Quelques années plus tôt

Il faisait chaud. Son armure, lourde et épaisse, lui pesait. Autour de lui, les champs de blés avaient atteint leur maturité. Il ne pouvait les sentir dans la carapace. Le soleil était au son zénith. Il pouvait le voir à travers le filtre rougeâtre de la viscère de son casque. La ville se dessinait au loin. Une petite ville de banlieue à la réputation tranquille, passive, qui laissait aller au grès du temps et dans laquelle tout le monde connaissait chacun... Mais les flammes la dévoraient maintenant. Tout n’était plus que cendres et chairs brûlées

Plus de trente inquisiteurs étaient tombées pour défendre ces habitants et ces murs. Ils avaient donné leur vie pour la cause. Mais cette escarmouche ne figurerait sans doute dans aucuns livres d’Histoire fut-il sorcier ou moldu. Et finalement, les morts comme le nom de cette petite métropole tomberaient dans l’oubli.

Anthony surgit dans le champs de vision de Septimus. «Septimus, nous devons nous replier. Ils arrivent.» Le cracmol sortit de sa rêverie contemplative et reprit pied avec l’instant. Il ne restait pas de cinq hommes et une femme encore débout. Ils étaient tous autour du lieutenant. Ils attendaient des ordres. Les directives aidaient à ne pas tomber dans le désespoir et la panique.

Septimus regarda autour de lui et repéra une forêt à une centaine de mètres. «Les renforts sont en route, déclara-t-il. (Il pria intérieurement pour que se fusse le cas, leur communication avait cessé d’émettre à l’instant ou les sorts de confinement des soldats avaient pris le pas sur leur dispositif d’anti-magie.) Allons nous réfugier dans cette forêt.»

Il courut vers les bois. Alors qu’il approchait des arbres, un signal d’alerte digitale et rouge clignota sur la visière. Septimus leva le regard et ses craintes se confirmèrent. Son armure ne disposait plus que de dix pour cent de batterie. Dans moins d’une demi heure, le système tomberait en défaillance et laissait son porteur sans défense...

Septimus entendit au loin les cris des sorciers. Les inquisiteurs étaient à présent repérés.

Peut être est ce aujourd'hui que je dois mourir, pensa Septimus en pénétrant dans le bois...

La chaleur était accablante.
Non seulement le soleil d'été était au plus haut dans le ciel mais aussi parce qu'ils venaient de quitter les flammes dévorant la petite banlieue qu'ils avaient veinement essayé de défendre.
Une trentaine de soldats étaient tombés là bas et les sorciers n'hésitaient pas à tuer également les civiles. Quel bande d'abominables hypocrites !
Natalia jeta un coup d'oeil à Henry. Son deuxième mari courait à ses côtés, aidant Costa, son meilleur ami à marcher, ce dernier ayant été touché par un projectile au genou.
Le petit groupe qui les entourait se dirigea naturellement vers le lieutenant Hopkins.
C'est le pasteur qui prit la parole, informant leur supérieur qu'il fallait se replier.

Natalia était la seule femme encore debout. Elle jeta un dernier regard au brasier : elle y serait retournée ne serait-ce que pour trancher la gorge d'un de plus, quitte à y laisser la vie. Mais l'armée inquisitoriale lui avait apprit l'ordre et elle savait, malgré la haine palpitant dans ses veines, se contenir. De toute façon, aussi terrible qu'était la soif de sang d'Henry, son mari ne l'aurait pas laissé faire.
De toute façon, le lieutenant ordonna effectivement l'ordre de repli et ce qui restait de l'armée couru vers la forêt, à une centaine de mètres.
Malgré les pertes, les survivants gardant un semblant de structure, courant en formation autour d'Hopkins. Tous sentaient le danger dans leur corps, il n'était pas loin, des cris derrière eux se faisaient entendre, prouvant qu'on venait de les repérer.
Le nombre de lettres à envoyer à la famille ayant perdu un proche au combat "pour l'honneur de l'Amérique" prouvait que leur armure n'était pas, et de loin, une protection suffisante. Elle était lourde et les efforts pour se mouvoir étaient considérables. Ils avaient clairement un désavantage en combats rapprochés.
Il n'y avait ni espoir ni désespoir chez Natalia. Elle se contentait de faire ce qu'on lui disait de faire, son sabre brandit comme arme suprême, son pistolet dans sa ceinture.

