Septimus n’était pas du genre à poser les coudes sur un comptoir, ni de les lever pour descendre plusieurs verres contenant du whisky. Pourtant ce soir, il avait décidé que l’ivresse serait peut être un meilleur refuge que la prière.

Oui, cher lecteur, le lieutenant Hopkins était croyant, catholique pratiquant depuis qu’il était arrivé à la Nouvelle Orléans. Il avait été baptisé par un curé après avoir faire l’équivalant du catéchisme pour les adultes. C’était d’ailleurs à la sortie de cette cérémonie qu’il avait rencontré sa première épouse : Charlotte. Elle accompagnait sa tante qui était aussi la marraine de Septimus. Les vieux grenouilles de bénitier les avait présenté et six mois plus tard, le jeune couple annonçait leur mariage. Septimus et Charlotte avaient décidé d’attendre d’être mariés avant de se donner l’un à l’autre. Le cracmol n’avait jamais été aussi nerveux, même sur la champs de bataille quand les sorts fusaient autour de lui. L’instant avait été rempli de douceur et de complicité.

Septimus engloutit son cinquième verre de la soirée. Malgré l’ivresse qui commençait à imbiber son cerveau, il ne pouvait s’empêcher de penser à Cécilia, sa deuxième compagne. Contrairement à Charlotte, ils se s’étaient jamais mariés et avaient faire l’amour le troisième soir de leur rencontre. Ce fut intense, brutal et libératoire.

Deux femmes... deux vies... deux regrets...

Septimus commanda un sixième verre.

Le choc éprouvé par l'annonce de la mort de Cécilia Barbosa avait eu un effet coup de fouet sur Natalia qui, jusque là, était restée dans son appartement à broyer du noir, cauchemar après cauchemar, souvenirs heureux à présent douloureux où Henry et Xavier étaient ensemble, eux qui ne s'étaient jamais connu.
Septimus Hopkins avait littéralement veillé sur elle ce dernier mois, depuis la mort au combat de son deuxième mari. Un vrai lieutenant, vérifiant qu'on lui apportait de la nourriture trois fois par jour, payant parfois même un livreur pour qu'il reste et s'assure qu'elle mange au moins un peu.
Il était passé la voir aussi, deux fois en trente jours ce qui, pour un homme aussi important que lui, était un exploit.
Septimus Hopkins était le compagnon de leur leader, Cécilia qui, aujourd'hui, ce serait suicidée.
Mais comment pouvait-on sincèrement croire à cette thèse alors que cette dernière était leur guide qui en plus, avait un enfant. Non, non c'était un complot, une machination, un meurtre. Trop de gens voulaient sa peau pour qu'elle ne leur fasse ce cadeau.
Ces réflexions avaient réveillé Natalia de son brouillard où elle dépérissait de plus en plus chaque jour.
Cette fin de journée était la première où elle quittait son chez soi. Et cet exploit elle avait réussit à le faire tout simplement parce qu'elle se sentait investie d'une mission : retrouver le lieutenant.
Elle avait errée pas mal de temps, de ses appartements à la paroisse, elle était peu à peu descendue dans les rues, fouillant systématiquement les clubs et les bars.
Elle savait. Elle savait ce qu'il devait ressentir et son coeur déjà meurtris se serrait encore un peu plus. Il fallait qu'elle le retrouve. Juste pour être à côté de lui. Juste pour ne pas qu'il soit seul ce soir.

Lorsqu'enfin, elle repéra sa silouhette affalé sur le comptoir, elle s'arrêta pour prendre une grande bouffée d'air.
Il lui fallait du courage pour qu'elle mette un pied devant l'autre, en avait-elle assez pour aider quelqu'un à faire de même ? Baissant les yeux, son regard s'attacha au bracelet qu'elle portait depuis si longtemps. Et le petit visage heureux de Cale dansa devant ses yeux alors que, fou de joie d'avoir enfin fini son ouvrage, il lui mettait au poignet. Son coeur accéléra douloureusement dans sa poitrine alors que son fils lui murmurait d'y aller.
Alors, elle s'avança vers lui.

