Ernie avançait d'un pas rapide sous le regard mauvais des gobelins. Il n'aimait pas trop venir à Cractok. D'abord parce que son coffre était continuellement et désespérément vide. Et ensuite parce que les créatures qui tenaient la banque avaient toujours l'air de le juger, même si, en vue de sa fonction importante dans la communauté de sorciers, ils lui parlaient toujours avec énormément de respect.

Enfin, il arriva au comptoire principale et
demanda à aller à son coffre. Vu le peu de valeur qu'il contenait, il n'était pas bien loin dans les profondeurs de la banque majestueuse et donc, il y parvint assez rapidemment.
Essayant de cacher le contenu de son entière fortune aux yeux avides et moqueurs du gobelin (pas plus de quelques piécettes) il mit cinq gallions dans sa petite bourse, un peu plus de mornilles et une dizaine de noises.
Aujourd'hui son neveu éloigné, Zachary, venait lui rendre visite. Et il tenait à lui offrir le meilleur restaurent de Boston. Le gamin était devenu, dès leur première rencontre très important pour lui. Ernie avait dans le coeur les sentiments familiaux et depuis la mort de sa grand mère l'année dernière, il avait clairement ressentit ce manque de piliers dans sa vie. A présent, c'est ce qu'il voulait être pour le jeune homme. Un pilier, un confident, un ami. Sa famille pour faire court.
Soupirant en observant qu'il venait presque de tout prendre, il sortit de son coffre en reculant, un peu penaud. Mais Zach méritait un beau repas et il ne voulait en aucun cas lui montrer qu'il avait quelques problèmes financiers en allant dans un établissement miteux. C'est qu'il avait de la fierté le fabricant !

De retour dans le hall, il oublia presque instantanément son coffre vide. Il ne s'attardait pas souvent sur ce genre de détails et maintenant qu'il avait tout prévu pour faire face à d'éventuels imprévus, l'image du sol recouvert de poussière plutot que d'or s'évapora. Et puis de toute façon, son petit business avec Victor lui promettait un avenir meilleur et des financements pour ses prochains voyages alors, pourquoi s'inquiéter ?
Il descendit les marches blanches en refermant sa veste à cause du froid et se retourna vivement quand il entendit demander une certaine information.
"Excusez moi, vous savez ou se trouve la boutique d'Ernie Beller ?"

Zach avait préparé ses affaires en un tour de main. Des vêtements de rechange et s'était terminé. Il aurait bien voulu emporter avec lui sa tablette et son portable mais dans le territoire des mages fondateurs, il savait parfaitement que la technologie moldus ne fonctionnerait pas. Il le regrettait quelques peu, mais après tout c'était l'occasion de voir et découvrir un peu autre chose. Et puis surtout, il n'allait pas là-bas pour faire ce qu'il faisait ici. C'était la première fois qu'il se rendait à Boston et il devait avouer qu'il était aussi excité et impatient que le jour où son frère l'avait emmené voir les Sabbath en concert. Ce n'était pas le fait de se rendre à Boston qui le mettait dans cet état, et à vrai dire ce serait même plutôt l'inverse, il rechignait un peu à se rendre dans cette ville qu'il considérait d'un autre âge. Pour lui, les mages fondateurs et ses partisans refusaient l'évidence : Il fallait avancer avec son temps et se mêler aux moldus. Ils avaient beaucoup de choses à apprendre d'eux, tout comme l'inverse était tout aussi valable. En restant sur leurs positions, les mages fondateurs, de son point de vu, avait fait naitre la suspicion et c'est ainsi que des groupes comme les inquisiteurs aussi anti'sorciers que les mages fondateurs étaient anti-moldus, avaient vu le jour. Le Nouveau Monde était vraiment tourné vers l'avenir, il aimait cette idéologie qui préconisait le mélange de leurs deux cultures : Moldus et sorciers, et ça se passait plutôt très bien, d'ailleurs ce n'était pas étonnant de constater que le parti du Nouveau Monde était celui qui comptait le plus vaste territoire. Et puis il ne fallait pas oublier cet homme charismatique qu'était Saevus Yaxley, le leader du nouveau monde, qu'il avait eut l'immense privilège de rencontrer à deux reprises. Il passa sa main en souriant, sur le collier en forme de serpent qui ornait à présent son cou à la place de la dent de dragon qu'il portait jusqu'ici. Un souvenir qui avait appartenu à sa mère et que Saevus Yaxley lui avait remit. Il se demandait si Ernie le reconnaitrait. Oui assurément !

