Le froid hivernale terminait de dissuader les plus paresseux de sortir de leurs couettes, tandis que les autres se levaient tout à l'excitation de cette journée qui s'annonçait si particulière, et pleine de promesse....
Loin de toute ces considérations somme toute existentielles, dans un bâtiment annexe, qui abritait la salle de sport, un couple s'affrontait sur les tatamis. A leurs corps ruisselant de sueur, on pouvait deviner qu'ils avaient commencé leur entrainement depuis fort longtemps, ce que leurs vivacités de réaction, elle, n'aurait jamais laissé deviner.

Vêtu d'un simple pantalon de jogging noir, il dévoilait un torse parfait. Elle, les cheveux attaché en une queue de cheval, et des protections sur les avants-bras, ne portait qu'un simple petit bustier noir assorti à un pantalon jogging de couleur gris.
L'un face à l'autre, les poings fermés devant eux, se mouvant de manière féline et sans faire le moindre geste inutiles, ils se défiaient du regard. Un de ces regards puissant, avide de vaincre l'autre et de le soumettre à sa merci. Tel un fauve qui guette sa proie avant de se jeter sur elle au bon moment.
Tous deux se déplaçaient avec agilité, parant avec force et adresse les attaques de l'autre, dans un duel à la fois frénétique, et endiablé
Elle n'avait laissé qu'une infime ouverture dans sa garde, pourtant, ça lui avait suffit pour parvenir à percer sa défense à lui porter un coup, qui la fit violemment reculer en arrière en vacillant. Ce ne fut que de justesse qu'elle parvint à se rattraper pour ne pas tomber. Essoufflée, elle posa ses deux mains à plat sur ses genoux en levant son regard sur son adversaire, dans l'attente d'une explication. Selon lui, elle était trop tendue.  

- Ok, quand je vois que tu es sur la détente je dois me contracter. Et si je me contracte, tu déploies ton mouvement

Les directives étaient claires, nettes et précises. Il ne lui restait plus qu'à les mettre en pratique. Il lui fit signe de venir à d'un geste de la main, le sourire provocateur. Bien décidé à lui retirer son sourire et à lui rendre la monnaie de sa pièce, la jeune femme bondit et frappa son adversaire à plusieurs reprises avec virulence. Malheureusement elle ne parvenait jamais à l'atteindre et ça commençait sérieusement à l'agacer. Loin de se contenter d'être en défense, il l'attaqua à son tour, mais son coup fut stoppé de manière imparable par la jeune femme, qui croisa ses mains devant elle pour bloquer son poignet et arrêter son attaque. Elle leva sur lui un visage qui trahissait sa fatigue mais aussi sa jubilation d'être afin parvenu à arrêter l'un de ses coups. Mais le combat était loin d'être terminé ! Il se dégagea de sa prise d'un bond en arrière avant de se laisser tomber à ras du sol, qu'il balaya d'un geste de la jambe. Elle évita ce balayage inattendu en sautant à son tour mais déjà il se dressait devant elle alors que ses pieds n'avaient toujours pas regagné le sol. Surprise, elle le vit se saisir de son bras avant de la faire rouler derrière lui et de la plaquer sur le sol ! Une fois à terre, il l'immobilisa définitivement en se plaçant au-dessus d'elle. Vaincue, elle se mit à rire, déjà amusé par ce que cette position lui inspirait

- Il fallait le dire si tu voulais être au-dessus

Ce matin là, quand il était sorti de chez lui pour rejoindre Thalya à la salle de sport, il avait observé des regards surpris sur ses habits si légers par ce froid glacial. Les commercants qui préparaient consciensieusement l'ouverture de leur boutique étaient tous emmitouflés dans de grosses doudounes avec au choix, bonnets, gants et écharpes.
Alors c'est vrai qu'avec son jogging et son petit pull à capuche, il avait vraiment l'air d'un marginal. Mais Calvin avait toujours su supporter les plus extrèmes des températures, certainement dû à sa jeunesse largement passée dans la rue ou dans une prison mal chauffée.

