout de la chaîne se trouvait une petite croix en argent massif qui lui avait été offert par sa mère lorsqu'il avait prononcé ses vœux séculiers. Ce bijoux ne le quittait jamais, et il le porta à ses lèvres avec une adoration sincère, avant de s'intéresser au second objet enfilé sur les mailles brillants de la chaîne. Il s'agissait d'un anneau d'argent, parfaitement lisse, et gravé à l'intérieur d'une inscription en caractères minuscules « DEDITUS AD VOS ». Un sourire triste se dessina sur son visage, et il caressa du pouce la courbe de l'anneau. S'il avait su ce matin en se réveillant qu'il se taperait un spleen pareil, il serait certainement resté couché.

De l'eau avait coulée sous les ponts, et la douleur s'estompait lentement. Il avait toujours un peu mal en contemplant cet objet, mais ce n'était rien du tout par rapport à ce qu'il avait ressentit par le passé. Le temps avait cela de pratique qu'il finissait par assécher les rivières de larmes, et que même les peines de cœur les plus désespérées finissaient toujours par s'estomper. A cet instant il sentit une boule se former dans sa gorge, et son cœur palpiter de colère, mais rien de plus. Le souvenir des larmes de désespoir et de ses sanglots déchirés était loin, et parfois il avait même l'impression qu'ils appartenaient à une autre réalité. Comme si tout n'avait été qu'un horrible cauchemars, et que ni la morsure crue de la trahison, ni les eaux noires de Venetiae n'avaient été réels.

Armand remonta ses lunettes sur son front et se frotta les yeux. Il ne fallait pas qu'il se mette à pleurer, c'était terminé, ne plus retourner le couteau dans la plaie. Il s'était déjà suffisamment mordu les doigts d'avoir été été aussi stupide. Une amertume bien familière s'empara de lui, et il choisi de se lever, et de faire quelques pas. Aux murs les icônes le regardaient, accoudés sur leurs cadres dorés, ou réajustant leurs auréoles ou les drapés de leurs manteaux de pourpre. Un ange lissait ses ailes aux couleurs du Paradis, pendant que la Vierge berçait tendrement son enfant contre sa poitrine. Cette image paisible adoucit un peu ses pensées torturées. A côté se trouvaient d'autres épisodes bibliques divers qu'il connaissait par cœur et qui s'animaient doucement en silence. Sur un autre panneau de bois, un Christ en gloire le suivait du regard, tenant sur sa poitrine son cœur sacré entouré d'une couronne. Le prêtre croisa les bras, tenant toujours son anneau d'argent entre ses doigts. Il se fendit d'un petit sourire cynique et souffla à voix basse.


« Ne me regarde pas comme ça... Tout le monde sait que tu étais avec une fille qui n'était pas non plus très fréquentable... » Puis levant les yeux au ciel il se reprit. « Oui bon j'avoue j'exagère… Je m'excuse ! Heureusement pour moi que la honte ne tue pas... »

Une petite dizaine de minutes s'étaient écoulées depuis que Jessica était sorti téléphoner, et il sursauta en entendant le bruit de ses talons résonner dans la nef. Il réajusta l'icône qu'il avait face à lui, et qui lui semblait un peu de traviole. Elle frappa à la porte et il lui adressa un petit sourire pour l'inviter à entrer. Puis réalisant que sa chaîne était toujours sortie, la rentra bien vite dans son col. En retournant s'asseoir, il affichait un sourire sincère. Il avait beau connaître cette femme depuis même pas une demi heure, il se sentait rassuré en sa présence. Sans doute son petit coup de déprime y était pour quelque chose, car il ressentait le besoin de se raccrocher à la première personne qui passait par là.

Dehors elle devait avoir réfléchit, car elle lui opposa un avis très tranché sur ce qu'ils s'étaient dit plus tôt. Il l'écouta attentivement, en avalant une gorgée de thé chaud. Comment lui dire que ce n'était pas parce qu'on aimait quelqu'un, que lui nous aimait forcément en retour avec la même intensité ? Comment lui dire qu'une véritable trahison ne s'annonçait pas ? Et que d'un jour à l'autre une histoire pourtant intense pouvait se retrouver balayée ? Il lui concédait, on peut se relever de tout, mais c'était un effort qui se faisait seul. Et en amour le coup fatal venait toujours de ceux que l'on ne soupçonnaient pas.
Le prêtre baissa les yeux, ne souhaitant pas qu'elle puisse deviner ses pensées dans son regard, et également par ce qu'il avait honte d'être aussi désabusé et sinistre. Ce qu'il avait enduré ne concernait personne d'autre que lui même, et il n'avait pas à transposer son histoire à celle de Jessica. C'était abusif, injuste et méchant. Il devait se contenter de lui redonner de l'espoir et du courage, c'était tout ce qu'on attendait d'un ami.


« Vraiment ? Je ne pouvais pas le savoir. » Bafouilla t il quand elle l'informa que son époux et elle s'étaient revu dernièrement. « Suivez votre ressentit. Si vous avez l'impression d'être à nouveau en harmonie avec lui, c'est certainement vrai. Je suis heureux pour vous. Continuez à faire confiance à votre instinct et à Elijah... C'est bien ainsi qu'il s'appelle, je ne me suis pas trompé ? »

Rien n'aurait été plus malvenu que de mélanger ou écorcher des prénoms. Pourtant celui ci lui disait quelque chose. Son accent italien s'était déjà heurté à sa prononciation foireuse, mais il ne savait plus exactement quand.

« Bien sur que l'amour peut tout vaincre. C'est la force la plus puissante au monde... »

Et certainement la plus destructrice pour l'âme. Lui qui était tombé tant de fois amoureux arrivait à se demander comment il était encore vivant. Combien de fois il avait eut le sentiment de mourir de chagrin ? De sentir son cœur se déchirer, et de perdre tout goût pour l'existence ? Il avait passé sa vie à être victime de l'amour, baladé entre déceptions et ruptures. Et encore aujourd'hui, alors qu'il avait atteint un âge mature, il signait de nouveau pour une histoire encore plus glauque et impossible que les précédentes. Cette fois c'était d'un garçon fragile et dépressif qu'il était tombé amoureux, et qui n'avait rien trouvé de plus intelligent à faire que de se mettre un pied dans la tombe. Qu'est ce qui se passerait pour lui si Thomas disparaissait demain ? Est ce qu'il plongerait pour de bon, où est ce qu'une fois encore il arriverait à se relever et à faire face ? Cette situation était terriblement anxiogène. Son visage était grave, et son regard perdu dans le vide. Se rendant compte que cette fois que Jessica avait forcément remarquée son air absent, il se reprit.

« Je vous prie de m'excusez, je me sent un peu abattu aujourd'hui... » Puis une légère étincelle de vie fit pétiller ses yeux verts. « Je crois que ce qu'il nous manque, c'est un peu de chocolat. C'est une urgence. »

Il se leva, faisant crisser son tabouret sur le lino moche, alla fouiller dans un placard et en ressortit victorieux avec une tablette de chocolat. Lui qui avait l'habitude de vivre sainement n'était pas du genre à grignoter, sauf en cas de gros coup de déprime comme aujourd'hui. Désormais un peu plus souriant, il tendit la tablette a Jessica pour qu'elle se serve en première.

« Parlons un peu d'autre chose. Vous dites que vous venez de Washington, vous êtes une collègue d'Ethan ? Je n'arrive pas à croire qu'il vous a fait parcourir tout le pays pour venir me voir, il ne manque pas d'air ! Si j'avais su je me serais déplacé. En plus je ne suis jamais allé à Washington. »
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MessageSujet: Re: il est plus facile de se taire que de parler ▬ armand   il est plus facile de se taire que de parler ▬ armand Empty24.11.16 15:31

Je n'arrêtais pas de scruter les gestes et les mouvements de l'homme se tenant devant moi. Je voyais bien qu'il fuyait mon regard et qu'il n'était pas à l'aise. Franchement je n'aurais pas dû m'attendre à mieux de la part d'un homme de foi. C'était assez idiot au final de vouloir parler de ses problèmes de couple avec un homme qui ne pourrait probablement jamais l'être. Je me sentais même coupable de le forcer à m'écouter et pourtant je n'arrivais pas à m'arrêter de lui parler. Il y avait cette confiance naturelle entre nous. Il y avait quelque chose que je ne pouvais pas expliquer mais qui me poussait encore plus à lui parler. Je lui avouais alors ne pas pouvoir lui parler à mon époux de ma fausse-couche. Je ne voulais pas que mon époux le prenne mal et je ne savais vraiment pas comment aborder le sujet avec lui. Après tout, c'était quelque chose dont j'aurai dû lui parler immédiatement mais je ne l'avais pas fait par pudeur mais surtout par orgueil. Parfois je nous comparais à Monsieur Darcy et Elisabeth. J'étais l'orgueilleuse Elisabeth et Elijah était le discret Darcy. Je le voyais fermer les yeux alors que je m'enfonçais un peu plus dans la chaise. Je croisais mes bras sous ma poitrine et je sentais mes lèvres former une moue dubitative.

« « Jusqu'à quand allez vous faire l'autruche Jessica ? Cessez de reporter cela au lendemain, parce que ça ne sera absolument pas plus facile plus tard. Pour ne pas le blesser il suffit de choisir les bons mots, ceux que vous aimeriez entendre. Il vous faudra être douce et sincère, ce qui vous viendra naturellement car vous êtes amoureuse de cet homme. Ce qui vous est arrivé est un accident, rien de plus. Il n'y a rien de honteux à cela, et aucune raison de le cacher. Si vous aviez eu un accident de la route, ce que je ne souhaite à personne, auriez vous déployée autant d'énergie à le lui dissimuler ? Toute cette énergie aurait pu être employée à être heureux tout les deux, ça suffit il faut arrêter le gâchis. Vous allez lui dire, gentiment, sans le brusquer. Personne n'est coupable dans cette histoire, pourquoi vous inquiétez vous à ce point de sa réaction ? Faites lui un peu confiance. »

Je me redressais et je croisais mes bras sur la table. Je m'accoudais ensuite et je posais mon menton dans la paume de ma main. Je réfléchissais rapidement. Mes pupilles faisaient des mouvements rapides de droite à gauche et mes lèvres s'étiraient légèrement en sourire en coin. J'analysais ses mots. Je les pesais et les comprenais. Armand avait totalement raison. Aurais-je mis autant d'ardeur pour lui cacher un accident de la route pour reprendre son exemple ? Me serais-je sentie aussi coupable ? Certainement pas. Je me sentais aussi coupable de ne pas avoir saisi la chance de le faire accourir vers moi. Il serait venu s'il avait su et au final je me punissais peut être de ne pas avoir saisi cette chance bien que je ne voulais pas qu'il vienne par pitié au moins nous aurions pu passer du temps ensemble. C'était trop compliqué. Je poussais un soupire avant de reposer mon regard sur le prêtre. Je me redressais pour prendre la tasse qu'il me tendait. Je voyais qu'il n'avait pas fini et je ne le couperais donc pas. Je portais la tasse à mes lèvres, le regard toujours sur lui, le scrutant, analysant.