Ernie, son cousin éloigné qu'il avait rencontré il y a quelques semaines, c'était pour lui, qu'il se rendait à Boston, et qu'il était si impatient de s'y rendre. La famille était quelque chose de très important pour Zachary, surtout aujourd'hui, où il devait entièrement la reconstruire. C'était le hasard qui avait mit Ernie sur sa route, un heureux hasard. Dire que si Ernie n'avait pas su qui il était, ils auraient pu passer l'un à coté de l'autre sans savoir qu'ils étaient liés par un lien familiale.
Le courant était immédiatement passé entre les deux hommes, et il tardait au plus jeune de faire plus ample connaissance avec le fabricant de baguette de son état. Il avait très envie de voir où il travaillait, de faire la connaissance de son chien Salem, et puis il était très curieux de découvrir cet environnement qu'il ne voulait manifestement pas quitter, pour son plus grand damn, il devrait bien l'avouer. Si Ernie n'avait pas été fabricant de baguettes et surtout s'il n'avait pas été autant passionné par son travail, peut-être serait-il parvenu à le convaincre de venir s'installer à New Phoenix, peut-être.

Zachary vérifia une dernière fois qu'il n'avait rien oublié, et transplana direction Boston. Lorsqu'il arriva il se trouvait bien à Boston, le changement était aussi radicale que lorsqu'il était passé des forêts du Montana à New Phoenix. Autant New Phoenix était à l'image de ce qu'elle était sensé représenter à savoir ultra moderne et hybride, autant le temps semblait s'être arrêté sur Boston. Des chemins pavés et tortueux, des tas de petits commerces, le contraste était vraiment violent. Un instant perdu il observa les gens passer à coté de lui certains sans le voir, d'autres en lui jetant un oeil soupçonneux. Jetant un oeil à droite et à gauche, Zachary se demanda où aller pour se rendre à la boutique d'Ernie. Il avait bien fait un plan mais, il était sur sa tablette, chez lui, à New Phoenix ! Ah c'était malin ! Quel idiot !
Se frottant l'arrière de la tête, il se décida à arrêter une femme qui passait par là.

- Excusez moi, vous savez ou se trouve la boutique d'Ernie Beller ?

Tabatha avançait d'un pas décidé et impérial, rien ne semblait pouvoir l'arrêter. Tout dans son être respirait le danger, que ce soit dans sa manière féline d'avancer ou dans son regard. Un regard vert magnifique en amande mais froid qui voyait tout, s'imposait et jouait de son pouvoir. Elle l'avait remarqué dès qu'elle était apparut en haut de la rue, il était perdu, il n'était pas d'ici. Il parvint toutefois à la surprendre lorsqu'une fois à sa hauteur, il l'interpella pour lui demander son chemin. Voilà bien une nouveauté ! Si encore la ruelle s'avérait déserte, elle aurait pu comprendre qu'il se résolve à s'adresser à elle, mais la rue grouillait de monde. C'était l'une des artères principales notamment par la présence de la banque Cractok ce n'était donc pas les sorciers aimables qui manquaient. Pourtant, malgré son air hautain et peu avenant, c'était à elle qu'il s'était adressé, allez savoir pourquoi.
Tabatha s'arrêta et détailla le jeune sorcier. Il était jeune, tout juste sorti de l'enfance, mais mignon, assez en tout cas, pour se dire qu'elle en ferait bien son quatre heure.

