In the deep dark forest - feat Cécil

Sujet: In the deep dark forest - feat Cécil 10.01.17 12:03

Whisky maison et steak tartare

L'eau était calme, lisse, noire. Rien ne venait perturber la quiétude du lac si ce n'est quelques cris d'animaux dans la nuit. Au delà de l'étendue liquide, de grands sapins se dressaient tels des flèches vers le ciel nocturne empli d'étoiles. Khaaleb était assis sur le ponton, un pied dans l'eau fraîche, le menton posé sur le genoux de la jambe qu'il avait ramené contre lui.
Les yeux rivés sur le paysage qui s'offrait à lui, il ne faisait rien, ne disait rien. Ses pensées elles-même étaient comme anesthésiées par la sérénité qui l'entourait.

Cet endroit, perdu à la frontière entre Québec et Terre Neuve, au milieu de la forêt boréale canadienne, était devenu son refuge, après avoir été le lieu qu'il avait choisi pour mourir, dix ans plus tôt. La petite cabane miteuse qu'il avait racheté à un garde forestier avait été entièrement retapée et était à présent tout à fait vivable. Tout avait été fait à la main, semaines après semaine, avec parfois l'aide de quelques membres de la Meute qui étaient venus lui prêter main forte. Le taudis et son ancienne vie avait disparus sous les fondations d'un nouveau départ.

Soudain, en face de lui sur l'autre rive du lac, entre les branches des sapins, la lune se leva, et avec elle sa jumelle, dans l'immensité noire des eaux dormantes.
Sa lumière était comme un aimant qui captait votre regard pour ne plus jamais lui laisser la chance de s'échapper. Depuis qu'il était loup, elle était devenue un étendard dressé dans la nuit. La chaleur froide qui s'en dégageait était comme une promesse, un pacte secret, une décharge électrique. C'était la piqûre de rappel du contrat qu'il avait passé, le prix à payer pour la vie. Et dans le fond de son âme, à chaque regard, il la vénérait, comme l'unique maîtresse qui faisait battre son cœur. Chaque transformation qu'elle provoquait, malgré les souffrances terribles qu'elle causait, était vécu pour lui comme un jour de fête, une nuit sacrée. Il n'avait jamais été croyant, et de son éducation il ne conservait qu'un respect profond pour les traditions, les esprits et les anciens. Mais depuis dix ans, Elle était devenue son dieu. Une religion qui n'avait ni règle ni dogme, et dont le chef n'était autre que celui qui avait rendu sa mutation et sa survie possible.

Mais ça, il ne l'avait jamais dit à personne, pas même à sa sœur qu'il savait parfaitement qu'elle aurait comprit, ni même à cet ami incroyable qui était devenu le Marrok de la grande Meute Américaine.

Quittant à contre-cœur la contemplation de l'astre lunaire, le jeune homme se releva non sans éprouver des douleurs dans chacun de ses muscles. La pleine lune était la veille, et chaque jour qui la suivait était une épreuve. La potion tue-loup qu'il prenait quotidiennement avait ça de pratique qu'elle lui donnait le contrôle total de lui-même pendant ses transformations, mais elle n'empêchait pas la mutation elle-même. Au fil des ans, c'était devenu pour lui un rituel de venir la vivre ici, loin de tout. Officiellement, c'était pour être sur de ne blesser personne, au cas ou...officieusement, c'était pour profiter pleinement des capacités incroyables qu'il ressentait sous cette forme.

Pied nus, il traversa les quelques mètres qui séparaient le ponton du chalet et rentra dans l'habitation. La porte était toujours ouverte, il ne la verrouillait jamais. Qui aurait-il pu craindre ? Les animaux sauvages ne rentraient jamais, ils savaient qui vivait là. Et si un homme malhonnête venait un jour à s'introduire dans la maison, il aurait bien mérité de repartir avec le grille-pain juste pour avoir réussi à trouver la maison dans l'immensité de la forêt.
Traversant la pièce centrale de la maison, il se dirigea vers le frigo qu'il ouvrit avant de bloquer quelques secondes devant son contenu. Hormis les bouteilles de bière et celle de blanc qu'il avait mis au frais pour Cécil, il n'y avait pas grand chose. Son régime super-protéiné ne laissait pas beaucoup de place aux ptites carottes ou au brocoli. Après avoir pris une bière qu'il décapsula avec les dents, il alla à son bureau prendre un dossier puis s'installa dans la canapé devant la cheminé où ne brûlait aucun feu.
Il faisait doux ce soir. Ici aussi, l'été avait une place.

