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 Cuba Libre - ft Thalya

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Khaaleb Tal'ahjon
Khaaleb Tal'ahjon

We are one

ϟ Métier : Directeur du Département de Régulation et de Protection des créatures magiques - Nouvellement nommé Marrok de la Grande Meute Américaine ϟ Âge : 36 ans ϟ Race et sang : Sorcier Mohawks ϟ Particularité : Loup garou ϟ Statut civil : Compliqué

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ϟ Messages : 1098 ϟ Date d'inscription : 21/12/2016 ϟ Disponibilité RP : 1x par semaine ϟ Célébrité : Jason Momoa ϟ Crédits : perso/la magie de google

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MessageSujet: Cuba Libre - ft Thalya   Cuba Libre - ft Thalya Empty27.02.18 17:53


Cuba Libre
ft Thalya et Khaaleb



Musique:

Il faisait beau en ce tout début du mois de Septembre sur la Havane. Depuis le début de la semaine, les nuages avaient déserté le ciel d’un bleu azur presque insolent, laissant le soleil briller sans obstacle. La lumière qu’il portait sur la ville était forte, éblouissante, créant de grandes ombres à l’abri des terrasses et des porches, forçant les passants à se frayer des chemins d’arche en arche, longeant les murs de pierres fraiches afin de ne pas subir la morsure de ses rayons.
Ici, l’été n’avait pas encore faiblit et la chaleur, bien que supportable, rappelait à qui le voulait que l’automne était encore loin pour ceux qui résidaient sous ces latitudes bénies. Bien que plus habitué à la grisaille de Boston ou au froid mordant des hivers canadiens, Khaaleb ne souffrait pas de la chaleur. Au contraire, il profitait de cette sensation de plaisir qu’apportait la caresse du soleil sur sa peau naturellement bronzée, sachant qu’il faudrait bientôt affronter une nouvelle saison de vent et de neige.


Marchant d’un pas calme, le jeune homme avançait dans les rues pavées sans parvenir à décrocher son regard du décor qui s’offrait à lui. Sept jours s’étaient écoulés depuis son arrivée dans la capitale cubaine, et pourtant, il était toujours fasciné par ce qu’il voyait.
Il avait découvert ici une atmosphère comme il n’en avait encore jamais connu, une sorte de magie ambiante comme sa sœur la décrivait dans les récits de ses nombreux voyages. Si le sorcier avait beaucoup baroudé entre les Etats-Unis et son Canada natal, il était cependant assez rarement sorti de ces territoires, et découvrir ainsi un nouvel endroit, emprunt d’une culture si forte, le subjuguait purement et simplement, lui permettant l’espace de quelques minutes d’oublier les trop nombreuses questions qui se bousculaient en permanence dans sa tête.
La matinée touchait doucement à sa fin et déjà des odeurs de cuisine, riches et épicées, sortaient des maisons aux grandes fenêtres grillagées. Le mélange des parfums, auquel se rajoutait toujours les émanations de quelques cigarillos, de fleurs d’orangers ou du pot d’échappement d’une vieille américaine donnait aux rues des vieux quartiers une signature olfactive unique. C’était suave, piquant, presque trop fort parfois, et pourtant si agréable.
Sur son passage, Khaaleb entendait les bruits de cuisine, une louche en métal qu’on plonge dans un ragout, les rires d’un groupe d’enfant jouant avec un vieux ballon dans une cour, la voix forte d’une femme et les réponses désabusées de son mari dans un espagnol qu’il n’avait pas besoin de comprendre, le chant d’une guitare joué par un homme assit sur le bord d’une fontaine sur une petite place baignée par le soleil.
Souriant, le sorcier essayait de graver dans sa mémoire chaque tableau qu’il pouvait croiser sur son chemin. Ici, tout était plus authentique, plus vrai. Des câbles électriques pendaient misérablement entre chaque bâtisse dont les peintures aux couleurs criardes s’effritaient avec le temps, révélant des murs gris zébrés de fissures. Des plantes en pot, géraniums ou petits palmiers se disputaient les balcons et les terrasses avec le linge tendu sur des câbles en nylon. L’architecture de la vieille ville, unique dans sa mixité, offrait au curieux un enchevêtrement de bâtiments divers, allant de la petite église épurée à la façade baroque surchargée. Les immeubles du vieux quartier de la capitale qui ne dépassaient que rarement les trois étages faisaient dans une beauté unique se mélanger les courbes des arches et des fenêtres avec leurs formes générales carrées et strictes. Un paysage singulier que Khaaleb avait tout de suite aimé.

Arrivant dans la rue où se trouvait l’appartement qu’il avait loué pour la semaine, le jeune homme changea le sac qu’il portait de main pour aller saluer le patron d’un petit restaurant à deux pas de l’immeuble. L’homme était du cru, le genre de visage fier dont il est si dur de tirer un sourire, ce qui ne l’avait pas empêché de tout de suite très bien s’entendre avec le sorcier, dès qu’il avait comprit qu’il n’était pas simplement en de ces touristes américains qui envahissaient la ville depuis la levée du deuxième embargo. Après quelques mots échangés dans un espagnol de comptoir, Khaaleb laissa le patron reprendre la partie de dames qu’il était en train de faire sous l’œil attentif d’un groupe de vieux du quartier et  reprit son chemin non sans avoir promis  de repasser plus tard dans la journée.


Arrivé devant une façade au crépis orange, le jeune homme sorti les clefs de la poche de son pantalon et ouvrit la porte d’entrée de l’immeuble en essayant d’être le plus discret possible. La vieille propriétaire, une petite femme aux cheveux noirs et aux yeux rieurs qui habitait au rez-de-chaussée (et qui avait une ouïe encore plus perçante qu’un lycan) avait la fâcheuse tendance de lui tenir la jambe pendant des heures dès qu’il avait le malheur de la croiser, et bien qu’il trouvait passionnant d’entendre ce que la vieille femme avait à raconter sur la vie à La Havane sous l’ancien régime en sirotant un verre d’un alcool sans doute aussi vieux qu’elle, il fallait bien reconnaitre qu’il était encore un peu tôt pour ça, et qu’il avait d’autres projets en tête pour cette dernière journée à Cuba.
Grimpant les escaliers en pierre à pas de loup, il réussi à atteindre la porte en bois verni sans croiser personne hormis des photographies d’hommes et de femmes aux regards sévères qui étaient accrochés le long de l’escalier. Avec toute la discrétion dont il était capable, il se glissa dans l’appartement, refermant le battant derrière lui.
Tout était encore silencieux ici, à part les bruits de la vile et les cris des mouettes qu’on entendait par les fenêtres ouvertes. Après avoir posé les clefs dans la petite vasque d’un vieux bénitier en porcelaine assez kitch qui représentait la Madone et qui se trouvait juste à côté de la porte, Khaaleb quitta l’entrée pour traverser le salon en direction de la cuisine. Les pièces, de grande taille et au plafond haut, se succédaient les unes après les autres en enfilade, donnant dans toute la longueur de l’appartement une perspective de portes et de couleurs qui s’enchainaient sans lien apparent. Il y avait assez peu de meuble dans l’ensemble, mais ces derniers étaient pour la plupart anciens et dépareillés ce qui donnait à l’ensemble un certain charme. Les quelques éléments de décoration avaient été choisi avec goût (par la fille de la propriétaire à en croire cette dernière qui en était très fière) et mettaient en valeur ce qui faisait sans nul doute la beauté de l’appartement : un dallage coloré aux motifs complexes que l’ont retrouvait dans toutes les pièces et qui avait immédiatement conquis le jeune homme qui était presque tenté aujourd’hui d’en ramener un peu avec lui pour améliorer la déco de sa salle de bain.
Quittant le salon, Khaaleb pénétra dans la cuisine, une pièce spacieuse et lumineuse au milieu de laquelle trônait une vieille table en bois entouré de quatre chaises en fer blanc. Posant le sac qu’il avait ramené du marché sur le plan de travail, le jeune homme en sortit ce qu’il avait acheté, principalement des fruits tropicaux et entreprit de préparer un petit déjeuner aux allures de brunch. Contrairement à sa sœur aînée, le sorcier aimait cuisiner, principalement pour les autres plus que pour lui-même, et il ne s’était pas privé de cette petite semaine de découverte culinaire pour ajouter à sa carte personnelle quelques spécialités locales.
Portant un plateau chargé de verres et d’assiettes pleines jusque sur la longue terrasse qui bordait l’appartement, il installa le tout sur une table qui se trouvait à l’abri d’un auvent en paille tressée et de plantes aux grandes et larges feuilles. Le soleil commençait à cogner fort, mais une légère brise venant de la mer permettait de supporter sans mal la chaleur qui grimpait.
Sortant son paquet de cigarettes, Khaaleb en alluma une et alla s’appuyer à la rambarde en fer forgé. L’immeuble, plus haut que ses voisins, offrait une vue magnifique sur les toits du quartier et ainsi qu'un point de vue idéal pour observer le paysage, de terrasses en jardins, jusqu'au bout de l'horizon. Plus loin, dressé au milieu de la ville comme un repère immuable, on pouvait distinguer le dôme du capitole dont la chaleur et la distance rendaient les détails flous.
Un paysage magnifique, dur, fragile et coloré qu’il avait bien faillit ne jamais connaitre.

Tirant une profonde inspiration sur sa cigarette dont il souffla la fumée par le nez, le jeune homme fronça les sourcils, le regard perdu dans le paysage de la Havane, repensant une nouvelle fois à tout ce qui s’était passé ces dernières semaines. L’été, bien que pas encore terminé, avait été en un sens assez pénible, à l’image de cette année 2030 qui semblait-il n’en finissait pas. Au fond de lui, et même s’il ne se l’avouait pas, le grand loup avait un grand besoin de repos que cette petite semaine d’échappée n’avait pas entièrement satisfait. L’envie de tout envoyer bouler était omniprésente dans son esprit, tant il était à la limite de la rupture, tant il tirait en permanence sur la corde, et à la fois, il savait que jamais il n’arriverait à une telle extrémité sans une réelle motivation et une assurance de laisser les choses en ordre derrière lui. Mais il le savait, jamais il n’aurait le courage de tout abandonner, les siens, tout ceux qui comptaient sur lui pour son propre confort personnel. Il préférait serrer les dents et poursuivre son combat quitte à y laisser des plumes plutôt que d’assumer la fuite. Mais tenir son rôle et ses nombreuses casquettes n’était pas une tâche aisée, et cette petite semaine de vacances lui avait fait du bien, même si elle lui avait aussi offert assez de temps pour réfléchir à ce qu’il ferait à son retour sur le continent.
Depuis la visioconférence qu’il avait vécu comme un échec personnel, bien qu’elle ait eu le résultat qu’il escomptait ni plus ni moins, il avait pris quelques distances avec la meute, ne cantonnant à ses seules obligations, observant de loin les activités de chacun, se plongeant davantage dans son travail qu’il négligeait beaucoup trop à son goût depuis quelques temps. La conversation qu’il avait eue avec Zach ainsi que les révélations inquiétantes de ce dernier sur les activités peu orthodoxes des laboratoires Yaxley avaient fait naître une idée dans sa tête, une nouvelle envie de repartir dans un combat long et dangereux duquel il ne connaissait pas l’aboutissement. Ce nouveau projet qui impliquerait tout son département d’ici quelques semaines avait l’avantage de l’occuper entièrement, si bien qu’il avait une excuse pour mettre un peu de côtés ses fonctions de Géri et s’effacer un peu au profit de leur leader. Malgré la profonde et vieille amitié qui les liait Cécil et lui, le grand loup sentait que ses dernières décisions et prises de position n’avaient pas été forcément appréciées du Marrok, c’est pourquoi il avait décidé de se mettre un peu à l’écart, répondant malgré tout présent à chaque demande de son leader.
Il était d’ailleurs ravi de voir ce dernier roucouler avec cette petite blondinette qu’il avait rencontrée quelques mois plus tôt et qu’il avait désormais installé à demeure.
Cela faisait longtemps qu’il n’avait pas vu son ami aussi heureux et il fallait reconnaitre qu’il y avait de quoi. La demoiselle était charmante et s’était extrêmement bien intégrée à l’équipe permanente de loups et aux amis proches qui entouraient Cécil dans son travail au quotidien, et qui l’avait d’ailleurs très vite acceptée, ce qui n’était malheureusement pas le cas de tous.
La Grande Meute était comme une grande famille, où plutôt comme les habitants d’un petit village. Tout le monde se connaissait, tout le monde parlait, si bien qu’il était souvent difficile de garder une information confidentielle. Si la plupart des loups n’avaient pas trop osé se prononcer sur le sujet, il savait que quelques alphas ainsi que quelque uns parmi les plus vieux de la GMA voyaient d’un assez mauvais œil que leur Marrok s’affiche ainsi au bras qu’une non-louve, et moldue de surcroit. Une nouvelle crise à gérer, bien qu’en comparaison de la dernière celle-ci sembla au jeune homme bien dérisoire. C’était incroyable de constater que malgré l’évolution du monde et malgré tous les changements qu’ils devaient subir tous les jours, il y en avait toujours pour s’accrocher désespérément aux traditions comme de vieilles berniques sur un rocher.
Tirant une dernière latte, Khaaleb écrasa son mégot dans le cendrier en soufflant une épaisse fumée blanche. Si les loups s’offusquaient de la présence d’une petite infirmière non-mage dans le lit de leur chef… que diraient-ils s’ils connaissaient la relation qu’il entretenait lui-même depuis plusieurs mois maintenant avec la cousine de l’ancienne leader de la faction contre qui ils avaient bien failli entrer en guerre ?

Tournant le dos à la vue, le sorcier rentra à nouveau dans l’appartement. La différence de lumière avec l’extérieur le laissa quelques secondes presque aveugle, mais très vite ses yeux s'habituèrent à la pénombre lui permettant de  retrouver ses repères et d’un pas feutré, il se dirigea vers la chambre à coucher dont la porte était entrebâillée. Poussant le battant en bois peint en blanc, la porte s’ouvrit sans un bruit, révélant un tableau encore plus enchanteur que celui qu’il venait de quitter. La lumière, à peine obstruée par les volets fermés, avait quelque chose de doux et d’irréel, un peu comme tout ce qu’on voyait ici. La brise marine faisait onduler les grands rideaux blancs et légers comme une respiration lente.
La pièce n’était ni trop grande ni trop petite et très sobrement décorée. Une commode aux allures vintages au dessus de laquelle était accroché un miroir au cadre sculpté. Dans un coin, il y avait un fauteuil en osier recouvert de vêtements, et au centre de la pièce, un grand lit aux draps défaits dans lequel était encore allongée une sublime créature qui occupait chacune de ses pensées.
S’appuyant contre le chambranle de la porte, Khaaleb croisa les bras et observa en silence cette silhouette endormie, un sourire aux lèvres.

Si la vie qu’un personnage de RP est compliquée par nature,  elle le devient encore plus lorsqu’il croise la route d’une femme telle que Thalya Barbossa. Toute cette petite semaine de vacances dont ils avaient tant parlé avait bien failli ne jamais se faire, en cause les élections qui avaient ébranlés les Inquisiteurs quelques jours plus tôt. Y penser lui faisait encore ressentir une bouffée d’angoisse et un nœud dans l’estomac. Khaaleb était inquiet, et ce, depuis qu’il avait vu le visage de Rearden Wilkerson apparaitre sur son vieux poste de télévision sur lequel il captait quelques chaines moldues. Quelques semaines plus tôt, le jeune homme ne savait strictement rien de cet ancien tireur d’élite qui était à présent à la tête de la plus grande force de frappe militaire du pays, mais le peu qu’il en savait aujourd’hui ne lui apportait que des inquiétudes. Pour le moment, le nouveau Grand Inquisiteur n’avait encore rien tenté, ni contre ses anciens opposants (ce qui ne voulait pas dire qu’il ne le ferait pas), ni contre qui que ce soit d’ailleurs, se contentant de faire son nid tranquillement. Mais cette attitude ne voulait pas dire qu’il resterait longtemps inactif, et Khaaleb était persuadé qu’avant la fin de l’année ils se retrouveraient à nouveau en prise avec cette faction qui réaffirmait une nouvelle fois son opposition contre monde magique.

Laissant son regard courir sur les formes toutes en courbes et en finesse de la jeune femme, il s’attarda quelques minutes sur la contemplation de ses fesses, pour lesquelles il avait, il fallait bien l’avouer, une fascination toute particulière.
C’était lui qui à la suite des élections avait conseillé à la jeune femme de rester auprès des siens, malgré la douleur qu’une telle proposition lui causait. La vérité était que l’idée de ne pas la voir, de devoir reporter une fois de plus leurs retrouvailles lui avait été extrêmement difficile. Les temps de séparation où ils étaient loin l’un de l’autre était de plus en plus dur à supporter pour lui, mais il préférait ne rien en dire, après tout, il y avait des priorités plus urgentes pensait-il alors.
Comme elle l’avait encouragé à le faire, il avait pris la décision de partir seul, même si le cœur n’y était pas. Il avait longuement hésité à prendre le portoloin pour la Havane, repoussant toujours plus le moment de faire sa valise. Finalement, il avait fini par partir mais le sentiment de déprime qu’il avait ressenti dès son arrivée lui avait presque fait prendre immédiatement le chemin du retour. Rester une semaine seul à glander comme un con lui paraissait une perte de temps, et seul un petit message l’avait en fin de compte empêché de rentrer. Car contre toute attente, Thalya avait décidé de le rejoindre.

Ce changement d’avis était classique de la jeune femme et le sorcier commençait à s’habituer à ce caractère bien trempé qui était le sien et qu’il apprenait à aimer en même temps que de le connaitre.
Khaaleb avait donc attendu la jeune femme, visitant rapidement le quartier ainsi chaque partie de l’appartement, jetant quelques sortilèges de protection avant de ranger sa baguette au fond de sa valise qu’il avait abandonné dans un coin de la chambre. Il avait attendu plusieurs heures, le cœur battant, inquiet de cette impatience terrible qu’il ressentait. Il avait fait des cents pas dans le salon, avait regardé les fissures au plafond, suivant des yeux les pales du ventilateur qui y était accroché, attendant d’entendre ses pas dans l’escalier.
Il était dans la cuisine, occupé à ouvrir une bouteille lorsqu’elle était arrivée. Il avait d’abord senti son odeur depuis la rue, puis il avait entendu la porte du bas s’ouvrir, et ses pas qu’il pouvait désormais reconnaitre de loin monter les marches. Il avait entendu trois coups frapper à la porte, et comme un ado, il avait couru pour lui ouvrir. La découvrant sur le pas de la porte, il avait sentit son cœur près à sortir de sa poitrine. Il y avait tant de chose qu’il voulait lui demander, tant de questions qu’il se posait depuis des semaines et qui restaient encore sans réponse, parce qu’il n’osait pas lui poser, parce qu’il attendait de la voir, parce qu’il avait peur. Mais maintenant qu’elle était là devant lui, Khaaleb s’en foutait. Tout ce qu’il voulait, s’était tout oublier, oublier les questions, oublier la meute, oublier les inquisiteurs et oublier le reste, et profiter de chaque seconde qu’il avait encore avec elle. Il avait murmuré une phrase (à mon avis ça devait être d’un truc du genre « ça te dis on s’envoie en l’air maintenant et on casse les assiettes après »… poète le gars) et ils s’étaient littéralement sauté dessus, célébrant ces retrouvailles qu’ils avaient tant attendues en faisant ce qu’ils faisaient de mieux ensemble (à part s’engueuler). A partir de ce moment là, le reste du séjour s’était divisé entre découverte de la Havane et de la campagne cubaine, dégustation de la cuisine et des alcools locaux, farniente à la plage et folles parties de jambes en l’air.

Au début, et malgré le besoin évident de la jeune femme de parler, Khaaleb avait instauré une règle de silence afin de leur permettre de mettre leurs problèmes de côté et de profiter de cette première fois qu’ils passaient autant de temps ensemble. Ils avaient coupé leurs portables, ne les allumant que pour vérifier que tout allait bien pour les leurs. Et à part quelques menues prises de bec sans importance, tout avait été parfait.
Cependant, comme tout doit se finir un jour, la semaine arrivait doucement à sa fin, et bientôt il leur faudrait affronter la dure loi de la réalité. Bientôt, il le savait, il allait devoir trouver le courage de lui dire tout ce qu’il voulait lui dire, de lui demander tout ce qu’il voulait lui demander. Le grand loup était fatigué, il avait besoin de savoir pour continuer d’avancer, il avait besoin de savoir certaines choses pour retrouver l’envie et le courage de se battre.

Quittant la position dans laquelle il était, le jeune homme se massa quelques secondes l’épaule gauche qui était légèrement raide. Bien que la blessure qu’il avait reçue à cause de la balle en argent avait fini par se refermer, il en éprouvait encore aujourd’hui une certaine gêne, voir parfois une douleur comme venant de l’intérieur. Cette blessure ne guérirait jamais vraiment, il le savait à présent, et après tout, ce n’était pas plus mal. Elle lui servirait de rappel.