Il cherchait la boutique d'Ernie ? Un sourire amusé se dessina sur ses lèvres. Ernie Beller, le célèbre fabricant de baguette. Il lui avait vendu sa première baguette. A l'époque c'était son père qui tenait encore la boutique mais son fils l'aidait et c'est lui qui lui avait trouvé la baguette idéale pour la jeune sorcière qu'elle était.
Quelques années plus tard, c'était également lui qui avait accédé à sa curieuse requête et il avait d'ailleurs fait un travail remarquable... Lorsqu'elle avait franchit la porte de sa boutique c'était juste après la mort de Shawn. Elle était envahit par un sentiment de haine et de vengeance, et elle comptait bien ne pas laisser sa mort impuni. Sa baguette avait été brisé lors de ce même combat et elle était venu pour en changer tout naturellement. Ses collègues de New Phoenix avaient tenté de la convaincre de s'en passer, et d'adhérer aux nouvelles technologies mais son regard assassin accompagné d'une gifle bien senti sur l'impudent les dissuadèrent de prononcer un mot de plus. Elle était attachée à l'utilisation de sa baguette. A ses yeux, un sorcier sans baguette n'était plus véritablement un sorcier, mais ils avaient raison sur un point : avec l'arme anti-magie des inquisiteurs, ils étaient vulnérables et les baguettes inutiles. C'est pourquoi elle s'était rendu chez Beller, et qu'elle fut heureuse de constater que c'était Ernie qui allait s'occuper d'elle. Il avait su lui trouver la baguette idéale pour l'enfant innocente qu'elle était à l'époque, nul doute qu'il ferait des merveilles pour la femme implacable qu'elle était devenue ! La baguette idéale pour elle n'avait plus rien à voir avec celle de son enfance, et c'était tant mieux, cela prouvait qu'elle avait bel et bien changé et que cette baguette ne lui correspondait plus, toutefois, au lieu de la prendre, elle chargea Ernie de quelques modifications. Elle lui demanda de donner à sa baguette l'apparence d'une matraque. Si en présence des inquisiteurs elle ne pouvait pas lancer de sort, elle voulait qu'ils sentent les coups qu'elle pourrait leur infliger avec, et pour se faire, elle devait solidifier sa baguette sous peine qu'elle ne se brise en deux au premier coup porté. Elle avait donc commencé à s'entrainer pour combattre au corps à corps avec deux matraques, et l'une d'entre elle serait sa baguette. Ainsi, même privé de sa magie, sa morsure resterait douloureuse voir fatale pour ces rebelles qui osaient se dresser sur son chemin.

Aujourd'hui, malgré tous les entrainements, les combats, et toutes les enquêtes qui lui avaient été donné d'effectuer, sa baguette était comme neuve, et pourtant, on ne pouvait pas dire qu'elle en prenait soin, à croire que Beller avait réussi à la rendre indestructible. Ce gamin voulait donc une baguette ? Sa première baguette ? Sans quoi il saurait où se trouve la boutique d'Ernie, car tous les sorciers de Boston la connaissait. Venait-il du Nouveau Monde ? Il en avait le style en tout cas...

Son regard se porta alors sur un homme qui s'était retourné dans leur direction. Doublant le jeune sorcier à qui elle ne prit même pas la peine de répondre elle s'avança vers Ernie et s'arrêta devant lui.

- On vous cherche, fit-elle en désignant Zachary d'un signe de tête sans l'ombre d'un sourire mais sans agressivité non plus.

Il apperçu Zach, qu'il reconnut malgré qu'il avait le dos tourné. Son interlocutrice, l'Auror Sanders au sacré caractère, ne prit même pas la peine de répondre à son pauvre neveu, tout perdu. D'un pas décidé, elle s'avança vers lui et lui apprit inutilement qu'on le cherchait.
C'est à ce moment que le jeune homme se retourna et Ernie lui fit un grand sourire, heureux de le revoir. Celà faisait déjà quelques semaines qu'ils s'étaient rencontrés dans la réserve de Nex-Phoenix et depuis, ils s'étaient écris quelques lettres. Zachary avait voulu lui refourgué un appareil technologique qu'Ernie refusa catégoriquement. "Même si j'acceptais d'utiliser ce machin, il ne marcherait pas à Boston !" L'oubli de son neveu les avaient fait rire tous les deux.
Et à présent, il revoyait endin sa bouille joyeuse ! Ou plutôt, en ce moment, il avait une tête presque choquée de la réaction de la jeune femme.
Tout en faisant un petit geste à Zach pour qu'il s'approche, Ernie se tourna vers Sanders qui ne souriait gueres mais qui ne l'empêchait pas d'être aimable envers elle. Revoir Zach lui avait donné une petite bulle de bonne humeur inébranlable.

-Je vous remercie ! Comment allez vous ?

Serait-elle enclin à la conversation ? Connaissant sa réputation, Ernie était prêt à parier que non et c'est pour cette raison qu'il continua rapidemment en tirant un Zach qui venait d'arriver auprès d'eux par la manche.

-Je vous présente Zachary Heel, mon neveu ! S'exclama t'il en souriant de toute ses dents. Se tournant vers ce dernier, il ajouta. Et voici Miss Sanders, une auror qui a vécu quelque temps à New-Phoenix.