Thalya, qui il faut l'avouer, n'était pas un adversaire à sa taille (mais qui se défendait plutôt bien), lui permettait de garder la forme. Et puis, ca lui donnait à elle l'occasion d'apprendre beaucoup. Officiellement partenaires de combat, le garde du corps n'hésitait jamais à lui donner un ou deux conseils au détour d'un mouvement.
Comme en ce moment où, la plaquant au sol en étant assis sur elle, il venait encore de perser ses défenses.

-Tu es trop lente...Il te faut plus d'endurance. Tu n'as même pas compris ce qu'il t'arrivait !

Puis, en la voyant rire et plaisanter sur leur position compromettante, il sourit légèrement et s'écarta pour s'assoir en indien à ses côtés.

-Tu veux faire une petite pause ?...

Il faut dire que Calvin était un rien macho, persuadé de sa bonté en donnant aux femmes plus de temps pour récupérer. Ca énervait beaucoup Camila et il n'avait jamais compris pourquoi...
Il lui jeta un regard par dessus son épaule et lança d'un ton moqueur

-On peut aller boire un peu d'eau aussi.

Il se leva facilement sans même utilser ses mains mais quelque chose le retint en arrière...

La moue boudeuse Thalya retint sa grimace. Il venait de lui dire qu'elle était trop lente alors qu'elle venait de donner tout ce qu'elle avait. Ce cher Calvin avait décidément l'art et la manière de parler aux femmes. Bon c'est vrai, il n'avait pas tort, elle n'avait absolument rien vu venir. Avant qu'elle ne comprenne quoi que ce soit, il s'était retrouvé assis au-dessus d'elle de manière fort peu cavalière, mais était-ce une raison pour le lui souligner. Décidément elle brulait de lui rendre la monnaie de sa pièce.
Après qu'il se fut retiré pour prendre place à ses cotés suite à sa plaisanterie clairement pleine de sous-entendu, il lui proposa de faire une pause si elle le souhaitait allant même jusqu'à lui proposer une collation. Cela faisait plus de deux heures qu'ils s'entrainaient et en toute franchise, oui une pause ne lui aurait pas fait de mal, mais voilà, c'était lui qui venait de la lui proposer. En tout normal n'importe qui aurait été ravie de cette attention à l'égard de sa partenaire, n'importe qui, oui, mais pas les filles Barbosa ! Elle comprenait pourquoi Camila pestait quand il faisait ça, elle même ça l'agaçait. Les filles Barbosa n'étaient pas des petites choses fragiles c'étaient elles qui décidaient quand il fallait s'arrêter. Elle lui offrit un grand sourire en guise de répnse à son ton moqueur mais lorsqu'il voulu se lever, elle l'attrapa par la taille du pantalon et le fit basculer en arrière. Elle s'installa au-dessus de lui en prenant exactement la même pause que lui un peu plus tot, et tout en rapprochant son visage victorieux du sien elle lui demanda

- Et maintenant, c'est qui qui est trop lent ? Si tu as besoin d'une pause pour te reposer, avoue le franchement, et ne te sers pas de moi comme excuse. Tu sais, c'est normal à ton âge

Le piqua-t-elle dans un grand sourire toujours d'humeur taquine et dynamique malgré l'entrainement de spartiate qu'elle venait de subir. Est-ce qu'il allait lui accorder sa petite victoire ou est-ce qu'il allait reprendre de plus belle, et en quel cas, elle ne donnait pas cher d'elle.

Il avait baissé la garde et elle avait su en profiter. Projeté en arrière, il sut amortir sa chute mais néanmoins n'eut pas le loisir de l'éviter elle. Thalya s'installa triomphalement sur lui, un grand sourire victorieux se dessinant sur ses lèvres.

-Je t'avoue que je ne l'ai pas vu venir...Déclara t'il, ne reculant pas son visage en voyant le sien s'approcher. Mais est-ce donc une caractéristique de jeunes que d'attaquer en traitre ?

