Portrait craché d'une famille modele

   
Mais qu'est-ce qu'elle faisait là ?

Cette question ne cessait de résonner dans sa tête inlassablement depuis qu'elle avait posé un talon sur la marche du perron. Se retrouver ici, dans cette propriété, devant la porte d'entrée de cette fastueuse demeure faisait renaitre en elle de nombreux souvenirs qu'elle qualifierait de plutôt bon. Malgré son caractère qui était loin d'être toujours facile, et le fait qu'elle avait les moldus en horreur, même si les Jagger faisaient presque figure d'exception, elle s'était toujours sentie comme un membre à part entière de cette famille.

Cela faisait 4 ans qu'elle n'avait pas remis les pieds ici, pourtant rien n'avait changé, elle était même persuadée qu'elle retrouverait sa vieille balançoire au fond du jardin. Lorsqu'elle vivait à Philadelphie et que son père était encore avec elles, elle pouvait passer des heures sur sa balançoire. Les moments qu'elle préférait étaient ceux où son père revenait du travail, en fin de journée et qu'il l'y trouvait. Il la rejoignait alors et la poussait si haut et si fort qu'elle avait la sensation de voler... Après l'arrestation de ce père qu'elle aimait tant pour pratique de magie noir elle n'était plus jamais remontée sur une balançoire, jusqu'à ce qu'elle vienne ici. Elle s'en souvenait encore parfaitement. Charles se trouvait avec son père et en l'attendant, elle avait choisit d'explorer l'immense jardin de la demeure. C'est ainsi qu'elle était tombée sur cette balançoire qui avait ravivé de nombreux souvenirs en elle. Elle s'était assise sur cette vieille planche en bois bien usé, et perdue dans ses pensées, elle s'était laissée bercer au grès du vent jusqu'à l'arrivée de Charles, qui, elle ignorait comment, l'avait retrouvé très facilement. Cela avait toujours été ainsi entre eux. Il savait toujours où la trouver même quand elle ne voulait voir personne.

Charles....
Tout au fond d'elle, même si elle s'était un fait un devoir de le dissimuler, elle avait été aussi surprise que ravie par son invitation à assister à ce repas de famille, mais à présent qu'elle se trouvait là, elle n'était plus aussi certaine que ce soit une si bonne idée. Après tout, depuis qu'elle avait retiré son alliance, elle n'était plus une Jagger. Baissant son regard sur sa main dépourvu de bague, elle lâcha un soupir. Non décidément, avoir accepté de venir, être ici, tout ceci était une très mauvaise idée.

Faisant volte-face, prête à repartir, Tabatha aperçut alors la voiture de Charles, garé dans l'allée. Il était déjà là, et il l'attendait. Elle se doutait que ce repas ne serait pas facile pour lui, surtout si Blue avait le culot de se manifester ce dont elle doutait franchement. Elle ne remettait pas en cause le pouvoir de persuasion de Mme Jagger, mais Blue-Ivy avait coupé les ponts assez violemment avec la plupart des membres de sa famille, du moins, surtout avec deux d'entre eux et pas les moindres puisqu'il s'agissait des chefs de famille : son père et Charles. Sans compter qu'en plus d'être coléreuse et capricieuse, Blue était également effroyablement buté très de caractère commun à tous les Jagger. Jamais elle ne remettrait les pieds ici, si elle avait été joueuse, elle aurait pu le parier. Mais au final, que Blue-Ivy vienne ou non à ce repas n'était absolument pas sa priorité. Ce qui importait c'était Charles, or, il comptait sur elle, et elle lui avait promis de venir. Levant les yeux au ciel, elle se retourna à nouveau avec agacement vers la porte d'entrée. Décidément il n'y avait qu'un homme sur cette terre qui pouvait absolument tout lui demander...

Elle avait à peine écrasé son doigt sur la sonnette avant de changer à nouveau d'avis, que la porte s'ouvrit presque aussitôt, laissant apparaître Mme Jagger, comme si cette dernière s'était dissimulée derrière prête à bondir pour l'ouvrir au moindre coup de sonnette. C'est avec surprise qu'elle vit la mère de Charles lui sauter dans les bras visiblement ravie de la revoir. Cette femme était tellement différente de sa mère Diana,... décidément, elle non plus n'avait pas changé, comme si le temps n'avait eut aucune emprise sur ce lieu et ses habitants. Plus modérée, Tabatha esquissa un discret sourire avant de rapidement mettre fin à leurs embrassades.

- Je suis vraiment ravie de te revoir Tabatha, tu es toujours aussi jolie, la gratifia-t-elle en l'invitant à entrer. J'en connais un qui va être heureux quand il va te voir

- Il a intérêt, fit-elle en fixant Charles dans un sourire tout en s'avançant vers les deux frères.