Sans un bruit, Khaaleb monta sur le lit, s’allongeant contre le corps presque nu de la jeune femme qui lui tournait le dos. L’entourant de ses bras, il la serra contre lui et plongea son visage dans le creux de son cou, respirant longuement l’odeur à la fois délicate et enivrante qu’elle dégageait. La sentant bouger, il embrassa sa nuque, doucement.


« ‘Morning Sunshine… » Murmura-t-il de sa voix grave à son oreille dans une formule qui lui était à présent habituelle.

Lové tout contre son corps, il aurait pu y rester toujours tant il se sentait bien et heureux. Souvent depuis le début de la semaine, il s’était demandé pourquoi la vie était toujours aussi compliquée, pourquoi est ce que les choses les plus belles n’étaient souvent pas les plus simples. Pourquoi est-ce que ce sentiment qu’il éprouvait pour elle et qui n'avait fait que se renforcer avec le temps le mettait dans cet état d’incertitude et de questionnement constant. Pourquoi est ce qu’il n’osait pas le lui dire ? .


« Si ça t’intéresse… le ptit dej’ t’attend sur la terrasse… »


Mais il avait encore le temps, non ? Il avait encore le temps de lui parler, le temps de poser ses questions qui attendaient dans sa tête. Il avait encore toute une journée, et toute une nuit et ces moments passés avec elle était trop rares pour les gâcher. Doucement, le sorcier glissa ses doigts contre la peau sucrée de la jeune femme, s'amusant du frisson qui la parcourait, caressant doucement son épaule, descendant le long de son bras, détaillant du bout des doigts un chemin sur son ventre et ses hanches avant de resserrer une nouvelle fois son étreinte.

« Qu’as-tu envie de faire aujourd’hui ? »





Dernière édition par Khaaleb Tal'ahjon le 08.04.18 18:05, édité 1 fois
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Thalya Barbosa
Thalya Barbosa

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ϟ Métier : Mécanicienne ϟ Âge : 28 ans ϟ Race et sang : Moldus ϟ Statut civil : A été capturé sur le bord de la route 66 par un motard des plus sexy qu'elle poursuit à présent du Canada à Cuba

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ϟ Messages : 962 ϟ Date d'inscription : 10/07/2014 ϟ Disponibilité RP : répond une fois par semaine min. ϟ Célébrité : Minka kelly ϟ Crédits : PresleyCash

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MessageSujet: Re: Cuba Libre - ft Thalya   Cuba Libre - ft Thalya Empty25.03.18 22:46


Cuba Libre
Khaaleb & Thalya


Le bruit des pales du ventilateur accroché au plafond, qui tournait au-dessus d'elle à un rythme régulier, résonnait tranquillement dans cette pièce aux douces couleurs orangées. Au dehors, le soleil était levé depuis bien longtemps, mais la lumière du soleil était obstruée en grande partie par les volets de la petite chambre qui étaient restés fermés mais dont les lattes, en partie ouvertes, laissait filtrer dans la pièce une douce lumière tamisée. Les fenêtres restées grandes ouvertes pour laisser entrer la fraicheur de la nuit, étaient autant d'invitation pour faire pénétrer une agréable brise tiède faisant légèrement frissonner le rideau de voile blanc, apportant avec elle une odeur de marée, de goudron et d'épices ainsi que le joyeux brouhaha qui s'élevait gaiement de la ruelle animée qui se trouvait en contrebas. Le corps nu abandonné entre les draps froissés à la recherche d'un peu de bien être, occupait toute la largeur du lit. Un sourire naquit cependant sur les lèvres de la belle endormie lorsqu'elle sentit le matelas s'enfoncer légèrement pendant qu'un corps qu'elle connaissait désormais par coeur venait se blottir contre le sien, ses bras puissants l'enlaçant alors que son visage venait dévorer sa nuque et qu'une douce odeur de tabac venait embaumer l'air.
Se retournant paresseusement dans sa direction, Thalya lui adressa un sourire qui reflétait le bonheur de cet instant, tout en effleurant sa joue barbue. Elle avait pris goût à ses tendres petits réveils, à ces petits-déjeuner qu'il lui préparait avec amour chaque matin après sa petite balade matinale au marché locale, à ses petits gestes, ses petites attentions, ses murmures, son corps délicieusement pressé contre le sien, ses baisers, son odeur,... à sa présence, dont elle ne pouvait désormais plus se passer, tout simplement.
Sentir cette main virile glisser sur sa peau, la fit frissonner de plaisir et dans son regard gourmand pouvait se lire toute la passion qui lui inspirait. Cela faisait 3 mois à présent qu'ils se fréquentaient et chacune de leur retrouvailles s'étaient avérées à chaque fois plus délicieuses que la précédente. Ce désir intact pour cet homme, qui s'emparait d'elle à chaque fois, ne cessait de l'émerveiller. Leurs deux corps enflammés se comprenaient sans qu'ils n'aient besoin de mots et c'était particulièrement vraie durant cette semaine entière où ils avaient passé beaucoup de temps à se prendre, à se caresser, à s'aimer. Se mordillant la lèvre inférieur, elle laissa à son tour glisser sa main le long du flanc de cet homme à la musculature parfaite, tout en remontant jusqu'à ses épaules

- J'ai une ou deux idées à te soumettre mais... tu es beaucoup trop habillé pour ce que j'ai en tête,
lui répondit-elle mutine avant que le désir qu'il lui inspirait ne se reflète dans son regard

Se soulevant légèrement, elle s'empara de ses lèvres avec appétit leur faisant échanger un baiser des plus voraces. Gémissantes sous les caresses de ses mains expertes, elle se chargea de lui retirer ses vêtements pour pouvoir se donner l'un à l'autre sans la moindre retenue. La passion de Khaaleb et celle qu'il lui inspirait en retour les entrainait dans une joie voluptueuse et intarissable. Leurs corps en nage semblaient ne jamais être rassasié l'un de l'autre.
Quand ils retombèrent sur le matelas de leur lit, épuisés mais apaisés, Thalya gouta le contact de sa peau aux muscles si bien dessiné. Son index glissa sur cette cicatrice qui ornait désormais son épaule gauche et qui, aurait très bien lui être fatale. Il s'était passé tant de choses depuis la dernière fois qu'ils s'étaient vu qu'elle avait l'impression que cela remontait déjà à plusieurs années et pourtant il n'en n'était rien, il ne s'agissait que de semaines, de longues et tumultueuses semaines....
Jamais elle n'aurait imaginé qu'en s'arrêtant sur cette fameuse route 66, en plein milieu du désert d'Arizona pour dépanner un pauvre gars que son fidèle destrier avait décidé de lâcher, sa vie s'en verrait à jamais bouleversée. Ils n'auraient pourtant jamais du se revoir, leurs routes auraient du prendre des chemins différents et ne plus jamais se croiser pourtant, bien au contraire, elles n'avaient cessé de se retrouver pour mieux s'emmêler et ne plus jamais se quitter.

Une Inquisitrice et un sorcier, il n'y avait pas plus mal assorti. A peu de choses prêt, on aurait pu penser qu'il s'agissait de parfaits héros d'un roman à l'eau de rose à l'histoire d'amour impossible pour adolescentes que l'on retrouvait dans les halles de gare. Et pourtant, il ne s'agissait pas d'un roman sirupeux tout droit sorti de l'imagination débridé d'un écrivain en mal de succès mais de la réalité, sa réalité. Avant de rencontrer Khaaleb, pour Thalya la vie était simple, nos choix de vie reflétait forcément notre idéologie. Il lui paraissait inconcevable car complètement contradictoire, de vouloir se battre contre les sorciers et avoir dans son entourage un ami sorcier qui était l'exception qui confirmait la règle. Pour Thalya, il n'y avait aucune exception soit on se battait contre les sorciers, soit on était avec eux il ne pouvait pas y avoir de demi-mesure. Elle détestait ces personnes dont les actions allaient à l'encontre de leurs discours mais depuis peu, c'était exactement ce qu'elle-même faisait.
Lorsqu'elle avait rencontré cette homme dans les bras de qui elle se lovait actuellement, elle ne connaissait que peu de chose de lui. Elle ignorait qui il était, mais surtout ce qu'il était,à savoir un sorcier doublé d'un loup-garou et leur histoire aurait très bien pu se terminer là, personne n'aurait pu le lui reprocher, mais à présent, elle n'avait plus la moindre excuses. Leur histoire aurait pu se terminer dans un bain de sang, ce fut d'ailleurs bien prêt de ce produire, mais en définitive ce fut tout l'inverse qui se produisit. Jamais elle n'avait été aussi proche d'un homme alors que pourtant, pratiquement tous les opposait. Pratiquement oui, mais pas totalement car il avait beau appartenir au monde de la magie, ce monde qu'elle combattait pourtant jusqu'à peu avec férocité, et leurs idéologies être diamétralement opposées, d'autres choses, bien plus grandes que leurs différences, les unissaient. Tout d'abord outre leur passion commune pour la fête et le bon alcool il y avait surtout leur attachement et leur fidélité envers leurs familles et leurs proches. Aussi opposé et différent puissent être leurs convictions politique, ils étaient parvenus à dépasser cela et à tenter d'organiser un pourparlers entre leurs deux communautés via une visioconférence entre leur deux leaders qui avait viré... à la catastrophe. Si l'idée d'une guerre entre loup-garou et Inquisiteurs avait temporairement pu être évité, on ne pouvait pas dire que le résultat obtenu était celui qu'ils avaient escompté, c'était même tout l'inverse en ce qui la concernait. Si elle avait au début été agréablement surprise par les excuses de Cormontaigne auxquels elle ne s'était pas le moins du monde attendue, l'homme qui se trouvait à la tête de la Grande Meute Américaine, n'avait pas pu s'empêcher de jouer les donneurs de leçons et les moralisateurs. Au lieu de se contenter de faire ce que Khaaleb lui avait conseillé, il avait fallu qu'il se pose en grand moralisateur et qu'il face la leçon à Camila comme s'il s'adressait à une fillette désobéissante. C'était à la fois humiliant et complétement déplacé. Pour qui se prenait-il à jouer ainsi les donneurs de leçons ? Qui était-il pour oser les juger ?
Au final, si les deux communautés étaient désormais plus au moins parvenu à un terrain d'entente sa relation avec sa cousine, elle, en pâtissait réellement. Aussi loin qu'elle se souvienne Thalya avait toujours été très proche de sa petite cousine sur laquelle elle veillait comme une grande soeur bienveillante. Elles étaient très proches, avaient fait ensemble les 400 coups, partagées leurs pires comme leurs meilleurs expériences, personne ne la connaissait aussi bien que Camila et elle se plaisait à croire que l'inverse était tout aussi vrai. Et il avait fallu une stupide visioconférence pour ébranler ce lien qui les unissait. Ça lui faisait mal de constater à quel point Camila lui en voulait, mais ça la faisait également s'interroger. Leur lien était-il donc si fragile que leur relation soit à ce point mis à mal ? Thalya ne pouvait le concevoir. Camila était en colère contre elle et elle était en droit de l'être mais il n'y avait pas que ça, elle était stressée également par le climat inhabituel dans lequel elles se trouvaient à cause de ses élections, le moindre scandale aurait pu lui être fatale. De Cormontaigne n'aurait jamais du avoir accès à certaines informations, des informations que Khaaleb n'aurait jamais du lui fournir, mais ce qui était fait était fait et fort heureusement ce n'était jamais venu jusqu'aux oreilles de Wilkerson sans quoi, il ne se serait pas gêné pour le faire savoir.

Wilkerson...
Penser à lui, lui fit lâcher un soupir complétement désabusé. Comment est-ce que cet enfoiré avait put être élu ? Comment était-il parvenu à usurper la place qui revenait de droit à Camila ?!!! Les gens qui avaient voté pour lui avaient-ils réellement conscience de ce qu'ils venaient de faire en lui donnant les clés du pouvoir ? Elle en doutait et une petite voix ne cessait de lui murmurer que le réveil allait être douloureux pour bon nombre d'entre eux. Et si une partie d'elle avait envie de laisser tous ces sombres crétins patauger dans leurs propres merdes, une autre, plus raisonnable savait que c'était justement la chose à ne pas faire. Ce serait une regrettable erreur stratégique, à son sens, de laisser le champs libre à Wilkerson et sa bande de facho, il fallait au contraire, montrer à tous ceux qui avaient soutenu Camila, e au vu des chiffres ils étaient nombreux, qu'ils ne les abandonnaient pas, et que malgré leurs défaites, ils étaient toujours là et c'était ce qu'elle avait essayé de faire comprendre à Camila à la sortie de ses élections.
Comme pour tout le monde, le résultat tant attendu l'avait laissé sans voix. Bien sur, c'était un risque, bien idiot était celui qui aurait pu soutenir mordicus que les jeux étaient courus d'avance, malgré tout, se retrouver face à une telle défaite, qui ne se jouait finalement pas à grand chose, à quelques voix à peine, l'avait ébranlée, agacé, mise en colère, anéantie, et fait naitre en elle une kyrielle de sentiments. Elle avait même été jusqu'à maudir au passage cette idée saugrenue que Camila avait eu de jouer ainsi son siège à la roulette Russe. Et puis elle avait vu sa cousine, qui s'était avancée droite et digne pour prononcer son discours de défaite avec un sourire forcé avant de se retirer avec toute la dignité qui lui restait et c'est cet instant qu'elle compris que celle qui avait perdu le plus dans cette histoire, c'était Camila. Il ne s'agissait pas d'une simple histoire de défaite électorale, cela allait bien au-delà de ça, c'était de son héritage dont elle se faisait actuellement déposséder, de la mémoire de sa mère. Une certitude s'était alors imposée dans son esprit, claire et limpide : Rearden ne pouvait pas occuper ce siège. Elle savait qu'actuellement, elle était la dernière personne envers qui Camila avait envie de se tourner, et qu'elle avait perdu sa confiance, mais Thalya ne comptait pas la laisser faire et bien que cela lui avait en réalité énormément couté, elle s'était empressée d'abonder dans le sens de Khaaleb lorsque ce dernier lui avait conseillé d'annuler sa venue à Cuba et de renoncer à ce petit séjours qu'ils préparaient depuis des semaines. Faire une croix sur ces vacances s'était imposé dans son esprit dès l'instant où les résultats avaient été rendu publique. Comment aurait-elle pu partir rejoindre Khaaleb à Cuba pour y faire la fête avec insouciance en laissant Camila et leurs proches derrière elle sans se retourner ? C'était impensable pour elle mais voir que Khaaleb l'avait précédé dans ses intentions, devinant sans être là, ses besoins qu'il avait fait passer avant le sien, ne l'avait pas laisser insensible.

Khaaleb était donc parti, seul, à des kilomètres d'elle, et son absence s'était fait sentir encore plus durement que d'ordinaire. Pourtant, Thalya n'avait pas le temps de s'apitoyer sur son sort et encore moins sur les kilomètres qui les séparaient car des dangers encore plus grands que celui qui avait faillit menacer leurs deux communautés les guettaient désormais. Rearden allait-il les laisser tranquille ? Elle en doutait. Allait-il les emprisonner sous un quelconque motifs ? Elle le redoutait mais dans le fond, elle avait espoir qu'il ne tenterait pas une action aussi extrême de crainte d'avoir la moitié de la population se soulever contre lui alors qu'il était tout fraichement élu et Rearden était loin d'être un imbécile. Etaient-ils tous, et Camila en particulier, à l'abri pour autant ? Certainement pas et c'est pourquoi elle était convaincue que sa présence était nécessaire en ces jours troublés. Thalya avait espéré que ce drame, aurait au moins eu le mérite de les rapprocher à nouveau, ensemble face à l'adversité comme elles l'avaient toujours été, mais ce n'était pas la sensation qu'elle éprouva, du moins pas cette fois. Camila avait Calvin et c'était désormais vers lui seul qu'était tourné toute la confiance de l'ancienne Grande Inquisitrice. Thalya se rendit compte que sa présence ou non au Bastion ne changeait visiblement rien pour Camila, qu'elle n'avait de toute évidence pas besoin d'elle ni de son soutient. Dans le fond peut-être en avaient-elles besoin toutes les deux, de ce recul, de cet espace, de cet éloignement de quelques jours... ou peut-être se cherchait-t-elle tout simplement des excuses pour partir... Peut-être que les deux se valaient, mais Thalya était persuadée d'une chose, sa présence ici n'était ni nécessaire, ni désiré.
Du côté de Rearden, après sa prise de pouvoir, le politicien avait commencé à faire de grands changements mais il ne s'agissait que de faire le nettoyage en remplaçant les plus farouche partisans des Barbosa et à faire plusieurs actions qui allaient dans le sens de son programme comme par exemple renforcer davantage encore les frontières, en ce qui les concernait, il paraissait décidé à les laisser tranquille, du moins, pour le moment. Après s'être assurée que Khaaleb se trouvait bien à Cuba et l'avoir informé de sa venue imminente, elle avait contacté Calvin pour l'informer de son départ tout en l'informant qu'elle serait joignable à tout moment en cas de problème mais n'ayant aucune confiance en Calvin seul, après tout elle doutait très fortement qu'il désobéisse à Camila si cette dernière lui demandait de ne pas la contacter, elle avait demandé à BI de la tenir informé pendant son absence, du moindre problème, et ce, à la moindre rumeur. La volcanique rousse ne devait surtout pas hésiter à la contacter et ce, même si c'était pour rien.

Durant tout le trajet qui la conduisait du Bastion vers l'aéroport, Thalya s'était sentie tiraillée entre un sentiment de culpabilité et ce besoin vitale de s'en aller et de mettre une certaine distance pendant quelques jours entre elle et le Bastion. Culpabilité de partir ainsi, comme une voleuse, alors même que la situation était aussi critique et que Camila, même si elle ne voulait pas l'admettre, avait besoin d'elle. Culpabilité aussi à la seule idée de retrouver celui qui était en parti responsable de cette discorde qui existait entre elle et sa cousine et de n'en n'éprouver aucune honte mais au contraire un certain réconfort. Culpabilité également à l'égard de Khaaleb car si elle se rendait à Cuba ce n'était certainement pas pour y passer les vacances de rêves tel qu'il se l'imaginait probablement mais parce qu'elle avait besoin de lui, de son soutient et de réconfort. Plus d'une fois, elle avait été tenté de faire demi tour pourtant, son instinct lui soufflait de continuer et de prendre ce putain d'avion qui n'attendait plus qu'elle. Elle avait besoin de s'éloigner, de prendre du recul sur tout ce qui s'était passé dernièrement. Elle avait besoin de respirer et de faire le vide afin de mieux se recentrer sur ses priorités, afin de savoir enfin où elle en était, c'était devenu une réelle nécessité.
Lorsqu'elle avait débarqué de l'avion, elle avait pris un taxi et avait demandé à ce qu'on la conduise jusqu'à l'adresse qu'il lui avait indiqué. Durant tout le trajet, elle ne prêta pas la moindre attention à tout ce qui l'entourait ni même à tout ce qu'elle allait pourtant tant aimer à Cuba. Ses pensées étaient encore plus sombres et noir qu'au moment de son départ. Lorsqu'elle fut enfin arrivée à destination, elle descendit du taxi et traversa machinalement la rue piétonne avant d'entrer dans un bâtiment et de monter les marches des escaliers qui le conduisirent jusqu'à une porte bien précise. Elle ne prêta aucune attention à tous ces visages éternellement figés sous verre qui l'observaient traverser le couloir et monter les étages. Ce ne fut qu'une fois qu'elle entendit du mouvement provenant de derrière la porte que Thalya quitta cette sorte de léthargie dans laquelle elle s'était plongée jusqu'à maintenant. Lorsque la porte s'ouvrit sur cet homme qui avait chamboulé sa vie, le désir ardent qu'il lui inspirait, le besoin d'être sienne là tout de suite et maintenant, pouvait se lire autant dans son regard que dans le sien. Oublié, tous ces reproches qu'elle comptait bien lui passer au sujet de Cécil, oublié toute cette culpabilité qui l'habitait d'être ici au lieu de se trouver au Bastion, eux seuls comptaient, la maintenant et tout de suite. Enlaçant ses bras autour de son cou, ils échangèrent un baiser brutal qui leur rappela instantanément la violence de leur désir respectif. Claquant la porte derrière elle, il la souleva et l'entraina vers ce qui pendant une semaine allait être leur chambre. Là, avec des gestes qui trahissaient leur impatience, ils se déshabillèrent avant de se jeter l'un contre l'autre, se cherchant et se prenant, ne laissant derrière eux que l'écho de leurs gémissements

Khaaleb avait instauré une règle qui, si elle l'avait pas mal contrariée au début, lui avait finalement permis de passer un agréable séjour en laissant derrière elle tous ses soucis et sujet de préoccupations. Bien sur, tout ne disparaissait pas sur commande en un claquement de doigts mais dès qu'elle commençait à vouloir aborder un sujet qui traitait de prêt ou de loin de politique, des Inquisiteurs, des sorciers, des loups-garous ou de la visioconférence, il ne la laissait pas faire et prenait même un malin plaisir à la réduire au silence. Aujourd'hui pourtant, cette règle n'avait plus court, leur séjour touchait à sa fin. Ils avaient passé une semaine magnifique et ce premier contact avec Cuba avait littéralement enchanté Thalya. Entre ces vieilles américaines aux couleurs vives qui roulaient tous phares allumés, ces gamins qui courraient dans vos pieds pour vous vendre du café ou des fruits, ou tout simplement parce qu'ils jouaient au football. Le bruit des vagues qui vous berçait continuellement, ces plantations de tabac, toutes ces magnifiques rencontres avec la population locale, de couple enfiévré qui se déhanchait de manière suggestive sur le rythme d'une musique endiablée des plus entrainantes à ces vieillards assis raides comme des piquets dodelinant de la tête au rythme de cette même musique tout en fumant leur cigares sans oublier ces braves matrones affublées de couleurs criardes qui houspillaient leurs marmots.... Il y avait à Cuba une ambiance unique que l'on ne retrouvait nulle part ailleurs, une ambiance qu'elle n'avait plus aucune envie de quitter, et pourtant,... Cette matinée passionnée qu'ils venaient de passer ensemble était également les tristes prémices de la séparation à venir qu’elle avait redoutée alors même qu'elle n'était même pas encore débarqué de l'avion, et à présent ils y étaient, elle savait que seulement quelques heures encore les séparaient de cette fatalité inéluctable. Et après ?
Alors qu'elle sentait son coeur être miné par de terribles explosions son regard se posa sur ce croissant de lune qui ornait désormais discrètement sa main. Comme par magie, un sourire revint sur ses lèvres et après avoir déposé un baiser sur la poitrine de Khaaleb, la jeune femme se roula sur le dos, tendit sa main vers le plafond afin de mieux admirer ce tatouage qui désormais faisait parti d'elle et dont la signification était bien plus profonde qu'elle voulait bien le laisser croire. Emmêlant ses doigts aux siens, elle tourna son visage dans sa direction

- J'aimerai rester ici éternellement,... mais on ne peut pas n'est-ce pas ?