Il savait qu'elle n'allait pas sortir victorieuse s'il décidait de continuer. A vrai dire, il aurait su se controler et la laisser sur ce petit triomphe si elle ne l'avait pas traité de vieux. Lui vieux ? Allons il avait que...quarante ans ! Alors il voulut prouver qu'on restait jeune après quatre décennies.
Malgré qu'elle était assise sur son torse, il su se relever brusquement, la faisant glisser vers ses jambes. Aussi rapide que l'éclair, il lui entoura la taille de ses bras puissants et la souleva pour la mettre à côté de lui. Il la coucha sur le sol en faisant attention que sa tête ne heurte pas le parquet trop violement et se rassit tranquilement sur elle.

-Tu disais ? Qui est vieux ? Je pourrai continuer sans m'arrêter à te donner la pâtée pendant des heures !

Ayant prouvé son point, il se releva et lui tendit la main. Comme à son habitude, il ne souriait pas mais ses yeux brillaient d'amusement.

-Tu devrais venir courir avec moi chaque matin ! Je sais que tu fais du jogging régulièrement mais il faudrait pousser tes limites bien plus loin !

Il lui jeta un petit regard. La jeune femme était déjà une excellente combattante. Mais ce n'était pourtant pas pour l'embêter qu'il la poussait toujours plus loin. Il voulait qu'elle soit capable de se défendre et qu'elle ait une chance face aux sorciers. Car savoir manipuler les armes efficaces contre eux était une chose (une excellente chose, c'est vrai) mais il fallait toujours avoir plus d'une corde à son arc !

Touché. Thalya fit une peite moue dubitative avec ses lèvres. C'est vrai qu'elle l'avait prit en traitre, et c'est vrai que si elle voulait avoir l'avantage sur lui, elle n'avait que ce moyen pour y parvenir. En était-elle fière ? Peut-être pas, mais elle n'en n'avait pas honte non plus, après tout, peu importait les moyens, seul compte le résultat non ?

- Tu sais ce qu'on dit, à la guerre comme à la guerre. Mais tu viens de le dire, se mit-elle a rire « une caractéristique de jeunes » serait-ce que tu ne te considère plus comme tel ? Allons Calvin ! Le taquina-t-elle en lui tapant le torse

Et à nouveau, avant qu'elle ne comprenne comment il s'y était prit, son partenaire renversa la situation. Il l'avait levé, elle avait sentit ses bras puissants entourer sa taille de manière non pas menaçante mais protectrice, avant de se retrouver à nouveau assis sur elle. Il avait vivace, comme toujours, mais si ça n'avait pas été le cas, ce ne serait pas Calvin
Mais elle se garda bien de faire la moindre remarque à ce sujet, étant donné que monsieur pérorait déjà, elle n'allait pas non plus lui donner la satisfaction d'admettre qu'il ait raison, même s'ils en avaient parfaitement conscience tous les deux

Thalya frappa de petits coups répétés sur le mollet gauche de Calvin pour qu'il retire son pied et la libère de cette position, somme toute bien peu cavalière. Son entraineur du moment ne se fit pas prier et se releva tout en aidant Thalya à en faire autant.

Calvin lui fit alors une proposition inattendu, celle de faire du jogging avec lui tout les matins. Si la première partie de sa phrase était plutôt pour l'enchanter, la deuxième avait plutôt tendance à la faire grimacer.....
« Pousser ses limites plus loin » ? C'était sur il voulait la tuer. Elle courrait depuis très longtemps pour se maintenir en forme, et elle pouvait prétendre sans fausse modestie avoir beaucoup d'endurance, mais si Calvin Hasting lui proposait de pousser ses limites encore au-delà, cela signifiait à peut de chose prêt traverser l'état du Texas en petite foulée dès l'aurore et être de retour pour midi. Mais oui bien sur ! Elle n'avait qu'une seule envie, celui de refuser, mais voilà, une Barbosa ne reculait jamais devant l'adversité. Dire non, c'était s'avouer vaincu...

- D'accord, fit-elle ans un grand sourire confiant, on commence quand ?

Accepter la proposition : Check
Faire semblant d'être enthousiaste : Check
Trouver le moyen de se sortir vivante de cette futur séance de torture... en cours

- Et nous pourrions demander à Camila de se joindre à nous qu'en dis-tu ? Ca lui ferait du bien à elle aussi, tu n'es pas d'accord ?

