Ce fut l'impact d'une claque monumentale sur son visage qui lui fit reprendre conscience. Sursautant, l'esprit encore embrumé, Zachary entrouvrit les yeux. Autour de lui se trouvait des murs nus et froids dépourvus de fenêtre. La pièce était éclairée par une lumière artificielle particulièrement vivace. Sans vu sur l'extérieur, il lui était impossible de savoir quel moment de la journée ils étaient, s'il faisait encore jour ou s'il faisait déjà nuit, tout comme il lui était impossible de savoir où il se trouvait. Où était-il ? Pourquoi était-là ?
Lorsqu'il voulut bouger, il réalisa qu'il était attaché à la chaise sur laquelle il se trouvait. Face à lui un homme qu'il ne connaissait pas l'observait froidement les mains derrière le dos. L'homme se tenait droit comme un i, les jambes légèrement écarté, il portait un uniforme, c'était un soldat, mais pas un soldat appartenant à l'armée du Nouveau-Monde. Il déglutit en reconnaissant l'uniforme des inquisiteurs et lorsque son regard croisa celui de l'homme qui lui faisait face il pouvait lire dans ses yeux que ce dernier se retenait de toutes ses forces pour ne pas le tuer sur place.

Le souvenir de ces horribles moments lui revint alors très vite en mémoire. Le discours de Saevus, la présence de ce jeune homme qui se tenait à ses côtés et qui observait les évènements de manièe très détachée, l'agitateur, l'émeute qui s'en était suivit, les combats, l'enlèvement de Saevus, le polynectar, Hères, sa capture.... Il se souvenait à présent...

Remuant ses doigts pour essayer de se libérer de ses entraves par la magie, un sentiment de désespoir se mit à l’envahir en réalisant qu’elle ne se manifestait toujours pas depuis qu’il avait été touché par cette maudite balle anti-magie. Combien de temps est-ce que ça allait encore durer ? Etait-ce provisoire ou… définitif ? Non, la magie faisait partie intégrante de lui, personne ne pouvait la lui enlever, si c’était le cas, s’ils avaient ce pouvoir, les Inquisiteurs n’auraient pas hésité à en faire usage contre eux depuis bien longtemps. Elle allait forcément finir par revenir et à ce moment-là, il le sentirait. Pourrait-il pour autant s’en servir pour s’échapper ? Ça ne sera surement pas aussi simple, mais il verrait bien le moment venu.
Sa blessure à l'épaule l'élançait toujours, il ressentait également une certaine douleur sur le flanc gauche et sa tête était douloureuse mais hormis cela, il semblait être en un seul morceau, mais pour combien de temps encore ? Si ça ne tenait qu'à son geôlier et au regard avada kedavresque qu’il lui lançait, il y a bien longtemps qu'il ne pourrait plus se poser la moindre question...

Que s'était-il passé ? Hères était-il parvenu à leur échapper ? Il l'espérait de tout coeur, il le fallait absolument, le Nouveau-Monde avait besoin de lui. Le polynectar faisait-il toujours effet ? Avait-il encore l'apparence de son ami ou avait-il retrouvé la sienne ? Combien de temps s'était-il écoulé depuis son enlèvement ? Que voulaient ces hommes ? Où était Saevus ? Est-ce qu’il allait bien ? Pourquoi l’avaient-ils enlevé ? Que comptaient-ils lui faire ? L’obliger à démissionner ? Le tuer ? Etaient-ils toujours à New Phoenix ? Dans l’Etat de l’Arizona ?
Et Livie est-ce qu’elle allait bien ? L’angoisse le saisit à la simple idée qu’il ait pu lui arriver quelque chose. Non, il ne devait pas s’inquiéter, il n’y avait aucune raison pour qu’elle soit en danger. Elle n’était pas dans le hall lorsque l’émeute avait éclaté, elle travaillait dans la bibliothèque qui était située plusieurs étages au-dessus d’eux, il n’y avait aucune raison que l’on s’en prenne à elle, sans compter qu’il y avait le service de sécurité qui, bien qu’il fut incapable de maîtriser le débordement généré par l’émeute avait dû faire le nécessaire pour protéger le reste de la Tour et les personnes qui s’y trouvait, sans oublier qu’il avait pris ses précautions en envoyant un de ses « amis » veiller sur elle…
Savoir qu’elle allait bien était le plus important…

Rester ainsi dans l’ignorance était probablement ce qu’il y avait de plus angoissant. Qu’était-il arrivé ? Est-ce que toutes les personnes qu’il aimait allaient bien ? Comment les choses avaient-elles pu aussi mal tourner ? Pourquoi les forces de l’ordre avaient-ils mis autant de temps à réagir ? Cela n’aurait jamais dû être aussi long. Y avait-il des traitres chargés de retarder au possible leur intervention ? Les Inquisiteurs étaient très bien renseignés et ils étaient parvenus à s’infiltrer en très grand nombre. Lui-même avait remarqué que le service de sécurité était défaillant, avaient-ils eut le temps de valider son dossier sur la question ? Cela faisait un mois quand même et il doutait sérieusement que Saevus se montre aussi négligeant sur la question, même s’il y avait eut tous ces événements qui s’étaient enchainés il était persuadé qu’il n’aurait jamais négligé quelque chose d’aussi important. Si les Inquisiteurs avaient pu franchir le service de sécurité ce n’était pas un hasard et encore moins un coup de chance….

Qu’allait-il se passer à présent ? Les Inquisiteurs pensaient avoir capturé Hères Yaxley, mais il les avait grugés avec un assez grand succès du reste et Zach ne regrettait absolument pas d’avoir agis en conséquence, mais celui qu’ils voulaient c’était Hères Yaxley, lui n’avait aucun intérêt pour eux. Après tout, il n’était personne,… enfin sauf peut-etre s’ils découvraient qu’il était le frère de l’homme qui menait une véritable chasse aux sorcières contre eux. Mais il y avait peu de chance qu'ils fassent le rapprochement, il devrait être tranquille à ce sujet. Après tout, lui était un anonyme, et s’ils s’imaginaient obtenir quoique ce soit de Ben en se servant de lui comme otage, ils se trompaient lourdement…

Ben,… il devait savoir lui aussi ce qui était arrivé. Comment avait-il réagit ? S'en moquait-il royalement ou s'inquiétait-il quand même un peu pour lui ? Allait-il essayer de l'aider à se sortir de là ? Il en doutait fort, après tout il lui avait dit très clairement qu’il devait cesser de fréquenter les Yaxley, pour lui, il n’avait probablement que ce qu’il méritait, après tout, il le détestait n’est-ce pas... ?

Celui qui devait réellement s’inquiéter pour lui par contre outre Livie c’était Ernie.
Il allait encore lui causer du souci.... Décidément, depuis qu’il était entré dans sa vie il lui en faisait voir de toutes les couleurs…

Livie
Il ne voulait pas l'inquiéter et encore moins être la cause de ses larmes. Il lui avait pourtant promis, dans le Montana, qu'elle ne le perdrait pas, aujourd'hui, il ignorait s'il arriverait à tenir sa promesse. Non, il devait arrêter ça, cessé de se laisser envahir par des pensées négatives générés par sa peur, et pour chasser ses craintes il n’avait qu’une seule chose à faire, fermer les yeux et penser à elle, à la douceur de ses baisers, à son sourire…
Il donnerait absolument tout ce qu'il avait en ce moment pour la serrer dans ses bras et se réveiller de ce cauchemar.

La lourde porte face à lui s’ouvrit lui faisant aussitôt lever la tête dans sa direction. Il pensait que la situation ne pouvait pas être pire ? En reconnaissant les deux silhouettes qui venaient de pénétrer dans la cellule il sut qu’il s’était trompé. Il avait pâlit subitement en les reconnaissant, les yeux écarquillés de surprises. Il ne pensait pas un jour recroiser leur route, et à vrai dire s’en serait bien passé. Septimus Hopkins et Calvin Hasting…

C’était il y a deux ans déjà dans le Montana. Jamais il ne pourrait oublier leur rencontre… Il avait sauvé la vie de Septimus d’une mort certaine. L’homme avait été blessé par une attaque magique et sans son intervention, il serait mort depuis longtemps. Il avait même aidé les deux hommes à pister sans aucune difficulté leur agresseur, mais ça, c’était avant de savoir qui ils étaient réellement. Pour les avoir vu à l’œuvre il savait de quoi ces deux hommes étaient capables, et si jusqu’à présent la peur tenaillait ses entrailles, à présent, il était clairement terrifié.

Le soldat se mit au garde à vous et les salua avant de sortir en les laissant seul tous les trois. Lorsque la porte se referma sur le soldat sa peur se transforma en colère. Dire qu’il avait aidé ces deux hommes ! S’il n’était pas intervenu, s’il ne l’avait pas sauvé, ils ne l’auraient pas manipulé et il ne les aurait pas aidés à retrouver ce sorcier qui était mort par sa faute. Il avait été stupide et s’en était toujours amèrement voulu. Et à présent ils étaient là, se tenant devant lui. Saevus qu’avaient-ils fait à Saevus Yaxley ?!

- Où est-il ? Où est Saevus Yaxley ?!! Leur demanda-t-il en leur jetant un regard gorgé de mépris. Qu’est-ce que vous lui avez fait ? Qu’est-ce que vous voulez ?!

 Septimus était en colère, très en colère. Natalia Oldman était tombée durant la mission à cause du fils de Saevus Yaxley. Le rejeton du Nouveau-Monde était en cet instant dans une cellule gravé de particule anti-magie pour endormir ses pouvoirs.

