Parce qu'*Ils n’écoutent jamais rien

Ce matin là, Ernie s'était réveillé après son neveu. C'était idiot car Zachary n'était ici que depuis quelques jours mais déjà, sa présence lui manquait. Rien que dans son lit, le fabricant remarqua que le jeune homme n'était pas dans la maison. Trop longtemps habitué à vivre seul, le moindre bruit revenait à ses oreilles. Et ce matin là, aucune trace de vie. Puisqu'il n'entendait pas non plus les bruits caractéristiques des pattes de Salem sur le parquet, il en déduisit que Zach était allé le sortir. Sans un regard pour la table basse où son neveu avait laissé un mot, il alla directement se doucher. Une journée de travail l'attendait, même si ses horaires avaient été allégés en fonction de la venue de son neveu.
Ce n'est que lorsqu'il se prépara son petit déjeuner qu'il remarqua le mot confirmant le but de la sortie de Zach. Mais quelque chose d'autre attira aussi son regard... A côté du bout de papier se trouvait également les cartes sur Boston. Et Ernie avait l'oeil : la seule ayant disparue était celle qui montrait partiellement la frontière du Boston moldu.

-Sale gamin... marmonna t'il entre ses dents, partagés entre la peur et la colère.

Il connaissait bien son neveu à présent et il savait que rien ne valait mieux qu'une bonne dose d'aventures ! A Boston, il y avait effectivement ces ruines abandonnées qui pouvaient agir comme un aimant pour les téméraires un rien idiots.
Idiots oui car ces lieux vides de vie humaine étaient à présent animées par une vie sauvage et dangereuse. Si Ernie n'y avait jamais rencontré de dragons comme les légendes le disaient, il avait déjà fait des rencontres déplaisantes avec des araignées géantes et des Quintaped que des inconscients avaient laissé échapper après un trafic d'animaux. Depuis ce jour, Ernie évitait clairement les lieux ce qu'il avait laissé entendre à Zach. Oui, c'était de sa faute, il ne lui avait pas clairement raconté ce qui s'y trouvait...
Certes, le jeune homme se débrouillait comme un chef avec les animaux, car après tout, c'était non seulement dans ses gènes mais il en avait également fait son métier.
Ainsi, Ernie prit la décision d'attendre un peu avant de paniquer.
Il n'était que 8h45 après tout.
Il ouvrit sa boutique et y accueilli un seul client. Le reste du temps, il resta entre sa réserve et sa table de travail. Mais impossible de se concentrer. Il n'avait de cesse que de jeter de rapides coups d'oeil à l'horloge murale. 9h15...9h30...9h45...
Plus le temps passait, plus la certitude d'Ernie grondait dans sa poitrine : il devait avoir des ennuis. Mais était-il seulement réellement dans le No Man's Land ? Le fabricant y aurait mis sa main à couper.
N'y tenant plus, il ferma son magasin vers 10h10 avec un petit mot prévenant les clients qu'il serait de retour "dans l'après-midi". C'était assez vague c'est vrai, mais comment savoir où et comment il allait retrouver son neveu avide d'aventures?

Il prit directement la direction du vieux Boston moldu. Plus il marchait et plus ses craintes grandissaient : le gamin n'en était plus vraiment un mais si jamais il lui était arrivé quelque chose sous sa responsabilité ? Sur "ses terres" ?
Alors que les maisons occupées s’espaçaient et que déjà se dessinaient les contours de la ville fantôme, le coeur d'Ernie s'arrêta. Il aurait pu la reconnaitre entre mille : la silhouette de son chien, courant à perdre haleine. Les aboiements confirmèrent très vite l'identité de Salem. Sans perdre de temps, il  couru à sa rencontre, craignant le pire.

-Où as tu laissé Zach mon gros ?  

Pour toute réponse, Salem aboya de plus belle en faisant demi tour, sachant que son maitre le suivait au plus près.
A 39 ans, Ernie avait gardé une bonne condition physique. Néanmoins pas assez que pour ne pas ressentir les pointes de côté arrivant déjà après cinq minutes.
Ils passèrent devant les maisons abandonnées et les rues encore figés par le départ précipité des moldus. C'est endroit lui donnait habituellement le cafard mais à présent, il voyait ce décors comme un véritable cauchemar.
Salem était inquiet et son chien ne l'était pas souvent. Le fabricant se laissa guider et pénétra dans les galeries souterraines où il ne s'était par ailleurs jamais aventuré.

Il fut un instant désorienté par l'obscurité et il en profita pour s'arrêter. Il n'eut pas besoin de siffler pour que Salem ne s'arrête aussi. Ernie remarqua qu'il était en mode "silencieux" comme lorsqu'ils poursuivaient un animal. Silencieux mais agité. Le fabricant alluma sa baguette d'un faible "Lumos". Le coeur battant, il se remit en route, sur le qui-vive.
Plus ils avancaient dans ce labyrinthe sous terre et plus Salem ralentissait l'allure, prenant le moins de risques possibles pour faire du bruit et Ernie l'imita du mieux qu'il pouvait.
C'est lui qui entendit avant son maitre les premiers bruits humains et il accéléra.

-Zach ? Murmurait'-il. Zach tu es la ?

Salem s'arrêta net devant ce qui apparut comme une crevasse. A l'intérieur, il y avait effectivement des formes sombres qu'Ernie peinait à distinguer.

-Zachary ?  

Parce qu'on n'écoute jamais rien.

Aurelia avait vraiment eu de la chance de revenir la maitresse de son corps et de pouvoir faire quelque chose pour Zachary. Elle n’osait imaginer ce que Cecil aurait fait si elle avait pu rattraper le corps. Elle était plus que retourné contre le sorcier. Sa double maléfique ne faisait absolument pas confiance à Zachary et était un peu responsable de ce qui se passait en ce moment. Aurelia avait aussi du remord car si elle n’avait pas brisé sa fiole de potion il n’en serait aussi pas là. Rien ne disait qu’ils n’auraient pas évité le Quitaped mais au moins elle aurait pu faire quelque chose. Elle avait mise en danger son nouvel ami avec son problème de personnalité multiple et il faudrait qu’elle le lui avoue lorsqu’ils s’en seraient sortis. Elle lui devait bien ça. Cependant, la jeune femme ne pouvait pas gaspiller la précieuse chance que lui avait apportée Dagmar en lui laissant la conduite de son corps alors même que rien ne l’obligeait à faire cela. Elle avait alors fait le nécessaire pour que son ami se relève et qu’ils fuient cet endroit de malheur. Ce que la jeune femme n’avait pas prévu c’est que cette journée n’était pas commune : rien ne se passait jamais comme il fallait. Aurelia ne savait même pas quelle heure il était et elle avait peur que lorsqu’ils sortiraient d’ici, il soit trop tard et que sa sortie ne passe pas inaperçu à la maison.

Dans son esprit, la porte qui menait au couloir des esprits n’était plus rand ouverte mais elle restait assez ouverte pour que la jeune femme entende fulminer Cecily. Dagmar ne parlait pas tandis que Shin Ho et Elizabeth tentait de calmer sa jumelle sombre. Aurelia ne les écoutait que d’une oreille son but actuellement était que Zachary et elle s’en sorte en un seul morceau. Elle aurait peut-être dû utiliser un sort Lumos pour y voir un peu plus clair mais le rush d’adrénaline lui avait juste permis de se lever t de s’enfuir rapidement. Si elle avait fait ce simple geste, les choses auraient peut-être été différentes. Mais avec des « si », on ne va pas loin et c’est bien ce qui arriva aux deux jeunes gens. Aurelia cru entendre Zachary la prévenir mais elle n’eut pas le temps de procédé à une véritable compréhension de ces paroles, qu’ils atteignaient déjà l’obstacle que son nouvel ami avait voulu lui faire éviter. Le sol se déroba sous leurs pas et ils tombèrent. Au fond de son esprit, ses différentes personnalités s’étaient enfin tut aussi surprise qu’Aurelia par ce qui se passait. Heureusement pour tout le monde, si la chute fut douloureuse, elle n’était pas mortelle.  Dans son esprit, la jeune femme entendit un soupir collectif de soulagement. Personne ne voulait vraiment laisser sa vie dans ce trou.

« Aurelia, il faudrait vraiment que tu abandonnes le contrôle de se corps. Plus empoté que toi, il n’y a pas. »  Se plaignit tout de suite Cecily presque aussi effrayée, qu’agacée par ce qui aurait pu arriver.

Aurelia ne savait pas ce qui les avait retenus mais elle en était ravie. L’ancien Boston moldu était décidément très périlleux pour des sorciers. Zachary fut le premier à se relever et il l’aida à en faire de même. Elle voulut s’excuser mais les mots ne sortaient pas. La sorcière se sentait décidément de plus en plus coupable. Elle n’arrivait pas à voir comment, ils pourraient remonter. Ils avaient fait une sacré chute ! La seule bonne chose c’est que le montre orange n’avait pas pu les suivre jusqu’en bas et qu’il ne pouvait pas leur faire du mal ici. Piètre consolation cependant. Ils allaient bien devoir trouver un moyen de sortir de là. Elle était trop nerveuse pour tenter la moindre tentative de faire du transplanage. Elle pourrait mal  le faire et se retrouver avec un bras en moins. Il y avait aussi autre chose : le chien de Zachary n’était pas tombé avec eux. Il était encore avec le monstre et ce n’était absolument pas une bonne chose. Aurelia entendit le cri désespéré de Dagmar quand elle s’en rendit compte aussi à travers ses yeux. LA jeune femme avait de la peine pour cette frayeur qui montrait que Dagmar pouvait être autre chose qu’une boule de peur pour elle-même mais aussi pour les autres.  Zachary lança un ordre au chien pour que celui-ci parte loin afin que rien ne lui arrive.

Le chien fini par obéir aux injonctions du jeune sorcier et partit. Il ne restait plus que Quintaped qui semblait ne pas trop savoir quoi faire. Aurelia espérait qu’il n’allait pas se décidé à descendre parce qu’elle doutait que ça soit une bonne chose pour eux deux. Elle n’imaginait pas avoir à se défendre ici. C’était bien trop dangereux. Mais le destin semblait leur sourire un peu car l’animal décida d’abandonner et rebroussa chemin. Aurelia ne savait pas si c’était une bonne chose. Un animal pareil ne devait pas craindre grand-chose et voilà qu’il refusait de venir trouver les proies faciles qu’ils représentaient ici-bas. Quelque chose n’allait pas et il ne fallait pas croire que la chance était de leur côté. Dame chance était bien décidé à les bouder et ne pas leur accorder le moindre répit. Qui sait ce qui les attendait de plus horrible. Aurelia espérait que ce n’était pas une autre créature sortie d’on ne sait où. Elle avait eu son compte de créature magique. Si on pouvait les éviter, elle ne dirait pas non à présent. La jeune femme comprenait mieux pourquoi tous les membres de sa famille l’avait prévenu de ne pas s’aventurer dans le no man’s land. Il y avait une raison pour laquelle on le nommait ainsi. Mais elle ne pouvait pas vraiment le croire et voilà où elle se trouvait à présent : au fond d’une crevasse à ne pas savoir ce qui l’attendait.

« Ma très chère, je ne puis que me raccorder à votre jugement. La créature n’aurait pas abandonné si vous ne vous trouviez pas sur les terres d’une autre créature plus dangereuse. Je ne puis que vous enjoindre de trouver un moyen de nous sortir tous d’ici rapidement. » Dit Shin Ho avec son ton de sage un peu agaçant.

« Merci captain obvious ! Comme si on ne s’en rendait pas compte tout seul ! »  Persifla Cecily.

Aurelia ne répondit pas. Elle préféra essayer de voir comment, il pourrait faire pour s’en sortir. Il fallait faire vite parce que Zachary ne semblait pas se sentir mieux. Il s’était recroquevillé sur lui-même et respirait fortement. La jeune femme ne savait vraiment pas quoi faire pour lui. Elle n’avait jamais ressenti ce qu’un claustrophobe peut avoir comme sensation lorsqu’il se sent prisonnier et dans un univers hostile. Elle n’avait pas cette peur-là. Il fallait qu’elle réfléchisse et vite parce qu’elle ne pouvait pas laisser le jeune homme dans cette position. Il ne semblait pas bon de s’attarder ici. Cela ne présageait rien de bon puisque même un monstre comme le Quitaped n’était pas descendu jusqu’ici. Shin Ho avait beau être parfois agaçant avec ses conseils tout mielleux et son parler digne d’un autre temps, il n’en avait pas moins raison. Même Cecily ne pouvait aller contre cette logique. Heureusement pour Aurelia, elle n’était pas seule dans son esprit. Ils étaient cinq et mieux vaut plusieurs personnes pour résoudre un problème, qu’une seule. Aucun d’entre eux n’avait envie de finir ici. Si Aurelia venait à mourir, aucun d’entre eux ne survivrait plus longtemps qu’elle. Ils avaient donc tout à gagner à l’aider à s’en sortir. Cecily se proposa pour prendre le corps et les sortir de là mais personne ne lui faisait confiance. Aurelia voulait s’en sortir avec Zachary et Cecily se fichait bien de la vie du sorcier.

«Tu devrais rassurer le beau jeune homme Lia. Il me fait vraiment de la peine. C’est quand même bien de ne pas être seule dans ce trou. Mieux vaut être bien accompagné. »  Dit la voix toujours guillerette de Elizabeth.

« Euh… pardon ?! Mais est-ce que tu es bien consciente de ce qu’on fait la greluche ?!! »  S’écria Cecily «On se fiche de lui. On veut se sortir de ce trou à rat avant de finir en steak de créature magique. »

Aurelia n’était pas tout à fait contre Elizabeth. L’état de Zachary lui faisait peur. Elle s’agenouilla près du jeune homme et posa sa main sur son bras.

« Tient bon Zachary ! On va trouver une solution pour sortir d’ici. » Murmura-t-elle.

Elle avait peur de faire un sort de lumière au risque d’attirer une créature. C’était aussi la raison pour laquelle elle parlait aussi bas. Il valait mieux éviter tous ce qui pourrait faire qu’on les remarque. Elle ne savait pas vraiment comment l’aider elle demanda conseil au sage de la bande à savoir : Shin Ho !

« Voyons que sais-je de la guérison de la claustrophobie… on ne guérit pas toujours entièrement de la claustrophobie, il est néanmoins possible d’apprendre à mieux contrôler sa peur. Cependant nous ignorons depuis combien de temps il… »

« Abrège donc ! On n’a pas toute la journée ! » S’exclama Cecily en interrompant l’homme de science « L’essentiel ! Qu’on puisse se tirer de là puisqu’Aurelia ne veut pas laisser tomber l’autre inutile. »

Shin Ho reprit son discours légèrement décontenancé par l’interruption de Cecily : « La thérapie cognitive est le plus souvent utiliser pour vaincre la peur. Mais cela ne serait pas possible pour un résultat rapide. Il faudrait peut-être qu’il se relaxe pour le moment pendant que nous trouvons une solution. »

Aurelia décida de suivre ce dernier conseil. Si Zachary parvenait à se relaxer juste un court instant, ils pourraient essayer de se sortir de là. La jeune femme ne savait pas si Zachary pouvait faire ça mais elle se voyait très bien grimper pour s’en sortir. C’était haut mais elle n’avait pas le vertige et elle avait l’habitude d’escalader le mur de la maison pour sortir, ou de monter aux arbres. Si aucune solution magique n’était possible elle n’hésiterait pas à tout faire à la main. Mais savoir si Zachary pouvait le faire, il faudrait déjà qu’il s’exprime. Pour cela, elle allait devoir l’aider à se relaxer un peu et oublier sa peur. Ce ne serait pas chose facile parce qu’elle devait aussi ne pas faire trop de bruit pour éviter d’attirer n’importe quoi vers eux. Ne parlons pas de lumière. Il n’en était pas question. La relaxation, elle en connaissait un rayon. La sorcière pratiquait tout ce qui lui permettait de ne pas se laisser aller à ses émotions comme la pression, la peur ou l’anxiété qui étaient des facteurs qui permettaient souvent à ses personnalités multiples de s’emparer de son corps. Selon elle, un exercice de respiration ne serait pas mal adapté pour la situation. Elle allait essayer Pranayama. La formule complète allait être : Tasmin sati śvāsapraśvāsayor gativicchedaḥ prāṇāyāmaḥ tasmin.

« Zach ! Ecoute moi, il faut qu’on essayer que tu arrives à te relaxer. Écoute-moi bien. Je veux que tu contrôle ton souffle. Respire régulièrement. Les mouvements d'aspiration et d'expiration doivent être contrôlés. » Murmura la jeune femme.

Elle fit le même mouvement. La sorcière connaissait par cœur la formule. Son souffle se fit de plus en plus régulier, son corps sonnait dans son poitrine avec force mais c’était d’un battement calme.

« Continue ! Maintenant arrête un instant de respirer.  Puis tu reprendras le cycle »  Ce qu’elle fit pendant un instant plus court que d’habitude pour montrer à Zachary puis elle reprit son cycle de respiration.

Elle ne savait pas si cela servait vraiment au jeune homme. Elle sentait elle un grand calme l’habiter un instant. C’était comme si tout ne devenait plus qu’un. Il n’y avait plus d’univers hostile et plus de peur. Pour un peu elle se serait sentit proche du Samadhi « l’accomplissement » mais ce n’était pas vraiment le cas. Juste une simple impression. Dans son esprit, ses personnalités réfléchissaient à la solution quand soudain Cecily s’écria qu’elle avait la solution. Quand elle l’exposa à tous, ils furent d’avis que c’était probablement la solution parfaite. Aurelia était ravie de cette idée. Ils avaient la solution. Elle se sentait stupide ne pas y avoir pensé tout de suite. La peur leur faisait oublier les véritables fondements de la magie. Ce sort était tellement simple qu’ils auraient dû y penser avant. Elle devrait vraiment pratiquer davantage la magie. Alors qu’elle s’apprêtait à en parler à Zachary, la jeune femme entendit une voix d’homme qui semblait venir d’en haut. C’était presque tout faible et elle n’était pas certaine d’avoir bien entendu. Elle releva Zachary avec difficulté.