« Moi j'ai confiance en vous, je sais que vous allez réussir à avoir ce courage. Il s'agit de vider votre sac, avec délicatesse, pour ensuite pouvoir mettre cela derrière vous. Ce que je vais vous dire va sûrement vous paraître un peu bizarre, mais c'est un deuil que vous avez sur la conscience. Vous n'allez pas blesser votre mari en lui en parlant, au contraire vous allez lui donner l'opportunité de vous soutenir, et de repartir ensemble sur des bases plus solides. Nous subissons tous des épreuves, mais lorsque l'on choisi d'unir sa vie dans le mariage, alors on choisi une personne qui nous aidera à les affronter. Votre mari n'est pas un inconnu, c'est votre meilleur ami, et votre soutient. Il ne vous abandonnera pas. »

Il avait raison sur ce dernier point. Je ne pensais pas que mon époux m'abandonnerait. Il pourrait m'en vouloir ou me reprocher de ne pas l'avoir mis au courant à temps mais je savais aussi que Elijah s'il avait dû me jeter, l'aurait fait que nous nous sommes vus il y avait de cela quelques jours. Je ne voyais pas pourquoi il ne me pardonnerait pas. Ce n'était pas pire que ce que j'avais déjà dit ou fait donc au final... Et puis Elijah arriverait à comprendre j'en étais maintenant certaine.

« Vous avez raison mon père. Je dois lui dire. Peut être que je le ferais lors de notre prochaine rencontre. De ce fait je pourrais tout lui avouer et partir sur de bonnes bases. En espérant qu'il me pardonnera. »

Je pensais sincèrement que mon époux pourrait comprendre mais je savais aussi qu'il le prendrait sûrement mal. Soit il m'en voudrait soit il serait triste de ne pas avoir été là mais du coup je me sentais quand même triste et j'abordais alors le divorce. Je voyais que l'homme de Dieu faisait son maximum pour m'aider même si je voyais qu'il avait du mal à ne pas voir le mauvais côté de la situation. Du coup il mit un doute dans ma tête. Je relevais mes yeux vers lui, à la limite des flots et je lui parlais de mes doutes soudain. Je le sentis plus du tout à l'aise.

« Non... Enfin je n'en sais rien. Je ne le connais pas, peut être qu'il a ses raisons... Je... Je vous prie de m'excuser. Il ne faut pas prêter des intentions aux gens, restons sur cette idée. »

Sauf que j'étais tout à coup perdue. C'est pour cela que je profitais du texto que j'avais reçu pour m'échapper un peu. L'air extérieur me fit énormément de bien. Si j'avais des larmes qui coulaient sur mes joues, je sentis mon cœur s'apaisait peu à peu à mesure que je relisais les messages de Elijah. Pourquoi mon époux aurait-il fait semblant ? Je ne le pensais pas comme cela. Elijah était comme moi entier. Il ne m'aurait pas donné de faux espoirs pour rien j'en étais certaine. J'en profitais alors pour envoyer quelques sms à Ethan. Je lui parlais d'Armand sur son échelle et mon ami me répondit que ça ne l'étonnait pas de Raphaël. Je relus bien trois ou quatre fois le sms avant de pouvoir y répondre. Je n'avais pas compris sur le coup mais il était vrai que les hommes d'Eglise changé parfois de prénom lorsqu'ils prenaient l'habit. Je plaisantais encore quelques instants avec mon ami avant de ranger mon téléphone dans la poche arrière de mon jean. Je soufflais plusieurs fois. Il ne fallait pas que je conclue trop vite. Je devais laisser le bénéfice du tout. Nous aurions des choses à nous faire pardonner Elijah et moi même. J'étais par exemple certaines qu'il ne m'avait pas dit toutes ses blessures. Il aurait aussi très bien pu aller voir ailleurs. Après tout c'est un homme et si j'en prends les exemples de mon entourage, ils avaient tous des besoins. Je soupirais un peu et une fois mon courage retrouvé, je séchais mes yeux et je retournais dans l'Eglise.

L'état du lieu était assez déplorable et je me fi promettre de venir aider Armand à la remettre en état. Je n'aurais pas beaucoup de temps mais un petit coup de peinture aiderait à redorer le blason de ce lieu. Après tout, il ne fallait pas que l'église tombe. Armand était important pour ma communauté et il pourrait aider de nombreuses personnes encore comme il venait de m'aider. Je m'approchais des bougies mises à disposition des paroissiens. Je glissais dans l'urne un billet de cinquante dollars et j'allumais la bougie. Je souriais un peu en coin avant de poursuivre mon chemin vers la cuisine du prêtre. Je toquais à la porte et je retournais m'asseoir à sa table. J'avais retrouvé le sourire ou du moins j'étais plus positive. Je me devais d'être positive sinon je n'arriverais pas à mon but qui était de reconquérir le cœur de mon époux. Je lui avouais alors que j'avais revu mon époux. C'était peut être une information que j'aurai dû lui donner plus tôt. Il aurait eu toutes les cartes en main pour m'aider. Je semblais avoir encore mis mal à l'aise mon interlocuteur. Je mordais ma lèvre inférieure, me sentant moi même coupable de l'incommoder. Franchement il n'y en avait pas un pour rattraper l'autre.

« Vraiment ? Je ne pouvais pas le savoir. Suivez votre ressentit. Si vous avez l'impression d'être à nouveau en harmonie avec lui, c'est certainement vrai. Je suis heureux pour vous. Continuez à faire confiance à votre instinct et à Elijah... C'est bien ainsi qu'il s'appelle, je ne me suis pas trompé ? »

Je souriais largement. Oui c'était le bon prénom. Il était vrai aussi que nous étions de nouveau sur la même longueur d'onde contrairement aux dernières années.

« Oui il s'appelle bien Elijah. Il est marshal. »

Mes yeux devaient briller. J'étais très fière de mon époux. Il était un défenseur de notre monde et je ne pourrais jamais me sentir plus en sécurité qu'auprès de lui. Malgré tout, je me faisais beaucoup de soucis pour lui. J'aurais aimé qu'il fasse un métier beaucoup moins dangereux mais je ne pouvais être que fière de lui. Je lui demandais ensuite ce qu'il pensait du pouvoir de l'amour. Je croyais vraiment que l'amour pouvait tout vaincre mais ce n'était pas forcément le cas de tout le monde. Je lui souriais et je buvais le fond de ma tasse de thé.

« Bien sur que l'amour peut tout vaincre. C'est la force la plus puissante au monde... »

Et il semblait parti dans ses pensées. Je n'arrivais pas à percevoir le fond du problème mais je sentais bien qu'il était triste, happé par des souvenirs douloureux ou insurmontables. Tout en lui criait la peine qu'il ressentait et pourtant par pudeur due à son statut je n'esquissais aucun geste. De quel droit pourrais-je lui demander ce qu'il se passait dans sa tête ? J'oubliais parfois que tout homme à son histoire et qu'il fallait laisser ses secrets aux autres. Pour une fois l'avocate en moi n'avait pas envie de connaître ses secrets. Je lui souriais simplement avec douceur et compassion quand il « revient » à lui.

« Je vous prie de m'excusez, je me sens un peu abattu aujourd'hui... Je crois que ce qu'il nous manque, c'est un peu de chocolat. C'est une urgence. »

Je souriais en coin et j’acquiesçais. Oui le chocolat adoucit les mœurs et les peines de cœur. Je me servais un carré de chocolat quand il me tendit le chocolat et je lui rendais sa tablette. J'avais auparavant vérifié qu'il n'y ait pas de gluten dedans. Il ne manquerait plus que je fasse une réaction allergique et que je l'oblige à me faire les gestes du premier secours avant que les secours n'arrivent. Il fallait que je pense aussi à son petit cœur.

« Je comprends mon père. »

C'était sincère. Je lui souriais et je mangeais mon morceau de chocolat. Je souriais en coin plus sereine tout à coup. Je reculais un peu ma chaise et je mettais les talons sur le bord de la chaise. Je m'asseyais toujours comme cela quand je me sentais à l'aise. C'était une habitude dont je ne me rendais pas compte.

« Parlons un peu d'autre chose. Vous dites que vous venez de Washington, vous êtes une collègue d'Ethan ? Je n'arrive pas à croire qu'il vous a fait parcourir tout le pays pour venir me voir, il ne manque pas d'air ! Si j'avais su je me serais déplacé. En plus je ne suis jamais allé à Washington. »

Je souriais. Moi même je n'avais pas cru avoir à traverser la moitié du pays pour voir l'ami dont me parlait souvent Ethan.

« Je suis effectivement une collègue de Ethan. Je suis la responsable du service juridique de la maison blanche et si je suis venue c'est parce que notre ami commun m'a promis que vous pourriez me rassurer et ça a été le cas. Je ne vous remercierais jamais assez d'avoir réussi cet exploit. »

Il était vraiment un homme bon. Je n'en doutais déjà pas quand je suis arrivée mais j'en étais maintenant persuadée. D'un côté j'étais triste de me dire que je ne pourrais pas aller le voir quand j'irai mal. Du moins je ne pouvais pas me déplacer aussi facilement tout le temps.

« Vous connaissez Ethan comme moi. Quand il a une idée en tête ! Mais il avait raison vous êtes de très bons conseils. La prochaine fois que je déprimerais vous pourrez venir... Ou alors tout simplement pour visiter la ville. Si Ethan ne vous a jamais proposé de venir à Washington je le fais... »

Je souriais avant d'ajouter rapidement :

« Acceptez. Ça serait une façon de vous remercier... Sinon je vous fais un chèque pour rafraîchir l'église et je vous conseillerai un employé pas souvent présent mais qui travaille assez bien. »

Je riais un peu. Je me retrouvais et ça faisait du bien.
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Armand R Altaïr
Armand R Altaïr

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ϟ Métier : Prêtre ϟ Âge : 35 ans ϟ Race et sang : Sorcier ϟ Particularité : ϟ Statut civil : Célibataire devant l’Éternel, mais amoureux perpétuel

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ϟ Messages : 1611 ϟ Date d'inscription : 02/03/2016 ϟ Disponibilité RP : 1x semaine ϟ Célébrité : Arthur Davill ϟ Crédits : aucun

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MessageSujet: Re: il est plus facile de se taire que de parler ▬ armand   il est plus facile de se taire que de parler ▬ armand Empty28.11.16 16:56


   

Il est plus facile de se taire que de faire taire Padre




Armand avait beau être passablement mal à l'aise, il essayait de siroter son thé le plus tranquillement du monde pour tenter de garder une contenance. Jessica partageait le même état, pourtant il remarqua qu'elle semblait rayonner littéralement quand il releva le prénom de son mari. Bon sang cette pauvre femme était réellement très amoureuse... Et cela malgré tout ce qui s'était passé entre eux. Elle semblait avoir vraiment très envie de se remettre avec lui, ce qui lui provoqua comme un pincement au cœur. Armand avait l'impression de contempler quelqu'un qui allait se prendre la déception de sa vie, et il se sentit très triste. Pourtant dans sa tête la voix de la raison continuait de lui souffler qu'il n'avait pas à se mêler d'histoires qui ne le concernaient en rien. Même s'il avait un bon feeling avec cette femme, il ne la connaissait que depuis une petite demi heure et n'avait pas à chambouler ses affaires.

Il esquissa un petit sourire qui apparu plus mélancolique que ce qu'il aurait souhaité. En entendant dire que la mari de cette femme était Marshall, il se mit à fouiller dans sa mémoire. Tout ça lui disait vaguement quelque chose.