Trouver le moyen de se sortir vivante de cette futur séance de torture : Check

Même s'il la poussait dans ses retranchements, probablement bien plus qu'avec elle, Calvin veillait toujours à ce que Camila aille.... au-delà de ses limites ! Oh non très mauvaises idées qu'elle vient d'avoir là.

Trouver le moyen de se sortir vivante de cette futur séance de torture : Pas Check

Elle se dirigea vers son sac de sport et en sorti deux bouteilles, dont une qu'elle balança à Calvin qui la rattrapa au vol, pendant qu'elle en buvait déjà la moitié de la sienne.

- Elle a progressé tu ne trouves pas ? Vu son niveau je n'imaginais pas ça encore possible mais pourtant je la trouve encore plus combattive et déterminé qu'avant.

Cette fois, Thalya était redevenu sérieuse. Sa cousine qui était déjà une combattante hors norme avait encore progressé. La guerre était proche et le leader était prête. C'était rassurant pour tous les hommes qu'elle aurait sous son commandement, mais en tant que cousine, elle avait aussi envie de voir sa petite soeur profiter un tant soit peu de la vie.

- On en fait jamais trop, je sais, mais, je crois que ça lui ferait du bien de se changer un peu les idées, tu ne penses pas ?

Calvin fut interloquée par sa réponse positive. Il savait Thalya sportive mais sa réputation de dur à cuire était entretenu par ses entrainements et ses joggings incessants. Et donc, peu de femmes arrivaient à suivre la cadence.

-Pourquoi pas dés demain matin ?

Ensuite elle lui demanda si ca ne serait pas bon aussi pour Camila de se joindre à eux. Calvin pencha la tête, amusé. Il imagina immédiatement les deux filles le suivre péniblement chaque matin, le souffle rauque et haletantes comme des chiens. Cette image le faisait rire intérieurement bien qu'il voyait également nettement leur progrès dans sa tête et bientôt, il distingua leur trois silhouettes courir côte à côté dans le soleil levant.
De plus sa petite protégée, vu son statut de leader, devait à tout prix garder une excellente condition physique. Pourquoi n'y avait-il donc jamais pensé plus tôt ?

-Excellente idée ! S'exclama Calvin. Je compte sur toi pour la convaincre par contre...

Oui, par défi, elle dirait surement non si c'était lui qui lui proposait ces séances matinales de course à pied. Lorsque Thalya souligna sa progression, le garde du corps eut son premier (et sans doute dernier) sourire de la journée. C'est qu'il était fier d'elle, bien qu'il ne le montrait jamais. Bien sur qu'elle avait progressé. L'assassinat de sa mère et ses nouvelles responsabilités lui avaient donné une volonté farouche et inébranlable. Elle aurait pu se laisser aller dans les méandres de la dépression mais elle avait plutôt décidé de se battre. Comme lui il y a si longtemps.

-Oui, déclara t'il simplement, faisant attention aux mots qu'il employait sachant pertinemment que Thalya allait probablement répété tout à Camila.

Les compliments étaient rarement nécessaires si on voulait que l'élève progresse. Il fallait en donner peu pour qu'ils gardent de leur valeur.

Calvin se retourna vers la jeune femme pour plonger les yeux dans les siens. Lui aussi avait remarqué la pression trop forte sur les épaules de Camila...

-Tu as raison. Parfaitement raison...