Doucement, comme si c'était naturel que de boire en compagnie de son supérieur, elle s'assit à côté de lui et commanda la même chose. Il ne semblait pas "bourré" mais Natalia était bien placé que pour savoir que le chagrin efface souvent l'effet de l'alcool.

-Bonsoir, mon lieutenant, se contenta t'elle de dire.

Septimus sentit une présence prendre place à ses côtés mais il ne tourna pas la tête. Toujours avachis sur le comptoir, il tendait le verre de whisky et s’apprêtait à l’engloutir quand il entendit la voix de Natalia Oldman.

Le lieutenant incrédule se tourna vers l’officier et la détailla. Il ne pensait pas la voir dans cet endroit à cette heure. Hopkins avait cru comprendre qu’elle refusait de quitter ses appartements si bien que le second de l’inquisition avait décidé d’engager un livreur pour s’assurer qu’elle se nourrisse .

«Oldman... quelle surprise, dit Septimus d’un ton plat. Il ne parvenait pas à mettre un peu d’amabilité dans sa voix rendue rocailleuse à cause de l’alcool. Je vous croyais terrer dans votre piaule...»

Septimus leva son verre et en but le contenu en à peine deux gorgées. Il grimaça et reposa le verre sur le comptoir dans un bruit mat. «Qui aurait cru un jour que vous ayons tellement en commun» lança Hopkins avec un léger haussement d’épaules.

Il fit signe au barman de les resservir et déposa un billet sur le bar pour payer les consommations. Les verres furent à nouveau remplir et Septimus s’appuya sur ses couples en regardant le liquide ambré «On ne devrait jamais accorder son coeur... Ca fait trop mal quand on se brise...»

Hopkins but une gorgée de son verre et continua : «Vous savez ce qu’il me manque le plus d’elle maintenant ? Sa voix. Il parait que c’est la première chose que vous oubliez d’une personne décédée : le son de sa voix...»

Cécilia avait une voix belle voix belle et posées, capable de soulever les foules en quelques mots. Septimus se souvint avoir bu chacune de ses paroles, le premier jour de leur rencontre. il était littéralement fasciné par le mouvement des lèvres de la Grande Inquisitrice. Cette manière qu’elle avait de pince la bouche pour prononcer les voyelles toniques. Septimus avait tout simplement sous le charme. Trois jours plus tard, ils avaient leur première relation sexuelle dans un ascenseur d’hotel miteux...

Natalia accusa le coup en baissant la tête. Il n'y avait pas de dédain dans ses paroles, mais l'alcool l'aidait à dire la vérité avec des mots disons, moins diplomatiques.
Pour se donner contenance, elle but une longue gorgée de boisson dont le liquide lui brûla la gorge, la rendant étrangement plus sensible aux bruits les entourant.

-Comme quoi, on peut aller de l'avant, répliqua t'elle en adoptant le même ton détaché et éloigné que lui.

Sa petite remarque sur leurs points commun eut pour effet immédiat chez elle de boire une nouvelle gorgée. Les conversations s'intensifièrent, mais elles étaient à présent comme dérèglées, comme pour une radio ne trouvant pas sa bonne fréquence. Ca faisait trop longtemps que Natalia n'était pas sortie et elle se sentait presque prise au piège de ce bruit. Elle n'était pas du tout à son aise et aurait presque eut peur si elle ne fixait pas son lieutenant.
Se focaliser sur lui, rien que sur lui.
Il est vrai qu'il avait lui aussi déjà perdu un premier amour. Perdre le deuxième revenait presque du pathétique, elle le savait que trop bien. C'était comme si une divinité se foutait de leur gueule. Comme si, même s'ils étaient déjà à terre, un pied énorme venait s'écraser dans leur ventre et frappait à plusieurs reprises...

-Pas moi lieutenant. Je pensais que j'étais la seule damnée sur cette terre. Répliqua t'elle d'un ton froidement ironique.

L'alcool aidant, Septimus se laissa aller à dévoiler ses pensées et pour Natalia, ce fut une première.
Ne jamais accorder son cœur...
Ensemble, ils burent une nouvelle gorgée et le barman les resservit, sans même les regarder. La douleur n'était pas contagieuse et pourtant, les gens en avait peur.