C'était une question qui n'attendait pas de réponse, après tout, tous deux savaient ce qu'il en était. Ils avaient leur vie, des personnes comptaient sur eux, et puis ils avaient des difficultés à affronter et à régler car ils avaient beaux ne pas en avoir parlé durant leur séjour, faire comme s'ils n'existaient pas ce n'était pas pour autant qu'ils avaient disparus, bien au contraire.

- Lorsque je rentrerais, la première chose que je ferais c'est voir Camila. Cette brouille entre nous deux n'a que trop durée, avec mon père, elle est ma seule famille. Il n'est pas question que je laisse un crétin prétentieux foutre tout ça en l'air.
Grogna-t-elle avec humeur en faisant référence au meilleur ami de son amant.

Observant sa réaction face à sa petite provocation gratuite à l'égard du chef de meute de la GMA pour qui, elle n'était pas sans l'ignorer, Khaaleb avait le plus profond des respects elle cessa cependant bien vite ses enfantillages car après tout, même si elle en voulait à Cécil de Cormontaigne elle n'avait aucune envie de passer cette dernière jour à se disputer avec Khaaleb.

- Wilkerson ne doit jamais découvrir ce qui s'est passé avec Andropova, c'est absolument vitale. de Cormontaigne saura tenir sa langue ? S'enquit-elle. Personne d'autre que lui n'est au courant n'est-ce pas ?

Ramenant le drap vers elle, et prenant appuie sur son coude elle observa Khaaleb. Plus de personnes étaient au courant d'un secret et plus de chance ce même secret risquait de ne plus en être un.

- Et toi ? Qu'est-ce que tu vas faire en rentrant ? Est-ce que tu crois que l'élection de Wilkerson va remettre en cause la position de Cormontaigne à notre égard ?


"Et eux ?" Qu'allaient-ils devenir ? Avec Rearden au pouvoir, les choses ne pourraient plus s'arranger et elle ne pourrait plus caresser l'espoir de voir Khaaleb franchir le territoire Inquisiteur ni même rencontrer Camila et ce même pour des raisons formels. D'ailleurs, elle ignorait complétement les intentions de Rearden à l'égard des Loups-Garous. Le connaissant, il n'allait certainement pas s'en faire des alliés, quelle serait alors la position de Cormontaigne ? Quel avenir est-ce que ces nouveaux enjeux politique allait-il leur réserver ? Est-ce que ce voyage marquait la fin de leur histoire ? Ou au contraire était-ce le début d'un nouveau commencement alliant les Barbosa et la GMA contre Wilkerson ? Au-delà de ça, sans chercher à se dissimuler derrière des excuses politiques, qu'est-ce que l'élection et la victoire de Wilkerson allait changé pour eux ?

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Khaaleb Tal'ahjon
Khaaleb Tal'ahjon

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ϟ Métier : Directeur du Département de Régulation et de Protection des créatures magiques - Nouvellement nommé Marrok de la Grande Meute Américaine ϟ Âge : 36 ans ϟ Race et sang : Sorcier Mohawks ϟ Particularité : Loup garou ϟ Statut civil : Compliqué

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ϟ Messages : 1098 ϟ Date d'inscription : 21/12/2016 ϟ Disponibilité RP : 1x par semaine ϟ Célébrité : Jason Momoa ϟ Crédits : perso/la magie de google

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MessageSujet: Re: Cuba Libre - ft Thalya   Cuba Libre - ft Thalya Empty08.04.18 18:08


Cuba Libre
ft Thalya et Khaaleb



Le cœur soudain apaisé par l’étreinte dans laquelle il enlaçait la jeune femme, Khaaleb regarda le corps délicieux de Thalya alanguit tout contre lui se retourner, se glisser contre son corps à lui comme un serpent superbe et un regard gourmand comme elle savait si bien les faire se poser dans son propre regard. Il y avait des rituels à ne pas déroger, et immédiatement, sans qu’il y eu vraiment besoin de demander, il eu envie d’elle, bien entendu. Ses moments complices étaient nombreux, réguliers, soudains, et avaient pris dans leur quotidien une place de premier ordre.

Il était très étonnant de voir comment deux personnes qui se connaissaient finalement depuis si peu de temps réussissaient en quelques jours à peine à trouver un fonctionnement de vie si efficace et satisfaisant. Comme si tout coulait de source, l’un et l’autre des deux jeunes gens avaient sans vraiment le dire trouvé un rythme, des repères qui marchaient de paire sans rien trouver à en redire. Peut être que cette symbiose étonnante venait du fait qu’ils passaient beaucoup de temps à s’aimer à l’horizontal (comme chacun sait c’est la meilleure solution pour éviter les conflits), mais quand on y regardait bien, il n’y avait pas que le sexe qui unissait Thalya et Khaaleb, bien que ce fut une composante primordiale de leur relation.  Il fallait bien reconnaitre que de ce point de vue, ils s’étaient particulièrement bien trouvé, étant l’un comme l’autre des maîtres en la matière. Cependant tout ne reposait pas uniquement sur leurs aptitudes exceptionnelles en matière de sport de chambre, c’était bien plus complexe que ça. On peut sans mal associer deux artistes de talent ensemble et ne voir aucune alchimie se former de leur collaboration. Dans le cas présent, l’alchimie était là, bien présente et d’une puissance comme le grand loup n’en avait en réalité jamais connu. Des conquêtes il en avait eu, bien sur pas autant qu’un Barney Stinson, mais assez pour ne pas avoir à en rougir. La plupart étaient des louves, plus chaudes et impulsives que des volcans, ou bien d’autres filles qu’il avait rencontré et connues, mais de mémoire, jamais aucune ne lui avait fait autant d’effet que Thalya Barbossa. Le jeune homme ignorait ce qui faisait la différence, mais la différence était bel et bien là, et chaque partie de jambes en l’air était encore plus formidable que la précédente, si c’était possible de surpasser l’extraordinaire. Bien sur, c’était aujourd’hui totalement différent de la première fois qu’ils s’étaient aimés, il n’y avait plus cette sensation d’empressement, l’instantanéité du coup d’un soir, mais même s’il se souvenait de cette nuit avec délice, il fallait bien reconnaitre qu’elle faisait maintenant pâle figure face à toutes les autres nuits qu’ils avaient passés ensemble. Il n’y avait finalement pas de secret. Au lit, mieux on se connait, mieux c’est, et l’attachement sincère qu’ils éprouvaient indubitablement l’un pour l’autre désormais ne faisait que renforcer cette compatibilité et cette passion qui les animait à chaque instant.

Souriant avec malice à la remarque de la jeune femme sur le fait qu’il était bien trop habillé pour ce qu’elle prévoyait, il laissa à nouveau ses doigts courir sur sa peau délicate et bronzée, glissant doucement le long de l’arrondit parfait de ses fesses puis jusqu’entre ses cuisses.


« Ça on peut très vite y remédier… » Dit-il avec un regard entendu et un sourire charmeur.

Aussitôt dit, aussitôt fait et ses pauvres vêtements furent bien vite envoyés voler dans le décor de la chambre qui accueillit une fois de plus leurs ébats. Encore que le reste de l’appartement ne fut pas en reste, car après tout rien n’obligeait à cantonner le sexe dans la chambre uniquement, et le salon, la cuisine, ou encore la salle de bain avaient cette semaine été les témoins silencieux de ces unions enivrés de deux jeunes fous.
Après avoir montré une fois de plus leur virtuosité en matière de Kâma-Sûtra, les deux jeunes gens tombèrent sur le dos, épuisés mais heureux, haletants après l’effort. Le souffle court, Khaaleb ferma les yeux et essaya de retrouver le contrôle de son corps, étourdi par le plaisir intense qu’il ressentait encore dans chacun de ses membres. Ces vacances avaient été bien plus sportives qu’il ne l’avait initialement imaginé, et bien qu’il ne s’en plaignait en aucune façon, il se demandait comment est-ce qu’il aurait fait pour tenir s’il avait fallut qu’elles durent plus longtemps.
Sentant à nouveau le corps tout en courbe de la jeune femme se coller contre lui, il l’enlaça de ses bras forts, et tourna le visage pour le plonger dans ses cheveux dont il aimait le parfum plus que tout autre. Il aurait voulut rester ainsi toujours, mais le toujours lui était impossible, et ça ils le savaient tout les deux. Sentant les doigts de la jeune femme passer sur sa cicatrice, il frissonna, les yeux toujours fermés pour savourer encore quelques instants cette sensation de quiétude heureuse. Il sentait qu’elle n’allait pas tarder à parler, et qu’elle était en train de réfléchir aux mots qu’elle allait utiliser, des mots qui il s’en doutait tournaient comme lui dans sa tête depuis une semaine. Il sentait aussi qu’elle n’allait pas tarder à briser le tabou qu’il avait posé dès leur arrivée sur l’île afin de pouvoir profiter quelques jours d’une certaine forme de sérénité, de calme, un simulacre de vie normale. Le sorcier n’était pas de ceux qui cherchaient à fuir les problèmes, il essayait au contraire de les affronter, de trouver des solutions à tout, même si ça lui coûtait toujours. Mais pas cette semaine. Non cette semaine il n’avait pas voulu porter la casquette de Geri de la Grande Meute Américaine, ni celle de directeur du Département de Régulation et de Protection des Créatures Magiques. Il avait juste voulu être lui, un homme presque normal, partageant des instants simples avec la femme qui le faisait sourire, la femme qu’il s’était pris à aimer.
Ce tabou qui les avait contraint à se taire sur tant de sujets sensibles, il ne le regrettait pas : il leur avait permis de vivre une semaine incroyable de découverte et de joie, chose qu’il le savait n’aurait pas été possible dans le cas contraire. Pourtant, comme il fallait dans quelques heures à peine revenir à la dure et cruelle réalité, il fallait aussi accepter de lever le voile et de parler de toutes ces choses difficiles qui les préoccupaient. Il n’était de toute façon pas envisageable de quitter Cuba sans avoir mis au clair certaines choses et convenues d’autres. Le jeune homme se demandait d’ailleurs souvent si comme lui Thalya était aux prises avec un dilemme singulier de ceux qu’on ne vit souvent que dans les fictions : Une part de lui désirait ardemment savoir si elle aussi était partagée entre son devoir, ce qu’elle pensait devoir à sa cousine et à la faction auquel elle appartenait, et ces sentiments, ces questionnements nouveaux qu’ils s’inspiraient mutuellement. Bien qu’il se présentait depuis toujours comme quelqu’un de naturellement ouvert d’esprit, il était apparu au sorcier qu’il avait sans vraiment se l’avouer toujours eu des préjugés et des aprioris sur les inquisiteurs, et par extension, sur les moldus. Tout cela était sans nul doute une résultante de l’éducation qu’il avait reçu et du fait qu’il avait toujours gravité dans des milieux plutôt sorciers, mais aujourd’hui, par le biais de la jeune femme, il s’ouvrait à de nouvelles réflexions, comprenant que le monde était toujours un peu plus complexe et que la simplicité n’allait et n’irait jamais de paire avec leurs existences. Mais était-ce le monde ou bien juste l’être humain qui était si complexe qu’on ne  pouvait en capter toutes les subtilités ? Depuis des années le jeune homme essayait de comprendre ses semblables, il essayait de décrypter le sens de leurs comportements étranges et soudains, et avec les années, il s’était plu à penser que l’être humain était de toute façon trop divers, trop pluriel pour qu’on puisse lui coller une voie prédéfinie d’actions à suivre, pour qu’on puisse lui coller des étiquettes. Mais des étiquettes, il y en avait toujours, et bien plus en vérité qu’il était en mesure de l’accepter. Il y avait et aurait toujours des « sorciers », des « inquisiteurs », des « loup-garou », des « moldus », des « vampires », des « fondateurs », des « partisans », des « hommes », des « femmes », des « incapables », des « solitaires », des « dirigeants », des « soumis », des « frontières », des « impossibles », des « devoirs », des « justes », des « criminels », des « monstres », des « innocents », des « dangers », des « menaces ». Il y avait toujours des « tu échoueras » et des « Tu dois faire ça », des « moi seul a raison face au monde imbécile » et des « mise à l’écart », des « vous ne pouvez pas être ensemble » et des « contrenatures », des « tu es fou » et des « séparations ».
Khaaleb détestait ces étiquettes et ces normes imposées par le système qui comme toujours privilégiait une poignée d’individus pour laisser dans la fange une masse oppressée d’âmes esseulée. S’il devait vraiment y avoir des étiquettes, Khaaleb préférait de beaucoup des mots comme « espoir » et « courage » que d’autres comme « pouvoir » ou « tyrannie », mais il y avait aussi d’autres hommes pour aimer ces mots là, ces mots durs et terribles, ces gens pour aimer les étiquettes, ces gens pour décider de ce qui est bon, de ce qui est juste pour la majorité. Des gens comme ça, il y en avait dans tous les camps, c’était d’ailleurs pour ça qu’il y avait des camps, des factions, des ordres, des scissions, des frontières, c’était pour ça qu’il y avait des guerres. Parce que l’être humain pense toujours avoir raison.
Ces gens s’étaient des gens comme Sofia, si sure de savoir ce qui est bon pour les autres qu’elle agit sans réfléchir aux conséquences (où peut être qu’elle voyait ces conséquences comme un mal nécessaire ?), des gens comme Wilkerson, prêt à mettre le feu au monde pour une idéologie basée sur du vent et la peur.
Wilkerson. La simple pensée de ce nom ramena dans son esprit la vision de son visage dur et froid qu’il avait vu apparaitre sur l’écran de son ordinateur quelques jours auparavant. Il avait réussi à se connecter à une chaine de télévision moldu et avait suivi, un verre à la main et le cœur battant, toute la soirée d’élection. Lorsqu’il avait compris que le clan Barbosa venait de perdre la direction du Bastion, une déception profonde s’était emparée de lui, ainsi qu’une angoisse lancinante. Il aurait voulu être auprès d’elle pour la soutenir, l’aider à supporter ce moment difficile. Il avait eu peur aussi, peur que le nouveau Grand Inquisiteur fasse immédiatement le ménage parmi ses adversaires politiques. Alors il avait appelé Thalya, encore et encore, il l’avait bombardé de messages sans avoir de réponse. Il avait alors imaginé les pires scénarios en faisant les cents pas dans sa maison, fumant encore et encore jusqu’à ce qu’un nuage de fumée se forme dans le salon aux murs de bois de son chalet. Enfin, à une heure avancée de la nuit, elle avait appelé.

C’était pathétique de se retrouver plongé dans un tel état à cause d’une seule personne. Jamais le grand loup n’aurait imaginé se retrouver ainsi à surveiller l’écran de son téléphone toutes les minutes dans l’espoir d’un appel, d’un signe. Cette scène dont il n’avait pas parlé à la jeune femme le travaillait, et il entendait au fond de son esprit un vieux coyote rire de lui, car n’était-ce pas là la preuve qu’il cherchait ? La preuve qu’il était bel et bien pris au piège de ses propres sentiments. Il fallait être idiot pour ne pas le voir, idiot ou juste terrifié par les conséquences de cet état pourtant si naturel et humain.
La sentant bouger, il la laissa s’allonger sur le dos, contempler d’un air heureux ce croissant de lune qu’elle avait maintenant à jamais sur le poignet. Ne pouvant réprimer un léger sourire, il sentit une chaleur émaner du soleil qui ne quitterait désormais plus jamais sa propre main. L’idée de se tatouer était venue un soir, comme ça, sans prévenir. C’était soudain, imprévisible comme souvent l’était la vie lorsque vous la passiez avec une femme aussi incroyable que celle qu’il avait à ses côtés présentement. Les motifs eux-mêmes étaient aussi venus comme le reste, naturellement, comme si ça avait toujours été écrit.

Thalya glissa ses doigts dans les siens, et ils restèrent quelques instants comme ça, allongés sur le dos à regarder la rotation régulière des pales du ventilateur sans rien dire. Ils étaient là, deux imbéciles muets, deux idiots entrainés dans quelque chose qui les dépassait.
Bien sur qu’il aurait voulu rester. Bien sur qu’il le voulait comme bien d’autres choses. Sans rien dire, sans faire le moindre commentaire à la phrase de la jeune femme, Khaaleb sentit au fond de lui ses entrailles se serrer à l’idée que bientôt ils devraient quitter ce lieu paradisiaque, et là où il devait y avoir son cœur une douleur intense se fit sentir, comme si on le serrait à deux mains. Incapable de la regarder, il restait fixé sur le plafond, laissant son regard glisser le long d’une longue fissure dans la peinture. Cuba était une parenthèse unique qui allait bientôt se refermer, un rêve qu’il aurait voulu voir devenir une réalité, et la réalité un cauchemar à chasser. Mais il n’en était rien et il ne le savait que trop bien et pour cela il ne disait rien. Après tout, il n’y avait rien besoin de dire.

Plongée dans un état quasi léthargique, le jeune homme ne réagit même pas à la pique de la belle brune lorsque cette dernière parla de Cécil en le qualifiant de « crétin prétentieux ». Quelques semaines plus tôt, il serait immédiatement monté sur ses grands chevaux, défendant avec fougue son ami et leader de propos qu’il aurait vu comme faux et sans fondement. Mais aujourd’hui, bien que toujours profondément fidèle aux idées politiques du Marrok, le grand loup ressentait une réelle lassitude à devoir en permanence défendre sa personne et ses idéaux. Bien que de plus en plus meurtri par les doutes, il restait persuadé que Cécil De Cormontaigne représentait encore la figure d’avenir des lycanthropes et que si on lui donnait un peu plus de crédit, peut être aurait-il pu davantage faire avancer leur cause. Mais malgré ça, il n’avait présentement aucune envie de se lancer dans un nouveau débat sur la question avec Thalya. Il espérait avec le temps pouvoir la convaincre que son plus vieil ami était en réalité quelqu’un de bien et de juste, à l’écoute de ceux qui s’étaient rangé sous sa protection, soucieux de sortir sa meute d’une image négative que la majorité de la population avait encore sur eux. Il s’en voulait d’ailleurs beaucoup de ne pas être à la hauteur depuis quelques temps, de ne pas s’investir comme il le voulait dans leur combat que chaque jour rendait plus dur. Il savait que Cécil avait besoin de soutient et d’aide, il savait que les meutes avaient besoin d’une figure sur laquelle se reposer, ce qu’il ne savait pas c’est si lui-même était -encore- capable d’assumer cette position. Plus que tout, il redoutait de susciter la déception chez ceux qu’il voyait comme sa famille, il redoutait de les laisser tomber, voir même de les trahir. Plus les jours passaient, malgré une fatigue de plus en plus forte, plus il sentait le besoin de retourner au combat, pour les siens, pour les meutes, mais aussi pour ce qui était finalement son vrai travail.
Une seule chose l’en empêchait, une chose pour laquelle, même s’il ne s’en rendait pas encore compte, il était presque prêt à oublier ses devoirs et ses principes. Quelqu’un qui se trouvait tout proche de lui.
Pour cette raison il savait qu’il allait devoir parler et sortir de son mutisme, qu’ils allaient devoir prendre des décisions qu’il ne pensait pas devoir prendre un jour. Mais tant de choses avaient changé en quelques mois, et tant de choses allaient encore changer. Les affronteraient seuls, ou ensembles ? Qu’est ce que cette relation allait encore leur coûter ? Cette question était périlleuse, dure, mais pourtant elle était aussi vraie. Ces weekends passés ensembles, cette semaine de vacances, ce chamboulement qu’ils s’infligeaient mutuellement avaient déjà changé beaucoup de chose, bouleversé leurs quotidiens respectifs, leur relation à d’autres membres de leur entourage. Khaaleb était désolé par exemple d’avoir pris part à la mésentente subite entre Thalya et sa cousine bien qu’il ne pensait pas en être la véritable origine, et il partageait l’avis de la jeune femme lorsqu’elle cette dernière disait qu’elle souhaitait se rabibocher le plus vite possible avec elle. Bien peu de choses étaient plus importantes que la famille, et il y avait des choses comme ce genre de liens qu’il fallait à tout prix préserver. Lui-même aurait bien voulu l’aider, rattraper les pots qu’il avait lui-même cassé sans s’en rendre compte, mais il savait que cette histoire ne le regardait pas, et que ça concernait avant tout les deux cousines.
Lorsqu’il entendit la jeune femme lui parler une nouvelle fois de cette histoire avec Andropova, il ne pu retenir un froncement de sourcil. Malgré toutes ces explications, il ne comprenait toujours pas pourquoi est ce que cette histoire devait absolument rester confidentielle. Après tout, c’était bien Régina qui était le véritable monstre dans cette sombre affaire. C’était elle qui avait trompé, menti, kidnappé, dissimulé, torturé, manipulé pendant des années un homme innocent qu’au final Barbosa n’avait fait que récupérer par un échange. Même s’il ne cautionnait toujours pas le désir de vengeance de l’ancienne Grand Inquisitrice, et surtout la manière dont les inquisiteurs avaient procédé en s’abaissant au niveau de la femme du roi des vampires, il ne voyait pas ce que Camila avait à se reprocher, du moins pas avant les évènements du Nouveau Mexique. Au contraire, rendre l’affaire publique aurait permis de faire plonger une femme qui n’aurait que mérité de finir sa vie en prison pour les crimes qu’elle avait commis.
Mais malgré cet avis qu’il savait partager avec Cécil, il avait décidé de ne plus se mêler de cette histoire, ni même de présenter son avis sur la question. Après tout, ce n’était pas son histoire, ça ne l’avait jamais été, même s’il y avait pris part sans la comprendre vraiment.