Après avoir bu une longue gorgée du saint breuvage pétillant, il se plongea dans la lecture du document qu'on lui avait remit la veille avant son départ pour les deux seuls jours de congé qu'il prenait tous les vingt jours. Ce rythme en semaine lunaire avait fini par être adopté par tout le département lorsqu'il en avait prit la tête cinq ans plus tôt, et des équipes tournaient en permanence afin de toujours respecter les normes syndicales. Ce qui avait été difficile à mettre en place au début tournait aujourd'hui comme une horloge, si bien que certains autre département envisageaient de l'appliquer à leur propre service.
Attrapant sa baguette qui se trouvait posée sur la table basse juste devant lui, il jeta un "accio" vers le bureau sans quitter le papier qu'il lisait des yeux. Un porte plume et un encrier vinrent doucement se poser devant lui. Malgré l'introduction des stylo billes dans le quotidien des sorciers, il leur préférait encore la méthode traditionnelle, bien plus élégante. Après avoir trempé la pointe de la plume dans l'encre noire, il entrepris de signer le rapport qu'il venait de parcourir avant de porter son attention sur un nouveau document. Alors qu'il en lisait l'en-tête -"étude du syndrome d'attachement compulsif des Abraxan en période de sevrage"- un grand CRAC reconnaissable entre tous se fit entendre à l'extérieur de la maison.

Instantanément, il reconnu l'odeur de l'eau de Cologne que portait le Marrok ainsi que le son de son pas sur les planches de bois de la terrasse qui entourait la maison. La lycanthropie donnait une perception bien plus grande des choses, plus animale aussi. Les sens étaient plus aiguisés, surtout lorsque la pleine lune était encore si proche.
Allongé sur le canapé dos à l'entrée, le nez toujours vissé sur le maudit rapport, il parla à l'instant où Cécil passait le pas de la porte.

"Salut chaton !! Installe toi et prend un verre, y a une boutenche dans le frigo pour toi."

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J'étais énervé d'ailleurs c'est Julie qui en faisait les frais. Nous étions partis tous les deux courir dans la forêt et je la laissais souvent tomber pour faire des piques de courses. J'avais besoin de me la sortir de la tête. Elle m'avait posé un lapin. Non mais je rêvais. Elle n'avait rien fait pour venir. Au fond je me demandais même si ce n'était pas une excuse juste pour m'énerver. Dans tous les cas, je ne la verrai pas et je n'étais pas prêt à retourner vers elle. Elle m'avait blessé et c'est quand un animal est blessé qu'il est le plus dangereux.

« Putain mais Cecil attend moi ! »

Je ralentissais jusqu'à ce que Julie me rattrape. Je savais qu'elle savait que j'étais mal. Elle le sentait toujours. Elle n'était pas la plus proche de moi pour rien.

« Allez raconte moi.... Cecil... »

Je me tournais vers elle et je la prenais dans mes bras pour l'embrasser. Je savais que je lui ferais du mal à ce moment là mais moi aussi je me faisais du mal. Elle ne me repoussa pas mais ne répondit pas au baiser non plus. Nous ne savions pas nous montrer combien nous nous aimions elle et moi. Je la lâchais et je la serrais dans mes bras un long moment. Nous restions ensemble comme ça jusqu'à ce que la pluie nous ait totalement trempé. Je la laissais quand je me rendais compte qu'il était l'heure que je retrouve Khaaleb. Il faudrait que je parle à Julie le lendemain. Il fallait que je me calme et je ne pouvais pas faire l'imbécile ainsi. Même si Julie ne serait jamais une erreur au fond. Je rentrais chez moi et j'allais me doucher avant de me changer.

