Combien de temps s'écoula-t-il entre le moment où ses deux geôliers avaient quitté sa cellule et celui où ils revinrent ? Pas assez longtemps du point de vu de leur prisonnier et paradoxalement une éternité. Dès l'instant ou Zachary reconnu le bruit si caractéristique d'une porte qui s'ouvre, ses paupières se levèrent subitement et sans réfléchir, se laissant guider par son instinct, il repoussa violemment la porte  avec son pied. Puis, sans leur donner l'opportunité de réagir, il se jeta sur Septimus. Tout avait été parfaitement coordonné, il avait fie de ses douleurs, avait puisé dans ses ressources, il s'était montré rapide et pourtant, ça n'avait pas suffit. L'homme sur qui il s'était jeté l'avait immédiatement esquivé en se décalant sur le coté. Emporté par son élan, il ne put rien faire, si ce n'est pousser un nouveau cri de douleur lorsqu'il sentit la main ferme du lieutenant se refermer sur son bras blessé qu'il lui tordit dans le dos tout en le plaquant contre le mur. L'impact lui en coupa le souffle

Bon sang, il avait fait tout ça pour rien, tous ses efforts avaient été réduit à néant en moins de temps qu'il ne fallait pour le dire. C'était si rageant... Au fond, il savait bien que c'était parfaitement inutile, mais il ne pouvait se rendre sans lutter encore, sans essayer de se libérer de sa poigne de fer, jusqu'à ce que la voix du second de l'inquisition lui ordonne de se calmer. Zachary obéit presque aussitôt, non pas parce qu'il le lui avait ordonné mais parce qu'il avait été plus que surprit par le ton de sa voix qui bien que ferme, s'était montré plus douce. Mais ce n'était pas tout, la suite le laissa tout aussi perplexe. Il s'inquiétait de l'état de sa blessure ? La blessure que ce monstre lui avait faite ? Et il voulait... parler ? Mais de quoi ? Quel revirement soudain... ça le laissa tellement interdit qu'il ne protesta pas.

Il sentit Septimus se reculer afin de relâcher légèrement la pression qu'il exerçait sur lui, et le décolla du mur qu'il lui avait fait percuter. Il aurait pu essayer de tenter une nouvelle fois de leur fausser compagnie mais il savait que s'était perdu d'avance. Il n'était ni assez rapide ni assez fort pour leur échapper. Docilement, et le coeur lourd, il se laissa reconduire dans sa cellule avec une seule certitude : S'en était fini, il avait échoué...
Septimus le relâcha en le poussant assez loin de lui, vers le centre de la pièce. Comme s'il pouvait se soucier de lui, l'inquisiteur lui conseilla de s'assoir en ne manquant pas de lui faire remarquer qu'il avait déjà perdu assez de sang et qu'il risquait de s'écrouler. A qui la faute ?!
Le bon sens aurait voulu que le sorcier suive le conseil de son geôlier, mais Zachary était borné, et même si c'était complétement stupide, il était bien décidé à lui tenir tête. Il ne répondit donc rien et se contenta de le fixer froidement tout en restant obstinément debout à coté de la chaise. Mais alors qu'il était bien décidé à ne leur faire aucun cadeau et surtout à ne plus se laisser torturer, Septimus le déconcerta encore plus lorsqu'il l'informa qu'ils allaient l'amener voir un médecin, et de toute évidence, à en juger par l'expression qui se dessinait sur le visage de Calvin, il n'était pas le seul à aller de surprise en surprise. Zachary se sentait de plus en plus perdu, il y a quelques minutes encore, Septimus semblait bien décidé à l'occire et voilà qu'à présent il voulait parler ? Parler de quoi ?

- Vous ne préférez pas me tuer ?

Il aurait du s'abstenir, mais une fois encore ses mauvaises habitudes avaient repris le dessus et il n'avait pas pu s'empêcher de provoquer Septimus alors que pourtant, il savait pertinemment qu'il allait lui faire regretter son insolence, à croire qu'il aimait souffrir ! Pourtant, contre toute attente, l'inquisiteur se contenta d'une profonde inspiration avant de lui répondre d'une voix dénuée d'agressivité que les choses avaient changé, lui affirmant bien qu'il n'avait plus l'intention de le tuer. Déstabilisé, complétement dérouté, par son attitude, l'agressivité sous-jacente qu'il sentait gronder en lui, et qui le tenait prêt à riposter contre ses bourreaux s'étiola peu à peu pour laisser place à l'étonnement.

- Qu'est-ce qui a changé ? Osa-t-il demandé

En guise de réponse, Septimus leva à son tour sa chemise qui était déjà sorti hors de son treillis et dévoila son ventre. Ses yeux s'écarquillèrent de surprise sitôt qu'ils se posèrent sur cette petite marque de naissance en forme d'encre qu'il ne connaissait que trop. Comme pour lui, elle était située sur le coté gauche au niveau du bas ventre presque au niveau l'aine...
Ils... Ils avaient la même tâche de naissance ? Situé... au même endroit ?! Mais... pourquoi ? Qu'est-ce que cela signifiait ?!! Zachary avait alors relevé son regard interrogateur sur Septimus, tout en redoutant la réponse que Septimus allait lui fournir. A sa question muette la réponse ne tarda pas à venir et résonna en lui comme un écho sans fin.

Son père.... Septimus Hopkins était son père !!