Contractant ses muscles, le sorcier se redressa et s’asseyant sur le bord du lit, il tendit la main pour récupérer caleçon et pantalon qui se trouvaient par terre. Le ton de sa voix était calme, pour ne pas dire serein, mais pourtant assez ferme pour faire comprendre qu’il était sur de ce qu’il avançait.


« Si Wilkerson l’apprend un jour, je peux te jurer que l’information ne viendra pas de nous… »


Sans un regard pour le corps toujours délicieusement nu de la jeune femme, Khaaleb se leva et se rhabilla. Alors qu’il venait de ramasser son T-shirt et qu’il le remettait à l’endroit afin de l’enfiler, elle lui demanda ce qu’il comptait faire en rentrant. Il stoppa son mouvement, le regard perdu dans le vague. Cette question, il se l’était souvent posé depuis qu’il était arrivé à la Havane et surtout depuis qu’elle l’y avait rejoint. Elle le préoccupait plus qu’il ne voulait bien le laisser paraitre, elle le réveillait la nuit. Qu’allait-il faire ? Putain qu’est ce que c’était dur de répondre à ça ! Car pour cela il devait faire la différence entre ce qu’il devait faire et ce qu’il voulait faire au fond de lui. Dire ça aussi, dire ce qu’il allait faire en rentrant, c’était aussi comme mettre un point final à autre chose, à cette chose qui s’était passé entre eux cette semaine, comme si soudain ils se réveillaient et qu’il fallait reprendre le déroulé normal du cours de leurs vies. Expirant lentement, il sortit de sa torpeur et murmura.

« Je n’en sais rien… » Passant la tête dans l’encolure de son T-shirt, il l’enfila. « …enfin pas encore… »

Il avait besoin de lui parler, il n’y avait que dans le dialogue qu’il trouverait ses réponses, ainsi que le courage de revenir à la réalité. Mais pour le moment, une autre question, beaucoup plus pratique cette fois, inquiétait le jeune homme : son ventre, qui depuis quelques minutes faisaient des bruits inquiétants, exposant une faim sévère que leur activité physique matinale (enfin matinée tardive) avait suscité. S’approchant du lit, il se pencha et embrassa la jeune femme avec passion, respirant à plein poumons le parfum suave qu’elle dégageait. Puis se dégageant d’elle, il lui sourit et replaça derrière son oreille une mèche rebelle.

« Allons manger… je meurs de faim. »

Posant un nouveau baiser sur ses lèvres, il se redressa et prit le chemin de la sortie de la chambre. Il ne fuyait pas la conversation, pas vraiment, mais il valait mieux avoir l’estomac plein lorsqu’on parle de choses sérieuses. La chaleur avait encore augmentée et chaque passage dans un trait de soleil faisait bruler la peau comme si on la collait tout contre un radiateur. Un rapide coup d’œil à l’horloge murale lui apprit que l’heure du repas était depuis longtemps passée, ce qui expliquait qu’il se sentait à ce point affamé. Bien qu’encore omnivores, les loups étaient des gros mangeurs, et Khaaleb était connu pour son coup de fourchette redoutable. Dans la famille, on ne déconnait pas avec la bouffe. Depuis leur arrivée, il n’avait d’ailleurs pas été déçu par les spécialités culinaires qu’ils avaient expérimentées, et il se faisait un plaisir de tester quelques recettes qu’il comptait bien refaire une fois rentré.
Après être passé dans la cuisine chercher au frigo des jus de fruits frais qu’il avait pressé magiquement pendant le sommeil de la jeune inquisitrice, il alla s’installer sur la terrasse sous la petite pergola. La température au dehors de l’appartement était plus supportable car malgré la chaleur ambiante, l’air qui montait de la mer offrait une douceur que même les fenêtres ouvertes ne permettaient pas.
Alors qu’il était en train de beurrer des toasts, Thalya vint le rejoindre et s’installa à côté de lui. Dans un geste qui lui était devenu presque machinal, il posa une des deux tartines qu’il venait de recouvrir de confitures sur l’assiette de la jeune femme avant de mordre avidement dans la sienne. Mâchant avec délice, il regardait le paysage qui s’offrait sous leurs pieds, il n’y avait presque plus personne dans la rue, tout le monde, passants, habitants et touristes étaient rentrés pour manger ou plus probablement vu l’heure pour échapper à la chaleur de cette journée qui s’annonçait encore éblouissante. Après avoir bu une gorgée de jus, le regard soudain plus sérieux toujours tourné vers les toits des bâtiments avoisinants, le jeune homme reprit la conversation qu’il avait mise en pause un peu plus tôt.


« Pour répondre à la question que tu m’as posé tout à l’heure, je ne sais pas quel sera le positionnement du Marrok par rapport au changement que vont subir les inquisiteurs, mais il y a certaines choses qu’il ne m’est pas impossible d’envisager… je connais ton point de vue à son sujet, mais Cécil est loin d’être aussi stupide que tu le penses, et je ne pense pas qu’il aura besoin de mes mises en garde pour se montrer très prudent avec Wilkerson. » Le jeune homme, réfléchissant à ce qu’il allait dire, mordit dans son toast. C’est vrai qu’il n’avait pas encore eu le temps de parler avec son vieil ami sur la conduite qu’ils allaient bientôt devoir tenir, mais il était presque sur de ne pas se tromper. « Je pense qu’il va tout faire pour prendre un maximum de distance avec le nouveau visage des inquisiteurs, et surtout qu’il va tout faire pour protéger les loups des possibles retombées, particulièrement ceux qui vivent à proximité de vos territoires, car il y en a bien sur, même s’ils ne sont pas toujours déclarés. Pour le moment, Wilkerson semble davantage préoccupé par ce qui se passe dans vos frontières qu’en dehors, mais je ne pense pas que ça durera éternellement, nous allons devoir nous y préparer. »

Le programme répressif du nouveau Grand Inquisiteur inquiétait beaucoup le Géri. Il craignait les retombées que cela allait pouvoir avoir sur la communauté lycanthropique mais aussi sur la communauté magique toute entière, sorciers comme créatures. Des heures sombres les attendaient, voila la seule chose dont il était totalement certain ces derniers temps. Mais des heures sombres, ils en vivaient déjà depuis longtemps, ce n’était juste pas prêt de s’arranger. Le jeune homme poussa un soupir. Dans quel monde de fou vivaient-ils tous ? Comment pouvait-on en arriver là, arriver à un tel niveau de haine ? Comment pouvait-on en être amené à ce genre d’extrémité, faire souffrir, tuer, pour quoi ? Encore et toujours la peur, la différence, la crainte pour sa pauvre petite personne. Comment pouvait-on en arriver là ? A détruire des villes entières, à jeter sur une foule innocente des créatures infernales, à renier tout ce en quoi on avait toujours cru… il y avait vraiment de quoi se décourager dans le fond. Mais où à ce moment là trouver encore la force de se battre ?
Le regard du sorcier glissa sur le visage de la jeune femme, et un imperceptible sourire naquit à la commissure de ses lèvres. Il se souvint alors de mots qu’il avait dits à Zach lorsque ce dernier lui avait posé la même question. Malgré toute la noirceur du monde et de l’être humain, il y a toujours des choses qui valaient la peine de se battre.


Sortant une cigarette de son paquet qui était resté sur la table, il en alluma une et s’adossant sur sa chaise, il se tourna vers la jeune femme.


« Tu as une idée de ce que compte faire ta cousine ? »

Il avait longtemps hésité à poser cette question. Après tout, si les deux femmes ne se parlaient plus ces derniers temps, il n’y avait que peu de chances pour que Camila ait communiqué ses plans à sa cousine, mais cependant, la curiosité du jeune homme avait été plus forte. En réalité, il s’interrogeait vraiment sur ce que la Grande Inquisitrice sortante comptait désormais faire de ses journées. Allait-elle quitter le Bastion, voir les territoires inquisiteurs ? Allait-elle fonder son propre parti et combattre les agissements de son adversaire politique ? Allait-elle simplement trouver un travail et reprendre une existence simple ? Cette dernière option était la moins probable, mais pourtant elle était venu à l’esprit du sorcier comme toutes les autres. Après tout, il ne connaissait la jeune femme que de loin et ne pouvait donc en aucun cas prévoir ses intentions. Il avait un temps envisagé de demander à Cécil de lui proposer son aide, ou tout du moins une forme d’assistance, mais après la visioconférence, il était plus qu’évident qu’il faudrait encore du temps avant que Barbosa et De Cormontaigne s’allient, ou même se parlent à nouveau.
Poser cette question, c’était aussi demander d’une façon détournée ce que Thalya comptait faire elle, car il était sur que quelque soit le choix de sa cousine, la jolie brune la suivrait, même si c’était pour faire un coup d’état.
Dans le fond, Khaaleb soutenait cette envie de la jeune femme de renouer avec sa seule famille et de la soutenir coute que coute, même si lui-même ne soutenait pas forcément leurs actions, mais pourtant, une part de lui ne pouvait s’empêcher d’imaginer un tout autre scénario.
Un scénario où elle ne rejoignait pas sa cousine, un scénario où il quittait la meute. Un chemin pas plus simple pour autant, et pourtant. Mais ce tableau n’arriverait pas, il le savait parfaitement, cette image d’eux deux ensemble vivant une vie simple, avec les simples problèmes de la vie simple, c’était une image rêvée qui ne se concrétiserait jamais, car aucun d’eux deux ne pourraient vivre avec la culpabilité d’avoir laissé derrière eux des personnes qui avaient besoin d’aide. Chassant de ses pensées cette vision, il se demanda ce qui allait alors être la suite de leur histoire. S’ils ne pouvaient vraisemblablement pas tout quitter pour aller vivre d’amour et de sirop d’érable dans le Grand Nord Canadien, que leur restait-il ? Se voir à peine un weekend par mois dans la mesure où le contexte le permettait ? Se voir en cachette, en secret, toujours, par peur des conséquences ? Être dans l’attente de se retrouver, dans la peur de ne pas savoir ce qui peut arriver à l’autre ? Tendre la main à travers le lit et la refermer sur du vide ? Et ça pour combien de temps encore ? Non, ça non plus ce n’était pas une vie, ou alors une moitié de vie qu’il ne souhaitait à personne.

Respirant profondément, le cœur serré par toutes ces pensées, Khaaleb tourna le visage vers la jeune femme, et immédiatement il sentit ce même cœur battre plus vite, il sentit sa gorge se nouer, l’envie de la serrer contre lui. Et ce sentiment était chaque jour un peu plus présent, un peu plus fort, et par là même, de plus en plus inquiétant, car il compliquait tout et plus de temps il attendait, plus il serait difficile voir impossible d’y renoncer.
Mais il ne voulait pas y renoncer, la simple idée de le faire le mettait dans une panique fébrile.


En fait, il était totalement perdu.
Elle avait fait voler en éclats tout ce à quoi il avait toujours cru, toutes les barrières, tous les repères. Elle qui allait si bien dans le décor magnifique de la Havane, là où les parfums d’épices et de cigares se mélangeaient avec la musique. Elle était belle et même chaque jour plus belle encore. Elle était solaire, unique.
Il y avait tant de choses à lui dire, mais les mots qu’il n’avait jamais dits n’arrivaient pas à sortir de sa gorge, et pourtant, il devait les dire, il devait le faire, ou il le savait, il aurait toujours ce regret de n’avoir pas osé.
Se penchant vers elle, il posa un baiser dans sa nuque, doux et sensuel, comme toujours.


« Thalya, je… » Commença-t-il sans trouver la force d’aller plus loin. Se redressant, il détourna le regard et s’adossa à nouveau au dossier de sa chaise, le regard un peu plus dur comme pour se redonner de la contenance. Les garçons sont des idiots, mais ça, je n’ai pas besoin de vous le rappeler. « Je m’inquiète pour les quelques créatures magiques qui vivent encore dans les territoires inquisiteurs à l’état naturel. Bien sur, ça fait des années que nous faisons tout pour délocaliser et pour réintroduire ces individus dans des milieux disons plus propices, mais on est encore loin du compte. Je te rassure, on ne parle pas de créatures dangereuses, mais plutôt d’animaux magiques inoffensifs, d’insectes ou de plantes dont presque tout le monde ignore l’existence mais dont la disparition pourrait entrainer de graves conséquences d’un point de vue écologique sur leur écosystème. C’était déjà dur d’obtenir des autorisations d’intervention, mais aujourd’hui, ça risque de devenir carrément impossible, et je doute que Wilkerson ait quelque chose à foutre de la survie de la mousse à racines violettes du Bayou, qui pourtant joue un rôle essentiel dans le filtrage des sédiments et qui assure un habitat naturel à plein d’espèces magiques ou non. Sa disparition entrainerait un bouleversement sans précédent… il faudrait sensibiliser les populations qui vivent à proximité, faire comprendre qu’il n’y a aucun intérêt à tuer ces créatures parc qu’elles sont magiques... » il haussa les épaules, l’air un peu fatigué. « Aujourd’hui plus personne ne s’intéresse à ça plus personne ne se préoccupe des choses qui poussent… et s’il n’y avait que ça… s’il n’y avait que ça… » Répéta-t-il dan un murmure.

Bien sur, Thalya ne pouvait pas le deviner, mais Khaaleb faisait référence à une des craintes qui l’animait le plus depuis ces dernières semaines. Une crainte qui faisait passer l’élection de Wilkerson pour un rebondissement banal d’une série Z. Cette crainte avait vu le jour lorsqu’il était allé dans le Montana rendre visite à son jeune ami Zach fraichement libéré. Les révélations que lui avait fait le jeune homme sur les pratiques confidentielles mais surtout hautement dangereuses des laboratoires Yaxley sur la manipulation de la magie l’avait grandement inquiété. Entre ça et les inquisiteurs qui prétendaient savoir comment supprimer la magie d’un sorcier, il était plus qu’évident qu’ils seraient bientôt en prise avec quelque chose de bien plus terrible qu’une simple querelle entre faction. A jouer ainsi avec la nature en s’en croyant le maître, il était sur qu’un jour prochain, ça allait leur retomber sur la gueule sans prévenir. Le mot « obscurus » lui vint en tête, et cette simple pensée le glaça d’effroi. Comment est ce que l’être humain pouvait oublier aussi vite ?

Ecrasant le mégot de sa cigarette, Khaaleb se rendit compte que son dernier monologue était un peu vide de sens, et surtout n’amenait pas à grand-chose. Il n’allait pas demander à Thalya de l’aider à sauver de la disparition des créatures magiques dont elle ignorait tout. Encore que l’idée était peut être creuser. Soufflant la fumée de sa cigarette, il se tourna vers elle et lui sourit.

« Sans vouloir changer de sujet… si ça ne te dérange pas, j’aimerai profiter de l’après-midi pour trouver quelques trucs en ville, notamment un cadeau pour mon neveu, je lui ai promis. On pourrait se balader un peu dans la vieille ville si ça te dit, et passer au bar dans la soirée histoire de dire au revoir à Rodrigo et aux autres… il m’a dit ce matin qu’il avait un dernier rhum à nous faire goûter… »






Dernière édition par Khaaleb Tal'ahjon le 01.07.18 23:13, édité 1 fois
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Thalya Barbosa
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MessageSujet: Re: Cuba Libre - ft Thalya   Cuba Libre - ft Thalya Empty17.06.18 20:12


Cuba Libre
Khaaleb & Thalya


Cuba, sa chaleur moite, ces couleurs vives, ce rythme endiablé, ses plages, ses plantations de cigares, sa population locale, ce petit appartement... elle n'était jamais venue sur cette île avant cette semaine et pourtant elle avait l'impression d'y avoir toujours vécu. Avant aujourd'hui, elle avait toujours pensé que Miami, son atmosphère électrique, ses nuits branchées, était la ville qui lui ressemblait le plus : dynamique, rythmée, moderne, nocturne, mais elle se trompait, elle ne ressentait pas pour Miami cet amour que cette île était parvenu à générer en elle, mais l'homme qui était allongé à ses cotés et qu'elle fixait de son regard de velours y était incontestablement pour beaucoup. Cet homme qui était parvenu à faire voler en éclat tous ses principes tous ses idéaux... Non en fait elle se trompait, il n'avait pas fait voler en éclat ses idéaux, il lui avait juste fait ouvrir les yeux sur quelque chose dont elle n'avait pas conscience avant aujourd'hui ou qu'elle refusait peut-être de voir tout simplement...

En s'engageant auprès de Camila, Thalya s'était convaincue de haïr tous les sorciers et leur pouvoir dévastateur : ils avaient tué Cecilia sa tante adorée qui avait été comme une seconde mère pour elle, brisant de chagrin sa petite cousine qu'elle aimait comme une soeur. Ils avaient fait du mal à Septimus qu'ils avaient rejeté toute sa vie tout simplement parce qu'il n'était pas comme eux. Elle avait haït Yaxley et toute sa répugnante famille après la grande révélation. Ce que lui et les siens avaient fait à la Californie, à ses habitants, l'avait conforté dans le fait que tous les sorciers étaient dangereux, d'ailleurs n'était-ce pas encore un sorcier qui avait tué des femmes innocentes lors des 5 sanglantes, libéré l'ancienne magie, enlevé Yang pendant des années en le faisant passer pour mort.... Ils n'avaient de cesse de leur montrer à quel point ils étaient des monstres, à quel point ils étaient tous dangereux en étant détenteur d'une force qui les dépassait et qui était contre nature, leur faisant perdre l'esprit. Pourtant malgré tout ça, malgré le rejet très violent dont elle faisait preuve à l'égard des personnes qui possédaient la magie une seule personne échappait à tout jugement négatif, une personne dont elle connaissait la véritable nature et sur laquelle pourtant, jamais son regard n'avait changé et ce même en découvrant la vérité. Cette personne, c'était Camilla.

C'était un secret bien gardé que seuls quelques très rares privilégiés connaissaient et qui, s'il venait à s'ébruiter pourrait détruire complétement sa cousine. Thalya aurait pu prendre peur, la traiter de monstre, ou être jalouse, après tout enfant elle adorait la magie et admirait ceux qui possédaient ce don, elle aurait pu être frustré ou horrifié de constater que sa cousine en était détentrice à son tour pourtant il n'en fut rien. Même lorsque Camilla ne contrôlait pas sa magie et que tout explosait autour d'elle c'était Camilla la plus effrayée des deux, Thalya elle, ne voyait pas un monstre mais juste sa petite cousine qui était terrifiée par un pouvoir qu'elle ne contrôlait pas et dont elle ne voulait pas. Une petite fille qu'il fallait protéger. Elle ne la jugeait pas pour ce qu'elle était mais pour la personne qu'elle était. Une réaction qu'elle ne mettait pas du tout sur le fait qu'elle était conciliante avec la magie, bien au contraire, mais parce qu'elle la connaissait avant tout ça et qu'elle était sa famille tout simplement. Pourtant au cours de sa vie, elle avait fait d'autres rencontre, a commencé par Lockhyan. Elle savait qu'il était le descendant de ce qu'on appelait une lignée de sang-pur, et qu'il avait été rejeté par sa famille de sorcier dès lors qu'il avait été mordu par un loup-garou. Il avait vu toutes ses certitudes mais également son avenir s'écrouler à cause d'un malencontreux coup du sort. Si au début elle était parvenue à se convaincre qu'elle ne faisait que se servir de Lockhyan pour tenter d'approcher les Loup-garou elle avait vite compris qu'elle se mentait à elle-même. Bien qu'elle n'était pas amoureuse de lui, et qu'elle adorait ce jeu de chat et de souris, de séduction qu'ils avaient instaurés entre eux, elle s'était sincèrement surprise à apprécier l'homme considérant qu'il était une seconde exception que les sorciers mais aussi le monde de la magie avaient fait souffrir.