Thalya n'avait de cesse d'observer Calvin durant leur échange et avait la méchante impression qu'il se faisait des films dans lesquels il se jouait d'elle. Ou plutôt d'elles.
De prime à bord, l'inquisiteur n'était pas un homme très expressif, et pour une personne qui n'est pas habitué à le cotoyer il est absolument impossible de deviner ce à quoi il pense, s'il est heureux, triste ou en colère.
Non rectification faite, quand il est en colère, même une personne qui ne le connait pas le remarque immédiatement.
Néanmoins, une personne qui a pour habitude de le fréquenter arrive un peu mieux à lire en lui, certaines expressions parviennent à le trahir, ainsi, quand on dit que le regard est le reflet de l'âme, Thalya peut confirmer que jamais cette expression n'avait prit tout son sens avant Calvin Hasting. Ses yeux reflétaient absolument toutes ses pensées les plus profondes. Ainsi, il paru surprit qu'elle accepte sa proposition de venir courir avec lui. Au moins, elle pouvait se vanter de parvenir à l'incroyable : réussir à surprendre l'inébranlable Calvin Hasting !
Par contre lorsqu'il fut question que Camila se joignent à eux, une lueur ampli de sadisme avec traversait ses prunelles ! Oh non qu'avait-elle fait ?!! Elle venait de tenter le diable ! Maintenant il allait vraiment se faire un malin plaisir de les entrainer au-delà de leurs limites. Et le fait qu'il proposa d'attaquer cette séance de torture dès le lendemain matin prouvait à quel point il en jubilait déjà !

Thalya lui offrit un sourire crispée. Il n'était pas question pour elle de se défiler mais... elle devait tenter de trouver une excuse crédible au plus vite pour tenter d'y échapper

- ça ne me dérangerait pas, mais comme tu l'as dit toi-même il faut me laisser le temps d'en parler à Camila, et aujourd'hui vu nos emplois du temps respectifs ça va pas être possible je ferais ça demain. Quoi que avec la Convention qui se rapproche.... On voit ça après la Convention, qu'est-ce que tu en dis ? Proposa-t-elle innocemment.

Et puis il y avait aussi sa manière de dire les choses. Calvin n'était pas un homme très expansif, il était plutôt du genre à privilégier un mot plutôt que de longs discours. Si pour beaucoup un simple « oui » aurait été décevant, venant de Calvin cela signifiait énormément. Oui, il avait remarqué que Camila ne cessait de progresser, et oui, il le reconnaissait. Pour beaucoup c'était peut-être un simple oui, mais pour ceux qui le connaissait cela signifiait beaucoup. Fière de sa « petite soeur », Thalya but une nouvelle gorgée d'eau

Par contre elle crut qu'elle allait s'étouffer lorsqu'il admit qu'elle avait raison et que Camila devait surement se changer un peu les idées. Sérieux ? C'était Calvin qui disait ça ?!! Il était malade ? OMG !! Il fallait en profiter. Rebouchonnant sa bouteille d'eau elle demanda prudemment

- Donc tu es d'accord pour que je m'occupe de ça ? Tu me l'as confie ? Non parce que se changer les idées cela signifie aussi ne pas avoir de garde du corps sur le dos le temps d'une soirée. C'est d'accord ? J'ai ton feu vert ?

Calvin secoua la tête, de plus en plus amusé. Ne serait-elle pas déjà en train de se défiler la petite Thalya ? C'est vrai la convention se rapprochait, raison de plus que de garder la forme non ? Et ces conférences n'étaient pas pour demain, immédiatement.
Maintenant que l'idée avait été implanté dans son esprit, Calvin ne la lachait plus. Parce que c'etait une excellente idée.

-Après ? Non, non, nous avons encore un peu de temps avant... Bien sûr, on arrêtera les entraînements intensifs quelques jours avant. Mais il ne faudra pas négliger les entraînements quotidiens.

Calvin se délectait, leur préparant déjà un programme de dingues. Il se demandait ce que le jeune femme allait trouver pour se sortir de là.

Par la suite, voyant l'enthousiasme débordant de Thalya, Calvin leva une main.

-Whowho, on calme les ardeurs là ! Pourquoi est-ce que pour toi lui changer les idées signifie obligatoirement de sortir en soirée ? Parce que si ce sont tes plans il est évidemment hors de question que je te la confie ! Et puis quoi encore, je te connais...