« Elijah ? Elijah Fernandes ? Comme le marshall le représentant la faction des partisans ? »


En la voyant acquiescer il tenta de se rappeler de son visage. Mais en dehors de sa moustache sexy et de son beau petit cul, il ne lui revenaient en tête que les circonstances dans lesquelles il avait fait sa rencontre.

« Il est déjà venu ici une fois. Il y avait eut une fusillade non loin, et un ami à lui s'est réfugié pendant la nuit dans cette église. Le lendemain il est intervenu pour le chercher, et tout autant que je me souvienne il était... »


... accompagné ? Le souvenir de cette brune piquante qui se présenta comme sa partenaire lui réapparu d'un coup.

« … très agréable. »


Il ne pouvait pas s'empêcher de rougir, signe évident des pensées pas très glorieuses qui se bousculaient dans sa tête.
Oui certes il s'était pointé vers sept heure du matin accompagné d'une jolie flic. Et oui elle était mignonne comme un cœur et avait une bonne répartie et de l'humour. Et oui lui même s'était dit qu'ils feraient sans doute un couple adorable. Et oui, encore oui « partenaire » ça prêtait à confusion, mais en même temps pas temps que ça...

C'était évidement lui qui voyait le mal partout ! C'était la seule option valable. Armand savait bien qu'il avait le défaut de faire constamment de son cas une généralité. Certes il était fatalement tombé amoureux de presque tous ses partenaires successifs lors de ses enquêtes... Et il avait développée une espèce de fascination malsaine pour cette créature Djed que le tribunal lui avait collé dans les pattes... Mais ce n'était pas parce que lui n'arrivait pas à garder son pantalon au dessus des genoux, que c'était forcément le cas du Marshall Fernandes ! Il tenta de se ressaisir, conscient de l'impureté de ses pensées. Comme il se répugnait à mentir, et qu'il n'avait pas la force de regarder cette pauvre femme en face, il préféra rester le nez dans sa tasse et ne rien dire.

Pour se remonter un peu le moral ils décidèrent de faire un sort à la tablette de chocolat, et surtout de parler d'autre chose. Armand se sentit reprendre son souffle. Enfin on sortait de cette ambiance asphyxiante ! Elle lui avoua quel était son métier à Washington, et bien qu'il ne comprenne pas tout ce que ça impliquait, il était impressionné. Ça sonnait comme un poste important, et il se dit qu'elle avait bien réussi dans sa vie. Du coup cette affaire de couple qui vivait séparé lui apparu sous un autre jour. Est ce qu'il y avait des tensions entre eux par rapport à leurs carrières ? Cela ajoutait un perspective différente à leur conflit, et il avait l'impression de découvrir la situation sous un angle nouveau. En plus de leurs non dit s'ajoutait des affaires d'ego, ce qui rendait leur conflit encore plus complexe.

En revanche il se sentit agréablement gêné quand elle se mit à le remercier très chaleureusement. Il ne s'y attendait pas, et ses joues prirent une teinte rose.


« Je n'ai rien fait du tout, vous puisez en vous même la force de vous relever. Vous êtes la seule personne à féliciter ici. »

Elle évoqua Ethan et son éternel caractère de tête dure, ce qui lui arracha un petit rire. Ethan et son ego, il aurait pu en écrire dix huit livres qu'il y aurait encore matière à en parler.

« C'est très aimable à vous, je vous remercie. J'apprécierai que l'on garde contact, si vous voulez je peux vous donner mon numéro de portable ? »


Il se leva et alla chercher son téléphone qui chargeait tranquillement posé sur sa table de nuit, et lui dicta son numéro.
Comme si elle était en train d'essayer de le chambrer, Jessica lui proposa de lui donner de l'argent, voir même un coup de main pour retaper cette affreuse église.


« Oh non ne vous donnez pas cette peine s'il vous plaît... Cet endroit ne mérite pas tant de bonté, et moi non plus. Gardez votre argent, vous en avez plus besoin que moi. »

Certes il était financièrement dans une merde noire, mais il pensait sincèrement ce qu'il disait. Cet endroit voué à disparaître, tout comme lui Même si cela faisait maintenant dix ans qu'il étudiait la force occulte qui régnait dans cette église, il continuait à croire qu'un jour il en aurait fini avec cette énigme et partirait ailleurs.

Armand retourna s'asseoir en face de Jessica. Et en passant à sa hauteur il réalisa qu'elle s'était assise dans une position bizarre, qui lui provoqua comme une contrariété déplaisante. Qu'un rustre comme Tyler ne sache pas comment se tenir, admettons. Il n'avait pas eu une vie facile et il avait un si cruel manque d'éducation que parfois c'était à se demande s'il n'avait pas été élevé dans la pampa par une meute de coyotes puceux...
Mais pourquoi, par le Ciel est ce qu'une femme aussi charmante, éduquée, responsable bla bla bla haute instance judiciaire, s'asseyait comme un mioche mal élevé ? En plus elle posait ses chaussures sur le bord de sa chaise, et cette vision lui provoqua comme un frisson. Le maniaque en lui bouillonnait, mais heureusement il avait assez de self contrôle pour ne pas lui faire remarquer d'un ton sec que ce n'était pas une façon de se tenir, et qu'on ne mettait pas ses pieds sur le mobilier gru gru gru... Sans doute que si elle n'avait pas été une femme, il n'aurait eut aucun scrupule à lui adresser un commentaire cinglant. Mais il était un tout petit peu plus timide que maniaque / névrosé, et il n'osa rien dire.  

Armand s'assit, essayant de faire disparaître cette image déplaisante de sa tête. A la place une autre idée bien plus amusante lui apparue.


« Ainsi vous avez rencontré Ethan à la Maison Blanche... Il me soutient qu'il est célibataire, mais ça me fait mal de le croire. Vous ne connaîtriez pas quelqu'un de bien que nous pourrions lui présenter ? Une amie ou une collègue à vous ? J'imagine qu'il y a plus de jeunes femmes dans votre entourage que dans le mien. »

Il lui adressa un petit sourire complice, avant de lever les yeux au ciel.

« Et en plus il est affreusement difficile ! A l'école c'était la même chose, tout le monde l'appréciait et beaucoup de filles lui courraient après. J'avoue que je n'ai jamais comprit pourquoi ça l'amusait de rester inaccessible... »
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MessageSujet: Re: il est plus facile de se taire que de parler ▬ armand   il est plus facile de se taire que de parler ▬ armand Empty28.11.16 23:30

Nous parlions de mon époux tout simplement et de mon travail. C'étaient les deux seules choses qui comptaient en ce moment à mes yeux. J'étais presque intarissable sur ces sujets. Le prête avait dû m'écouter depuis près d'une demi heure pleurer mon époux. Il était patient et rempli de compassion ce qui était normal pour un prêtre mais je m'étonnais toujours de voir comment ils arrivaient à faire le bien autour d'eux sans jamais se plaindre. On ne leur demandait jamais comment ça allait. C'était triste. C'était désolant même et je m'en voulais de ne pas y avoir pensé plus tôt. Je n'étais peut être pas forcément une bonne personne au fond. Je souriais cependant toujours à mon interlocuteur.

« Elijah ? Elijah Fernandes ? Comme le marshall le représentant la faction des partisans ? »

Oui le sexy marshall est mon époux. Je souriais, les étoiles dans les yeux ma main droite caressant mon alliance tandis qu'un léger sourire béat s'affichait sur mon visage. Je répondais rapidement enjouée et malgré le ton niais je me sentais bien.

« Oui exactement ! Vous le connaissez ? »

J'étais ravie qu'il connaisse Elijah. Au moins ça voulait dire qu'il savait qui il était et c'était toujours plus facil de parler d'une personne qu'on connait.

« Il est déjà venu ici une fois. Il y avait eut une fusillade non loin, et un ami à lui s'est réfugié pendant la nuit dans cette église. Le lendemain il est intervenu pour le chercher, et tout autant que je me souvienne il était... »

Oui il était ? J'attendais avec impatience la suite de sa phrase mais il mettait trop longtemps à la finir provoquant la décomposition de mon visage au fur et à mesure que les secondes passaient.

« … très agréable. »

Agréable ? Je levais un sourcil. Mon esprit se remit à réfléchir trop rapidement. Mes idées s'embrouillaient à nouveau jusqu'à ce que je secoue ma tête pour tenter de les remettre en place toutes seules.

« Agréable ? »

Je fronçais les sourcils ne comprenant pas pourquoi il avait mis autant de temps à sortir ce mot alors qu'il aurait dû le dire directement à la suite de sa phrase. Je ne comprenais rien. Malgré tout je ne voulais plus être pessimiste alors je me remis à sourire, dos droit même si on lisait très bien que je n'étais pas à l'aise du tout à cet instant précis.

« Je n'ai rien fait du tout, vous puisez en vous même la force de vous relever. Vous êtes la seule personne à féliciter ici. »

Mouais peut être. Je n'étais pas convaincue et il lirait sur mon visage mon air dubitatif. Je ne croyais absolument pas avoir la force de me relever toute seule. C'était peut être un manque de foi en ma personne mais actuellement je ne me sentais pas pouvoir y arriver sans l'aide de quelqu'un en l’occurrence aujourd'hui le père Armand, hier Ethan et demain mon propre père.

« Vous ne vous rendez pas compte de ce que vous avez fait mon père. »

Il m'avait aidé, fait pleuré aussi mais surtout il m'avait rendu le sourire et jusqu'à présent il n'y avait que Ethan qui arrivait à cet exploit. A croire qu'il avait vraiment bien fait de m'envoyer ici. L'homme se tenant en face de moi avait énormément de pouvoir dans les mots qu'il employait. Non c'était vraiment une belle rencontre.

« C'est très aimable à vous, je vous remercie. J'apprécierai que l'on garde contact, si vous voulez je peux vous donner mon numéro de portable ? »

J'acquiesçais et je sortais immédiatement mon téléphone prête à écrire ce qu'il me dicterait.

« Bien entendu, j'en serai ravie. »

Je l'écoutais me dicter son numéro que je notais précieusement dans mon téléphone à l'intitulé « Padre =) ». Oui tous les contacts de mon téléphone ont un surnom avec des smileys. J'avais parfois des restes d'enfance comme cela. Par exemple Elijah c'était dans mon téléphone « blblbl ♥ » et Ethan c'était « Rondoudou d'amour ». Pourquoi ? Je ne saurais dire mais ça me plaisait énormément. Je lui dictais à la suite le mien tout en lui envoyant un texto Test sms ici Jess !. Il me prendrait pour une folle. Oh pas grave il doit avoir l'habitude après tout.

« Oh non ne vous donnez pas cette peine s'il vous plaît... Cet endroit ne mérite pas tant de bonté, et moi non plus. Gardez votre argent, vous en avez plus besoin que moi. »

Je n'en avais pas plus besoin que lui. Ça se voyait comme le nez au milieu de la figure qu'il en avait besoin. Moi je vivais bien lui... Mon regard se balançait dans la pièce observant chaque détails, me faisant promettre que je ferai mon possible pour l'aider. Je pensais qu'on pouvait m'appeler Mère Thérésa par moment.