Le lieutenant suivi de près par son ancien élève avait choisi de s'entretenir avec le fils avant de tenir tête au père. Il voulait d'abord s'assurer de l'entière coopération du gamin, essentielle pour faire manger le leader du Nouveau-Monde dans leur main.

Le Cracmol traversa une multitude de couloirs qui devaient l'emmener vers les quartiers de détentions. Septimus avait fait passé ses ordres pour qu'aucun mal ne soit fait au jeune homme en attendant ses nouvelles instructions. Le seconde de l'Inquisition espérait ne pas devoir faire un exemple parmi les membres du personnel pour instaurer son autorité.

Il arriva avec Calvin de la porte de la cellule de Héres Yaxley. Le garde en faction leur ouvrit le passage et ils pénétrèrent dans la pièce. L'officier déjà présent à l'intérieur les salua avant de quitter les lieux en refermant la porte derrière lui.

Au regard légèrement hébété de leur invité, le lieutenant comprit qu'il venait tout juste d'être sorti de sa torpeur. Septimus pouvait voir une multitude de questions qui se bousculaient dans la tête du jeune homme à travers son regard.

Le petit Yaxley finit par ressembler ses idées et ouvrit la bouche :

« Où est-il ? Où est Saevus Yaxley ?!! Leur demanda-t-il en leur jetant un regard gorgé de mépris. Qu’est-ce que vous lui avez fait ? Qu’est-ce que vous voulez ?! »

Saevus Yaxley ? Septimus était quelque peu étonné que Héres appelle son père par son patronyme. Aurait-il un peu d'eau dans le gaz entre le Roi Sorcier et le Petit Prince ? Mais après tout venant lui même qu'une famille de mages, il savait que les relations filiales étaient souvent très superficielles. Espérions que le père considérait suffisament son fils pour lui venir en aide.

Septimus s'approcha doucement de Héres pour était solidement attaché sur la chaise. D'un geste vif de la main, il prit l'adulescent  par la gorge et serra suffisamment pour que le gamin étouffe.

« J'ai perdu l'un de mes hommes à cause de toi... Si tu n'es pas encore en train de gueuler en regardant tes entrailles s'échapper lentement de ton bide c'est parce que ton père doit faire un petit quelque chose pour nous... Alors tu vas ravaler tes questions mon gars et tu vas faire exactement ce que nous allons te dire. Et peut être... je dis bien peut être, tu pourras d'en sortir avec un minimum d'ecchymose.

L'Histoire est déjà une imposture en ceci qu'elle est écrite par les survivants.

L'imposteur.

Calvin sut à quel point l'instant où Septimus revint de mission serait gravé dans sa mémoire à tout jamais, lorsqu'il vit celui ci sortir de la voiture.
Il avait une sale mine et pour cause : le succès de ce qu'il découvrirait comme étant l’enlèvement des Yaxley avait été entaché de la mort d'un des leurs : Natalia Oldman.
Le garde du corps ne pouvait pas dire qu'il connaissait bien ce soldat. Ca leur était arrivé de parler d'élèves prometteurs ensemble, ou même qu'il participe à un de ses cours pour une démonstration, mais il ne pouvait pas vraiment dire qu'il avait personnellement ressenti l'onde de choc de son décès.
Septimus quant-à-lui, semblait très en colère. Calvin pensait que c'était plus contre lui-même que contre l'assassin. Son mentor devait s'en vouloir d'avoir perdu un des leurs. Voilà pourquoi il n'avait cessé de paraitre très étrange depuis son retour.

Enfin, Calvin avait découvert quelle était cette fameuse mission. Jamais il ne s'était attendu à quelque chose d'aussi énorme néanmoins.
Les deux Yaxley d'un coup, il fallait le faire tout de même !
Il n'avait jamais eu le "privilège" de connaitre le fils mais ce n'était pas vraiment un soucis vu qu'il allait avoir tout le loisir de "discuter" avec lui durant l'interrogatoire. Le garde du corps avait été heureux que Septimus l'inclue de nouveau dans ses actions.

Alors qu'ils pénétrèrent à l'intérieur de sa cellule, Calvin se mit dans le coin, contre le mur. Il observait le jeune homme dont la peur était bien visible sur son visage mais surtout, il regardait Septimus s'avancer vers ce dernier et le prendre par le cou.
Il compta que son supérieur pressait plus longtemps ses mains sur la nuque de l'héritier. Plus longtemps que la limite standard d'intimidation.
Il devait vraiment avoir pris la mort d'Oldman à coeur pour se permettre de défouler sa colère sur leur prisonnier.
Voyant qu'il le tenait toujours par le cou et que le fils Yaxley devenait de plus en plus rouge, Calvin s'approcha discrètement et vint placer une main sur l'épaule de Septimus, sans que le gamin - trop occupé à étouffer - ne puisse le voir.

C'était son mentor qui allait évidemment guider l'interrogatoire. Il avait été présent sur les faits et avait un but précis que Calvin ne faisait que de deviner.
Sa présence dans la cellule était juste pour foutre la pression au prisonnier et éventuellement donner quelques claques. Pour son plus grand plaisir.


   

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  Dès que le son de sa voix se mit à retentir dans cette pièce froide et impersonnelle, il sut. Il parlait avec une voix qui n'était pas la sienne, il parlait avec la voix de Hères Yaxley. Il avait dès lors la réponse à deux de ses questions : le Polynectar faisait toujours effet et moins de deux heures s'étaient écoulés depuis son enlèvement.
Les deux hommes qui venaient de pénétrer dans la pièce se séparèrent. Alors que Calvin se dirigea vers un des angles de la pièce pour y prendre appui sans le quitter du regard, Septimus quand à lui, se dirigea tranquillement sur lui. L'ainé paraissait serein, son visage avait revêtu ce masque parfaitement impassible dénué de la plus petite émotion qui aurait pu trahir ses moindres pensées. C'était peut-être à cause de cela, mais aussi de son regard glacial, qu'il respirait autant le danger et la menace. Zachary le trouvait même beaucoup plus terrifiant qu'il y a deux ans, ou peut-etre que cela s'expliquait tout simplement parce qu'à l'époque, ce n'était pas lui sa cible....

Zachary eut un léger mouvement de recul en le voyant se pencher vers lui, mais attaché à la chaise, ce mouvement instinctif de repli était parfaitement vain. Tel le serpent qui attaque, aussi vif que l'éclair, la main de Septimus s'était levé et lui avait serrait impitoyablement le cou, lui bloquant par la-même, la respiration.
Les yeux exorbités, Zachary tenta bien de crier mais aucun son ne sortit de ses lèvres. Grimaçant de douleur, à la recherche d'un peu d'air, il essaya de se concentrer sur les paroles que l'inquisiteur était entrain de prononcer. Septimus le menaça très explicitement, il ne s'agissait pas de paroles prononcées en l'air dans le simple but de l'intimider, il le savait.
De toute évidence, Septimus avait perdu un homme durant cette mission et en rendait responsable Hères. Pourquoi ? Parce qu'ils avaient eut du mal à le capturer ? Qu'ils avaient trop tardé ? Haletant de plus en plus, il essaya de se souvenir... l'homme qui l'avait frappé n'avait-il pas tenu ce genre de propos lui aussi ? N'avait-il pas accusé clairement Hères d'avoir tué une certaine Natalia ? Natalia...S'agissait-il de cette femme qui avait bien faillit capturer Hères ? De cette femme qu'il avait neutralisé et qu'il avait fini par retrouver gisant dans son sang un peu plus tard ? Quel rapport avec Hères ? Etait-ce le manque d'oxygène qui l'empêchait de réfléchir, parce qu'il ne voyait vraiment pas. Il ne connaissait pas Hères depuis bien longtemps, mais il n'était pas le genre d'homme à tuer froidement quelqu'un. Si Hères était vraiment impliqué dans sa disparition, Zachary ne voyait que deux explications : soit il s'agissait d'un accident, soit il n'avait fait que riposter pour défendre sa vie. Dans les deux cas, il était persuadé que cette scène hanterait Hères jusqu'à la fin de ses jours, et il espérait vraiment, pour son ami, qu'il ne soit pas directement impliqué dans cette disparition. Mais dans le pire des cas, même s'il se trouvait que Hères y était directement impliqué, à ses yeux, il n'était en rien responsable de cette tragédie. Les seuls responsables, les seuls coupables c'était eux. Eux qui avait conduit se raid punitif, fomenté ces enlèvements. Eux qui avaient agit avec violence alors que Saevus cherchait juste à ramener la paix sur son territoire et à apaiser les esprits. Eux qui avait jeté la discorde et le chaos...

Lorsqu'il sentit la pression enfin se relâcher à la base de son cou Zachary aspira une goulée d'air tout en se mettant à tousser bruyamment, comme s'il allait vomir, la tête penchée vers l'avant. Il savait, il savait que Septimus avait besoin de lui et qu'il ne le tuerait pas tant qu'il pensait avoir à faire à Hères pour la simple et bonne raison qu'il avait besoin de son ami vivant pour faire plier son père. Pourtant, et bien qu'il en avait conscience, il avait vraiment eut l'impression qu'il allait suffoquer sans rien pouvoir y faire pour se défendre.