Au bord du malaise, ses jambes ne pouvant plus le porter, Zachary se laissa tomber sur sa chaise, complétement assommé par cette nouvelle. Il leva un regard perdu sur le lieutenant... lui.... c'était donc lui ce père qu'il rêvait de rencontrer depuis qu'il avait découvert que Victor Heel ne l'était pas... Mais... mais comment.... Tant de questions se bousculaient dans sa tête mais aucune ne parvint à franchir ses lèvres. Il n'arrivait absolument pas à réaliser. Il aurait pu le traiter de menteur mais il savait très bien au fond de lui que c'était vrai, il y avait trop de signes, trop d'indices qui indiquait qu'il ne mentait pas. Et puis, quel intérêt aurait-il eut à mentir ?
Septimus s'apprêtait à le poignarder lorsque son geste fut arrêté pour une raison inexpliquée sur le moment. Mais en réalité la cause en était évidente, il venait de prendre connaissance de cette tâche de naissance si similaire à la sienne, et ce fut probablement ce qui lui sauva la vie, au dernier moment. Sa réaction ne s'était pas fait attendre, il en avait été complétement retourné,  et avait exigé de lui qu'il lui dise qui était son  véritable père avant de s'enfuir.... or depuis qu'il le connaissait ou du moins serait-il plus juste de dire que les deux fois où il avait croisé sa route, jamais il n'avait vu cet homme perdre le contrôle de lui-même, et même s'il ne le connaissait pas, il aurait pu gérer que ce n'était pas dans sa nature de laisser les émotions le submerger.

- Je... je ne comprends pas.... Je croyais, que mon père,... était un sorcier, mais vous êtes un inquisiteur.... Est-ce que cela signifie que vous les avez rejoint après ? Mais... pourquoi ? Que s'est-il passé ?

Il n'arrivait pas à comprendre... que sa mère soit tombée amoureuse d'un moldu après tout pourquoi pas, ça ne le dérangeait pas du tout, du moment qu'elle était heureuse, mais elle, une sorcière, il la voyait très mal tomber amoureuse d'un inquisiteur, surtout après tout ce que Saevus et Ernie lui avaient raconté sur elle. Comment aurait-elle pu tomber amoureuse d'un inquisiteur aussi radical que cet homme qui se trouvait face à lui et qui s'avérait être... son père.
Comment cela se pouvait-il ? Il ne voyait qu'une seule explication, il n'avait pas toujours été ainsi, quelque chose s'était produit, quelque chose qui les avait poussé en prendre des directions diamétralement opposé. Quelque chose qui avait poussé sa mère à lui cacher sa grossesse, car de toute évidence, il ignorait tout de son existence jusqu'à aujourd'hui.

- Vous ignoriez qu'elle était enceinte, n'est-ce pas... Vous ignoriez mon existence jusqu'à aujourd'hui...  que s'est-il passé entre vous pour qu'elle vous cache quelque chose d'aussi important ?

Il porta la main à son front en grimaçant, sa tête lui tournait méchamment et cette fois, ce n'était pas sa blessure qui en était la seule cause. Il n'arrivait pas à rationaliser, il n'arrivait pas à comprendre. Tant de questions se bousculaient dans sa tête. Comment s'étaient-ils rencontrés ? Combien de temps avait duré leur histoire ? Et surtout, pourquoi avait-il rejoint les inquisiteurs ? Que s'était-il passé pour que lui, qui ait aimé une sorcière en vienne à les haïr... Il ne comprenait pas, quelque chose lui échappait. Ou alors, peut-être que tous deux ignoraient qui ils étaient....

Depuis que Ben lui avait révélé que ceux qu'il avait toujours prit pour ses parents l'avaient en fait recueillit, il avait désiré connaître ses véritables origines. Grace à Saevus, et grace à Ernie, il avait finit par en apprendre beaucoup sur sa mère et à l'apprécier à travers le regard que ces deux hommes exceptionnels portaient sur elle. Il avait bien commencé à effectuer des recherches sur son père biologique mais toutes avaient été vaines et n'aboutissaient nulle part, si bien qu'il avait mis ses recherches de côté, préférant se consacrer au présent et à Livie. C'est en discutant avec Hères qu'il avait décidé de reprendre ses investigations. Qui était son père ? Il en avait imaginé une figure paternel idéale, un homme fort et posé, qui aurait ressemblé à Saevus Yaxley, le grand amour de sa vie. Il ignorait ce qu'il lui dirait lorsqu'il se retrouverait face à lui, ni comment il s'y prendrait, ni même si cet homme avait envie de lui dans sa vie,... mais Zachary se disait qu'il aurait tout le temps d'y réfléchir et de se préparer à toutes les éventualités lorsque le moment viendrait, mais jamais, jamais, il n'aurait songé un seul instant qu'il le retrouverait ici, sur le territoire des inquisiteurs, et encore moins que cet homme était celui qui avait voulu le tuer...

Alors qu'il se sentait aussi perdu que perturbé, la voix froide de Calvin se mit à résonner dans la pièce et le ramena loin de ses tergiversations interne. Complétement déconnecté, il fronça les sourcils d'incompréhension lorsqu'il lui demanda de lui confirmer qu'il n'avait pas assassiné cet officier lors de l'attaque de la Tour. Désorienté, Zachary qui était encore sous le choc de la révélation de Septimus, mit un certain temps à comprendre ce que lui voulait son bras droit. Ils enquêtaient sur la mort de cette femme.... Etait-ce vraiment le moment de venir avec ce genre de question ? Il ne se sentait pas très bien, et à vrai dire, il se retrouvait dans une situation qu'il n'arrivait absolument pas à gérer, il ignorait même comment réagir. Il se retrouvait face à son père et Calvin les interrompait pour savoir s'il était oui ou non responsable de la mort de cette femme ? Avait-il seulement écouté ce qu'il avait répondu un peu plus tôt ? Il avait dit qu'il n'avait tué personne, mais non, il n'avait rien entendu, persuadé de sa culpabilité. Jusqu'à présent, ils pensaient tous que c'était Hères le coupable mais à cause de sa tromperie, et du polynectar, leur certitude n'en n'était désormais plus une. Que devait-il faire ? S'il répondait que ce n'était pas lui, poursuivraient-ils Hères jusqu'à ce qu'il l'ai vengé ? Mais s'il en prenait la responsabilité, que lui arriverait-il ? Il n'avait aucune envie de payer pour un crime qu'il n'avait pas commis, tout comme il était persuadé que Hères ne l'avait pas assassiné froidement comme ils semblaient tous en être convaincus...

