Comme un frère

Elijah avait eu ses parents au téléphone. Sa mère s'inquiétait beaucoup pour lui et peut-être un peu trop. Parfois, le marshal avait l'impression qu'elle était restée coincée à l'époque où il faisait les quatre cents coup et où il était un véritable délinquant en puissance. Elle avait toujours l'impression qu'il allait au devant des dangers. C'est vrai que son travail pouvait le conduire dans des situations dangereuses, mais il ne les recherchait pas vraiment. Ce qui était tout le contraire de ce qu'il était, lorsqu'il était jeune. Mais la vrai raison pour laquelle, elle l'avait appelé, c'était parce qu'elle voulait savoir, comme toujours, où en était sa vie et plus précisément sa vie amoureuse. Les parents d'Elijah avaient toujours voulu avoir de nombreux enfants . Cependant, à leur plus grande stupeur, il y avait eu quelques complications à la naissance de leur premier fils et ils avaient dû se résoudre à n'en avoir qu'un. Sa mère avait alors reporté son rêve d'avoir de nombreux enfants sur son fils, en espérant qu'il en aurait lui, beaucoup, lui offrant une maison pleine de petits-enfants. Les choses auraient pu se passer ainsi, si Elijah n'avait pas eu la bonne idée d'épouser une carriériste et une femme au tempérament de feu qui ne voyait pas les enfants tout de suite dans le paysage de sa vie. Leurs rapports chaotiques faisaient craindre le pire à la mère d'Elijah qui voyait, à mesure que les années, passaient, son rêve s'effriter à nouveau. Le marshal avait beau tenter de la rassurer, cette dernière le pressait de se trouver une autre gentille femme et de se dépêcher avant que l'horloge biologique l'empêche de concevoir les précieux petits-enfants qu'elle souhaitait voir.

Ce coup de fil lui avait fait  penser à son jeune cousin, qu'il voyait comme un petit frère, un peu trop semblable à lui, quand il était plus jeune. Il se faisait un peu de soucis pour lui. Il faut dire qu'il avait vu comment les choses pouvaient parfois mal tombé. Quand il était un peu plus jeune que Cyrius, il traînait avec une bande de jeunes gens complètement délaissé par la société ou par leurs parents et qui en voulaient au monde entier. Il était un peu comme eux. Au fond de lui, il y avait une colère, une rage et une peur qui cherchait à chaque fois à s'exprimer, sans savoir quel serait le bon interlocuteur. Il avait donc décidé de l'exprimer par des actions parfois violentes. Bien sûr, les choses ne s'étaient pas faites ainsi d'un coup. Elles avaient évolué petit à petit. Cela avait commencé par quelques tags sur les murs avec des messages plus au moins vindicatifs. Il y avait ensuite eu des larcins dans différents commerces, qui s'étaient transformés en vols et puis il y avait eu les bagarres de rues et enfin la presque mort du policier. C'était la dernière action qui l'avait réveillé et qui lui avait montré qu'il se trouvait en fâcheuse posture. Il espérait que son cousin ne se retrouverait pas dans une telle situation. Le réveil était toujours douloureux et Elijah préférait que son cousin évite cette étape. Cependant, c'était difficile de ne pas imaginer qu'il puisse un jour tombé dans de sérieux ennuis, avec la profession qu'il avait. Cyrius était un jeune homme pleins de fougue et qui aimait profondément son métier. Il était inutile de le prévenir de faire attention, car il savait très bien que si cela se mettait en travers de son éthique journalistique, il serait difficile à son jeune cousin, de faire un choix. Ils étaient, après tout, bien semblable dans la famille Fernandes.