Oser s'en prendre aux gens que Saevus aimait le plus pour le briser, c'était bas, c'était des méthodes de lâches, et ça le mettait en colère. Comment osait-il s'imaginer ne serait-ce qu'un instant qu'il se prêterait à son petit jeu pour éviter qu'ils ne s'en prennent à lui ? Croyait-il vraiment que Hères était aussi lâche que ça pour trahir son père à la plus petite menace ? Croyait-il vraiment qu'il allait leur obéir bien sagement ?
La main de Septimus avait relâché sa prise autour de son cou pourtant il avait toujours la sensation de ressentir cet étau implacable faisant pression sur sa peau endoloris, comme pour lui rappeler ce qui l'attendait... Après avoir reprit une respiration normal, il releva doucement sa tête  et plongea son regard dans celui de Septimus

- Non, souffla-t-il. Jamais je ne vous aiderai parvint-il à articuler. Vous n'obtiendrez rien de lui, les avertit-il sans détourner son regard de celui de Septimus avant qu'un petit rire nerveux et moqueur ne vienne s'afficher sur ses lèvres, vous avez fait tout ça pour rien

Et pour cause, ils avaient capturé la mauvaise personne, fort heureusement, sans quoi, il ne sait pas ce que Hères aurait enduré à sa place. Ces hommes ne le savaient pas encore, mais ils ne détenaient pas le véritable Hères Yaxley, par conséquent, ils ne pourraient pas faire pression sur Saevus. Tous leurs beaux chantages tombaient à l'eau, et lorsqu'ils s'en rendraient compte, il serait trop tard, ils ne pourraient plus y remédier

 
Septimus sentit la main de Calvin sur son épaule et brusquement il prit conscience qu'il tenait le cou du jeune Héres depuis presque deux minutes. S'il continuait le gamin allait s'évanouir et asphyxier. Avec une pointe de regret, le lieutenant relâcha sa poigne et repoussa Héres d'un geste brusque.

Le lieutenant se redressa alors que le fils de Saevus Yaxley annonçait qu'il n'avait pas l'intention de coopérer.

« Voyez vous ça. Le symbole de la paix et de l'harmonie entre les mondes se rebelle. Ce n'est pas grave Héres. Si tes paroles ne convainquent pas ton père, tes hurlements le feront. »

Septimus lança au jeune homme avec un regard attendu puis il sortit un couteau rangé sur son ceinturon. Il le mit devant le nez de Héres.

« Tu reconnais ceci ? N'est ce pas ? Il appartient à ton cher papa.... c'est avec ceci que tu as tué l'un de mes soldats. Tu n'avais jamais tué avant, avoue le... »

Il s'approcha de l'homme qu'il pensait être le meurtrier de Natalia Oldman et avança la larme près de son coeur. Les uns après les autres, il fit sauter les boutons de la chemise du jeune sorcier.

« Tu sais ce que ca fait de se faire poignarder ? »

Septimus le dévisagea un instant avec une expression vide et froide. Sans le moindre était d'âme ni la plus petite hésitation, le lieutenant planta la lame du couteau dans l'avant bras d'Héres. Le métal étudié pour percer les armures entra comme dans du beurre dans la chaire et l'os du sorcier, puis, transperça accoudoir en bois sur lequel le jeune était attaché.

Le lieutenant laissa sa victime hurlait quelques secondes avant de lui saisir la mâchoire d'une main. Il pressa durement les joues du gamin, l'obligeant à croiser leurs regards.

« Tu as encore envie de faire le malin maintenant ? Tu n'es plus... oh tu m'écoutes ? »

Septimus vit que sa victime était sur le point de tourner de l’œil et lui donna une vigoureuse tape sur la joue.

« Il ne faut pas t'évanouir, mon gars ! Qu'est ce que je disais ? Ah oui ! Tu n'es plus chez ton papa dans ton petit conte de fée... Tu comprends Héres ? Ta vie est en jeu mon garçon. Alors fais preuve d'intelligence.»

Il attrapa le poignard et tira pour le décrocher. Il dut jouer un peu avec pour y parvenir aggravant la blessure de son jeune ami. Maintenant que le gamin avait compris qu'ils ne plaisantaient pas, le lieutenant était certain que la conversation allait prendre une tournure beaucoup plus intéressante.

L'Histoire est déjà une imposture en ceci qu'elle est écrite par les survivants.

L'imposteur.

Calvin observait les moindres mouvements de Septimus : il décelait en lui une colère sourde dû à la mort d'un de ses soldats sous sa responsabilité.
Le garde du corps était là pour le maintenir même s'il partageait l'envie de son mentor de tuer le petit salopard dont le visage était à présent déformé par la peur.
Il avait tué l'un des leurs. Mais pour qu'il puisse ressentir sa douleur, il fallait qu'il reste en vie.

Leur prisonnier jouait les téméraires en affirmant qu'il n'allait pas coopérer.
Calvin ne pu s'empêcher de lâcher un "Ttttttt...." réprobateur et annonciateur de ce qui allait suivre - et ce n'était pas très bon pour lui.

Septimus sortit la lame qui avait prit la vie à Oldman. Calvin s'avança synchrone avec son mentor. Il se plaça sur la gauche du fauteuil, un peu en retrait.
Il avait déjà vécu de nombreux interrogatoires et séances de tortures et il savait ce que "le deuxième homme" avait à faire durant les moments culminants.
Il avait appris cette technique du "deuxième gaillard dans la pièce" à ses dépends, alors qu'il n'avait que neuf, dix ans. C'était chez la famille Miller (de tous les noms qu'il avait momentanément porté, c'est bien celui ci dont il se souviendrait toute sa vie), celle qu'il avait fuit juste avant le terrible séisme (savoir qu'ils détenaient le fils du coupable à quelques mètres de là était des plus jouissifs).
Son père d'adoption aimait le punir en le brûlant avec des cigarettes (ou même parfois une bougie). Après une bêtise - plus ou moins grave, il fallait l'avouer - son "papa" appelait son frère à la rescousse. Ils le faisaient assoir et entreprenaient systématiquement de faire un dessin sur ses bras. Quand la douleur était trop intense et qu'il manquait de tourner de l’œil, BAM, oncle Miller était toujours là, le ramenant à la vie par une baffe monumentale.  
Quelles seraient leurs têtes à ces deux couillons s'ils savaient ce que ce petit mec était devenu ! Et qui plus est, que Calvin utilisait cette technique durant les interrogatoires dans le but de protéger la population moldue dont ils faisaient partie!
La vie parfois, pouvait se révéler très étrange...

Un à un, les boutons de la chemise du fils Yaxley sautèrent.
Le garde du corps se délectait de son regard effrayé qui suivant le couteau des yeux.
Les hurlements qu'il poussa était comme une douce musique à ses oreilles lorsque le Second de l'Inquisition lui planta le poignard dans l'avant-bras.
A l'affut, il vit la tête de l'héritier Yaxley tomber un peu en avant et il agrippa ses cheveux sans ménagement tandis que Septimus le tenait éveiller par une petite claque.
Ses cheveux toujours dans ses mains Calvin lui maintenait la tête droite pour que son mentor puisse voir ses yeux.


   

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Le dominant de toute sa hauteur, Septimus l'avait raillé devant sa bravade, mais s'il n'avait pas faillit en l'entendant se moquer de lui, il sentit une goutte de sueur froide couler le long de son dos lorsqu'il lui confirma qu'il n'avait pas besoin de convaincre Saevus Yaxley par la parole, car dans le pire des cas c'était ses hurlements qui s'en chargeraient. Joignant le geste à la parole, l'inquisiteur retira le couteau qu'il portait à son ceinturon, et Zach se sentit aussitôt blêmir. Il le savait pour l'avoir vu faire, Septimus Hopkins ne bluffait jamais. Avec inquiétude, il le vit s'approcher de lui et agiter l'arme sous son nez. De toute évidence cette arme appartenait à Saevus Yaxey et Septimus l'accusa de s'en être servit pour tuer l'un des siens. Zach avait aussitôt quitté la lame scintillante du regard pour plonger ses yeux remplis de stupeur dans ceux de Septimus. Alors c'était vrai ? Hères avait véritablement tué cette femme ? S'il en était venu a une telle extrémité c'est qu'il n'avait pas eut le choix, il en était persuadé.

- Je n’ai tué personne, articula-t-il finalement sans baisser le regard

Il vit avec effroi la lame de ce couteau se diriger vers son coeur. Un à un, Septimus fit sauter les boutons de sa chemise, dont les pans s'écartèrent au fur et à mesure pour y dévoiler son torse. Les battements de son coeur s'accélérèrent dangereusement soulevant de plus en plus rapidement sa poitrine. Il ne pouvait plus quitter du regard cette lame tranchante et affutée que le second de l'inquisition tenait entre ses mains. Il appréhendait de voir ce couteau si proche de lui ou serait-il plus juste de dire qu'il appréhendait l'utilisation que pouvait en faire Septimus, et voir Calvin se rapprocher de lui n'était en rien pour le rassurer quand à a suite des événements. Lorsqu'il lui demanda s'il connaissait la douleur que vous infligeait un coup de poignard, Zachary avait relevé la tête en direction de Septimus avec terreur, lorsqu'une évidence lui traversa l'esprit. Il ne le tuerait pas, du moins, pas tant qu'il le prendrait pour Hères, ce qui était présentement toujours le cas, même s'il ignorait encore combien de temps prendrait la supercherie. Ils avaient besoin de lui pour obtenir quelque chose de Saevus, de ce fait, il ne le tuerait pas. Cette pensée l'avait quelque peu rassuré et l'avait conforté dans le fait qu'il ne lui ferait rien. Non seulement il ne le tuerait pas, du moins, pas tout de suite, mais en plus quel intérêt aurait-il à le faire « hurler » si Saevus n'était pas là pour le voir ? Cette remarque était parvenue à le rassurer et lui avait redonné un regain de courage ou de stupidité c'était selon.

