Septimus sortait de la salle d’interrogatoire avec encore sur la joue la brûlure de la claque que avait admiré Sanders. Il n’avait pas répliqué car il savait que ce simple geste était une aubaine pour les inquisiteurs. Il serait s’en servir pour jeter le discrédit sur l’Auror.

Après être sorti de la salle de conférence, il avait pris la direction des jardins pour se détendre. Il aimait la verdure, les arbres et leurs plantes tordue et sauvages. Bien sur, la cour du bâtiment contenait un jardin des plus entretenus avec une peluche tordue au millimètre à l’image d’un terrain de golf. Mais le lieutenant serait s’en contenter.

Arrivé dans le jardin, Septimus mit les mains dans les poches. Il avait envie d’un cigarette mais Sanders lui avait confisqué le paquet. De toute façon, il fumait beaucoup trop ces derniers temps. Sa consommation de tabac avait triplé depuis l’annonce de la venue des inquisiteurs à la Convention pour la Paix.

Cette manifestation devait être une occasion pour les Moldus de faire enfin entendre leur voix. Seulement, comme l’avait prédit Septimus, le gouvernement américain était à la botte des sorciers. Les partisans avaient la plus grosse part du gâteau, la capitale moldue étant sur leur territoire. Ils faisaient la pluie et la beau temps au sein du gouvernement «indépendant». Bien sûr le Nouveau Monde se gardait de déclarer ouvertement qu’il détenait les règnes du pouvoir. Il parlait de coopération active entre les moldus et les sorciers. Il brandissait l’étendard de la fraternité et l’harmonie entre les mondes. Mais Septimus n’était pas dupe. Les sorciers se croyaient supérieurs aux autres et méprisaient les moldus. Qu’ils soient des partisans ou des fondateurs n’y changeait rien. C’était dans leur façon d’être presque dans leurs gênes. Les mages se croyaient les maîtres de l’univers tout entier, parce qu’il était né avec des pouvoirs et pouvait accomplir certaine chose. Leur Magie faisait vraiment d’eux d’être être détestable....

Mais Septimus nourrissait un faible espoir. Il avait eu l’occasion de discuter quelques instants avec le nouveau président en compagnie de Camila. Ce fut difficile parce que les partisans lui tournaient autour comme des mouches à miel. Marshall était un ancien de Boston, un homme fort, direct et profondément attaché à la cause des êtes non magiques. Cependant, il était encore réticent à se lier aux inquisiteurs. Il ne voulait pas d’une guerre civile, pas pour le moment.

Septimus espérait lui faire ouvrir les yeux sur les sorciers. Il était sur une piste sérieuse. Il avait été contacté quelques mois avant la convention par un homme qui disait détenir un secret qui pourrait faire basculer les partisans et détruire leur suprématie sur le monde moldu. Le cracmol s’était montré sceptique mais néanmoins intéressé. Malheureusement, ce fut Sanders et non son contact qui se présenta au lieu de rendez vous. Depuis le lieutenant n’avait plus de nouvelles du mystérieux informateurs. Peut être était il mort ou avait renoncé? Bizarrement il doutait que ce soit un piège tendu par Charles Hopkins pour l’éliminer. Le patriarche n’avait pas assez de considération pour son fils renié pour monter un piège aussi élaboré.

L’écho d’un pas sortir Septimus de ses pensées. Un femme arriva dans le jardin. Le lieutenant n’eut aucun mal à la reconnaître. Il s’agirait de Lyra Smith- Yaxley, l’épouse moldue fidèle et aimante du leader des partisans. Elle avait l’air complètement bouleversé. Les choses n’allaient donc pas aussi bien dans le meilleur des Nouveau Monde pour la Reine de New Phenix.

Madame Yaxley sentit la présence de Septimus et redressa la tête. « Qui est là ? »
Septimus sortit doucement du plante de rosiers que le masquer. Il regarda Lyra dans les yeux à travers le rideau de larmes qui s’en écoulait. Septimus demeura immobile. Il avait presque l’air d’un chat guettant un oiseau sur une branche avec un vague intérêt. Le lieutenant n’avait jamais eu l’occasion d’approcher aussi près que la femme de l’un de ses ennemis jurés. Il ne lui ferait aucun mal. Lyra n’était pas une menace, aux yeux de Septimus, plutôt même une victime.

Au bout de quelques instants, Septimus se décida à s’approcher davantage. Il sortit un mouchoir propre de la proche de son costume et le tendit à Madame Yaxley pour qu’elle s’essaya le visage et se moucha.

Le sourcils de Septimus se levèrent de plus en plus haut au fur et à mesure que Madame Yaxley débitait son discours au sujet des hommes. Le lieutenant n’avait aucun doute sur le fait que la femme parlait de son époux. Il était pourtant de notoriété publique que le couple était très uni même si Septimus n’avait jamais porté le moindre crédit sur ce type de ragot. Il était bien placé pour savoir que les apparences étaient parfois trompeuses et que tous les couples avaient leur part d’ombre qu’ils tenaient de dissimuler au monde et même parfois à eux même.

Mais le cracmol avait cru que l’épouse du partisan du Nouveau Monde avait une admiration réelle et aveuglée pour le diable qui lui servait d’époux. Mais il était à présent évident que soit Septimus se trompait, soit que le voile venait de se déchirer.

L’inquisiteur ressentait une certaine jubilation d’apprendre qu’il y avait de l’eau dans le gaz au sein du couple symbole de la réunion des deux mondes mais il ne montra rien à la femme devant lui. D’abord parce qu’il craignait les foudres d’une femelle blessée - elle pouvait vraiment devenir de véritable furies - et ensuite parce qu’il ne ressentait aucune animosité pour la femme de Yaxley.

«Je ne sais pas si je suis le mieux placé pour avoir cette conversation, Madame Yaxley. Je fais parti du «sexe masculin».... La moitié de l’humanité qu’il faut abattre.»

Le lieutenant regarda autour de lui cherchant une bonne âme, une femme de préférence, a qui refilait le problème. Lyra avait besoin de se confier. Mais bien sûr, les semblables semblaient avoir déserté le champs de bataille comme s’ils avaient senti venir le danger, un peu à l’image de ses animaux qui quittaient les plaines pour les hauteurs à l’approche d’un ras-de-marée. Septimus reporta son attention sur la femme en pleine désarroi. Il finit par dire ce qu’il lui passait par la tête.

«Vous savez les hommes ont aussi leurs problèmes. Ils se trimballent la «sainte virilité» qui veut qu’un «sexe masculin» soit à la hauteur de tout. «Sois brave ! Ne pleure pas. Montre que tu es un dur. Sois un homme !» Cela transforme le plus adorable des bambins en monstre... Si on a le malheur de se plaindre de notre condition, tous les féministes nous tombent sur le dos. On n’a pas le droit de faire parti des faibles. Les femmes ont plus de chance que nous. Quand elle appelle à l’aide les autres accourent mais nous, on peut s’égosiller on doit sentir de la mélasse seuls...»

Septimus haussa les épaules après cette réplique. Il n’était pas certain qu’elle plairait à Madame Yaxley. Il s’éclaircit la voix.

«Ecoutez peut être que vous avez besoin de parler à une personne qui sera mieux qualifié que moi. Une femme peut être...» proposa le lieutenant.