Pour une fois, et vu l'occasion, Tabatha avait prit le temps de se pouponner. Ainsi, avait-elle opté pour un maquillage discret qui mettait son regard émeraude en valeur, elle avait même été jusqu'à faire venir sa coiffeuse afin qu'elle donne un nouveau souffle à sa chevelure dorée en accentuant son dégradé. A ses oreilles pendait une paire de boucle d'oreilles que lui avait offert Charles pour son anniversaire et qui était assorti à un fin bracelet attaché à son poigné. Elle avait choisit de porter une robe noir, simple mais élégante, qui savait la mettre en valeur.
Après avoir embrassé Charles, elle se tourna en direction du jeune homme qui se tenait à ses côtés

- Ryan, fit-elle en posant son regard sur le bel homme qu'était devenu l'adolescent qu'elle avait connu, ça me fait plaisir de te revoir

Elle était sincère, elle aimait beaucoup le jeune frère de Charles dont ce dernier était très proche, il avait toujours été un adolescent sans histoire, du moins, jusqu'à ce que les inquisiteurs détruisent indirectement sa vie. Il les haïssait, et ils avaient ça en commun.

- Et bien, fit-elle en perdant son regard sur la salle à manger, je vois que votre mère n'a pas fait les choses à moitié. J'espère qu'elle a pensé à laisser les couteaux a porté de main, rajouta-t-elle non sans ironie, cela pourrait être utile.

- Je t'entends Tabatha, fit la matriarche en passant dans le couloir avant de disparaître à nouveau

- Mais je l'espère bien, répondit-elle en se tournant légèrement vers l'arrière avant de faire à nouveau face vers les deux hommes de la maison. Alors, est-ce que j'ai raté quelque chose ?

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Un immense sourire s'était affiché si tôt qu'elle avait vu celui de Charles apparaître dès l'instant où son regard se posa sur elle. Ils avaient beau ne plus être ensemble depuis de longues années, rien ne semblait avoir changé entre eux. Il avait toujours cette façon si particulière de la regarder, cette manière de faire qui lui donnait l'impression d'être unique pour lui et qui avait toujours son petit effet. Il était d'ailleurs le seul homme sur cette terre à la faire sourire aussi naturellement. Alors qu'elle l'embrassait, le son chaleureux de sa voix au timbre si tendre et sensuel lui parvint dans le creux de l'oreille. Selon ses propres mots, il la trouvait magnifique.
Profitant de leur proximité, elle approcha à son tour ses lèvres pulpeuses de son oreille et lui glissa voluptueusement une invitation à peine masqué

- Et encore, tu n'as rien vu, susurra-t-elle à son tour avant de se détacher sans pour autant cesser de le regarder malicieusement

Charles la connaissait par coeur il n'y avait rien qu'il ne connaissait d'elle, au propre comme au figuré, et elle pensait qu'il en allait de même pour elle. Elle connaissait d'ailleurs son goût pour la lingerie fine et en l'occurrence, c'était bien à cela qu'elle faisait référence lorsqu'elle lui avait fait entendre qu'il n'avait encore rien vu. Rentreraient-ils ensemble ce soir après le diner ? Elle n'en n'avait pas la moindre idée, il fallait déjà que le diner se passe, ce qui était loin d'être fait vu qu'ils n'en n'étaient qu'à ses prémices, mais si jamais tout ne se déroulait pas comme Charles le souhaiterait, elle pourrait toujours lui apporter un peu de réconfort. Et ce, même si ça se passait bien. Quelque soit l'issu de cette soirée, elle était finalement heureuse d'être venue et de passer ce moment auprès de Charles et sa famille qu'elle retrouvait pour l'occasion. Aussi étrangement que cela puisse paraître et bien que cela faisait déjà 4 ans qu'ils avaient divorcé, Tabatha avait l'impression que rien n'avait changé, et qu'elle faisait toujours partie de cette famille exceptionnelle. En un certain sens, elle sentait qu'elle en ferait toujours partie, quoi qu'il advienne. C'était un sentiment étrange pour elle de considérer de simples moldus comme sa véritable famille, elle qui avait les moldus en horreur, et pourtant elle ne s'était jamais sentie aussi proche de quelqu'un que de chacun des membres de cette famille, mais il fallait reconnaître que les Jagger n'était pas n'importe qui. Est-ce que tout était parfait pour autant ? Bien sur que non la famille idéale ça n'existait nulle part et les Jagger ne faisait pas exception ! C'était agréable de les voir mais à petite dose, sans quoi, ils avaient vite fait de l'horripiler très rapidement à l'exception de Charles évidemment mais aussi de Ryan, le plus jeune membre de cette famille. Il n'était qu'un adolescent lorsqu'elle avait divorcé, mais il avait toujours été bien plus mûre que son âge. C'était quelqu'un pour lequel elle avait développé beaucoup d'affection même si elle n'était pas particulièrement démonstratrice de ce genre de sentiment. Si elle devait définir sa relation avec le plus jeune du clan, elle aurait choisi le terme fraternel. Il était un peu le petit frère qu'elle n'avait jamais eut, mais en quatre années ils avaient tous deux bien changé, et c'était beaucoup plus notable chez Ryan, qui, elle le savait par le biais de Charles, avait enduré de dures épreuves ces dernières années. Malgré tout et bien que le jeune homme avait indéniablement changé, il n'en demeurait pas moins toujours aussi agréable

Très vite, Tabatha se vit entourée par les trois hommes de la famille Jagger : Charles, Ryan et leur frère. Trois hommes à la personnalité très différente mais que dans le fond la sorcière aimait sincèrement. Ils avaient peut-être l'horrible défaut d'être né moldus, mais elle les aimait tels qu'ils étaient, après tout, personne n'était parfait.
La jeune femme n'avait pu s'empêcher de hausser les sourcils avec scepticisme en entendant Ryan prétendre qu'ils sauraient se tenir le temps d'un diner. Il avait beaucoup d'espoir à moins qu'il ne dissimulait dans sa poche un génie qui avait exaucé son voeux de voir se diner bien se dérouler sans quoi elle ne voyait vraiment pas comment cela pourrait être possible, surtout avec la venue tant attendu et redouté d'une certaine rousse incendiaire.