- Qu'est-ce que ça change ? Demanda-t-il enfin d'une voix las. Que ce soit moi ou un autre, qu'est-ce que ça change pour vous de le savoir ? Ça ne la ramènera pas et ça ne vous soulagera pas.

Bien au contraire, cela ne ferait qu'attiser leur haine et leur colère, sans oublier cette envie de vengeance. N'y avait-il pas eut assez de mort ? De morts.... comme ses parents, brulés vifs dans leur maison. Est-ce que Ben avait raison ? Etait-ce la faute des inquisiteurs ou n'y étaient-ils pour rien ? Il pouvait leur poser la question, elle lui tenait à coeur, tout comme de savoir comment allait Saevus et ce qu'ils lui voulaient, mais aussi égoïste cela puisse-t-il paraître, pour l'heure, seul l'intéressait ce père qu'il venait de se découvrir. Ce père qui détenait les réponses à toutes ses questions qui ne cessaient de l'assaillir mais qu'il redoutait d'entendre également....

Septimus vit le sorcier flageoler et retomber sur la chaise au milieu de la pièce. Le jeune homme leva les yeux vers lui. Il était complètement assommer par cette révélation. Il cherchait à formuler toutes les questions qui se bousculaient dans son esprit. Le cracmol pouvait les voir danser dans le regard de son fils.

Son fils...

Le lieutenant s'attendit à ce que le jeune sorcier l'accuse de mentir et de vouloir se jouer de lui. Mais le gamin semblait assez malin pour comprendre de tout ceci était la vérité. Au bout de quelques instants, Zachary retrouva l'usage de la parole :

- Je... je ne comprends pas.... Je croyais, que mon père,... était un sorcier, mais vous êtes un inquisiteur.... Est-ce que cela signifie que vous les avez rejoint après ? Mais... pourquoi ? Que s'est-il passé ?

Ce fut au tour de Septimus de se montrer indécis. Il ne savait pas vraiment par quoi commencer. Devait-il tout avouer au garçon ? Pourquoi il avait séduit Samantha ? Profité de la fragilité affective de la jeune femme pour lui soutirer des informations sur l'oreiller ? Sans parler de l'abandon de cette dernière après l'échec de la mission ?

Septimus songea un très court instant à inventer un conte à Zachary, une histoire plus louable autour de sa conception mais le lieutenant avait toujours été un piètre conteur et menteur. Il devait la vérité au jeune homme mais si elle était difficile à avouer et à entendre. Devant le temps que son père retrouvé mettait à lui répondre, le sorcier commença à entrevoir les faits :

- Vous ignoriez qu'elle était enceinte, n'est-ce pas... Vous ignoriez mon existence jusqu'à aujourd'hui...  que s'est-il passé entre vous pour qu'elle vous cache quelque chose d'aussi important ?

Si tu savais gamin... Septimus n'éprouvait aucune honte à avoir fait son devoir. Cécilia lui avait confié cette mission et il l'avait accepté pour le bien de leur cause même si elle lui demandait de mettre certains de ses principes personnels entre parenthèses. Si le cracmol avait refusé, un autre inquisiteur aurait été envoyé à sa place et il aurait perdu l'estime et la confiance que la Grande Inquisitrice commençait à placer en lui. Il savait déjà à l'époque que cette mission était un test. Cécilia Barbosa mettait à l'épreuve le dévouement de son plus fidèle allié. D'ailleurs même si, au final, il n'avait pas recueilli de véritable information utile, après cet événement, le leader de l'inquisition l'avait officiellement nommé lieutenant.

Septimus ne ressentait donc aucun regret. Mais maintenant qu'il était en face de son fils, il redoutait quelque peu la réaction de ce dernier. Lui qui avait tant désiré avoir des enfants venait de s'en découvrir un qui, à peine le connaissait-il, était sous le point de le détester. Il ne pourrait en être autrement avec ce que Septimus était sur le point d'avouer.

Prenant son courage à deux mains, le cracmol prit une profonde inspiration et ouvrit la bouche pour se lancer dans son récit. Mais il fut coupé dans son élan par l'intervention de Calvin.

Le père et le fils clignèrent plusieurs fois des yeux avant de se tourner simultanément vers le gardien du corps. Septimus peina autant que Zachary à se connecter à la réalité. Avec toute cette histoire, il avait complètement oublié Héres Yaxley et Natalia.

Natalia... Non ce n'était vraiment pas le moment !

_ Ce n'est pas lui qui l'a tué Calvin, dit Septimus d'un ton sec. J'étais la. C'était bien Héres Yaxley, le meurtrier. Zackary était à l'autre bout du hall en train d'invoquer des serpents.

L'échange entre les deux hommes avait pu se faire quand les inquisiteurs avaient perdu quelques instants le contact visuel avec leur cible et le jeune Heel. D'un regard sévère, le lieutenant intima à son officier de se taire. Il fut tenté un instant de lui ordonner de sortir mais il n'avait aucune envie de répéter une seconde fois ce qu'il était sur le point de confier. Zackary avait le droit de savoir tout comme Calvin devait comprendre les raisons et intentions de Septimus qui les avaient finalement conduit à cette étrange situation.