« Zach ! Je crois avoir entendu des voix ! Je ne suis pas certaine mais je crois que c’était ton nom. Serait-il possible que ton chien est prévenu quelqu’un ? »  Demanda doucement Aurelia

« Non mais tu dérailles ma pauvre, qu’est-ce que ce clébard aurait pu faire ? »  se moqua Cecily.

La jeune femme ne répondit pas et reprit la parole :

« Zach je pense que notre moyen de nous sortir d’ici c’est d’effectuer un sortilège d’Elasticus ! Il nous permettra de sauter très haut et jusqu’à nous retrouver à notre point de départ alors nous pourrons remonter à la surface. J’ai besoin que tu te concentres un instant pour qu’on essaie. » Le pressa Aurelia.

Mais elle n’était pas certaine que le jeune homme l’entende. La sorcière ne savait pas si elle pouvait effectuer le sort et arriver à le porter en même temps. Il n’était pas léger pour elle et même s’il semblait en meilleur condition qu’au début, elle n’était pas certaine qu’il puisse se concentrer suffisamment sur le lancer du sortilège, puis sauté pour rejoindre un autre endroit sombre. Alors qu’elle désespérait elle entendit à nouveau le nom de Zachary prononcé. Elle releva la tête avec peine tout en tenant encore le jeune homme. Elle crut voir le visage de quelqu’un mais n’était pas sûr. Ce qui était certain c’est que quelqu’un prononçait vraiment le nom du jeune homme et qu’elle ne l’avait pas imaginé. Cependant, elle rechignait à crier. Qui sait ce qui pourrait arriver ici avant que la personne en haut ne leur vienne en aide. La jeune femme était tiraillée entre plusieurs manières d’agir. Elle n’était pas une héroïne et n’avait jusqu’alors jamais eu à faire ce genre de choix. Que savait-elle des sauvetages ? Rien ! Mais elle n’en savait pas plus sur les créatures magiques et parfois monstrueuses qui pouvaient se trouver dans le Boston moldu et abandonné par les sorciers à toutes les folies. Il fallait prendre une décision rapidement car cela devenait urgent d’agir.

« Oh la barbe ! On abandonne ce bon à rien, on saute et puis on dit à la personne en haut de faire le sale travail pour nous. »  S’énerva Cecily

Ce à quoi Dagmar répondit par un cri de désagrément et Elizabeth protesta vertement. De toute manière Aurelia n’écoutait jamais ce que disait Cecily. Elle ne lui faisait absolument pas confiance. Elle décida qu’elle allait accorder sa confiance relative en la personne en haut et leva sa baguette de sa main libre. Elle lança un sort Flabios pour dessiner en mot en lettre de feu en l’air. Elle espérait ainsi attirer l’attention de la personne en haut sans risquer de trop leur attirer d’ennuie. Le sort s’évanouissait rapidement.  Ca ne pouvait qu’être un sorcier ! Enfin elle l’espérait. Il saurait quoi faire. Elle avait du mal à tenir Zach et son sentiment de plénitude n’était plus qu’un souvenir lointain maintenant.

« Courage Zach ! Je crois qu’on va venir à notre secours ! »

A l'image de ce tunnel dans lequel ils ne cessaient de s'enfoncer inexorablement, Zachary avait l'impression de s'enfoncer lui aussi de plus en plus dans le gouffre du désespoir. Plusieurs sensations plus étouffantes et oppressantes les unes que les autres s'emparaient de tout son être sans la moindre pitié. Le spectre de ses peurs les plus angoissantes prenait de plus en plus le pas sur sa raison. Il avait l'impression de se retrouver dans la grotte aux fées, coincé dans ce tunnel, enterré vivant. Il était dans l'incapacité d'avancer ou de reculer. Ses mains et ses bras étaient bloqués eux aussi, l'empêchant de lancer le moindre sort qui lui aurait permis de se dégager. La roche quand à elle comprimait ses poumons et l'empêchait de respirer. Revivre ce moment, inlassablement dans son esprit ne faisait qu'accélérer son rythme cardiaque. La panique l'avait envahit et avait fini par s'emparer totalement de lui lorsqu'il sentit la main griffue du Wendigo se saisir de sa cheville. La sensation était si réelle, que Zachary bougea sa jambe dans un réflexe nerveux pour essayer de se dégager à coup de pied de cet étau qui lui enserrait la cheville sans la moindre pitié. La réalité se mêlait à ses souvenirs, car si aucune créature ne lui avait saisit la cheville, son pied par contre était bel et bien entravé par quelque chose qui se trouvait sur le sol. Plongé dans ses souvenirs, il sursauta en regardant avec terreur cette main décharné, issu de son esprit, qui lui enserrait le mollet au sang. Paniqué, il chercha à s'en dégager arrachant ainsi ce qui entravait son pied : des fils.

Bien que libéré de cette entrave, Zachary n'était pas délivré pour autant, loin de là. Ils étaient prisonniers dans un labyrinthe sans fin, sous terre, et à cette perspective qui le désemparait totalement, il se recroquevilla à nouveau sur lui-même. Il devait fuir. Fuir d'ici au plus vite, pourtant il en était incapable. Son corps ne lui obéissait plus, il avait l'impression de manquer d'air, de plus en plus. Il se sentait mal, il se sentait nauséeux, et il avait la sensation que sa tête allait exploser. Il devait fuir, fuir d'ici, et si ses jambes ne pouvait le porter loin d'ici, alors il allait s'enfuir autrement. Il allait s'enfermer dans son esprit dans un lieu rassurant qui lui permettrait d'échapper à cet enfer, et cette fois, il y arriverait. Un lieu qui se trouvait loin d'ici et qui le préserverait de la folie qui le menaçait, à une époque où tout était plus simple....

Petit garçon de 5 ans, juché sur les épaules de son père, Zachary avait l'impression de dominer le monde. Pour l'enfant qu'il était, son père était le meilleur père du monde, le plus fort, le plus intelligent et le plus grand sorcier de tous les temps. Il était son héros, il était son modèle.
Il lui avait apprit tant de choses. Les plantes, les animaux,... aucune créature n'avaient de secret pour lui, et l'homme lui avait apprit tout ce qu'il savait. Combien de fois, Zachary, accroupit à ses cotés, la tête bien calé dans ses petites mains, l'observait faire en lui posant une multitude de questions auquel il répondait toujours. Lorsque son frère et sa sœur étudiaient à Salem et qu'il était encore trop petit pour les rejoindre Zach s'ennuyait ferme et se languissait des vacances à venir où il les reverrait. En patientant, il passait énormément de temps avec son père. Comme tous les enfants, Zachary n'était pas avare de bêtises, surtout si ça pouvait tromper son ennui, mais son père ne lui en tenait jamais rigueur, il lui passait beaucoup de choses parce que dans le fond, les sottises de son plus jeune fils n'étaient jamais motivés par la méchanceté mais plus par l'ignorance. Victor Heel n'avait d'ailleurs levé la main sur lui qu'une seule fois dans toute sa vie, mais il s'en souvenait encore....

Il avait 7 ans, c'était les vacances de Noël, son père était parti chercher Tamara et Ben qui revenaient de Salem. Zachary avait été intenable toute la semaine car non seulement les fêtes de Noël se rapprochaient à grand pas et qu'il aurait surement une bonne partie des cadeaux qu'il avait commandé au père Noël, mais surtout, cela signifiait que Benjamin et Tamara allaient enfin être de retour après une si longue absence. Son frère, il avait tellement hâte de reprendre leur jeu, de se battre avec lui et de lui montrer combien il était devenu plus fort en son absence, car cette fois, c'était sur, ce serait lui gagnerait.
Il avait patiemment attendu son frère dans la chambre de ce dernier, caché derrière la porte. Dès que Ben entrerait il lui sauterait dessus et il serait bien obligé de s'avouer vaincu. Puisqu'il n'arrivait pas à le battre à la loyal au moins il bénéficierait de l'effet de surprise. Très vite, il entendit les voix familières qui envahirent le chalet. Lorsqu'on l'appela pour venir embrasser son frère et sa sœur, Zachary ne répondit pas. Il n'était pas question de gâcher son effet de surprise en sortant de la chambre où il s'était caché, après tout, il aurait tout le temps de les embrasser sa surprise passée. Il avait donc attendu sans bouger, dans un silence religieux, puis, sa patience fut enfin récompensée, la porte s'ouvrit et sans attendre, Zachary sauta de sa chaise sur laquelle il était juché avant d'abattre son jouet sur la personne qui venait d'entrer. Mais sa victime n'était pas celle qu'il attendait. C'était sur son frère que sa fausse baguette en bois aurait du s'abattre, pas sur sa mère, et pourtant c'était à elle qu'il venait d'asséner un violent coup au visage qui la fit vaciller. Les larmes lui étaient immédiatement montées aux yeux lorsqu'il s'était rendu compte de son erreur mais déjà c'était trop tard et la sanction était tombée sans attendre. Pour la première et unique fois de sa vie, son père avait levé la main sur lui, et il s'était retrouvé au lit sans manger. Couché au fin fond de ses couvertures, le cœur gros d'avoir frappé sa mère et de s'être fait si violemment disputé par son père. Le père Noël aussi avait du voir ce qu'il avait fait, s'en était fini, il n'aurait plus aucun cadeau, l'enfant avait pleuré comme une madeleine. Lorsque sa mère entra dans sa chambre, elle prit place sur son lit à ses cotés en lui caressant doucement les cheveux. Sa chaleur rassurante et apaisante, il pouvait la sentir en cet instant à ses cotés. Elle posa sa main sur son bras. Zach avait relevé son visage inondé de larmes sur elle

- Je te demande pardon, je suis désolé, s'excusa-t-il fébrile à l'adresse de sa mère alors que ses yeux vides fixaient Aurélia sans la voir

Tellement désolé de l'avoir frappé. Il ne voulait pas lui faire de mal, surtout pas à elle. « ca fait mal ? » lui avait-il demandé de sa voix chevrotante

- Beaucoup moins qu'à toi, lui avait-elle répondu avec douceur. Maintenant on va calmer ce gros chagrin. Écoute-moi bien.... Je veux que tu contrôle ton souffle. Respire régulièrement. Les mouvements d'aspiration et d'expiration doivent être contrôlés. Murmura la jeune femme.

Se faisant elle lui montra comment faire, obéissant, il l'imita. Sa respiration se fit plus calme, plus mesuré, il arrivait à mieux respirer

- Continue ! L'encouragea-t-elle. Maintenant arrête un instant de respirer. Puis tu reprendras le cycle.

Le chagrin commença à se dissiper et sans qu'il n'en comprenne la raison, il se retrouva dans la Grotte aux fées. Pourquoi ? Que faisait-il ici ? Il recula d'un pas et heurta quelque chose, il se retourna et voulu hurler mais il se retrouva face à son frère qui les éclairait de sa baguette grâce à un sort Lumos.

- Et bien c'est comme ça que tu as attrapes les Wendigos petit frère ? En hurlant d'effroi au moindre souffle ? Un peu d'obscurité et il n'y a plus personne ? Quel courage ! Tu n'es décidément pas un Heel.

- Zachary ce n'est pas en pleurnichant sur ton sort que tu t'en sortiras et tu le sais très bien. Tu n'es pas dans la grotte aux fées, tu n'es pas enterré vivant, si tu veux t'en sortir c'est par toi-même que tu y parviendras, en faisant usage de tout ce que je t'ai appris jusqu'ici. Tu es un guide forestier fait fonctionner tes méninges pour sortir d'ici, tu en es capable, mais ne laisses pas la peur de te dominer. Tu n'es pas tout seul. Et puis n'y a-t-il personne que tu veuilles retrouver ? Personne qui ne vaille la peine que tu te battes contre tes propres peurs ?

Zachary releva la tête et observa devant lui. Tout était obscur... pourtant il sentait une présence autour de lui... des longs cheveux blonds.... mais un seul visage souriant s'imposait dans son esprit et il n'appartenait pas à une jeune femme à la chevelure doré, bien au contraire, même si son sourire était lumineux

- Livie... murmura-t-il.

Ils venaient à peine de se retrouver... mourir ici et maintenant était idiot et stupide. Il n'allait pas mourir. Un autre visage tout aussi souriant et rassurant s'imposa ensuite, celui de son oncle Ernie. Ils avaient encore tant de choses à partager, et puis il ne voulait pas l'inquiéter.... Il s'en voudrait terriblement s'il lui arrivait quelque chose ici, pendant son séjour chez lui, même s'il n'y était pour rien, et que seul sa bêtise à lui était responsable de tout ceci.
La brume de ses souvenirs qui l'entouraient se dissipa lentement et son regard perça enfin l'obscurité, quelqu'un le soutenait... Il tourna son visage vers elle

- Aurélia... prononça-t-il

Aurélia. Il se souvenait à présent, ils étaient dans le No Man's Land... ils étaient dans un tunnel. Alors.... il la regarda en fronçant les sourcils. Elle le soutenait et cherchait à le réconforter comme sa mère dans ses souvenirs, alors.... C'était elle ? Elle qui était parvenue à le calmer ?... Ou bien avait-il tout imaginé ?

- Merci, souffla-t-il sincèrement reconnaissant de ce qu'elle avait pu faire pour lui

Il se sentait frigorifié, vêtu d'un simple t-shirt la température glaciale qui sévissait dans la grotte le faisait trembler, à moins que ce ne fut les sueurs froides que cette situation avait sur lui qui lui donnaient cette sensation. Il devait se concentrer... que lui disait son père ? Quand on est désemparé il faut penser avec ordre. D'abord marquer en rouge ce que l'on doit faire en premier, ensuite en jaune, puis en vert ce à quoi on peut réfléchir tranquillement,... mais même ça, il n'était pas sur d'y parvenir. Sa raison avait beau essayer de reprendre le dessus ses émotions s'emparaient toujours de lui. Il releva son regard sur la crevasse qui se trouvait au-dessus d'eux puis déglutit. Lorsque soudain la voix d'Ernie se mit à résonner. Ernie ??? Oui c'était bien lui !!
Un frisson de terreur s'empara de tout son être lorsqu'il identifia sa voix. Il leva la tête en même temps qu'Aurélia. Les battements de son cœur s'accélèrent. Ernie. Il était entrain de mettre sa vie en danger ! Il ignorait probablement qu'un Quintaped se trouvait dans les environs.

- Ernie !! Appela-t-il presque avec désespoir

Toujours soutenu par Aurélia, il voulu faire quelques pas, mais à nouveau ses pieds se trouvaient emmêlés dans quelque chose. Le silence mortel qui les environnait commença à le glacer. Retirant son bras d'Aurélia il s'accroupit doucement et passa sa main délicatement sur le sol couvert.... Les signes rouges... d'abord allumer la lumière

- Lumos

Une légère lumière les éclaira et ce qu'il vit le glaça d'effroi, il devint probablement encore plus pâle qu'il ne l'était déjà. Des toiles d'araignées jonchais le sol mais pas seulement, il y en avait partout sur les parois qui les entouraient, et même au-dessus d'eux. C'était donc ça qui avait amortis leur chute. Ils étaient sur un territoire d'acromentules. Essayer de se dissimuler était inutile, tels des insectes englués dans sa toile elles avaient été avertis de leur présence et justement le comité d'accueil était arrivé. Derrière Aurélia dans une cavité qui se trouvait au-dessus d'eux, de gigantesques pattes velues commencèrent à apparaître. Zach incita aussitôt Aurélia à se lever en refermant sa main sur son bras.

- Des humains, fit la créature en agitant ses pinces. Il faut être fou ou complétement stupide pour  s'aventurer ici.

- Aurélia, chuchota-t-il, ton plan,... fais-le, rejoins Ernie,...

- Mais l'un ou l'autre peut importe, ça fait bien longtemps que mes filles et moi-même n'avons mangé de la chaire fraiche.

Ses filles ? Zach glissa un regard inquiet derrière lui et préféra ignorer les ombres qui commençaient à se refléter sur les parois

- Je t'ouvre la voie... tu n'auras pas de deuxième chance,...Maintenant !  Expelliarmus

Le sortilège atteignit l'araignée qui se recula juste assez pour laisser la place à Aurélia qui pouvait ainsi bondir grâce au sort Elasticus. Zach n'avait pas pu lui révéler son plan mais il espérait de tout coeur que Ernie comprendrait. Il avait jeté ce sort pour faire reculer la créature et permettre à son amie de bondir en même temps afin de passer entre les pattes de l'araignée. Lorsqu'elle aurait rejoint Ernie, il faudrait que tous deux lancent un sort de stupefixion sur la créature, afin qu'il puisse imiter Aurélia et les rejoindre. Zach n'était pas sans ignorer que lancer un tel sortilège que le stupéfix sur une acromentule était totalement inefficace sauf si ce sortilège était lancé par au moins deux sorciers. L'attaque ainsi combiné toucherait leur cible ce qui lui permettrait de sauter à son tour en même temps et de les rejoindre lui aussi. Il fallait que ça marche. Il n'avait pas d'autres plan en tête et ne désirait pas mourir ici.

Parce qu'*Ils n’écoutent jamais rien

Oui, une des deux formes sombres s'identifia bel et bien comme son neveu alors qu'il répondait à son appel en prononçant son prénom. Le ton de ce dernier n'avait pour autant rien de rassurant. Il y avait de la panique mais aussi comme du désespoir.
Le ventre d'Ernie se tordit. C'était comme si Zach lui transmettait sa souffrance, comme s'ils étaient liés par un lien invisible et douloureux : la famille.
Le fabricant comprit à cet instant précis qu'il préférait mourir plutôt que Zachary ne perde la vie.
Ainsi, il fallait prendre les choses en main à présent.
Alors qu'il réfléchissait à toute vitesse, sentant le danger planer autour d'eux, un jet faible de lumière en bas de la crevasse lui fit découvrir le cauchemar dans lequel son neveu et une jeune femme se trouvaient.

Autour des jeunes gens, arrivaient petit à petits des acromentules. Salem se tapissait dans l'ombre : il était prêt à bondir sans aucune chance de survie pour protéger les "enfants".
D'un geste de la main, Ernie lui indiqua d'attendre et le chien lui obéit.
Alors qu'il levait sa baguette au son caractéristiquement funèbre des cliquetis des pinces des animaux, un nouveau jet de lumière jaillit d'une baguette et atteignit la créature. Ernie faillit ne pas voir le corps bondissant hors de la crevasse à la vitesse d'un boulet de canon.
Par réflexe, il attira ce corps sur la terre ferme d'un geste de sa baguette magique, sans prononcer la moindre formule, de peur d'attirer son attention sur lui. Mais le bruit fait par le sortilège avait déjà dû prévenir d'autres créatures...