Il voulait demander à son neveu s'il avait fait bon voyage, mais celà aurait exclu la jeune femme de la conversation et Ernie était un homme poli. De plus, celà faisait longtemps qu'il n'avait plus eut des nouvelles de l'efficace auror. Depuis son étrange commande (cacher sa nouvelle baguette sous une batte) il ne l'avait plus revue, se contentant d'apprendre ses plus brillantes captures de mages noirs dans les journaux. La jeune femme l'avait toujours intrigué.
Ernie avait l'art de mettre les gens à l'aise car il savait très bien qu'il fallait, lors de présentation, dire un petit détail sur la personne pour qu'elle semble plus proche à l'autre. Ainsi, il ajouta

-Zach est un fameux gardien de dragon, à New-Phoenix. Je l'ai vu à l'oeuvre et je vous assure que celà vaut le détour !

Il revit l'image de ce dernier accrocher aux cerfs de l'animal et sourit à ce souvenir.

-Quant-à Miss Sanders, elle ne m'a jamais fait faux bond et vient toujours à moi quand sa baguette a...des soucis. C'est une cliente fidèle comme j'en ai besoin !

Son ton était assez fier. Il ne révéla pourtant pas sa demande étrange qu'il jugeait privé.

Tabatha observa la réaction de l'artisan d'un oeil intrigué. De toute évidence, à en juger par la réaction de Beller, ce gamin n'était pas un client, mais plutôt un proche qu'il était visiblement ravi de retrouver. Et la réciprocité était de toute évidence de mise si elle en jugeait par l'immense sourire qui traversait le visage de l'inconnu. Beller lui fit signe de les rejoindre avant de se tourner vers elle pour la remercier et prendre de ses nouvelles. Tabatha avait donc quitter le jeune sorcier du regard pour porter son attention sur le fabricant de baguette.

Comment elle allait ? Qu'est-ce que ça pouvait lui faire ? Elle même se moquait de savoir si Beller allait bien ou s'il avait quelques soucis. Voilà bien le genre de politesse que les gens aimaient s'adresser sans réellement se soucier de la réponse puisque tout ce qu'ils attendaient était une réponse positive.
Comme s'il se doutait qu'elle ne répondrait pas à sa question il attrapa le jeune sorcier par la manche de sa veste et le tira vers elle pour le lui présenter, comme un père fier de son rejeton, ce qui lui tira un sourire amusé. Lorsqu'elle entendit le nom de famille de ce dernier elle arqua un sourcil intéressé, avant de jeter un regard assassin à Ernie qui venait de dévoiler à Zach qu'elle avait vécu à New Phoenix. Elle avait une sainte horreur des bavards et plus encore que l'on se permette de dévoiler ce genre d'information qui ne regardait personne. Elle n'avait pas besoin de parler pour savoir que Ernie avait parfaitement compris le message concernant ses indiscrétions. Esquissant un sourire aimable elle glissa à nouveau son regard sur Zach

- Heel ? Comme le conseiller ? Se renseigna-t-elle avant de se tourner vers Ernie. J'ignorais que vous étiez affilié avec la famille Heel, approuva-t-elle avant de se tourner à nouveau vers Zachary. Je suppose que vous partagez donc ses convictions ?

Un sourire moqueur se dessina sur ses lèvres. Vêtu à la mode des Partisans du Nouveau Monde, perdu dans Boston, territoire des Mages Fondateurs, sans oublier le fait que Ernie avait souligné qu'elle avait vécu là-bas, tout indiquait qu'en réalité ce n'était pas le cas. Mais aurait-il le courage d'afficher ses opinions en territoires ennemi ?

A nouveau Ernie vanta les exploits de son neveu. Elle n'esquissait aucun sourire pourtant intérieurement elle ne pouvait s'empêcher d'être amusée. Elle ne connaissait pas assez Beller pour en être sur mais elle ne l'avait jamais vu aussi joyeux et excité qu'en présence de ses baguettes. Il avait vraiment tout d'un père fier de son fils. Lorsqu'il révéla à son tour qu'elle était une fidèle cliente elle ne put s'empêcher d'esquisser un sourire amusé et de glisser son regard narquois sur Ernie. Elle n'était venue qu'à deux reprises dans sa boutique, la première fois à l'age de 10 ans pour sa rentrée à Salem et la seconde fois pour changer de baguette et le charger d'un travail qui l'avait surprit mais dont il s'était acquitté merveilleusement. D'ailleurs, dissimulée sous sa cape de sorcière, elle pouvait sentir sa baguette pendre sur son coté gauche au coté de sa matraque, maintenu dans sa ceinture en cuire réalisé sur mesure pour elle. Il n'avait pas tort ceci dit, même si elle n'avait eut affaire qu'à deux reprises avec lui, elle ne s'adresserait à nul autre que Ernie pour ses baguettes. En u certain sens, elle était une fidèle cliente.