Le garde du corps avait plutôt en tête des promenades, du temps libre... Thalya avait toujours eut l'art de le faire dire ce qu'il n'avait pas dit.
Il se souvenait de la fois où elle avait raconté à Septimus (où elle avait été cafté oui ! ) qu'il avait dit de lui de ton moqueur qu'il choisissait aussi bien ses compagnes que comme il se battait. C'est vrai qu'avec Cécilia et puis avant avec une autre femme, l'histoire s'était par deux fois terminée en drame. Or Calvin avait juste marmoner après s'être autocongratuler de l'avoir battu lors d'un combat d'entrainement, qu'il fallait faire attention à ne pas le blesser en cette période des un an de la date d'anniversaire de la mort de la mère de Camila. Thalya avait vite fait le raccourci entre les deux phrases qui avaient été dite dans un contexte totalement différent... Heureusement, Septimus n'était pas une femme et savait faire la part des choses. Merci bien, elle avait grandit depuis.
Elle avait l'art Thalya, d'entendre ce qu'elle voulait entendre...

(hrpg : ca te va cette annecdote ? Je trouvais mon post trop court sans, mais je peux l'effacer si elle ne te plait pas (et je comprendrais parfaitement pourquoi ^^) )

Oh el cabrón* ! Elle le savait ! Il y avait déjà son petit air narquois et moqueur mais là, là il venait de l'avouer ! Il venait de reconnaître ouvertement devant elle qu'il comptait leur faire un entrainement intensif ! C'était ses propres mots, alors qu'à la base il n'était question que d'un simple jogging ! Un petit jogging de rien du tout ! Non avec lui ça tournait immédiatement aux travaux forcés ! Et le comble c'est qu'elle pouvait lire dans son regard qu'il y prenait beaucoup de plaisir ! Il perdrait rien pour attendre, elle s'en fit la promesse.

Mama, comment allait-elle annoncer ça à Camila -_-

Néanmoins sa contrariété retomba presque aussitôt lorsqu'il fut ouvertement d'accord avec elle sur le fait que sa petite protégée avait aussi besoin de se changer les idées. C'était évidemment trop beau pour être vrai, car s'il était effectivement d'accord sur le fond, il ne l'était absolument pas sur la forme. Elle aurait du s'en douter, ils n'avaient pas la même définition du mot s'amuser c'était trop beau pour être vrai !

- Pourquoi s'amuser c'est synonyme de sortir en boite pour moi ? Peut-être parce que je suis jeune et que comme tous les jeunes j'aime me dépenser sur de la musique et faire la fête, Mr le Néanderthalien. En plus je ne vois vraiment pas pourquoi tu fais cette tête. Ce ne dur que quelques heures, ou ne fais que dépenser notre trop plein d'énergie en riant, en dansant, et en faisant des rencontres où est le problème ? Qu'est-ce qui t'ennuie franchement ? Demanda-t-elle un petit sourire moqueur affiché sur les lèvres

Elle ne comptait pas lui faire l'insulte d'énumérer les différentes options de ce qui pourrait le déranger dans cette perspective de soirée puisqu'ils le savaient très bien tous les deux. Outre le fait qu'il aurait tout de l'éléphant dans un magasin de porcelaine en boite, voir les hommes draguer Camila sous son nez sans pouvoir en faire autant était à n'en pas douter, le seul et unique problème de ces soirées de débauche à ses yeux

- Tiens je serais bien curieuse de savoir comment tu t'amuses toi ?

Elle croisa les bras devant elle, en affichant un petit sourire moqueur. S'il lui sortait qu'il s'amusait en pêchant à la mouche ou en lisant un bon bouquin elle lui rirait au nez, c'est promis !


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* Oh le salaud !

Intérieurement, durant tout le long de son petit discours, Calvin imagina la même scène entre deux parents se disputant sur ce qui était bon pour leur enfant et sur ce qui ne l'était pas.
Bien sur, il ne considérait pas vraiment Camila comme sa fille. Ni Thalya comme son épouse d'ailleurs. Plutôt comme une soeur plutot et une frangine drolement emmerdante.
Et tout comme frère qui se respecte, le garde du corps lacha un pique qui pouvait faire très mal et qu'il allait certainement regretter...

-Jeune, jeune...Vous approchez de la trentaine tout de même ! Je te l'accorde ce n'est pas vieux sauf peut-être pour sortir en boite... Ce n'est plus les gosses de seize ans qui font ca de nos jours ?