« Si l'endroit n'en vaut pas la peine pour vous, la personne qui y vit le vaut largement. »

J'avais soupiré en disant cela. Dans ma tête cette phrase sonnait beaucoup mieux. Par moment je me trouvais vraiment trop niaise. Je riais un peu avant de sourire largement à mon interlocuteur. Je lui expliquais comment j'avais rencontré Ethan notre ami commun. Je tenais beaucoup à Ethan et visiblement le jeune prêtre semblait être dans la même position que moi.

« Ainsi vous avez rencontré Ethan à la Maison Blanche... Il me soutient qu'il est célibataire, mais ça me fait mal de le croire. Vous ne connaîtriez pas quelqu'un de bien que nous pourrions lui présenter ? Une amie ou une collègue à vous ? J'imagine qu'il y a plus de jeunes femmes dans votre entourage que dans le mien. »

Oui visiblement il n'y avait pas que moi qui trouvait étrange que Ethan soit célibataire. Je fronçais les sourcils et je me mis à réfléchir intensivement. Mon index droit s'enroula autour d'une mèche de mes cheveux tandis que mon regard se perdait au loin le temps de ma réflexion. Une fois la lumière montée, je tournais ma tête vers lui vivement, une lueur amusée dans les yeux.

« Et bien il y a bien Marie dans mon département qui est célibataire et qui en pince déjà pour monsieur beau gosse. Il y a moyen qu'elle lui plaise mais Marie est mon amie et va falloir que je menace Ethan pour qu'il ne la fasse pas souffrir. »

Oui Marie serait un bon choix mais je ne voulais pas qu'il me la casse. Après tout elle était mon assistante et je la voulais au meilleure de sa forme pour travailler avec moi. Je fronçais les sourcils tout en continuant à réfléchir à qui je pourrai bien lui présenter. Armand semblait vouloir vraiment trouver une femme pour notre ami commun et j'étais prête à prendre part au complot. Peut être que ça ferait taire les rumeurs nous concernant au travail d'ailleurs.

« Et en plus il est affreusement difficile ! A l'école c'était la même chose, tout le monde l'appréciait et beaucoup de filles lui courraient après. J'avoue que je n'ai jamais comprit pourquoi ça l'amusait de rester inaccessible... »

Je souriais. Il était vrai qu'on voulait toujours le garçon inaccessible nous autres demoiselles. Je n'échappais pas à la règle encore aujourd'hui. Il avait fallu que mon mari me dise qu'il ne voulait plus de moi pour que je retombe totalement folle de lui. Je comprenais pourquoi les filles aimaient les mauvais garçons... Malgré tout, je n'avais pas été attiré par cela chez Elijah. Je l'avais toujours vu comme une garçon gentil. C'est ce qui m'avait plu chez lui. Je lui souriais intriguée par ce qu'il avait dit juste avant.

« Vous avez été à l'école avec lui ? Je tuerais pour voir des images de lui à cette époque histoire que je puisse me moquer un peu de lui. »

Je souriais en coin, reposant mes pieds sur le sols et posant mes coudes sur la table, appuyant ma tête dans les paumes de mes mains. Je me demandais comment il était à cet époque. Ethan m'avait toujours semblé être sur de lui et charmeur chose qu'il m'avait confirmé juste avant. Je voulais pouvoir attester moi même que monsieur beau gosse mérite bien son titre.

« J'étais dans une école de non mages pour ma part ! Mes parents m'ont inscrite dans une école de non mages par choix et je n'ai jamais pu jouer au quidditch comme les autres sorciers que je connais. Moi j'étais plus en mode pompom girl pour encourager l'équipe de football dont mon adorable mari faisait parti. »

Je levais les bras au-dessus de ma tête dans un mouvement typique des pompoms girls tout en me mettant à rire. Il n'y avait pas grand chose à ajouter de plus. J'étais une vraie pompom girl et je pouvais exécuter une chorégraphie à tout moment même là s'il me le demandait – chose dont je doutais fortement.

« Je me sens tellement démunie par moment face à la magie si vous saviez en plus Elijah est un non mage donc je n'utilise pour ainsi dire jamais ma magie. »

Je lui souriais. Je n'étais pas mélancolique ni rien. Ce n'était qu'un regret mais je savais que je pouvais m'améliorer si je m'en donnais les moyens alors pourquoi ne pas le faire après tout. Peut être que je ferai cet effort après avoir réglé mes problèmes. Je ne pouvais pas tout faire en même temps. Le passé m'avait déjà démontré que lorsque je souhaitais être au four et au moulin cela ne donnait rien de bon.
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Armand R Altaïr
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MessageSujet: Re: il est plus facile de se taire que de parler ▬ armand   il est plus facile de se taire que de parler ▬ armand Empty01.12.16 15:09


   

Il est plus facile de se taire que de faire taire Padre




Autant Armand appréciait la gentillesse dont faisait part madame Fernandes, autant il ne pouvait pas s'empêcher d'être un peu mal à l'aise lorsqu'elle lui parlait d'argent. Normalement il n'y avait aucune raison de se formaliser. Elle était tout à fait libre de donner ce qu'elle souhaitait, et si son mari avait quelque chose à y redire c'était leur problème à eux. Pourtant là il avait nettement l'impression désagréable de se trouver entre le marteau et l'enclume. Bref Jessica pouvait faire un don si ça lui chantait, il ne voulait juste pas en être informé. Malgré elle, elle avait cette façon insistante de présenter les choses, qui aurait pu être mal interprétée si elle ne provenait pas de la plus simple et naïve innocence. Le prêtre décida d'éviter soigneusement ce sujet et de passer à un autre beaucoup plus amusant : trouver la futur femme d'Ethan Devaney et mère de ses enfants.

Jessica se mit à réfléchir, et désigna une collègue qui pourrait être suffisamment présentable pour être introduite auprès de monsieur beau gosse, terme qui provoqua chez Armand un éclat de rire franc.


« Monsieur beau gosse ! Vous l'avez vraiment renommé comme ça ? Sainte Marie... le pire c'est que ça lui va bien. »

Son hilarité se dissipa quand elle souleva un point important. Ethan était aussi beau qu'inatteignable, et elle ne voulait pas qu'il brise le cœur de son amie en la rejetant. Armand baissa les yeux, particulièrement conscient qu'en amour tout les coups bas étaient permis.

« Hum... ça c'est un risque possible en effet. »


Il bu une gorgée de thé en se remémorant les râteaux qu'il s'était prit à l'école, et réalisa que de son côté Ethan n'avait pas l'air de s'être trop fait rejeter. Bien sur il n'avait pas assisté aux deux dernières années de son cadet, mais quand il fut diplômé le petit avait déjà un sacré succès auprès de la gente féminine.  
Armand ne put s'empêcher de ressasser le passé, et immédiatement Jessica renchérie en réclamant des photo. Un petit sourire facétieux se dessina sur le visage du prêtre.


« Oh non... je ne devrais pas faire ça. D'autant qu'il n'y a rien à se moquer, si ce n'est de moi... Bon d'accord mais seulement quelques unes ! »

Il se leva de son tabouret et s'approcha du grand coffre-bibliothèque accolé contre son lit. L'objet était massif, de la taille d'une grosse malle de voyage et recouverte de cuir rouge sombre. De toutes ses maigres possessions terrestres, c'était sans aucun doute ce qui avait le plus de valeur, et de loin. Dedans était méticuleusement compilée, rangée, triée, toute sa collection personnelle de livres et d'archives. Ce meuble avait beau être gros et encombrant pour sa minuscule chambre, c'était le rêve de tout universitaire d'en posséder un. Il lui avait coûté un petite fortune, et Armand avait beau être pingre, rien n'était jamais trop beau pour les livres. A l'intérieur ses petits trésors étaient conservés à la température idéale et avec un taux d'humidité ambiant assurant une conservation parfaite des papiers et parchemins. De plus le coffre-bibliothèque permettait de trouver aisément tout ce qu'il voulait parmi son imposante collection d'ouvrages, ce qui était éminemment pratique.

Dès qu'il avait un peu de temps pour lui, il reprenait son système de classement, réparait les livres abîmés, copiaient les manuscrits, refaisait des reliures, étudiait et réactivaient les enchantements de protection. Bref il veillait sur la bibliothèque, tout en étudiant ardemment, caressant le secret espoir de bientôt pouvoir rentrer au pays. Là il réussirait le dernier concours qui lui manquait, et se verrait honoré de la prestigieuse charge d'archiviste pontifical. Car après tout, c'était uniquement dans cet optique qu'il était entré dans les Ordres, et se voir un jour préposé à la plus grande bibliothèque de la chrétienté était sa seule et unique ambition.
En entendant cela Ethan avait semblé cynique, et lui avait répliqué que son engouement des livres allaient trop loin. Et le pire c'est qu'il avait entièrement raison. Comme ça il n'en avait pas l'air, mais Armand était très ambitieux, et il travaillait dur pour  parvenir à ses fins. A l'école ça en avait fait un intello, mais désormais on ne se permettait plus de l'appeler comme ça. Aujourd'hui il était un érudit  à qui on venait demander son expertise dès qu'il s'agissait de démonologie, et pourtant ça ne lui suffisait toujours pas. Tyler aussi c'était moqué, lui demandant jusqu'à quand il allait arrêter de faire l'étudiant. La réponse était jamais, mais si déjà il arrivait à faire sa place aux archives il aurait déjà de quoi satisfaire un peu son ambition démeusurée.

Le sorcier rêvait secrètement de pouvoir un jour présenter fièrement sa collection à un autre amoureux des livres. Et bien que ce garçon soit un moldu, il savait qu'il serait immédiatement sensible au charme de tout ces volumes contenant un savoir secret et millénaire, reposant silencieusement dans l'obscurité la plus totale. Pour cela bien sur il lui faudrait sans doute passer le cap de la désagréable révélation de son statut de clerc, mais si Thomas l'aimait, et s'il aimait les livres autant que lui, il l'accepterait.

Armand s'accroupit et activa un cadran de laiton à la manière des vieux téléphones, situé là où en temps normal un vrai coffre aurait eu une serrure. Il continua à parler tout en actionnant le mécanisme magique.


« Oui en effet nous avions étudié à Poudlard tout les deux. Ethan est de deux ans mon cadet, et nous faisions partit du club de mots croisés. »


Le coffre-bibliothèque sembla ronronner doucement sous ses paumes, et quand ce fut fini on entendit un bruit discret de clochette, et il ouvrit précautionneusement le couvercle. A l'intérieur de l'habillage de velours se trouvait un volume épais contenant toutes ses photo personnelles. Armand prit l'album sous le bras, et après avoir fermé le coffre, il retourna s'asseoir auprès de Jessica. Il feuilleta les pages dans son coin tout en marmonnant, avant de s'arrêter sur une certaine période.


« Bon je vous passe les photo de moi bébé... et enfant... Voilà ! » Il posa l'album devant Jessica. Sur la double page se trouvaient huit photo, dont les personnages s'animaient tous lentement.