- Ernie fait des merveilles, assura-t-elle à Zachary. Il est même beaucoup trop doué, je ne vais pas m'en plaindre mais une baguette acheté chez Ernie Beller est une baguette que l'on garde toute sa vie. Est-ce vraiment bon pour vos affaires ? Plaisanta-t-elle

Tabatha était une personne avare en compliment aussi quand elle en faisait ce n'était jamais par pure flatterie ou politesse mais parce que s'était mérité.

- Aujourd'hui encore, malgré les années, elle est comme neuve, à croire que vous l'avez rendu indestructible, rajouta-t-elle à l'adresse d'Ernie

Dans son regard pétillait la satisfaction qu'elle avait de posséder une telle arme. Une arme sur laquelle avait coulé beaucoup de sang, que ce soit en lançant des sorts ou en frappant au sang ses adversaires. Une arme qui lui correspondait : rapide, impitoyable et indestructible, et tout cela était possible grace à Beller. Nul autre que lui n'aurait pu la satisfaire aussi bien.

- Qui sait, je suis persuadée qu'une baguette n'attend plus que vous chez Ernie. Sur ce j'ai été ravie de vous rencontrer, mais je suis attendue. Passez un bon séjour à Boston, Zachary Heel, vous êtes entre de bonnes mains, fit-elle en posant sa main ganté en cuire sur le bras d'Ernie. Qui sait, peut-être n'aurez vous plus envie de repartir, rajouta-t-elle en fixant Zachary, après tout, nous ne manquons pas de dragons ici non plus.

Et ce, au sens propre comme au figuré songea-t-elle en ayant une pensée pour Charles Hopkins.

- Messieurs, les salua-t-elle avant de prendre congé et reprendre sa route.

Perdu, il était complétement perdu. Il avait beau regarder autour de lui, il ne savait pas du tout où il avait attérit et surtout s'il était loin de la boutique d'Ernie. Il avait bien réalisé un plan de Boston avant de partir mais il avait eut l'intelligence de le faire sur sa tablette. Tablette qu'il n'avait finalement pas emporté dans ses bagages puisqu'il s'était rappleé à la dernière minute qu'il ne pourrait pas en faire usage ici à cause de la magie anti-moldus qui s'évissait dans le coin.
N'ayant d'autre choix que de se renseigner, il interpella une jeune femme blonde qui passa à proximité de lui. Un fabricant de baguette, ça ne devait pas courir les rues, les gens devraient pouvoir le renseigner.
Mais au lieu de lui répondre, elle le détailla de la tête aux pieds avant de continuer son chemin. Les yeux ronds il l'avait regardé s'éloigné, avait-il fait quelque chose de mal ? On n'interpellait pas les gens comme ça à Boston ? C'est alors qu'il comprit. Elle était parti rejoindre un homme dont il ne parvenait pas à voir le visage immédiatement, car dissimulé derrière sa chevelure blonde. Mais lorsqu'elle se décala pour le désigner d'un signe de tête, le sourire de Zach s'élargit en reconnaissant celui pour qui il avait fait le déplacement : Ernie.

Sur un signe de lui, qui l'invitait à les rejoindre, Zachary attrappa son sac et une fois à leur hauteur, Ernie l'attrappa par la manche de sa veste pour le placer devant la jeune femme qu'il avait interpellé et à qui il les présenta.
Zachary fut surprit d'apprendre que la jeune femme était une auror. Il avait le plus grand respect pour les personnes qui effectuaient cette profession

- Enchanté, fit-il en lui tendant une main qu'elle ne prit pas la peine de serrer

Surprit il la vit lancer un regard avada kedavresque sur Ernie. Pourquoi ? Parce qu'il avait dit qu'elle avait vécu à New Phoenix ? Quel mal y avait-il à ça ? Comprenant que visiblement c'était un sujet qu'elle ne désirait pas aborder, Zachary choisit de s'abstenir de tout commentaire à ce sujet.
Lorsqu'elle lui demanda s'il avait un lien avec le conseiller Heel, Zach se pinça les lèvres. Toujours la même question.

- C'est mon frère, répondit-il simplement

Et lorsqu'elle lui demanda s'il soutenait sa politique, Zach equissa un sourire enfantin qui, en réalité était loin d'être aussi innocent qu'il voulait bien le laisser croire

- Absolument pas. Mais je respecte les opinions de chacun

La réponse sembla l'amuser s'il en jugea par l'étincelle qu'il vit traverser dan son regard. C'est alors que Ernie vanta ses compétences en tant que Gardien de Dragon, gêné devant tant de compliments qu'il n'avait pas la sensation de mériter, ses joues rosir légèrement et il se gratta l'arrière du crâne. Fort heureusement, les compliments dévièrent sur les talents d'Ernie et cette fois, ce fut Zach qui approuva les dires de l'Auror en éprouvant beaucoup de fierté pour Ernie. Voir que son travail était admiré et reconnu lui faisait immensément plaisir pour celui qu'il considérait désormais comme son oncle.