C'était une jeune femme. Donc, Zach était toujours en bas !
La peur faisait sortir des étincelles de sa baguettes magiques et il su qu'il était en possession de toute sa capacité magique pour pouvoir le sortir de là.
La jeune femme à ses côtés était agenouillée sur le sol et Salem vint auprès d'elle, comme pour la rassurer. Il n'avait pas de temps que pour la ménager et il murmura alors très vite.

-Soyez prête !

Non Sam... Ton fils ne va pas mourir dans ce trou. Je te le promets.

Prêt à sauter à son tour en plan B, il leva sa baguette et parla distinctement, sans pour autant crier et sans s'adresser à quelqu'un en particulier, espérant simplement qu'un des deux jeunes fassent comme lui.

-Maintenant.

Et il jeta un sortilège puissant sur la créature la plus proche de son neveu, si puissant que sa baguette trembla entre ses doigts.

Au même moment, quelque chose sauta sur lui et le jet de son sortilège dévia sur le plafond. Un crochet pointu s'enfonça dans sa poitrine sans qu'il n'en connaisse la cause. Il était trop surpris que pour réaliser qu'il avait mal. Terriblement mal.
Mais un poids de plus vint s'abattre sur lui. Salem ? Non, non c'était bien plus lourd que son fidèle chien.
C'était un morceau de roche. La paroi au dessus de lui affaiblie par son sortilège venait de s'effondrer partiellement dans un fracas qu'il n'entendit pas, tuant la créature sur lui. Créature qui paradoxalement, lui sauva aussi la vie.

Coincé, incapable de bouger et commençant déjà à manquer d'air, rien ne lui importait plus que son neveu.

-Zach, appelait-il d'une voix étouffée. Zachary !

Sur lui, la créature était velue et saignait : le liquide chaud coulait par dessous son pull déchiré alors que sa patte - ou alors était-ce un de ces crocs ? - était toujours planté dans sa poitrine, ayant gagné en profondeur suite à l'éboulement qui les comprimaient à présent tous les deux.
De par son expérience, il savait que sa blessure paraissait plus grave qu'elle n'y paraissait. Non ce qui l'inquiétait c'était qu'il était coincé, incapable de bouger, pour aller porter secours aux jeunes.

Il tenta de se dégager, jurant, enfonçant encore plus le corps étranger dans sa poitrine.
Salem fut le premier à venir auprès de son visage. Il le lécha vigoureusement ce qui eut pour effet immédiat de le calmer : si son chien prenait la peine de venir près de lui, c'était qu'aucun autre danger immédiat les menaçait.

Parce qu'on n'écoute jamais rien.

Aurelia se demandait pourquoi lorsqu’elle décidait de prendre son indépendance et de se dépasser, elle faisait face à tant de soucis. Elle n’aurait jamais cru qu’elle finirait pas croire aux injonctions de sa mère qui lui demandait à chaque fois de calmer son tempérament si elle voulait finir en bonne épouse de la famille Jenkins. Non pas que la jeune femme avait un caractère de feu mais elle avait des désirs et des envies qui parfois allaient au contraire du chemin qu’on lui imposait. Aurelia avait juste eu envie de voir autre chose que la barrière de cette maison de moldu à se basculer sur la balançoire au centre de ce qui avait dû être un très beau jardin. Elle avait toujours cru qu’il se cachait des mystères merveilleux au milieu du Boston moldu, et ceux même malgré qu’on lui ait répété maintes fois qu’il était dangereux de se rendre là-bas. Elle aurait dû écouter les injonctions de son père quand il en parlait. C’est vrai que son ton était désapprobateur et qu’il semblait toujours se réjouir qu’il n’y ait plus aucun moldu vivant dans la ville, mais il savait de quoi il parlait apparemment.  C’était Aurelia qui avait eu tort de ne pas prêter attention à tous ce qu’il disait parce qu’elle était trop prise par ses soucis intérieurs et ses pensées sombres. Elle se promit intérieurement de mieux porter attention à ce que disaient ses parents sur les situations au-dehors des quatre murs de la maison. Elle ignorait tout du dehors. Même sa propre ville lui était étrangère. C’était à la fois désolant et dangereux comme elle pouvait sans rendre compte.

Pour le moment elle tentait de faire revenir en pleine conscience Zach qui avait décidément bien du mal à se faire au fait d’être sous terre. Heureusement pour la jeune sorcière, elle n’était pas seule dans sa tête et pour une fois ses personnalités lui avait permis de trouver une solution. Seule, elle n’aurait jamais rien pu faire d’autre que s’inquiéter et la peur aurait fini par la ronger. C’était une bonne chose que Shin Ho soit un vrai sage et qu’il connaisse presque tout su tout. Même s’il était agaçant avec ses façons de parler et de faire, il avait de grandes connaissances qui les avaient beaucoup aidés. Elizabeth, à sa façon, était aussi un sacré support. Elle restait toujours persuadée qu’Aurelia pouvait faire les choses. C’était la plus récente de ses personnalités. Elizabeth était apparue après que Perceval avait disparu de la vie d’Aurelia. D’elle, la jeune sorcière, ignorait encore tout. On ne pouvait même pas deviner son âge. C’était Cecily la première qui avait suggéré que vu l’immaturité presque habituel d’Elizabeth, elle devait probablement être plus jeune qu’Aurelia. La seule chose qui était évidente avec elle c’était qu’elle craquait sur tous les représentants dans la gente masculine qu’elle pouvait croiser. C’était presque amusant. Mais parfois, elle faisait preuve de cette force de conviction et de cette confiance qui rendait Aurelia un peu plus forte comme cette fois-là.

Malgré tout, il semblait que le peu qu’elle fasse en essayant de montrer à Zachary comment contrôler son souffle pour mieux se calme, semblait mener vers quelque chose car elle le vit relever la tête et bouger un peu comme s’il essayer d’observer l’environnement autour de lui. La sorcière n’était pas certaine que ça serve à quelque chose car tout était sombre. Ce qui aurait dû lui faire peur mais en fait la rassurait un peu car ainsi elle n’était pas obligé de faire face à ce que cette obscurité pouvait cacher. Shin Ho avait probablement raison et d’autres créatures pouvaient se trouver dans cet endroit encore plus sombre. Aurelia avait fait son possible pour ne pas être trop bruyante mais elle n’était pas certaine que ça fut un véritable succès. Elle n’avait jamais dû faire face à ce genre de situation. Son quotidien c’était plutôt cours de maintien et sortilèges pour faire la cuisine. Pas vraiment ce qui pouvait aider dans une situation comme celle-ci. A moins qu’on ne lui demande de cuire un sauté de monstre, elle allait devoir se contenter de la discrétion. Finalement, elle entendit Zachary prononcer son nom et cela lui redonna de l’espoir. Il semblait que le jeune homme revenait à lui.

« Génial, il est enfin réveillé, on va peut-être pouvoir dégager de cette endroit et être enfin tranquille. » Se plaignit Cecily agacé par les actions d’Aurelia.

Même si c’était encourageant, il fallait maintenant passer à l’action et partir d’ici. Même si dans les fait, tous devait se passer sans soucis, Aurelia avait cessé de croire que le no man’s land leur offrirait la moindre chance. Il fallait toujours se préparer à ce que les choses ne soit pas ce qu’elles semblent ici. Elle entendit les remerciements de Zachary et se contenta de serrer sa main pour lui exprimer son contentement de le savoir à nouveau parmi les vivants et loin des cauchemars qu’il pouvait ressentir à être ici coincé. Puis, ils avaient tous deux entendu la voix et apparemment, comme elle l’avait deviné, Zachary connaissait cette personne. Elle crut reconnaître le nom mais elle n’était pas certaine car ça n’avait pas vraiment d’importance pour le moment. Il fallait juste partir d’ici pour être enfin en sécurité  à l’air libre loin de la grotte. Aurelia se demanda un instant pourquoi les moldus creusaient sous la terre. Etait-ce véritablement utile ? Elle chassa cette pensée d’un coup de tête et continua à soutenir le sorcier. Il sembla essayer de faire un pas mais il avait du mal à avancer. Il lâcha son bras pour s’accroupir et faire on ne sait quoi.

« Zach ! Je ne crois pas qu’on devrait rester plus longtemps ici. Essayons l’Elasticus pour sortir d’ici. Plus vite tu verras le ciel au-dessus de ta tête et mieux ça sera. » Le pressa la jeune sorcière.

Mais le jeune homme n’avait peut-être pas entendu sa supplique car il lança un sortilège de lumière. Ce qui fit pousser un petit cri de la part de la sorcière. C’était une très mauvaise idée selon elle. Elle ne savait pas comment l’expliquer mais cette peur l’en avait empêché et elle ne comprenait pas pourquoi son compagnon d’infortune avait lancé se sort. En effet, ce qu’ils virent, même malgré la lumière légère, avait tout de la vision de cauchemar. Il y avait des toiles d’araignées partout et Aurelia doutait du fait que ça soit une bonne chose. Zachary la releva en la tirant par son bras. Elle n’avait pas besoin de beaucoup d’aide pour se relever. Elle ne voulait qu’une seule chose : partir de cet endroit. Dans sa tête les signaux d’alarmes danger étaient en marche. Même ses personnalités avaient peur. Aucun d’entre eux ne voulait rester là. Il était clair qu’il fallait se dépêcher parce que c’était très mauvais signe. Des créatures semblables aux petites araignées inoffensive de la maison, que les elfes de maison chassaient d’un coup de balais, avançaient vers eux et celles-ci étaient loin d’être petites. Aurelia n’avait pas besoin de pousser le moindre cri de peur parce que Dagmar s’en chargeait pour deux.
« On va finir par y passer avec toutes les merdes qui se cachent dans cet endroit ! Je le savais que c’était une mauvaise idée de faire confiance à ce type Aurelia. Tu aurais dû m’écouter, on en serait pas là. Depuis qu’on a fait sa connaissance, il ne nous arrive que des ennuis » S’écria de rage Cecily plus alarmé qu’elle ne voulait le faire croire.
Les paroles des créatures ne rassuraient personne bien entendu. Zachary semblait inquiet mais il avait de l’énergie à revendre et des envie chevaleresques aussi car il était prêt à la laisser exécuter son sort en lui laissant une chance de partir. Aurelia protesta quand même :

« Mais Zach on devrait essayer ensemble je ne vais pas te laisser ici quand même ! »

Malheureusement, il n’était pas prêt à l’écouter cette fois non plus. Il lança son sort qui atteignit la créature araignée ce qui permit à la jeune femme de faire son sort Elasticus. Elle était morte d’inquiétude pour Zachary. Elle n’aurait pas dû se laisser couper la parole. Mais qu’aurait-elle pu faire ? Elle était plus qu’inutile lorsqu’il s’agissait de faire un sort de combat. Elle n’était qu’une presque ménagère sorcière. Le sort marchait encore mieux que ce qu’elle avait pu espérer. Elle jaillit avec une force si vive qu’elle perdit un instant la trajectoire et le but à atteindre. Heureusement pour elle, la personne en haut attira son cours sur la terre ferme par le biais de la magie. Parfois la jeune femme se demandait ce que c’était de vivre dans un univers où la magie ne pouvait pas vous donner un coup de pouce.  C’était quand même bien pratique. Elle était contente d’être sur un sol non parcouru de dangereuses toiles d’araignées géantes. Agenouillé sur la terre, elle tentait de reprendre son souffle et de retenir les larmes de peur qu’elle sentait poindre au creux de ses yeux. Peur pour Zachary ! Salem, le chien si vaillant vint près d’elle et sa présence la rassura autant qu’à Dagmar qui était ravie de le revoir.

« Oh c’est bon ! On s’en fiche de lui ! Je l’ai déjà dit mille fois mais au risque de me répéter, est-il vraiment nécessaire de prendre soin de ce garçon. Il ne nous a causé que des ennuis. Mieux vaut lui que nous. » Persifla Cecily nullement touché par les sentiments d’Aurelia.

Elle n’avait pas le temps d’accorder plus d’importance aux paroles de Cecily que l’homme en haut lui murmura quelques paroles. Aurelia ne savait pas ce qu’il voulait dire par être prêt. Elle se releva alors avec difficulté. Sa jupe était foutue et elle avait à nouveau les genoux écorchés. Impossible, qu’elle puisse inventer le moindre mensonge suffisamment crédible pour ne pas s’attirer une punition lorsqu’elle rentrerait à la maison. La sorcière ne savait pas trop ce qu’elle pouvait répondre à l’homme. Elle lui était juste reconnaissante de ne pas trop parler fort, elle n’oubliait pas qu’en haut il y avait aussi un monstre qui avait voulu goûter à leurs chaires avec autant d’appétit que celui des araignées géantes en bas. Avant qu’elle puisse faire quoique ce soit, les événements s’enchainèrent devant elle comme dans une mauvaise histoire. L’homme adulte jeta un sort puissant vers la créature araignée qui était proche de Zachary. Le sort fit mouche mais au même instant quelque chose qu’elle ne distingua pas bien sauta sur lui et il fut blessé alors même que son sort ricochait sur les parois de roches de la grotte. Heureusement pour lui la créature se retrouva écrasée par les morceaux de roches qui tombèrent dû au sortilège dévié. L’homme était coincé sous les pierres. Aurelia devait faire quelque chose. Elle entendait sa voix appeler le nom de Zachary.

« Il n’y a pas de doute, si c’est deux-là ne sont pas relié par le sang, je veux bien manger tes chaussures Aurelia. Le fait de nous mettre dans une pagaille à chaque apparition ne peut être que génétique. » Se mit à rire Cecily incapable d’être emphatique devant ce terrible spectacle.

Que pouvait-elle faire ? Aurelia n’était pas assez bonne sorcière dans ce domaine pour être du moindre secours pour les deux hommes. L’homme que Zachary connaissait et qui semblait se prénommer Ernie devait être gravement blessé par tout ça. Elle était comme paralysé. La jeune sorcière n’avait pas l’habitude de voir tant de violence. Ce n’était pas ce à quoi son existence privilégiée l’avait préparé. Tout son corps semblait figé et c’était elle maintenant qui n’était plus d’aucune utilité et qui se contentait d’observer la scène avec des yeux pleins de frayeur. Elle tenta de se calmer en effectuant quelques respirations contrôlé et rapide pour essayer de se vider l’esprit de sa peur et de mieux arriver à réfléchir. Sa peur n’était qu’une réaction. Il fallait qu’elle passe à travers la peur comme si ce n’était qu’un voile infime. Derrière, ce trouvait le salut et la possession à nouveau complète de son corps. Perceval lorsqu’il la touchait et qu’il lui faisait peur ne cessait de lui répéter qu’elle ne serait jamais qu’un jouet dans les mains des plus puissants qu’elle tant qu’elle ne serait pas capable de passer outre cette réaction stupide. Pour lui, les émotions fortes comme celle-ci étaient une faiblesse que les gens comme eux ne pouvaient pas ressentir. Il avait eu tort mais une partie de son raisonnement n’était pas entièrement faux. Aurelia put enfin voir au-delà de la peur après quelques instants qui avaient paru bien plus long. Elle prit alors une grave décision qu’elle pensait être la seule possible. Dans son esprit, ses personnalités s’affolèrent. C’était la première fois que cela arrivait ! Cecily n’était pas tout à fait convaincu et n’avait pas envie d’écouter les arguments d’Aurelia. Mais la sorcière ne s’avoua pas vaincu et continua d’argumenter pour faire entendre son point de vu.

« Faisons ainsi qu’elle nous le demande ! Vous êtes la première très chère à vouloir ça, je ne comprends point votre hésitation et vos récriminations. Faîtes donc une trêve dans votre croisade et faisons ainsi que le vaisseau le demande.» Dit Shin Ho avec une forte solennité.

« Non, Lia je ne suis pas d’accord ! Qui sais ce qui se passera si nous faisons ça ! » Répliqua Elizabeth.

Aurelia était persuadé que c’était la seule solution. Cecily ne semblait pas ravie alors que son plan était parfait. La sorcière ne comprenait pas son hésitation. Elle avait l’impression que chaque minute comptait et pouvait mener à un différend chemin. Elle pressa sa jumelle maléfique d’accepter son idée et de se joindre au mouvement général qu’elle avait imaginé pour venir en aide aux deux hommes. Cecily boudait mais fini par maugrée son accord. Elizabeth était contre toujours et Dagmar ne savait pas trop quoi dire. Shin Ho était persuadé que c’était une excellente idée et appuyait le projet avec force. A l’extérieur, Aurelia semblait toujours figé dans sa peur mais dans son esprit, une vive discussion avait lieu. Aujourd’hui était véritablement plein de surprise !

« Une trêve ! Nous reprendrons nos duels après ça et personne ne devra jamais se souvenir de cet épisode. » Les menaça Cecily.

Chacun acquiesça. De toute manière, Aurelia ne voyait pas qui voudrait croire ça. Elle n’était pas certaine que son idée n’était pas sans danger. Elizabeth pouvait bien avait raison. Qui sait c’était peut-être la fin pour elle. En faisant ce qu’elle s’apprêtait à faire, Aurelia allait peut-être faire le dernier geste. Mais parfois il faut faire preuve de courage et affronter l’adversité du mieux qu’on peut. La jeune femme n’était pas une héroïne : elle n’était qu’une enfant adulte qui avait vécu cloitré toute sa vie et qui ne savait pas ce que l’avenir avait en cadeau pour elle. Peut-être que c’était le dénouement qu’elle avait toujours attendu de voir s’accomplir sans jamais le savoir. Nulle ne pouvait le dire. Aurelia n’était pas voyante. Elle affrontait juste du mieux qu’elle pouvait la situation. Elle eut une pensée pour sa famille et ses quelques amis. Visualisé leurs visages une fois encore était quelques chose d’incroyablement fort. La sorcière les aimait tous même s’ils avaient chacun leurs défauts et une vision différente d’elle de la vie. Elle visualisa son esprit et se laissa doucement glisser vers la porte. Très vite, elle tomba dans le couloir des esprits qui était encore plus noir qu’avant. C’était peut-être la fin. Soudain il se passa quelque chose de très étrange. Sur le chemin elle croisa l’esprit de Cecily qui remontait. Elles se croisèrent et Aurelia remarqua pour la première fois que l’esprit de Cecily était coloré rouge tandis que le sien était un simple rose. Cecily tient son esprit et l’amena vers le bas rejoindre les autres.