-Je suis bien d'accord avec vous. Il nous faudra à présent faire preuve de plus de recul dans ce domaine. C'est encore plus dangereux qu'un champ de bataille.

Mais son lieutenant continua sur sa lancée, poussant l'intimité à lui dévoiler ce qui lui manquait le plus chez sa défunte compagne.
Si chez Xavier c'était ses bras autour d'elle qui lui semblait qu'elle était enfin chez elle qui lui avait cruellement manqué, chez Henry c'était son regard protecteur.
Son regard qui lui affirmait qu'ils étaient ensemble dans ce tourbillon qu'était la vie.

-C'est vrai. C'est vrai, c'est la voix qui s'efface en premier, murmura t'elle. Vous allez encore l'entendre mais ca sera déformé. Ou bien ca sera une autre voix. Je ne sais pas pourquoi...Parce que l'ouïe est la première chose qui revient lorsqu'on se réveille.

Soupirant, elle but une nouvelle gorgée. Sa tête commençait à être lourde, ca faisait trop longtemps qu'elle n'avait plus but.
Elle savait qu'aucun mot ne pourrait jamais lui faire du bien. A cet instant, il était trop loin dans sa douleur, tellement loin que personne ne pouvait l'atteindre.
Et pourtant, Natalia tendit sa main vers son bras et la posa doucement dessus. Après une légère hésitation, elle lui serra avec une certaine tendresse. Lui criant silencieusement avec ce geste qu'elle était là et qu'elle ne bougera pas.

-La douleur ne disparaitra jamais. Parfois elle arrive à se mettre en veille. Je n'ai pas encore réussit à le faire.

Autant le prévenir. Ces paroles étaient douloureuses mais dans le flot de condoléances qu'il avait déjà du recevoir, elles étaient les seules véritablement sincères. Et dans ces moments là, la sincérité faisait du bien.

-Mais vous n'êtes pas seul. Vous ne le serez jamais.

Elle s'incluait dans cette promesse mais elle pensait surtout à Camila, la fille de Cécilia. Et puis tous ses hommes qui seront toujours à ses côtés. Non, jamais Septimus Hopkins ne serait seul au monde.

Un petit silence suivit. Il n'était pas gênant en soi. Les paroles inutiles énervaient. Était-ce trop tôt pour lui parler des responsables ? Certainement. Cela montrait le manque de tact dont était doté Natalia depuis qu'elle ne faisait que survivre et non plus vivre.

-Avons nous déjà des pistes ? Demanda t'elle, prouvant par là qu'elle ne croyait absolument pas à la thèse du suicide.

«Pas moi lieutenant. Je pensais que j'étais la seule damnée sur cette terre.»

«Je savais que vous étiez égocentrique...» souffla le cracmol sans animosité. Cela aurait pu passer pour de la taquinerie. Cela en était sûrement. Seulement Septimus ne parvenait pas à mettre la moindre touche d’humour dans ces remarques.

Elle lui proposa de prendre du recul face aux sentiments pour éviter de se mettre en danger sur un champs de bataille. Septimus secoua la tête.

«Les batailles ne sont pas un problème... Les soldats sont entraînés. Ils savent ce qu’ils ont à faire, dit Hopkins avec confiance. C’est quand le combat se terminé que les choses se gâtent...»

Le cracmol douta que Natalia puisse voir le double sens de sa réponse. Qui pouvait le comprendre ? L’écho d’une dispute revient dans les oreilles de Septimus et la voix déformée de Cécilia lui annonçat, presque des larmes aux yeux, qu’ils ne partageaient plus les mêmes convictions. Ces mots étaient comme des poignards dans le dos du lieutenant. Il avait crié, hurlé, écumant presque de rage face à cette trahison. Il n’avait jamais hausser le ton sur elle, jamais !

Je ne te laisserai pas tout détruire !

La peur dans les yeux de Cécilia, elle hantait les pensées de Septimus. Il revoyait le moment précis où la confiance s’était brisée, broyée en mille morceaux. Juste pour quelques mots presque sans valeur mais que Hopkins avait proposé avec tellement de détermination et de haine qu’il sonnait comme une terrible menace.