- Vous ne me tuerez pas, lui avait-il répondu dans un petit air de défi.

A peine avait-il prononcé ces malheureuses paroles qu'il sentit la lame du couteau s'abattre sur son avant-bras et traverser sa chaire de part en part, lui arrachant par-là même un hurlement de douleur. Des larmes de douleur jaillirent de ses yeux et sa tête se mit à tourner tant la souffrance lui paru insupportable.
Il sentit la pression de la main de son tortionnaire lui saisir la mâchoire pour l'obliger à le regarder, mais sa vue était brouillée, et alors qu'il se sentit partir une claque le fit revenir à lui. Il avait mal, et à présent, il était clairement terrifié par ce que ces hommes comptaient lui faire, car il s'était trompé. Ils n'avaient nul besoin de la présence de Saevus pour le tourmenter, et le pire dans tout ça c'est qu'ils y prenaient du plaisir ! Il n'avait lu aucune hésitation, aucun tremblement ni dans le geste ni dans la voix de Septimus, juste une froide détermination et une lueur malsaine de satisfaction.
Il les haïssait. Il avait beau gémir comme un enfant, la terreur de ce qui allait suivre se mêlait à un sentiment de haine très profond. Jamais encore il n'avait prit la vie, Septimus avait raison, jamais encore, il n'avait rêvé de tuer quelqu'un comme en cet instant où il s'imaginait retourner cette lame qui lui faisait du mal pour l'enfoncer dans la poitrine de son tortionnaire.

Un conte de fée ? C'était vraiment ce qu'il s'imaginait ? Qu'ils vivaient un conte de fée ?! Septimus ne connaissait pas la vie d'Hères, ni la sienne du reste.... Ils n'étaient pas malheureux, il y avait probablement des personnes qui avaient connus des malheurs bien pires que les leurs mais de la à prétendre qu'ils vivaient dans un conte de fée, qu'en savait-il ? Septimus lui parlait d'une voix douce, presque paternel mais si faussement compatissante. Sa vie était en jeu ? Si la situation n'était pas aussi critique, s'il ne se sentait pas aussi mal, nul doute qu'il lui aurait rit au nez. Sa vie était en jeu ? Il voulait vraiment lui faire croire qu'ils l'auraient relâché s'il avait été Hères ? Qui croyaient-ils berner ? Dès qu'ils auraient obtenu ce qu'ils voudraient ils le tueraient. Il laissa s'échapper un sanglot en glissant un regard inquiet sur Septimus qui avait refermé à nouveau sa main sur le manche de l'arme qui était planté dans son corps. Zachary serra les dents en étouffant un gémissement lorsqu'il sentit la lame bouger avant de finir par hurler lorsqu'il la retira de son bras. Ce n'est qu'à ce moment-là qu'il comprit que le couteau avait traverser son os.
Il avait la nausée, la tête lui tournait, il voulait que ça s'arrête, que tout s'arrête... ça ne servait à rien de le torturer, il n'était pas celui qui pourrait répondre à leurs exigences

- ça ne sert à rien, gémit-il au bord de l'évanouissement, vous n'obtiendrez rien. Pourquoi.... pourquoi faites-vous tout ça.... ? Qu'est-ce que vous voulez ?

Il voulait se réveiller de ce cauchemar, mais un rêve ce n'était pas aussi douloureux n'est-ce pas ? Son bras blessé tremblait, la sueur coulait dans son dos et sur son visage, il avait envie de vomir. Il sentait la main de Calvin qui s'était saisit de ses cheveux le maintenir fermement en lui relevant la tête pour qu'il ne s'évanouisse surtout pas sans se soucier une seule seconde qu'il était entrain de lui tordre le cou

HRP : c'était mon dernier poste sous l'apparence de Hères

 D'un geste vif du poignée, Septimus chassa le sang de la lame avant de la replacer pour un temps au niveau de son ceinture. Il projetait de la donner à Bi aussitôt qu'il en aurait finir avec Héres. Jamais encore le lieutenant n'avait eu entre les mains une arme comme celle-ci. Elle représentait un réel danger pour tous les inquisiteurs. Jusqu'à présent jamais rien n'avait été capable de percer les armures. Septimus ignorait si le leader du nouveau monde avait fait produit ses petits merveilles à une échelle importante. Cela faisait partie des réponses que le lieutenant espérait sous tirer à son prisonnier comme la promesse d'épargner le jeune homme.

Pourquoi ? Pour qui ? Comment ? L'héritier de Serpent posait des questions dont il était sensé connaître les réponses. Qu'avait donc appris Saevus Yaxley à son fils aîné ? Septimus s'étonnait qu'un homme ainsi instruit que le Leader du Nouveau Monde dans l'art du supplice puisse avoir une progéniture s'y ignorante.

_ Regarde un peu par ici mon garçon.

Il monta du doigt une capsule sphérique transparente accrochée au milieu du plafond.

_ Tu vois cela ? C'est une caméra. En ce moment, Monsieur Yaxley est enfermé dans une cellule à l'autre bout du bastion et il nous regarde. Il va m'observer découper tes chairs, séparer lentement la peau de tes muscles, puis gratter les tendons pour les détacher. Membres après membres, organes après organes...

Septimus laissa le temps à son partenaire de jeu de s'imaginer tous les petites détails évoquer dans son discours. Malgré les apparences, le lieutenant de l'inquisition n'était pas un psychopathe. C'était un professionnel de l'interrogatoire et de la torture. Il savait exactement comment provoquer une souffrance terrible au sujet sauf mettre la vie de ce dernier en péril. Tuer un homme durant un interrogatoire n'avait aucun intérêt. Il agissait donc avec la plus grande des discipline et n'y prenait pas particulièrement de plaisir. Du moins normalement et quand il ne tenait pas le meurtrier d'une des femmes qu'il avait connu intimement.

_ Tu as raison Héres. Je ne vais pas te tuer. Mais même un ignorant comme toi devrait savoir qu'il y a des châtiments bien plus horrible que la mort...

Le lieutenant prit à nouveau le temps de laisser à leur prisonnier méditait la dessus et à son géniteur par extension. Septimus entreprit de bousculer un peu le jeune Héres, le repoussa dans ses derniers retranchements pour l'idée d'obtenir sa totalité collaboration et la soumission de Saevus Yaxley.

(Désolé c'est nul... je ferais mieux au prochain poste avec Zack ! ^^)

L'Histoire est déjà une imposture en ceci qu'elle est écrite par les survivants.

L'imposteur.

Septimus montra du pouce la caméra accrochée au plafond en apprenant à leur prisonnier qu'ils avaient un spectateur de choix : Saevus Yaxley était présentement obligé de regarder ce qui se déroulait ici.
Calvin aurait voulu voir sa réaction lorsque le Second de l'Inquisition avait planté le couteau ayant tué Oldman dans la chair de son meurtrier.
Ho bien sur, la cellule de leader était elle aussi placé sous surveillance visuelle mais rien ne valait que de voir une réaction "en direct".

Son mentor maitrisait parfaitement l'art des tortures. Jamais sous sa guidance il n'avait perdu un prisonnier en étant aller trop loin.
Aujourd'hui, Calvin savait que c'était différent. Il sentant dans l'air que Septimus aurait du mal à se contenir. Pourquoi ? Était-ce la première fois qu'il détenait quelqu'un ayant assassiné l'un de ses soldats ? Il aurait eu tendance à dire non mais il avait de sérieux doutes en voyant la colère réelle dans ses yeux.
Peu importe, le garde du corps connaissait son rôle tout comme les limites des interrogatoires. Il se savait capable d'agir en tant que garde fou si cela se révélait nécessaire.

"Il y a des châtiments bien plus horribles que la mort".

Calvin n'avait eu à subir des séances de tortures qu'enfant, et quelques mauvais bastons en prison où il s'était retrouvé coincé au milieu de connards s'amusant à le faire recroquevillé.
Et encore, le professionnel qu'il était estimait que ce n'avait pas réellement été des séances de tortures mais plutôt des...corrections brutales.
Septimus quant-à-lui avait un passé plus sombre. Le fait d'avoir perdu deux fois les femmes de sa vie devait être la plus infâme des souffrance. A présent qu'il avait Camila, il pouvait essayer de deviner comment son mentor avait enduré la chose.
Comment avait-il fait pour continuer le combat ? Est-ce que Calvin en serait capable si jamais quelque chose devait arriver à... Non, même l'idée était trop insupportable que pour seulement l'imaginer dans sa tête.

Alors qu'il tenait toujours les cheveux de l'héritier Yaxley dans ses mains, le soldat fut le premier à réaliser que quelque chose clochait.
Il sentait les cheveux de son prisonnier bouger d'eux-même dans ses mains, comme s'ils raccourcissaient. Perplexe, il lâcha un instant du regard Septimus pour se concentrer sur ce qu'il tenait dans ses mains.

   

made by pandora.