Ils pénétrèrent dans le bois, les sorciers sur leurs talons.
Leur nombre était plus élevé que le leur mais le lieutenant avait affirmé que des renforts arrivaient.
Zigzagant maladroitement entre les arbres, les soldats se dispairssaient pour se rejoindre trois mètres plus loin.
Derrière eux, une explosion fit trembler le sol.
Ils couraient toujours.
Des arbres déracinés provoquaient des craquements horribles.
Ils couraient toujours.
Lorsqu'un de ces arbres fut lancé à pleine vitesse vers eux, les sept inquisiteurs encore debout se retournèrent, l'arme au poingt.
Natalia brandit son pistolet et attendit l'ordre du lieutenant qui n'allait pas tarder à venir...

Septimus courrait aussi vite que le lourde armure qui le revêtait lui permettait. Au loin, il pouvait entendre les premiers sorts fusaient vers eux. Tant qu’ils étaient dans leur coquille, il n’avait rien a craindre dans sortilèges envoyés directement sur eux mais les armures ne disposaient plus que de quelques minutes d’autonomie.

Hopkins accéléra l’allure, il jeta un oeil derrière lui et vit qu’Anthony était en difficulté. L’officier, blessé aux genoux était a la traine et un sorcier se rapprocha de lui. Septimus leva son arme et tira. Le poursuivant fut touché en pleine poitrine et tomba sur le sol. Un de moins. Mais il devrait en rester une trentaine à leur trousse. Ils n’étaient plus d’une poignée de survivants, pas de taille à les affronter.

Soudain un craquement craquement terrible retentit dans la forêt. Septimus tourna la tête et vit un énorme arbre déraciné par un sortilège, s’écroulait jusqu’à devant eux. Hopkins pila et se jeta en arrière. Il évita de peu le tronc mais son camarade juste devant lui, n’eut pas cette chance. Il fut broyer sur l’énorme arbre qui se fracassât dans un craquement sec et morbide. La route devant était à présent bloquée. Ils devaient faire le tour de l’arbre centenaire pour s’échapper. Mais les sorciers se rapprochèrent, près à en découdre.

«En position de combat !» hurla septimus et il fit volte face pour affronter leurs ennemis. Il se positionna derrière un tronc avec Anthony et tira sur tout ce qu’il pouvait venir à eux.

Il savait qu’ils ne tiendraient plus tres longtemps maintenant. Septimus se rappela alors de la bataille de Boston où s’en était miraculeusement sorti grâce à la «pitié» de Régina. Il doutait qu’un tel miracle allait se reproduire en ces lieux...

(sorry c'est court)

Pris dans le feu de l'action, Natalia ne comprit pas immédiatement ce qui venait de se passer.
Tirant sur tout ce qu'elle voyait courir vers eux, agenouillée derrière une souche d'arbre, elle ne vit pas qu'un des leurs venaient de perdre la vie. Elle ne vit pas que cet homme mort écrabouillé était Henry...

De plus en plus encerlcée car l'ennemi venait de toute part, la jeune femme fut contraint de se rapprocher du lieutenant et du pasteur, centre du cercle que commencait à former les sorciers, qui tombaient sous leurs balles malgré tout.

Glissant dans sa course folle, elle se jeta au sol à leurs côtés.

-Oldman au rapport lieutenant ! L'ennemi nous encercle de toute part !

D'ailleurs, elle était dos à ses alliés, les couvrant du danger qui arrivait par derrière.
Mais ils se rapprochaient de plus en plus...

-NOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOON !!!!

Cet hurlement terrible, venait de Costa. Ce dernier entra subitement dans son champ de vision, deux armes à la main, tirant comme un dingue a découvert. Son acte de pure folie leur permit néanmoins d'ouvrir une brêche dans le cercle et les Inquisiteurs en profitèrent pour s'y jeter.
Le pasteur hurla quelque chose sur l'autonomie de la batterie du lieutenant et sans même réfléchir, elle, lui et deux autres se placèrent autour de lui, le couvrant d'une éventuelle défaillance qui n'allait pas tarder à se produire.

Un sortilège atteint l'officier sur le côté et elle fut projeté en arrière. Retombant brutalement auprès d'un tronc déraciné, sa main entra en contact avec une autre main.
Rompant brusquement tout contact avec cette peau encore chaude que son instinct avait déclaré comme appartenant à un cadavre, elle tourna la tête et tout devint noir lorsqu'elle vit le corps écrabouillé de son mari, dont la main portait encore l'alliance qu'elle y avait glissé.