« Ce n’est pas encore la fin idiote ! Quand j’aurai ton corps ça sera après que je me sois battu pour l’avoir. Je n’accepterai pas une fin rapide. » Souffla Cecily à une Aurelia incrédule.

Et elle remonta vers la porte de l’esprit pour prendre possession du corps d’Aurelia. C’était toujours un peu difficile pour les autres personnalités quand il prenait son corps mais Cecily était pratiquement née en même temps qu’Aurelia. Comme la sorcière se plaisait à le dire, elle était sa jumelle maléfique. C’est pourquoi c’était presque instantané que de s’approprier le corps et ses fonctions motrices. Cecily agrippa avec force la baguette et évalua la scène. Qui mettre hors de danger en premier ? Le crétin jeune ou le crétin vieux ? C’était un choix cornélien. Aucun d’entre eux ne lui était le moins utile mais elle avait promis et se sentait lié par cette promesse. Comme elle l’avait dit à Aurelia, elle ne profitera que pleinement de sa possession du corps qu’avec une appropriation loyale et non pas parce que cette idiote lui donnait les reines pour sauver la vie de deux sorciers. Elle décida de s’occuper du crétin jeune en premier. Elle allait le mettre dans les airs pendant qu’elle sortirait le plus âgé de sous les gravats. Aurelia savait qu’elle avait eu raison de laisser la main à Cecily car elle était meilleure sorcière qu’elle. Elle ne s’était juste pas attendue à s’en sortir dans l’affaire. Elle pensait que si elle lâchait prise sur son esprit elle finirait juste par disparaître. Mais il semblait que Cecily avait le sens de l’honneur. C’est pourquoi elle était au fond du couloir des esprits et voyait la scène de loin.

Cecily regarda avec dégoût les araignées qui avaient été enragés par le sort qui avait été lancé contre l’une des leurs. La sorcière sombre lança en direction de Zach un sort Expedimenta qui maintient le jeune homme dans les airs. Certes il était bloqué mais hors de mouvement. Elle l’attira vers eux avec un Mobilicorpus. Bien sûr, ça n’allait qu’énerver les créatures, elle s’en doutait. Cependant ça viendrait en second temps, avec un peu de chance, elle avait cinq minutes devant elle pour lever les gravats hors du corps de l’homme qui se nommait Ernie. Il y avait bien sûr ce clébard qu’elle ne pouvait pas voir en peinture. Dagmar réplique face à cette assertion mais Cecily se moquait bien de ce que la gamine pouvait bien raconter. Elle avait une tâche à accomplir. N’étant pas certaine du bon sort à faire, elle tenta néanmoins le sortilège d’expulsion sur les gravats pour les repousser au loin. A tous les coups ça allait faire venir la créature orange. Il ne manquerait plus que ça pour que cette journée soit un véritable désastre, selon elle. L’homme n’était pas gravement blesser pas les gravats mais bien plus par ce que la créature lui avait fait subir. Il avait une blessure à la poitrine qui n’était pas belle à voir. Episkey ne serait jamais suffisant car ce n’était pas là une blessure mineure. Cependant elle avait vu le jeune crétin s’occuper des blessures d’Aurelia. Il allait enfin servir à quelque chose. Elle le libéra du sort Expedimenta.

« Bon pas le temps de t’expliquer ! Il faut qu’on se dépêcher alors la parlotte ça sera pour une prochaine fois. Occupe-toi de lui avec tes pouvoirs. Il s’est blessé en te venant en aide. Moi je m’occupe de protéger nos arrières et de repousser autant que je peux les araignées en espérant que le Quitaped ne va pas s’amener et que nous nous retrouvions dans un beau bordel. » Dit Cecily avec sa voix bien différente de celle d’Aurelia. Elle était beaucoup plus dure et moins gentille.

Elle poussa le jeune homme vers l’autre homme. En se tournant vers la crevasse, elle vit que les araignées géantes n’avaient pas perdus leur temps. Elle allait enfin mettre n pratique un de ces sortilèges qu’elle avait appris quand elle avait pris le corps d’Aurelia la dernière fois. Sur le visage habituellement doux d’Aurelia, il y avait un sourire moqueur qui était la marque de fabrique de Cecily. Ces traits changeaient vraiment en fonction de ses personnalités. Aurelia tenta de tempêter l’ardeur de Cecily en lui rappelant qu’elle n’était pas non plus Albéric Grunnion. Sa double maléfique n’avait cure des bonnes intentions d’Aurelia. Elle était un brin trop fière et imbu de sa personne pour se sentir vraiment capable de retenir un instant les créatures. Elle visa la première araignée dans son champs avec un Obscuro qui la rendit un instant aveugle. C’était presque drôle de voir cette grosse créature essayer de trouver son chemin et tomber lamentablement au fond de la crevasse. Cecily ne put s’empêcher d’en rire. Malheureusement, cela l’avait empêché de voir qu’une autre araignée moins stupide s’était approché d’elle et elle évita que difficilement ses pâtes velus et dangereuses qui égratignèrent son épaule.

« Saleté de merde ! Tu vas être la première que je vais faire saigner ! » Répliqua énervé Cecily.

Dommage que c’était que des mots car elle ne savait pas vraiment comment faire. Un autre Obscuro pouvait énerver la créature et la rendre folle.

« Bon les mecs, faudrait penser à vous bouger. » Dit Cecily moins assuré qu’auparavant.

C’est alors qu’elle entendit un bruit et en se retournant vit que le Quitaped avait été attiré par tout ce remue-ménage.

« Et voilà l’autre qui se ramène ! On va finir en buffet gratuit pour créatures malveillantes »   Gémit la sorcière.

Une foule de sentiments s'était emparée de Zachary lorsqu'il réalisa que son oncle était ici, avec eux, dans ce tunnel. En premier lieu, il y avait de l'inquiétude. Il était terrorisé, encore oui, mais cette fois, son angoisse n'était plus tournée vers ses propres peurs irraisonnées que lui inspirait ce lieu clos, elles étaient tournées vers Ernie, un des deux seuls membres de sa famille qu'il avait aujourd'hui avec Livie. Ernie cet oncle qui l'avait immédiatement accueillit à bras ouvert, et qui lui avait déjà sauvé la vie à la réserve lorsqu'il se trouvait dans l'antre d'Ecarlate. Ernie qui l'aimait sans condition, malgré leurs différents points de vue idéologique. Il avait peur pour lui à cause des risques que son éternel irresponsabilité lui faisait courir. Le No Man's Land n'était pas un lieu abandonné et interdit pour rien. Il était infesté de créatures toutes plus dangereuses les unes que les autres et cet bouche de métro semblait être le repère des plus redoutables d'entre elles. Même si Ernie avait grandit à Boston et qu'il n'était pas sans ignorer les dangers que l'on pouvait courir en s'aventurant sur ces terres abandonnées, le fabricant de baguette ignorait qu'un gigantesque Quintaped hantait ces souterrains.
Paradoxalement à cette inquiètude que la présence d'Ernie lui inspirait, il éprouvait également un certain soulagement à l'idée de savoir que son oncle était là, un peu comme s'il était cet enfant qui avait peur du noir et qui se sentait rassuré par la simple présence rassurante de son père. Et puis il y avait aussi la joie. Une joie infinie en reconnaissant les aboiements si familiers de Salem. Salem qui était avec Ernie, qui allait bien et qui avait conduit son maitre jusqu'à eux. Le soutient d'Aurélia qui l'avait aidé à canaliser ses angoisses, combiné à la présence d'Ernie et Salem, lui redonnèrent un peu de courage. Ils allaient enfin sortir de cet enfer il en était convaincu, mais pour cela, ils devaient d'abord rejoindre Ernie et échapper aux acromentules qui semblaient les trouver au moins aussi appétissants que le Quintaped. Malheureusement, si jamais ils avaient le malheur de bondir ensemble devant l'acromentule qui les surplombait, cette dernière n'aurait aucun mal à ce saisir d'au moins un d'entre eux au passage, et ça, il en était hors de questions. C'est pour cette raison qu'il avait ordonné à Aurélia de s'enfuir la première pendant qu'il repousserait la créature à l'aide d'un sortilège afin de lui libérer le passage. Ensuite, ce serait à leur tour, à Ernie et à elle d'en faire autant pour lui. Aurélia avait bien tenté de protester mais il n'avait absolument pas le temps et encore moins la possibilité de tout lui expliquer dans les détails. Il avait donc coupé court à ses protestations et il fut heureux de constater que son amie n'insista pas plus et qu'elle se plia à ses directives.

A son signal, la jeune femme bondit à l'aide du sort de l'elasticus tandis que pour sa part, il jeta un sort qui fit reculer la gigantesque araignée, libérant ainsi la voie à la jeune sorcière qui lui passa devant ses pattes sans qu'elle ne pu l'en empêcher. S'ils ne s'étaient pas retrouvés en pareil situation, nul doute qu'il aurait admiré son bond, car jamais encore, il ne lui avait été donné d'observer un pareil saut. Un sentiment de soulagement l'envahit lorsqu'il comprit que son oncle l'avait aidé à se réceptionner mais son sourire disparu si tôt que l'acromentule reprit la parole.

- Tu t'imagines vraiment que vous parviendrez à nous échapper ? Personne n'est jamais parvenu à s'échapper vivant de ces galeries depuis que nous en avons fait notre territoire

- Il y a toujours une première fois à tout, répliqua-t-il avec une assurance qu'il espéra bien imitée

Oui, il ne pouvait en aller autrement, il y avait quelqu'un qu'il tenait absolument à serrer à nouveau dans ses bras et puis Ernie jamais il ne pourrait se pardonner s'il devait arriver quoique ce soit à Ernie, sans oublier Aurélia qu'il venait de rencontrer et qu'il désirait également protéger. Ils s'en sortiraient tous les trois

- Quelqu'un devrait te faire ravaler ton insolence, grogna l'araignée qui s'avança dangereusement sur lui prêt à l'attaquer.

La situation était critique et Zachary n'en menait pas large, il était parfaitement conscient des dangers que pouvaient représenter ces créatures, pourtant en entendant ces paroles menaçantes sortirent de la bouche de l'araignée il ne put s'empêcher de penser à son frère. C'était typiquement le genre de phrase que Ben aurait pu lui sortir. Penser à lui, et l'imaginer avec le corps de la créature était tellement grotesque qu'il esquissa un rictus nerveux. Quelqu'un pour lui faire ravaler son insolence ? Son frère s'en chargeait déjà très bien tout seul

- ça ne sera pas toi en tout cas, répondit Zach en s'élançant lorsqu'il entendit le « maintenant » de son oncle

Alors que le sort lancé frappa violemment l'acromentule qui se trouvait à proximité de lui, Zachary voulu imiter Aurélia en lançant le sortilège de l'elasticus mais sa main fut entravée par une toile et il réalisa avec horreur qu'il en allait de même pour ses jambes

- Ou espères-tu aller ? On ne nous fait pas deux fois le même coup, qu'est-ce que tu t'imagines ?

Les battements de coeur s'accélèrent, ça ne se passait pas du tout comme il l'avait prévu. Instinctivement, Zachary porta sa main libre à sa ceinture pour y chercher son couteau afin de se libérer, mais il ne tata que du vide, et le gardien de dragons ne put s'empêcher de lâcher un juron. Son couteau se trouvait avec son uniforme de Gardien à la réserve. Alors qu'il sentit perler une goutte de sueur froide le long de sa tempe, le sort d'Ernie à moins que ce ne fut celui d'Aurélia, dévia soudainement de sa trajectoire l'obligeant à se baisser pour ne pas être frappé à son tour de plein fouet l'évitant de justesse. Les Acromentules semblèrent tout aussi surprise par ce changement soudain de trajectoire et s'écartèrent quelque peu de lui. Malheureusement, le sort frappa la roche de plein fouet ce qui provoqua un mini éboulement qui ravivèrent aussitôt la terreur de Zachary. Pris de panique, sa magie brula la toile qui le retenait. Autour de lui tout était flou, et tout était entrain de se mettre à tourner, il avait à nouveau des difficultés à respirer et se mit à haleter bruyamment. Une sueur froide se mit à ruisseler sur son visage, cet endroit, il allait finir broyer dans ces entrailles. Par pitié, il devait sortir à tout prix !  Sa crise d'angoisse était entrain de revenir au galop plus violente que la précédente. Il devait tout faire pour retrouver son calme et faire en sorte que son esprit s'apaise. Il tenta de faire les respiration que lui avait apprit Aurélia, lorsque la voix étouffé d'Ernie se mit à résonner faiblement contre la roche. Ernie ?!

Que se passait-il ? Avait-il été blessé par l'éboulement ?!! Ernie... non pas ça ! Pas lui !!! Aurélia, où était-elle ? Qu'était-il arrivé ?! Il avait envie d'hurler mais aucun son n'était capable de franchir ses lèvres. Soudainement, un sort l'enveloppa et le fit flotter dans les airs, le mettant hors de porté des acromentules. Plus il remontait vers la surface, et plus il apercevait la silhouette d'Aurélia qui se tenait au rebord de la crevasse, mais il n'y avait nul trace d'Ernie à ses côtés. Pourquoi ? Ce n'était pas son imagination quand même, il n'avait pas rêvé. Ou était-il ?! Lorsqu'il fut libéré du sort que la jeune femme avait jeté sur lui, elle s'adressa à lui sur ce même ton froid et glaciale qu'un peu plus tôt, mais il ne s'en préoccupa pas après tout, la situation était suffisamment critique pour justifier ses humeurs changeantes et puis, il y avait beaucoup plus préoccupant....

Allongé sur le sol, Ernie gisait là, pratiquement inconscient. Une grande partie de son corps était recouvert par celle d'une créature au pelage sombre que Zach identifia immédiatement avec un haut le coeur. Une manticore. Les yeux écarquillés de terreur il sentit Aurélia le pousser en direction d'Ernie. Sentant les larmes lui monter aux yeux, Zachary se précipita sur son oncle d'abord pétrifié par tout ce sang qui recouvrait le pull de son oncle. Face à cette situation critique son esprit fonctionnait à nouveau. Le venin de la manticore causait la mort instantanée de sa victime pourtant Ernie respirait toujours, mieux encore, il lui souriait péniblement, comment était-ce possible ? Sa queue de scorpion avait pourtant bel et bien perforé la poitrine d'Ernie. Le sorcier devrait être mort à l'heure qu'il était. Zachary observa la créature et comprit, quelqu'un, un sorcier, s'était emparé de son venin. Qui donc était capable de faire cela ? Ce n'était guère rassurant car cela signifiait que quelqu'un était en possession d'un tel venin mais pour quelle utilisation ? Quoiqu'il en soit,  grace à ce sorcier Ernie était toujours en vie. Il lui vint alors à l'esprit que l'homme qu'ils avaient croisé dans le tunnel, celui qui était pourchassé par le Quintaped.... où était-il d'ailleurs ? Il était tellement paniqué qu'il en avait oublié jusqu'à sa présence mais une chose était sur, il n'était pas en bas avec eux parmi les acromentules était-il possible qu'il ait... transplané en les abandonnant ? Probablement mais peu importait, de toute évidence, il n'était plus ici, aussi reporta-t-il son attention sur son oncle

- Ernie, murmura-t-il doucement alors que Salem venait se frotter contre lui. Ça va aller, par contre arrête de t'agiter tu veux. Je vais te retirer son appendice de ton corps, mais pour cela il faut que tu restes tranquille

Il n'était pas question de retirer ce corps étranger à main nue, non seulement cela pourrait libérer un reste de poison dans le corps d'Ernie mais en plus il pourrait perforer des organes vitaux. Heureusement, grâce aux enseignements de Joey, un guérisseur et surtout un ami proche de la famille, qui lui avait apprit tout ce qu'il fallait savoir dans ce domaine, il savait comment s'y prendre. Plaçant ses deux mains devant l'aiguillon, une lumière bleuté se mit à en jaillir et s'infiltra lentement dans le corps de la créature . Petit à petit, plus la lumière bleuté recouvrait l'aiguillon et plus ce dernier disparaissait comme par magie du corps de son oncle. Une fois qu'il eut totalement disparut, il plaça ses mains d'une autre manière et les plaqua cette fois sur la blessure que la perforation avait occasionné sur son oncle.  Une douce chaleur se mit alors à envahir la blessure d'Ernie qui se referma tout doucement. Il pouvait sentir et surtout entendre que son oncle respirait à nouveau normalement et qu'il était parvenu à le soulager pour le moment, mais ce n'était que provisoire, Ernie aurait besoin de bien meilleurs soins que les siens pour complétement se rétablir, et puis surtout, il ne voulait pas attendre ni tarder. Il ne serait rassuré que lorsque son oncle aurait ingurgité un bézoard pour vaincre le poison si jamais il avait été infecté.  

- Je suis désolé, s'excusa-t-il en sentant les larmes d'inquiétudes et de regrets couler sur ses joues.

Il avait faillit le perdre. Ernie aurait pu mourir à cause de lui, tout comme Livie. Décidément, il n'apprendrait jamais rien. Il pleurait, regrettait, s'excusait, mais au final, il faisait constamment courir des risques inutiles aux gens qu'il aimait, répétant inlassablement les mêmes erreurs. Le cri qu'Aurélia poussa lui fit faire aussitôt volte-face. Une araignée venait de blesser son amie à  l'épaule. La jeune femme se battait comme une lionne face aux créatures, il n'était pas encore venu le temps de pleurnicher ni celui des regrets qui de toute manière ne changerait plus rien à l'heure actuelle, il devait plutôt se secouer pour l'aider et tous sortir d'ici. Ce qu'elle ne tarda pas à leur faire d'ailleurs remarquer, ce que Zach approuva d'un signe de tête. Il aida son oncle à se relever lorsqu'un feulement qu'il connaissait que trop désormais le fit se retourner et lui glaça les sang. Le quintaped était de retour.