Je transplanais devant le chalet de Khaaleb. Je connaissais l'endroit mieux que personne. Il correspondait totalement à mon ami. Il n'y aurait pas un autre endroit sur terre où il se sentirait mieux. Et puis ça me permettait aussi de disparaître de temps en temps et ce soir il valait mieux que je disparaisse. Du coup, je montais les escaliers et je passais le pas de la porte sans même frapper comme si j'étais chez moi en fait.

« Salut chaton !! Installe toi et prend un verre, y a une boutenche dans le frigo pour toi. »

Je souriais. Mon ami encore une fois me connaissait parfaitement bien. Je n'avais pas regretté une seule fois de l'avoir transformé en loup. Déjà parce que c'était son choix et en plus parce que je n'imaginais plus ma vie sans lui. Plus qu'un ami, il était maintenant un véritable frère pour moi. Je n'avais pas une grande famille – bien que la meute en soit une bien sur – mais des De Cormontaigne, il n'y en avait plus. Il n'y avait plus que moi et Khaaleb et Julie. Ils étaient tous les deux mes piliers. Oui Julie aurait dû être plus mais je ne pouvais pas l'accepter à côté de moi tant qu'elle ne serait pas plus calme et en ne baissant pas les armes elle me perdait un petit peu plus chaque jour et encore plus depuis que j'avais rencontré cette jolie rousse.

« Salut ! »

Je faisais mine de rien et je me dirigeais directement vers son frigo histoire d'aller me chercher une bière avant d'aller le rejoindre dans le canapé, m'affalant comme un gros lourd. Je soupirais un peu. J'avais troqué mon costume trois pièces pour un jean sobre et un pull col roulé noir. Je tournais ma tête vers mon pote et je lui tendais une bière. Oui je n'avais pas fait mon radin et j'avais pensé à lui quand même. On ouvrait nos bouteilles et j'en buvais une gorgée avant de dire comme ça en tacotac à Khaaleb.

« Tu sais comment pirater un téléphone portable ? »

J'étais vraiment sérieux en lui demandant cela. Je savais qu'il était un sorcier comme moi d'ailleurs mais il avait un téléphone alors peut être qu'il savait ou qu'il connaissait quelqu'un. Enfin je me rendais compte quand même que j'allais un peu trop loin alors je buvais une nouvelle gorgée de ma bière avant d'ajouter :

« Non mais laisse tomber. C'est Sybil, tu sais la petite rousse de la conférence, elle m'a posé un lapin à moi ! Tu te rends compte ! J'aurais mieux fait de ne pas largué Julie au moins elle, elle m'était dévouée. »

Je souriais à mon ami avant de détourner mon regard. Oui avec Julie ça serait plus simple. Je savais comment nous étions en couple et en plus nous nous aimions tous les deux profondément. Malgré tout j'avais besoin de renouveau et Sybil le représentait. En plus elle me troublait. Elle jouait avec moi alors qu'elle n'avait pas du tout l'apparence d'une fille comme cela. J'étais perdu mais je n'étais pas là pour ressasser. Je voulais passer une bonne soirée et j'étais certain d'en passer une bonne avec mon ami.

Sujet: Re: In the deep dark forest - feat Cécil 14.01.17 10:48

Whisky maison et steak tartare

Lisant toujours ce rapport bidon sur les possibilités de sevrage des Abraxans à la bière brune, Khaaleb ne jeta pas un regard vers son ami qui venait de rentrer chez lui en se dirigeant instinctivement vers le frigo. Pourtant, il perçut instantanément que quelque chose n'allait pas dans le son de sa voix. Le claquement de ses talons sur le parquet était plus lourd que d'ordinaire, ce qui était signe que quelque chose contrariait le Marrok, et qu'il était dans une phase d'intense réflexion. Mais connaissant son alpha mieux que personne, il savait aussi que c'était parfaitement inutile de demander ou de faire le moindre commentaire. Cécil parlerait ou ne parlerait pas.