- Oui, j'ai eut un aperçut de ses compétences, répondit-il en adressant un regard à la fois sincère complice à Ernie.

Il faisait bien sur référence au moment où, dans la réserve, il avait donné son apparence d'origine à son ancienne baguette brisée en deux lors de sa chute dans la tanière du boutefeu Chinois. Ernie l'avait épaté, il ne doutait pas qu'il devait faire des merveilles, d'ailleurs, il espérait bien le voir à l'oeuvre à nouveau. Par contre il s'abstenint de tout commentaire quand à l'éventualité de repartir avec une baguette ou même de s'installer ici.

Zachary regarda l'Auror s'en aller avant de jeter un regard sur Ernie.

- Elle est... particulière, jugea-t-il sans méchanceté avant de se tourner vers Ernie dans un immense sourire

Après une courte mais néanmoins chaleureuse accolade Zachary reprit la parole

- Si tu savais comme je suis content de te revoir ! J'attendais ce week-end avec impatience !! Et je m'étais si bien préparé que j'avais même fait un plan pour retrouver ta boutique grace au GPS j'y serais arrivé sans me perdre sauf que au moment de faire mon sac, j'ai reposé ma tablette en me disant que je n'en n'aurais pas l'utilité vu l'endroit ou je me rends. J'ai retenu la leçon, rajouta-t-il dans une moue résigné en faisant bien sur cette fois référence au cadeau qu'il voulait faire initiallement à Ernie mais que la magie anti-moldus étendu sur tout le territoire aurait rendu inutilisable. Or, mon plan était dans ma tablette, soupira-t-il affligé par sa propre bêtise. En tout cas je ne m'attendais pas à tomber sur toi aussi vite. C'est inespéré, j'ai eut beaucoup de chance, lui assura-t-il. Si tu savais, il s'est passé énormément de choses depuis la dernière fois que l'on s'est vu, j'ai plein de choses à te raconter

Et c'était peu de le dire. Entre ses retrouvailles avec Livie, sa rencontre avec Saevus Yaxley, Zach avait énormément de choses à partager avec Ernie.

Oups...Au vu du regard assassin de Sanders, elle n'avait pas apprécié la petite précision qu'Ernie venait de dévoiler. Au fond, il s'en voulait un peu. Lui aussi n'aurait pas aimé qu'on crie sous tous les toits qu'il avait habité dans le territoire du Nouveau Monde si celà avait été le cas. Il lui adressa donc un petit regard d'excuse avant de répondre à propos de son affiliation à la famille Heel.

-Et bien, c'est assez lointain, préféra t'il éluder.

Ravi devoir qu'elle ne lui en tenait pas tellement rigueur suite à son ton de plaisanterie et ses compliements, il sourit, ravis.

-Merci, répliqua t'il simplement. Il est vrai que je devrais surement laisser une faille pour qu'on revienne plus souvent me voir !

Il sourit de plus belle quand le jeune femme voua la solidité de ses créations. Ho oui il était fier et pas qu'un peu ! Depuis toujours il voulait renforcer les baguettes et donc ce compliment était le plus beau qu'on pouvait lui faire.
Elle prit congé en insinuant que Zach pourrait très bien se plaire ici ce qui fit rire Ernie.
Enfin, ils se retrouvèrent seul et son neveu le fit rire de nouveau avec son commentaire. C'est vrai, l'auror était assez particulière... Mais elle avait toujours intrigué le fabricant. Il y avait comme un aura de puissance autour d'elle et Ernie était heureux d'y avoir contribué.

-Ce n'est pas faux. Mais elle excelle dans son métier.

Comme si pour l'artisan, on pouvait être aussi excentrique que l'on souhaitait tant qu'on effectuait son travail avec passion.
Dans la petite tirade de Zach, Ernie repéra quelques mots qui lui étaient inconnu mais dont il devinait l'origine : la technologie.

-Moi aussi gamin ! S'exclama t'il, heureux de le voir heureux. On dirait que tu es vraiment perdu sans technologie, se moqua t'il d'un ton léger. Et bien dis donc j'ai hâte que tu me racontes tout ca !