- Tu as de l'espoir, ne put-elle s'empêcher de lâcher tout en acceptant le verre qu'on lui tendait. Mais tu as peut-être raison finalement après tout, tout le monde est arrivé n'est-ce pas ? Fit-elle en faisant un tour d'horizon de son regard. Vous vous illusionnez toi et ta mère si vous vous imaginez qu'elle viendra. Vous feriez mieux de vous y préparer

Jouer les autruches ou dissimuler ses pensées les plus profondes n'avait jamais été dans sa nature après tout, Charles le savait et tous ici présent la connaissait suffisamment pour ne pas s'en offusquer. D'ailleurs en un sens, ils étaient tous pareil, c'était une caractéristique de la famille Jagger de toujours révéler le fond de ses pensées quitte à ne pas aller dans le sens de ce que les autres espérait entendre et un trait de caractère que chacun savait apprécier. Certains la traitait de langue de vipère mais pas eux.
"Elle" Blue-Ivy. Elle ne l'avait pas nommé volontairement, cela accentuait un peu plus le dédain qu'elle éprouvait à son égard. Pour une raison qu'elle ne s'expliquait pas Ryan et sa mère étaient persuadés que la brebis galeuse, qui était partie en claquant la porte pour ne plus jamais y revenir, ferait une apparition tardive certes mais une apparition quand même, à ce diner. Blue-Ivy avait quitté cette demeure avec pertes et fracas parce qu'elle s'était sentie injustement mise de côté. Et qu'avait-elle trouvé de mieux pour prouver qu'elle était un atout qu'ils allaient regretter pour l'entreprise familiale ? Elle était partie travailler pour l'ennemi, la concurrence, pour Caldwen & sons les plus gros fabricants d'armes des Inquisiteurs, et nulle doute que cette petite peste, y faisait des merveilles ! Cette petite ingrate avait refusait d'attendre son heure, elle avait refusé la main tendu de Charles. Elle détestait son père et son frère, les voir tous réunis dans la même pièce c'était un peu comme réunir Saevus Yaxley, Theodorus Washington et Camila Barbosa, sela tournerait très vite à l'affrontement et à la déclaration d'une nouvelle guerre. Il était complétement ridicule de s'attendre à la voir franchir cette porte pour partager un diner avec tous les siens, et encore moins sous le prétexte de réunir toute la famille une dernière fois autour d'un père mourant. Un père qu'elle haïssait. Non décidément, elle ne comprenait vraiment pas pourquoi ils s'attendaient tous à la voir débarquer ici ce soir.

Elle se tourna en direction de Charles pour savoir comment se portait le patriarche après que Ryan eut formulé la question. Il n'avait même pas besoin de formuler la moindre réponse, à son visage elle sut que son état ne s'était pas amélioré, bien au contraire. Sans quoi, ils ne seraient pas tous réunis ici, une dernière fois autour de lui.
Charles Senior était loin de ressembler à son propre père. Elle n'était plus une petite fille lorsqu'elle avait été séparé de lui, elle était déjà une adolescente de 14 ans, pourtant elle en avait gardé le souvenir d'un homme adorable, aimant passionnément sa femme et sa fille, qui passait un maximum de temps avec eux. Le chef du clan Jagger aimait sa famille également il n'y avait aucun doute à ce sujet mais son amour était différent, il était beaucoup plus dictatorial. C'était un homme fort et respecté qui ne supportait pas voir son autorité être contredite et qui entendait diriger la vie de tous d'une main de fer. Il avait une idée un peu arriéré de la place de la femme dans la société et lorsqu'elle était mariée à Charles, il ne cessait de faire pression sur elle afin qu'elle cesse d'effectuer ce travail dangereux qu'elle affectionnait pour donner un héritier à son fils. Mais Tabatha n'avait d'ordre à recevoir de personne, et encore moins de son beau-père sans compté qu'elle avait toujours bénéficié du soutient de Charles qui savait combien son travail était important pour elle, même si à force cela avait finit par devenir une source de conflit entre eux. Mais hormis cela, elle avait gardé une assez bonne image de lui, probablement à cause de la proximité qui l'unissait à son fils ainé et elle savait qu'à sa manière, lui aussi l'appréciait en retour. Ne lui avait-il pas dit qu'elle resterait une véritable Jagger même si elle n'en porterait plus le nom lors de son divorce ? Venant de son ex beau-père c'était une sacrée reconnaissance. Tabatha avait l'avantage de ne pas être Elizabeth, la première femme de Charles. Son premier grand amour qui n'avait pas hésité à le laisser tomber après son accident. Cette femme avait laissé un détestable souvenir dans cette famille, d'ailleurs personne ne parlait d'elle, pas même Charles à qui elle avait fait beaucoup de mal. Les Jagger avaient la rancune tenace et ils la haïraient tous jusqu'à son dernier souffle.