Aie, oui il allait le regretter. On ne plaisante pas avec l'âge des femmes. Et on ne plaisante pas avec une femme comme Thalya...
Lorsqu'elle lui demanda ce qu'il l'ennyait autant, il prit une pose, exagérant le mime d'un homme de haute société en pleine réflexion.

-Ce qui m'embête ? Mmmmh voyons... Le DANGER évidemment ! Tu n'as jamais entendu parler de ces connards qui prennent ce dont ils ont besoin et qui jettent leur coup d'un soir sur le trottoire avec des aiguilles plantées dans le bras ?

Bon d'accord, il avait clairement exagéré. Un peu trop surement. Lui même avait fréquenté ces cercles et il savait très bien que ce cas était rare si pas inenvisageable. Mais passons, le point était là. Sortir dans ces milieux étaient dangereux pour des jeunes femmes de leurs positions. Elles n'étaient pas n'importe qui bon sang !

Lorsqu'elle lui demanda comment il s'amusait lui, il ouvrit la bouche et la referma. Comment s'amusait t'il?
En fait, Calvin ne s'amusait pas souvent. Si ce n'est lorsqu'il était avec Camila. Ou avec Thalya aussi d'ailleurs. Sauf évidemment quand cette dernière lui tapait sur les nerfs...Il appréciait aussi les soirées calmes à regarder la télé mais est-ce qu'il s'amusait vraiment tout seul sur son divan ? Ca ne l'ennuyait pas en tout cas.
Pour toute réponse il haussa les épaules et mormana

-Bof, des trucs de vieux sans aucun doute ! Déclara t'il en appuyant bien sur le mot "vieux".

Oh l'inconscient ! Ne lui avait-on jamais apprit qu'il ne fallait jamais faire référence à l'âge des femmes ? Surtout pour faire sous entendre qu'elles n'étaient plus vraiment des roses toutes fraîches qui venaient à peine d'éclore ? En avait-il donc si marre de la vie qu'il souhaitait la voir s'abréger si vite ? C'était à se demander comment il avait fait pour survivre aussi longtemps jusqu'à aujourd'hui. Après, elle devait admettre qu'avec ses pics à répétitions elle n'avait pas volé ce genre de réflexions, ça devait bien finir par tomber à un moment ou un autre. De toute lanière il avait de la chance, elle était trop vidée, épuisée par son entrainement pour lui faire regretter ces paroles. Toutefois un sourire moqueur s'afficha lorsqu'il fit l'amalgame boite de nuit synonyme de jeune adolescents immatures.

- Si tu sortais un peu plus souvent de ta caverne, tu saurais que non, s'amuser le samedi soir n'est pas l'exclusivité des jeunes adolescents et qu'il y a plein d'endroit sympa aussi pour nous jeunes adultes

Elle avait grimacé à l'idée de prononcer le mot trentenaire. Mon dieu si vite, déjà ?!! Fichu temps qui passait trop vite et ne les rajeunissait pas ! Et puis pourquoi elle pensait à ça elle ?! Camila et elle étaient jeunes, belles et c'était tout ce qui comptait ! Raahh c'était sa faute à lui ! En rogne contre les pensées obscures qu'il venait de lui mettre en tête elle lui en colla une sur le bras

Il n'empêche qu'elle n'avait pu s'empêcher de rire lorsqu'il lui avait confié que ce qui l'inquiétait c'était le danger qu'elles couraient de faire de mauvaise rencontre. Il avait tout du père inquiet pour ces deux filles.

- Calvin je t'en pris arrête. Tu l'as dis toi-même, on n'a plus 16 ans, les gros connards on peut les gérer et puis tu oublies un peu à qui tu t'adresses ? Tu crois pas que faire ce qu'on fait quotidiennement est beaucoup plus dangereux que de sortir en boite ? Allez, je vais passer un marché avec toi. Quand la Convention sera terminé, on passera deux soirée tous les 3 ensembles. Une fois où l'on s'amusera à ma manière et une autre fois ou on s'amusera... à la tienne. Tu relèves le défi ? Lui proposa-t-elle amusé. Et je te préviens, pas question de te défiler une fois que tu auras accepté

-Ho mais je sors qu'est ce que tu crois ? C'est juste qu'on a pas vraiment les mêmes... lieux de prédilection.