Différentes ambiances évoluaient dans les cadres, ici on voyait le petit Raphaël à onze ans posant fièrement sur le quai 9 ¾ à côté de la locomotive rouge et fumante et d'une pile de valises. Sa mère n'était pas sur le cliché, car c'était elle qui avait prit la photo. Mais il se souviendrait toujours de cette première fois où il avait quitté l'Italie, et où elle avait été là pour l'accompagner.  
En face une autre photo, de groupe cette fois. Les premières années de Poufesouffle étaient au premier rang, et derrière eux tous leurs aînés. Parfois il oubliait à quel point la salle commune était somptueuse avec ses tapisseries et ses grands canapés.
Puis commençaient à arriver Sheldon, ce Serpentard qui avait été son meilleur ami, et avec qui ils avaient crée le club. Sheldon détestait les photo, alors il en avait très peu de lui, contrairement à Bridget qui passait son temps à s'incruster dans le cadrage en faisant des grimaces ridicules. Cette image arracha un petit sourire triste à Armand, et ce fut la remarque de Jess qui le fit à nouveau rayonner.


« Oh vous savez le quiddich c'est surfait ! » Il bu une nouvelle gorgée de thé, mais à une distance respectable de l'album. « Heureusement nous n'étions pas obligé d'y jouer, ni même d'assister aux rencontres. Aucun intérêt ! On se gèle dans les tribunes, on se fait rincer par le crachin écossais, on ne voit rien et c'est interminable. Quant à ceux qui sont sur le terrain c'est guère plus enviable. Ils finissent les os broyés quand ils n'attrapent pas une pneumonie. J'ai toujours refusé de prêter part à ces idioties. »

Aussi loin qu'il s'en souvienne, Armand avait toujours été un rabat joie. Et ce n'est certainement pas en prenant de l'âge que ça s'arrangerait.
En revanche le mot « football » lui fit immédiatement relever la tête et pétiller les yeux... avant qu'il ne comprenne qu'ils ne parlaient pas du tout de la même chose. Son regard se fit d'un coup sombre et plein de déception.


« Ah ce genre de football ? »

Il avait dit lâché cette remarque amère comme s'il regardait quelqu'un manger quelque chose de vraiment dégoûtant, le genre qui pue la mort, avec deux centimètres de couche de moisi dessus qui fait des poils. Il fallut que Jesse fasse un petit mouvement de bras enthousiaste pour réussir à lui rendre son habituelle gaîté.


« Vous deviez être drôlement sportive ! »

Comment décrire les connaissances en matière de pompom girl d'un vieux curé italien maniaque, coincé et ennuyeux ? Et bien on peut dire qu'elles étaient proches de zéro, si ce n'est les quelques rares fois où il en avait vu faire des pyramides et autres acrobaties spectaculaires à la télé. Le concept de filles en mini jupes sautillant en rythme lui passait parfaitement au dessus de la tête, mais en temps qu'homme incapable de toucher ses pieds sans se faire mal au dos, il était tout à fait capable de reconnaître qu'elles étaient de véritables athlètes.

Il reporta son attention sur l'album, et désigna une photo en particulier. Il y avait cinq adolescents sur le cliché. Lui on le reconnaissait immédiatement à ses grosses lunettes et a sa petite moue timide. Il avait les cheveux mi long, ce qui n'était clairement pas à son avantage. Pourtant il était comme ça, un pauvre binoclard timide un peu moche et pas bien aidé par la puberté. A côté de lui se tenait  Sheldon, déjà en quatrième année. Comme toujours il faisait la gueule parce qu'il avait fallut batailler longtemps pour qu'il accepte de venir sur la photo. Sans savoir quelle posture prendre, et désireux d'en finir au plus vite, il avait glissé sa main dans sa poche et l'autre sur l'épaule de Raphaël. Au centre se trouvait une fille, blonde avec des boucles et qui même sur l'image ne cessait jamais de gesticuler. Elle tenait fermement leur cadet contre elle, et on devinait à son expression qu'elle riait. Bridget était la seule fille de leur club, et aussi leur rayon de soleil. Elle tenait Ethan dans ses bras, qui se débattait pour esquiver le câlin qui visiblement l'étranglait. Cette photo avait été prise après Noël, on voyait encore le sapin de la salle du club, l'année où Ethan était arrivé parmi eux. Il était vraiment adorable, avec son air de poupon et sa vilaine suffisance d'intello. Le dernier du groupe était Berni, un Gryffondor qui sur l'image embêtait aussi Ethan en décoiffant ses cheveux bruns. Il n'avait que douze ans à l'époque, et était un petit peu enrobé. Enfin ça c'est seulement jusqu'à ce qu'il commence à faire ses vertigineuses poussées de croissances, et qu'il les distance tous d'une tête.


« Ethan est là, à côté c'est Berni et elle c'est Bridget. Ici Sheldon et là c'est moi. » Il soupira, soudain mélancolique. « Le club de mots croisés au grand complet. Nous n'étions ni très nombreux ni très populaire mais nous nous amusions beaucoup. Je ne peux pas vous raconter le détail des activités du club Jessica, ce qui se passe à Poudlard reste à Poudlard... mais qu'est ce qu'on a fait comme bêtises stupides quand j'y pense... » Il laissa échapper un léger ricanement. « C'était mes meilleurs amis. Je donnerais n'importe quoi pour que cette période ne se soit jamais arrêté. Bien sur je suis satisfait de l'adulte que je suis devenu, et je me suis fait d'autres amis à l'université. Mais ce n'est pas pareil... »

Jessica évoqua du bout des lèvres son besoin de revenir à la pratique de la magie. Sans doute avait elle pensée à cela en regardant une photo qui avait été prise pendant un plein rush de révisions. Une quantité impressionnante de livres et de parchemins avaient été étalés sur la grande table du club. Berni était assis à côté d'Ethan, lui indiquant du doigt les points importants de son manuel. Raphaël quand à lui avant organisé son coin de façon méthodique avec ses fiches au visuel impeccable et au classement clair, et ses livres rangés en pile, les tranches hérissées de marques pages respectant un code couleur connu de lui seul. Ethan avait appelé ce toc de maniaque « la forteresse du lunetteux », ce qui au fond était plutôt bien vu. Dans la surface d'un mètre carré il était chez lui, et malheur à celui qui essayait d'empiéter sur son espace vital. Il fallait respecter un silence monacale, et même si sur la photo ça ne se voyait pas, il savait bien que sous ses cheveux longs il portait des bouchons d'oreilles qui ne laissaient passer que le bruit apaisant et régulier de son propre cœur. Raphaël n'avait pas de facilités contrairement à ce qu'on pourrait croire, mais c'était un gros bosseur qui ne ménageait pas ses efforts pour atteindre les têtes de classements. Quand à Sheldon on le voyait vaguement apparaître en fond. Un craie dans une main et une large équerre dans l'autre, il était tranquillement en train de composer un impressionnant mots croisés labyrinthique en forme de rosace, jouant savamment sur les trois dimensions. Il avait un véritable don pour la géométrique, et Raphaël avait énormément apprit à ses côtés.


« Oh il ne faut pas vous en faire pour ça. Ce n'est pas parce que vous n'êtes pas de ceux qui utilisent constamment la magie pour n'importe quel prétexte futile, qu'elle ne vous habite plus. Personnellement je ne m'en sert que dans le cadre de mon travail. Et aussi pour me déplacer, parce que j'ai horreur de conduire. La magie est partout autour de nous, même dans des lieux qu'on ne soupçonneraient pas. Elle est également présente chez ceux qui nous semblent en être dénués. Sa forme est légèrement différente de la notre, mais il y a bien une étincelle de magie chez eux. Elle es la sœur de la notre, distincte et mystérieuse, mais infiniment sublime. »
Il laissa ses pensées vagabonder quelques secondes avant de se reprendre. « Veuillez m'excuser, je pourrais parler de ce sujet pendant des heures ! Surtout n'hésitez pas à m'interrompre si jamais je vous ennuie. »

Armand regarda une autre photo, celle là avait été prise le soir au coin du feu. La lumière des flammes dansaient sur leurs visages alors qu'ils se gavaient de gâteaux. Derrière eux les ramures sombres des arbres de la forêt interdite. A côté il y en avait une autre où ils étaient plus âgés. Emmitouflés dans leurs écharpes aux couleurs de leurs maisons respectives, ils se promenaient à Pré au Lard, passant devant les vitrines des confiseurs décorées pour les fêtes.

« Bridget et Berni se sont mariés il y a quelques années. Ça sonnait comme une évidence, ils se courraient après depuis... ouf, toujours. C'était avant le Dôme. J'ai pu quitter le séminaire quelques jours et me suis rendu à leur mariage, c'était très émouvant. Ils avaient une maison à Liverpool et ont eu une petite fille. Cela fait si longtemps, elle doit être grande maintenant, et avoir sans doute des frères et sœurs. » Il désigna le président du club du doigt. « Sheldon lui est partit vivre en Corée où il a rencontré sa femme. Je ne serais pas étonné qu'il ait eut des enfants aussi. Bref il ne reste qu'Ethan et moi, même si dans mon cas on peut considérer que l'affaire est close... J'aimerai tellement qu'il trouve le bonheur, il le mérite. Tout le monde à son âme sœur qui l'attend quelque part. »

Il releva les yeux, et appuya le regard droit dans ceux de Jessica.

« Si vous avez la conviction profonde qu'Elijah est votre âme sœur alors les choses reprendront l'ordre naturel. Les véritables âmes sœurs s'attirent inexorablement. C'est comme ça, cela dépasse notre volonté, et en vérité c'est Dieu qui lie nos destins à jamais. C'est un lien spirituel extrêmement fort, qu'on ne peut comprendre entièrement que lorsqu'on l'a atteint. A ce moment là on a la parfaite et sublime sensation d'être enfin complet, et alors disparaît ce doute et cette peur qui nous engourdissait jusqu'à présent. On peut alors dire : enfin mon amour je t'ai retrouvée, et plus jamais tu ne te sentira seule et abandonnée, car désormais je suis près de toi. »

Sa voix se perdit dans sa gorge et il baissa les yeux, rougissant légèrement. Passablement mal à l'aise, il se donna un peu de contenance en faisant le service et en remplissant à nouveau les tasses de thé bien chaud.
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MessageSujet: Re: il est plus facile de se taire que de parler ▬ armand   il est plus facile de se taire que de parler ▬ armand Empty09.12.16 23:37

Je me sentais de plus en plus à l'aise dans cette conversation qui prenait un ton plus amical. Je ne me voyais plus parler de mes problèmes de couple ou du moins pas tout de suite. Après tout, je pouvais aussi passer un bon moment. Je n'étais pas que là pour pleurer et si je pouvais avoir quelques informations croustillantes que mon ami Ethan je n'allais pas dire non.

« Monsieur beau gosse ! Vous l'avez vraiment renommé comme ça ? Sainte Marie... le pire c'est que ça lui va bien. »

Je riais. Oui j'avais toujours pour habitude de donner des surnoms pas forcément flatteur aux personnes que j'appréciais le plus. Ethan était comme mon meilleur ami donc pour moi il était rondoudou. Monsieu beau gosse c'était le surnom que lui donnaient les autres filles des bureaux.

"Bien sur ! Enfin c'est le surnom qu'il a au bureau. Moi je l’appellerais plutôt rondoudou mais ne le lui dites pas. Il me connait assez pour savoir que je suis folle mais je n'ai pas envie de lui don0ner des preuves."

Je riais chaleureusement à cette pensée. Oui Ethan me connaissait bien même un peu trop parfois. Il arrivait de plus en plus à anticiper ma pensée ou alors peut être que je baissais de plus en plus les barrières que j'avais dressé devant moi. Il était mon ami après tout, je pouvais bien faire un effort. 