Le lieutenant revint sur le sorcier toujours assis au milieu de la pièce. Il se passa la langue sur les lèvres et continua son récit :

_ Il y a une vingtaine d'année, j'ai été envoyé à New Phenix en mission d'infiltration. Je devais entrer en contact avec un membre des Partisans du Nouveau Monde suffisamment proche des Yaxley pour détenir des informations importantes. Il s'agissait, comme tu l'as peut être deviné, de ta mère. Nous savions que Saevus Yaxley, sous l'ordre de son père, venait de rompre leur relation pour se fiancer à Lyra Smith. Mes instructions étaient clairs : gagner la confiance de Samantha part tous les moyens et lui soutirer le maximum de données.

Septimus marqua une courte pause. Le temps de formuler la suite de ses aveux :

_ J'ai séduit ta mère dans ce but. Elle venait de vivre une rupture difficile. Elle était véritablement éprise de Yaxley. Nous nous sommes fréquentés durent environ deux mois. Puis, elle m'a finalement surpris en train d'envoyer un message à Cécilia. Étrangement, elle n'a pas donné l'alerte. Elle a quitté la ville et moi j'ai fait de même.

Le lieutenant croisa les bras, les yeux dans le vide, plongé dans ses souvenirs :

_ Je n'étais pas amoureux de ta mère et je ne pense pas qu'elle avait plus que de l'affection pour moi.

Septimus peina à regarder Zackary dans les yeux à cet instant. Il ne savait que trop bien ce qu'on pouvait ressentir quand on se savait issu d'une union sans véritable amour. Cependant, le lieutenant refusait de comparer la naissance de son fils à la sienne. Septimus Hopkins n'était pas son père.

_ Je te prie de me croire quand je te dis que je n'ai fait aucun mal à ta mère, physiquement. Tous nos rapports ont été consentis et malgré les apparences, j'avais du respect pour elle.

Samantha, même si elle était une sorcière, était une femme vraiment exceptionnelle, douce, intelligente, doté d'un grand sens de l'humour et d'un coeur énorme. Maintenant qu'il y repensait et qu'il revoyait tous ses instants qu'ils avaient partagé ensemble, Septimus ne pouvait considérer tous ces souvenirs comme pénibles.

_ Tu as raison. Je ne savais pas qu'elle était enceinte. Peut être que elle aussi, ne le savait pas encore... J'ignore ce que j'aurais fait si elle me l'avait dit...

S'il avait su, aurait-il abandonner Samantha à son sors ? Aurait-il quitter les inquisiteurs pour prendre ses responsabilités par rapport à l'enfant ? Ni l'une, ni l'autre de ces options n'étaient acceptable pour lui. Il ne serait jamais parvenu à tourner le dos à Cécilia Barbosa tout comme il n'aurait pas fui devant ses devoirs de père. De toute manière, il n'était plus temps de se poser cette question.

Septimus attendait les réactions de Zachary. Il ne serait pas étonné de voir le gamin lui sauter à la gorge après cela. Combien de fois, le cracmol avait il rêver d'occire son géniteur pour ce qu'il avait fait à sa mère et ses soeurs. Jamais il n'aurait pensé se retrouver un jour à la place de Charles Hopkins et être abhorré par son propre fils...
 

L'Histoire est déjà une imposture en ceci qu'elle est écrite par les survivants.

L'imposteur.

Alors que leur prisonnier se la jouait vague, ce fut contre tout attente, Septimus qui vint lui confirmer ce qu'il avait cru deviner. Malgré le ton dur de son mentor, Calvin ne répliqua pas, se contentant de hocher la tête pour lui montrer qu'il avait entendu...et compris son sous-entendu. Il devait se taire. Se taire et écouter. Son lieutenant voulait de toute évidence qu'il soit lui aussi témoin de ce qu'il allait raconter au jeune homme.
De toute façon, Calvin aurait difficilement quitter la pièce si il ne lui avait pas donné d'ordre direct. Il ne voulait pas laisser son mentor seul à seul avec un sorcier, surtout dans son état.  
Qui sait ce qui pourrait arriver ?
Spetimus était un soldat hors pair mais on parlait de sa première rencontre avec son fils. Il y avait de quoi en secouer plus d'un et il n'aurait pas été surpris si leur prisonnier parvienne à tenter quelque chose.

Dès que ce dernier commença son récit, Calvin se sentit comme mis à part. Le père et le fils étaient à présent dans une bulle, se fixant l'un l'autre intensément.
Le son néanmoins parvenait à briser cette barrière invisible et le garde du corps écouta attentivement le récit de la création de leur prisonnier.
Si néanmoins il en était toujours un.
Alors que Septimus continuait de parler, Calvin jurait intérieurement. Ils n'auraient pas du retourner dans la cellule aussi vite.
Ils auraient dû prendre le temps de parler pratique : d'accord ils n'allaient pas le tuer. Mais quoi alors ? Est-ce que son lieutenant allait le relâcher comme si de rien n'était ? Allait-il le loger dans un appart de fonction ? Non, le sorcier ne serait certainement pas en sécurité entouré de soldats de l'Inquisition, quoique Septimus puisse leur dire. Est-ce que Cam n'aurait pas eu son mot à dire là dessus ? La mission n'avait pas été commandée par elle, c'est vrai, mais le sort d'un prisonnier était peut-être de son ressort. Surtout s'il pouvait provoquer des vagues d'incompréhension voire de haine dans les rangs des soldats ! Comment est-ce que les hommes allaient réagir s'ils apprenaient que Septimus Hopkins avait un fils sorcier ? Et que ce sorcier était au Bastion même ?
La situation se dessinait de plus ne plus délicate aux yeux de Calvin.
Zachary Heel - son nom lui était revenu quand le Second de l'Inquisition l'avait nommé par son prénom - devenait un problème énorme. Son identité, aux yeux du garde du corps, devait rester secrète pour la sécurité de tous. Il était hors de question qu'un petit sorcier vienne foutre le boxon dans les esprits des soldats. Pas maintenant qu'ils détenaient Saevus Yaxley.