(hrpg: elle ne perd conscience que très peu de temps ;) et t'inquiète pour la longueur, je fais souvent court moi aussi :p )

L’armure du lieutenant émit un faible signal d’alarme dans le vacarme du combat. Les batteries étaient déchargés. Aussitôt Costa et Oldman vinrent près de lui pour lui assurer une maigre protection. La coquille de métal émit un ultime son et s’ouvrit brutalement. L’armure était programmé pour libérer leur porteur quand elle n’avait plus assez d’énergie pour assurer le renouvellement de l’air. Mourir d'asphyxie dans une boite de métal était pas un sort enviable.

Septimus sortit de la carcasse et tomba sur le sol. Il dégoulinait de sueur et peinait à reprendre sa respiration. Pourtant il attrapa l’arme resté sur le poignet de l’armure inutile. Sans l’assistance des vérins le fusil pesait très lourd. Il peina à le lever pour tirer sur un sorcier et manqua de peu la cible qui alla se réfugier derrière un arbre.

Les hommes d’Hopkins tombait les uns après les autres. La situation s’offrait aucune perspective de survie. Septimus aurait préféré ne pas finir de cette manière, au milieu d’une bataille quelconque, couvert de crasses et de respiration et dominé par une horde de sorciers. La vanité du cracmol espérait quelque chose de plus glorieux ou au moins un sacrifice utile pour la survie de la compagnie.

Costa hurla. Oldman tomba. Il n’était plus de deux sur leur pied. Les sorciers étaient là, impatient d’en finir pour savourer leur victoire. Septimus ferma un instant les yeux et calma les battements de son coeur. S’il devait quitter ce monde, il ne le ferait pas avec une expression de terreur gravée sur le visage....

Les baguettes se levèrent annonçant la fin...

....

Septimus aurait voulu dire qu’ils ne devaient pas leur survie à la chance mais il n’avait jamais su se mentir. Tout s’était passé comme dans les vieux films américains des années 90 que Charlotte et lui louaient parfois le week-end. Feu son épouse adorait les films de guerre et d’horreur tandis que lui avait toujours affectionné les comédies romantiques... Mais ceci n’était qu’une parenthèse. Bref, les secours étaient arrivés comme au cinéma, juste avant la mort tragique des protagonistes et les sorciers avait été vaincu.

Malheureusement l’unité avait subi de graves pertes. Les seules survivants étaient Oldman, Costa et Hopkins. Malgré le manque de son armure, Hopkins était celui qui avait subi le moins de dommages physique. Casta avait les deux jambes brisées par un sort et Oldman s’en sortait avec une commotion cérébrale.

Les deux officiers avaient été transférés à l’infirmerie du Bastion. Septimus était resté pour veiller à ce qu’on s’occupe dignement des morts. Le corps de Henry était le plus endommagés. Il était tout simplement méconnaissable. Les dépouilles mises en sac avait été transféré au quartier général et le lieutenant avait pris le même transport qu’eux. En regardant les cinq toiles blanches contenant les membres de son unité, Septimus ne put s’empêcher de formuler mentalement une pléiade d’excuses. Les hommes avaient confiance en lui. Ils comptaient sur leur lieutenant pour les ramener en vie à la maison. Quel gâchis...

.....

Rentré au Bastion, Septimus se dirigea vers l’infirmerie pour prendre des nouvelles de deux survivants. Casta était encore en salle d’opération. Les chirurgiens s’efforçaient de sauver les jambes du soldat. Septimus hala une infirmière. Elle lui annonça que Natalia était finalement sorti du coma et hors de danger. Le lieutenant se rendit alors dans la chambre aux murs verts occupée par la jeune femme. Il frappa trois coups et entra.

Il pénétra dans la salle et découvrit Oldman. Elle était étendue sur le lit, un bandeau autour de la tête. Septimus s’avança et prit place sur le fauteuil réservé au visiteur et attendit. Les médecins ne savaient pas si elle conserverait le souvenir de la bataille. Les chocs cérébraux provoquaient souvent des pertes d'une partie des événements avant et après l'accident. dix à quinze minutes de vie s'envolaient et ne revenaient jamais...

Lorsque Natalia rouvrit les yeux, elle ne vit plus le ciel bleu mais du blanc sale, rien que du blanc sale. Elle prit quelques secondes pour réaliser que c'était le plafond d'un bâtiment. Etait-elle dans les mains des ennemis ? Son coeur battit plus vite mais en soulevant sa tete lourde pour observer son environnement, elle reconnu les logos des Inquisiteurs.
Elle ne se souvenait plus de rien, si ce n'est l'image de leur lieutenant et eux tous rassemblé autour de lui au bord de cette forêt. Que c'était-il passé?
Pourquoi Henry n'était-il pas à son chevet ? Etait -il blessé lui aussi ? Depuis combien de temps était-elle là ?
Que de questions pour son cerveau douloureux. Elle leva la main et sentit sa paume enter en contact avec un bandage. Génial. Voilà la raison à sa terrible migraine.
Un infirmier fit brusquement irruption dans sa chambre.