« Hum... ça c'est un risque possible en effet. »

Je souriais un peu désolée. Je ne savais pas quoi faire mais après tout Marie était une grande fille et elle pourrait se sortir des griffes du loup si elle le voulait. Enfin si Ethan malmenait mon amie je lui remonterais les bretelles moi même.

"Mais qui ne tente rien n'a rien après tout."

Oui et puis zut !Marie était une grande fille. Je la mettrais en garde mais si elle voulait se faire avoir par monsieur beau gosse tant pis pour elle. Je ne pouvais pas m'occuper de tout le monde. Il fallait que je devienne un peu plus égoïste pour vivre heureuse enfin.

Je demandais alors à l'homme de foi s'il était possible de me montrer des photos de Ethan jeune. J'avoue que j'aurai aimé le connaitre à cette époque. C'est souvent durant cette période qu'on forme notre caractère et notre façon d'être. Personnellement j'avais caché ma tristesse derrière une façade de femme forte. La maladie de ma mère m'avait beaucoup affecté, bien plus que je l'aurais pensé à l'époque. Alors pour rendre le sourire à mon père mais également à ma mère je faisais mine que tout allait bien. Malgré tout, j'avais eu peur de la perdre. Avoir un cancer n'était pas quelque chose de bénin. Bien qu'il y ait des traitement de plus en plus efficace, la mort pouvait toujours en être l'issue et j'avais été effrayée voir terrorisée par cela. Depuis je cachais mes émotions derrière un sourire de façade sauf aujourd'hui. J'étais à nue devant l'homme de foi et c'est avec une grande sincérité que je lui demandais s'il avait des photos de Ethan. Ce n'était pas que pour faire la conversation, c'était aussi mais surtout pour en apprendre encore sur mon ami et pourquoi pas en apprendre un peu plus sur mon nouvel ami.

« Oh non... je ne devrais pas faire ça. D'autant qu'il n'y a rien à se moquer, si ce n'est de moi... Bon d'accord mais seulement quelques unes ! »

Je souriais. J'étais contente qu'il veuille bien m'en montrer quelques unes. Sinon j'aurai pu essayer de le faire changer d'avis en lui faisant mes yeux doux tout en n'étant pas du tout certaine du résultat final. Je le regardais attraper les dites photos avec attention. Je m'asseyais au bord de ma chaise et je prenais ma tasse dans mes doigts pour boire une nouvelle gorgée de thé. Je lui demandais s'ils avaient étudié ensemble.

« Oui en effet nous avions étudié à Poudlard tout les deux. Ethan est de deux ans mon cadet, et nous faisions partit du club de mots croisés. »

Je m'étouffais avec mon thé quand il dit club de mots croisés. Je n'aurais pas vu Ethan dans ce type de club mais après tout c'était peut être quelque chose qui lui ressemblait. Je ne le connaissais pas aussi bien que j'aimais à le penser mais après tout c'était toujours très intéressant d'apprendre de nouvelles choses sur les personnes auxquels nous tenons.

"Poudlard ?! Vous êtes donc sorcier ? Oh j'aurai tant voulu étudier dans une école pour sorciers moi aussi mais mes parents voulaient que j'aille dans une école de non mages pour que j'apprenne à les connaître. Ils ont fait mon éducation magique eux-mêmes du coup."

Je souriais. Je n'avais pas été dans une école pour sorciers et quelque chose j'en voulais à mes parents ne pas avoir pu faire comme les autres sorciers. Enfin, nous ne pouvions changer le passer sinon je me ferai anglaise ou française et je ne serai pas fille unique entre autre chose bien entendu ! J'avais entendu des tonnes de légendes sur Poudlard et tout un tas de questions me venait en tête cependant je ne voulais pas passer pour une gamine le jour de noël du coup, je me contenais, préférant reporter mon regard sur le prête, le détaillant, gardant en mémoire et écoutant tout ce qu'il me dirait. Qui sait peut être que je pourrais en appendre plus sur mon ami et que je pourrais le chambrer un peu. Autant lier l'utile à l'agréable.

« Bon je vous passe les photo de moi bébé... et enfant... Voilà ! »

Je souriais et je me penchais sur la photo. Ils étaient trop mignon tous les deux. Je les trouvais vraiment beaux et je me demandais si nous aurions pu être amis si j'avais été à Poudlard moi aussi. J'avais entendu tellement de chose que je voulais en savoir plus sur cette école. Je posais des questions sur l'école et plus particulièrement le Quidditch.

Mais la curiosité me dévorant je lui parlais du quidditch et de mes études dans l'école de non mages. Si c'était un regret, il n'était pas total puisque c'était dans ce genre d'école que j'avais rencontré mon époux.

« Oh vous savez le quiddich c'est surfait ! Heureusement nous n'étions pas obligé d'y jouer, ni même d'assister aux rencontres. Aucun intérêt ! On se gèle dans les tribunes, on se fait rincer par le crachin écossais, on ne voit rien et c'est interminable. Quant à ceux qui sont sur le terrain c'est guère plus enviable. Ils finissent les os broyés quand ils n'attrapent pas une pneumonie. J'ai toujours refusé de prêter part à ces idioties. »

Je souriais et je l'écoutais attentivement avide d'en savoir plus sur son expérience à l'école de magie Poudlard. Je lui dis alors que Elijah faisait du football photo à l'appui. Sur la photo que j'avais avec lui  nous étions tous les deux en tenues. Je vis qu'il semblait intéresser mais il perdit son éclat bien trop rapidement.

« Ah ce genre de football ? »

Euh d'accord... Visiblement il n'aimait le football américain. Ah mais il était peut être amateur du football où l'on se couche pour rien sur le sol et où on chouine pour avoir un pénalti après cahque faute. Je souriais en coin. Ah les hommes et le sport. Personnellement je suis plus football américain ou rugby. J'exécutais un mouvement de pompom pour lui rendre le sourire. Je ne voulais pas qu'il soit triste. Après tout, il était là pour me remonter le moral et non l'inverse.

« Vous deviez être drôlement sportive ! »

Je riais. En effet je l'étais et je le suis encore mais ce n'était pas le sujet de conversation pour le moment.

« En juste retour des choses je dois vous montrer moi aussi des photos, je dois en avoir une ou deux dans mon porte-feuille. »

Je souriais au prêtre. Après tout, il m'avait montré des photos alors autant lui montrer des miennes. J'en sortais du dit porte-feuille et je les montrais à Armand. Il y en avait une de moi en pompom girl avec Elijah et une avec mes parents à la remise des diplômes de fin d'étude. Je souriais. C'étaient deux moments heureux. Je me plaisais à croire que j'en aurai des nouveaux. Le tour serait vite fait étant donné que je n'en avais que deux sur moi. Je portais mon attention sur l'album du prêtre.

« Ethan est là, à côté c'est Berni et elle c'est Bridget. Ici Sheldon et là c'est moi. Le club de mots croisés au grand complet. Nous n'étions ni très nombreux ni très populaire mais nous nous amusions beaucoup. Je ne peux pas vous raconter le détail des activités du club Jessica, ce qui se passe à Poudlard reste à Poudlard... mais qu'est ce qu'on a fait comme bêtises stupides quand j'y pense... C'était mes meilleurs amis. Je donnerais n'importe quoi pour que cette période ne se soit jamais arrêté. Bien sur je suis satisfait de l'adulte que je suis devenu, et je me suis fait d'autres amis à l'université. Mais ce n'est pas pareil.. »

Je souriais et je me penchais sur la photo. Ils étaient trop mignon tous les deux. Je les trouvais vraiment beaux et je me demandais si nous aurions pu être amis si j'avais été à Poudlard moi aussi. J'avais entendu tellement de chose que

"Vous êtes trop mignons tous les deux. Je vous trouve très beaux."

Je passais mes doigts sur les visages qui bougeaient et qui avaient l'air si heureux. J'aurais aimé avoir des amis sorciers comme eux. Je pense que je me sentirais plus à l'aise avec la magie que maintenant.

« Vous devez connaître de nombreux sortilèges non ? »

Je lui souriais et je plongeais ma main dans la poche de mon manteau. J'avais ma baguette dans ma poche. Même si je ne l'utilisais que rarement je n'arrivais jamais à m'en séparer du moins pas quand je partais en voyage comme aujourd'hui.

« Bois de rose, plume de phénix. »

Je lui montrais ma baguette avec un peu de nostalgie. Je passais ma main dans mes cheveux me sentant tout à coup mal à l'aise. Je ne me sentais pas une bonne sorcière et ça me pesait.

« Oh il ne faut pas vous en faire pour ça. Ce n'est pas parce que vous n'êtes pas de ceux qui utilisent constamment la magie pour n'importe quel prétexte futile, qu'elle ne vous habite plus. Personnellement je ne m'en sert que dans le cadre de mon travail. Et aussi pour me déplacer, parce que j'ai horreur de conduire. La magie est partout autour de nous, même dans des lieux qu'on ne soupçonneraient pas. Elle est également présente chez ceux qui nous semblent en être dénués. Sa forme est légèrement différente de la notre, mais il y a bien une étincelle de magie chez eux. Elle es la sœur de la notre, distincte et mystérieuse, mais infiniment sublime. Veuillez m'excuser, je pourrais parler de ce sujet pendant des heures ! Surtout n'hésitez pas à m'interrompre si jamais je vous ennuie. »

Il m'avait intrigué quand il m'avait dit qu'il l'utilisait dans le cadre de son travail. J'étais le genre de femme très curieuse et du coup je ne pus m'empêcher de lui poser une question que je trouvais rempli d'humour :

« Des fantômes hanteraient-ils les murs de cette église pour vous obliger à utiliser votre baguette dans le cadre de votre travail ? »

Je riais avant de reporter mon attention sur l'album. La nouvelle photo était sublime également. Tellement remplie d'amour que ça me faisait chaud au cœur. J'avais perdu le contact avec la plupart de mes amies du lycée. Mon côté caractériel et dominant avait eu raison de mes amitiés.

« Bridget et Berni se sont mariés il y a quelques années. Ça sonnait comme une évidence, ils se courraient après depuis... ouf, toujours. C'était avant le Dôme. J'ai pu quitter le séminaire quelques jours et me suis rendu à leur mariage, c'était très émouvant. Ils avaient une maison à Liverpool et ont eu une petite fille. Cela fait si longtemps, elle doit être grande maintenant, et avoir sans doute des frères et sœurs. » Il désigna le président du club du doigt. « Sheldon lui est partit vivre en Corée où il a rencontré sa femme. Je ne serais pas étonné qu'il ait eut des enfants aussi. Bref il ne reste qu'Ethan et moi, même si dans mon cas on peut considérer que l'affaire est close... J'aimerai tellement qu'il trouve le bonheur, il le mérite. Tout le monde à son âme sœur qui l'attend quelque part. »

Je suivais des yeux les personnes qu'ils me montraient intégrant leur nom et qui ils étaient pour mon nouvel ami. Si je voulais suivre nos futures conversations, il faudrait peut être que je me souvienne d'eux. Je suis troublée quand il planta son regard dans le mien. Je ne détournais pas les yeux mais je me sentais un peu rougir. Cela faisait bien longtemps qu'un homme n'avait pas été aussi sincère avec moi.