Malgré le fait que Calvin pensait aux détails pratiques, il écoutait également d'une oreille attentive les dires de Septimus.
Il avait séduit la mère du sorcier sur ordre de Cécilia...
Cette dernière en découvrant qui il était n'avait pas donné l'alerte, ce qui était très étrange.
Concentré, il se tint prêt à intervenir si Heel se montrait violent suite aux révélations de son...père.

   

made by pandora.

Zachary était bien décidé à ne pas répondre à la question du second. Il refusait de confirmer ou d’infirmer les soupçons qu’il avait à son égard concernant la mort de cette femme soldat. Une femme qui se dit au passage avait quand même pointé une arme sur Hères et qui était prêt à faire feu lorsqu’il était intervenu. Une femme qui était avant tout un soldat, un soldat mort en mission. Aussi tragique que cela puisse être c’était malheureusement un des risques majeur lorsque l’on choisissait ce genre de vie, et Zachary estimait qu’ils n’avaient pas besoin d’en savoir plus. Donner un nom ne servirait qu’à susciter plus de haine qu'il n'y en avait déjà, d’autant plus qu’ils semblaient tous avoir déjà condamné Hères. Aucun d’entre eux ne se demandait si Hères n’avait pas agi ainsi en légitime défense, ni même s’il s’agissait d’un accident. Non eux, tout ce qu’il voyait en lui c’était un assassin alors que Zach était persuadé du contraire, mais ils étaient tous bien trop proche de la victime ou bien trop obtus pour le reconnaitre. Le mieux était donc de ne rien dire, même s’il doutait fort que les deux hommes se contentent de cette réponse. Pourtant, pour sa plus grande surprise, ce fut Septimus qui prit la parole sur un ton sec et sans appel. Son père n'avait visiblement pas apprécié d'être interrompu dans un tel moment et en cela, Zachary ressentait la même chose que lui. Et puis, son père lui avait donné l’impression d’avoir réagi comme s'il était désireux d'innocenter de tous soupçons son... enfant. Comme si,... comme s’il voulait le protéger d’éventuelles répercussions. Etait-ce son imagination ? Prenait-il ses désirs pour la réalité ? Etait-ce illusoire de s’imaginer qu’il avait soudain acquis une quelconque importance aux yeux de Septimus ? Même si c’était vrai, même s’il ne se trompait pas sur les intentions de son père, en faisant le jour sur la question que se posait Calvin, il venait d’apporter une réponse à ce qu’il aurait voulu dissimuler. Fermant les yeux il lâcha un soupir d’affliction silencieux. Alors c'était donc vrai, il l’avait vu, Hères avait bel et bien ôté la vie de cette femme.… Quelles conséquences cela allait-il impliquer ?

Le silence ce fit pesant et en ouvrant à nouveau les yeux pour les poser sur Septimus, Zachary aperçut le regard sévère que son père... son père.... lançait à son second. C’était un regard qui ne souffrait d’aucune contestation, un regard lourd de menace et de conséquence pour qui ne lui obéirait pas. Calvin paru avoir parfaitement comprit le message et se recula d'un pas sans ajouter d’autres mots. Zachary était persuadé qu'après une telle remontrance Calvin ne les interromprait plus, mais était-il nécessaire pour autant qu'il reste là, avec eux, à écouter ce qu'ils avaient à se dire ? Il ne comptait plus s'enfuir, du moins pour le moment… Pour sa part, il aurait préféré qu'il les laisse seuls, en privé, mais visiblement c'était quelque chose qui n'arriverait jamais, il allait devoir compter avec ce témoin.
Lorsqu'il fut certain qu'il ne serait plus interrompu, Septimus reporta à nouveau son attention sur lui et se passa la langue sur les lèvres. Zachary ne pouvait plus détacher son regard de cet homme qui semblait avoir perdu toute son assurance. De ce qu’il avait pu en juger, son père n’était pas le genre d’homme à se soucier de savoir ce que l’on pouvait penser de lui, pourtant, en cet instant, il semblait hésitant. Voir Septimus dans un tel état de fébrilité faisait naître en lui un mauvais pressentiment, comme si ce qui allait suivre n'allait pas lui plaire...

Zachary n'émit pas le moindre geste, ni la moindre parole, il écouta religieusement le récit de Septimus sans l'interrompre une seule fois, mais plus l'homme avançait dans ses aveux plus le regard noisette de Zachary se durcissait et son visage se fermait.
Pour que sa mère s’enfuie et quitte New-Phoenix sans donner la moindre explication à quiconque, il se doutait bien que sa conception n'avait pas été engendrée sous les meilleurs auspices. A vrai dire, il s'était préparé à être le fruit d'une relation extra-conjugal où au moins, même s'il n'aurait été qu'un bâtard comme se plaisait si souvent à lui rappeler son frère, il aurait été conçu dans l'amour, mais ça....

Au début de son récit, lorsque Septimus lui avait avoué qu'il avait approché sa mère dans l’unique but de gagner sa confiance et d’obtenir des informations sur les Yaxley, il avait écarquillé les yeux de surprises et son coeur s'était mis à battre à la chamade. Ce n'était pas vraiment le genre de rencontre qu'il s'était imaginé mais son côté romantique attendait que son père lui confirme que, ce qui n'était qu'une mission au départ, avait fini par se transformer en une belle mais tragique histoire d'amour entre deux personnes appartenant à des factions différentes pour ne pas dire opposés. Malheureusement, plus Septimus avançait dans son récit, plus il réduisait ses espoirs à néant. Il n'en n'était rien...