Devant eux, leur obstruant le passage se trouvait des acromentules toujours plus nombreuses et bien décidés à ne pas les laisser filer. Derrière le Quintaped, et malheureusement, alors que cet endroit détenait le record des créatures les plus dangereuses du monde magiques il n'y avait pas le moindre de basilic à l'horizon pour s'en occuper. Il n'avait même pas besoin d'essayer d'en appeler un, car si un tel serpent se trouvait bel et bien dans les sous-sols, il y a bien longtemps que les araignées auraient décampé.

- Aurélia j'ai une idée, mais je vais avoir besoin de toi, fit-il sans quitter la créature rousse du regard. Mais avant cela...

Il se baissa et déposa Ernie qu'il adossa contre la roche à coté de lui et lui jeta un sort ainsi que sur Salem pour que le sortilège qu'il s'apprêtait à lancer ne les atteigne pas, puis il se tourna vers Aurélia et lui murmura d'une voix à peine audible

- On gèle tout.

L'idée était de geler les lieux et tout ce qui s'y trouvait créatures comprises grâce à un puissant sortilège de glace, puis de briser ensuite les statues de glace pour être certains que les créatures n'aient aucune chance de s'en sortir.  

Dos à dos, les deux sorciers lancèrent simultanément un sort de glace sur les créatures qui les encerclaient. Rapidement, la glace se mit à envahir les lieux, emprisonnant d'abord les Acromentules puis le Quintaped qui avaient avancé vers eux, avant de les recouvrir complétement. Lorsque ce fut fait, et que les monstres furent emprisonnés une bonne fois pour toute dans la glace, Zachary lança un second sort qui explosa la statue de glace du Quintaped en mille éclats scintillants.  Se retournant vers Aurélia, il constata que la jeune sorcière avait agit de même avec les acromentules sans éprouver le moindre remords... Aidant Ernie à se relever, il passa le bras de son oncle derrière son cou et lui attrapa la taille en le maintenant par la ceinture.

- Ne trainons pas. Salem, montre-nous la sortie.

Le coeur de Zach battait à tout rompre. L'adrénaline, la blessure d'Ernie et d'Aurélia, tout ceci avait agit sur lui comme un catalyseur qui lui avait fait oublier le lieu dans lequel il se trouvait, mais à présent son angoisse était entrain de le ressaisir et ce n'était plus uniquement de froid qu'il commençait à claquer des dents. Pour son plus grand soulagement, la lumière se mit à apparaître au bout du tunnel, aussitôt comme s'il s'était sentit pousser des ailes, Zach accéléra son allure pour sortir au plus vite de cet enfer. Lorsqu'il fut enfin dehors, il se laissa tomber à genoux avec Ernie, juste à l'entrée du métro tout en reprenant enfin sa respiration. Le cauchemar était derrière eux, enfin !!! Salem leur fit la fête à tous avant de lécher les joues de son maitre et de Zach et de sautiller autour d'Aurélia.

- Ça va ? S'enquit Zach en portant sa main derrière la nuque d'Ernie tout en souriant de soulagement

Ernie avait une sale tête mais il n'était pas fiévreux, il semblait vraiment avoir échappé au poison pour son plus grand soulagement. Loin de cet enfer, il se sentait enfin revivre, il éprouvait l'envie de sourire, et désormais, il pouvait bien arriver ce qui voulait à présent, il s'en fichait royalement. Ils étaient enfin sorti de cette enfer. Se relevant, il s'approcha d'Aurélia et la prit dans ses bras

- Merci, tu nous as tous sauvé, fit-il sincèrement reconnaissant avant de desserrer leur étreinte. Laisse-moi regarder.

Sans attendre son accord, il posa sa main à l'endroit même où l'araignée avait blessé la jeune femme et fit disparaître sa blessure de la même manière qu'il l'avait fait avec Ernie.

- Est-ce que ça va ? S'enquit-il. Tu n'as pas d'autres blessures ? Ne restons pas là, j'en ai assez vu pour aujourd'hui et puis j'aimerai amener Ernie à l'hopital, je serais plus rassuré, tu veux bien m'y conduire ?

L'air de ce mois de mars était frais et vêtu de son simple tee-shirt Zachary commençait à se les geler sérieusement. S'il ne tombait pas malade après tout ça, il en serait sérieusement étonné, mais il n'allait pas se plaindre pour si peu quand on savait devant quoi ils étaient passés. Alors qu'ils traversaient la ville, quelque chose se mit à voler dans le ciel en plongeant dans leur direction... C'est pas vrai !!

- Des Garns !!! Hurla Zach.

Ils devaient filer, et vite ! Le groupe qui fonçait sur eux gagnait du terrain. Ernie, Aurélia, lui et Salem s'engouffrèrent dans le premier bâtiment qui à en juger par la décoration était un ancien hotel. Ils traversèrent le hall abandonné, qui était devenu un véritable lieu de désolation et se cachèrent dans la cage d'escalier. Ainsi, même si les créatures parvenaient à les suivre jusqu'à l'intérieur du bâtiment, elles n'étaient pas assez intelligentes pour ouvrir des portes. De plus cet endroit leur permettaient de se poser et de se reposer mais également de circuler à travers les différents étages si le besoin s'en faisait sentir...

Parce qu'*Ils n’écoutent jamais rien

Non d'un hypogriffe que ca faisait mal. Le visage d'Ernie devenait plus pâle en se recouvrant de sueur.
En voyant le visage de Zach apparaitre dans sa vision un rien brouillé, il ne put s'empêcher de grimacer un sourire de soulagement.

-Salut sale gamin... murmura t'il d'une voix faible.

La douleur le faisait presque tourné de l'oeil mais il vit les mains de son neveu s'avancer vers lui. Aussitôt une douce chaleur se répandit dans sa poitrine et sa vision devint un peu plus clair, même s'il était toujours aussi sonné.
La jeune fille qu'il avait aperçu avec Zach poussa un cri sonore mais Ernie n'arrivait pas à se redresser. C'est comme s'il était cloué au sol même sans le bout de roche et la sale bestiole sur lui.
Il sentit les mains de son neveu le redresser contre la paroi et Salem vint se blottir contre lui, gémissant. Une douce chaleur les envahit donnant au fabricant l'envie irrésistible de dormir.
Il ne comprenait pour ainsi dire plus rien à ce qui se passait autour de lui et lorsque Zach l'aida à le remettre debout sur ses jambes tremblantes, son expression de surprise en voyant la glace partout aurait put faire éclater de rire n'importe qui.

Salem se mit à les guider pour qu'ils retrouvent la sortie. Les pieds trainant, Ernie tentait tant bien que mal de suivre l'allure. Heureusement que Zach l'aidait en le soutenant. Il avait presque honte de savoir que le gamin sentait tout son poids. Et dans une course pareil, Ernie savait très bien que son neveu allait faiblir avec ses kilos en trop.
Il essaya de se redresser, mais rien à faire.
Si bien qu'il s'écroula avec lui alors qu'ils avaient enfin atteint la lumière du jour.
Ébloui, le fabricant plaça une main devant ses yeux avant de s'habituer aux rayons du soleil.

Zach lui demandait si ça allait et Ernie se découvrit capable de lui donner un véritable sourire, cachant la douleur que son torse lui causait toujours. C'était comme si un étau invisible continuait de l'écraser et les grandes bouffées d'air qu'il prenait n'y changeaient rien.

-Oui. Et toi ? Demanda-t-il en remarquant qu'il frissonnait.

Il se remit péniblement debout alors que son neveu, toujours aussi poli, s'empressait de remercier la jeune femme qui leur avait sauvé la vie.
A la lumière du jour, Ernie la reconnu : c'était une fille Jenkins, la plus jeune s'il ne s'abusait.

Les trois sorciers traversèrent la ville déserte. Ernie s’essoufflait plus vite que d'habitude et parlait peu. Il savait très bien qu'il était inutile d'engueuler les deux jeunes. Leurs visages montraient combien ils avaient compris par eux-même la leçon. Et puis, parler lui donnait des pointes féroces à la poitrine et il préférait donc éviter.
Concentré sur ses propres pas, il ne remarqua pas les garns plongés vers eux mais le cri de Zach résonna dans ses oreilles.
Ernie était fatigué, il devenait trop vieux pour ce genre de sprint. Mais en jetant un coup d'oeil derrière son épaule, son instinct de survie prit le relais et ses jambes se mirent en marche toutes seules.
Ils s’engouffrèrent tous dans le premier bâtiment qui se réléva être un vieil hôtel. Il suivit les mômes dans la cage d'escalier tandis que son bon vieux Salem trottait à ses côtés, comme pour lui donner du courage.

Une porte se referma derrière lui et Ernie s'y adossa, une main sur sa poitrine, le visage grimaçant, la respiration sifflante.
Des escaliers. Parfait. Ernie s'y assit et essaya de calmer son souffle digne d'un vieil animal.

-Je savais qu'il y avait de sales bestioles ici, mais pas autant ! Marmonna t-il entre ses dents, sur un ton presque boudeur.

Il releva la tête et croisa le regards des deux jeunes. Et flute. Il était le responsable ici, en vue de son âge plus avancé. Il inspecta la cage d'escalier en bois du coin de l'oeil. Elle avait l'air assez stable. L’adrénaline aidant, il dit

-Je propose qu'on monte un ou deux étages et qu'on ressorte par la première issue de secours qu'on croisera.

D'un geste rapide malgré sa condition, il sortit  sa baguette et envoya une boule de lumière dans la cage d'escalier, tel un lustre permettant de les éclairer durant leur ascension.

-Aurélia Jenkins c'est ça ? Demanda-t-il à la jeune femme après un petit temps de réflexion.

Il hocha la tête lorsqu'il reçu confirmation et se leva. Il n'aimait pas ne pas connaitre le nom des personnes autour de lui.

-Enchanté, lacha t'il sur un ton de plaisanterie en relevant la tête.  

En effet, il n'avait jamais réellement discuté avec la cadette de la famille.
Salem se mit en tête de leur petit cortège. Il grogna à la porte du premier étage ce qui fit lever les yeux au ciel d'Ernie. Décidément il n'avait pas de chance. Grimper ces escaliers lui demandait plus d'efforts qu'il ne l'aurait cru.
Prudent, il décida de continuer jusqu'au deuxième où il observa son chien qui restait parfaitement calme devant la porte.
Il lui caressa affectueusement la tête et poussa Zach qui voulait ouvrir la porte.

-Et puis quoi encore ? Lança t'il en prenant une grande inspiration.

D'un geste du bras, il l'écarta et ouvrit brusquement la porte. Le couloir était aussi noir que silencieux. Ernie fit arriver "leur lustre flottant" dont il diminua l'intensité.
Tous trois marchaient sur la pointe des pieds, le bruit de la pas étouffé par la carpette remplie de poussière.
Ce n'était pas très rassurant, il fallait l'admettre et Ernie avait hâte que les deux "petits" soient rentrés sains et saufs.
Il cherchait quelque chose à dire pour les rassurer mais rien ne lui venait en tête. Il avait mal.

-Je propose qu'on se loue une chambre ici un de ces quatre... Plaisanta t'il dans un murmure.

La sueur dégoulinait dans son dos et sur son front. Ce couloir était long. Très long. Trop long. (HRPG : comment ça je me fais rire toute seule ? xD)
Ils entendaient quelques bruits grinçants à l'étage du dessous. Mais enfin, ils purent apercevoir de la lumière sous une des portes. Sortie de secours ? Ancienne pièce qui s'était effondré pour une quelconque raison et qui avait laissé un grand vide ?
Ernie priait pour la première option alors qu'il tournait doucement la poignée.

Parce qu'on n'écoute jamais rien.

Cecily avait toujours été une femme brillante et douée. C’était terriblement injuste de ne pas avoir été celle qui était la maitresse du corps dans lequel elle était prisonnière. Au lieu d’être celle qui dirige et fait la fierté de sa famille, elle était prisonnière derrière la porte des esprits en compagnie des pires spécimens. Il y avait ce barbant de Shin ho qui se croyait nanti de la science infuse et qui n’hésitait pas à la ramener dès que possible, la pipelette Elizabeth au cœur d’artichaut qui tombait amoureuse de tout ce qui ressemblait de près ou de loin à une personne de sexe masculin et la gamine peureuse et pleureuse du nom de Dagmar. La jeune femme ne supportait pas d’être en leur compagnie. Elle préférait quand elle était seule en compagnie d’Aurelia. Tout ça ne serait jamais arrivé sans l’intervention non désiré de Perceval. Il avait complètement déréglé la dynamique qui existait entre elle et Aurelia. Bien qu’Aurelia soit la véritable maitresse de son corps et que l’existence même de Cecily était étrange, elle avait toujours considéré qu’elle faisait partie d’un même tout. Les autres esprits n’auraient jamais dû se retrouver là. Jamais !

Si Aurelia était une douce lueur, bonne et douce, Cecily était l’ombre de la bougie, forte et combative. Elles étaient les deux faces d’une même pièce. Cecily savait qu’Aurelia la voyait come sa jumelle maléfique et ben qu’elle rejette en bloc l’idée d’être maléfique, elle devait bien admettre qu’elle se voyait aussi comme sa jumelle. Cependant, elle se trouvait être un meilleur choix pour la famille Jenkins qu’Aurelia qui était bien trop faible et inutile. Elle se posait trop de questions et semblait même s’interroger du bien fondé de leurs parents. Toutes ces questions qu’elle se posait étaient inutiles et mauvaises. Cecily connaissait la moindre de ses pensées puisqu’elle partageait le même corps. La sorcière savait que sa jumelle n’était pas d’accord avec l’idée de garder le sang pur dans la famille et que malgré l’affection évidente qu’elle avait pour leur frère ainé, elle ne se voyait pas devenir sa femme. La pauvre était si innocente dans tout ce qui touchait aux choses de l’amour que s’en était navrant. C’était aussi une piètre sorcière comparé à Cecily mais cette dernière devait avouer que sa jumelle était bien plus forte qu’elle ne le laissait paraitre.

Quand Aurelia avait lâché prise sur son corps pour donner à Cecily la pleine maitrise du corps, elle aurait pu en profiter pour gagne et être l’unique esprit dans ce corps mais Cecily ne serait jamais quelqu’un sans honneur. De plus, elle ne l’avouerait jamais mais elle avait de l’affection pour Aurelia même si elle pensait être plus digne de son corps qu’elle-même. Les autres esprits, elle les détestait et serait plus qu’heureuse de les voir disparaitre mais elle avait d’autre projet pour Aurelia. Le problème était cette potion que la jeune femme ingurgitait pour repousser les autres esprits et aussi le fait de rester suffisamment présente dans le corps pour obtenir ce qu’elle voulait. C’était son honneur qui faisait que Cecily était là à essayer de sauver deux crétins alors même qu’elle n’avait de l’affection ni pour l’un ni pour l’autre. Cela ne l’aurait pas gêné de voir ce Zachary finir en tartare pour araignée géante. Notamment parce qu’Aurelia semblait vouloir devenir son ami et que Cecily voyait bien que ce n’était pas le genre d’homme qui puisse être Mage Fondateur. Il avait cette étrange magie qui venait de lui sans aucune baguette et ces idées complètement révolutionnaires teintés de l’esprit même des moldus.

Elle avait donc fait son possible pour sauver ce crétin de Zachary et l’avait mise au travail pour sauver le vieux crétin qui avait rejoint leur troupe de bras cassés. Pendant ce temps-là, elle essayait de repousser les créatures par le bais de sa magie mais ce n’était guère simple. S’entrainer dans la demeure familiale ne vous mettait pas forcément devant la possibilité d’affronter des monstres géants et carnivores. Dans sa tête, Cecily pouvait entendre les exclamations des trois esprits gênants alors même qu’Aurelia restait silencieuse mais attentive aux moindres mouvements. Bien sûr, le combat était assez inégal et Cecily qui pour le moment s’en tirait qu’avec des égratignures sentait que les choses allaient de mal en pis.  Elle jeta un regard en arrière pour voir si Zachary se dépêchait de sauver l’autre homme et ça la rassura de voir qu’il se bougeait un peu car jusqu’à présent, elle l’avait surtout trouvé parasitaire et inutile.

C’est alors que le Quitaped était revenu comme s’il avait senti que le buffet gratuit offert par trois imbéciles de sorciers était de retour. Ils étaient maintenant coincés entre la peste et le choléra sans savoir à qui ils allaient servir de petit déjeuner. C’est alors que Zachary ouvrit la bouche et s’adressa à elle comme si elle était Aurelia. Elle manqua de grogner devant ça mais préféra se concentrer sur la situation critique. Elle aurait le temps de faire ses reproches plus tard. La jeune femme ne pouvait pas le supporter. Ce n’était pas comme s’il lui avait fait quelque chose mais c’était l’affection qu’Aurelia pouvait avoir pour lui qui la rendait folle. Cependant, elle devait admettre qu’il pouvait parfois se rendre utile s’il s’en donnait la peine. Le jeune sorcier se baissa et déposa le plus vieux du groupe contre la roche avant de lui jeter un sort à lui et son chien. Il se tourna alors à nouveau vers elle et lui murmura son idée qui consistait à tout geler. Pourquoi pas… l’idée avait de l’intérêt et si ça leur permet de partir d’ici ce n’était pas pour lui déplaire. Bien sûr, Cecily n’avouerait jamais que c’était un peu de sa faute s’ils se trouvaient tous ici. Même sous la torture elle nierait toujours. La sorcière acquiesça ainsi Zachary et elles lancèrent leurs sorts. Une fois tout devenu de glace, elle jeta le sort pour détruire la glace de la même manière que le jeune homme.

« J’aurai du y penser ! Ne voilà débarrasser de ces horreurs. Bon on ne va pas rester ici jusqu’à mathusalem. Il est plus que temps de dégager. »   Finit par dire Cecily.

Derrière la porte des esprits, tout le monde était heureux d’être enfin débarrasser des créatures et surtout d’être toujours vivant. Aurelia était terriblement reconnaissante envers Cecily et celle-ci le sentit ce qui la mettait un peu mal à l’aise. Pendant ce temps-là, Zachary avait relevé son oncle et demanda au clébard de montrer la sortie. Cecily leva les yeux au ciel face à ses paroles. Peut-être qu’il avait du mal sous la terre mais elle n’était pas de la même trempe. La blessure qu’elle avait commençait à lui faire un peu mal mais rien d’insurmontable. Ils se mirent en marche et finirent par sortir de la grotte et rejoindre la lumière. La journée avait drôlement avancé et Cecily sentit d’avance qu’Aurelia allait payer sa témérité bien plus durement qu’elle ne l’imaginait. Leur famille passait mal les écarts de conduite notamment de leur petite dernière. A l’entrée, Zachary tomba à genoux et reprit son souffle. Pitoyable ! Mais elle se garda bien de le dire tout haut. Ce n’était pas le moment. La jeune femme restait sur ses gardes. Certes, ils avaient fini par se débarrasser des créatures sous la grotte mais elle n’oubliait pas pourquoi il s’était retrouvé si bas sous terre.  Le sorcier fini par lui demander si ça allait. Le vieux sorcier répondit et ce fut à elle de finir par donner sa réponse.