-Natalia ! Content de vous voir éveillée !

-Qu'est ce qui s'est passé ? Comment vont les autres ?

Les autres...Ou ceux qui restaient de leur unité... Elle revoyait clairement les flammes ravagés ce village...
Pour toute réponse le jeune homme grimaça. Il l'avait déjà soigné et avait carrément été aux petits soins d'Henry à qui il vouait un culte lorsque ce dernier avait été hospitalisé pendant trois longues semaines suite à une blessure magique.

-Je n'ai pas vraiment d'information.

-Menteur, murmura froidement Natalia. Je ne suis pas si faible. J'ai besoin de savoir.

Prenant parti de l'ignorer, il entreprit de vérifier ses constances et elle laissa retomber sa tête sur l'oreiller.
Qui était mort ? Costa ? Ce qui expliquerait l'absence de son mari, qui serait en train de réconforter la famille du soldat. Le lieutenant ? Le pasteur ?
Le jeune médecin en herbe soupira et repartit, la laissant seule.

Pour très peu de temps seulement car vingt minutes plus tard, c'est le lieutenant lui-même qui faisait son entrée.

-Lieutenant ! S'écria t'elle (ce qui dans son état n'équivalait qu'à un simple murmure). Contente de vous voir !

Elle était tellement rassurée de le voir. Il représentait leur compagnie et s'il était encore debout, les autres devaient l'être aussi, non ?

-Qu'est ce qui s'est passé ?

Quand Natalia lui posa la question, Septimus peina à ne pas baisser les yeux. Il n’était pas un lâche mais comment parvenir à prononcer ces mots en regardant la veuf qui s’ignorait. Alors Hopkins trouva un compromis en pointant du regard un point quelconque derrière la tête de l’inquisitrice.

«Il y a une explosion. Un sorcier a jeté un sort sur un arbre au milieu de la forêt... Henry était le plus proche du tronc... il n’a pas pu s’écarter à temps... Il... (Septimus avala le peu de salive qu’il lui restait) Il est mort Natalia...»

Septimus marqua un silence pour laisser le temps à la jeune femme d’intégrer cette sinistre vérité. Hopkins connaissait le passé de chacun des hommes qui était sous son commandement. Il savait que Natalia avait déjà subi de terribles pertes durant sa vie et c’était cela qui avait modifié son entrée dans les rangs inquisitoriaux.

«Je suis désole. Je suis vraiment désolé.» insista Septimus avec gravité. Mais il ne savait pas quoi faire ou dire d’autre. Il n’avait jamais été vraiment doué pour consoler les gens. Il se contentait souvent d’être là et d’écouter, de supporter les pleurs et les cris.

Parfois les époux et épouses des officiers morts au combat à qui le venait d’annoncer la terrible nouvelle, tombaient dans ses bras et pleurer ou même essayer de le frapper. Mais souvent ils restaient sans mouvements quelques instants comme s’ils étaient hors du temps, alors que leur vie entière s’effondre. Septimus avait connu cet instant à l’annonce de la disparition de Charlotte. Ce moment ou le cerveau refuse la douleur, cette instant entre la raison et la folie.

«Les renforts sont arrivés et ils ont éliminé presque tous les sorciers... celui qui a tué Henry est sûrement mort... « continua Septimis. C’était une piètre consolation mais que restait-il à la veuf de l’officier si ce n’était que justice avait été faite pour son époux.

Natalia cligna des yeux beaucoup plus vite que la normale lorsque son lieutenant pronnonça ses terribles paroles.
Henry était mort.
Autour d'elle, tous les bruits s'estompèrent brusquement, comme si ils étaient dans une bulle intemporelle, un espace clos alors que le décors autour d'elle s'éffondrait dans un fracas qu'elle ne pouvait pas entendre...
Le visage de son mari était déjà flou, se confondant avec celui de Xavier. Qui aurait cru que ces deux hommes si différents se rejoindraient dans la mort ?
Les images d'avions tombant comme des mouches effaca la visage du lieutenant.
Elle était de nouveau dans cette pièce, dans les bras de son frère, hurlant de chagrin et de douleur mais là, ici sur ce lit d'hopital, aucun son ne parvenait à sortir de sa bouche.