Et puis il y avait cet homme dans les bras duquel elle se trouvait. L'ancienne Thalya ne lui aurait jamais donné l'occasion de l'approcher dès lors qu'elle aurait découvert qu'il était un sorcier et pire que tout, qu'il était mêlé de prêt ou de loin à la mort de Scott. N'importe qui lui dirait à juste titre en entendant cela, qu'elle était folle de rester à ses côtés, qu'il était comme les autres sorciers, un assassin et que pour avoir ôté la vie à un valeureux soldat il méritait le même destin, sauf que ces personnes ne connaissaient pas Khaaleb. C'était un homme bon et généreux, qui se battait non pas pour le plaisir de faire du mal ou de détruire mais pour ses convictions qui se résumait tout simplement à un message de paix des plus banales mais surtout des plus sincères : acceptons-nous les uns les autres et aimons. Khaaleb était un homme bien trop idéaliste pour ce monde pourrit dans lequel ils vivaient tous mais elle devait bien reconnaître que cela faisait parti de son charme. Elle aimait sa force virile, son rire de stentor, ses mains, son regard... A l'époque, Thalya se souvenait s'être demandé comment une femme comme Cécilia Barbosa, la première Grande Inquisitrice, celle qui avait fondé le parti des Inquisiteurs, avait pu tomber amoureuse d'un sorcier. Aujourd'hui la question ne se posait plus : ça ne se commandait pas. Etait-elle prête à oublier son combat contre les sorciers ? Aussi paradoxale et contradictoire que cela pouvait paraître absolument pas, mais sa vision des choses était désormais très différente. Avant de rencontrer Khaaleb, elle mettait tous les sorciers dans le même sac sans se poser de question, mais aujourd'hui, elle rejoignait les idées de Camilla. Les Inquisiteurs étaient essentiels pour protéger la population dénuée de magie et incapables de se défendre face aux différents sorts que certains mages pourvus de sombres intentions pouvaient leur jeter car eux étaient formés pour cela. Ils avaient la technologie la plus avancée pour leur faire face mais désormais elle voulait bien admettre que tous les sorciers n'étaient pas forcément mauvais même si on avait la facilité de ne retenir plus facilement les horreurs commit par les monstres que les bonnes actions.

Le parti des Inquisiteurs aurait pu connaître une belle évolution avec Camila à sa tête malheureusement la population lui avait préféré ce despote de Rearden dont, tel un serpent, les paroles empoisonnées étaient parvenues à charmer les plus crédules. Caressant du bout des doigts les lignes parfaite de son visage, Thalya ne pouvait s'empêcher de se dire que les choses pourraient tellement être différentes si seulement Cam avait pu remporter ces putains d'élection, mais tout n'était pas terminé pour autant. Ils avaient perdus cette bataille mais pas la guerre et bien que des jours sombres s'annonçaient prochainement, ils finiraient par s'en sortir, il le fallait. Pour y parvenir, pour permettre à un avenir meilleur de voir le jour, elle devait s'assurer entre autre que Camila ne soit jamais discréditée avec cette affaire de règlement de compte entre Andropova, les vampires et les les loups-garous, or, ils étaient déjà beaucoup trop nombreux à être dans la confidence. Et c'était connu, plus de personnes connaissaient un secret et plus le risque de le voir s'ébruiter était grand. Si Thalya n'avait aucun doute concernant la discrétions des Vampires et d'Andropova elle-même qui aurait beaucoup à perdre si elle avait la stupidité de se montrer trop bavarde, et si elle avait toute confiance envers les personnes impliqués appartenant à leur cause, elle ne pouvait pas en dire autant des loups-garous ou plus particulièrement de Cécil de Cormontaigne. Elle ne pouvait pas permettre de voir les chances de Camila de récupérer le pouvoir s'envoler en poussière à cause de la langue bien trop pendue du Marrok. Voir Khaaleb froncer les sourcils puis quitter la chaleur de leur lit pour remettre ses vêtements furent autant de signes qui firent comprendre à Thalya que sa question l'avait quelque peu froissé. Fronçant les sourcils à son tour, déjà sur la défensive et prête à bondir au moindre reproche, elle fut soulager d'entendre Khaaleb lui assurer que personne n'aurait vent de cette histoire, du moins si cela venait à se savoir ce ne serait pas du fait des loups. Thalya se détendit en entendant ces quelques mots car même si elle n'avait aucune confiance envers le Marrok, elle avait toute confiance en Khaaleb dont elle savait la parole sacrée

- C'est tout ce que je voulais entendre,
lui assura-t-elle en posant sa main sur son bras.

Elle pouvait sentir sous ses doigts la musculature tendu de Khaaleb qui se leva du lit sans un regard dans sa direction et qu'elle regarda se vêtir avec gourmandise. Alors qu'il s'apprêtait à enfiler son t-shirt, il suspendit net son mouvement en entendant sa question concernant ses projets quand ils quitteraient Cuba... dans quelques heures. Des heures qui leur étaient désormais compté et qui s'écoulait dans le sablier du temps à une vitesse injustement trop rapide. Comme toujours la réponse de Khaaleb fut simple : il n'en savait strictement rien. Ce n'était pas réellement ce qu'elle souhaitait entendre mais elle ne pouvait nier que Khaaleb n'avait pas pour habitude d'avoir réponse à tout ou de le faire croire, il était vrai et sincère comme toujours, même lorsqu'il était l'heure d'aborder des questions difficiles. Bien que ça l'avait contrarié au début et qu'elle avait eut beaucoup de mal à tenir sa langue, elle était heureuse que Khaaleb soit parvenu à la réduire au silence concernant cette discussion qu'ils devaient avoir et qui allait se montrer des plus déterminante pour leur avenir. S'il l'avait écouté, s'il l'avait laissé faire, nul doute que leur vacances n'auraient pas été aussi paradisiaque et ce malgré le cadre. Bien sur, il ne pouvait pas ne pas lui demander d'y penser, malgré elle, elle y pensait chaque jour surtout au début mais plus les jours défilaient et plus elle s'était laissée prendre au piège pour son plus grand bonheur. Mais à présent, les vacances touchaient à leur fin et ils vivaient leurs dernières heures sur cette île... il était plus que temps de lever l'interdit, même si elle n'en n'avait aucune envie et aurait bien continué à vivre dans ce rêve éveillé encore un peu. Mais le ventre de Khaaleb en avait de toute évidence décidé autrement, du moins c'est l'excuse qu'il lui donna pour ne pas lui répondre et si elle avait levé sur lui un regard lourd de reproche en l'entendant se défiler, le baiser qu'il lui donna, et la manière qu'il avait eut de placer une de ses mèches derrière son oreille, l'avait balayé tout aussi vite. Le regardant quitter la chambre jusqu'à ce qu'il disparaisse complètement Thalya repoussa à son tour les couvertures qui avaient accueillit leurs ébats d'un mouvement boudeur. Enfilant sa lingerie fine, elle se glissa dans un des t-shirt de Khaaleb et avança en trainant des pieds du moins jusqu'à ce qu'elle aperçu la table dressée sur la terrasse. Un immense sourire vint éclairer son visage alors qu'elle le rejoignait. Depuis le début de ce séjour Khaaleb la traitait comme une reine, prenant soin d'elle et débordant de petites attentions pour elle. Alors qu'il déposait sa tartine beurrée devant elle, elle s'approcha et l'embrassa.
S'ils vivaient ensemble aurait-elle droit au même traitement de faveur où n'était-ce que pour les vacances ? Et dans 10 ans ? Et dans 20 ans ?
Jamais elle n'avait rencontré un homme qui prenait autant soin d'elle tant au quotidien que lorsqu'ils s'aimaient

- J'ai compris pourquoi tu mets un points d'honneur à préparer le petit-déjeuner, c'est parce que tu sais que si tu devais compter sur moi tu aurais le temps de mourir de faim,
fit-elle en croquant avec délice dans sa tartine.

C'est d'ailleurs en la savourant qu'elle réalisa combien elle avait faim en réalité même si elle se savait incapable de rivaliser avec Khaaleb même en étant affamée. Surprenant le regard du beau brun balayer le paysage comme s'il cherchait à graver ces images à jamais dans sa mémoire, elle posa sa main sur lui, ne pouvant détacher le sien de cet homme incroyable qui avait croisé sa route de manière fort cocasse mais tellement inoubliable. En sentant sa main dans la sienne, il se tourna vers elle et lui lança ce regard qui annonçait une discussion sérieuse où la légèreté ne serait plus de mise et pour cause, il revint sur la discussion qu'elle avait lancé quelques minutes plus tôt dans la chambre.
Se cachant légèrement derrière son verre de jus d'orange lorsqu'il évoqua ses sentiments à l'égard de Cecil, elle ne le quitta cependant pas des yeux, le fixant sans trahir le moindre émotion. S'il était vrai qu'elle n'avait aucune sympathie pour De Cormontaigne qui prenait des initiatives indigne d'un homme prônant la paix et la neutralité, une part d'elle osait effectivement espérer qu'il n'était pas aussi stupide qu'il s'en donnait l'air car après tout, elle avait conscience que Khaaleb ne suivrait pas avec autant de conviction un demeuré pour une simple histoire de dette... quoi que..... Se gardant bien de répondre quoi que ce soit, elle garda le silence sans quitter cependant sa main de la sienne, écoutant ce qu'il avait à lui dire. Comme toujours Khaaleb gardait cette foi inébranlable envers son leader persuadé qu'il saurait prendre les mesures nécessaire pour protéger les siens de Wilkerson. Une fois encore elle ne parvenait pas être aussi confiante que Khaaleb à ce sujet mais elle espérait sincèrement se tromper. Wilkerson était une véritable menace qu'il ne fallait absolument pas sous-estimer et s'il était vrai qu'il y avait très peu de loup-garou sur leur territoire, il n'en demeurait pas moins qu'il y en avait. C'était ceux qui ne voulait pas de cette vie et qui voyait les particules anti-magie comme un recours à leur malédiction. Il fallait vraiment être désespéré ou parfaitement déterminé pour endurer la souffrance que les particules anti-magie provoquait sur les loups les nuits de pleine lune.
Il y avait également une autre créature pour laquelle Thalya s'inquiétait, pour un vampire, le seul qu'elle connaissait, le père Anthony qui avait rejoint leur rang et qui haïssait tout autant sa condition qu'elle même détestait les vampires. Elle espérait qu'il avait disparu et quitté les territoires dès l'élection de ce SS en puissance. La voix de Khaaleb la tira de ses songes et alors qu'il allumait sa clope elle s'affala sur le dossier de sa chaise en poussant un soupire résigné.

- Pas la moindre,
répondit-elle en laissant tomber ses mains sur ses accoudoirs. On ne s'est pas parlé depuis la nuit de sa défaite mais je connais suffisamment ma cousine pour savoir qu'elle va se battre. Elle était effondrée ce soir-là, mais tu sais ce qu'on dit, ce qui ne nous abat pas nous rend plus fort. Elle se relèvera et Wilkerson devra se méfier et surveiller ses arrières, pour le reste j'en sais autant que toi, je suis un peu mis sur la touche en ce moment

Fixant la mer pendant quelques secondes, elle glissa ses pupilles de velours sur l'homme qui lui faisait face. Il y avait beaucoup de détermination dans ce regard, une détermination sans faille que rien n'arrêterait

- Je lui ai dit de se battre,
lui avoua-t-elle. Le soir de sa défaite, dès que les résultats ont été annoncé, juste après son discours de défaite, elle est partie s'isoler avec Calvin. Je les ai rejoint et je lui ai dit qu'elle avait le droit de pleurnicher ce soir mais que dès demain elle devrait se relever et se battre. Qu'elle ne devait pas abandonner parce qu'il y avait la moitié des personnes, ceux qui avaient voté pour elle, qui n'ont pas demandé Wilkerson et qui comptaient sur elle. Eux, elle n'avait pas le droit de les décevoir et de les abandonner. Quand aux crétins qui ont voté pour ce facho ils comprendront vite leur douleurs et reviendront vers elle. C'est pour ça qu'il est absolument primordiale qu'elle reste dans le paysage. Wilkerson ne peut rien faire contre elle. Elle reste un symbole fort, elle est la fille de Cécilia Barbosa, la première Grande Inquisitrice. Il n'est pas stupide même si ça m'arrangerait. Il ne lui fera rien, du moins pas maintenant et c'est pour ça qu'elle doit en profiter

L'expression qu'elle pouvait désormais lire dans le regard de Khaaleb la troubla et la réduisit au silence. Il y avait dans la prunelle de son regard un amour, une tendresse très facile à identifier mais aussi et c'est ce qui la toucha le plus, un imperceptible détresse. Avait-elle vraiment envie de savoir ce qui les attendrait après Cuba ? Non, parce qu'elle le savait déjà au fond d'elle, et bien qu'elle ne voulait pas y penser, leur monde n'était pas prêt à les accepter. Méritaient-ils qu'elle renonce à cet homme ? A ce qui lui était arrivée de mieux dans la vie ? Il y a quelques temps encore elle aurait bravement défié ses opposants en disant que c'était à eux de s'adapter, pas à elle et que si ça ne leur plaisait pas c'était du pareil au même. Elle aurait pu agir de la sorte oui, mais pas avec Wilkerson au pouvoir parce que c'était dangereux pour le siens mais aussi et surtout pour Khaaleb. Partir avec lui, rester ici à Cuba loin de tout ? Ce serait paradisiaque mais absolument pas réaliste, aucun d'eux ne pourraient renoncer à leurs devoirs, on avait besoin d'eux et ce plus que jamais à présent que Wilkerson avait été élu. Les choses auraient pu être si différentes s'il s'était s'agit de Camila. Le voyant s'approcher, Thalya ferma les yeux et savoura la caresse de ses baisers le long de son cou. Lorsqu'il se détacha d'elle, leur regard se perdit dans les yeux de l'autre, et lorsque Khaaleb commença à prendre la parole, Thalya sentit les pulsations de son coeur battre à toute allure dans le creux de sa poitrine alors que les yeux ronds de surprise elle compris où il voulait en venir faisant naître en elle un sentiment de panique. Il ne devait pas, il ne fallait pas qu'il prononce ces 3 petits mots qui auraient autant de force que tornade et pourtant elle les attendait autant qu'elle les redoutait

- Khaaleb ?
S'étonna-t-elle en le voyant soudainement fuir son regard

Ses sourcils broussailleux se froncèrent légèrement et son regard, qui s'était à nouveau posé sur elle, venait de changer du tout au tout, subitement, la déroutant davantage qu'elle ne l'était déjà. Adossé contre sa chaise, l'homme se mit à parler... des créatures magiques ?

- Pardon ?
Demanda-t-elle interloquée en écarquillant les yeux de surprise

S'adossant à son tour contre le dossier de sa chaise, les bras croisés sur sa poitrine, la jeune femme se gifla intérieurement tout en se traitant mentalement d'idiote ! Mais à quoi s'attendait-elle ? A une déclaration d'amour enflammée ? Elle était complétement ridicule ! Elle n'en voulait pas de toute manière, ça les aurait mis dans une position gênante tous les deux, elle le savait, elle en était même convaincu alors... alors pourquoi est-ce qu'au lieu d'être ravie et soulagée, était-elle furieuse et déçue ? Haussant légèrement les sourcils, le visage fermé, Thalya fixait plus les lèvres de l'homme qu'elle n'écoutait ce qu'il lui disait. Personnellement, en ce moment même, elle se fichait comme d'une guigne de la faune et de la flore d'origines magique qui avait subsisté en Floride, en Louisiane ou dans n'importe quel autre territoire inquisiteur. Peut-être aurait-elle été beaucoup plus réceptive aux inquiétudes de Khaaleb et au sort de ces créatures s'il lui en avait parlé à un autre moment mais là.... il avait très mal choisi son timing. Il préférait donc parler des plantes vertes et d'autres créatures dont elle ignorait jusqu'à l'existence et dont elle se fichait éperdument en ce moment même plutôt que d'eux ?

- Tu veux sensibiliser la population qui a mit au pouvoir un homme tel que Rearden Wilkerson, sur le sort des créatures magiques ? Bon courage mais je ne vois pas ce que je viens faire là-dedans, lâcha-t-elle contrariée en le fixant sévèrement, puisque mes relations avec l'actuel Grand Inquisiteurs ne sont pas pas au beau fixe. Oh tiens c'est marrant, maintenant que j'y pense avec le précédent non plus, ironisa-t-elle.

Non pas comme ça ! Ce n'était pas ce qu'elle voulait dire ! Ce n'était pas ainsi qu'elle se voyait passer son dernier jour à Cuba. Elle ne voulait pas tout gâcher en se prenant la tête avec lui pour de pareil conneries, tout simplement parce qu'elle s'était mis des idées stupides en tête et qu'elle était vexée et furieuse de s'être imaginée que Khaaleb pouvait ressentir la même chose. Elle ne pouvait pas lui en vouloir pour ça. Elle ne pouvait s'en prendre qu'à elle-même si elle était idiote. Thalya l'observa écraser sa cigarette tout en redoutant déjà sa réaction. S'il avait le malheur de balancer une remarque supplémentaire sur le sujet ou sur sa réflexion, ça risquait de bien vite devenir la journée de trop dans ces vacances paradisiaque. Heureusement, Khaaleb changea de sujet, ce qui était largement préférable à ses yeux

- Très bonne idée,
approuva-t-elle en se levant précipitamment de table. J'ai besoin de changer d'air ! J'enfile une robe et je suis à toi. Allons trouver le cadeau idéal pour ton neveu

****

La tête appuyée contre l'épaule de Khaaleb, Thalya profitait des dernières lueurs du soleil sur la Havane. Une légère brise tiède d'air marin soulevait légèrement ses cheveux. La ville et cette atmosphère si particulière qui la caractérisait avait très vite eu raison de sa mauvaise humeur. A vrai dire, si tôt qu'ils quittèrent l'appartement, sa bonne humeur revint au pas de course. Ils passèrent toute la journée à l'extérieur, faisant nombre de boutiques, trainant dans la vieille ville au hasard des rues. Ils avaient mangé à l'extérieur, sur la terrasse d'un restaurant qui donnait sur la mer, puis ils étaient rentrés à l'hôtel avec tous leurs sachets. Ils avaient pris ensemble une douche qui s'était légèrement éternisée, cédant au plaisir qui l'envahissait. Après s'être changé, ils quittèrent une dernière fois ensemble leur appartement en chahutant dans les escaliers comme des gamins. Puis les deux diables laissèrent place à un couple amoureux qui se s'avançait vers le bar de Rodrigo en s'attardant un maximum afin de profiter une dernière fois de ce magnifique spectacle qui s'offrait à leurs yeux. Deux ou trois prostituées à la recherche de client dévorèrent Khaaleb du regard le temps de son passage devant elles, mais la présence de Thalya les dissuada de tenta la moindre approche.
Le bar de Rodrigo était déjà bondé et Thalya qui ne lâchait pas la main de Khaaleb, se faufila entre les chaises afin d'atteindre le bar derrière lequel se tenait Rodrigo

- ¡ Hello el amigo! ¡ Se precavía que tienes en tu posesión un Ron excelente que nos hace gouter! ¡ Muéstrame esto! Fit-elle rieuse en tapant la paume de sa main sur le magnifique bois du comptoir

- Thalya ! Khaaleb !! Enfin vous voilà !
S'exclama l'homme ravi tout en offrant une poignée de main virile à Khaaleb et en attrapant Thalya par les épaules pour lui voler un baiser

Les conversations et les rires allaient bon train et si Thalya ne prêta aucune attention aux regards de certains hommes et à de discrets frôlement il n'en n'allait pas autant pour la musique

- Où sont Juan, Carlos, Fernando et Miguel ?


Le bar de Rodrigo était devenu un peu le QG à Cuba, l'ambiance était toujours excellente, le patron était devenu un ami et l'alcool qu'il y vendait était digne des Dieux. Et pas une seule fois, non pas un soir, les trois hommes n'avaient manqué à l'appel

- Ah ça ! Fit l'homme d'un air navré en frottant sans conviction son bar d'un air absent. Ils savent que l'une des plus belles femme de Cuba s'envole demain alors ils s'en remettent pas et noient leur chagrin chez eux.

- C'est triste, fit-elle dans un sourire narquois sans le croire une seule seconde. Et l'autre raison ?