De la fureur pouvait se lire dans son regard ainsi qu'un profond dégout sur son visage lorsqu'il comprit que du début à la fin, Septimus n’avait vraiment considéré sa mère que comme une mission. S’il aurait pu apprécier sa franchise et son honnêteté dans d’autres circonstances, là c’était au-dessus de ses forces
Pendant deux mois, ce salopard avait profité de sa mère... Elle qui sortait d’une histoire très sérieuse auprès de Saevus qui avait fini par l’abandonner pour un mariage d’Etat, était tombée entre les mains d’un homme sans aucun scrupule qui s’était servi de sa vulnérabilité afin d’obtenir des renseignements confidentiels. En découvrant la vérité elle avait dû se sentir doublement trahit par les hommes de sa vie, et ce même si elle n’était pas tombée éperdument amoureuse de Septimus comme il semblait le croire. Elle ne l’avait peut-être pas aimé comme elle avait aimé Saevus et de toute façon c’était impossible, on ne pouvait aimer qu’une seule fois dans sa vie aussi intensément, il en savait quelque chose, car ce qu’il vivait avec Livie était unique. Jamais personne ne pourrait lui faire ressentir ce qu’il éprouvait et éprouverait toujours pour elle. Pour sa mère c’était probablement la même chose, malgré tout elle avait suffisamment aimé Septimus pour se donner à lui, garder son enfant et ne pas le dénoncer. Il ne l’avait peut-être pas connu, mais il n’en demeurait pas moins qu’elle restait sa mère malgré tout, et Zach pouvait sentir sa colère grandir en lui. Une colère qu’il ne put taire plus longtemps lorsque Septimus lui assura que même s'il n'avait pas éprouvé de sentiments amoureux pour elle, il l'avait toujours respecté. S’en était trop !

- Du respect ?!! Cracha Zachary en lui jetant un regard furieux. Tu ne sais même pas ce que signifie ce mot ! Si tu avais vraiment eu du respect pour elle comme tu le prétends, tu n’aurais jamais fait ça ! Tu ne te serais jamais permis de te jouer d'elle comme tu l’as fait ! Alors par pitié, ne me parle surtout pas de respect !! J'espère vraiment que ça en valait le coup ! Lâcha-t-il froidement avec mépris après quelques minutes

Bon sang ! Zachary détourna son visage de Septimus. Il fallait à tout prix qu’il cesse de le regarder sous peine de ne pas parvenir à se contrôler et de lui mettre son poing dans la figure ! Ça le soulagerait grandement mais ça ne servirait à rien ! Avec sa force de mouche actuelle ça n’aurait surement pas grand effet sur l’inquisiteur, or tant qu’à le frapper il voulait que ça fasse mal et qu’il s’en souvienne !
En entendant Septimus reconnaitre qu’il ignorait comment il aurait réagi s’il avait su à l’époque qu’elle attendait son enfant, Zachary tourna sa tête dans sa direction et un sourire amer se dessina sur ses lèvres.

- Ne sois pas ridicule, on le sait très bien tous les deux, fit-il sévèrement. Franchement, tu t’imagines vraiment qu’il y aurait eu une garde alternée ? Que j’aurais passé un week-end chez mon papa inquisiteur et le suivant auprès de ma maman sorcière ? Ne me fait pas rire… sans parler de ce que tu aurais ressenti en découvrant que ton fils est lui aussi ce que tu détestes le plus en ce bas monde : un sorcier

Risible ! Tout ceci était tellement risible… et douloureux. Mais Zach était bien trop en colère, il avait besoin de se défouler et de s’en prendre à ce fichu parti qu’était celui des Inquisiteurs.

- Alors c’est ça être un Inquisiteur ? C’est mentir, tromper les gens, commettre des enlèvements, torturer et tuer ? Vous arrivez encore à dormir la nuit ? Demanda-t-il en s’adressant aux deux hommes. Chapeau, moi je ne pourrais pas. Vous prétendez défendre les moldus des sorciers mais avant de nous juger vous feriez mieux de vous regarder dans une glace, parce que vous n’avez pas la moindre once d’humanité ! Lorsque je t’ai trouvé dans cette forêt, agonisant, victime d’un sortilège, je t’ai immédiatement soigné, je vous ai même accueilli chez moi, tous les deux, précisa-t-il furieux en désignant tour à tour Calvin et son père d’un signe de la main, sans poser de question, sans même savoir qui tu étais,… mon père…

Ces deux dernières phrases et surtout ces deux derniers mots avaient été prononcés avec plus de douceur, en baissant d’un ton. Pas parce qu’il était moins en colère mais tout simplement parce qu’il avait senti sa voix s’étrangler dans le fond de sa gorge en sachant pertinemment ce qui allait suivre

- Et toi, mon propre père, tu as voulu me tuer. Tu ne savais peut-être pas qui j’étais, reconnut-il dans un faux sourire, en levant les bras en signe d’impuissance, les yeux vitreux, mais qu’est-ce que ça change dans le fond ? Tu es tellement pétri de haine que, même le fait que j’ai pu te sauver la vie n’avais aucune espèce d’importance pour toi.... si je n’avais pas hérité de cette tâche de naissance, si tu ne l’avais pas vu à temps, je serais mort à l’heure qu’il est. Tu as faillis tuer ton propre fils, est-ce que tu te rends compte jusqu’où va ta haine ou est-ce que cela n’a aucune importance à tes yeux ?! Qu’est-ce qui t’es arrivé ? Comment en vient-on à de telles extrémités ?

Zach du s’interrompre, l’émotion et la déception qui l’habitait était grande, mais il n’était pas question de se laisser submerger par ses sentiments. Pas devant eux en tout cas. Déglutissant, il plongea son regard dans celui de Septimus et d’une voix calme mais toujours étranglé, il demanda

- Où ça va nous mener tout ça ? Pourquoi avez-vous enlevé Saevus ? Quel sort lui réservez-vous ?