Inconsciemment, elle placa une main sur son coeur et serra sa poitrine à s'en faire mal, comme si elle pouvait calmer les palpitations de l'organe.
Sa respiration devint saccadée.
Henry.
Et il l'avait aidé à traversé les premières années de deuil, les plus durs. Et il avait compris sa douleur sans jamais essayé de la calmer, si ce n'est lors de leurs ébats torrides.
Cale et Julia hurlaient de terreur sur des sièges d'avion et leurs yeux terrifiés suffisaient amplement à lui donner l'envie d'en finir avec sa vie.
Avec ses cris qu'elle entendait.
Avec ses cadavres qu'elle voyait.
Avec cette guerre contre ces sorciers, avec cette guerre perdue d'avance...
Sa tête lui tournait et l'image du lieutenant face à elle était grise. Comme irréel.

Son corps cherchait de l'air qu'elle ne voulait presque plus et sa bouche s'ouvrait malgré elle en grand, inspirant de grande bouffée qui ne semblaient pas suffire.
Il n'y avait pas de larmes, non.
Juste un gouffre, un ravin dans lequel elle s'enfonçait. Toutes les personnes qu'elle avait aimé étaient mortes.
Une urgence lui brulait la poitrine tandis qu'elle sanglotait sans verser de larmes.

-Mon frère...Ma mère...Ils sont...ils sont en danger....

Ses yeux étaient fous alors qu'elle se saisit de la manche de son lieutenant.

-Lieutenant, il faut aller les protéger. Ils vont mourir, ils vont mourir comme tout le monde !

La panique la fit relever mais sa tête tourna encore plus et dès qu'elle mit un pied à terre, elle s'effondra.
Comment était-ce possible ?
Julia, Cale, Xavier, et maintenant Henry ? N'avait-elle pas assez souffert ? N'avait-elle pas fait ce pacte qu'elle ne pourrait d'ailleurs plus jamais vivre sans cette souffrance ?
Dan...Sa mère... Ils allaient succomber eux aussi dans une douleur sans nom. Il fallait les cacher, les protéger.

-Aidez moi, aidez moi...Suppliait-elle, à terre en levant les yeux vers son lieutenant.

Septimus accompagna la jeune femme dans sa chute alors que celle-ci était plongée en plein délire. Hopkins se mordit les lèvres. Il s’en voulait de lui avoir dit ce qu’il était passé. Autrement Natalia n’était pas en mesure de recevoir la vérité. Elle était encore bien trop fragile.

Elle affirma que son frère et sa mère était présentement en grand danger. Septimus ne connaissait pas les personnages dont parler Natalia. Elle ne les évoquait que très rarement. Hopkins était surtout proche de Henry. Les deux inquisiteurs faisaient partis des premiers recrutés avec Costa. Les trois hommes avaient venus plus d’une bataille ensemble et avait noué des liens étroits. Mais Septimus se rendit compte qu’il n’avait jamais vraiment échangé avec Natalia.

Voyant qu’elle se calmait un peu, le lieutenant en profita pour l’attraper et la soulever pour le remettre sur le lit. « Calmez vous Oldman et restez couché» ordonna Septimus d’un ton légèrement sec. «Votre mère et votre frère ne sont pas en danger... Vous devez vous reposer. Vous avez besoin de reprendre des forces. Vous ne souhaitez pas rester sur ce lit plus longtemps que nécessaire ? N’est ce pas ? Alors tenez vous tranquille.»

Septimus observa un instant Oldman, veillant à ce qu’elle obéisse aux ordres qu’il venait de lui donner. Puis la voix du seconde de l’inquisition se fit plus douce et agréable. «Ca va aller Natalia... Je vous le promets... Ca va aller.»

Cherchant toujours de l'air, elle ne sentit pas le lieutenant la soulever avec une facilité déconcertante pour la remettre dans son lit.
Il lui ordonna de rester coucher mais elle n'obéit que parce que sa main sur son épaule lui intimidait de le faire. Elle n'était tout simplement plus en mesure que pour comprendre un tant soit peu des paroles humaines.

Le visage de son lieutenant réapparu dans son champ de vision. Il lui affirmait que ses proches étaient en sécurité mais comment pouvait-il en être si sur ?
Henry n'était plus là.
Les mots ne parvenaient pas tous jusqu'au cerveau de Natalia et elle devait faire une effort considérable que pour comprendre le sens de ce qu'il était en train de lui dire.
Mais épuisé, Natalia abandonna la partie, se contentant de le fixer d'un regard vide.

Il ressentit néanmoins le changement de ton. Un ton rassurant qui semblait dire qu'il ne la laisserait pas seule dans ce gouffre. Et c'était toujours bon à prendre.

HRPG :Fin ?