- Y a une fête sur la plage, vous devez pas la manquer. Ces traitres ont été débauché pour l'animation. Faut y aller, vous pouvez pas partir sans voir ça mais avant on trinque avec Rodrigo qui vous a réservé son meilleur Rhum

Rodrigo n'avait pas menti, son rhum était probablement l'un des meilleurs qui lui eut été donné de gouter. Il était 22h passé quand Khaaleb et Thalya prirent congés de leur vieil ami pour se diriger vers cette fête qu'il leur avait conseillé et qui était donné sur la plage. Main dans la main, marchant pieds nu sur le sable, Il ne leur fut pas bien difficile de trouver le lieu en question car en plus de l'éternel bruit des vagues, se mêlait un air de rumba des plus entrainant. Du feu avait été allumé, encadrant l'immense espace dans lequel plusieurs personne évoluaient avec sensualité. Prenant un Mojito, le jeune couple n'eut aucun mal à se fondre dans l'ambiance, et lorsqu'elle sentit la main puissante et virile de Khaaleb l'entrainer sur ce qui faisait office de piste de danse elle ne résista pas une seule seconde. Très vite, leurs deux corps se balancèrent sur un tempo fiévreux et endiablé. Accentuant le mouvement de ses hanches, Thalya ne quitta pas une seule seconde Khaaleb du regard alors qu'ils évoluaient ensemble sur le sable au son de la musique. La suggestivité de chacun de leurs gestes, la manière qu'ils avaient de se regarder, de s'affronter, de se déhancher, ne faisait que faire grimper la température autour d'eux. C'était comme s'il n'y avait plus qu'eux, eux et la musique et que leur corps se disaient avec force et sensualité ce qu'eux-même étaient incapables de se dire.

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Khaaleb Tal'ahjon
Khaaleb Tal'ahjon

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ϟ Métier : Directeur du Département de Régulation et de Protection des créatures magiques - Nouvellement nommé Marrok de la Grande Meute Américaine ϟ Âge : 36 ans ϟ Race et sang : Sorcier Mohawks ϟ Particularité : Loup garou ϟ Statut civil : Compliqué

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MessageSujet: Re: Cuba Libre - ft Thalya   Cuba Libre - ft Thalya Empty01.07.18 23:18


Cuba Libre
ft Thalya et Khaaleb



Musique:

Après une semaine de visite et de découverte, Khaaleb en était venu à la conclusion qu’il y avait deux villes de la Havane.
Une ville du jour, lumineuse, colorée, écrasée par la chaleur sèche de l’été. Une ville endormie avec de vieilles voitures américaines couvertes de poussière attendant des touristes à promener, avec des chiens vagabondant dans les rues désertées, avec des hommes aux regards pesant attablés à des tables d’échec sous les tonnelles des terrasses ombragées, un grand verre à la main. Une ville de marchés couverts, une ville d’odeurs de cuisine et d’épices, une ville du bruit des pales des ventilateurs et du cri des goélands.
Cette ville du jour, le jeune homme l’avait aimé, d’une part parce qu’elle lui avait offert des sons et ses couleurs magnifiques, une vision de carte postale si typique et unique. Et d’une autre part parce qu’il s’était surpris à en aimer la chaleur, pourtant si pesante et si inhabituelle pour lui.
Mais ce n’était pas la Havane du jour qui resterait la plus chère à son cœur. Car la Havane du jour n’était rien face à la Havane de la nuit. Elle paraissait fade en vérité, sèche, alors que la nuit elle vivait d’une autre énergie. Les habitants, profitant de la température moindre, sortaient de leurs demeures aux fenêtres bardées de barreaux pour se retrouver dans les bars et les cafés de la vieille ville. Leurs vêtements, clairs, sombres, les robes colorés des femmes, compensaient la perte des nuances pâles des façades dans l’ombre de la fin du jour. La ville entière se parait de lumières et de lanternes, créant un monde nouveau, comme une cité de lucioles grouillant dans l’air chaud. Partout on entendait la musique, ses guitares, ses cuivres et ses chants, partout on entendait les rires des femmes aux yeux rieurs et à la voix rauques, partout on voyait les gosses courir dans les rues aux trottoirs irréguliers, grimper sur les tas de gravas et se cacher derrière les rambardes en béton de chantiers jamais fini comme s’il s’agissait de murailles de châteaux à défendre. L’air était joyeux, éclatant, comme si la ville vivait de la puissance du soleil même si ce dernier était couché. L’ambiance de la nuit était plus exaltante, pétillante, plus authentique, elle reflétait la chaleur de ces lieux, mais aussi leur histoire, l’histoire d’un combat, d’un peuple, d’une culture, d’une île si longtemps prisonnière de ses choix.
Cette image parlait au sorcier, aujourd’hui plus encore que tous les autres jours, car aujourd’hui il se rendait compte que ces choix faits librement, en toute conscience, l’emprisonnaient désormais dans un état dont il ne parvenait plus à se sortir. On attendait des choses de lui, mais encore plus que ça, il attendait des choses de lui-même. Il devait aux autres mais aussi à son intégrité d’aller au bout des choses qu’il avait lancées, d’assumer les choix qu’il avait faits. Khaaleb était quelqu’un de droit, et il savait que même s’il avait à en souffrir personnellement, il ne changerait pas. Même aujourd’hui qu’il avait temps à perdre.

Enlacés l’un contre l’autre, les deux jeunes gens marchaient dans les rues de la Havane. Il faisait nuit désormais, une dernière nuit avant de repartir et de mettre fin à cette parenthèse. Le jeune homme savourait chaque minutes, depuis le matin jusqu’à maintenant. Il savourait chaque tableau qu’il voyait, essayant d’inscrire chaque musique dans sa mémoire, chaque regard croisé, chaque battement de cœur. Il était heureux, d’une joie comme il n’en avait encore jamais connue, et pourtant il avait sur le cœur une pression terrible, comme un élan de panique à chaque fois qu’il pensait au réveil.
Riant avec la jeune femme qu’il tenait par la taille, il laissait son regard balayer les façades, les enseignes éteintes, s’attardant sur les lumières des bars, sur les gens en train de parler, de fumer et de boire, et bien sur de danser. Chaque établissement avait sa musique, et la cacophonie magnifique qui se rependait dans l’artère avait quelque chose d’enivrant et de presque hypnotique.
Ils avaient mis leur discussion du matin de côté et avaient profité pleinement de la journée, remplissant leurs valises de tout ce qu’ils pouvaient rapporter pour leurs proches et leurs amis (ce qui comprenaient bien sur des quantités incroyables d’alcool). Il avait même trouvé pour son neveu le cadeau parfait : une superbe guitare, sans doute encore un peu grande pour lui, mais il en était certain, le jeune garçon en serait ravi. Pendant la journée, il n’avait plus été question de faune et de flore magique, ni de la meute, ni du reste bien qu’ils ne s’empêchaient désormais plus d’en parler. Ils n’avaient pas non plus osé ré-aborder leur propre condition et ce qui les attendait eux, peut être parce que l’un comme l’autre savait où tout cela pouvait les mener et que le dire s’était faire vivre une réalité qu’ils préféraient peut être oublier encore un peu. L’après-midi avait filée à toute vitesse, comme le repas délicieux dans un petit restaurant sur la plage où seuls des locaux mangeaient.
Après avoir déposé leurs achats dans leur appartement et profité encore une fois d’une douche qu’ils aimaient prolonger à leur façon, ils étaient partis vers le bar de Rodrigo. La nuit était douce, délicieuse, musicale.

Elle avait mis cette robe blanche qu’il aimait, et il aimait à penser qu’elle l’avait fait pour lui. En tournant la tête, il voyait parfois dans certaines fenêtres éteintes leur reflet à tout les deux. C’était étrange d’y voir l’image d’un couple des plus banals, deux jeunes gens amoureux en vacances. C’était après tout comme ça qu’ils avaient vécu pendant sept jours, comme le couple qu’ils n’assumaient pas être. Ils avaient pris des habitudes, naturellement, sans même s’en rendre compte et Khaaleb y avait vite pris goût. Il avait pris goût à lui faire la cuisine (aussi parce que comme elle le disait, il avait le temps de mourir de faim s’il attendait qu’elle en prenne l’initiative), il avait pris goût à trouver ses affaires un peu partout, il avait même pris goût à cette bataille incessante pour avoir une place dans le lit, à cette mine boudeuse dès qu’il disait quelque chose qui n’allait pas. Tous ses défauts il les aimait aujourd’hui, et toutes ses qualités sublimaient chaque instant. Il le savait, il aurait pu vivre comme ça longtemps. Ils auraient pu vivre une vie très belle, simple. Il aurait continué à lui préparer des petits déjeuners le matin, à lui apporter des fleurs, pas juste pour les anniversaires mais pour le plaisir de se faire traiter de romantique, il aurait continué à chercher ce regard et ce sourire où il la sentait heureuse, ils auraient continué de voyager et de découvrir le monde ensemble, il aurait continué de défendre l’harmonica, il aurait continué à la combler toujours plus car il aimait ses rires comme ses cris de plaisir. Plusieurs fois, le sorcier s’était pris à imaginer leur vie s’ils n’avaient pas été qui ils étaient, s’il était un simple biologiste animalier et elle une belle mécanicienne qui s’étaient rencontrés au hasard d’un voyage. Peut être auraient-ils vécu comme maintenant ses moments sans prétention, des weekends par ci par là, peut être auraient-ils appris à se connaitre et à s’aimer, peut être aurait-il tout plaqué pour aller la rejoindre, ou peut être serait-elle monté pour affronter le froid et la glace. Peut être aurait-il, au bout d’un temps, eu le courage de lui demander sa main, peut être après quelques railleries aurait-elle dit oui. Peut être qu’ils auraient fait une belle petite cérémonie avec la famille et des amis, sans prétention, à leur image. Peut être auraient-ils fondé une famille. Peut être auraient-ils vieillit ensemble. Peut être.
Mais on ne faisait pas une vie sur des « peut être », le jeune homme le savait très bien.
Ce fantasme était aussi ridicule qu’irréalisable et chaque fois qu’il le prenait il le chassait de son esprit car il était une souffrance bien plus qu’un espoir. Jamais ils ne pourraient vivre ça, pas dans le monde tel qu’il était. Et pourtant le jeune homme se prenait souvent à se demander pourquoi n’avaient-ils pas droit au bonheur comme chacun ?

Arrivant enfin au bar de Rodrigo, un établissement avec une ambiance chaleureuse et endiablée où l’alcool était particulièrement remarquable, les deux jeunes gens saluèrent ceux dont ils avaient fait la connaissance dans la semaine, comme s’ils avaient toujours vécu là, avant de se diriger vers le comptoir où les attendait Rodrigo lui-même. Le patron du bar avait un sourire charmeur, une fine moustache et un regard pétillant qui rappelait à Khaaleb un acteur d’un vieux film de science fiction. Il mâchonnait toujours un cure-dent et portait des chemises aussi colorées qu’excentriques. L’homme était à l’image de son établissement, authentique, ouvert et d’une chaleur qui faisait du bien à l’âme. Il avait aussi un humour qui plaisait au loup et qui lui manquerait, comme tout le reste d’ailleurs.
Le sorcier parla peu, laissant sa belle compagne faire la conversation dans un espagnol irréprochable. En réalité, il n’arrivait pas à se concentrer dans autre chose que dans le fait de la regarder, de profiter de chacun de ses mots, de ces rires qui illuminaient son visage. Thalya était lumineuse, et elle attirait les regards, les siens comme ceux des autres hommes qui se trouvaient là. Le jeune homme s’étonnait toujours de sentir son ventre se serrer lorsqu’il voyait un autre regard que le sien se poser sur la belle brune, il s’étonnait aussi de cette envie furieuse qu’il éprouvait alors de leur faire sauter les dents.  Auparavant, il ne s’était jamais connu jaloux ou possessif, peut être était-ce le caractère fragile de cette relation qui le rendait comme ça, comme s’il voulait que rien n’interfère dans cette histoire qui était la leur, comme si rien ne devait venir briser la bulle dans laquelle ils s’étaient réfugiés.
Après un verre d’un rhum dont il s’empressa de noter les références, le jeune couple quitta le bar en direction de la plage et de la fête qui selon les dires de Rodrigo, était en train de battre son plein. Dire au revoir aux gens qu’ils avaient rencontrés et aux amis qu’ils s’étaient fait était une première étape avant le départ, une première étape qui le rapprochait de ce moment fatidique qu’il redoutait. En règle générale, le loup n’aimait ni les départs ni les au revoir, mais qui aimait vraiment ça ?  Dans le cas présent, c’était d’autant plus dur qu’il ne savait pas quand il pourrait revoir toutes ces personnes dont il avait croisé le chemin, ou même s’il les reverrait un jour.
Alors qu’ils arrivaient sur le sable, ils enlevèrent leurs chaussures, puis les portants dans une main et se tenant par l’autre, ils se laissèrent guider par la musique qui les appelait. La plage n’était plus brulante de la morsure du soleil, ni bruyante des touristes ou des mouettes. Le sable était doux, fin, comme un coussin sous leurs pieds, et la brise marine faisait de l’instant un moment unique, agréable comme un songe. Sans un mot, Khaaleb serra un peu plus la main de Thalya dans la sienne, enlaçant leurs doigts et profitant du contact de sa peau.

Un peu trop vite à son goût, les deux jeunes gens arrivèrent à la fête, qui comme l’avait dit Rodrigo, valait bien le détour. Une petite payotte  avait été montée pas loin de l’eau, entourée par de grands braseros. On y servait presque exclusivement des mojitos et d’autres cocktails à base de rhum. Il y avait du monde, mais ils n’eurent pas de mal à trouver leurs connaissances, installées autour d’une table en bois qui avait connue beaucoup de ce genre de fête au vu de son état. Il y avait plusieurs autres tables du même acabit où étaient posés plusieurs groupes, discutant, buvant et riant. Mais la majorité des fêtards étaient tous à la danse, et mettaient le feu à la piste improvisée sous le regard des musiciens qui étaient installés sur une petite estrade improvisée faite en palette de bois. Pendant plusieurs minutes, le sorcier resta à discuter avec les autres, observant la dextérité des joueurs de Congas, de Tres, de Chekeré et de Güiro, tous ces instruments qu’il avait découverts ici et qui se mêlaient aux plus traditionnels trombones et trompette. Il y avait également quelques chanteurs qui se relayaient en fonction des chansons et qui envahissait l’air de leur voix suaves et ancestrales, accompagnés des clappements de mains de l’assistance.  
Il y avait quelque chose d’étrange à se trouver là, une étrange situation qu’en réalité le natif connaissait fort bien. Il se sentait ici autant inclus qu’étranger. Comme si à la fois il n’appartenait pas à ce monde tout en y ayant une place. Il était mieux ici que dans bien des endroits, mais pourtant il n’appartenait pas à cette terre, ces coutumes n’étaient pas les siennes mais il les aimait et s’en sentait proche. Il était dans cette condition curieuse des gens mélangés, ceux qui rassemblent trop d’identité pour appartenir à une seule. L’impression de cet écart lui était habituelle, mais pour une fois, le sorcier sentait que ça n’avait rien à voir avec sa naissance, avec la magie, ou avec sa nature lycanthropique, c’était juste lui, lui qui savait que tout ça aurait une fin.

Soudain, la musique changea, et immédiatement il reconnu un titre qu’ils avaient beaucoup écouté durant cette semaine. Une chanson qu’ils aimaient et sur laquelle ils s’étaient aimés. Tournant le visage vers là où était assise la jeune femme, il fut surpris de voir qu’elle le regardait aussi. Ils échangèrent un sourire, mi-tendre mi-complice et tendant la main vers elle, il lui fit un signe indiquant la piste de danse. Ne se faisant pas prier, elle le suivi, et se fondant dans la masse, ils commencèrent eux-mêmes à danser.
Bien que plutôt à l’aise avec l’exercice, Khaaleb n’avait jamais vraiment aimé danser, ou disons plutôt qu’il n’avait jamais trouvé le bon contexte, ni la bonne partenaire. Bien sur, il lui arrivait de danser à des soirées, aidé en général par des doses conséquentes d’alcool, et de bouger son popotin comme un diable sur les rythmes les plus déchaînés, mais c’était bien différent de ce qu’il vivait présentement. Cécil, grand expert des danses de salon, avait bien tenté de lui enseigner quelques mouvements, mais en définitive, la meilleure des professeurs avait été Thalya, et cette semaine avait été le théâtre de bons nombres de séances d’entrainement qui avaient souvent tendance à finir de la même façon que leurs douches. Le loup avait appris rapidement, surtout parce qu’ils étaient comme dans (presque) tout, incroyablement complémentaires. Lorsqu’ils dansaient ensemble, c’était comme s’ils dansaient depuis toujours, comme si chaque mouvement accompagnait celui de l’autre naturellement, comme s’ils ne formaient plus qu’une seule personne. La danse comme la musique était devenue un moyen de se parler sans un mot, de se dire ces choses qu’ils avaient trop peur de s’avouer.
Là, perdu au milieu des autres danseurs, c’était comme s’il n’y avait plus personne autour d’eux, comme si le monde n’existait plus que par le sable sous leurs pieds et par la musique. Comme s’ils étaient dans une autre temporalité.
Tempe contre tempe, le jeune homme serrait l’une de ses mains dans la sienne tandis que l’autre se plaçait dans le creux de ses reins, savourant et réagissant à chacun de ses mouvements sensuels, chaque déhanchement, l’attirant vers lui pour la presser contre son corps. Ils eurent vite chaud, mais ça n’avait pas vraiment d’importance. Leurs pieds faisaient voler le sable au rythme des percussions, leur souffle se mêlant comme les battements de leurs cœurs. Leur danse n’avait rien d’acrobatique ni même rien d’élégante ou de raffinée, mais elle était sincère, charnelle, suave. Souvent leurs regards se croisaient, et on pouvait sentir tout le désir qui les animait et qui ne faisait que monter à chaque fois qu’ils tournaient pour revenir l’un vers l’autre, torse contre torse, jambe contre jambe. Chaque mouvement, chaque caresse était un contact délicieux que seule la fin de la musique pouvait arrêter. Pourtant, il leur fallut encore deux morceaux avant de s’arracher à la piste de danse, incapables de tenir plus longtemps.
Après avoir dit au revoir à leurs amis, le couple quitta le cercle de lumière que projetaient les braseros autour de la fête et ils marchèrent le long de la plage, d’un pas à la fois lent et fébrile.  L’appartement était trop loin, et ils ne pouvaient attendre d’arriver jusque là.
Une fois qu’ils furent assurés de se trouver assez loin pour ne pas être dérangé mais pas trop pour continuer à profiter de la musique, ils se jetèrent littéralement l’un sur l’autre, reprenant ce qu’ils avaient déjà commencé en dansant. Chacun de leurs gestes étaient emprunt d’une fièvre nouvelle, différente, comme si leurs corps comprenaient qu’il n’y aurait peut être plus d’autre occasion que celle là. La serrant contre lui, fort contre son corps, il l’embrassa avec avidité, caressant sa langue de la sienne, glissant le long de sa gorge, lui mordillant le lobe de l’oreille, embrassant de son épaule jusqu’à ses seins, de ses seins jusqu’à son ventre, embrassant chaque millimètre de sa peau. Se laissant tomber au sol, ils roulèrent l’un sur l’autre, indifférents au sable, indifférents à tout : comme à chaque fois qu’ils étaient ensembles, il n’existait plus rien d’autre. Alors qu’il l’embrassait, il laissa l’une de ses mains remonter délicatement le long de sa jambe, remontant par là même cette longue robe blanche et légère qu’il adorait, mais qui désormais était de trop. Glissant sa main entre ses cuisses, il éprouva un intense désir à voir sa respiration se couper et son dos se cambrer sous ses caresses. Il aimait la voir tressaillir, la sentir vibrer sous ses doigts. Il aimait l’avoir à sa merci comme il aimait être à la sienne. D’une main experte, il dégrafa son soutien gorge qui s’en alla rejoindre les autres vêtements qui leur servirent de support, profitant ainsi du spectacle de sa poitrine dont il avait du mal à se détacher. Très vite ils furent nus, nus dans le sable, nus devant l’immensité de la mer, sans doute plus excités encore par le lieu et par le contexte que par tout le reste, le bruit de leurs ébats couvert par la musique au loin et par le bruit des vagues. Il voulait la rendre heureuse, il voulait l’entendre crier, il voulait la sentir vibrer avec lui, encore une fois, il voulait s’abreuver de tout ce plaisir qu’elle lui donnait et qu’il n’avait connu avec aucune autre femme. Il voulait l’aimer encore, ne jamais s’arrêter, ne pas briser le sortilège, surtout pas. Il écoutait chacun de ses souffles, répondait à chacune des demandes silencieuses de son corps, la prenant comme elle voulait elle prise, l’aimant à en mourir.