En prononçant à haute voix ce que son visage trahissait, à sa voir que l'état de santé de leur père s'était détérioré, Tabatha avait posé une main réconfortante dans le dos de son ex-mari en guise de soutient. Elle savait à quel point les deux hommes étaient proches et tout ce que Charles devait à son père. Pour lui il ferait n'importe quoi.

- Tout à fait, approuva Tabatha en levant son verre lorsque son mari fit remarquer qu'ils lui devaient bien tous d'être là, à Charles !

Pas question de pleurer ou de s'apitoyer sur son sort, ce n'était pas le style des Jagger. Ils trinquèrent leurs verres s'entrechoquèrent et tous burent à la santé du patriarche.
Charles savait que Tabatha pouvait empêcher l'inéluctable mais elle lui était reconnaissante qu'il ne lui ai rien demandé, ça lui évitait ainsi d'essuyer un refus de sa part. Il n'y avait rien qu'elle ne pourrait lui refuser mais « ça », ça ne rendrait service à personne. Ça ? Le souffle de vie. Un sort de magie noir, une magie qu'elle pratiquait au coté de sa mère qui lui avait tout enseigné à ce sujet depuis son adolescence et pour laquelle son père avait injustement été arrêté à leur place. Le souffle de vie était très différent et beaucoup moins tordu de son point de vu que la nécromancie car s'il permettait également de ramener une personne morte à la vie, il n'en faisait pas pour autant une marionnette soumis à sa volonté. La personne qui en bénéficiait recouvrait toutes ses capacités mentale et son libre arbitre, elle avait eut l'occasion de l'expérimenter plus d'une fois sur Charles Hopkins qui aurait du être mort et enterré depuis bien plus longtemps que ce début d'année. Néanmoins pour exécuter ce sort il fallait réunir deux conditions. Tout d'abord, il fallait intervenir dans les deux heures suivant la mort du sujet. Une fois les deux heures écoulés elle ne pouvait plus rien faire, le sort était inefficace. La seconde condition était que le corps soit encore viable ce qui n'était plus le cas pour le père de Charles. A quoi bon faire revenir un homme à la vie si son corps ne pouvait être sauvé ? Si Charles Jagger venait à mourir et qu'elle lui faisait bénéficier de sa magie il reviendrait d'entre les morts sans nul doute, mais à quoi bon ? Il serait toujours malade et agonisant, prisonnier d'un corps souffrant qui avait déjà bien vécu. Sa maladie serait toujours là et ce ne serait que repousser l'inéluctable et dans ce genre de cas la vie devenait vite un fardeau et une torture tant pour la personne concerné que pour son entourage alors que au contraire, la mort s'apparentait à une délivrance.
Se tournant vers Ryan elle décida d'orienter la conversation sur lui pour en savoir un peu plus sur ce que le jeune homme était devenu

- Charles m'a dit que tu travaillais à New Phénix en tant que chercheur.... C'est un peu obscur pour moi, en quoi consiste ton travail au juste ?

Un Repas de Famille

La maison de son enfance se dressait devant elle. Blue-Ivy ne pouvait plus reculer. Pourtant, ce n'était pas faute d'avoir essayé. Elle s'était baladé dans la ville, avait discuté avec Peter Weston et avait appelé Matthew alors même qu'il était à son travail, pour avoir un surplus de courage, maintenant, elle ne pouvait plus reculer. Rien n'avait changé, tout était aussi semblable que dans son souvenir. Elle détestait cette grande baraque, symbole de la jouissance et de la prospérité de sa famille. Son père était parti de presque rien, dans un marché en plein essor et son frère en reprenant les reines de l'entreprise, avait réussi encore à faire fleurir, une boîte qui marchait déjà bien. C'était aussi le mauvais souvenir de ses efforts répété pour pendre plus d'importance dans l'entreprise et des refus de plus en plus violent de son père. Elle avait fini par en avoir assez de ne pas être reconnu pour son véritable talent. C'est pourquoi, elle avait fuit, quad Caleb lui avait offert ce poster chez les Inquisiteurs. La jeune femme s'était promis, de ne plus jamais, remettre les pieds dans cette affreuse et grande bicoque, mais malheureusement, le destin se jouait parfois de vous, sans que vous ayez de prise dessus. Elle n'avait pas voulu venir, mais les efforts répétés de Ryan et de sa mère, avaient eu raison de ses réticences. Voilà pourquoi, elle se retrouvait devant le grillage de la maison de son enfance. C'était presque horrifique de voir que tout était pareil. Sa mère avait toujours les mêmes plantes dans le jardin et les fleurs ne changeaient pas de couleur. Comment ne pouvait-elle pas être lasse de toujours s'occuper d'un jardin qui ne changeait jamais ? Cela devait être d'un ennui. Blue-Ivy n'avait jamais compris sa mère.