A force d'y penser, il fini par se rendre chez Cyrius. Il possédait une clé de son duplex, comme c'était aussi le cas pour ce dernier qui pouvait entrer chez lui, quand il le voulait. Il alluma la lumière qui vint éclairer le salon. L'endroit avait une certaine allure qui reflétait plutôt bien la personnalité de son jeune cousin. C'était beaucoup plus grand que le petit studio dans lequel il avait emménagé, au même âge, avec Jessica. Il faut dire qu'ils avaient été trop amoureux pour s'intéresser à la décoration et à la taille de leur logis. Ce qui comptait c'est qu'ils soient ensemble. Les premières années avaient été très heureuse. C'était le temps qui avait montré qu'ils étaient deux êtres bien différents. L'espace de leur studio était alors devenu trop petit pour eux deux. La séparation leur avait permis de continuer, mais la distance et les disputes, ne sont jamais un bon terreau pour une relation saine. Ils en étaient maintenant à vivre sur deux côtes opposés du pays, à échanger des coups de fil et des papiers de divorces qui ne se trouvaient jamais signés. C'était presque une sorte de jeu qui n'avait jamais de fin. Elijah ne savait plus dans quelle direction partir. Il avait l'impression que c'était le bon choix, mais à d'autres moments, il en doutait. C'était un choix vraiment cornélien pour lequel, il n'avait pas encore de réponse. Il espérait que cela viendrait vite. En attendant, il se concentrait sur d'autres aspects de sa vie : son travail, sa famille et ses enquêtes. Il y avait de quoi occuper son esprit.

Il entendit alors la porte du duplex de Cyrius s'ouvrir sur la personne qu'était son cousin. Il semblait fatigué. Ce qui n'était pas si étonnant, connaissant la destination où il avait du se rendre. Washington n'était pas la porte à côté et l'avion rendait tout voyage plutôt épuisant. Elijah n'en avait jamais raffolé. Il préférait les voyage en voiture. Il se sentait davantage maître de son moyen de locomotion que lorsqu'il était assis dans les fauteuils peu confortables d'un avion. Enfin, il s'en accommodait du mieux qu'il pouvait. Il se leva, mais ne dit rien, pendant que son cousin, jetait ses clés sur le meuble de l'entrée et partit prendre deux verres pour leur servir probablement de quoi se désaltérer. Cyrius prit alors la parole sur un ton plutôt moqueur, lui demandant s'il s’inquiétait pour lui. Elijah hésita un instant : valait-il mieux lui dire oui pour être honnête, ou devrait-il plutôt dire non pour ne pas heurter la fierté d'un esprit libre ? Il serait peut-être un peu mieux dans ce rôle, s'il avait eu l'occasion de se confronter à un jeune esprit. Il est vrai que parfois, il regrettait que Jessica et lui, n'aient pas eu d'enfants. Il savait que Jessica aurait été une mère parfaite. Cependant, leur situation actuelle ne pouvait pas permettre à un enfant de naître dans leur foyer. C'était seulement une pensée qui ne se formerait jamais dans la réalité. Elijah était pragmatique à ce sujet. Il valait mieux ne pas se bercer d'illusion. Si ce n'était pas Jessica, il était fort possible qu'il n'y ait pas d'autre mère pour ses enfants. Il devenait plus âgé à chaque nouvel anniversaire. Cela pouvait être dangereux d'avoir des enfants quand on était trop âgé, pour plusieurs raisons.

« Je suis toujours inquiet, mi primo pequeño. C'est ce qui me maintien en vie. Tu devrais le savoir maintenant. » Répondit Elijah avec un petit sourire, décidant d'être honnête.

Les deux cousins se serrèrent l'un contre l'autre, dans une accolade fraternelle. Il était bon de savoir qu'il était rentré en un seul morceau. Washington était plein de requins et il était difficile de nager dans la mer empoisonnée qu'était le monde des politiciens. Elijah se demandait comment faisait sa femme pour s'en sortir. Ce monde lui avait toujours semblé terriblement faux et dangereux. Les gens vous faisaient des sourires et des courbettes par devant, avant de vous poignarder dans le dos, dès qu'ils en avaient les moyens. Elijah, ne s'y était jamais sentit à l'aise. Il n'aimait pas mentir. Ce n'es pas qu'il en était incapable, mais simplement qu'il n'aimait pas les faux-semblants. Il pouvait être diplomate et compréhensible, sans soucis. Cependant, il ne pouvait pas agir comme ces politiciens. Jessica, elle, semblait s'y fondre, comme un poisson dans l'eau. Elle pouvait nager dans des eaux troubles avec une très bonne dextérité. Parfois, il se sentait comme un spectateur lors d'une pièce de théâtre, lorsqu'il la regardait agir. Maintenant, qu'il la voyait moins, il n'avait pas à subir tous les galas, présentations et discussions politiques qui pullulaient à Washington. Bien entendu, cela n'arrangeait pas ses affaires avec sa femme, mais c'était une histoire qui traînait depuis un long moment. Il semblait parfois que c'était une histoire sans fin. Son cousin lui tendit un des verres en lui assurant qu'il était content de le voir, tout en lui demandant s'il allait l'accompagner. Elijah acquiesça et prit une gorgée de son verre. Cela lui brûlait la gorge, mais c'était une sensation qui faisait toujours du bien. Enfin on rentra dans le sujet de sa venue.