  Zachary fut soulagé de voir enfin Septimus éloigner cette maudite lame de couteau de lui pour la rengainer à sa ceinture mais essaya de ne pas trop le montrer de crainte qu'il ne la ressorte aussitôt pour s'amuser à nouveau avec. Suivant docilement du regard le doigt de l'inquisiteur, il aperçut une capsule sphérique e au plafond et placée juste au-dessus de lui. Son tortionnaire lui expliqua qu'à l'intérieur se trouvait une caméra. Une caméra qui ne se contentait pas d'enregistrer ce qu'ils faisaient mais bel et bien de retransmettre à Saevus, simultanément, tout ce qui s'y passait. Saevus était enfermé ici, comme lui, quelque part, à l'autre bout.... du Bastion ? Ils étaient à l'intérieur du Bastion ? Cette nouvelle information l'abattait davantage encore. Le Bastion, le repère des Inquisiteurs.... S'il avait pu espérer voir apparaître un quelconque secours venu libérer le Leader du Nouveau-Monde, cette fois s'en était fini. Le bastion ! Il comprenait mieux aussi pourquoi sa magie ne se manifestait toujours pas... c'était la faute à ces maudites particules anti-magie... Comment allaient-ils pouvoir sortir de ce piège ?

En plus d'être totalement abattu, il sentait ses forces diminuer au même rythme que le sang qui s'écoulait de sa blessure pour s'écraser sur le sol et former une petite mare à ses pieds. Son regard passa de sa plaie à Septimus, qui lui décrivait avec un sadisme non dissimulé et une description toute chirurgicale le supplice qu'il lui réservait. Son coeur s'accéléra et la sueur ruisseait le long de son front. Réservait-il ce genre de traitement à tous ces prisonniers ou Hères avait-il droit à un traitement de faveur ? Il l'ignorait pour le moment mais il serait très vite fixé car il sentait que ça avait commencé.... Ces picotements si caractéristiques et si désagréables étaient les signes avant coureur que la potion de Polynectar n'allait bientôt plus faire effet...

Zachary esseya de ne pas céder à la panique en imaginant ce qui pouvait bien l'attendre encore, il déglutit sans répondre lorsque Septimus lui fit comprendre qu'il existait des châtiments pire que la mort. Quiconque croisait son regard glacial en cet instant, ne pouvait mettre sa parole en doute. Comment pouvait-on en arriver à de telles extrémités ? Quel genre de vie ces deux hommes avaient-ils bien pu mener pour être capable de torturer une personne sans tressaillir ? Il ne les excusait pas, ni ne cautionnait leurs actes pour autant mais il ne pouvait s'empêcher de se poser la question. Qu'est-ce qui pouvait bien vous transformer de la sorte ? Quels genres d'épreuves transformaient les hommes en monstres ? Finalement, il s'en fichait, c'était même le cadet de ses soucis. Il les haïssait.
Bien que sa tête était toujours fermement maintenu par Calvin, Zachary leva son regard vers la caméra

- Il nous regarde ? Demanda-t-il avant d'esquisser un faible sourire sans quitter la camera des yeux. Tant mieux. Je vais pouvoir mettre fin à son supplice...

La tête lui tournait, il avait mal et il redoutait la suite des événements mais au moins, il ne pourrait plus briser Saevus à travers lui. Il glissa tour à tour son regard sur Calvin et Septimus

- Il y a deux ans,... vous m'avez trompé.... souffla-t-il, par ma faute, un homme est mort....

C'était il y a deux ans, dans le Montana.... après que Calvin soit apparut devant lui, inquiet pour son ami qui avait été blessé par un sortilège. Sans son aide, sans son intervention, Septimus ne serait plus là aujourd'hui. Regrettait-il d'avoir sauvé la vie de Septimus ? Il n'allait pas tarder à avoir la réponse à cette question.
Mais à l'époque, s'il avait su que l'homme qu'il s'apprêtait à soigner était un Inquisiteur, il s'y serait prit autrement. Il ne l'aurait pas laissé mourir, il l'aurait sauvé, mais en usant d'autres sortilèges pour que sa guérison soit plus lente et moins efficace. Mais surtout il n'aurait pas remonté la piste de leur proie. Sans son aide, elle aurait certainement pu s'enfuir, et il ne serait pas mort.

- Aujourd'hui, c'est moi qui vous ai trompé. Vous vous êtes fait avoir, fit-il en leur adressant un petit regard provocateur, après tout, ce serait probablement sa seule petite victoire, il comptait en profiter avant que la réalité ne le rattrape.

Regrettait-il d'avoir prit la place d'Hères ? Non. Le seul regret qu'il avait c'était de s'être fait prendre, pour le reste sa décision avait été la bonne, parce qu'il sentait que si Hères s'était réellement trouvé entre leurs mains, le sort qu'ils lui auraient réservé aurait été pire que la mort....pour reprendre les paroles de Septimus. Pourquoi ? Pourquoi désiraient-ils tant le voir souffrir ? A cause de cette femme qui était morte ? Cette dénommée Natalia ? Qui était-elle pour eux ?
Aucune des questions qu'il se posait ne franchirent ses lèvres car il se mit à grimacer en serrant les dents en même temps que les paupières et les mains. S'il n'avait pas été si solidement attaché à sa chaise, nul doute qu'il se serait plié en deux. Il sentait ses entrailles se tordre douloureusement et la blessure que lui avait infligé Septimus à son avant-bras lui donnait une horrible sensation de brulure... Le polynectar cessait d'agir, il était entrain de reprendre son apparence...

La désagréable sensation disparut aussi vite qu'elle était apparut, et lorsqu'il ouvrit les yeux, à en juger par l'expression de stupeur qui se peignait sur le visage de ses deux tortionnaires, il sut qu'il venait de retrouver sa véritable apparence.

- Je ne pouvais pas vous laisser enlever à la fois Saevus et Hères Yaxley

A présent qu'il avait recouvré sa véritable apparence qu'allait-il se passer ? Qu'allait-il lui arriver ?  Allaient-ils le libérer ou le tuer ? A vrai dire, il doutait très fortement qu'ils le libèrent, en fait, il n'y croyait pas une seule seconde, même s'il avait beau se rassurer en se disant qu'il n'avait aucun intérêt à le garder étant donné qu'il n'était rien ni personne. Mais il ne s'attendait pas à s'en tirer à si bon compte lui qui s'était joué d'eux, et avait compromis leur plan. Qu'allait-il subir ? Il n'allait pas tarder à le savoir, mais les seuls chemin qu'il voyait se profiler était jonché de peur et de souffrance

_ Il nous regarde ? Demanda leur prisonniers en se tournant vers la caméra pour esquisser un sourire.  Tant mieux. Je vais pouvoir mettre fin à son supplice...

Septimus fronça légèrement les sourcils, cherchant à comprendre ce que l'héritier du leader des Partisans avait en tête.

_ Il y a deux ans, vous m'avez trompé, par ma faute, un homme est mort....

Il y a dans ans ? Hopkins piocha dans sa mémoire le souvenir d'une mission qui aurait concerné  Héres Yaxley. Il n'y avait rien. L'Inquisition ne s'était jamais vraiment intéressé à l'héritier jusqu'au jour de sa capture. Il était encore très insignifiant comparé à son père. Non il se trouva rien qui relit directement Héres à une quelconque affaire. Septimus pressentit qu'il allait détester la suite des événements.

_ Aujourd'hui, c'est moi qui vous ai trompé. Vous vous êtes fait avoir, continua l'inconnu attaché sur la chaise. Parce que le lieutenant n'en doutait plus. Ce n'était pas Héres Yaxley qui était juste en face d'eux. Septimus serra les dents et le doigts alors qu'il voyait leur prisonnier se crisper de douleur. Le corps de ce dernier commença à changer. Le cracmol vit les traits de l'Héritier disparaître au profil de ceux d'un autre. Il le reconnut aussitôt. Il n'avait rien oublié de leur petit escapade dans les bois à la chercher d'un espion.

Septimus et Calvin s'étaient faits passer pour des policiers à la recherche d'un dangereux criminel. Zackary Heel – parce que 'il s'agissait bien du petit guide des montagnes – les avait mené à travers mont et vallée. Ses talents de pisteurs leur avaient permis de mettre la main sur l'espion. La suite avait été assez macabre au point du vue du jeune Heel. Septimus avait décidé de le laisser s'enfuir. Ils aurait bien pu le rattraper et en finir. Mais le cracmol avait eu ce qu'il voulait et le jeune guide n'apparaissait pas comme un danger à ces yeux. Il avait clairement manqué de discernement ce jour-là.

_ Je ne pouvais pas vous laisser enlever à la fois Saevus et Hères Yaxley

_ Pauvre fou, souffla Septimus.

Le second de l'inquisition se tourna vers la caméra et fit un geste pour couper l'image. Il pouvait presque entendre le rire de Saevus Yaxley à l'autre bout du signal. Leur stratégie d'intimidation était un fiasco complet à cause de son petit merdeux. Dire que Septimus était en colère demeurait en dessous de la vérité. Le petit guide en pleine air allait le payer très cher sa petite tromperie. Les yeux glacé du lieutenant tombèrent à nouveau sur le jeune Heel.

_ Tu voulais jouer les héros et bien que tu vas nourrir en martyr, annonça Septimus.

Sur ces mots, le cracmol sortit à nouveau le couteau. Cette fois, il avait torturé pour occire. Mettant de côté l'un de ses credo :Tue bien, vite et souvent, Septimus s'avança à nouveau de sa victime solidement attachée. D'un vague geste de la main, il écarta davantage la chemise du jeune homme. Il s'était décidé pour lui porter un coup de couteau unique dans le foie. Le sang de Zachary Heel se répandrait à l'intérieur de son corps et il mettrait environ une vingtaine de minutes à mourir – trente s'il était solide. La souffrance serait dans tous les cas des plus terribles.