« Bien sûr que je vais bien. Je ne vais pas pleurer pour une petite blessure et quelques monstres décidés à faire de nous leur casse-croute. Par contre le vieux-là n’a pas l’air très frais. Est-ce que ta magie aurait des ratés ? »   Répondit Cecily avec son petit ton supérieur et hautain.

Aucune chance pour qu’elle fasse en plus semblant d’être Aurelia. Elle voulait bien mettre de côté ses apriori pour les aider et empêcher qu’ils ne meurent ici mais elle n’allait pas faire semblant de les apprécier. Aurelia au fond de sa tête semblait ne pas apprécier son ton mais Cecily s’en fichait bien. Elle ne concourait pas pour le prix de camaraderie de l’année. De plus, il lui semblait inutile de cacher plus longtemps au jeune homme la particularité d’Aurelia. La jeune femme était bien sûr contre mais Cecily ne voyait pas comment le jeune homme pourrait croire plus longtemps qu’elle était une seule et même personne.  Avec un peu de chance, il éviterait Aurelia par la suite et Cecily n’aurait plus besoin de s’occuper de ce problème.

« Je vous trouve peu charitable chère amie. »Ne put s’empêcher de la ramener Shin Ho.

« Tu n’as pas le droit de faire ça à Lia ! Tu dois lui rendre son corps maintenant ! » S’écria Elizabeth.

Cecily hésitait maintenant à rendre le corps qu’elle avait toujours voulu posséder. Après tout, Aurelia lui avait donné de son plein gré. Mis elle était lié par l’honneur et ne pourrait pas se défaire ce ça. Une chose qu’elle ne pensa qu’un court instant afin qu’aucun des autres esprits ne capte cette pensée. Le problème de vivre avec quatre esprits dans un seul corps c’est qu’on ne peut rien cacher aux autres. La vérité c’est que Cecily ne savait pas si elle était capable de faire la même chose que Dagmar ou Aurelia. Elle n’avait jamais fait ce genre d’action et la seule manière qu’Aurelia et sa famille avaient jamais trouvé pour rendre le corps à la bonne personne, c’était de boire la potion inventé par cet ambitieux de Perceval. Avant qu’elle ne puisse dire quoi que ce soit de plus Zachary vint vers elle et la serra dans ses bras. La jeune femme se raidit. Elle n’avait jamais laissé quelqu’un la serrer dans ses bras. Bien sûr, elle savait quel effet ça faisait quand Faith ou Ulrich serrait dans leurs bras Aurelia mais elle ne l’avait jamais expérimenté en vrai. Ce n’était que le souvenir de la sensation qu’elle connaissait. Dommage que le premier à la serrer dans ses bras soit une personne qu’elle ne pouvait pas sentir.

« Rooh la chance ! » S’exclama Elizabeth

Le jeune homme desserra son étreinte qui avait surpris la jeune femme à plus d’un titre et il posa ensuite sa main sur sa blessure. Encore surprise par l’étreinte, Cecily ne se dégagea pas de cette intrusion qui lui faisait ressentir des sensations dont elle n’était pas certaine de pouvoir expliquer par des mots. De sa magie, il fit disparaitre la blessure et l’élancement qu’elle avait ressenti. Finalement sa magie n’était pas si détraqué que ça alors ça devait vouloir dire que le vieux sorcier avait de plus gros problème qu’elle. Elle fit bouger son épaule pour voir qu’aucune blessure ne lui faisait mal.

« On dirai que ta magie fonctionne encore. Je n’ai pas d’autres blessures que celle-ci. »   Répondit Cecily en évitant de le remercier alors même qu’elle était d’une certaine manière reconnaissante. « Je suis aussi d’avis qu’on quitte cet endroit de malheur. Il est temps de rejoindre la civilisation. D’autant plus que nous sommes en retard… »  

Ils reprirent le chemin vers la maison à la balançoire qu’Aurelia affectionnait tant et qui menèrent jusqu’au chemin de la demeure des Jenkins.  Malheureusement le No Man’s Land n’en avait pas fini avec eux car une nouvelle créature avait décidé de venir les pourchasser. Sauf que cette fois-ci, elle ne venait pas de la terre mais des cieux. Zachary hurla le nom de la créature comme si ça l’intéressait de savoir le nom du nouveau monstre qui avait envie de lui faire du mal. Ils s’engouffrèrent dans le premier bâtiment qui pouvait servir de lieu où se cacher.  Leur petit groupe traversèrent un hall en désolation et trouvèrent une cachette derrière la cage d’escalier. Le vieux s’assit et calma son souffle. La vieillesse ça ne pardonne pas ! Apparemment lui-même était surpris de voir le nombre de créatures dangereuses qu’on pouvait trouver dans cet endroit. Il proposa de monter par la cage d’escalier. Il se tourna alors vers elle pour lui demander si elle était Aurelia. Il aurait été tellement facile de dire que non mais le visage qu’elle avait ne tromperait personne.  Aurelia allait devoir se faire une raison, elle allait recevoir une punition pour sa sortie. Dire que cela faisait quelques années qu’elle sortait en cachette et les parents n’avaient jamais découvert le pot aux roses. Il n’avait fallu qu’une jeune sorcier pour détruire ça.

« On peut dire ça. »   grommela Cecily à la question du sorcier plus âgé.

Celui-ci se dit enchanté de la rencontrer mais elle n’était pas vraiment de cet avis. Elle fit la moue et ne répondit rien. Le chien avança en tête de leur groupe, suivit du sorcier plus âgés et ensuite d’elle et Zachary. Ils finirent par venir à bout de ce couloir et le plus vieux du groupe ouvrit la porte qui déboucha sur un escalier de fer au dehors. Génial ! Ils avaient monté des marches pour en redescendre. Est-ce qu’il n’y avait pas de mouvement plus débile que ça ? Ils avaient fait tout ce chemin pour être à nouveau à découvert et surtout comment allaient-ils redescendre avec un chien et un vieux qui soufflait bien trop fort pour que ça soit anodin. Cecily avait envie de se taper le front contre un mur et espérer qu’elle se réveillerait seule. Pourquoi fallait-il que ça lui arrive à elle. La jeune femme se maudissait de ce fichu honneur qui la forçait à prendre soin d’eux alors même qu’elle aurait pu rentrer chez elle et les laisser derrière elle. Cecily n’avait aucun espèce d’attachement pour ces deux-là.

« Génial ! On est à nouveau dehors ! Et maintenant ? On attend que d’autres créatures reçoivent le mémo comme quoi une bande d’idiot se balade dans le boston moldu ou on reprend le chemin de la maison ? »   Railla Cecily incapable de cacher trop longtemps sa véritable personnalité caustique. « De toute évidence ce n’était pas le bon chemin. Comme je n’ai pas trop envie de séjourner davantage ici je propose qu’on descende et qu’on trouve un terrain moins à vue pour rentrer dans le Boston sans monstre. »  

Aussitôt dit, aussitôt fait, elle se pencha pour scruter le ciel et ne vit aucune créature. Elle sortit sa baguette et reprit la parole :

« Pourquoi ne pas mettre toutes les chances de notre côté et tenter un sort de dissimulation. Ca nous évitera le gros des créatures malfaisantes et puis on se débrouillera avec le reste. Personnellement je n’ai pas envie de moisir ici. Si on rejoint le chemin de terre après la maison à la balançoire on sera sortie de la zone dangereuse. »  

Ils étaient toujours dans un lieu hostile, à découvert, et ils étaient encore loin d'être sortis d'affaire pourtant Zach se sentait soulagé. Soulagé, chanceux et heureux. Soulagé d'être enfin sortis de ce maudit tunnel qui le tétanisait de peur, soulagé d'être enfin libéré de sa phobie des lieux cos et obscures qui l'empêchait d'avoir les idées claires. Chanceux parce qu'ils s'en étaient tous sortis plus au moins indemnes alors qu'ils venaient de frôler la mort. Et heureux parce qu'il pouvait à nouveau voir le ciel bleu s'étendre au-dessus d'eux, heureux à l'idée de revoir Livie qu'il se promit de serrer très fort dans ses bras si tôt qu'il serait rentré à New Phoenix.
La main d'Ernie lui tapotant gentiment la joue lui fit tourner son visage en direction de son oncle qui s'inquiétait de savoir s'il allait bien.

- Beaucoup mieux à présent, lui assura-t-il dans un sourire qu'il perdit pour afficher une expression grave. Tu m'as fait une de ces peurs. J'ai bien cru que j'allais te perdre, fit-il en e serrant dans ses bras comme pour se rassurer qu'il était bel et bien là et qu'il allait bien.

Jamais il ne pourrait oublier cette image. Elle resterait probablement gravé dans son esprit jusqu'à la fin de ses jours. Cette vision qu'il avait eut du corps de son oncle allongé sur le ventre, sans vie, baignant dans une marre de sang, la poitrine transpercée par la queue de scorpion d'une manticore. Il avait bien cru qu'il l'avait perdu. Un frisson le parcourut à cette simple idée. Il n'osait imaginer sa vie sans cet oncle merveilleux qui lui était littéralement tombé du ciel lorsqu'il l'avait croisé sur son balai dans la réserve de New-Phoenix. Cet homme qui l'avait accepté au sein de sa famille et aimé sans condition. Dire qu'à cause de ses idioties il avait bien faillit le perdre. Mais il n'était pas le seul, à qui il avait fait courir des risques inconsidérés, Aurélia aussi avait bien faillit mourir.
D'ailleurs cette dernière agissait à nouveau de manière très étrange et la remarque qu'elle lui avait fait concernant Ernie, bien que blessante, était on ne peut plus exact. Zach s'était tourné vers son oncle et l'avait regardé avec inquiétude. Lui aussi l'avait remarqué mais l'entendre de la bouche d'Aurélia ne faisait que confirmer ses impressions et leur apportait une consistance aussi implacable que réelle. Ernie était vraiment mal en point, et ce, malgré ses soins. Un profond sentiment de culpabilité l'avait alors étreint. S'il n'avait pas eut cette idée stupide de visiter le No Man's Land Ernie n'aurait pas été blessé. D'ailleurs comment avait-il fait pour deviner où il se trouvait ? La réponse lui vint presque aussitôt à l'esprit : les cartes ! Il n'avait pas été très malin pour le coup ! Il aurait du les ranger au lieu de les laisser trainer à sa porté ! Quel imbécile !

Son intention se reporta alors sur Aurélia, dont l'attitude ne cessait de le dérouter, mais qui s'était battue avec beaucoup de courage. Elle aussi était dans un sale état, même si c'était loin d'être aussi inquiétant qu'Ernie. Elle n'avait plus rien à voir avec la fraiche jeune femme qu'il avait croisé au frontière des deux Boston ce matin même. Les cheveux sales et emmêlés, la robe fatiguée et déchirée, les bras et les jambes marquée par des bleus, des écorchures et des traces de terre,... elle aussi avait beaucoup souffert. Il s'était levé pour la prendre dans ses bras et l'avait sentit se raidir à son contact. N'avait-elle pas l'habitude de ce genre de geste affectueux pourtant si simple et si courant ?

Après qu'il l'eut soigné, ils s'étaient tous remis en route, pressés de retrouver la quiétude du petit Salem. Il était inutile de s'attarder davantage en ces lieux hostiles, sans compter que l'état d'Ernie le préoccupait énormément, même s'il voyait bien que Ernie faisait tout son possible pour ne pas l'inquiéter. Zachary ne pouvait nier que compte tenu de ce qui lui était arrivé, Ernie se portait plutôt bien mais il n'était pas aveugle, il avait pleinement conscience que le moindre effort lui coutait énormément. Il était très pâle et s'économisait du mieux qu'il le pouvait.
Zach regrettait presque de ne pas l'entendre le réprimander ou lui faire la morale alors qu'il le méritait, parce que cela signifiait qu'Ernie était bien trop mal en point pour cela et en cet instant, Zach aurait tout donné pour qu'il ait la force de rouspéter contre lui. Mais ce n'était que partie remise, dès qu'Ernie irait mieux, d'ici à ce soir, Zach se doutait bien qu'il n'y échapperait pas. Après tout, le No Man's Land n'était ni le lieu ni l'endroit pour de telles remontrances. Mais quels allaient en être les conséquences ? Ernie allait-il lui demander de plier bagages ? Après tout, il s'était comporté stupidement, il avait risqué leurs vies à tous, Ernie aurait parfaitement le droit d'exiger cela.... Son coeur se serra à cette idée, car il s'était senti chez lui dans cette agréable petite boutique, en présence d'Ernie
Ses sombres pensées furent interrompus par l'arrivée de Garns qui plongèrent en piqué sur eux. Les trois sorciers réagirent aussitôt et s'engouffrèrent dans le premier bâtiment délabré venus, un ancien hôtel selon toute vraisemblance, où ils trouvèrent refuge et qui leur permirent d'échapper à leur poursuivants.

Ernie lui paraissait encore plus fébrile qu'il ne l'était déjà suite à ce nouvel effort qu'il avait du fournir. La respiration sifflante, il porta la main à sa poitrine tout en pestant contre la multitudes de créatures dangereuses qui y sévissaient et qui semblaient avoir jeté leurs dévolus sur eux. Il avait raison, à croire que tous le bestiaire des créatures les plus hostiles du monde magique avaient décidé de venir leur rappeler à quel point ils avaient été stupides de franchir cette petite palissade en bois blanc. Zach se leva et s'approcha d'Ernie pour regarder sa blessure.

- Laisse-moi regarder, et sans attendre son consentement, Zachary observa à nouveau la blessure

Plaquant sa main à l'endroit même qui avait été perforé, il tenta de faire passer la douleur d'Ernie. Ernie qui souffrait par sa faute et qui avait courut des risques inutiles pour venir le sauver ! La peur de ce qui avait bien faillit lui arriver le fit aussitôt réagir comme un parent fou d'inquiétude et furieux envers son enfant désobéissant

- D'ailleurs tu ne m'as pas dit, qu'est-ce que tu fais ici ? C'est dangereux, tu aurais pu te faire tuer ! Lui reprocha-t-il. Tu devrais être en sécurité dans ta boutique, et pas ici !

Il était en colère oui, mais pas contre Ernie, celui à qui il en voulait c'était à lui-même. Parce qu'il avait fait courir des risques inutiles au seul membre de sa famille qui lui restait.

Ernie pris finalement les choses en main, pour leur prouver qu'il allait bien ou parce qu'il se sentait responsable d'eux ? Peut-être un peu des deux en fait. L'homme inspecta la cage d'escaliers et les invita à les emprunter. Sortant sa baguette magique, il lança un sort qui fit apparaître une boule de lumière afin d'éclairer leur ascension. En file indienne Ernie, précédé par Salem, ouvrit la voie, suivit d'Aurélia, et enfin de lui-même. Tout en gravissant prudemment les marches Ernie entama la conversation avec Aurélia, cherchant à savoir si elle appartenait bien à la famille Jenkins, ce à quoi elle répondit quelque chose qui interpella à nouveau Zachary. Depuis qu'ils étaient sortis de ce maudit tunnel, non même avant cela, depuis qu'ils avaient échappé aux acromentules, Aurélia n'était à nouveau plus elle-même. Ses remarques cassantes sur sa magie et sur l'état de santé d'Ernie, sa manière de prendre les choses en mains, étaient diamétralement opposé à la Aurélia dont il avait fait la connaissance et qui était plus chaleureuse, altruiste, douce et gentille. Il n'avait pas relevé au départ car la situation dans laquelle ils se trouvait présentement plongé pouvait expliquer ce changement d'humeur mais à force, plus il y était confronté et plus ça l'interpellait, c'était comme.... s'il avait à faire à deux personnes complétement différentes. Trois lorsqu'il repensait à ses pleures enfantin dans le tunnel... Qui était réellement Aurélia Jenkins ?

Face à la porte qui se trouvait sur le palier du premier étage, Salem se mit à grogner et tous comprirent qu'un danger imminent se trouvait derrière celle-ci. Lequel ? Ils l'ignoraient mais aucun d'eux n'avait très envie de le savoir, ils avaient eut leur doses d'adrénaline pour la journée. Ils rebroussèrent donc chemin et gravirent à nouveau les escaliers pour atteindre un étage de plus. Du coin de l'oeil, Zachary observait Ernie et s'inquiétait de plus en plus pour lui. Il voyait bien que, même s'il essayait de le dissimuler,  le sorcier souffrait et qu'il fournissait toujours plus d'effort pour ne pas trainer. Ils devaient se rendre à l'hopital au plus vite. Ensuite, Si Ernie voulait toujours bien de lui, il resterait à ses côtés pour l'aider le temps qu'il se rétablisse, quitte à prendre un congé exceptionnel à la réserve. S'il expliquait à Sarkan que son oncle avait besoin de son aide, il était persuadé qu'il ne le lui refuserait pas. Quand à Livie, elle comprendrait surement, et peut-être même pourrait-elle les rejoindre le temps d'un week-end, en espérant qu'elle ne lui en veuille pas trop d'avoir agit de manière aussi stupide et irréfléchie.... ça n'allait pas être sans conséquence si elle venait à m'apprendre, cela ne servirait qu'à renforcer l'image négative qu'elle avait déjà de la magie.... Quoi que Ernie parviendrait peut-être à changer sa vision des choses, il était tellement incroyable....