Elle n'aurait pas dû venir, elle le sentait. La créatrice d'armure savait qu'elle serait en infériorité numérique. Les repas de famille étaient souvent synonyme d'enfer sur terre. Ils se retrouvaient tous pour prétendre être une belle famille unie, alors même que le patriarche étaient en train de mourir. Blue-Ivy n'aimait pas son père. Elle avait bien essayé d'avoir de la sympathie, voir juste de l'empathie pour le vieil homme, mais elle n'arrivait pas à lui pardonner son conservatisme et son sexisme naturelle. Si Ryan n'avait pas tant insisté, doublé de sa mère, elle serait restée, chez elle, avec son fiancé et les gens qui avaient remplacé, dans son cœur, sa famille. Ces deux-là, étaient doués pour la convaincre. Enfin c'est ce qu'elle se racontait, car en vérité, c'était davantage la culpabilité qui l'avait convaincu de venir à Kansas City dans la demeure de la famille. Elle était coupable de la situation dans laquelle était son plus jeune frère. Il pleurait encore Jordan, après tout ce temps et elle ne lui avait jamais dit, qu'elle était vivante. Elle souhaitait le voir construire sa vie avec quelqu'un d'autre. Quant à sa mère, elle se sentait coupable envers elle, parce qu'elle aurait pu revenir lors des nombreuses tentatives de suicides de son frère. Blue-Ivy n'en avait rien fait, en prétextant des empêchements. Ryan et sa mère l'avaient acceptés alors même qu'il n'y avait rien qui la retenait réellement. Elle ne voulait juste pas voir son petit frère dans un lit d'hôpital, le regard hagard, malade d'amour et sa mère le visage triste et concentrée. De plus, elle aurait certainement croisé Charles et son autre frère. Elles ne les supportait pas.

Les aînés de la jeune femme avaient eu tout ce qu'elle n'avait jamais souhaité. Ils étaient les favoris, parce que c'étaient des hommes et que leur père estimait qu'un homme était bien mieux placé pour travailler dans l'entreprise familiale. C'était terriblement rageant parce qu'elle pensait être tout aussi bonne qu'eux, voir même parfois bien meilleure ! Cependant, elle avait eu la malchance de naître femme et aux yeux du patriarche des Jagger, cela la rendait incapable de travailler pour la famille à un autre poste que secrétaire. Le vieux croyait probablement vivre encore dans les années cinquante, où les femmes se concentraient uniquement sur la famille et la maison. Voilà, bien un rôle dans lequel Blue-Ivy ne voulait pas s'enfermer. Bien sûr, qu'elle voulait sa propre propriété et sa propre famille, mais pas question de leur sacrifier le plaisir de travailler. La jeune femme aimait travailler et voir le résultat de son dur labeur. Son père ne pouvait pas comprendre une telle chose. Blue-Ivy aurait bien aimé que ses aînés lui viennent en aide, mais elle n'avait vu aucun des deux lui donner son appui. Ils avaient simplement été muets. Elle avait été profondément déçue et son orgueil, lui avait conseillé de ne plus jamais rien leur demander. Depuis ce temps-là, elle ne leur parlait plus et s'était bien gardé d'échanger la moindre confidence avec eux. Il allait falloir qu'elle les affronte à nouveau, durant ce dîne de famille. Est-ce qu'elle allait arriver à survivre à une telle charge ?

Elle souffla un bon coup et appuya sur la sonnette d'alarme. La porte s'ouvrit sur la figure surprise de sa mère qui en l'apercevant, se fendit d'un large sourire chaleureux. Blue-Ivy fut un peu gauche, quand sa mère la serre contre elle, tout en s'exclamant combien elle était heureuse de voir sa fille chérie, revenir à la maison. C'était un peu embarrassant, mais tout le monde savait combien sa mère était une femme exubérante. Elles se séparèrent et sa mère l'invita à rentrer. Lorsque la porte se referma derrière elle, le bruit sonnait comme une avertissement. L'intérieur était aussi chaleureux que l'était la matriarche de la famille Jagger. Cette dernière avait mis beaucoup de son temps, pour rendre son foyer, un lieu agréable. Sa mère la guida jusqu'à la salle à manger et Blue-Ivy fit une grimace en se rendant compte combien l'exubérance pouvait parfois être un peu trop importante et fournir un résultat hasardeux. La jeune femme vit sa mère se tourner vers elle avec tellement de fierté qu'elle n'eut pas le courage de lui faire voir combien, elle trouvait qu'elle en avait trop fait. Il était toujours difficile de doucher enthousiasme de sa mère. De mémoire, Blue-Ivy, ne se rapellait pas que ça soit arrivé. Aucun enfant Jagger ne s'y était risqué et même son père s'accordait à dire, que la maison était le domaine de sa femme et qu'il n'avait pas à émettre un avis sur la décoration. D'un commun accord, tout le monde félicitait toujours la matriarche de la famille pour ses efforts, même s'ils ne le pensaient pas toujours. C'était une toute petite chose, qui avait au moins le mérite de rendre la mère Jagger heureuse. Pourquoi lui refuser cela ? Les goûts et les couleurs ça ne se discute pas, de toute manière.