Alors qu'il armait son bras pour frapper, Septimus remarqua une tâche étrange sur le jeune homme. Elle était sur le bas ventre à gauche légèrement couchée par la chemise. Perplexe, il repoussa le vêtement et découvrit une tâche de naissance. Elle avait la forme d'une ancre de bateau. Le cracmol resta quelques instants figés comme hypnotisé par cette découverte.

Ce dessin, il le connaissait bien. Charles Hopkins l'appelait sa « marque de fabrique ». La plupart des Hopkins l'avait quelque part sur le corps. Pour Septimus, elle était située à l'exacte emplacement du jeune Heel.

Cela voulait dire que... non impossible.

Comme si il venait d'être électrisé, le cracmol bondit sur Zackary et l'attrapa par le col.

_ Qui est ton père, gamin ? Ton vrai père ? S'écria-t-il.

Il voulait l'attendre dire un nom, n'importe quel nom sauf le sien ! Il aurait même accepter d'entendre celui de Charles. Mais la photographie de Samantha sur le pêle-mêle au dessus de la cheminé du chalet du jeune guide et l'âge apparent du jeune homme le mettait face à la terrible vérité.

Alors il scruta les traits de Heel, cherchant un air de ressemblances. Mais le sorcier avait presque tout pris de sa mère, mise à part, le menton peut être et les oreilles.

Septimus relâcha sa prise et recula vers le fond de la pièce, la respiration légèrement sifflante. Il regarda Calvin un instant puis se dirigea vers la sortie tenant toujours le poignard dans la main gauche.

Il s'appuya sur le mur du couloir. Son cœur battait si fort que Septimus était persuadé qu'il avait finir par sauter au dehors de sa poitrine et par s'arrêter brutalement. Les membres tremblants, il essayait de respirer profondément alors que le monde autour de lui se mettait à valser. Le couloir lui paraissait soudainement bien plus étroit que d'habitude. Il ferma les yeux quelques instants et il sentit la présence de Calvin à ses côtés.

_ Je crois que je fais une crise angoisse, dit-t-il avec une pointe d'étonnement les paupières toujours closes. Moi, Septimus Hopkins, je suis en train de faire une crise angoisse... Je n'aime pas d'être vulgaire mais c'est vraiment une putain de journée de merde !

L'Histoire est déjà une imposture en ceci qu'elle est écrite par les survivants.

L'imposteur.

Dans sa main, les cheveux du fils Yaxley étaient réellement en train de se raccourcir. Il pouvait le voir et il n'était pas fou. Lâchant brusquement sa prise il lança un regard perplexe vers Septimus mais ce dernier avait son attention fixé sur leur prisonnier.
Tout comme lui, son mentor semblait réfléchir à quand ils avaient croisé le gamin...Calvin était formel, jamais il n'avait échangé le moindre mot avec lui.

"Aujourd'hui, c'est moi qui vous ai trompé. Vous vous êtes fait avoir "

Le garde du corps contourna la chaise sur laquelle un imposteur se tordait de douleur. Il avait comprit. Il connaissait les méfaits d'une potion appelée Polynectar. Ironiquement, Calvin Hasting connaissait bien ses leçons sur les sorciers.
Les traits de l'usurpateur se tordaient bien trop lentement aux yeux du soldat. Qui était en face d'eux  ?
Petit à petit, un nouveau visage se devinait. Un visage qu'il avait déjà vu, déjà croisé.
Il ne le reconnu pas immédiatement et puis, il finit par faire le lien entre l'inconscient sur la chaise et le guide de montagne qui les avait aidé lors d'une mission...
Son nom en revanche lui avait échappé.

Septimus coupa la vidéo et Calvin su alors le sort que son supérieur réservait à ce jeune homme du Montana. Il prit la peine d'en informer le prisonnier qui devait déjà s'en douter avec le regard menaçant de son bourreau.
Il ressortit le couteau et le soldat fixa la lame éclatante.
Le courage du garçon avait été remarquable mais complètement idiot. Il allait mourir par bravoure. Quel gâchis.
Quoique...est-ce que ça voulait dire que ce n'était pas lui qui avait tué Oldman ? Ou est-ce que son apparence en avait trompé plus d'un dès le début ? Qui avait tué un des leurs ? Le guide de montagne ou l'héritier ?
Il allait ouvrir la bouche pour poser la question qui lui semblait importante quand Septimus arrêta son geste. Il découvrit le bas ventre du jeune homme et ce qu'il y vit lui fit péter une case. Il bondit sur l'imposteur et lui demanda avec des cris furieux et précipités qui était son père.
Calvin fronça les sourcils et s'avança vers son supérieur, prêt à lui faire lâcher prise tant la situation était ridicule à ses yeux. Le tuer d'accord, mais lui poser des questions idiotes ? On s'en foutait de savoir qui était son père !
Apparemment leur prisonnier était tout aussi perdu que Calvin en plus d'être effrayé.
Septimus relâcha sa prise et recula de quelques pas, la respiration rapide.
Le regard qu'il lui jeta finit enfin par inquiéter le garde du corps.
Qu'est ce qui se passait ?
Il sortit comme une tornade de la cellule. Les sourcils toujours froncés, Calvin s'approcha du prisonnier et lui souleva à son tour la chemise pour voir ce qui avait été le déclencheur. Il y avait bien une tâche de naissance sur le bas de son ventre mais le soldat ne comprenait pas encore pourquoi elle avait tant détraqué son mentor.
Sans plus attendre, il lâcha le vêtement d'un geste brusque, et quitta à son tour la pièce sans un regard en arrière.

Septimus était là. Les yeux fermés, le corps tremblant, appuyé sur le mur.
Son élève plaça sa main sur son épaule et prit les choses en main.

-Assied toi, ordonna-t-il.

Il s'agenouilla avec lui.
Des crises d'angoisse, il en avait déjà vu. Les pires étaient celles des soldats sur un champ de bataille. Lorsqu'ils réalisaient où ils se trouvaient, lorsqu'ils sortaient de leur rôle, certains écarquillaient les yeux et commençaient à étouffer, complètement paniqués.
Il maintenait le contact rassurant sur l'épaule de son lieutenant.

-Laisse là venir, ne lutte pas, marmonnait Calvin d'une voix douce.  

Quand on combattait sa propre peur, elle devenait plus énorme, plus incontournable, plus terrible.

-Respire...voilàààà, l'encourageait-il.

Ils restèrent quelques minutes dans cette position, Calvin calant sa propre respiration sur celle de Septimus, il entreprit de calmer le rythme accéléré de l'angoissé. C'était une technique de mimétisme. Son mentor allait suivre, doucement mais surement tandis que petit à petit, le soldat ralentissait sa propre respiration pour revenir enfin à une rythme normal.
Alors que le temps s'écoulait, utile à Septimus pour se calmer, Calvin réfléchissait à toute allure. En quoi une tâche de naissance pouvait lui causer une telle crise de panique ? Pourquoi par la suite lui demander qui était son père ?
Soudain électrisé par une idée, il profita de la faiblesse de son mentor pour soulever son vêtement.
Il avait déjà eu l'occasion de voir ce dernier torse nu. Et il avait déjà remarqué cette tâche dans le bas de son ventre...

-Bordel de putain de merde... Lâcha-t-il en croyant comprendre.

Il grimaça et se déplaça légèrement pour faire face à Septimus. Plongeant son regard dans le sien, il murmura, plutôt comme une affirmation que comme une question.

-Ce môme, c'est le tien ?

Sous le choc, il se laissa tomber et s'assit à même le sol.
Les deux hommes restèrent silencieux un instant. La respiration de son supérieur avait repris un rythme normal. Enfin, Calvin prit la parole, brisant le silence pesant.

-Qu'est-ce qu'on fait maintenant ?

Maintenant qu'ils ne détenaient plus le fils Yaxley.
Maintenant que le prisonnier en question était probablement le fils de Septimus.
Putain, ça c'était de l'info.
Il ne jugeait pas son lieutenant. Du moins pas pour le moment.

   

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 Si la surprise et la contrariété pouvait se lire sur le visage de Calvin qui lui avait enfin lâché les cheveux pour se placer devant lui, cessant par là-même de les lui arracher en lui tordant le cou, le visage de Septimus par contre était littéralement déformé par une colère noir qui ne demandait qu’à exploser. Lorsqu'il l'entendit siffler un "pauvre fou", tout en tendant son bras dans un grand geste, Zachary crut qu'il allait lui en coller une, mais il ne se passa rien, du moins, rien de douloureux. Il comprit alors que l'homme venait simplement de couper la caméra qui se trouvait au-dessus d'eux. Cependant, lorsque ses yeux de glace se posèrent à nouveau sur lui et rencontrèrent les siens, il sut que Septimus allait lui faire regretter amèrement son audace. La terreur se refléta aussitôt dans le brun de ses yeux lorsqu'il vit son bourreau sortir à nouveau ce maudit couteau de sa ceinture  Instinctivement, il eut ce geste inutile de recule, mais à quoi bon ? Attaché comme il l'était, il ne pouvait s'enfuir nulle part. Non, il ne voulait pas mourir, pas comme ça.
Les visages d’Ernie, Livie, Hères, Sarkan, Saevus, Aurélia, Tamara, ainsi que les paysages forestiers du Montana, défilèrent dans son esprit… il voulait les revoir

- Je vous ai sauvé la vie !! Lui rappela-t-il les larmes aux yeux dans un cri de fureur dans lequel se mêlait également du désespoir.