Lui aussi avait des choses à raconter, en commencant évidemment par le partenariat qui commencait à se créer entre lui et Victor !

-Allez suis moi !

Il attira le jeune homme dans les ruelles étroites tout en commentant les commerces qu'ils croisaient. Dans son petit discours, tout son amour pour le Petit Salem apparaissait. C'est vrai qu'il aimait ces vieilles rues chargées d'histoire où les gens avaient encore le temps de s'arrêter pour bavarder avec l'un ou l'autre...

-Derrière nous c'était la banque. Je n'aime pas trop les gobelins mais que veux tu, il faut bien qu'on laisse notre argent quelque part...Tu as déjà vu des gobelins ?

Ernie se demandait soudainement, honteux de son manque de connaissance si il y avait ou pas de ces créatures dans le nouveau monde. A première vue il dirait que non car les gobelins étaient aussi attachés aux traditions que les sorciers peuplant le territoire des Mages Fondateurs.

-Tiens ici, c'est Sainte Pervenche, notre hopital. J'ai y été soigné quelques fois...

Il ne détailla pas en détail ses hospitalisations, n'y voyant pas l'intérêt. A chaque fois c'était pour des blessures minimes lorsque ses expériences rataient.

-Et là bas au loin c'est le Majestic Theatre ! Je n'y ai pratiquement jamais mit les pieds sauf une seule fois où j'ai essayé d'impressionné une fille... Ca c'est mal terminé...

La fille en question n'avait pas apprécié son manque de culture théatrale et l'avait largué en pleine pièce. Il devait avoir seize ans et il s'était jurer de ne plus jamais mentir sur ses centres d'intérêt.

Ils tournèrent à droite et Ernie salua aimablement Mme Demarguot qui sortait de chez l'apothicaire. Elle travaillait au Ministère mais avait perdu toute joie de vivre lorsque son fils avait tragiquement disparu suite à un accident qui restait trouble. Il apperçu au loin sa pancarte et la pointa à Zach.

-Et voilà on arrive !

HRPG : on change de lieu pour ma boutique à présent ?

Lorsque l'Auror prit congé ils la suivirent du regard le temps qu'elle les dépasse, puis Zach se tourna vers son oncle, qui était visiblement sur son petit nuage, ce qui amusa aussitôt Zachary dont le sourire s'élargit avec amusement

- C'est parce qu'elle t'a complimenté sur ton travail ou c'est pour autre chose si tu as ce sourire idiot sur ton visage, ne put-il s'empêche de le taquiner. Tu l'aimes bien Sanders non ? Rajouta-t-il dans un grand sourire de filou, les yeux pétillants

Zachary n'était évidemment pas sérieux, il avait prononcé ces paroles juste pour s'amuser un peu au détriment de son oncle c'est vrai, mais ce n'était pas bien méchant, et puis honnêtement, il espérait bien qu'il ne soit pas intéressé par une femme comme elle. Elle était belle c'était indéniable, mais elle ne lui paraissait pas commode, Ernie était trop gentil, elle ne ferait qu'une bouchée de lui. C'était du moins la sensation qu'il avait. Au final, si Ernie lui avouait qu'il avait mit dans le mille, ce serait lui qui serait le plus confus des deux.

Mais malgré les plaisanteries et autres taquineries, le plaisir de leurs retrouvailles était aussi réel que palpable. Lorsque Ernie le taquina à son tour sur le fait que Zach serait incapable de se passer de la technologie moldus, Zach du admettre dans un petit sourire qu'il n'avait pas tort.

- C'est pas faux, c'est très utile, je te montrerais tout ce qu'on peu faire avec la prochaine fois que tu viendras chez moi, par contre il y a quand même un lieu dans lequel je peux parfaitement m'en passer : en foret.

Et c'était on ne peut plus véridique. Au coeur des forêts, il n'avait nul besoin de GPS pour retrouver son chemin, découvrir des sentiers encore préservés, savoir quelles créatures venaient de passer en laissant leurs empreintes dans la terre humides, ou encore quels plantes on pouvait utiliser pour faire certaines décoctions. En forêt il n'avait besoin de rien, il y était comme un poisson dans l'eau.