Le voyant revenir dans son champ de vision et s'installer avec la grâce de l'hippopotame en tutu sur l'autre côté du grand canapé, Khaaleb replia ses longues jambes (musclées) pour lui faire de la place, murmura un léger "merci" et se saisit de la bière qu'il lui tendait.
Tendant la main vers le buffet qui se trouvait juste derrière le dos du sofa, il attrapa un briquet qui y traînait sans doute depuis des mois et qui avait cessé de fonctionner depuis au moins aussi longtemps et ouvrit sa bière d'un geste leste, précis et incroyablement classe.
Mais à peine avait-il porté le goulot à ses lèvres et entreprit d'en boire une première longue et délicieuse gorgée que Cécil lui demanda, comme ça au tac au tac, s'il savait pirater un téléphone portable. Sa réaction fut soudaine et violente et il faillit s'étouffer en avalant de travers. Toussant pour faire passer la pilule, il ne pu s'empêcher de rire en même temps.

"Qu...quoi ?"

Posant les documents qu'il avait jusque là devant lui sur la table basse qui les séparait de la cheminée, il réfléchit quelques secondes à cette question sortie de nul part tout en s'étouffant à moitié. Lui-même était bien incapable d'une telle chose, même s'il avait fait quelques stages de sensibilisation aux technologies moldues, mais il avait dans ses connaissances deux trois personnes qui pouvaient peut être se charger de ça, ou qui connaissaient d'autres personnes qui sauraient elles le faire. Mais Cécil ne lui laissa pas le temps de répondre et lui donna les raisons de son état.

Retrouvant une respiration normale, il reprit une position plus confortable et ne pu s'empêcher de sourire en entendant les paroles de son frère loup. Le Marrok avait toujours été quelqu'un de très calme, de réfléchi, surtout lorsqu'il s'agissait des aspirations et des intérêts de la Meute. Mais dès qu'il s'agissait du privé, et encore plus de ses relations amoureuses, il n'était pas rare qu'il se laisse parfois prendre à son propre jeu. Et le fait qu'il soit toujours aussi proche de son ex-louve n'arrangeait rien. Khaaleb le connaissait maintenant depuis bien longtemps et il avait apprit à ne plus porter de jugement, après tout, ça ne le regardait pas ce que Cécil faisait de son petit cul (incroyablement imberbe pour un loup). Et puis c'était le Marrok de la Grande Meute américaine, il avait bien le droit de culbuter qui il voulait.

Marmonnant un petit "comment a-t-elle osé" mi-sérieux mi-amusé lorsqu'il évoqua le lapin que cette sulfureuse petite rouquine lui avait posé, il ne pu retenir une grimace lorsque le nom de "Julie" fut prononcer. Aussi belle et incroyable que pouvait être cette louve, elle avait toujours eu sur lui un étrange pouvoir de révulsion. Depuis aussi longtemps qu'ils se connaissaient, il n'y avait eu entre eux qu'une entente cordiale motivée par la profonde affection qu'ils portaient mutuellement à leur ami commun. Julie lui reprochait son ascendance sorcière et ne comprenait pas qu'on avait pu donner une place aussi importante dans la meute à un "nouveau-né" d'à peine dix ans, et Khaaleb ne pouvait juste pas la blairer. Il n'avait pas non plus réussi à digérer cette fois où elle avait essayer de se rebeller face aux ordres du Marrok, et il n'avait jamais réussi à lui faire confiance depuis.
De plus, la rébellion de la dernière Fréki avait laissé à la meute un gout amère en bouche, et il se méfiait donc que d'autres loups ne prennent la même voie que Sofia et cherche à supprimer Cécil.

"Si tu veux mon avis poto...ça aurait été une énoooorme connerie. Julie est une grande louve...mais elle a trop un caractère de merde pour être en haut de l'échelle. Elle aurait imposé des idées à la con et ça aurait foutu la merde dans la meute. Il te faut quelqu'un de plus calme, de plus neutre aussi."