Enfin elle finit par les apercevoir : ses frères et même l'ex belle-sœur de son frère. Elle ne put s'empêcher de retenir un petit bruit étouffé. Charles avait toujours eu des histoires compliquées avec les femmes. Ce n'était un secret pour personne. Il avait eu quantité de petites amies, deux femmes, dont il était maintenant divorcés et qui sait quoi d'autre encore. Malheureusement, aucune de ses histoires ne s'étaient soldées par un happy end. Si elle avait su que ça serait une réunion au grand complet, elle aurait fait passer le mot à Elizabeth, pour que cette dernière l'accompagne. Elle aurait au moins eu le mérite de rendre cette soirée amusante. Il faut dire que personne, chez les Jagger, ne conservait un bon souvenir d'Elizabeth. Les parents Jagger l'avait détesté dès la première rencontre et le reste de la famille s'était accordé à dire qu'elle était imbuvable. Blue-Ivy n'avait pas tant de relation que cela avec l'ex-femme de son frère. Elles étaient juste toutes les deux des membres des Inquisiteurs et cela n'aurait pas été difficile de faire savoir à la femme qu'il y avait un repas de famille, chez les Jagger. Cela aurait probablement été très amusant de voir les échanges, entres Tabatha et Elizabeth. Malheureusement, ça resterait de l'ordre du fantasme. La créatrice d'armure soupira intérieurement. Ce dîner risquait fort d'être très long et il était fort probable qu'elle se jette sur un couteau pour achever le supplice, que cela allait être. Il était évident qu'elle interrompait une conversation entre les membres ou ex-membre de la famille Jagger. Génial ! Elle devrait sortir un livre : comment se faire remarquer en neuf leçons minimum par Blue-Ivy Jagger.

« Bonjour à tous ! Je vois qu'il y a du monde. Je croyais que c'était un dîner de famille, mais apparemment on pouvait inviter d'autre personne. » Finit par dire la jeune femme.

Dans la vie, la meilleure technique c'est l'attaque. La jeune femme n'avait pas envie de faire semblant. Elle ne voulait pas vraiment se trouver là, entouré principalement de personne qui l'agaçait prodigieusement. Dire qu'elle n'était sensée se farcir, que ses aînées, voilà qu'il y avait la dinde, en la personne de Tabatha. C'était décidément trop injuste ! Elle vit que Ryan lui adressait un regard désolé, comme s'il ne pouvait concevoir, qu'elle arrive ainsi. Si elle se retournait, il était probable que sa mère avait le même. Peu lui importait véritablement. Il était certain, que Charles était aussi peu ravi de la voir, qu'elle ne l'était d'être en sa présence et celle de son ex-femme. Pourquoi faire semblant ? C'était une perte de temps. De plus, Blue-Ivy se doutait qu'il allait être question de leur père et s'il y avait bien un Jagger qu'elle détestait plus qu'aucune autre, c'était son père. Il lui avait pourri la vie et n'avait même pas essayé de la comprendre. Ce n'était pas parce qu'il était à l'article de la mort qu'elle allait avoir de la compassion. Lui n'en avait pas eu pour elle, ce n'était qu'un juste retour des choses. Elle allait essayer de tenir un maximum, avant de crier grâce et de retourner tranquillement chez elle. Là-bas, il y avait Matthew qui l'attendait et probablement tout un tas de trucs très sympa que l'on peut faire à deux sur une surface plane. Elle posa ses affaires et prit le verre que lui tendit sa mère, comme si ça allait changer quelque chose et rendre l'atmosphère plus légère.

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Tabatha connaissait son ex-mari par coeur, et elle savait à quoi il pensait rien qu'en le voyant s'humecter ainsi les lèvres et ce simple constat la ravissait. Ils ne s'entendaient pas sur tout lorsqu'ils étaient mariés mais sur ce plan-là, ils avaient toujours été en parfaite osmose. Elle gardait d'ailleurs un excellent souvenir de leur dernière étreinte dans la cuisine de Charles en février, cela lui paraissait être une éternité qu'elle n'avait plus sentit le poids de son corps virile et ferme contre le sien et ça lui manquait. Leurs routes s'étaient pourtant croisées depuis, à Washington, mais les circonstances n'avaient guère été propices à la luxure entre le meurtre de Charles Hopkins et la tentative de meurtre sur Régina, sans parler de ces révélations chaotiques,... malgré tout, ils avaient pu passer un moment agréable ensemble durant toute une demi-journée. Une après-midi durant laquelle il lui avait fait découvrir le bowling et même si elle ne le lui avouerait jamais, elle s'y était follement amusé pour la simple raison qu'elle était à ses cotés. Sans lui, il n'y aurait eu aucun plaisir à découvrir ce loisir typiquement moldu.
Songer à Washington et cette ridicule Conférence pour la Paix qui s'y était tenu, lui rappelait aussitôt la tête déconfit de Yaxley pendant ce moment divin qui resterait à jamais gravé dans sa mémoire. Ce n'était qu'une juste vengeance pour elle. Il l'avait rabroué lors de la soirée d'ouverture alors qu'elle l'avait mis en garde, elle l'avait prévenue que Victor complotait quelque chose mais au lieu de ça, il l'avait pris de haut. Aujourd'hui lui et son arrogance mordaient la poussière et elle s'en délectait.  
Chassant Yaxley qui n'avait absolument pas sa place à l’heure actuelle, elle était ravie de constater que malgré les sentiments que Charles pensait avoir pour cette autre femme dont il lui avait parlé, il la désirait toujours. Elle pouvait le lire dans son regard mais également dans toute son attitude. Quand à elle, jamais aucun homme ne lui avait fait et ne lui ferait jamais, elle en était certaine, autant d'effet que cet homme qui serait pour toujours et à jamais son seul et unique mari.