« Ne t'inquiète pas, je n'ai pas besoin de toi pour avoir des nouvelles de ma femme, son avocat se charge allégrement de me donner toutes les nouvelles nécessaires, tout en faisant échouer toutes négociations possibles. »Dit-il avec presque de l'humour, bien qu'il n'avait pas le cœur à la plaisanterie quand il était question de ses affaires compliqués avec sa femme et d'un divorce qui n'arriverait probablement jamais. « Je venais pour autre chose, mais au vu de ces verres et de ta mine de déterrer, je sens que c'est plutôt toi qui a des choses à me raconter. Qu'est-ce qui s'est passé à Washington ? » Interrogea Elijah.

Le fait de s'être convoqué à la Maison Blanche pouvait soit être une bonne nouvelle, soit une très mauvaise. Le coup de fil de sa mère, sa méfiance naturelle et l'attitude de son cousin, lui faisait sentir que cela n'avait pas été une si bonne chose. Avec tout ce qui se passait dans le pays et le métier de Cyrius, il était fort à parier qu'il y avait quelque chose qui était lié. Elijah ne voulait pas presser son cousin et préféra lui laisser le temps d'en parler par lui-même. Il ne doutait pas qu'il aurait suffisamment de verve pour le faire. Le marshal se rassit et prit une nouvelle gorgée du liquide ambré que lui avait donné Cyrius. La nuit risquait d'être longue, ce qui ne le gênait pas. Il avait toujours eu un sommeil cour et léger. Le sacrifier pour son cousin, ne lui posait aucun problème.

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Comme un frère

Essayer d'expliquer sa situation conjugale avec quelqu'un était une mission impossible à faire. Lui-même avait parfois du mal à s'y retrouver. Quand est-ce que tout avait dérapé ? Il n'arrivait plus trop à s'en soutenir. Les choses n'avaient jamais été simple entre eux. Ils avaient grandi dans un monde en mutation et avait été le pur produit de cette évolution. Quand les gens apprenaient pour leur séparation, ils s'imaginaient, qu'il n'existait plus rien entre eux. Ce qui bien entendu, était faux. Ce n'était pas la passion ou l'amour qui était en compte ou qui manquait dans son couple. C'était davantage une vision du monde différente. Jessica avait sa vie à Washington et cela lui plaisait beaucoup. Cette vie palpitante qui consistait à jongler entre monde professionnel envahissant, soirées mondaines et élections. Lui, sa vie se trouvait à New Phoenix, principalement. Même s'il dépendait du département du FBI à Washington, sa maison se trouvait à New Phoenix. Là, il se trouvait proche de sa famille. Malgré la distance et les opinions contraires, Elijah et Jessica, continuaient à avoir une relation plutôt chaotique et compliqués, que personnes ne comprenaient, pas même eux. Si Elijah demandait le divorce, ce n'était pas parce qu'il n'avait plus de sentiment pour Jessica. C'était pour tenter de sortir de ce cercle infernal dans lequel ils étaient, tous les deux, enfermés. Malheureusement, Jessica, ne semblait pas avoir la même idée et elle continuait de repousser ces papiers, comme si c'était une lubie. Elijah ne pouvait rien faire de plus et quelque part, au fond de lui, une petite voix lui soufflait, que cela l'arrangeait bien, car dans cette situation, elle et lui restaient, d'une certaine manière, liés. Cyrius, comme tous les autres, ne comprenait pas. Elijah avait cesser d'essayer d'expliquer la situation et il avait décidé de simplement écouter les conseils.

« Tu comprendras, quand tu cesseras d'être une girouette, dès qu'il s'agit des femmes. » Fit Elijah avec un petit sourire amusé en voyant la fougue de son jeune cousin dans ses paroles.