Tout en disant ça, il se redressa et entreprit de ranger les papiers qui traînaient sur la table basse dans leur pochette pour éviter de les perdre ou de les tacher...il n'avait aucune envie de se faire encore pourrir par son assistante pour avoir fait une grosse trace de brûlure sur un contrat supeeeeer important avec je-ne-sais quelle réserve de dragon à la con. Une fois que ce fut fait, il attrapa son paquet de clope et s'en alluma une avant de s'appuyer à nouveau contre le dossier du canapé. La future compagne de Cécil était une question sensible au sein de la Meute, et tous savait qu'il était grand temps qu'il trouve chaussure à son pied. Certaines des grandes familles essayaient de mettre en avant leur pouliche afin d'asseoir leur position au sein du groupe, défendant l'idée selon laquelle le Marrok se devait de prendre une compagne de grande lignée. Lui-même pensait qu'au contraire, il était grand temps d'ouvrir la meute à plus de diversité. L'exemple des vampires était pour une fois bon à prendre. L'épouse sorcière du roi des vampires avait apporté beaucoup à cette communauté de sangsues dégénérées.
Mais dans le fond, et malgré tout ses conseils, Khaaleb savait que Cécil finirait par faire un jour ce qu'il voudrait, parce qu'il était comme ça et qu'il en avait le droit.

"Mais il s'est passé quoi avec la rouquine ? Parce que moi j'en suis resté à "je-la-kiff-trop-grave-elle-est-à-moi-pas-touche-chasse-gardée...et que j'ai du passé deux jours à creuser ton jardin pour te faire une piscine..."

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Je n'avais pas pour habitude d'être incohérent mais je n'avais pas vraiment envie de faire semblant. Mon esprit tournait à plein régime et je ne savais toujours pas quoi faire pour me sortir de cette impasse. Sybil ou Julie ? Julie c'est la sécurité alors que Sybil... Elle me plaît. Elle ne m'ait pas dévoué et elle me choisirait moi, pas à cause de mon statut mais juste pour ce que je suis. Je fermais les yeux puis je les frottais avec mes doigts avant de pousser un long soupire.

« Qu...quoi ? »

Ouais je l'avais pris au dépourvu et je lui donnais une explications rapidement afin de ne pas le laisser dans le flou trop longtemps. En plus, j'avais lâché cela comme un cheveu sur la soupe. J'avouais que dans mes réflexions de travail il était plutôt facile à suivre contrairement à mes histoires de cœur. Je souriais un peu à mon ami avant de continuer à boire ma bière.

« Si tu veux mon avis poto...ça aurait été une énoooorme connerie. Julie est une grande louve...mais elle a trop un caractère de merde pour être en haut de l'échelle. Elle aurait imposé des idées à la con et ça aurait foutu la merde dans la meute. Il te faut quelqu'un de plus calme, de plus neutre aussi. »

Je savais tout cela et pourtant Julie restait en haut de mon tableau mental. Elle était quand même une bonne personne même si elle avait des idées très arrêtées. Elle était une personne gentille et foncièrement juste. Elle était juste aveuglée par la haine mais je la connaissais moi. Je savais qu'elle était quelqu'un de bien. Il fallait juste la connaître mieux.

« Je l'ai embrassé aujourd'hui. »

Je n'avais pas pu m'en empêcher. Julie était ma plus vieille amie et sûrement une âme sœur même si nous ne pouvions pas être ensemble à cause de nos caractère, même si ça voulait dire qu'on devait apprendre à ne plus vivre ensemble. Julie c'était mon point d'encrage malgré tout. Sybil prenait de plus en plus de place dans mon cœur mais elle n'avait pas encore le statut de Julie. Il faudrait du temps pour que quelqu'un la surpasse. Ma louve.

« Mais il s'est passé quoi avec la rouquine ? Parce que moi j'en suis resté à "je-la-kiff-trop-grave-elle-est-à-moi-pas-touche-chasse-gardée...et que j'ai du passé deux jours à creuser ton jardin pour te faire une piscine... »

Ouais tout se passer bien jusqu'à ce qu'elle m'envoie ce foutu texto. Je n'étais pas content du tout en fait. J'avais fait des efforts pour cette fille et ça n'avait rien donné ! Je n'étais vraiment pas content. Pour une fois que ce n'était pas moi qui brisait un cœur.

« Elle a soit-disant une amie qui s'est fait mal et elle a besoin d'une infirmière. Bien entendu Sybil est la seule infirmière du pays visiblement. »

J'avais été blessé quand Sybil m'avait dit qu'elle ne pourrait plus venir me voir. J'avais fait des efforts pour elle et j'avais même décalé des réunions pour elle mais elle m'avait laissé tomber et un loup blessé n'était pas facile à calmer.