Et lorsque, à bout de souffle, ils n’eurent plus assez de force pour continuer une nouvelle fois, ils se laissèrent retomber sur le sable, assourdit par les battements frénétiques de leurs cœurs épuisés, face à l’immensité inquiétante du ciel nocturne. Le loup tendit le bras vers la jeune femme pour qu’elle vienne s’y blottir, la tête posée sur son épaule. Il posa sa main sur elle, caressant du bout des doigts ce corps qu’il aimait tant. Et ils restèrent ainsi longtemps, goûtant ce moment, le gravant en eux et en eux seul pour qu’il y demeure, bercés par le ressac régulier des vagues à quelques mètres d’eux. La fête avait pris fin, et ils étaient désormais totalement seuls sur la plage désertée.
L’air, doux et calme, l’appaisait, et le plafond étoilé, avec la voie lactée traversant le firmament lui donnait le sentiment d’être dans un autre lieu, une toute autre vie.
Le jeune homme sentait la main de Thalya sur son torse. Ce contact était aussi doux que la brise qui les enveloppait, si précieux. Baissant les yeux, il prit cette main dans la sienne et la porta à ses lèvres pour l’embrasser, doucement. Alors, il vit le croissant de Lune désormais tatoué à jamais sur son poignet, le même croissant de lune que celui qui les observait malicieusement dans le ciel au dessus d’eux. Son cœur se serra. Comment pouvait-on renoncer à ça ?
Maintenant qu’il y avait gouté et qu’il y avait tant pris gout au bonheur ? Comment pouvait-il renoncer à cette histoire, renoncer à cette femme, sans perdre une part de son âme ? Sans perdre une partie de soi ? Khaaleb se sentait déchiré en deux, déchiré entre son devoir et sa liberté. Déchiré de savoir qu’il devait dire au revoir à la seule femme qu’il eut jamais aimé.

Se dégageant légèrement du corps de la jeune femme, le sorcier se redressa et s’assit face à l’eau sombre, repliant ses longues jambes qu’il entoura de ses bras. Entre ses orteils, il sentait les grains de sable glisser, lui échapper comme sa vi lui échappait.
Il  devait faire ce qu’il avait à faire, il s’y était préparé, depuis longtemps. C’était ce qui devait être fait. Jamais ils n’auraient du se rencontrer, c’était un hasard, tout comme la suite de leur histoire. Et pour le bien de leur futur, de son futur à elle, il savait qu’il devait réussir à sortir de sa vie. Il y avait causé déjà tellement de dommage. Il avait probablement tué un de ses amis, il avait, involontairement bien sur, causé l’éloignement avec sa cousine qui comptait tellement pour elle, il n’avait pas su convaincre Cécil de ne pas se lancer dans cette attaque. Toutes ces choses étaient faites aujourd’hui, et il ne pourrait plus revenir en arrière, mais peut être pourrait-il lui permettre de vivre une vie normale. Il avait gouté au bonheur, mais il ne pouvait être assez égoïste pour la laisser gâcher sa vie avec lui.


« Je ne peux pas vivre comme ça Thalya…On ne peut pas vivre comme ça… on ne peut pas vivre éternellement coupé en deux... » Dit-il dans un murmure.

Son regard, lourd de ce qu’il savait avoir à dire, était fixé sur l’horizon. Les vagues dansaient devant lui, comme un ballet mouvant sous les étoiles innombrables et la lune moqueuse. Au loin, la lumière d’un phare balayait le paysage aux teintes sombres, entre le bleu et le gris, révélant des rochers au loin sur lesquels dormaient des oiseaux de mer.
A côté de lui, il sentit la belle inquisitrice se redresser elle aussi.
Oui, il y aurait une vie pour elle après. Elle rentrerait chez elle, sans doute en colère, mais avec le temps, la colère passerait, et elle reprendrait sa vie, elle rencontrerait quelqu’un qui lui conviendrait mieux, quelqu’un qui ne serait pas l’antithèse de ce qu’elle était. Elle reprendrait sa place auprès de sa cousine, et elle continuerait de défendre ceux qui en avait besoin.


« Imaginons, on continu comme ça, on continu à se voir, une fois par mois, parfois plus, parfois moins. Tu prends l’avion pour venir au chalet, je transplane près de ta frontière où on se retrouve dans des motels miteux au milieu de nulle part. Et on ne va nulle part, on continu à vivre comme ça, toujours séparé, car soyons réalistes, tu ne quitteras jamais les tiens, et que moi je ne peux te suivre là où tu vas. Et pendant un temps, ça nous convient, mais dans six mois, huit mois, un an, tous ces allers-retours commencent à nous fatiguer, ça t’éloigne de ta famille, moi de la mienne. On commence à sentir une tension, je n’ai plus la tête à travailler, je me fais virer, on se reproche un tas de choses, on se dispute car on ne sait plus faire que ça… » Le tableau qu’il peignait n’était pas reluisant, mais il était vrai. Il se connaissait, et il savait que cette relation, si elle continuait comme elle avait commencé, les conduirait à un mur, car lui ne serait jamais satisfait de ne vivre qu’à moitié avec elle. Les mots qui sortaient de sa bouche sortaient calmement, durement, gravement, on sentait qu’il avait retourné la situation dans tous les sens avant de les prononcer. Chacun de ces mots étaient durs, lourds, il lui pesait terriblement de les prononcer. « Et après des heures au téléphone, beaucoup de larmes –pour moi- et de vaisselle cassée –pour toi-…on se dit au revoir… » Un silence s’installa, un silence que seules les vagues venaient perturber. « On se dit au revoir et c’est la fin, on ne se reverra plus, et on gardera de tout ça au mieux une vieille amertume ». Khaaleb ne voulait pas ça. Il ne voulait pas qu’une des meilleures choses qui lui soit arrivée, ce qui étaient de ses plus beaux souvenirs, soient ternis par une fin douloureuse et inévitable. Il voulait garder cette parenthèse pour lui, comme l’image de quelque chose d’impérissable et d’autant plus précieux qu’il sentait qu’il n’aurait pas deux fois cette chance.

Cherchant la main de la jeune femme, il la trouva et la serra, comme pour se donner la force de continuer, le courage dont il manquait. Il n’arrivait toujours pas à la regarder, par lâcheté peut être, par peur surtout, peur de ne pas pouvoir aller jusqu’au bout en voyant son visage, en regardant ses yeux qui lui renvoyait une image de lui si peu commune. Il poussa un soupir.

« Ou alors… ou alors on accepte de se contenter d’avoir eu la chance de se rencontrer et de vivre cette parenthèse ensemble. On accepte de reprendre nos vies là où on les avait laissées. On repart chacun de notre côté, et on se dit au revoir, mais cette fois sans amertume, avec le souvenir intact de ce qu’on a partagé… de ce qu’on a vécu ensemble. »

Dire tout ça lui coutait tellement. Au fond de lui, le loup criait, il refusait de croire ce qu’il était en train de faire. Le monde valait-il le sacrifice qu’il était en train de faire ? Il fallait y croire, sans quoi il savait qu’il perdrait pied. Mais même s’il était sur de faire le bon choix, de proposer le choix le plus sage, il lui semblait encore plus dur à réaliser que la première hypothèse. Car s’ils se disaient au revoir maintenant, ils n’auraient même pas essayé. Ils se tourneraient le dos et tourneraient le dos à ce qui serait sans doute la plus belle aventure de leur vie. Bien sur, l’aventure ne serait pas simple, elle risquait même de virer au cauchemar, mais à la fois, est ce que ça ne valait pas le coup d’essayer finalement ? Essayer de combiner les deux, sa liberté d’aimer, de vivre, et ses convictions ?
Mais il l’avait bien vu ces dernières semaines, il le ressentait en cet instant même. Il ne parviendrait pas à tout vivre, à tout faire, sans laisser de côté quelque chose d’important et de s’en vouloir. Il y avait tellement de chose en jeu, tellement de choses hautement plus importantes qu’eux ou leur histoire. Ils n’étaient rien, mais ils leur restaient tant de choses à faire. Elle avait un parti à reconquérir avec les siens, elle avait des gens à protéger, tout comme lui. Ces gens méritaient ce sacrifice, il fallait le croire, aujourd’hui et toujours. Les gens et le monde méritait qu’on se batte pour eux. C’était l’idée à laquelle il était arrivé dans sa discussion avec Zach, c’était la conclusion à laquelle il arrivait encore aujourd’hui.



C’était la fin, il pouvait bien essayer une dernière fois de se voiler la face, ils allaient devoir repartir chacun de leur côté en rentrant de Cuba. Même après avoir émis les deux propositions, ce n’était que maintenant qu’il en comprenait la portée. Ils ne se reverraient plus. Le hasard qui les avait fait se croiser ne se produirait plus, la parenthèse se refermerait. Khaaleb se rendit alors compte, les yeux perdu dans l’immensité de l’eau, que s’il devait en être ainsi, il ne pouvait y avoir de regret. Il devait être sincère, il devait accepter de s’ouvrir complètement, pour ne rien regretter, et essayer d’avancer.

« Il y a un troisième scénario… »

Ce n’était pas vraiment un scénario, s’était un constat, quelque chose qu’il fallait aborder, quelque chose qui pouvait peut être en définitive tout changer. Tournant son visage vers celui de la jeune femme, il la regarda, plusieurs secondes durant. Elle était différente à la lumière de la lune et des étoiles, comme si le masque qu’elle portait chaque jour tombait soudain. Il avait l’impression de la découvrir pour la première fois, cette femme forte, drôle, rayonnante, brave, intelligente, aimante, mais aussi tendre, fragile, humaine. Elle était tout ce qu’il avait toujours attendu sans jamais l’attendre. Elle était cette image dans le miroir qui le faisait sourire, qui le poussait quand il perdait espoir, qui lui donnait la force de continuer. Aujourd’hui, elle était tout pour lui et il lui devait tout, mais il allait devoir poursuivre sans elle, sans ce soleil sous les étoiles. Et pourtant, il aurait tout donné pour ne pas avoir à la perdre.
Un profond sentiment de vide se fit sentir là où il y avait normalement son cœur.
Ils étaient tout proche l’un de l’autre. Tendant la main, il replaça comme il en avait pris l’habitude une mèche de cheveux derrière son oreille et s’approcha d’elle pour l’embrasser, doucement. Puis se détachant, il serra un peu plus sa main, plongé dans ses yeux qui le rendaient fou.


« Je t’aime Thalya… »

Sa voix était rauque, comme un souffle. Il avait dit ces mots pour elle, rien que pour elle et pour les étoiles. Il les avait dit parce qu’il savait ne pouvoir vivre avec le regret de ne pas les avoir dit. Il les avait dits, parce que même si ça compliquait beaucoup de chose, ils devaient être dits, parce qu’il lui devait, parce qu’elle était belle, plus belle et incroyable que toutes les autres. Parce qu’il l’aimait, tout simplement. Il l’aimait pour ce qu’elle était, pour ses défauts et ses qualités, pour ses rires et ses rages, pour tout.

« Je devais te le dire… Malgré le contexte, malgré nos différences, malgré tout ce que je viens de te dire… tous mes regrets, tous mes choix… je me rends compte aujourd’hui que toute ma vie m’a mené à toi… mais… mais est ce que l’amour peut suffire ? Je veux dire… est ce que tu penses que l’amour pourrait te suffire ? »

Tournant légèrement le visage, le regard du loup se perdit à nouveau dans la mer. Il le savait, au-delà des flots il y avait la vraie vie, dure, acerbe, une vie où il n’était plus un jeune couple en vacances mais deux personnes dans ses factions opposées avec un monde entre eux.

« Est-ce que l’amour peut nous permettre de surmonter tout ce qui nous attend là bas ? »







Dernière édition par Khaaleb Tal'ahjon le 26.08.18 17:00, édité 1 fois
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Thalya Barbosa
Thalya Barbosa

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ϟ Métier : Mécanicienne ϟ Âge : 28 ans ϟ Race et sang : Moldus ϟ Statut civil : A été capturé sur le bord de la route 66 par un motard des plus sexy qu'elle poursuit à présent du Canada à Cuba

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MessageSujet: Re: Cuba Libre - ft Thalya   Cuba Libre - ft Thalya Empty23.08.18 23:13


Cuba Libre
Khaaleb & Thalya


Jamais aucun homme ne l'avait aimé comme Khaaleb l'avait aimé, faisant toujours passé ses besoins avant les siens, c'était si différents de tout ce qu'elle avait pu vivre et connaître jusqu'à présent. Elle aimait la présence de Khaaleb, lorsqu'il n'était pas là, il lui manquait. Elle aimait la façon qu'il avait de la regarder, de la toucher, de lui sourire, la façon qu'il avait de murmurer son nom. Elle aimait l'homme, ses idées, sa voix, sa présence, elle aimait absolument tout de lui, elle en était même au point d'aimer leurs affrontements.
Khaaleb lui avait ouvert les yeux sur un autre monde, un univers qu'elle pensait haïr sans la moindre discussion et bien qu'elle possédait toujours en elle une certaine réserve concernant la magie, elle ne pouvait désormais plus assimiler tous les sorciers comme étant l'incarnation du diable... pas cet homme-là en tout cas. Elle était persuadée que si elle le laissait faire, il pourrait lui faire découvrir une faune et une flore magique aux noms probablement imprononçables qui saurait la charmer et qui dans le fond ne serait probablement pas très différents des animaux sauvages qui peuplaient la terre... bien qu'il n'était pas très rassurant de savoir que des dragons existaient vraiment et qu'elle n'imaginait pas pire que ces créatures-là.
Elle aurait voulu qu'il continue à lui parler avec passion de tout ce qu'il aimait, qu'il lui fasse partager son monde,... tout ceci aurait pu se transformer en avenir potentiel, si seulement sa cousine avait gagné les élections comme cela aurait normalement du se passer. Alors seulement, ils auraient eu une chance de connaître un avenir tellement différent. Elle aurait pu lui présenter Camila, elle ne doutait pas, qu'après un petit laps de temps passer à se jauger, qu''ils se seraient entendu comme larrons en foire. Calvin c'était une autre histoire mais elle ne doutait pas que pour Camila il aurait fait des efforts, le charme de Khaaleb aurait fait le reste et Calvin aurait fini par se dérider. La présence de Khaaleb à la fois Geri et sorcier occupant un haut poste à responsabilité dans le ministère de la magie aurait permis d'enrichir plus encore les connaissances de Cam et à n'en pas douter ces deux-là auraient échangé des idées politiques et des points de vus qui leur auraient énormément apporté à tous les deux. Ils avaient tellement à s'apporter...
Malheureusement c'était sans compter une ombre particulièrement ténébreuse à ce tableau bien trop idyllique pour être réaliste. En dehors du fait que Camila leur gardait toujours rancune à tous les deux et à elle tout particulièrement pour avoir divulgué des informations qui n'auraient jamais du sortir de leur cercle restreint, celui auquel elle pensait était une ombre dangereuse et menaçante dont l'élection toute récente allait sans conteste modifier la face du monde, ou du moins de leur pays : Rearden Wlkerson.
Il était l'homme qui rendait désormais tout cela impossible, un obstacle à franchir qui à l'heure actuelle ressemblait à une épreuve de force. Il fallait agir vite car le temps jouait contre eux. Plus le temps passerait, plus ce parasite s'installerait dans la place et plus il serait difficile de l'en déloger. Thalya avait beau être en vacances, elle gardait un oeil sur ce qui se passait au Bastion avec son nouveau dirigeant et le moins que l'on puisse dure c'est que cet enfoiré n'avait pas perdu de temps pour s'y installer tel l'usurpateur qu'il était et à faire le ménage. BI lui avait appris que Wilkerson faisait le grand nettoyage dans les postes clés, remplaçant sans perdre davantage de temps qu'il n'en faut pour le dire, de fidèles partisans de Camila par d'autres petits soldats tout dévoués à sa cause. Si cela n'avait rien d'étonnant et qu'en situation inverse elle aurait surement appuyée et encouragée cette décision de Camila, le fait qu'en l'occurrence ce soit justement Wilkerson qui s'en chargeait présentement, changeait radicalement son point de vu sur la question

Thalya ne s'attendait pas à retrouver le pays de son enfance, bien au contraire, elle se préparait déjà à rentrer en territoire hostile. Si ses amis, son pays et surtout sa famille, ne comptaient pas autant pour elle, nul doute qu'elle n'hésiterait pas à tout plaquer pour rester avec Khaaleb, malheureusement, qu'elle rentre ou non les répercussions seraient totalement différentes, car oui, plus l'heure de la séparation approchait et plus Thalya s'était demandée si elle devait réellement rentrer, ce qui pouvait bien la retenir là-bas, mais la réponse était évidente et une fois encore c'était toujours ce même nom qui revenait : Celui de Rearden Wilkerson.
Elle n'avait pas la prétention de parvenir à changer les choses, et surtout pas à elle seule mais elle ne doutait pas que son soutient, même si à l'heure actuelle sa cousine devait bien vouloir se passer de sa précieuse aide, ne serait pas de trop. Elle avait la certitude que Camila allait avoir besoin de son soutient indéfectible pourtant une insidieuse petite voix se plaisait à lui murmurer tout doucement que sa présence ne rendrait peut-être pas service à Camila, qu'au contraire, elle ne ferait que compliquer les choses et ce en grande partie à cause de Khaaleb. Depuis le début de leur relation, Thalya n'avait pas hésité à s'afficher sur les réseaux sociaux avec celui qui prenait une place grandissante dans sa vie, parce qu'elle était ainsi, entière, qu'elle n'avait rien à cacher et surtout qu'elle n'avait de compte à rendre à personne. Seulement, Khaaleb n'était pas n'importe qui, c'était une personnalité politique très exposé. En plus d'être le Géri de la Grande Meute d'Amérique il était également un sorcier, un joli mélange de tout ce que les Inquisiteurs combattaient. Sa présence aux côtés de sa cousine n'allait-elle pas lui porter davantage préjudice ? Probablement mais elle savait aussi que présente à ses côtés ou pas, ses ennemis n'hésiteraient pas à utiliser cette information contre elle alors autant être à ses cotés pour leur rabattre le caquet. Fuir et se cacher signifiait que l'on avait quelque chose à se reprocher ce qui n'était pas le cas. Ce qu'elle vivait avec Khaaleb était beau fort et puissant et elle ne laisserait jamais personne salir leur relation, mais qu'est-ce que cela impliquerait désormais pour eux ? Avaient-ils seulement encore un avenir ?

Comme si tous deux cherchaient à fuir toutes ces questions qui allaient bouleverser leur avenir, comme s'ils savaient que leurs heures étaient comptés, aucun d'eux ne s'embarrassèrent de paroles, préférant de loin, une fois encore, laisser leurs corps parler. Très rapidement leurs vêtements éparpillés sur le sable chaud, les accueillirent en un tapis improvisé. Toujours plus demandeuse de ses caresses, la respiration de Thalya devint plus rapide alors qu'il s'attardait longuement à procurer mille et un supplices de plaisir à son corps toujours plus demandeur de ses caresses que ce fusse en couvrant sa poitrine de baiser, en effleurant sa gorge archée de désir. Sentir le parfum de son souffle, ses longues mèches tombantes s'emmêlant sur leur lèvres et percevoir qu'il souriait sous ses baisers, sentir ses doigts caresser chaque millimètre de sa peau et cajoler son intimité, la faisait à chaque fois un peu plus mourir de plaisir à petit feu.
La passion qui les envahissait, les transformant en amants passionnés et enflammés, ne pouvaient plus être maitrisé peu lui importait qu'on les surprenne rien n'aurait pu l'arrêter tant que le feu dévorant qui la consumait n'était pas assouvit

Allongés sur le sable, complétement nus, épuisés par leur récente extase, blottit contre son torse, ses joues goutant le contact de sa peau douce sur les muscles bien dessinés, ils restèrent ainsi silencieux, reprenant leurs souffles, et savourant ce moment où ils n'étaient plus qu'eux deux. Dessinant de fines arabesques invisibles sur son torse du bout des doigts, elle pouvait sentir la douceur de ses caresses effleurer sa peau dorée. Ils étaient bien ainsi, sur cette plage avec pour seule compagnie le roulement des vagues qui les berçaient et les doux reflets de la lunes qui tentaient de percer l'obscurité. Dans ses bras elle aurait pu tout oublier et rester ainsi éternellement.
Avec délicatesse, elle sentit la main puissante et virile de Khaaleb s'emparer de la sienne ce qui l'incita à lever son regard de velours sur lui pour se plonger dans ses yeux sombres qui, tel le miroir de son âme, reflétait toute la tempête intérieur face à laquelle il était en proie. Le doux contact de ses lèvres sur sa main était différent de d'habitude, elle pouvait y percevoir comme un goût amer de renoncement et d'adieu. Se dégageant doucement de son étreinte, il se redressa légèrement pour s'assoir, et Thalya suivit le mouvement, sans jamais rompre le contact de leurs deux corps, reposant sa tête contre son épaule et fixant le magnifique spectacle que leur offrait cette mer aux milles reflets. Un spectacle qu'elle n'était pas prête d'oublier, au même titre que chacun des moments passé sur cette île avec lui. Tout aurait été parfait si Khaaleb avait gardé le silence, mais il ne le fit pas, car ils le savaient tous les deux, ils avaient suffisamment repoussé cet instant mais à présent ils ne pouvaient plus fuir cette discussion. Son corps se tendit pendant que son coeur rata un battement en l'entendant prononcer à haute voix ce qu'ils savaient tous les deux depuis le départ. Si elle ne bougea pas restant immobile telle une statue de sable, elle avait la désagréable sensation de se sentir partir en poussière. Plus il parlait, plus elle sentait son esprit s'affoler auquel venait se rajouter une furieuse envie de le réduire au silence, et de l'interrompre en s'insurgeant face à un tel fatalisme. Elle ne lui demandait rien, aucune promesse, aucun engagement, ne pouvaient-ils pas simplement continuer à se voir de temps en temps comme ils le faisaient depuis le départ ? N'était-ce pas mieux que rien ? Mais en réalité, elle avait beau se mettre en colère, s'insurger et nier l'évidence, son coeur lui, savait qu'il avait raison, mais ce n'était pas pour autant plus facile à accepter, bien au contraire. Alors qu'elle sentait ses yeux devenir vitreux, un sourire triste se dessina sur ses lèvres lorsqu'il évoqua leur avenir, et s'il n'avait rien de très réjouissant, la pointe d'humour dont il fit preuve en évoquant ses légendaires crises de colères qui avait pour conséquence le renouvellement de la vaisselle la fit sourire bien malgré elle. Il plaisantait mais dans le fond, elle savait qu'il n'avait pas tout à fait tort, même si elle refusait de l'admettre. Voulait-elle voir leur histoire prendre fin de cette manière ? Avec colère et amertume ? Absolument pas, Khaaleb venait de dresser un portrait assez noir de leur futur mais rien ne disait que les choses se dérouleraient forcément de cette manière ! Depuis quand était-il devenu prophète ?