Si elle voulait être honnête avec elle-même, Tabatha avait pleinement conscience qu'elle était toujours amoureuse de son lui, ses sentiments étaient revenus et avaient même grandit, après leur séparation. Il avait fallu cela pour qu'elle prenne conscience à quel point il avait pris une place importante dans sa vie, à quel point elle l'aimait, même si elle avait bien conscience qu'ils n'étaient pas fait pour vivre ensemble, ils étaient beaucoup trop différents, mais cela n'empêchait en rien les sentiments. Jamais elle ne connaitrait un homme comme elle connaissait Charles, devinant ses attentes et ses besoins avant même qu'il ne les réalise ou ne les formules. Elle serait toujours là pour lui comme ce soir où elle imaginait sans peine combien ce serait difficile pour lui. Il y avait tout d’abord la perte prochaine de son père qui serait un coup dur pour l’homme d’affaire car on avait beau dire, on ne pouvait jamais se préparer à perdre un être cher. Et voir ce roc, cet homme fort et inébranlable être diminué de la sorte devait être terrible pour lui. Est-ce que le maître des lieux se joindrait à eux ou iraient-ils lui rendre visite dans sa chambre ? Tabatha se posait la question mais ne la formulait, après tout, elle serait bien assez vite fixée. Et puis il y avait cette autre épreuve qui attendait Charles, cette confrontation qu'il redoutait tant et qui devait lui peser. Pour Charles, elle espérait sincèrement que cette petite sotte n'aurait pas le culot de franchir cette porte. Charles devait déjà affronter la douleur de perdre son père, il n'avait pas besoin en plus de subir les sarcasmes d'une petite peste mal dégrossit.

Tabatha était d'ailleurs très intriguée par cette confiance que Ryan avait concernant la présence de sa sœur ainée à cette soirée. Sa mère se berçait d'illusions ce n'était pas une nouveauté mais Ryan avait toujours été très terre à terre, un peu comme Charles, pourtant lui aussi semblait convaincu que l'insupportable fille Jagger allait franchir le pas de cette porte qu'elle avait claqué quelques années plus tôt. Pour qu'elle raison ferait-elle ça ? Parce que son père était mourant ? Elle s'en fichait royalement et elle imaginait mal les années apaiser sa colère à l'encontre de cet homme qui n'avait pas su lire en elle tout le potentiel remarquable qui s'y trouvait. Alors quoi ? Pour quelle raison daignerait-elle faire acte de présence dans la maison de son enfance entourée de personne qu'elle avait pour la plupart raillé définitivement de sa vie. Tabatha soupçonnait Ryan d'en savoir plus long sur la question qu'il ne voulait bien l'avoue.

Bien qu'ils étaient tous réunis autour du patriarche de la famille Jagger pour cette soirée, et que sa santé était le centre de toute les préoccupations, il n'était pas non plus question de transformer ce repas en une veillée funèbre, personne n'avait besoin de ça ici présent, aussi dévia-t-elle la conversation sur le plus jeune membre de la famille qui avait choisi une spécialisation bien différente de la voie familiale avec semblait-il le même succès. La sorcière écouta avec un véritable intérêt ce que lui dévoilait le jeune homme. En son fort intérieur, la blonde se méfiait des sciences comme de la peste, elle trouvait ça dangereux et incontrôlable. Grace à elle, les moldus faisaient des choses qui ne leur devraient pas être permis, la science n'avait aucune limite et quelque part, elle trouvait cela effrayant. Dire que c'était ces mêmes hommes qui décriaient tant la magie alors que cette dernière était soumis à des lois et des restrictions mais la science... avec elle, les moldus se prenaient pour des Dieux et rien ne paraissait les arrêter.
Un sourire se peignit sur ses lèvres alors qu'elle l'écoutait leur raconter avec cette même passion qui caractérisait Charles en quoi consistait son travail. Si elle était charmée par l'enthousiasme rayonnant du plus jeune des Jagger, savoir qu'il faisait des recherches en génétique n'était pas réellement pour la rassurer. De prime à bord cela n'avait rien de préoccupant mais lorsque l'on savait qu'il était employé par les laboratoires Yaxley cela prenait aussitôt une toute autre dimension. Les Yaxley travaillaient forcément sur un projet particulier touchant à la génétique sans quoi ils n'investiraient pas autant de temps et d'argent dans ces recherches. Mais que pouvaient-ils bien manigancer encore ? Et le fait que les derniers événements aient ralenti leur progression l'intrigua d'autant plus

- Ne t'inquiète pas, Charles a raison tu ne pourrais pas être plus explicite, même pour une néophyte comme moi. Et sur quoi repose tes recherches en génétique exactement ? S'intéressa-t-elle. D'ailleurs je ne comprends pas, en quoi les derniers événements ont ralenti votre progression ? Vous ne pouvez pas poursuivre vos recherches sans Yaxley ?