« Dire que j'ai pensé un temps que si ça fonctionnait entre nous elle pourrait être ma louve. »

Idiot que j'étais. Crétin. Je soupirais et je finissais ma bière avant de m'enfoncer un peu plus dans le canapé. C'était idiot de croire qu'une non mages pourrait devenir ma louve ou alors qu'elle accepterait de se transformer pour que je ne perde pas mon statut. C'était aussi étrange de voir à quel point je pouvais être doué en relation pour mener ma meute en haut de l'échelle contrairement à mes relations amoureuses.

« Elle a dit qu'on en reparlerait quand je serai plus calme ou un truc du genre. »

Je soupirais un peu.

Sujet: Re: In the deep dark forest - feat Cécil 15.01.17 20:03

Whisky maison et steak tartare

Au dehors, le vent souffla et une brise tiède pénétra par la porte ouverte du chalet. Loin dans la nuit, une chouette hulula.

Affalé sur les coussins du vieux canapé, Khaaleb regardait Cécil non sans une pointe de compassion. C'était vraiment un être étonnant, Cécil. A la fois droit et intègre, qui savait faire fière figure face aux foules pour représenter les siens. Mais il était aussi capable des plus grandes bêtises quand il s'agissait de ses histoires de plumards. Déjà à l'école, et ce malgré son côté grande tige élancée, il en avait fait chialer plus d'une qui s'étaient laissées un peu trop avoir par son ton enjôleur.

Mais il y avait un truc que le grand loup ne comprendrait jamais. L'alpha de la Grande Meute pouvait avoir toutes les louves qu'il voulait, alors pourquoi continuait-il à faire tourner cette pauvre Julie en bourrique. Lorsque son ami lui avait confessé à demi-mot avoir encore embrassé la belle brune, il n'avait pu réprimer une moue de désapprobation. S'il fallait retenir quelque chose de leur histoire commune, c'est que ces deux la avaient eu leur chance, et que cette chance c'était soldé par un bain de sang, au propre comme au figuré. Il n'y avait plus rien de bon à en tirer. Enfin ça ce n'était que son avis.

Aspirant une nouvelle bouffée de nicotine, il le laissa parler de cette charmante rouquine dont il avait fait la connaissance lors de la dernière conférence inter-meutes. Khaaleb avait ses phases, mais il savait toujours quand se taire et écouter, grandir avec Anahia ne lui avait de toute façon pas laissé d'autre choix. L'apparition de cette petite non-mage à la réunion avait il est vrai fait tourner les têtes de pas mal des leurs, et même lancé quelques commentaires de mécontentements. Voir le Marrok fricoter impunément avec cette étrangère en plein milieu de la meute avait été mal perçut par de nombreux vieux loups mais ils avaient vite été remit à leur place. C'était une de ces attributions au sein du groupe, faire respecter l'autorité de l'Alpha. Tendant la main vers le cendrier, il écrasa le mégot où pendaient misérablement les dernières cendres de sa cigarette.

Ça avait toujours été ainsi, depuis aussi longtemps qu'ils se connaissaient, il avait toujours protégé ses arrières. Mais ce que son ami ignorait, c'est qu'il avait aussi fait des recherches sur cette charmante petite inconnue à la suite de la conférence. Cécil était un personnage publique, et on ne pouvait pas laisser n'importe qui l'approcher, surtout après les tentatives de meurtre qu'il avait déjà subit. Cette procédure discrète et totalement confidentielle était devenue monnaie courante ces derniers mois.
Jetant un regard discret vers le bureau, Khaaleb ne pu s'empêcher de penser au dossier contenant tout ce qu'on pouvait savoir sur cette Sybil Barnett. Le donner à Cécil le calmerait peut être un peu, mais ce n'était pas lui rendre service que d'encourager ainsi son obsession. Lui-même n'avait qu'à peine parcourut le rapport, juste assez pour savoir que cette fille était tout à fait normale en plus d'être un canon. Tous ces dossiers finissaient de toute façon immanquablement de la même façon...au feu.