Ce dernier n'avait d'ailleurs pas terminé de dire le fond de sa pensée. Selon lui, il était tant de cesser de porter son alliance et de voir d'autres femmes. Pourquoi pas une qui était autour de lui ? Heureusement, que son petit cousin avait suffisamment de présence d'esprit pour ne pas suggérer qu'il décide de se tourner vers sa partenaire : Paige. Ce serait une terrible idée. Paige était aussi romantique qu'un cactus au milieu du désert. C'était difficile de comprendre comment sa partenaire avait fait pour être aussi socialement inadapté, mais Elijah pensait que c'était probablement dû à une situation familiale compliqué. Paige était une très belle femme et elle ne doutait pas de cela, mais il était impossible de l'imaginer avec quelqu'un à ce stade de sa vie et de son mental. Sans compter, que professionnellement, c'était une très mauvaise idée de s'impliquer avec sa partenaire. On ne cesser pasde le rappeler durant les réunions annuels du bureau. De plus, Paige avait bien plus besoin d'ami, ce qu'Elijah voulait être. Cyrius préféra soulever le nom de Thémis, avec qui Elijah avait déjà eu l'occasion de collaborer pour quelques affaires sur le territoire des Partisans du nouveau Monde. Il avait beaucoup de respect pour elle et l'admirait pour sa dévotion dans son travail. Il pouvait même dire qu'il avait un lien d'amitié avec elle, mais jamais il ne l'avait vu autrement. Ce n'était pas qu'elle ne soit pas attractive. La vérité, c'était qu'Elijah ne pensait pas qu'une autre femme que Jessica puisse faire bouillir son sang. Même s'il finissait par divorcer, il ne pourrait la remplacer que par une femme encore plus extraordinaire et il savait que ça ne courrait pas les rues, contrairement à ce qu'on pouvait penser.

« Je ne crois pas que Thémis et moi, pourrions avoir ce genre de relation. En plus, ça t'empêcherait de pouvoir faire jouer le charme dévastateur des Fernandes sur elle. » Répondit le marshal à son cousin. « Ce n'est pas l'alliance qui fait le lien. Jessica et moi, nous nous débrouillons avec notre histoire. Inutile de s'en faire pour moi. Je gère très bien la situation. »

Ce n'était pas ce que dirait sa mère, mais selon elle, tant qu'il n'y avait pas de petits-enfants dans le paysage, les choses n'allaient pas dans la bonne direction. Elijah aimerait avoir des enfants, c'était certain. Cependant, dans sa tête, ces enfants avaient tous, les traits de Jessica. Ce qui, vu leur relation actuelle, avait peu de chance de se réaliser. De toute évidence, Cyrius se faisait autant de soucis que sa mère s'en faisait pour son fils. C'était ça, la famille et il le comprenait. Ce n'était pas forcément pour ça qu'il allait suivre leurs conseils. Autrefois, il n'aurait pas pris la peine de les écouter, lorsqu'il était dans cette période où il était en conflit avec tout le monde. Cependant, il avait appris, avec l'âge, qu'il valait mieux garder une oreille attentive aux autres, ne serait-ce que pour leur montrer que leur avis comptait. C'est pour ça, qu'il écoutait les tirades de sa mère contre Jessica ou les recommandations de son cousin, en ce moment même. Cependant, il n'était pas venu pour cette raison, malheureusement, vu la tête de son cousin, il s'était dit, qu'il valait mieux garder tout cela pour ça, pendant un instant, pour mieux écouter ce que Cyrius avait à dire sur son séjour à Washington. Il ne fallait pas être devin pour se rendre compte avant même qu'il n'en parle que cela n'avait pas été une expérience particulièrement appréciable. Il pouvait le comprendre, parce que chaque fois qu'il s'y rendait, il était encore plus content de rentrer chez lui. Elijah n'avait jamais aimé la capitale du pays et pourtant, il avait essayé. C'est pourquoi, il ne regrettait pas d'avoir pu s'installer à New Phoenix et que Paige se fiche complètement de l'endroit où elle habite.