Ryan avait véritablement éveillé sa curiosité mais elle n'en saurait malheureusement guère plus car c'est à cet instant qu'un invité surprise se manifesta en frappant à la porte d'entrée. Stupéfaite, elle avait dirigé son regard vers la porte d'entrée qui restait obstinément clause. Se pouvait-il que... non, c'était impossible ! Cela ne pouvait pas être elle. Interrogeant son ex-mari du regard qui lui parut soudainement bien fébrile, elle dirigea à nouveau son regard vers la porte d'entrée et du retenir un grimace en voyant la mère de Charles serrer dans ses bras, de manière si familière cette mystérieuse personne dont elle ne voyait toujours pas le visage mais c'était à présent inutile. Tout le monde ici venait de comprendre qui la matriarche serrait contre elle avec autant de bonheur : sa fille ! Son unique fille chérie était de retour au bercail comme Ryan l'avait prédit. Portant son verre de vin d'un air maussade à ses lèvres, elle but une gorgée de ce doux nectar sans quitter des yeux les silhouettes féminines qui s'enlaçaient si chaleureusement.

- Rappelle-moi de ne jamais parier contre toi, glissa-t-elle à l'intention de Ryan dans une moue contrariée tout en faisant lentement tournoyer la robe écarlate qui se trouvait dans son verre à vin.

La seule présence de Blue-Ivy avait radicalement alourdit l'atmosphère conviviale qui régnait jusqu'à présent. Personne ne semblait quoi faire ni comment réagir, les 3 frères Jagger étaient restés silencieux, pendant que leur maman faisait comme si tout allait bien, comme si tout était normal et que l'on n'attendait plus que la cadette pour festoyer. Tabatha adressa un sourire aussi hypocrite et faux que celui que la rouquine affichait et lorsqu'elle attaqua la première Tabatha la remercia secrètement d'être toujours aussi stupidement emportée et caractérielle. Elle n'était pas heureuse d'être là et était bien décidée à le faire savoir ? Tabatha n'en n'attendait pas moins de sa part. Posant son verre sur la table sans quitter Blue-Ivy du regard elle fit apparaître sa baguette dans sa main droite et lança un sort qui rendit l'inquisitrice complètement muette pour la plus grande satisfaction de la sorcière qui lui adressa cette fois un sourire empli de satisfaction.

- Sans le son c'est beaucoup mieux. Ni songe même pas, la prévint-elle en posant ses yeux sur le verre que la rouqine tenant encore en main, tout en la menaçant de sa baguette

- Oh mon Dieu Tabatha qu'avez-vous fait ? S'épouvanta la pauvre Mme Jagger. Charles fait quelque chose

Tabatha n’avait aucune envie de commencer une querelle verbale avec la sœur de Charles pour savoir qui aurait le dernier mot, et surtout elle n'avait pas la patience de subir son petit numéro, elle préférait de loin agir de manière radicale

- Je vais te rendre ce qui te sert de voix mais avant, tu vas ouvrir bien grand ce qui te sert d'oreilles. Nous sommes tous réunis ici ce soir pour rendre hommage à ton père qui n'en n'a plus pour longtemps. Tout le monde ici, a décidé de mettre ses différents de côté pour rendre cette soirée mémorable. Si tu es trop égoïste et obnubilée par ta petite personne pour en faire autant on peut parfaitement se passer de ta compagnie, mais ça fera de la peine à au moins deux personnes ici présentes. Si tu choisis de rester il faudra faire des efforts et oublier tes sarcasmes. Je ne te préviendrais qu'une fois Blue-Ivy, fait un seul geste, dis un seul mot de travers, un seul sous-entendu à l'encontre de Charles, moi-même ou qui que ce soit d'autres, et je te transforme en petit cochon bien dodu pour le reste de la soirée et soit certaine que cette fois ni les supplications de ta mère ni celle de Ryan ni changeront quoi que ce soit. Et ne t'imagines surtout pas que j'hésiterais

Tabatha la défia du regard d'oser ne serait-ce que faire un seul geste, et elle se donnerait à coeur joie de mettre ses menaces à exécution. Après s'être assuré que le message était bien passé, elle libéra Blue-Ivy de son sortilège.

- Bien, recommençons. Bonsoir Blue-Ivy, lui souria-t-il avec hypocrisie tout en s’emparant à nouveau de son verre. tu t'es perdue en chemin ? On pensait que tu ne viendrais plus mais Ryan lui était persuadé du contraire... il a une foi surprenante