Tendant la main vers une vieille guitare sèche qui traînait à portée de main, Khaaleb grattouilla les quelques accords d'un bon vieux Johnny Cash. Lorsque son ami eut fini, il ne pu s'empêcher de soupirer, le regard perdu dans la contemplation du parquet, arrêtant un instant de pincer les cordes de métal.

"Je comprends que tu sois contrarié mec...je comprends totalement..."

Cécil était toujours comme ça, il vivait tout bien trop vite. C'était peut être son histoire personnelle qui l'avait amené à avoir ce genre de réaction, une certaine peur secrète et insoupçonnée de l'abandon. C'était tout lui ça, il rencontrait une meuf un soir, lui envoyait quelques messages le lendemain, lui faisait construire une piscine dans son jardin une semaine plus tard. Une vraie star de sitcome américaine.

"Mais après, j'dis pas que c'est une raison hein, mais si elle a vraiment une amie dans le besoin, ça peut se comprendre aussi qu'elle décide de partir l'aider un temps, même si ça veut dire te mettre entre parenthèse pour un moment..."

Voyant Cécil froncer les sourcils, il ne lui laissa pas le temps de répondre et enchaîna directement.

"Souviens-toi il y a dix ans quand je suis venu te trouver. Tu étais déjà aux prises avec des problèmes tout aussi complexes qu'aujourd'hui, voir bien plus, et tu as accepté de mettre tout de côté pour moi, pour un vieil ami malade. Tu es même resté plus d'un mois pour m'aider à supporter ma première transformation, tu m'as accompagné dans chaque moment de ma rémission...alors c'est clair, l'excuse de 'je dois aller soigner une amie malade' ça pue du uc, et je comprends ta frustration, mais si c'est vraiment le cas, perso, j'ai rien à redire à ça.

Ses doigts retrouvèrent le chemin des cordes, emplissant à nouveau l'espace de la pièce de notes sombres et vibrantes.

"Et si tu veux savoir ce que je pense vraiment mon frère...c'est qu'elle devait être aussi déçu que toi la petite infirmière..."

Attrapant le manche de la guitare, il la posa debout en appui contre le fauteuil qui se trouvait à sa gauche. Parler de tout ça lui donnait soif. D'un coup de baguette, il ouvrit le frigo et fit venir à eux un pack de six. Vu leur descente, il leur fallait bien ça pour commencer.

"Sans vouloir changer de sujet sweety, tu as eu des réactions du Clan Black Wolf suite à la réunion ? Ils avaient l'air à fond dans l'idée de campagne de sensibilisation, et le vieux McArthur avait promis de m'envoyer les papiers dans la semaine mais je les attends toujours. Il doit encore m'en vouloir d'avoir été voir le clair de lune avec sa nièce...if you know what I mean..."

Envoyant un clin d’œil complice à son camarade, il ne pu s'empêcher de repenser à ce souvenir, ce qui lui arracha un sourire qu'il fit disparaître en buvant une longue gorgée de bière.

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Je me confiais toujours facilement à mon meilleur ami. Khaaleb était une personne très importante à mes yeux. Il m'était d'un grand soutiens et ce n'était pas pour rien que je l'avais choisi pour m'épauler. Je ne trouverais jamais un meilleur soutiens que ça soit dans mon rôle de Marrok que dans ma vie personnelle. Il connaissait tout de moi. Il était bien plus qu'un frère. Il était une partie de moi.

« Je comprends que tu sois contrarié mec...je comprends totalement... »

Ouais tu comprends mais je sentais qu'il y avait un mais...

« Mais après, j'dis pas que c'est une raison hein, mais si elle a vraiment une amie dans le besoin, ça peut se comprendre aussi qu'elle décide de partir l'aider un temps, même si ça veut dire te mettre entre parenthèse pour un moment... »

Et ben voilà je le savais ! Il comprenait mais pas totalement et me mettre en parenthèse je n'aimais pas du tout cela. Je voulais juste que pour une fois tout aille bien dans ma vie. Visiblement c'était quand même trop demander.