« Si vous avez la conviction profonde qu'Elijah est votre âme sœur alors les choses reprendront l'ordre naturel. Les véritables âmes sœurs s'attirent inexorablement. C'est comme ça, cela dépasse notre volonté, et en vérité c'est Dieu qui lie nos destins à jamais. C'est un lien spirituel extrêmement fort, qu'on ne peut comprendre entièrement que lorsqu'on l'a atteint. A ce moment là on a la parfaite et sublime sensation d'être enfin complet, et alors disparaît ce doute et cette peur qui nous engourdissait jusqu'à présent. On peut alors dire : enfin mon amour je t'ai retrouvée, et plus jamais tu ne te sentira seule et abandonnée, car désormais je suis près de toi. »

Je souriais songeuse, rêveuse. Comment un homme de foi pouvait-il connaître aussi bien les choses de l'amour ? Peut être à cause de l'anneau que j'avais vu autour de son cou tout à l'heure. Je mordais ma lèvre inférieure réprimant ma curiosité mal placée. Je ne pouvais pas lui poser la question. Si peut être. Non ce n'était pas bien.

« Je suis certaine que mon âme sœur est Elijah. Vous avez raison, je dois garder espoir. »

Je lui souriais. Ce qu'il avait dit était tellement beau.

« D'où vous vient cette inspiration sur l'amour ? Est-ce Dieu qui vous souffle ces belles paroles ou votre expérience personnelle ? En tout bien tout honneur bien entendu. »

Je caressais mon alliance inconsciemment tout en le regardant droit dans les yeux attendant impatiemment sa réponse.


Dernière édition par Jessica Fernandes le 18.12.16 22:53, édité 3 fois
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Armand R Altaïr
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MessageSujet: Re: il est plus facile de se taire que de parler ▬ armand   il est plus facile de se taire que de parler ▬ armand Empty12.12.16 22:23


   

Il est plus facile de se taire que de faire taire Padre




Rondoudou... Armand éclata d'un rire franc à l'évocation du surnom ridicule trouvée par Jessica.

« Oh non... Il est très loin d'être enveloppé en plus... Promis votre secret sera bien gardé. »


Alors là rien n'était moins sur ! Le prêtre était connu pour avoir la langue bien pendue, et quand il s'agissait d'Ethan ses bavardages prenaient des ampleurs surréalistes. Il l'aimait à la même mesure que son frère, et maintenant qu'il en était privé, il reportait toute son affection sur lui. Affection qui en l'occurrence, se manifestait par une revue complète de toutes les photo de son adolescence. Heureusement pour lui, Ethan avait toujours été du genre mignon. Ce qui n'était absolument pas le cas de Raphaël qui avait passé les deux tiers de sa vie dans la catégories des « un peu moche / ça passe ». Aujourd'hui il avait du charme, et on ne se doutait pas forcément du vilain petit canard que c'était à quatorze ans. Pourtant il ne pouvait s'empêcher de regarder ses photo avec une tendresse sincère.

En les découvrant tout les cinq en uniforme scolaire, Jessica sembla stupéfaite. Oui il était de nature magique lui aussi et alors ? Il ne se sentait pas obligé de le préciser quand il se présentait. C'était personnel, et il considérait que ça ne regardait ni ses paroissiens, ni ses connaissances. Il avait encore un reliquat de pudeur à ce sujet qui datait du temps d'avant la révélation.


« Euh oui en effet je suis sorcier... »
Bafouilla t il un peu mal à l'aise. « Vous avez eut l'occasion de vous faire des amis non mages, c'est une chance. Dans mon cas pour retrouver mes derniers camarades de classe moldu, il faut remonter à l'école primaire... » Dit il d'un air pensif. « Des enfants moldu certes, mais aucune fille. Le pensionnat n'était pas mixte. Il a fallut que je traverse la moitié de l'Europe et j'arrive à Poudlard pour m'asseoir sur un banc à côté d'une fille... Quelle angoisse... Et en plus elles étaient anglaises, imaginez le choc. Finalement avec du recul c'est peut être tout ça qui m'a rendu... hum... Bref je m'égare ! »

A force de penser tout haut il avait laissé un peu trop de liberté à sa langue, et maintenant il avait les joues écarlates. Heureusement il garda une contenance digne et porta un intérêt légèrement exagéré aux photo que lui présentaient Jessica.


« C'est votre mari et vous ? Je comprend que vous soyez tombé amoureux. On n'imagine pas l'un sans l'autre. »

Ils avaient tout du parfait petit couple américain des séries pour ado. Beaux, talentueux, à qui tout sourit. Sauf que les voilà à la trentaine, mariés l'un et l'autre à leur travail, pas d'enfants et leur couple qui battait sérieusement de l'aile. Finalement cette photo était plutôt triste, mais Armand ne laissa rien paraître de ses pensées.

Jessica semblait accrochée à l'idée d'avoir loupé quelque chose en passant par une éducation mixte avec les non mages. Pourtant cela n'était pas une option plus mauvaise qu'une autre. Certes c'était difficile d'imaginer Poudlard avec des non sorciers, mais après tout pourquoi pas. Lui ne voyait aucun inconvénient à un peu plus d'ouverture d'esprit.


« Des sortilèges ? Oh vous savez ce qu'on dit, dès qu'on est diplômé on oublie tout. Bon peut être pas tout, mais il y a tellement de choses qu'on apprend et dont on ne se sert jamais. Pour ma part je ne suis pas certain de me rappeler de mes bases de potions. Mis à part quelques substances que l'on m'a enseigné au séminaire, je n'en fais jamais. Non vraiment il n'y a pas de quoi être fier. »

Il ria, tout en étant bien conscient qu'il se moquait surtout de lui. Jessica tira sa baguette hors de sa poche de veste et la lui présenta. Bois de rose et plume de phénix. Il ne savait pas trop comment prendre ce geste, tout ça c'était intime, mais bon peut être qu'elle n'avait pas beaucoup d'amis sorciers avec qui elle pouvait discuter de magie ? Il n'osa pas la prendre en main, et se contenta de la regarder avec une légère gène.


« Ma mère avait également une baguette en bois de rose. C'est très féminin, cela vous va bien. »
Un léger sourire triste se dessina sur son visage quand il repensa à la première sorcière qu'il avait rencontré, et qu'il chérissait du plus profond de son cœur.

Attention paragraphe 18+
Pendant un instant il se demanda si Jessica s'attendait à ce qu'il lui présente à son tour sa baguette. C'était bizarre comme situation, et il n'était pas spécialement très à l'aise pour la lui montrer alors qu'ils se connaissaient à peine. C'était intime comprenez, mais bon si vraiment il n'y avait que ça pour lui faire plaisir...
Bien qu'il ne s'en servait pas souvent, il s'arrangeait toujours pour la garder à portée de main. Sans quoi il ne se sentait pas vraiment complet. Glissant sa main dans sa poche, il la posa sur la table avec une pudeur toute retenue, mais qui ne dissimulait pas complètement un vif sentiment de fierté. Car l'air de rien il l'avait placé bien en vu de la dame qui certainement n'en demandait pas tant. Disposé ainsi l'un à côté de l'autre, la comparaison de l'outillage se faisait d'un seul coup d’œil, et il n'était pas difficile d'en trouver une plus massive et masculine que l'autre.


« Olivier et vif argent. Je ne crois pas qu'on utilise beaucoup cette essence de bois ici. Chez moi c'est plutôt commun, même si ce n'est pas très apprécié à cause du poids. »

Un peu de sérieux, il s'agit d'instruments magiques. Reprenons. En effet la baguette qui avait choisi ce sorcier là, avait le bois dense et marbré des oliviers centenaires. Elle était sobre, sans aucune fioritures inutiles, les veines colorées du bois suffisaient à lui apporter du cachet. A l'intérieur se trouvait une goutte de mercure qui se déplaçait librement dans le fut. Cela provoquait un déséquilibre étrange au moindre mouvement, et alourdissait encore l'objet. Armand avait eu du mal à s'y faire, mais aujourd'hui il y était parfaitement habitué.

Visiblement Jessica s'inquiétait de savoir si elle était une bonne sorcière, ce à quoi il tenta de la rassurer. Ce n'était pas parce qu'on n'utilisait pas son don pour tout et n'importe quoi qu'on ne le méritait pas. Tant qu'on savait se servir de son intelligence, c'était l'essentiel. Il lui affirma pour achever de la convaincre, qu'il n'utilisait guère la magie en dehors du travail. Ce qui n'était pas tout à fait vrai, mais bon passons. En revanche si elle ne remarqua pas sa légère déformation de la réalité, elle lui balança une vanne qui le surpris tellement qu'il manqua presque de renverser son café sur sa chemise. Heureusement il n'en fut rien, mais la façon dont il avait sursauté était prodigieuse.


« C'est Ethan qui vous l'a dit ? Hum... non il n'y a pas de fantômes ici, c'est un peu plus compliqué que ça... Mais non il n'y a pas que les exorcismes, il y a aussi les sacrements plus quotidiens comme bénir l'eau, le pain, les croyants... Ce sont des sortilèges qui demandent de faire appel à un fort transfert d'énergie magique. Bref c'est le genre de choses très commune qu'on apprend à faire lorsque l'on entre en religion. »

Il ne tenait pas spécialement à entrer plus en détail avec une laïc, mais si elle semblait intéressée, il se faisait une joie de lui apporter davantage de précisions.
Ils reportèrent leur attention sur l'album où il lui parla de ses camarades d'école, et des nouvelles les plus récentes qu'il avait d'eux. Bien sur depuis dix ans il avait pu s'en passer des choses, mais il préférait garder ces beaux souvenirs intacts que de se torturer en s'inquiétant pour eux. Car clairement depuis ce côté ci du Dôme il ne pouvait rien faire pour les aider.

En revanche Ethan était près de lui, alors il devait saisir sa chance et se consacrer à s'occuper de lui du mieux qu'il pouvait. Son souhait le plus cher était qu'il se trouve une compagne, une véritable âme sœur auprès de qui il se sentirait épanouie. Il communiqua ce désir à Jessica, et pensa à ce qu'elle devait ressentir. Un mari distant, du temps perdu. Tout cela était bien difficile à vivre pour elle. Il tenta de lui rendre un peu d'espoir, et en même temps lui soufflait son avis : ce n'était pas la peine de se battre pour cet homme si sa véritable âme sœur l'attendait ailleurs. Ce à quoi elle lui répondit avec fermeté qu'elle était sur qu'il s'agissait de lui. Le prêtre n'attendait pas d'autre réponse, et sourit.

En revanche il n'avait pas vu venir la remarque suivante et son teint s'empourpra alors qu'il détournait le regard.


« Vous vous trompez, cette idée de vient pas de moi ! Je m'efforce de lire et d'apprendre du mieux que je peux afin de construire ma pensée. Quand au Seigneur, il me permet de comprendre certaines choses, mais malgré sa grande bonté il y a des leçons qui ne s'apprennent qu'en les éprouvant. Les balancements du cœur sont des choses éminemment complexes, et je ne suis pas sur qu'on puisse réellement faire le tour de la question. Pourtant c'est un sujet de réflexion tout à fait passionnant. Je suis un homme comme les autres, et tout en restant à l'écoute de Dieu et de mes semblables, je me penche aussi sur les impulsions de mon cœur. Peut être... peut être qu'en ce moment je pense beaucoup à l'amour tout simplement parce que je suis tombé amoureux ? J'espère ne pas vous choquer en vous disant cela. Mais sachez que cela ne fait pas de moi un être vicié, et que cela ne m'empêchera pas de rester digne. »
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MessageSujet: Re: il est plus facile de se taire que de parler ▬ armand   il est plus facile de se taire que de parler ▬ armand Empty20.12.16 22:00

Le prêtre se mit à rire quand j'évoquais le surnom que je donnais à Ethan. Il était vrai que les collègues de boulot l'appelaient toutes beau gosse mais moi il n'y avait qu'une seule personne que je pouvais appeler beau gosse et ce n'était certainement pas Ethan. Je riais également. Le prêtre avait un rire communicatif.