Lorsqu'ils se retrouvèrent devant la porte qui menait au second pallier et qu'ils constatèrent tous avec soulagement que Salem était resté très calme, Zach s'avança et tendit son bras pour refermer sa main sur la clenche. Mais il en fut empêché par Ernie qui rouspéta en le repoussant gentiment. Surprit Zach leva son regard sur son oncle avant de comprendre. Il était l'ainé, il se sentait responsable d'eux et comptait les sortir de là de lui-même. Oui mais il était aussi celui qui était le plus grièvement blessé d'entre eux. Zach voulu rétorquer mais finalement se ravisa. Se tenant derrière Ernie, il se teint prêt à intervenir en cas de danger. La porte s'ouvrit sur une pièce obstinément obscur qui n'avait rien de très engageante. Silencieusement telles des ombres muettes ils s'engouffrèrent dans cet interminable couloir, guidé par la boule de lumière d'Ernie. Ce silence angoissant et cette obscurité persistante  n'avaient strictement rien de rassurant. Ce lourd silence fut rompu par une blague idiote de son oncle qui ne supportait probablement plus cette ambiance pesante et qui avait tenté d'évacuer sa nervosité du mieux qu'il pu. Malheureusement pour lui, sa blague eut l'effet d'un soufflé et ne fit rire personne. Des bruits suspects et inquiétants se firent entendre juste en dessous d'eux, les incitant à ne pas s'attarder davantage en ces lieux. Leur périple les fit déboucher sur l'extérieur au plus grand déplaisir d'Aurélia qui ne fit aucun effort pour cacher  son mécontentement. Cette fois-ci Zachary lui jeta un regard noir mais ne releva pas, préférant s'arrêter à sa suggestion qui n'était pas mauvaise et qu'il approuva silencieusement d'un mouvement de tête. Marcher à découvert n'était pas une bonne idée et transplaner avec Ernie dans cet état n'était même pas à envisager.

- Le sort de dissimulation de nous protégera pas de toutes les créatures. Certaines d'entre elles nous repérerons juste à l'odorat. Il est préférable de marcher contre le vent pour mettre toutes les chances de notre cotés.

Ils descendirent donc à nouveau les escaliers et cette fois-ci, Zachary glissa son bras autour d'Ernie pour l'aider et le soutenir comme il pouvait.
Silencieusement, il s'avancèrent à travers les débris de ce qu'il restait de cette ville fantôme, sous couvert d'un sort de dissimulation et à contre vent. Zachary observait Aurélia tout en jetant des regards inquiets sur Ernie. Tout cet espace sauvage, laissé à l'abandon et délabré avait été à l'origine un  lieu civilisé occupé par les hommes. Mais aujourd'hui la nature avait repris ses droits et semblait on ne peut plus déterminer à faire comprendre aux hommes qu'il n'y avaient désormais plus leur place...

- Tout à l'heure, fit-il à l'adresse de Aurélia, tu as dit que « nous étions en retard », de qui parlais-tu ? Et en retard pour quoi faire ?

Alors qu'ils avançaient toujours, Zachary aperçu avec un soulagement évident, la balançoire au loin et surtout cette fameuse barrière blanche en bois dont le jardin avait été envahit de fleurs sauvages. Là où tout avait commencé, là où Aurélia et lui avaient décidé de franchir les limites du territoires interdits. Il se tourna vers Ernie en lui offrant un sourire d'encouragement.

- On est presque arrivé

Lorsqu'ils franchirent enfin la palissade, un nouveau sourire apparut sur ses lèvres. Ils ne risquaient plus rien ici, le pire était enfin derrière eux. Il relâcha Ernie et l'incita à s'assoir sur une souche

- Tu veux te reposer un instant ? On sera tranquille ici, tu ne risques rien, lui assura-t-il en posant un genou à terre pour être à sa hauteur.

Puis, il se tourna vers Aurélia et fini par se relever. Il devait en être sur, mais plus il y réfléchissait plus cela lui paraissait évident. Ses sauts d'humeurs, ses changements d'attitudes et de comportement, même les intonations de sa voix étaient différentes. Il ne comprenait toujours pas à quoi cela était du, ça paraissait complétement fou mais plus il y réfléchissait plus cela lui paraissait évident. Il avait besoin de savoir. Ses doutes devaient être confirmé ou s'envoler.

- Qui es-tu ? Tu n'es pas Aurélia n'est-ce pas ?

Parce qu'*Ils n’écoutent jamais rien

Assis sur l'escalier, Ernie sentait l'air douloureux dans sa poitrine. Respirer n'était pas agréable et apparemment son neveu se rendit compte de ses difficultés.
S'agenouillant auprès de lui, il plaça de nouveau sa main sur son torse et un douce chaleur vint le soulager. Il voulu lui donner un sourire reconnaissant mais le gamin avait le regard plein de reproches.
De reproches oui ! Etait-il vraiment en train de lui demander des comptes sur sa présence ici ?
Sans réfléchir, le fabricant le gifla. La claque n'était pas très puissante certes, mais suffisamment efficace que pour permettre à son neveu de reprendre ses esprits.

-Tu en veux une deuxième ? le menaça-t-il, les sourcils froncés, la main déjà levée, prête à agir de nouveau.  

Non mais ! Il savait que le petit morveux avait parlé trop vite, et peut-être que lui-même avait réagit trop vite aux malheureuses paroles de Zach, mais il fallait bien ça pour clarifier la situation entre eux. Non, Ernie n'était pas ravi de son escapade dans un endroit dangereux. Mais bon, cela pouvait passer pour une erreur de discernement que leur jeune âge avait causée. Lui reprocher de leur avoir sauver la mise à tous les deux en revanche, il avait un sacré culot !

Il se releva, la situation dans laquelle ils se trouvaient tous les trois le calmant rapidement. Les soins apportés par le petit morveux avaient porté ses fruits et la douleur devenait bien plus supportable. Parfait, à présent il pouvait réfléchir.
Ils grimpèrent deux étages, guidés par Salem qu'Ernie n'oubliait pas de féliciter par une caresse ou l'autre sur son flan. Brave bête.
Alors qu'il sentait la présence de Zach derrière lui, prêt à bondir si un danger se trouvait derrière la porte du deuxième étage qu'il s'apprêtait à ouvrir, il se demanda s'il avait eu le droit de gifler son neveu. La baffe était partie toute seule et il ne savait pas s'il avait eu raison ou pas.
Est-ce que Sam lui en aurait voulu ? Comment savoir elle qui n'avait pas vraiment eut le temps d'être mère...

Les trois sorciers traversèrent le couloir pour se retrouver de nouveau illuminer par la lumière du soleil. La douleur était revenue ce qui avait rendu Ernie bougon et il se retourna sur la jeune Jenkins qui râlait.
Qu'est-ce que c'était que cette génération ?!
Même s'il discernait cette fois très bien ses limites - non, il n'allait pas se permettre de la "remettre à sa place" elle aussi - il ne se pria pas que pour lui répliquer froidement.

-Jeune fille, ce n'est pas avec cette attitude qu'on va avancer !

Néanmoins, elle émit tout de même une solution possible.
Zach y répondit ce qu'il pensait lui-même : le sort de dissimulation n'allait pas les aider à échapper à certaines créatures chassant grâce à leur odorat. Son neveu, habitué à travailler avec les animaux précisa qu'il était préférable de marcher contre le vent.
Ils descendirent les escaliers et Zach passa un bras par dessus ses épaules pour l'aider dans sa descente. Au fond de lui, Ernie était soulagé de voir que son neveu ne lui tenait pas rigueur de la gifle qu'il venait de lui donner, devant témoin en plus.
Il lui jeta un regard reconnaissant où une lueur d'excuse pouvait également se lire.

Ils traversèrent aussi rapidement que possible les ruines du Boston moldu. Comme à l'aller, Ernie n'avait pas la tête à regarder la désolation autour de lui. Si il y a une heure l'urgence ne lui permettait pas de regarder autour de lui, à présent c'est la douleur et la volonté d'avancer qui lui faisait garder les yeux fixés sur ses propres pieds. Un pas et puis l'autre.
Toujours aux aguets pour voir si d'autres bestioles n'allaient pas les prendre - une nouvelle fois - par surprise.

Enfin alors que le fabricant était essoufflé comme un véritable vieillard, ils arrivèrent dans un charmant jardin avec une balançoire et Zach le fit assoir sur une souche d'arbre.
La douleur était revenue comme avant le sort de son neveu dans l'escalier. L'effort sans doute, avait contrecarré les effets du sortilège.
Alors que ce dernier lui demandait s'il voulait un peu se reposer, Ernie hocha la tête, la main sur sa poitrine.  Il se contenta par la suite d'observer les deux jeunes gens. Aurélia était assez amochée elle aussi. La question de son neveu le rendit perplexe. Pourquoi demander à son amie -cette fille avec laquelle il avait pris tant de risques ! - qui elle était ? Ernie fronça les sourcils se souvenant que la plus jeune des Jerkins avait comme une sorte de maladie mentale. Du moins, c'est ce qui se disait.
Comme un spectateur - un rien grimaçant d'accord - il observa la scène se déroulant sous ses yeux.

Parce qu'on n'écoute jamais rien.

Cecily savait qu’elle n’était pas en train d’améliorer la cote de popularité d’Aurelia. Mais ça n’avait pas vraiment d’importance parce que ça l’arrangeait en quelques sortes. Connaitre ce Zachary était la pire chose qui était arrivé à Aurelia. Passe encore qu’elle soit une jeune femme rêveuse qui part à la lisière du boston Moldu pour écrire de stupides lettres à des gens qui ne répondaient presque jamais. C’était un passe-temps ridicule mais inoffensif. Cependant ce garçon n’était pas d’ici elle pouvait le sentir et c’était la pire chose que de le laisser avoir de plus ample relations avec la jeune femme. Cecily était bien plus mature qu’elle et voyait les choses autrement. Il n’était pas question d’aller à l’encontre de ce qui était prévu pour Aurelia. Derrière la porte de l’esprit elle pouvait entendre les grognements d’Elizabeth qui l’insultait copieusement pour porter de tel jugement. Cecily se fichait royalement de ce que pouvait penser ces squatteurs. Même l’avis d’Aurelia n’avait pas d’importance sur cette question. Elle ferait tout pour que cette dernière ne s’écarte pas du chemin qui était le leur. Une chance pour elle qu’Aurelia derrière la barrière des esprits ne pouvait pas parler. Elle était plus muette qu’une tombe et seul ses émotions fortes parvenaient à Cecily. Elle pouvait sentir son désespoir.

« Tu devrais avoir honte ! Ce n’est pas à nous de décidé pour Lia ce qu’elle doit faire ! Nous devrions plutôt apprendre à vivre avec ce que nous avons. »  Cria Elizabeth toujours furieuse.

« Je ne puis qu’être d’accord avec elle. »  Renchérie Shin Ho « Chacun peut avoir sa place. »

Cecily avait envie de leur rire au nez. Sans l’intervention non désiré de Perceval il ne serait même pas là pour avoir à exprimer leur avis. Il serait resté des embryons de vie derrière la porte de l’esprit et elle seule serait là pour tenter de devenir l’esprit dominant. Malheureusement, elle n’y était toujours pas arrivée. Et la voilà liée par un honneur ridicule à Aurelia pour lui rendre son corps après qu’elle est mise ce corps et le corps des deux autres idiots à l’abri. Malheureusement ce n’était pas chose facile parce qu’elle ne pouvait pas les supporter. Cecily n’aimait pas beaucoup de monde pour dire la vérité. Même Ilaria ou Juliet qui devraient pourtant trouver grâce à ses yeux, elles ne pouvaient pas les sentir. Seule sa famille qui était aussi celle d’Aurelia avait de l’importance pour elle car elle les considérait comme les siens. Dommage qu’il ne la voit pas vraiment de cette manière. Il n’y en avait que pour Aurelia. C’était presque rageant mais la jeune femme avait appris à faire avec. On ne pouvait pas toujours s’en plaindre. Le plus difficile était de se retrouver museler par la potion que Perceval avait mis au point pour répondre aux attentes de la famille Jenkins afin de venir en aide à leur fille cadette.

« Maintenant rends lui son corps Lili ! Tu n’as pas le droit de faire ça ! » Reprit Elizabeth toujours aussi agaçante.

Le souci c’était que Cecily ne savait pas trop comment s’y prendre et cela la mettait en rage de penser que Dagmar et Aurelia, les esprits les plus faible en avait été capable sans problème. Le plus simple était encore de prendre cette potion infâme mais elle n’en avait pas sous la main et ça ne ferait pas que la repousser derrière la porte mais ça la fermerait et musellerait tous les esprits pour ne laisser que celui d’Aurelia. Cette dernière était angoissée à l’idée d’avoir fait le mauvais choix et de ne pas pouvoir croire en la promesse de Cecily. Cela vexa un peu cette dernière qui pouvait se vanter de n’avoir jamais manqué à sa parole. Foutu conscience et sens de l’honneur ! Cela finirait bien par lui coûter quelque chose. Enfin pour le moment ça lui coutait surtout de rester en compagne de ces deux idiots qui l’emmenait de monstres en montres et de catastrophes en catastrophes. Même le plus âgé semblait avoir autant de jugeote que le jeune crétin. On pouvait cependant admettre que ces blessures jouaient en sa faveur.

Les Garns avaient été la goutte qui faisait déborder le vase. Ils avaient dû se cacher et trouver refuge quelque part pour se protéger. C’était dans un lieu tout délabrés et loin d’être accueillant. Aurelia se serait peut-être extasié devant la beauté du lieu mais Cecily n’en avait strictement rien à faire. Ce qu’elle voulait c’était se délier de sa promesse et ramener le vaisseau qu’était le corps d’Aurelia, à la maison. Le vieux sorcier semblait de moins en moins bien aller et la jeune femme trouvait qu’il les ralentissait. Quand ce n’était pas le jeune c’était le vieux. Pas un pour rattraper l’autre ! Dire qu’elle devait rester avec eux c’était presque une torture. Zachary observa à nouveau sa blessure et plaqua sa main sur l’endroit afin de faire on ne sait quel magie pour lui venir en aide. Cecily espéra que ça marcherait mieux cette fois-là pour qu’il puisse aller ailleurs. Elle n’avait pas envie de moisir ici. C’était particulièrement rageant. Elle était fatigué, sale et énervé. Une combinaison qui n’était pas des meilleurs. Cependant au lieu de faire sa magie et de la fermer, crétin comme il était, Zachary reprocha au vieux sorcier d’être venu à sa rescousse. Même si elle était une femme assez effronté, elle savait très bien que c’était une chose à ne pas faire. La preuve il le gifla. Cecily du retenir un ricanement qui montait. C’est ce qu’on appelle se faire remettre à sa place.

Après cet épisode « remonte bretelle », les trois sorciers continuèrent leur chemin en suivant le vieux dans le bâtiment. Après quelques péripéties pas forcément amusantes, ils finirent par déboucher sur l’extérieur ce qui remit la jeune femme de mauvaise humeur. Zachary lui jeta un regard noir mais elle se fichait bien de ce qu’il pouvait penser d’elle. Elle ne concourait pas pour le prix de camaraderie de l’année. Et le vieux sorcier essaya de la remettre en place mais ça ne la toucha même pas. La jeune femme voulait juste sortir de ce petit coin d’enfer. Cecily proposa une idée à laquelle le jeune sorcier approuva non sans ramener sa science, ce qui avait le don d’énerver la sorcière car cela lui rappelait sans conteste les moindres remarques que pouvaient faire Shin Ho pour montrer qu’il en savait toujours plus que les autres. Derrière la porte de l’esprit,  Shin Ho poussa un petit grognement pour montrer son humeur face aux critiques de Cecily. Aurelia, elle, se désespérait de ne jamais plus apparaitre sous un bon jour aux yeux de celui qu’elle avait fini par apprécier. Cecily pensait que c’était mieux qu’elle en face son deuil dès maintenant parce qu’après ça, il était presque certain qu’il ne lui reparlerait jamais. La jeune femme n’était pas capable de se faire passer pour Aurelia. Elles étaient bien trop différentes pour cela.

« Bien faisons cela. Dissimulation et marche contre le vent. Allons-y ! »

Ils descendirent par les escaliers et s’avancèrent à travers les débris de la ville pour rejoindre la maison à la balançoire. Le dernier coin plutôt sympa du Boston moldu et l’endroit préféré d’Aurelia dans la ville. Cecily avançait à grands pas mais il fallait ne pas marcher trop vite car l’homme plus âgé n’allait pas mieux et il fallait attendre les deux hommes avant qu’elle ne se fasse la malle et disent au revoir à tout le monde. Soudain le jeune homme s’adressa à elle et lui demanda pourquoi ils étaient en retard. Mince ! Elle n’aurait pas dû utiliser le mot « nous ». Mais bon ce n’était qu’un détail dont il ne se préoccuperait pas plus longtemps. Cecily hésita à le rembarrer pour lui dire que cela ne le regardait pas mais elle dû se faire violence pour lui répondre le plus aimable qu’elle puisse alors même qu’elle n’en avait aucune envie. Sa loyauté et son honneur finirait par lui coûter bien plus qu’elle n’était prête à donner à quiconque. Au fond de sa tête elle pouvait sentir l’esprit d’Aurelia, aussi pur et blanc que la lumière de la lune par ciel clair. Cecily savait que bien qu’elle considère Aurelia comme faible, son esprit était bien plus puissant qu’il n’y paraissait. Elle soupira avant de répondre à Zachary aussi aimablement qu’elle le pouvait.

« Je parlais du fait que je suis partie tôt le matin sans en référer à ma famille et qu’ils ne s’attende pas vraiment à ce que je manque le petit-déjeuner. Ce qui est en train d’arriver et qui fait donc que je suis en retard ! »

Quel curieux  quand même ! Ils avancèrent et finirent par apercevoir la barrière blanche et la jolie balançoire. Ils étaient enfin arrivés à un endroit où rien ne leur arriverait. C’était un endroit calme. Même si la maison et son jardin étaient délabrés, il semblait y Reigner une certaine forme de paix et de beauté. Cecily se demanda un instant si cet endroit n’avait pas été habité par quelqu’un d’autre que des moldus. L’endroit semblait en quelque sorte assez magique pour une maison de moldu. C’était inhabituel. Ils franchirent la palissade et Zachary relâcha le sorcier plus âgé pour qu’il puisse s’assoir sur une souche. Il lui intima de se reposa un instant en lui assurant que rien n’arriverait ici et que c’était un coin tranquille. Ce qui était certain car jamais Aurelia n’avait eu à craindre la moindre chose en venant ici et cela faisait plus de cinq ans que cette petite idiote se rendait ici pour écrire ses fameuses lettres. Cecily perdait patience. C’est bon, elle avait fait ce qu’elle pouvait pour eux et maintenant elle devait rentrer chez les Jenkins. Il était certain que les parents étaient réveillés et qu’ils allaient s’apercevoir que leur gentille fille avait fait le mur. Dire qu’il avait fallu que la jeune femme rencontre le sorcier pour que ces escapades soient dévoilées au grand jour. Peut-être que Faith s’en doutait. Après tous les deux sœurs étaient très proches et son aînée vivait encore dans la demeure familiale.