Est-ce que ça ne comptait pas à ses yeux ?! Il sentit son rythme cardiaque s’accélérer sous la panique. Dire qu'il était terrorisé était un euphémisme, Zachary voyait sa dernière heure arriver, il allait le tuer, mais avant cela, il avait bien compris que son tortionnaire comptait lui faire regretter amèrement sa petite entourloupe. Dire qu’il avait sauvé la vie de cet homme, s’il avait su,... s'il avait su il n'aurait pas levé le plus petit doigt ! Cela aurait épargné bien des souffrances !! Le coeur battant, il plongea son regard haineux, gorgé de mépris mais aussi de peur, dans le regard glacial qui lui faisait face tout en serrant les dents pour se retenir de ne pas hurler. Il mourait littéralement de peur mais il ne lui donnerait pas la satisfaction de le voir détourner les yeux, ni même de le supplier... du moins aussi longtemps qu’il le pourrait
Il eut d'abord un tressaillement lorsqu’il vit Septimus armer son bras pourtant, il ne sentit pas la lame de son couteau s'enfoncer dans sa chaire. Interdit, il posa un regard surprit sur son bourreau, et ce qu’il pouvait à présent lire dans son regard n’était plus une froide détermination, mais bien de l’hésitation. Il hésitait ? Mais… pourquoi ? Est-ce que finalement il avait un tant soit peu d'honneur... ? Etait-ce le fait qu’il lui devait la vie qu’il avait arrêté son geste ?

Non c'était autre chose. Quelque chose avait attiré son attention. Perplexe, Zachary le vit repousser le pan de sa chemise. Perdu, il ne comprenait plus rien, mais il ne se sentait pas rassuré pour autant. Que se passait-il ? Que regardait-il ? Etait-ce sa cicatrice qui l'avait interpellé ? Celle faite par un Wendigo alors qu'il avait protégé Livie ? Non, ce n’était pas ça qu’il regardait, c’était autre chose situé beaucoup plus bas, il regardait... sa tâche de naissance ? Mais... pourquoi ?
De plus en plus désorienté, il vit l'inquisiteur blêmir violemment, avant de perdre tous ses moyens. Complétement déconcerté par son attitude, c’est au moment où il s’y attendait le moins que Septimus le saisit par le col de sa chemise en lui aboyant dessus. Et ce qu'il lui demanda le décontenança complétement, si bien qu'il fut incapable de lui répondre quoique ce soit.

Qui était son père ? Son vrai père n'avait-il pas manqué de souligner.

Les Yeux de Zachary s'étaient écarquillés de stupeur et sa bouche c'était ouvert en un "O" silencieux. Comment... comment savait-il ? Comment pouvait-il être au courant ? Ce n’était pas de notoriété publique à ce qu’il sache ! Son coeur ne cessait de battre à toute allure dans sa poitrine. Comment savait-il ? Lui qui était un inquisiteur comment pouvait-il savoir ?!!! Le visage de Septimus se rapprocha du sien, et il le vit l'observer comme s'il le voyait pour la première fois, scrutant son visage avec intérêt comme s’il était parti en quête d’un trait familier. Son attitude le terrorisait. Que se passait-il ? Se pouvait-il qu'il ait connu son père ? Non, non c'était impossible, comment cet homme aurait-il pu connaître son père ? Il ne fréquentait que des inquisiteurs or pour le peu qu'il en savait à son sujet, son père était un sorcier. Dans ce cas, se pouvait-il que son père fut lui aussi l'un des prisonniers de Septimus ? L'une de ses victimes ? Son coeur s'accéléra encore, il commençait à comprendre... il voulut ouvrir la bouche mais l'homme le relâcha en le repoussant comme s’il venait de se brûler les mains avant de se reculer vivement de lui. Septimus Hopkins était complétement déboussolé, désorienté, perdu. Il jeta un dernier regard à son acolyte avant de quitter la pièce en trombe, Calvin sur les talons.

Resté seul, Zachary essaya de se remettre de ses émotions, mais il n’y arrivait pas. Il tremblait comme une feuille, sa respiration était saccadé, et il avait les idées complétement embrouillées. C'était quoi cette réaction ? Tout était dû à sa tâche de naissance, c'était elle qui avait tout déclenchée. Calvin l'avait compris lui aussi, mais pourquoi une simple tâche de naissance avait-elle provoqué une telle réaction ? De toute évidence, il l'avait déjà vu, plus que ça, elle lui était familière. Son père portait-il cette tâche lui aussi ? Etait-ce de lui qu’il l’avait hérité ? Il ne s’en était jamais préoccupé jusqu’à présent mais peut-être aurait-il dû. Cela étant, cela n’expliquait toujours pas la réaction de Septimus. Il n'était pas le genre de d'homme à éprouver le moindre remords à tuer ou à torturer, il l’avait vu à l’œuvre et venait même d’en faire les frais. Alors pourquoi cette réaction extrême ? Seul Septimus détenait la réponse à cette question, et surtout, il était clair qu’il connaissait son père, mais il ne lui répondrait jamais, du moins pas sans l’y contraindre. Comment pouvait-il le contraindre à quoique ce soit en l’état actuel des choses ? Un instant…

Il était seul.... Même la caméra avait été désactivée… Un espoir fou commença à germer dans son esprit… Il n’était pas question pour lui d’attendre bien sagement que ces deux cinglés reviennent pour le torturer jusqu’à ce que mort s’en suive. Il devait à tout prix tenter quelque chose !! Ses liens, il sentait que les liens qui le retenaient à sa chaise lâchait du leste. Et pour cause, ils l'avaient ligoté alors qu'il possédait le corps de Hères mais depuis, il avait repris son apparence, hors, Hères et lui n’avaient absolument pas la même corpulence. Il y avait un espoir ! C'était le moment, il devait essayer !!

Tirant comme un forcené sur les liens qui entravait son bras valide, Zachary essaya de se libérer avec la force du désespoir, mais rien n'y fit, il s'y prenait mal ! Son regard paniqué se leva en direction de la porte qui était toujours clause. Vite, vite, il devait trouver une solution avant qu’ils ne reviennent. Si seulement il avait toujours ses pouvoirs,…. comment faire ? Comment faire ?!
Son regard glissa alors sur son bras blessé qu'il avait essayé de ne pas bouger pour ne pas le malmener davantage. Le sang avait imbibé son poignet et la corde, de ce fait, sa peau était devenue moite et la corde humide, il pouvait essayer de glisser sa main. Ça pouvait marcher, ça devait marcher ! Serrant les dents, il essaya de glisser sa main hors de la corde. Il était en nage, et serrait les dents à en avoir mal la mâchoire pour ne surtout pas hurler tant cet effort lui coutait et lui faisait endurer un véritable supplice. Il avait l'impression de voir les étoiles à chaque mouvement qu'il faisait, mais finalement sa persévérance paya et il sentit que sa main glissa enfin hors de la corde.
Tout en continuant de jeter des regards inquiets sur la porte il se débarrassa des liens qui le retenaient prisonnier, mais alors qu'il se levait brusquement de sa chaise, il fut pris d'un vertige qui l'obligea à se rassoir. Dans cet état et sans ses pouvoirs, il n'irait pas bien loin. Il avait perdu trop de sang et la douleur était plus qu'il ne pouvait en supporter... Il devait arrêter l'hémorragie. Faiblement, il retira sa chemise, la déchira et banda mollement son bras. Une fois terminée, la vision troublé, tanguant légèrement, il se dirigea vers la porte de sa cellule où il du prendre appui contre le mur pour ne pas s’écrouler. Il respirait vite, il était couvert de transpiration et de sang, il avait la tête qui lui tournait... Plus il faisait des efforts et plus il avait l’impression que ses forces le quittait. Dans cet état, il n'irait pas bien loin....

Comment faire ? Comment faire pour s'échapper ? Son regard glissa sur sa chaise, il se sentait complétement vidé de ses forces, mais ce n'était vraiment pas le moment de flancher, il y était presque. Il devait fournir un dernier petit effort. La porte s’ouvrait vers l’intérieur, aussi, dès qu'ils reviendraient, dès que la porte s'ouvrirait, il la leur claquerait au nez en la poussant avec son pied. Il n’aurait pas de seconde chance, il devrait profiter du moment de surprise pour leur foncer dessus et s’emparer du couteau de Septimus qu’il prendrait en otage. Il le forcerait ensuite à le conduire jusqu’à Saevus, et après… après rien ! Ce serait à Saevus de se débrouiller parce que s’il arrivait vraiment à faire tout ça sans s’écrouler se serait déjà surprenant.
Non, non il ne devait pas penser comme ça, songer à l’échec c’était déjà partir perdant… Et il ne pouvait pas se permettre d’échouer. Soit il réussissait à s’échapper, soit ils le tueraient, il n’y avait pas d’autres options possible. Et lui, il ne voulait pas mourir, il avait une bonne raison de rester en vie…

Livie… il lui avait fait une promesse…
Comment allait-elle ?