« Oh non... Il est très loin d'être enveloppé en plus... Promis votre secret sera bien gardé. »

Je souriais en coin. Armand avait raison. Ethan n'était pas du tout enveloppé il était même très bien bâti. Je ne pouvais qu'être d'accord avec cela. A vrai dire si j'avais choisi le surnom de rondoudou pour Ethan c'était surtout à cause d'un souvenir d'enfance, un vieux reste de pokémon.

« Ah ça il en fait rêver plus d'une je confirme... Je compte sur vous mon père ! »

Je lui faisais un petit clin d'oeil avant d'aborder un sujet qui me tenait vraiment à cœur. Je n'avais jamais eu honte de ma magie mais je ne l'avais jamais vraiment utilisé surtout pour ne pas mettre mal à l'aise quelqu'un de mon entourage.

« Euh oui en effet je suis sorcier... Vous avez eut l'occasion de vous faire des amis non mages, c'est une chance. Dans mon cas pour retrouver mes derniers camarades de classe moldu, il faut remonter à l'école primaire... Des enfants moldu certes, mais aucune fille. Le pensionnat n'était pas mixte. Il a fallut que je traverse la moitié de l'Europe et j'arrive à Poudlard pour m'asseoir sur un banc à côté d'une fille... Quelle angoisse... Et en plus elles étaient anglaises, imaginez le choc. Finalement avec du recul c'est peut être tout ça qui m'a rendu... hum... Bref je m'égare ! »

Je secouais ma tête en souriant de plus belle. J'aimais son franc parlé. Il était vraiment amusant au final et pas du tout coincé comme les autres prêtes que j'avais pu rencontrer.

« Je suppose qu'il y a des bons côtés dans ma situation comme dans la votre... enfin sauf concernant les anglaises... Je vois qu'elles dépassent les américaines en réputation si j'en crois votre réaction. »

Je souriais en coin riant légèrement. Il semblait mal à l'aise et pourtant, il était à l'aise avec moi ou du moins il m'en donnait l'impression. Je lui montrais alors une photo d'Elijah et moi au lycée. La belle époque où nous n'avions pas un secret l'un pour l'autre, du moins je le pensais.

« C'est votre mari et vous ? Je comprend que vous soyez tombé amoureux. On n'imagine pas l'un sans l'autre. »

Un sourire mélancolique étira mes lèvres et si je n'avais pas su me contrôler j'aurai pu me mettre à pleurer. En effet à l'époque nous étions proches mais j'avais tellement l'impression que nous nous éloignons que je n'arrivais pas à voir la lumière au bout du tunnel. Pourtant je voulais y croire, j'y croyais même du plus profond de mon âme, je savais que Elijah était le seul homme de ma vie.

« Oui en effet il s'agit d'Elijah et moi-même. Et encore une fois vous avez raison mon père nous étions inséparables. J'espère que nous pourrons retrouver notre complicité. »

Je n'espérais que cela. Je voulais intensément que mon époux et moi nous retrouvions. Je ne savais pas si je garderais l'esprit clair s'il me quittait définitivement. Je ne savais pas comment je pouvais réagir et j'avais peur de cette éventualité. J'étais quelqu'un qui contrôlait toujours tout et là que je ne contrôlais rien je me sentais démunie et seule, tellement seule. Ça m'en crevait le cœur. Même là avec mon nouvel ami je me sentais seule quand je pensais à Elijah. Je changeais de sujet en parlant de la magie. Cela me remonterait peut être un peu le moral.

« Des sortilèges ? Oh vous savez ce qu'on dit, dès qu'on est diplômé on oublie tout. Bon peut être pas tout, mais il y a tellement de choses qu'on apprend et dont on ne se sert jamais. Pour ma part je ne suis pas certain de me rappeler de mes bases de potions. Mis à part quelques substances que l'on m'a enseigné au séminaire, je n'en fais jamais. Non vraiment il n'y a pas de quoi être fier. »

Je souriais un peu tristement. Il était gentil et compatissant avec moi. J'aimais beaucoup ce côté de sa personnalité. Je me retrouvais beaucoup en lui en fait.

« J'adorais les potions ! C'est peut être la seule chose que j'ai continué à faire régulièrement. Après tout les potions ça ressemble beaucoup à la cuisine ! »

Il n'y avait que cela que je faisais régulièrement comme magie. J'avais toujours aimé les potions tout comme j'aimais beaucoup cuisiner. Je lui parlais ensuite de ma baguette et je la lui montrais, la lui tendant même. Je n'avais pas de soucis avec cela. Mes parents m'avaient toujours appris à « partager ».

« Ma mère avait également une baguette en bois de rose. C'est très féminin, cela vous va bien. »

Je rougissais un peu. C'était bien la première fois qu'on me faisait un compliment sur ma baguette, ce qui était assez étrange dit comme cela. Je souriais un peu et je lui répondais tout bas :

« Merci. »

Je souriais et je rangeais ma baguette dans mon manteau quand il me la rendit. Je ne l'utilisais que rarement mais je n'arrivais pas à m'en séparer longtemps. Une fois remise en place je relevais les yeux vers le prêtre.

« Olivier et vif argent. Je ne crois pas qu'on utilise beaucoup cette essence de bois ici. Chez moi c'est plutôt commun, même si ce n'est pas très apprécié à cause du poids. »

Je souriais. J'avais lu quelque chose sur cette essence et il me semblait que c'était plus utilisé dans les pays du sud. Je pensais que son pays devait lui manquer énormément et j'eus tout à coup de la peine pour lui. Je lui souriais avec une sincère compassion tout en observant sa baguette.

« C'est une magnifique baguette mon père. »

Je ne l'avais prise que quelques secondes en main quand il me la tendit. Je la lui rendais rapidement et je souriais. Je pensais que Armand était un de mes rares amis sorciers. Au final j'avais côtoyé beaucoup plus de non mages que de sorciers. Peut être que je pourrais me sentir plus à l'aise avec la magie en en discutant avec Armand. Je le croyais vraiment voilà pourquoi je plaisantais sur le fait qu'il y ait des fantômes dans son église, chose qui visiblement s'avérait vraie si j'en croyais son regard.

« C'est Ethan qui vous l'a dit ? Hum... non il n'y a pas de fantômes ici, c'est un peu plus compliqué que ça... Mais non il n'y a pas que les exorcismes, il y a aussi les sacrements plus quotidiens comme bénir l'eau, le pain, les croyants... Ce sont des sortilèges qui demandent de faire appel à un fort transfert d'énergie magique. Bref c'est le genre de choses très commune qu'on apprend à faire lorsque l'on entre en religion. »

On apprenait les exorcismes ? Les écoles catholiques devaient être plus drôles que je ne l'avais jamais pensé. Je souriais et je posais mon coude sur la table, calant ma joue dans ma main, une lueur espiègle dans les yeux.

« Je plaisantais mon père... Mais vous m'avez intriguée là... Racontez moi en plus. »

Ah oui il en avait trop dit maintenant pour changer de sujet ! Je voulais savoir si cette église était hantée ou non et si oui je voulais absolument voir quelque chose d'étrange. Cela pouvait être étrange mais j'avais toujours été fascinée par les sciences occultes que ma mère n'avait jamais voulu m'enseigner à mon grand désespoir. Cependant, il arriva à détourner mon attention en parlant d'amour. Il en parlait tellement bien que j'imaginais aisément qu'il l'eut ou le connaît très bien. Je souriais, heureuse de trouver un interlocuteur avec qui je n'avais pas besoin d'être une autre personne, où je n'avais pas besoin de me contrôler, ni même de peser mes mots. C'était réconfortant et apaisant comme conversation malgré la dureté de cette dernière.

« Vous vous trompez, cette idée de vient pas de moi ! Je m'efforce de lire et d'apprendre du mieux que je peux afin de construire ma pensée. Quand au Seigneur, il me permet de comprendre certaines choses, mais malgré sa grande bonté il y a des leçons qui ne s'apprennent qu'en les éprouvant. Les balancements du cœur sont des choses éminemment complexes, et je ne suis pas sur qu'on puisse réellement faire le tour de la question. Pourtant c'est un sujet de réflexion tout à fait passionnant. Je suis un homme comme les autres, et tout en restant à l'écoute de Dieu et de mes semblables, je me penche aussi sur les impulsions de mon cœur. Peut être... peut être qu'en ce moment je pense beaucoup à l'amour tout simplement parce que je suis tombé amoureux ? J'espère ne pas vous choquer en vous disant cela. Mais sachez que cela ne fait pas de moi un être vicié, et que cela ne m'empêchera pas de rester digne. »

Je souriais. J'étais certaine qu'il ne me disait pas toute la vérité. On ne pouvait pas retenir quelque chose d'aussi beau. Il fallait l'avoir ressenti pour en parler aussi bien. Après tout, même moi qui avait connu l'amour je ne pouvais pas en parler comme lui. Je comprenais pourquoi il m'avait paru si sage quand je l'ai vu pour la première fois. Je souriais et je prenais le temps de la réflexion. Trouver les bons mots n'était pas chose aisée et je voulais qu'il comprenne bien que je n'avais pas à le juger et encore moins à penser du mal de lui. Bien au contraire. Il fallait du courage pour assumer ses sentiments et sa pensée surtout dans la religion catholique.

« En tout cas c'est très beau que cette idée vous soit venue toute seule ou que vous l'ayez lue. Vous ne me choquez nullement en me disant que vous pouvez être amoureux. Je me suis toujours dit qu'il n'y avait pas qu'une seule manière de servir notre Seigneur et rester célibataire n'empêche pas à l'esprit de se détourner. A mon sens, plus on est épanoui plus il est facile de servir ses idéaux... Donc si vous étiez amoureux, je serais tout simplement heureuse pour vous et je pourrais aussi peut être jouer la curieuse en vous en savoir plus sur cette personne. »

Un sourire en coin apparut sur mes lèvres les étirant légèrement. Je me sentais curieuse et j'avais envie d'en savoir un peu plus sur lui. Après tout, il connaissait maintenant une bonne partie de ma vie alors pourquoi ne pas en connaître un peu plus sur lui.

« Quel est son nom ? »

Je souriais à l'homme de foi. J'étais vraiment heureuse de constater que même les prêtre pouvait avoir droit au bonheur. Après tout, ce n'était pas parce qu'il servait Dieu qu'il ne devait pas être heureux en tant qu'homme. Je n'avais jamais lu nul part qu'un homme de foi devait à tout pris ne penser qu'à Dieu du début à la fin de sa journée et de sa vie. J'avais donc hâte d'en savoir plus sur la personne qui avait su ravir le cœur de mon tout nouvel ami.
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