- Ce n'est pas obligé....
voulut-elle objecté

La pression de sa main sur la sienne la réduisit au silence et pendant que son regard inquiet reflétait toute détresse de ce qu'elle redoutait l'entendre dire, elle pouvait lire dans ses yeux les mêmes tourments, les mêmes angoisses que celles qui faisait rage en cet instant au plus profond d'elle-même. Est-ce que c'était tout ? Est-ce que c'était aussi simple que ça ? Ils avaient vécu un bon moment ensemble, c'était sympa et maintenant bonne route ? Est-ce que c'était vraiment ce qu'il espérait l'entendre dire ? Espérait-il vraiment la voir se retirer sagement sans protester ? Accepter que cette histoire, leur histoire se termine de la sorte ? Sans qu'ils se soient seulement donné la peine d'essayer ?!!! Peut-être aurait-elle pu avant, mais pas maintenant, pas après Cuba ! Pas après ce qu'ils venaient de vivre. Elle refusait de perdre tout ça, de le perdre lui. Est-ce que tout ce qu'ils avaient vécu ne comptait pas ?! Depuis quand Khaaleb était-il devenu aussi défaitiste et négatif ? Depuis quand avait-il peur ? Mais surtout, depuis quand avait-il ce regard si usé, si... fatigué ?

Elle s'insurgeait présentement contre les paroles qu'il venait de prononcer, mais n'était-ce pas ce qu'elle avait pensé, elle aussi, en toute objectivité avant qu'il ne formule sa pensée à voix haute ? Comment pouvaient-ils concilier leurs combats, défendre leurs causes avec tout ce qui se passait aujourd'hui en restant ensemble ? Rearden était beaucoup trop dangereux, et si elle devait renoncer à Khaaleb ce n'était pas parce qu'elle avait peur pour leur avenir ou qu'elle craignait qu'ils soient incapables de surmonter les épreuves causé par leur éloignement respectif mais plutot parce qu'elle avait peur pour lui, peur de ce que leur relation pourrait impliquer pour lui de la part de Rearden bien sur, mais pas uniquement. Si elle ne craignait rien pour lui concernant sa place dans la communauté lycanthropique, pouvait-elle en dire autant concernant sa place au ministère ? Septimus leur avait suffisamment parlé des Mages Fondateurs et de leur idéologie du sang pur pour savoir qu'ils étaient exactement dans le même mouvance que Rearden. Khaaleb avait une place importante au sein du Ministère, d'autant plus pour un lycanthrope. Une place qu'il aimait, un travail qui le passionnait et qu'il méritait mais Lockhyan lui avait suffisamment parlé lui aussi de la manière dont les sorciers les traitaient et les jugeaient, eux, les loups-garou. La carrière de Khaaleb était exceptionnelle dans le paysage sorcier, il ouvrait la voie, il était malgré lui, un symbole porteur d'espoir pour tous les autres, mais tout cela ne tenait qu'à un fil déormais. Avec la politique de Rearden qui allait indéniablement se durcir à l'égard de la communauté magique il ne faudrait pas que leur relation porte préjudice à sa carrière
Le coeur serré, elle réalisait qu'elle avait beau regarder de toute part autour d'elle, réfléchir et chercher à éviter l'inévitable, si elle voulait être tout à fait honnête avec elle-même, elle savait qu'ils vivaient un rêve éveillé mais que tôt ou tard ils seraient forcés de se réveiller car leur environnement, ce qu'ils étaient, ne leur permettait pas de vivre pleinement leur amour, et qu'elle n'était pas prête à tous les sacrifices qu'engendrerait leur relation. Son coeur rata cependant un battement lorsqu'il émit l'hypothèse d'une troisième solution. Levant son regard sur lui, elle ferma les yeux en sentant sa main effleurer avec douceur son visage pour replacer derrière son oreille une de ses longues mèches indisciplinées. Puis avec douceur, ses lèvres vinrent s'emparer des siennes avec une tendresse inégalée. Lorsqu'il se détacha d'elle, son regard se noya dans le velours de ses yeux, qui reflétait tout l'amour qu'il lui portait, aussi, lorsqu'il prononça ces trois mois magique... s'en fut trop. Si son coeur explosait de joie, il se brisa presque instantanément en mille morceau, et des larmes indisciplinées se mirent à couler sur son visage, incapable qu'elle était désormais de les retenir.

Malgré ses larmes, l'ombre d'un sourire apparut sur son visage. Khaaleb lui avait fait découvrir bien des émotions et bien des sentiments qu'elle n'imaginait pas connaître un jour, tout simplement parce qu'elle ne recherchait rien ni n'attendait rien de semblable. Elle avait vu à quel point la mort de sa mère avait marqué son père, souffrir de la sorte c'était très peu pour elle, surtout lorsque le contexte géopolitique était aussi tendu que celui dans lequel ils vivaient présentement. Si rencontrer un homme avec qui partager sa vie et fonder une famille était le rêve de nombreuses de ses amies ce n'était pas le sien, pourtant ça avait fini par lui tomber dessus, sans crier gare au moment où elle s'y attendait le moins. Elle aussi aimait Khaaleb. Elle avait beau tenter de se voiler la face, à faire comme si de rien n'était, elle savait parfaitement que ses sentiments pour lui était réciproques et en vérité c'était ça qui lui faisait le plus peur, se mettre totalement à nu, mais elle savait aussi que ces choses devaient être dites. Les yeux embués de larmes, elle porta sa main avec douceur sur le visage de Khaaleb dont les yeux de velours qui la fixait la faisaient fondre davantage qu'il n'était possible d'aimer.

- Oui... répondit-elle en posant sa main sur ces lèvres qui l'avaient embrassé maintes et maintes fois

Oui bien sûr que son amour pourrait lui suffire, elle n'avait besoin de rien d'autre, mais la réalité était beaucoup plus complexe que ça. Il ne s'agissait pas que d'eux ou peut-être bien que si, il s'agissait de l'homme qu'elle aimait et de ce qui était le mieux pour lui, pour sa sécurité.
Mais est-ce que leurs sentiments suffiraient à les aider à surmonter tout ce qui les attendait ? Ça c’était une autre question et la réponse tellement différentes, faisant redoubler d’avantage ses larmes et son envie de pleurer. Ses doigts toujours posés sur les lèvres de Khaaleb, elle secoua la tête pour lui faire signe de se taire et tenta d’esquisser un sourire au travers de ses larmes. Elle aussi l'aimait, avec une force telle, qu'elle pouvait se montrer facilement déraisonnable

- Il n’y a pas eu un jour, une nuit, un matin ou un soir où je n’aie pas pensé à toi depuis que tu as chamboulé ma vie. Tu es le seul. Aucun homme sur cette planète ne pourrait jamais provoquer en moi les sentiments que tu éveilles. Je suis à toi, rien qu’à toi, et je ne cesserais jamais d’être à toi malgré le temps, malgré tout…


Tout ce qui nous sépare ? Tout ce qui nous oppose ? Thalya préféra laisser sa phrase en suspens, baissant la tête le temps d’une seconde avant de reprendre en le regardant droit dans les yeux

- Je t’aime pour tout ce que tu es. Pour l’homme droit et intègre que tu es. Un homme qui préfère suivre son instinct quitte à faire des erreurs que de se plier à ce que l’on attend de lui. J’aime aussi ton côté borné, mais ça je nierais toujours de l'avoir dit alors tu oublis ! Pour ton amour pour les gens, ta joie de vivre, ton intelligence, ta clairvoyance, ton idéalisme même si je suis rarement d’accord avec toi à ce sujet, ta sagesse aussi. Et le fait que tu saches écouter et te remettre en question… tu es un homme exceptionnel Khaaleb Tal’ahjon, n’en doute jamais, et j’ai beaucoup de chance d’être aimé de toi.

Est-ce qu’elle était convaincue que leurs sentiments étaient assez fort pour se dresser contre vent et marrés et tout affronter ? Sans la moindre hésitation sauf que ce n’était pas leurs sentiments qui étaient en causes, mais ça, elle n’avait nul besoin de le dire, ils le savaient très bien. Essuyant ses larmes, elle attrapa sa robe blanche qui gisait sur le sable à proximité avant de l’enfiler

- Rentrons, fit-elle en lui tendant sa main


****


Les premières lueurs de l’aube dessinèrent le corps endormi de l’homme qu’elle aimait. Pour une fois, elle s’était éveillée bien avant lui, à vrai dire elle n’avait quasiment pas dormi, profitant simplement de la chaleur de ses bras et de sa présence. Elle l’avait regardé silencieusement, cet homme qui avait pris possession d’elle corps et âme. Jamais elle n’avait eu à faire quelque chose d’aussi difficile de toute sa vie et si elle ne le faisait pas rapidement, avant qu’il ne se réveille, elle savait qu’elle n’en serait plus capable. Etouffant un sanglot, elle quitta la chaleur rassurante de ses bras et sa valise d’une main, elle quitta l’appartement aussi silencieusement qu’il lui eut été donné de le faire. Ce ne fut qu’une fois à l’intérieur d’un taxi qui devait la conduire à l'aéroport qu’elle s’autorisa à laisser libre cours à sa douleur et son chagrin d'avoir du laisser l'homme qu'elle aimait derrière elle.

Dans le lit, aux cotés de Khaaleb, posé sur son oreiller, trônait une gourmette masculine qui avait appartenu à son père et qu’elle ne quittait jamais car il avait une très forte valeur sentimentale. Elle le lui avait désormais confié en souvenir d'elle, car nul autre homme ne serait plus digne de le porter que cet homme auquel elle avait du renoncer




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Khaaleb Tal'ahjon
Khaaleb Tal'ahjon

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ϟ Métier : Directeur du Département de Régulation et de Protection des créatures magiques - Nouvellement nommé Marrok de la Grande Meute Américaine ϟ Âge : 36 ans ϟ Race et sang : Sorcier Mohawks ϟ Particularité : Loup garou ϟ Statut civil : Compliqué

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MessageSujet: Re: Cuba Libre - ft Thalya   Cuba Libre - ft Thalya Empty26.08.18 17:01


Cuba Libre
ft Thalya et Khaaleb


Musique:

Etait-ce encore la nuit ou bien le jour qui déjà apparaissait par les volets entrouverts ? Khaaleb n’aurait su le dire. Il gardait les yeux fermés, paupières closes dans le silence que seuls les oiseaux du matin venaient perturber. Il avait dormi, en tout cas c’est ce qui lui paraissait. Tout était encore un peu flou dans sa tête, tout ce qui s’était passé la veille au soir, tout ce qu’ils avaient pu faire et dire se mélangeait dans sa mémoire, ne lui imposant que quelques images qu’il espérait toujours y voir gravées. Ces images de deux corps en train de danser à la lumière d’un grand feu de joie, l’image d’une silhouette en robe blanche lui tendant la main tout la voute céleste, l’ombre de ses courbes dont il ne parvenait pas à se rassasier.
Avaient-ils seulement fait l’amour en rentrant ou bien s’étaient-ils simplement étendus l’un contre l’autre dans une dernière étreinte, sans avoir trop décidé de ce qui leur restait à faire, sur seulement d’être devant un choix qu’aucun d’eux deux ne voulait se résoudre à prendre.
Immobile, le sorcier écoutait tout ce qui se passait autour de leurs deux corps endormis, la brise dans les arbres qui faisait danser les feuilles, un chat qui miaulait dans la rue, le plancher qui craquait un étage au dessous. Il sentait aussi la chaleur douce et rassurante de la jeune femme lovée contre son corps à lui, il sentait sa poitrine se soulever à chaque respiration, son odeur aussi, délicate odeur de fruits et d’épices, sucré, acide, qui se mélangeait parfaitement avec les parfums de cette île. Pour la première fois depuis leur arrivée, il faisait plus frai dans la chambre, comme si un vent du nord venait de se lever après quelques vacances estivales pour les ramener chez eux. En sortant, ils trouveraient surement un ciel gris et bas, comme une chape de plomb pour tout manteau. Quelque chose lui disait aussi que l’automne qui arrivait et l’hiver après lui seraient froids et maussades, et après tout, il ne pourrait pas en être autrement sans soleil.

Des mots et des images continuaient de défiler dans l’écran mental du cerveau du jeune homme, faisant s’enchainer les sourires comme les rêves étranges, mélangeant les souvenirs réels aux excentricités de l’esprit endormi. Il voyait une maison de bois aux volets peints en bleu, il voyait un rire, ils les voyaient se courir l’un après l’autre dans l’appartement, il voyait une montagne sous la neige, il voyait la fin d’une route et un immense oiseau tonnerre dans les plaines aux collines sacrées, il voyait l’éclat dans son regard et leurs deux souffles mélangés alors qu’ils s’aimaient au dessus d’une de ces collines étranges et fantasmagoriques au dessus du désert, il voyait une ombre et cette ombre était lui, il rêvait d’hier et de demain, d’un jour et de jamais, il rêvait aussi d’un homme avec une tête de bison qu’il n’avait encore jamais vu. Il rêvait aussi de la pluie, mais peut être la pluie était-elle là pour de vrai en fin de compte, peut être avait-elle fini par les retrouver, cette vielle pluie amère de son cœur.

A la fois plongé dans un songe, à la fois conscient de tout ce qui se passait autour de lui, Khaaleb sentit la chaleur du corps de Thalya le quitter et quitter le lit qui avait été celui de leur amour pendant une semaine autant bénite que maudite.
Il savait ce qu’elle s’apprêtait à faire, il savait parce que d’eux deux c’est elle qui avait le plus de courage.
Elle partait.

Immobile, toujours plongé dans un état léthargique qui lui interdisait tout mouvement, le loup restait silencieux, les yeux bien fermés, sentant le froid le piquer là où la jeune femme s’était trouvée quelques secondes plus tôt, comme de petites aiguilles qu’on lui glissait sous la peau, comme d’infimes morceaux de verre tranchants. S’il avait eu moins peur de ne pas parvenir à le supporter, peut être aurait-il ouvert les yeux pour la regarder une dernière fois, pour voir une dernière fois le sourire de son visage briller comme un soleil dans ses ténèbres, mais non. Il se privait de la vue pour mieux entendre, percevoir, mémoriser chaque son, chaque odeur qu’elle laissait dernière elle.
Quel gâchis que tout cela, quel gâchis que leur histoire impossible. Ils s’étaient retrouvés, sans demander ni crier gare, dans une farce grotesque et cruelle, une farce du cœur sadique. De deux mondes ennemis, ils s’aimaient malgré tout et aimaient tout deux pour la première fois. Qui d’autre alors qu’un dieu mauvais avait pu décider de tout cela, ou que quelques dramaturges vicieux mettant en scène le désespoir de la cause humaine ?
Ils n’étaient rien, mais elle était pourtant tout, et lui était son tout à elle. Et pourtant voila qu’elle partait, parce qu’elle en avait la force, peut être aussi parce qu’elle avait plus la conscience de ce qu’ils risquaient.

Ils étaient l’un et l’autre face à face dans un grand champ de bataille avec au sol des milliers de corps étendus et morts, le visage dans la boue et le sang. Il y avait des fleurs devant la maison. Il sentait le sable sous ses pieds, et le goût du rhume sur sa langue. Il percevait la piqure et la chaleur de l’aiguille et de l’encre traçant un soleil sur sa main, il voyait le soleil mourir dans le ciel rouge et flamboyant. Il voyait le feu et la glace. C’était la fin. La fin de cette route là qu’ils avaient cru pouvoir prendre. Maintenant il allait falloir cheminer dans les prairies rases et sèches, les terres battues par les vents aux buissons secs et morts de froid. Il aurait voulu y croire, il aurait voulu avoir la force de le faire. Mais c’est elle qui avait le courage et maintenant elle partait.

La porte de l’appartement claqua.

Il était seul. Plus seul encore qu’il n’avait jamais été.
Au fond de lui, alors qu’il ouvrait les yeux, quelque chose se ferma, laissant dans sa cage thoracique une étrange sensation de manque, comme s’il avait faim sans jamais plus avoir envie de manger.
Il pensa un instant à lui courir après, à traverser l’appartement, à crier son nom dans la rue. Il vit la scène devant ses yeux ouverts. En général, dans les films, c’est à ce moment là que la musique commence, que le héros rencontre quelques obstacles, comme la vieille propriétaire qui vient lui parler, ou une brouette pleine de fleurs qui passent devant lui pour lui bloquer le chemin, mais le héros les dépassent, et rattrape la femme de sa vie, ils se promettent de tout faire pour passer les obstacles et les difficultés ensembles, ils promettent de s’aimer, et c’est là que le générique de fin commence, dans un magnifique fondu au noir avec une musique cucul à souhait.
Mais là c’était différent. Là il n’y avait pas de fondu au noir ou de générique, là, après, il n’y avait rien d’autre que la vie qui continuait. La vie et les mêmes problèmes que même une belle chanson ne pouvait faire disparaitre. Ils étaient peut être tout deux des personnages fictifs, mais ils savaient que dans l’état actuel des choses de leurs vies, la happy end n’était juste pas au programme.

Les yeux désormais grands ouverts et complètement éveillé, Khaaleb regardait les pales du ventilateur, en détaillant chaque centimètre, chaque grain de poussière, comme s’ils pouvaient apporter une solution à la tristesse de son âme. Mais rien n’y parvenait, la seule personne qui l’avait compris et qui pouvait le soulager venait de sortir de sa vie, ne laissant que le souvenir de ses pas et son odeur derrière elle. Le jeune homme avait mal au cœur, physiquement, un peu comme ses personnes qui souffrent d’un membre disparu ou amputé.
Repoussant les draps, le sorcier s’assit sur le rebord du lit, posant ses coudes sur ses genoux et son visage dans ses mains. Il aurait voulu pleurer, crier, mais ses yeux restaient secs et sa gorge nouée, comme s’il n’allait plus jamais pouvoir parler.

Et maintenant quoi ? Que leur restait-il ? Que lui restait-il à faire ?

La seule solution qui lui venait était de continuer de vivre, et pourtant il n’y trouvait aucune saveur, comme si le faire était se résoudre à devenir une ombre dans la masse du monde grouillant. Observateur de la démesure, témoin de la fuite en avant et de la destruction du hasard souverain et grandiose de la vie. Non, ça Khaaleb ne le serait pas, il ne serait pas le témoin de la décadence, il en serait l’obstacle, ou bien il sombrerait dans le néant, car sinon tout ça et toute cette souffrance n’aurait servit à rien. Il allait aller de l’avant, il allait porter ce cœur mort attaché à lui comme un boulet, et il serait sa force, la force de son combat. Il lorsqu’il serait vieux, ou lorsqu’il n’aurait plus la force, ou lorsque tout espoir serait mort avec les dernières abeilles, alors il serait à nouveau libre. Ou peut être avant, si le monde se décidait à ouvrir les yeux pour regarder plus loin.

Alors qu’il se levait pour s’habiller, le regard du sorcier fut attiré par un éclat argenté sur l’un des oreillers du lit. Intrigué, il s’en approcha et découvrit, dans la lumière malade du matin naissant, une gourmette abandonnée là comme un dernier cadeau, ou peut être plus comme un lien invisible entre eux deux. Allant vers son propre sac, le natif en sortit une petite bourse en peau brodée de perles et de motifs géométriques qui était fermé par un long ruban de cuir. Ouvrant le sac-médecine qu’il tenait dans le creux de sa main, le loup y glissa le bijou sans le toucher, puis le referma et le passa autour de son cou. Au travers de la peau, le métal lui semblait étrangement chaud, comme s’il était lui-même vivant.
Un dernier sourire vint flotter sur le coin de ses lèvres, puis Khaaleb rangea ses affaires et quitta Cuba, non sans un dernier regard dans chacune des pièces de cet appartement où ils s’étaient tellement aimés.



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