Zachary suivit donc Ernie dans les ruelles de Boston. Au début, lorsqu'il s'était retrouvé en plein cœur de petit Salem, Zach s'était très honnêtement senti complétement dépaysé et il faut bien l'avouer, un peu perdu. La ville était tellement différente de ce qu'il avait connu à New Phoenix ou même dans le Montana.
Il avait d'emblée jugé le petit Salem comme une ville rustique, pittoresque, datant d'une autre époque, provenant d'un autre monde... Mais ça, c'était avant d'arpenter les rues en compagnie d'Ernie.
Traverser des ruelles que le fabricants de baguettes avait fréquenté et aimait lui offrait une toute autre perception de cet environnement qui lui était totalement inconnu, et il fallait bien admettre que l'enthousiasme d'Ernie était vraiment très communicatif. Sans oublier qu'Ernie n'était absolument pas avare en anecdotes, tout ceci contribua au fait que Zach se mit à apprécier instantanément cette ville si chère au cœur d'Ernie. Un petit sourire amusé se dessina sur les lèvres de Zach, au final ils se ressemblaient beaucoup. La même joie de vivre et la même passion, qui les rendait intarissable concernant le lieu qui leur était si cher. Un jour il faudrait vraiment qu'il lui fasse visiter les forêts de son enfance, lui aussi aurait des tonnes d'anecdotes à lui raconter à ce sujet.

Lorsque Ernie lui demanda s'il avait déjà vu des Gobelins Zach s'était arrêtait de stupeur, les yeux ronds d'étonnement

- ça existe vraiment ?! S'exclama-t-il avant de partir dans un fou rire en voyant la tête d'Ernie. A ton avis, qui crois-tu qui s'occupe de gérer notre argent ? Bien sur que j'ai déjà croisé dès Gobelins, on en a aussi dans les territoires du Nouveau Monde. C'est un peuple qui est resté neutre par rapport à ce conflit. Mais, je te comprends, j'avoue que ceux que j'ai rencontrés n'étaient pas très commodes non plus, consentit Zachary dans une grimace

Lorsque Ernie lui montra l'hôpital Sainte Pervenche en lui soulignant qu'il y avait déjà été hospitalisé Zach s'en était immédiatement inquiété. Rien de grave au moins ?!! Mais Ernie su le rassurer aussitôt, lorsqu'il lui révéla que les cause de ses hosptalisations étaient plus du à ses expériences qu'à tout autre chose, ce qui tira un sourire espiègle au plus jeune

- Tu fais un métier à haut risque, s'en amusa-t-il. En fait t'es plutôt casse-cou

Il pouvait bien se moquer, lui aussi passait son temps à se blesser. C'était devenu presque tellement habituelle qu'il lui arrivait de ne même pas s'en rendre compte, bien trop prit par ses jeux dans la forêt. Ce n'était qu'une fois rentré à la maison qu'il se découvrait les genoux écorchés et autre foulures

Il avait bien rit lorsqu'il fut question de la mésaventure de son oncle au Majestic Theatre. A croire que c'était toujours la même histoire, les garçons faisaient toujours tout pour impressionner les filles qui leur plaisaient et malheureusement ils en faisaient souvent trop, et à ce niveau là, il n'était pas en reste non plus. A croire que c'était un passage obligé.

Zach constata avec plaisir que les gens semblaient beaucoup aimer Ernie. Tous se retournaient sur son passage pour le saluer et le gratifier d'un sourire, ce à quoi Zach répondit tout naturellement. Une dame néanmoins, qui sortait de chez l'apothicaire, les avait regardé bizarrement. Pas méchamment non, mais avec beaucoup de stupeur, elle s'était attardé sur lui. Ernie lui expliqua alors que son fils qui devait avoir un peu près son âge lorsque s'est arrivé avait tragiquement trouvé la mort dans un accident. Zachary trouva l'histoire de cette femme très triste, mais cela n'entama en rien leur journée, car très vite ils arrivèrent devant la boutique d'Ernie.

- Il me tarde de découvrir ton univers et Salem bien sur. Je t'avais dit qu'on avait un chien nous aussi ? Un labrador, il s'appelait Sureau, comme la fameuse baguette issu du contes des trois frères. Évidemment quand je jouais avec mon frère c'était toujours lui qui avait la baguette de Sureau, je pouvais jamais le vaincre. J'adorais entendre mon père nous raconter les Contes de Beedle le Barde, enfin comme tout jeune sorcier j'imagine, s'en amusa-t-il, mais au final, je m'en suis très vite désintéressé, cela reste néanmoins de bons souvenirs. Toi qui est fabricant de baguette, ça ne t'a jamais fait rêver une telle baguette ? Lui demanda-t-il alors qu'Ernie ouvrait la porte de son petit commerce


[HRP : on peut continuer ici ou dans ta boutique, pas de problème pour moi, je te suis ^_<]