Je ne te laisserai pas tout détruire !

Il était penché sur elle, haut et fort et Cécilia s’était ratatinée. La Grande Inquisitrice n’était plus qu’une simple femme subissant la violence verbale et physique d’un homme. Il aurait aimé dire qu’il avait su reprendre le contrôle sur lui-même. Mais il était un Hopkins.

La main de Septimus avait volé vers le visage de Cécilia. Elle s’était écrasée avec force sur la joue pleine. La tête de la femme avait basculé et son corps s’était écrasé sur le sol. Il avait vu tellement de fois cette scène quand il était encore de la manoir familiale : Charles battant son épouse... Mais il n’était plus un simple spectateur et comme son père, il se tenait au dessus de sa compagne et la regardait pleurer en n’éprouvant que le plus profond des dégoûts.

Ce fut quand il sentit la brûlure sur la baume de sa main (celle qui avait frappé), qu’il sortit de la contemplation comme un somnambule sortirait brusquement de son état, l’air hébété, perdu et idiot...

Le lieutenant a tourné les talons et quitté la pièce. Il quitta la bastion et marcha dans la ville. Il repensait à son geste et ce qu’il l’effraya le plus était qu’il n’éprouvait aucun regret... Plus rien ne serait comme avant...

«La douleur ne disparaitra jamais. Parfois elle arrive à se mettre en veille. Je n'ai pas encore réussit à le faire.»

Oui il était d’accord...

«Mais vous n'êtes pas seul. Vous ne le serez jamais»

Vraiment ? Il était entouré par beaucoup de ses hommes et ils avaient tout montré de la compassion pour l’épreuve qu’il traversait. Et il y avait Cécilia. Dieu qu’il aime cette gamine.

«Avons nous déjà des pistes ?» Demanda-t-elle et Septimus se contenta de secouer la tête.

«Pourquoi êtes vous ici en vérité, Natalia ?»

"Les batailles ne sont pas un problème... Les soldats sont entraînés. Ils savent ce qu’ils ont à faire C’est quand le combat se terminé que les choses se gâtent"

L'officier qu'elle était ne pouvait qu'approuver ces paroles. Après tout, elle n'avait pas encore subit cette foudroyante prise de conscience alors qu'elle avait les armes aux mains. Oui, Natalia n'avait encore aucune idée de la sagesse que cette effrayante vision allait lui procurer, lui faisant comprendre qu'il n'y avait pas que les blessures physiques sur le terrain mais aussi les mentales.

Lorsqu'elle lui demanda s'ils avaient déjà des pistes, son lieutenant se contenta d'hocher négativement la tête brièvement.
Il lui posa alors la question qu'elle n'aurait pas voulu entendre : pourquoi était-elle ici ? Auprès de lui ?
Pourquoi avait-elle réussit l'exploit de sortir de son appartement qu'elle n'avait pourtant plus quitté depuis plus d'un mois ?
Natalia fronça les soucrils, ne répondant pas tout de suite, cherchant à toute vitesse la réponse adéquate. Mais il n'en existait pas vraiment une pas vrai ? Il fallait juste être sincère.

-Vous avez été là pour moi, je me devais de l'être pour vous. C'est un juste retour des choses.

Elle but une nouvelle gorgée qui lui donna le courage de poursuivre.

-Et puis je sais ce que vous endurez. Et je sais que vous savez que je sais... ce que c'est. Même si toutes les situations sont différentes. Mêmes si nous ne sommes pas pareils et que nous n'apréhendons pas tout ca...de la même manière. Nous vivons pourtant tous les deux dans...de mêmes circonstances.

Oui c'était ca, exactement ca. Elle savait qu'avoir auprès de soi quelqu'un ayant traversé (ou traversant toujours) les mêmes épreuves avait comme ce petit truc rassurant. Néanmoins, elle préféra ajouter

-Je ne veux pas m'imposer. Si vous voulez que je parte, je partirai...Je vous paierai même la prochaine tournée. Boire n'est jamais une solution... sauf au début.