La tête lui tournant trop, il ferma les yeux tout en refermant sa main sur sa blessure qui l’élançait impitoyablement, essayant d’économiser ses peu de forces qui lui restait au maximum. Patientant, le cœur battant, il se surprit à faire une prière muette. Depuis quand n’avait-il pas prié ? Il ne s’en souvenait plus,…  tout ce qu’il savait c’est…. qu’il ne voulait pas mourir et qu'il ne pouvait compter que sur lui-même pour se sortir de ce guêpier dans lequel il s'était jeté tête la première

L'action de Calvin calma peu à peu la respiration de Septimus. Le lieutenant finit par reprendre le contrôle de son corps. Cependant le choc de cette découverte était toujours aussi grand. Il sentit le garde du garde soulever sa chemise mais ne réagit pas. Calvin poussa un juron en contemplant la tâche de naissance jumelle de celle du jeune homme enfermé et ligoté dans la pièce à côté.

_Ce môme, c'est le tien ?

Septimus n'avait pas besoin de répondre à cette question. Il savait que Calvin n'avait pas besoin d'une quelconque affirmation de sa part. Zackary Heel, ce petit guide des montagne qui les avait mener par les chemins les plus périlleux du Montana, ce sorcier capable de parler aux serpents et de prendre l'apparence du fils de Yaxley pour être capturer à sa place, était son fils.

L'espace d'un bref instant, le cracmol se remémora sa courte relation avec Samantha. Elle était sa mission, son objectif. Il n'était venu vers elle par goût mais par devoir. Cécilia lui avait donné l'ordre de la séduire pour obtenir le maximum d'information sur Saevus Yaxley. La sorcière était à l'époque l'une de ses plus proches collaboratrice. Elle venait de subir une grande déception amoureuse. Le futur leader du Nouveau-Monde avait choisi pour campagne une autre qu'elle, une jeune moldue issue de la Californie. Quel magnifique symbole de la grande union entre les sorciers et les êtres non magiques.

Samantha avait été assez facile à séduire. Elle avait tant besoin d'amour et de tendresse qu'elle était presque tombée dans les bras de Septimus. Ce cracmol était allé jusqu'au bout de sa mission pour découvrir que la sorcière ne savait pas tant de choses que cela sur les Yaxley.

Sa couverture avait fini par être ébruité et Samantha avait fui. Septimus était entré en urgence sur les terres des inquisiteurs avant d'être pris. Jamais plus, il n'avait revu ni même entendu parlé de Samantha. Elle avait juste une parenthèse dans sa vie conjugale avec Cécilia et plus jamais la grande inquisitrice ne lui confia ce type de mission.

Le lieutenant n'était pas tombé amoureux de Samantha. Elle n'était qu'un moyen d'atteindre ses objectifs. Bien sûr ils avaient passé quelques moments très intimes et malgré la répugnance naturelles de Septimus pour les sorciers et sorcières, il ne pouvait pas nié que Samantha possédait un certain charme. Elle était douce, tendre et attentionnée. Le lieutenant avait posé des nuits agréables en sa compagnie. Et le fruit de ces unions était attaché à une chaise en train de se vider de son sang.

Seigneur, j'ai poignardé mon propre enfant, pensa Septimus avec horreur. Lui qui s'était juré dès le jour de son mariage avec Charlotte d'être un bien meilleur époux et père, venait de subir une douche froide. Il avait toujours désiré être parent. Avec Charlotte, fonder une famille était leur plus grand projet mais le rêve s'était été brisé avec l'assassinat de la jeune femme par un sorcier sociopathe. Cécilia et lui n'avaient jamais vraiment aborder le sujet. Ils étaient en pleine construction des fondements de l'inquisition et qui plus est, Camila occupait toutes les pensées et l'affection maternelle de la grande inquisitrice. Avec Natalia, la question ne se posait même pas. Septimus l'âge avançant avait fini par faire une croix sur ce projet. Il transposa naturellement une partie de ses ambitions sur la jeune Camila qui avait besoin d'une image paternelle. Il avait adoré s'occuper de la jeune femme étant enfant et continuait à le faire.


_Qu'est-ce qu'on fait maintenant ?

Septimus fut tiré de ses pensées et se tourna vers son ancien élève qui attendait ses directives. Il expira profondément et lança :

_ C'est mon fils. Et même s'il est un sorcier, je lui dois une explication.  

Le lieutenant parvint à se remettre sur des jambes. Il se sentit encore légèrement fibrille. Il prit une profonde inspiration et relâcha doucement l'air de ses poumons. Cette journée resterait sûrement à jamais graver dans sa mémoire. Il venait de perdre sa compagne et s'était découvert un fils caché... Peu d'hommes en vivaient autant en un seul jour même dans une vie toute entière.

_ Allons s'y, annonça-t-il avec assise. Puis il se dirigea vers la porte et l'ouvrir. Zack bondit vers lui tel un diable de sa boite. Le lieutenant n'eut pas le temps d'être surpris que déjà ses réflexes de guerriers prenaient le dessus. D'un pas sur le côté, il esquiva l'attaque du guide. Il empoigna le bras du sorcier et se servit de l'élan de celui-ci pour le plaquer face la première contre le mur.

Septimus maintint Heel dans cette position inconfortable en exerçant une pression sur le bras blessé, tordu dans le dos de ce dernier.

Tout ceci n'était passé au moins de trois secondes. Le lieutenant cligna deux trois fois des paupières comme s'il réalisait ce qu'il venait de se produire. Il fronça légèrement les sourcils alors que le gamin se débattait vainement.

_ Calme toi ! Lui intima le lieutenant. Tu ne vas faire qu’aggraver la blessure... Il faut qu'on parle.

D'un geste, il décolla son prisonnier du mur et s'engouffra avec lui dans la cellule. Il laissa à Calvin le loin de fermer la porte derrière eux et de se positionner devant elle pour éviter que le sorcier ne tente de s'échapper une nouvelle fois. La chose faite, Septimus repoussa Zack dans la pièce, l'envoyant à bonne distance de sa personne.

_ Assis toi, fit Septimus en montrant la chaise. Avec le sang que tu as perdu, tu vas finir par tourner de l'oeil.

Le visage du guide devenait de plus en plus pâle.

_ Nous allons t'amener voir un médecin. Mais avant, nous devons discuter.

Septimus prit une profonde respiration.

_ Les choses ont changé. Je sais que tu auras beaucoup de peine à me croire mais... je n'ai pas l'intention de te tuer... plus maintenant...

Le lieutenant vit les yeux de son interlocuteur débordés d'incompréhension et la suite de ce qu'il avait à lui dire était encore plus perturbante. Même le seconde de l'inquisition avait l'impression d'être au bord d'une nouvelle crise d'angoisse. Cependant, il n'en laissa rien paraître. Il souleva doucement le pente de sa chemise, révélant la tâche de naissance en forme d'ancre. Il ouvrit la bouche et articula :

_ Je suis ton père...  

L'Histoire est déjà une imposture en ceci qu'elle est écrite par les survivants.

L'imposteur.

Le lieutenant se remit sur ses jambes encore un peu tremblantes après avoir confirmé à Calvin ce qu'il avait déjà deviné : le prisonnier était son fils.
Putain.
Rien à faire l'idée semblait inconcevable dans l'esprit de Calvin. Septimus en père ? En père d'un sorcier en plus ?!
Non, non décidément, c'était trop en demander au garde du corps que d'assimiler complètement la nouvelle information.  
Mais dès qu'ils ouvrirent la porte que le jeune homme sautait sur son mentor. Voyant qu'il n'avait aucune difficulté à le maitriser, Calvin resta en retrait, fixant la lutte des deux corps virant si vite à l'avantage de Septimus.
On pouvait lui donner cette qualité de ne pas se résigner à son sort et de tenter le tout pour le tout, c'est sur. Il avait cru voir une opportunité (mais avait clairement mal jugé les deux soldats où sa faiblesse, ou les deux) et s'en était saisit. C'était le genre de comportement qu'aurait également eu Calvin.

Ce dernier referma la porte de la cellule derrière eux pour éviter toute autre tentation au jeune homme.
Il resta contre cette dernière, terriblement conscient que l'interrogatoire était peut-être devenu le moment le plus important dans la vie de son lieutenant.
Les intentions de ce dernier furent enfin claires et pour le garde du corps et pour le principal concerné : Septimus ne désirait plus le tuer. Évidemment. Ils allaient l'emmener à l'infirmerie. Et puis quoi ? Ne cessait de se demander Calvin. Il refusait de chouchouter un sorcier, même si ce dernier était le fils de son mentor !
Il jura intérieurement après avoir eu ce genre de pensée. Tout allait encore trop vite pour lui, il ne parvenait simplement pas à se faire à l'idée. Mais en y réfléchissant trois secondes, jamais il ne toucherait à un cheveu du prisonnier en sachant à présent l'identité de son père. Par respect.

Quand enfin, Septimus lâcha la bombe, Calvin, les bras croisés, observait attentivement la réaction du jeune homme.
Il lui laissa le temps de réagir puis Calvin intervint dans la conversation d'une voix froide et méthodique. Fils ou pas fils, l'enquête sur la mort d'un soldat était en cours et bien qu'il se doutait qu'ils ne détenaient pas l'assassin d'Oldman, le soldat préféra clarifier la situation.

-Ce n'est pas toi qui a tué notre officier, pas vrai ?

Peut-être qu'il rendait même service à Septimus en demandant cela dès le début. Ce dernier était clairement trop perdu dans sa découverte que pour penser rationnellement à tout ce qui se passait présentement au Bastion. Il allait falloir donner un nom au frère de Natalia et Calvin voulait être certain de donner le bon.
Ayant obtenu la confirmation, il redevint silencieux, toujours aussi attentif.
Quand Cam allait apprendre ça...

   

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