Quel avenir, s’il y en avait encore un, ce qui n’était pas gagné, y avait-il pour eux ? Quel sort réservaient-ils à Saevus ? Son père serait-il prêt à renoncer à ses projets, à ses idéaux pour lui ? A ce sujet, il ne se faisait pas vraiment d’illusions…. dans ce cas, que les attendaient-ils ? Il doutait fortement que Septimus puisse répondre à ses questions, lui-même en ignorait les réponses, tout ce qu'il savait c'est qu'il se sentait complétement désabusé et amer

Septimus s'était attendu à ce que Zack tente de le frapper dans une vaine et stupide tentative de venger sa mère bafouée mais il préféra se servir de sa langue plutôt que de ses poings. Ses remarques furent acerbes, pétri de colère et de haine et pourtant ce fut avant tout l'emploi du tutoiement qui fit tiqué le second de l'Inquisition.

Il pouvait accepter que Zachary soit en colère mais qu'il se montrât familier était une autre affaire. Septimus venait d'une ancienne famille de sorcier. Il détestait Charles Hopkins son père de toutes ses forces mais ne lui aurait jamais manqué de respect.

Le lieutenant décida de laisser son fils terminer son petit pitch avant de prendre la parole. Il ne prêta aucune attention à la dernière question de Zack au sujet de Saevus Yaxley. Cela ne regardait pas le gamin ce qu'ils comptaient faire du leader du Nouveau Monde.

_ Tu as terminé ? Demanda calmement le cracmol alors que le jeune sorcier se décidait enfin à fermer la bouche. Septimus n'éprouvait aucune colère à cet instant. Il avait le ton et l'attitude qu'il présentait face à de jeune recrue qui aimait se la jouer meilleur que lui.

_ J'ignore où tu as vaincu Zack. L'homme qui t'a élevé a produit un travail remarquable. Mais il semblerait qu'il aît fait l’impasse sur la considération du aux aînés, lança Septimus d'un ton détaché. En d'autres termes, si tu continues à me tutoyer sans mon consentement, je te mets deux baffes.

Le père plongea son regard bleu acier dans celui de son fils et le soutint un moment avant de continuer.

_ Je n'ai pas l'intention de t'expliquer d'où je viens et ce qui m'a conduit à devenir ce que je suis. Parce que pour comprendre il faudrait que tu perdes tout ce qui compte un temps soit peu à tes yeux, absolument tout et ceci à cause d'une seule et même catégorie de personnes. Et tous les personnes qui vivent ici, les milliers d'âmes et bientôt les centaines de milliers, sont tous ici pour cette même raison. Je ne cherche ni ton consentement, ni ton admiration. Certes tu m'as sauvé la vie dans le passé et c'est ce qui a sauvé la tienne à cet instant. Nous aurions très bien pu décider d'en terminer avec toi beaucoup plus tôt. Tout comme j'aurai pu tuer ta mère le jour ou j'ai compris qu'elle n'avait aucune information utile pour notre cause. Peut être que cela n'aurait évité beaucoup d'embêtements, tu ne crois pas ?

Septimus ne s'entendit pas à ce que Zack réponde à cette question rhétorique. Le jeune homme semblait au bord de l'évanouissement même s'il essayait de le cacher. Il continuait à perdre beaucoup de sang.

_ Maintenant, à moins que tu ne veules continué à te plaindre jusqu'à ne plus avoir une goutte de sang à perdre, je pense qu'il est temps de t'emmener à l'infirmerie.

Aussi inhumain que le pensait Zack, Septimus n'avait pas l'intention de laisser son fils mourir en cet instant.

_ Seulement voilà, pour ta propre sécurité, je te déconseille fortement de crier à haute voix ta fierté d'appartenir à cette race si merveilleuse et sans défauts qu'est la tienne... J'aimerais éviter de devoir t'assommer. J'en ferai de même si tu tentes de te sauver. Alors évite toute pensée ridicule, s'il te plait..

L'Histoire est déjà une imposture en ceci qu'elle est écrite par les survivants.

L'imposteur.

Silencieux, Calvin écouta attentivement le petit monologue du jeune Heel.
Ce dernier était clairement écœuré des révélations de Septimus mais le soldat qu'il était, lui qui n'avait jamais connu de sentiment maternel, (si ce n'est un semblant avec Cécilia peut-être) ne comprit pas la fougue du jeune homme. Il le mis dès lors dans la catégorie des débiles mentaux : pourquoi ne se maitrisait-il pas ? Même s'il savait qu'il n'y avait plus de menaces envers lui, il était toujours en territoire ennemis. De plus, il ne voyait carrément pas son besoin de défendre une inconnue.

Toujours aussi discret, appuyé sur la porte, il écouta les réponses de son mentor et sourit intérieurement.
Septimus répondait comme il se le devait au jeune insolent.
Il lui demanda de ne pas révéler sa race maudite, pour sa sécurité, mais ça rassura également le garde du corps. Calvin préférait que les soldats ne soient pas au courant de son identité.
Ce n'était pas le moments de créer des tensions dans leurs rangs.
Après un regard avec son lieutenant, il déverrouilla la porte pour que le transfert du prisonnier vers l'infirmerie puisse se faire.
Il laissa les deux hommes un instant seul pour vérifier le couloir. Vide, parfait.
Il appela au talkie deux hommes en renfort pour le transfert.
Puis il revint dans la cellule et fit un signe de tête entendu avec Septimus.

   

made by pandora.