Elle allait leur dire au revoir quand Zachary la prit de court avec sa question. Devrait-elle mentir ou dire la vérité ? Après cela il était fort possible que le jeune homme ne la revoit jamais et ce n’était pas un souci pour elle. Cecily n’avait pas envie qu’Aurelia reste son amie et elle allait faire pour cela tout ce qu’elle pouvait. La vérité semblait le meilleur outil. C’était cette vérité qui effrayait plus d’un à propos de la jeune femme. Même sa famille en avait été effrayée pendant un instant. Il n’y avait eu que Perceval pour se délecter de cette différence et être attirer par la jeune femme. Il avait aimé plus que de raison de voir à quel point elle était différente. De ce qu’elle avait pu voir de ce Zachary, il ne semblait pas être du genre à avoir les mêmes goûts que ce cinglé donc cela était la meilleure chose à faire que de lui faire peur avec le petit handicap d’Aurelia comme cette dernière se plaisait à le dire. Elle se tourna vers le jeune homme et fini de faire semblant d’être Aurelia. Son visage était peut-être le même mais ses expressions du visage étaient un peu différente  de la douce et gentille Aurelia Jenkins. Ses expressions à elle était un peu plus dures, moins gentilles mais plus malines. Non Cecily ne passerait jamais pour Aurelia et elle n’aimait pas faire semblant d’être quelqu’un d’autre.

« Ne fait pas ça ! »  Répliqua Elizabeth

Les autres esprits s’affolèrent aussi mais Cecily sourit à Zachary et répondit à sa question.

« Joker ! Il est vrai que je ne suis pas vraiment Aurelia comme je le suis en quelque sorte un peu. On peut dire que même si tu es un peu stupide, celle-ci à des limites. En effet, il est difficile de se faire passer pour Aurelia. Je n’ai pas ce trop-plein de bons sentiments et de bonté qui la caractérise. Je suis plus forte, plus douée et je mérité davantage ce corps qu’elle-même.  Malheureusement je ne suis pas celle à qui se corps est… pour le moment. » Elle fit un pose et alla s’assoir sur la balançoire avant de reprendre la parole. « Je suis Cecily. Cecily Jenkins. Mais je ne suis pas la seule que tu es rencontré jusqu’à présent. Lorsque nous étions sous terre, tu as fait la rencontre de Dagmar, une gamine pleurnicheuse, 8 ans et peur de tout. Tu ne te souviens ? Elle n’est pas capable d’utiliser ce corps. Inutile… »

Elle se releva et montra sa tête à Zachary puis continua son explication. Elle allait tout lui dire pour qu’il ne soit plus jamais tenté de s’approcher d’Aurelia.

« Nous sommes nombreux ici ! Peut-être même plus encore mais pour le moment il y Elizabeth, Shin Ho, Dagmar et moi-même. Enfin Aurelie est là de-dans pour le moment aussi puisque je suis celle qui dirige pour le moment. Chacun de nous est terriblement différent mais de tous c’est moi qui mérite ce corps. Je pourrais profiter du fait que j’ai obtenu ce que je voulais avec la bénédiction d’Aurelia mais je vais me retenir. Je vous ai sauvé la vie et maintenant je vais m’en aller. »

Elle s’approcha de Zachary et sa voix se fit plus sèche, voir un brin menaçante :

« La pauvre enfant doit vivre avec nous et je ne t’aime pas. Je ne veux pas que tu t’approches d’elle. Plus jamais. Elle est à moi et je ne partage pas vraiment. Si jamais je te vois à nouveau près d’elle, je n’hésiterai pas à prendre à nouveau les commandes pour que tu ne puisses pas rester. Aurelia ne doit pas rester avec toi. Ta magie, tes idées et tout ce que tu représentes sont bien trop de tentation pour Aurelia.»

Elle avait sa baguette à la main et elle était prête à s’en servir. Derrière la porte de l’esprit, les autre personnalités étaient furieuses (même cette pleureuse de Dagmar) et ils avaient envie d’agir. Cecily n’avait pas peur d’eux. Ils étaient incapables de faire quoi que ce soit. Enfin c’est ce qu’elle croyait car ce qui arriva pas la suite la pris de court. Elle allait dire quelque chose quand elle sentit son esprit être attirer sans raison vers la porte des esprits. Cecily voulu hurler mais elle ne pouvait rien faire tandis que sone esprit était dragué vers le fond du couloir.

« Ça c’est pour avoir mentit et être une sale hypocrite ! » cria Elizabeth.

« Il faut payer le prix de son insolence et de sa méchanceté d’âme. »   répliqua Shin Ho.

« Tu ne dois pas faire ça c’est méchant » ajouta Dagmar.

Les esprits tous ensemble avaient repris celui furieux de Cecily et ramener à sa place. Pendant ce temps-là le corps d’Aurelia fut pris de convulsions et tomba à terre où il continua à se convulser. L’esprit de la jeune fille lui observait la scène complètement médusé. Elle vit l’esprit d’Elizabeth se tourner vers lui et lui montrer le couloir.

« Tu dois y aller Lia ! Tu peux peut-être arranger les choses »

Et sans autre inconvénient l’esprit d’Aurelia remonta le couloir des esprits, passa la porte et retrouva possession de son corps pour la seconde fois de la journée. C’était épuisant et terriblement drainant. Elle essaya de se relever mais n’y arrivera pas. Rependre possession de son corps était toujours une certaine difficulté mais cette fois-là était encore plus dur qu’avant car la jeune femme était choquée, triste et déstabilisée par ce qu’il venait de se passer. Aurelia n’arrivait pas à se relever et avait peur de ce que Zachary pensait maintenant d’elle. Alors au lieu de réagir comme une jeune femme de vingt-et-un an, elle laissa couler ses larmes et se recroquevilla sur elle-même. La sorcière était drainée par cette journée et regrettait de s’être décidé ce matin à prendre la tangente et être venu écrire ses lettres.

« Je suis terriblement désolé Zach » dit-elle entre deux sanglots.

Zach pouvait encore sentir la brulure de la claque que lui avait infligé Ernie sur sa joue, à moins que ce ne fut plutôt un sentiment de honte mêlé à de la culpabilité qui la rendait bien plus douloureuse qu’elle ne l’était en réalité ? Oui probablement. Zachary n’avait pas réagi à la claque d’Ernie ni même à sa menace de lui en infliger une seconde tant il va été surpris par son geste. Jamais il n’aurait songé un seul instant que son oncle puisse un jour lever la main sur lui, pourtant, il ne lui en voulait pas le moins du monde, c’était même tout l’inverse. Cette claque, il ne l’avait pas volé et il en était le premier conscient. S’il y en avait bien un qui avait tous les droits de lui faire des reproches ou de lui crier dessus, c’était bien Ernie. Ernie qui avait failli y rester, et qui du reste n’était toujours pas sorti d’affaire, son état l’inquiétait. Il voyait bien que ses soins avaient été sommaires et qu’il lui en fallait bien plus pour se remettre. Zachary l’observait énormément depuis qu'ils avaient quitté ce maudit tunnel, en toute discrétion et plus le temps passait plus la boule qu’il avait au ventre et la culpabilité étaient pesantes. Ernie donnait tout ce qu’il pouvait, il en avait bien conscience et c’était justement ça le problème. Il avait le souffle court, se fatiguait très vite et puisait dans ses ressources pour ne pas les retarder, ce qui n’augurait rien de bon.  

Malgré cette remise à l’ordre sommes toute parentale, leur relation et leur complicité n’avait en rien changé. Il pouvait même voir un soupçon de regret dans le regard de son oncle mais refusa d’y répondre. Cette claque était mérité et Ernie n’avait pas à s’excuser et afin de bien lui signifier qu’il ne lui en voulait pas le moins du monde, il avait agi avec lui normalement, comme si ce geste qui mettait son oncle un peu mal à l'aise n'avait jamais eut lieu. Il continuait de s'occuper de lui avec gentillesse et prévenance en le gratifiant de temps à autre d’un petit sourire encourageant pour l’inciter à poursuivre ses efforts et surtout bien lui montrer qu'il ne lui en tenait absolument pas rigueur

Ses efforts qui furent récompensés lorsqu’ils atteignirent enfin ce petit jardin aux herbes folles bordées de sa barrière blanche où il incita Ernie à se reposer durant un instant sur une souche en toute quiétude s’en craindre de voir une créature magique les agresser à nouveau. C’était d’ailleurs très étrange, pourquoi les créatures ne franchissaient-elles pas cette limite ? Aurait-on protégé cette zone par un puissant sortilège pour en faire une zone tampon entre le Boston moldus et le monde sorciers ?
Oui de toute évidence c’était cela…. Il n’y avait pas fait attention jusqu’à maintenant, mais de la magie flottait dans l’air. Une magie aussi discrète que puissante.

Assuré d’être enfin dans les limites d’une zone dans laquelle ils ne courraient plus le moindre risque, et laissant le temps nécessaire à son oncle pour reprendre tranquillement un peu de force, toute son attention se reporta sur sa compagne d’infortune, celle avec laquelle il avait vécu cette stupide aventure du début à la fin. Tout aurait pu être tellement différent s’ils n’étaient pas entrés dans cette fichue galerie souterraine, et surtout s’il n’était pas devenu bêtement claustrophobe depuis 6 ans déjà...., ou peut-être pas. Que l’on soit sous terre ou sur terre, le No Man’s Land était un lieu abandonné de toute vie pour une bonne raison, et il était persuadé qu’ils n’avaient pas fait les pires rencontre. Que ce serait-il passé s’ils s’étaient retrouvés encerclés par une horde de détraqueurs ? Il préférait ne même pas imaginer. Non décidément, dans leur malheur, ils s’en tiraient vraiment tous très bien, et contre toute apparence, surtout Ernie, qui aurait du mourir dès l'instant où le manticore avait perforé sa poitrine avec son dard. Un frisson le parcouru rien que d'y penser. A cause de sa stupidité il avait bien faillit perdre Ernie. Jamais il n'aurait pu se le pardonner, jamais. Ils avaient été stupides autant elle que lui, et lui plus encore parce que ce n’était pas la première fois qu’il se retrouvait dans ce genre de situation, et quelque chose lui disait que ce ne serait surement pas la dernière…

Aurélia se tenait là à ses côtés pourtant, elle n’était pas là. Son corps était là, mais pas son esprit. Il n’aurait su l’expliquer clairement mais l’Aurélia qui se tenait à ses côtés, qui se montrait cassante et sarcastique, celle qui s’était battue avec lui, n’avait rien à voir avec la jeune fille douce et prévenante dont il avait fait la connaissance un peu plus tôt dans la matinée. Cela pouvait paraitre idiot dit ainsi car Aurélia était Aurélia mais quelque chose n’allait pas. Déjà dans le tunnel il s’était produit quelque chose d’étrange. Il n’y avait pas prêté attention avant parce qu’il était bien trop obnubilé par ses propres phobies, mais en réalité tout avait commencé lorsque le Quintaped les avait attaqué à l’extérieur, en plein cœur du Boston moldus et qu’elle les avait entrainé dans sa course folle dans le tunnel. Cette fille dur et menaçante, celle qui se tenait à ses côtés n’était pas la jeune sorcière dont il avait fait la connaissance un peu plus tot ni celle qui l’avait incité à faire des respirations au son de sa voix douce et relaxante. Et puis il y avait eu cet étrange moment aussi, celui où il avait cru qu’une fillette les avait rejoint dans cette pénombre alors qu’en réalité celle qui pleurait et gémissait comme une enfant,…. C’était Aurélia.  
Il y avait beaucoup trop de zones d'ombres, et d'interrogations que son comportement suscitait, et quitte à passer pour un imbécile il avait besoin d'en avoir la confirmation, d'en avoir le coeur net. Il eut un moment de flottement puis le visage d'Aurélia se transfigura soudainement. il se fit beaucoup plus dur, plus froid, plus glaciale mais ce n'était pas tout, un petit sourire narquois naquit sur ses lèvres, auquel se joignait une lueur assez mauvaise dans le regard. Cette fois il en était sur, cette personne qui se tenait devait lui n'était pas Aurélia, et son intuition ne tarda pas à être confirmé par l'intéressée elle-même...

En affichant un rictus mauvais en guise de sourire, la jeune femme lui révéla qu'elle s'appelait Cécily Jenkins, et, chose plus étrange encore, qu'elle n'était pas la maitresse de ce corps, ce qui lui fit froncer les sourcils d'incompréhension. Elle lui révéla qu'il avait également fait la connaissance de Dagmar une petite fille de 8 ans qu'elle n'hésita pas à qualifier de pleurnicheuse. Il n'était pas certain de tout comprendre mais il n'aimait guère le ton dédaigneux qu'elle était entrain d'employer pour parler de la fillette ou même d'Aurélia, toutefois, ne voulant pas l'interrompre, il ne pipa mot, et se concentra sur son récit qu'il espérait voir s'éclairer par la suite. De toute évidence Cécily et Dagmar n'étaient pas les seules autres personnalités d'Aurélia, à en croire Cécily, il y avait également une prénommé Elizabeth et une Shin Ho.
Son regard se durcit lorsqu'il la vit s'approcher de lui. Il en ignorait la raison, mais son attitude et le ton menaçant qu'elle avait commencé à employer l'incitèrent à rester davantage sur ses gardes.
Cécily avait quelques exigences à son encontre, de toute évidence elle ne l'appréciait pas et lui ordonna très franchement de ne plus jamais chercher à voir Aurélia, pas par désire de la protéger de son inconscience ou de sa stupidité, mais plutôt par possessivité, comme si elle cherchait à faire le vide autour d'Aurélia pour être certaine que la jeune femme soit toute à elle. C'était comme une sorte d'amour possessif. Possessif et un brin menaçante à en juger par la baguette qu'elle leva et pointa pour la seconde fois dans sa direction. Zachary n'esquissa pas le moindre mouvement, se contentant de la regarder droit dans les yeux en soutenant son regard, prêt à faire jaillir un bouclier protecteur en cas de besoin.

C'est alors que sous ses yeux, se produisit quelque chose d'aussi inattendue que déstabilisant... mais aussi de très impressionnant. Le corps d'Aurélia fut soudainement pris de convulsion, et la jeune sorcière s'effondra à terre sans s'arrêter pour autant d'être secouée de soubresauts. Zach se retourna le temps de jeter un regard perdu à son oncle qui semblait tout aussi démuni et décontenancé que lui, avant de se tourner à nouveau vers son amie. C'était la première fois que cela se produisait, à aucun autre moment de la journée il n'avait assisté à cela, que se passait-il ?

Les spasmes s'arrêtèrent aussi soudainement qu'ils avaient commencé puis lentement, Aurélia sembla reprendre la possession de son corps, mais au lieu de se relever, elle ramena ses jambes vers elle et honteuse, y dissimula son visage qui était baigné de larmes tandis que son corps était à présent secoué de sanglot. La voix chevrotante elle s'excusa, sans oser lever le plus petit regard sur lui, complétement bouleversée. Aurélia, c'était la Aurélia qu'il connaissait, Cécily semblait avoir complétement disparu. La réaction de Zachary ne se fit pas attendre, et il tomba à genoux prêt d'elle pour la serrer dans ses bras tout en la consolant comme une enfant

- C'est fini, calme-toi, murmura-t-il avec douceur et gentillesse

Il resta ainsi à la bercer jusqu'à ce qu'elle se calme, puis, lorsqu'il la sentie se détacher de son étreinte, il porta ses mains à son visage pour l'inciter à lever ses yeux sur lui. Elle avait les yeux rougit, les lèvres tremblantes et ses joues baignaient dans un sillon de larmes

- Est-ce que ça va ? Lui demanda sincèrement inquiet. Qu'est-ce que c'était ? Qu'est-ce qu'il s'est passé ? Où est passé Cecily ?

Cécily, Dagmar, Elizabeth, Shin Ho,.... Aurélia... Aurélia souffrait d'un trouble de la personnalité multiple ? Jamais de sa vie il n'aurait pensé être confronté un jour à ce genre de situation et il fallait bien admettre que c'était très déstabilisant, mais ça devait l'être encore plus pour Aurélia... Comment... comment et pourquoi est-ce que ses personnalités se manifestaient ? Etait-ce du à une situation donnée ? Aurélia avait-elle conscience de ce qu'elle faisait ? Tant de questions se bousculaient dans sa tête, pourtant il n'en formula aucune, car ce n'était pas cela le plus important...

- Qu'est-ce que je peux faire pour t'aider ? S'enquit-il

Devait-il appeler quelqu'un ? Devait-elle prendre un médicament ? Ses autres personnalités ne risquaient-elles pas de ressurgir à tout moment ?
Ernie avait besoin de soins, mais il ne pouvait pas laisser Aurélia dans cet état, elle était encore en état de choc, et tremblait de tous ses membres.

- C'est fini Aurélia, s'est terminé, tout va bien, lui assura-t-il en essayant de lui offrir un sourire réconfortant

Etait-ce le contre-coup de leur périple dans le No Man's Land qui avait procuré chez elle une telle crise ?
Jetant un regard vers Ernie, il se tourna à nouveau vers Aurélia. Ernie avait besoin de voir un médicomage, mais il ne pouvait pas non plus laisser Aurélia dans cet état, il allait devoir la raccompagner jusque chez elle au moins et s'assurer que quelqu'un puisse s'occuper d'elle.

- Tu peux te lever ? Lui demanda-t-il, tout en lui tendant sa main, mais si tu préfères rester assise, ça me va aussi, lui assura-t-il dans un sourire confiant. Dès que tu te sentiras mieux on te raccompagnera chez toi, d'accord ? Ne t'inquiète pas, on ne t'abandonne pas.

Et ce, même si Cécily s'était exprimé on ne peut plus clairement sur le sujet....

Ils n’écoutent jamais rien