La boisson pouvait vraiment aider dans les premiers jours. Elle faisait oublier la douleur un instant. Mais on comprenait bien vite que cette dernière était tenace. Anxieuse, elle attendait sa réponse. Elle partirait sans être vexée s'il le lui demandait. En réalité, ce qui l'inquiétait, c'était d'affronter le chemin qui devait la ramener chez elle en sachant qu'il était seul ici.

-Voulez vous que je parte mon lieutenant ? Répéta t'elle plus clairement. Ou je peux me contenter de rester là, en silence et de vous passer les verres.

«Voulez vous que je parte mon lieutenant ? Ou je peux me contenter de rester là, en silence et de vous passer les verres.»

Septimus l’écoutait en silence. il l’observait. Et même quand Natalia s’arrêta de parler, il resta muette et continua à la regarder.

Il ne parvenait pas à détacher son regard de la jeune femme devant lui. A vrai dire, il n’avait prêté aucune véritable attention à ce qu’elle venait de lui confier. Toute son attention était concentrée sur les lèvres de Natalia. Elle avait une manière très particulièrement de prononcer certaine consomme. Il aimait la fonction dont sa bouche se pinçait légèrement pour sortir le son «m». Il adorait ça même.

Brusquement il se sentait le besoin de l’embrasser. L’alcool aidant, il se rapprocha doucement de Natalia. Il amena son visage tout prêt celui de l’inquisitrice. D’une main, il chassa une mèche rebelle qui lui barrait le chemin vers son objectif. Puis, toujours en silence, il se pencha pour capturer les lèvres qui lui faisaient tant envie.

Le baiser ne dura que quelques secondes. Mais Septimus eut le temps d’apprécier le goût légèrement alcoolisé de l’haleine de sa partenaire. Il finit par rompre le contact et se recula lentement. Il planta son regard dans celui de Natalia.

Un homme normal se serait excusé. Il n’aurait mis son attitude sur le compte de l’alcool et de la tristesse mais Septimus n’était pas ce genre de personne. Il n’avait pas encore de demander pardon.

«J’ai envie de vous....» avoua-t-il sans préambule. Il attendit la réponse de Natalia. Il se pouvait qu’elle le gifle ou prenne la fuite. Mais peut être partagerait-elle son besoin de chaleur humaine...

(desolé c'est court et naze)

Jamais Natalia ne s'était trouvé aussi proche de son lieutenant alors que celui ci ramenait doucement une mèche de ses cheveux derrière ses oreilles. Elle pouvait détailler chaque détails du visage de ce dernier : les racines de ses cheveux, les rides sur son front, les cernes en dessous de ses yeux bien sombres dans l'obscurité de ce bar, son nez, et puis sa bouche. Sa bouche qui s'approchait dangereusement de la sienne.

Lorsque le contact se fit, c'est comme si elle était ailleurs: ni choquée ni ravie de ce baiser. Elle se laissait faire, un peu curieuse de ce fourmillement familier en elle qu'elle retrouvait depuis la mort d'Henry.
Il ne dura pas plus de quelques secondes et puis il se recula, plantant son regard dans le sien, disant plus avec ses yeux qu'avec les mots sortant de sa bouche qu'il avait envie d'elle.
Était-ce une bonne chose ? Si proche de la mort de Cécilia ?
Elle était morte, elle ne pourrait rien y changer.
Et puis ce n'était pas une demande d'affection quelconque mais un besoin vitale de se sentir vivant. Rien d'irrespectueux pour la défunte.

Natalia pencha la tête, observant attentivement son lieutenant d'un regard perçant. Il avait clairement besoin d'aide et elle avait compris durant la vingtaine de minutes passée ici, au comptoir d'un bar quelconque, que ce n'était pas ses paroles qui allaient l'aider.
Et puis...
Et puis il était bel homme. Il était bel homme et elle avait envie de lui elle aussi.
Elle avait envie de lui pour ne pas retraverser la ville seule. Cette épreuve après tant de jours confinée dans son appartement l'avait terrifiée.