Cyrius baissa la tête et poussa un soupir, ce qui était d'autant plus parlant, si on y réfléchissait bien. Elijah se dit qu'il ne fallait pas le pousser et attendre. Il but donc une nouvelle gorgée du verre que son cousin lui avait servi. Il pouvait y passer la journée, s'il fallait à attendre. Le marshal était plutôt patient, même s'il avait fini par apprendre à le devenir par la force des choses. Ce n'était pas une qualité, qu'il avait toujours possédée. Heureusement, pour lui, on pouvait l'apprendre avec l'expérience et le temps. Son cousin semblait vraiment mal à l'aise et en vint à se relever et passer sa main dans ses cheveux, un signe particulier de nervosité. Elijah avait parfois l'impression que son travail déteignait sur sa vision du monde. Cependant, cela ne l'empêchait pas de se concentrer sur ce qu'avait à dire Cyrius. Il ne tarda, d'ailleurs, pas à lui faire savoir ce qu'il avait à dire, sous forme de question. De toute évidence, il avait du mal à mettre des mots sur ce qu'il souhaitait lui raconter. De toute évidence, à la Maison-Blanche, on avait fait preuve d'une subtilité habituelle. Il faudrait qu'il contacte Seamus au bureau, pour voir d'où sortait cette idiotie sur le lien entre son cousin et le Cercle. Il devait bien, y avoir une raison, mais c'était rare que le personnel de la Maison Blanche, fasse une déclaration d'un tel genre au principal intéressé. Il se cala dans le canapé, et se concentra sur ce qu'avait à dire Cyrius, sans l'interrompre. La question n'appelait pas vraiment de réponse. C'était davantage le genre d'interrogation qu'on a, lorsqu'on a du mal à mettre en forme ses pensées. Son cousin lui tendit une carte et il y vit le nom de la chef de cabinet adjointe de la Maison-Blanche. Il ne l'avait jamais rencontré, mais il savait que c'était elle qui avait embauché sa femme au poste qu'elle occupait à présent dans la Maison-Blanche.

Son cousin, maintenant qu'il s'était lancé, avait beaucoup à dire. Selon lui, il avait été reçu à la Maison Blanche par Jewel De Silva, qui n'aurait pas sût s'y prendre correctement durant l'entretien avec Cyrius. Ce dernier l'avait encore au travers de la gorge. Ce qui était une attitude compréhensible. La chef de cabinet adjointe de la Maison-Blanche était la fille du gouverneur du Nouveau Mexique, où se rendrait bientôt Elijah avec Thémis, pour la grande enquête qui ressemblait davantage à une épreuve de patience et de concession, qu'un travail collaboratif entre les différentes factions, comme elle avait été imaginée. Le marshal ne compritpas tout, à propos de toutes les personnes en question, mais il se garda bien d'interrompre le journaliste dans sa tirade. Cela ne servirait à rien. Il préféra avoir toutes les cartes en main, avant d'ouvrir la bouche. Son cousin était en colère et dans ces cas-là, il vaut mieux la laisser s'exprimer, tant qu'elle ne mettait personne en danger. Elijah avait été un jeune homme en colère, autrefois. Il savait que c'était mieux de la sortir, que de garder cette dangereuse conseillère au fond de soi-même. La différence entre lui et son cousin, c'est que ce dernier avait, au moins, choisi, d'en parler, alors que lui-même avait attendu que ses mauvaises fréquentations provoque la mort d'un honnête citoyen en fonction, qui n'avait rien demandé. De toute évidence, il se tramait quelque chose à Washington et indirectement son jeune cousin, se retrouvait impliquer dans toute cette machination. En vérité, arrivé à comprendre tout ce qui se passait là-bas relevait d'un travail à plein temps. Il est vrai qu'Elijah n'avait jamais apprécié la ville pour ce côté pesant et le fait d'avoir toujours à marcher sur des œufs. Quand Cyrius eu enfin terminé sa longue harangue, il se destina enfin à dire quelques mots.

« Je pense que c'était une bonne chose de ne pas garder ça pour toi. Tu devrais te rasoir maintenant et boire une nouvelle gorgée de ton whisky... » Lui conseilla Elijah en premier lieu en lui tendant son verre. « Je ne peux pas dire que je sois étonné parce que ce genre de choses n'est pas totalement étranger à la politique. C'est une sorte de jeu d'échec où nous n'avons pas notre mot à dire. Cependant, je ne pense pas que l'on te soupçonne réellement. La Maison Blanche doit se sentir réellement impuissante face aux nouvelles menaces que traversent notre pays. En vérité, même au bureau, on ne cesse de parler de cela. Les gens deviennent paranoïaques pour un rien, si ça peut te rassurer. J'ai moi-même dû subir un entretien musclé pour vérifier, où se trouvait mes priorités. Ce n'est malheureusement, pas le genre de choses dont le bureau du FBI va se vanter ou n'importe quelle autre organisation travaillant pour le gouvernement. » Avoua le marshal en sachant qu'il n'aurait pas vraiment dû en parler.