C'est vrai après tout, rien ne l'attirait dans les boites trop bondées. Il avait assez donné dans ses années d'adolescent, fréquentant beaucoup trop ce qu'il appelait à présent "la fausse vie". Il avait passé l'âge de se bourrer la gueule...
A des clubs trop bondés, il préférait des petits restos sympas, voir des vieux bars rustiques avec un billard où on pouvait encore s'entendre parler (ce qui facilitait la vraie drague ce que "les jeunes" ne pigeaient donc pas)

Lorsqu'elle rigola, il leva les yeux en l'air, mais plus amusé qu'agacé. Bien sur qu'il savait qu'elles n'avaient plus vingt ans et qu'elles savaient se défendre sans lui... Mais rien à faire, il n'était jamais rassuré de les voir sortir seules. Etait-ce macho ou protecteur peu lui importait. Il n'aimait pas ca, un point c'est tout.

-Et bien je vais me défiler dès le départ. Je ne tiens pas à venir me trémousser avec vous et voir tous ces gars vous tourner autour.

Il disait vous mais pensait Camila bien plus que Thalya. Le voir échanger sa salive avec un inconnu lui serait insuportable.

-Mais compte sur moi pour toujours vous retrouver si jamais vous décidez encore de partir sans prévenir... Je vous ai toujours dit que si vous me disiez ou vous alliez, j'irai vous rechercher avec joie pour vous ramener en sécurité !

Oui, pour dire vrai, il irait certainement trois heures avant l'heure convenue les attendre, vérifiant quelques fois qu'il ne leur arrivait rien de dangereux.

Thalya n'avait pas pu s'empêcher d'esquisser un sourire amusé lorsque Calvin s'était défendu avec conviction que lui aussi sortais, même si, reconnut-il ce n'était pas dans le même genre d'endroit de débauchait qu'elle fréquentait. Il n'avait certes pas eut l'indélicatesse de le dire en ces termes mais il n'en n'avait pas besoin, on pouvait lire en lui comme dans un livre ouvert

Elle qui pensait qu'il reléverait son défi au moins par fierté fut déçue de constater qu'il avait préféré d'embler ne pas l'accepter pour ne pas s'y aventurer. Etait-ce le fameux instinct de survit ? Avait-il comprit à quoi il se risquait s'il osait accepter ? Visiblement, du moins le crut-elle jusqu'à ce qu'il précise qu'il n'avait aucune envie de voir des hommes leur tourner autour. Leur ? Ne serait-ce pas plus juste de préciser autour de Camila ?
A observer ces deux-là, il était clair qu'il se passait quelque chose, et la façon dont il regardait sa cousine, sans qu'il s'en aperçoive était on ne peut plus révélateur.

- Oh Calvin, minauda-t-elle. Tu me déçois. Où est donc passé ton esprit d'aventure et ta témérité ?

Elle ne put s'empêcher de sourire lorsqu'il évoqua son rôle de chaperon. Elle savait qu'avec lui dans les parages, rien ne pouvait leur arriver que ce soit de dangereux,... ou d'agréable, car sa seule présence dissuadait quiconque de s'approcher, cela avait ses avantages comme ses inconvénients.
Il avait tendance à les surprotéger, mais tant qu'il n'agissait pas ainsi en mission au risque de la compromettre c'était l'essentiel, mais pour l'heure c'était plutot mignon.

Elle ne put lui répondre que son portable se mit à vibrer. Farfouillant dans son sac, elle finit par l'en extirper et lu le SMS qu'elle venait de recevoir avec un grand sourire sur le visage. Elle le rebalança à l'intérieur, prit son sac qu'elle mit sur son épaule et relevant son visage en direction de Calvin mit fin à leur séance d'entrainement

- Sur ce, je t'abandonne, monsieur l'esclavagiste, on m'attend. Vendredi, même heure, même endroit, lui indiqua-t-elle en pointant la salle du doigt, tout en poussant la porte battante pour sortir en espérant secrétement qu'il oublierait très vite cette foutue idée de footing le matin