Sa seule réponse fut un sourire. Un sourire un peu triste qu'il ne du pas vraiment remarqué car elle s'était à son tour glissé vers lui, murmurant à son oreille que son appart' était le plus proche.
Elle lui prit le bras pour l'aider à se diriger une fois debout et l'entraina chez elle.
Elle ne réfléchissait plus aux conséquences de cet acte, elle se dépêchait juste de rentrer chez elle avec lui et d'enfin, revenir un peu à la vie. Avec lui.

HRPG : ne t'inquiète pas, mon post est moyen aussi, j'avais commencé à te répondre quand mon ordi m'a lâché et j'étais plutôt fière de ce que j'avais écris jusque là et BAM. Et puis, court ne veut pas dire nul ;)

A la grande surprise de Septimus, Natalia l’entraîna chez elle. Le cracmol tenait assez bien l’alcool et se dirigea sans trop tituber vers l’appartement de l’inquisitrice. Ils montrèrent les marches ensemble alors que Septimus avait déjà entrepris de la déshabiller. Quand ils passèrent la porte, ils se dévoraient le visage.

Le lieutenant vira le manteau et le haut de Natalia pour avoir un meilleur accès a la peau tendre. Il embrassa, lécha et mordilla la chaire. En quelques minutes, ils furent totalement nues et Septimus prenait possession de Natalia. Il poussa un râle dès le premier mouvement de sa virilité dans l’intimité de la jeune femme.

sans attendre, le cracmol s’abandonna à la plus tendre et endiablée des copulations. C’était juste terriblement bon de partager cet instant avec une personne ayant traversé les mêmes épreuves que lui. Ils n’avaient plus rien à perdre, plus rien à espérer. Seul comptait le moment présent et le plaisir.

Septimus finit par jouir. Il jeta sa tête en arrière et poussa un ultime râle. Il avait presque l’air d’un soldat foudroyé par un sort reçu entre les omoplates. Le plaisir s’évanouit et laissa juste d’un pur sentiment de satisfaction derrière lui. Le cracmol se laissa aller sur le sol aux côtés de Natalia. Il s’efforça de reprendre peu à peu son souffle en regardant le plafond.

«Merci» finit il par murmura à l’oreille de sa partenaire. «C’était exactement de quoi j’avais besoin. Vraiment, merci...»

Son lieutenant ne parvint pas à attendre qu'ils soient dans l'appartement que pour commencer à la dévorer de baisers, faisant monter en elle une excitation qu'elle pensait avoir perdu à jamais.
Et pourtant...alors qu'il la déshabillait d'une main experte elle réalisa que le désir était bien là.
Ils se retrouvèrent rapidement nus sur le sol, contre son fauteuil qui était un bon appui, entre les ordures qu'elle avait entassé là depuis plus d'un mois. Elle n'avait pas honte de ce désordre et de l'odeur de renfermé, à vrai dire elle n'y pensait pas lorsqu'il pénétra en elle avec un râle de plaisir.
Elle soupira, couina, enfonça ses ongles dans sa peau alors que le va-et-vient s'intensifiait. Elle revivait. Elle revivait et sentait Septimus vivre aussi en elle. Ils s'unissaient dans la douleur et c'était si bon.

Quand leur ébat prit fin, ils restèrent allongés l'un à côté de l'autre, fixant le plafond, Natalia reprenant conscience du sol dur et inconfortable.
Elle frissonna lorsqu'il se rapprocha d'elle pour lui murmurer un merci sincère et profond à son oreille.
Appuyant sa tête dans la paume de sa main, elle se tourna vers lui, leur visage à quelques centimètres l'un de l'autre.

-Merci à vous aussi. Je n'avais pas réalisé que j'en avais peut-être plus besoin que vous.


Elle lui offrit un petit sourire et referma les yeux posant sa tête sur le sol, ses cheveux chatouillant le torse de l'homme à côté d'elle.
Elle n'avait ni honte, et ne ressentait aucune gène, aucun regret. Elle était juste satisfaite de ce plaisir partagée et se promit de retenter l'expérience avec chaque homme qui voudrait bien d'elle. Pourquoi se priver des seules plaisirs qui lui restaient ?