Ces entretiens étaient intervenus peu après les attaques des groupuscules. Paige avait été la première de leur duo à passer par cette phase là. On pouvait dire avec beaucoup d'humour qu'elle leur avait dit sa façon de penser avec force d'arguments. Personne ne pouvait avoir le dernier mot facilement avec Paige Rosier, quand cette dernière était, contre vous. Elijah avait répondu aux question sans avoir rien à cacher. Il semblait, que quelque chose se tramait, dans le gouvernement, mais il était incapable de savoir ce que c'était réellement. Pour de nombreux employés, ces entretiens n'étaient pas si grave. Il y en avait plusieurs par années, pour veiller à ce que les agents fédéraux soient toujours en état de service. Le truc, c'était que ces entretiens étaient arrivés bien trop vite par rapporta aux derniers. Ce qui laissait sous-entendre qu'il y avait quelque chose qui préoccupait les instances dirigeantes. Sans l'enquête à venir Elijah s'y serait intéressé davantage. Il n'y repensait que maintenant parce que ce que son cousin venait de lui dire trouvait des échos troublant dans toute cette histoire. Il faudrait qu'il en touche deux mots à Paige, pour qu'elle regarde par elle-même, si elle arrivait à régler ses histoires rapidement. Le nom d'Ethan avait été mentionné dans la tirade de son presque frère et Elijah soupçonnait qu'il s'agissait de son patron, Ethan Devaney. Si la chef de cabinet adjointe de la Maison-Blanche avait utilisé son nom, alors il pouvait être certain que le nom le moindre lien entre son cousin et le Cercle, allait disparaître, sinon elle n'aurait pas vraiment eu l'idée de le citer. Il contempla la carte que lui avait tendu son cousin. Elle était tout simple avec le nom de la chef de cabinet adjointe de la Maison-Blanche écrit dessus et un numéro de téléphone. C'était loin d'être une simple carte de visite. On y retrouvait ni le titre de la femme, ni l'adresse de son bureau ou quoi que ce soit d'officiel. C'était un mystère intriguant.

« Je ne m'inquiéterais pas, si j'étais toi. » Affirma Elijah avec confiance. « Si tu veux que je vérifie auprès du bureau, je peux chercher à contacter les bonnes personnes. Je soupçonne que cette mention au Cercle a été un moyen de justifier, ta venue, à la Maison Blanche. Il se passe quelque chose là-bas, que je ne saurais m'expliquer, mais il me semble, mi primo pequeño, que tu risques d'y être impliqué d'une manière ou d'une autre, comme le prouve cette carte. » Dit-il en tournant ladite carte entre ses doigts. « On va pouvoir se ronger les sangs, encore davantage pour toi. »

Il se renfrogna en contemplant toujours la carte. Personne ne pourrait empêcher Cyrius d'écrire ou de se lancer dans des enquêtes à travers le pays. Ce serait à la fois une mauvaise chose de le faire, car couper les ailes de quelqu'un ne pouvait être une bonne idée, et se serait aussi une action inutile, connaissant le caractère de son cousin. Cependant, Elijah se disait qu'il ferait mieux d'être prudent. Ce qu'il ne manqua pas de faire savoir à Cyrius.

« Tout ça me semble être de petites actions pour une plus grosse trame. Tu devrais être prudent. Si le gouvernement s'imagine des choses, ils ne sont pas les seuls, c'est certain. Ce qui me rassure c'est que tu es capable de te défendre. Je te conseillerai de t'armer d'un avocat, si tu dois un jour te retrouver à nouveau avec un politicien. Il vaut mieux être trop prudent. Je ne vais pas te conseiller de faire appel à Jessica, mais il existe quelqu'un que l'on m'a déjà recommandé, Ansel Taylor. »

Elijah s'inquiétait quand même pour ce qui pourrait arriver à Cyrius. Malgré toute la passion de son cousin, il lui arrivait parfois de faire des gestes inconsidérés, pour mener à bien quelque chose. Personne n'était parfait et les Fernandes en étaient loin, peu importe leur âge.

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