A quoi s'attendait-il ? Lui-même l'ignorait. Septimus allait-il le frapper pour le faire taire ? Allait-il s'emporter à son tour ? Lui faire regretter son insolence ? Zachary avait déversé un flot de parole continue mais à mesure qu'il parlait son débit et ses dernières forces le quittaient inexorablement, comme si s'insurger et se mettre en colère l'avait fait puiser dans ses dernières ressources.
Septimus l'avait écouter sans l'interrompre, ni même réagir, tout juste avait-il haussé un sourcils à un moment donné mais rien de ce qu'il avait pu dire ne semblait l'avoir touché. Lorsqu'il lui demanda s'il avait terminé, Zachary avait levé ses yeux sur lui, redoutant une quelconque réaction, sans pour autant prendre la peine de répondre à sa question, tentant uniquement de reprendre son souffle. Parler autant lui donnait la sensation d'avoir courut un marathon...

Méfiant, il l'écouta lui parler d'une voix neutre et mesuré qui ne trahissait aucune contrariété ou énervement. Perplexe, il l'écouta féliciter son père adoptif pour le travail remarquable qu'il avait accomplit avec lui avant de souligner qu'il semblait avoir néanmoins fait l'impasse sur le respect qu'il devait à ses ainés. La mise en garde ne tarda pas à tomber, s'il recommençait à le tutoyer sans qu'il lui donne en l'autorisation il lui ferait passer l'envie de recommencer. Zachary ne répondit rien, mais soutint le regard de son père lorsque ce dernier plongea son regard dans le sien dans un duel silencieux. Au bout d'un moment, Septimus reprit la parole, toujours d'une voix calme, refusant net de lui expliquer son histoire, sous prétexte qu'il ne pourrait jamais comprendre ce qu'il avait pu ressentir sans l'avoir vécu à son tour. Et pour cela, pour parvenir à le comprendre, il devait perdre tout ce à quoi il tenait un tant soit peu. Immédiatement, Zachary pensa à Livie
Il ne pouvait même pas imaginer ce que ce serait de la perdre à nouveau et ne voulait pas le savoir. Ce serait comme lui arracher le coeur. Et puis, il y avait aussi Ernie, ses amis, ses proches.... Non il ne pouvait décemment pas imaginer une telle torture. Est-ce que cela voulait dire que Septimus en était passé par là ? Avait-il perdu sa famille ? La femme de sa vie ? Leurs enfants peut-être ? D'ailleurs avait-il d'autres enfants ? Etaient-ils inquisiteurs eux aussi ? Zachary pouvait essayer de comprendre ce qui avait fait de son père ce qu'il était aujourd'hui, mais il avait tort. De sorciers étaient peut-être responsables de son malheur, mais il avait tort de généraliser. Tous les sorciers n'étaient pas mauvais, et c'était également valable pour les moldus. Si les responsables de son malheur avait été moldus aurait-il tenu le même discours ? Il en doutait fort

Toutes ses pensées fusaient dans son esprit avec une clarté évidente pourtant aucune d'elles ne parvint à franchir ses lèvres. Ses réflexions furent même clairement coupées lorsque son père lui fit remarquer qu'il aurait pu tuer sa mère dès l'instant où il avait comprit qu'elle ne savait rien qui aurait pu être utile à leur cause. Zachary avait esquissé un semblant de sourire en se disant que s'il ne l'avait pas fait c'était peut-être parce qu'il tenait à elle bien plus qu'il ne voulait l'admettre, mais à peine eut-il ouvert la bouche que son géniteur le devança en rajoutant que s'il l'avait fait cela aurait pu lui éviter bien des tracas par la suite.
Ses lèvres grimacèrent alors de mécontentement lorsque Septimus lui demanda ce qu'il en pensait. Le sorcier ne baissa pas le regard mais ne se fit pas l'affront de lui répondre, de toute manière, il n'en n'avait plus la force, même si dans son esprit la réponse était on ne peut plus évidente. Septimus avait raison, s'il avait agit de la sorte, s'il avait tué sa mère à cette époque, il n'aurait plus de tracas à se faire pour la simple et bonne raison, qu'il ne serait plus de ce monde à l'heure actuelle.

La tête lui tournait impitoyablement et il ferma durant un court instant ses paupières pour que la pièce cesse de tourner, tout en faisant pression avec sa main sur son bras blessé en poussant un râle de douleur, ce que n'échappa guère à son père qui décida qu'il était temps de faire soigner cette vilaine blessure qu'il lui avait infligé.
Zachary avait réouvert les yeux pour les poser sur son bras ensanglanté. Le bandage de fortune qu'il s'était confectionné avec les reste de sa chemise blanche était désormais entièrement teinté d'un rouge vermillon qui ne cessait de s'étendre et qui lui donnait encore plus la sensation de se vider de ses forces. La voix de Septimus l'incita à relever son visage dans sa direction pour l'écouter lui donner ses dernières recommandations.

S'enfuir... Zachary leva un regard éteint en direction de la porte que Calvin venait d'ouvrir. Il n'était même pas certain d'avoir la force de l'atteindre sans s'écrouler alors s'enfuir.... ça ne risquait vraiment pas.

- Non, souffla-t-il lorsqu'il l'avait raillé quand à sa fierté d'être un sorcier. Je n'ai... jamais pense ça... ce n'est pas une question de race... ou de catégorie de personne mais d'individus

Il avait la bouche sèche aussi préféra-t-il économiser ses mots. Lorsqu'il se sentit prêt, il se leva de sa chaise, mais sa vision se brouilla et il se sentit vaciller, mais il ne tomba pas car on l'avait rattrapé à temps,... Septimus ? Il inspira profondément et se redressa

- ça va, fit-il

Le bras replié contre son ventre, il avança d'un pas mal assuré en direction de Calvin en doublant Septimus et en priant intérieurement que le lieu de leur destination ne soit pas trop éloigné de sa prison.