« Souviens-toi il y a dix ans quand je suis venu te trouver. Tu étais déjà aux prises avec des problèmes tout aussi complexes qu'aujourd'hui, voir bien plus, et tu as accepté de mettre tout de côté pour moi, pour un vieil ami malade. Tu es même resté plus d'un mois pour m'aider à supporter ma première transformation, tu m'as accompagné dans chaque moment de ma rémission...alors c'est clair, l'excuse de 'je dois aller soigner une amie malade' ça pue du uc, et je comprends ta frustration, mais si c'est vraiment le cas, perso, j'ai rien à redire à ça. »

Khaleeb n'avait pas tord. Je n'avais rien à lui dire même si j'étais quand même en rogne contre elle. Je n'avais pas envie de passer l'éponge juste parce que mon ami disait quelque chose de vrai. J'avais envie qu'elle soit là avec moi. J'aurai eu envie qu'elle me demande au pire de faire un détour pour la voir mais elle n'avait même pas proposé d'alternative. Je n'avais rien fait non plus pour qu'elle veuille venir. Je m'étais juste braqué comme un parfait idiot.

« C'est différent. Toi je t'ai fait subir une transformation. Je doute que Sybil fasse la même chose à son amie. »

Oui c'était différent. Je voulais croire que c'était différent parce que sinon ça voudrait dire que j'agis comme un enfant et je ne pouvais plus me permettre d'être un enfant à plus de trente ans. Je fronçais les sourcils et je faisais un peu la moue. J'avais vraiment l'impression d'être un enfant tout à coup.

« Et si tu veux savoir ce que je pense vraiment mon frère...c'est qu'elle devait être aussi déçu que toi la petite infirmière... »

Je haussais les épaules. Je ne savais pas si elle était déçue. En fait si je le savais mais je ne voulais pas le comprendre. Elle m'avait blessé et je ne voyais que cela. Je pouvais être un homme assez égoïste et les personnes qui me connaissaient savaient que si j'avais mal c'était pas que je tenais énormément à la personne. Peut être qu'au final j'étais beaucoup plus attaché à Sybil que je le pensais.

« J'aimerai le croire mon frère. »

Je l'écoutais faire des accords en fermant les yeux. Je poussais quelques soupires tentant en vain de me détendre. Je n'arrivais pas à me détendre même en compagnie de mon meilleur ami devenu mon frère. Je l'écoutais tout simplement laissant mon esprit fuser dans tous les sens, laissant mes pensées vagabonder.

« Sans vouloir changer de sujet sweety, tu as eu des réactions du Clan Black Wolf suite à la réunion ? Ils avaient l'air à fond dans l'idée de campagne de sensibilisation, et le vieux McArthur avait promis de m'envoyer les papiers dans la semaine mais je les attends toujours. Il doit encore m'en vouloir d'avoir été voir le clair de lune avec sa nièce...if you know what I mean... »

Ah oui la nièce du chef de clan était vraiment mignonne et je comprenais pourquoi mon ami l'avait séduit. En plus, il fallait avouer que Khaleeb était un bel homme. Je savais que de nombreuses louves dans notre meute le voudrait bien en mari mais je ne pensais que mon ami était prêt pour cela. De toutes les façons il lui fallait une femme de poigne. J'avais toujours pensé que malgré leur animosité, Julie et lui se retrouveraient sur le plan physique et amoureux. Mais force était de constater que ce n'était pas du tout le cas ; cependant je ne désespérais pas.

« Je m'occupe de l'appeler demain. Tu auras tes papiers dans les quarante huit heures. »

Je souriais à mon ami. Je détestais qu'on fasse des promesses qu'on ne tenait pas derrière. Je rappellerais sa promesse au chef du clan Black Wolf surtout quand il s'agissait d'un dossier aussi important.

« J'aimerai tellement que tout soit simple. Mon destin était tracé. Pourquoi a-t-il fallu qu'elle soit remplie de haine ? Et pourquoi cette rouquine me trouble-t-elle autant ? Je devrais faire comme toi mon frère. Arrêter de vouloir me poser et profiter simplement des joies de la vie. »

Ouais je devrais faire cela mais j'ai des responsabilités au sein de ma meute et je savais que contrairement aux vampires ma place n'était pas acquise à vie. Il fallait que j'assois ma position de Marrok et actuellement je ne pouvais le faire que par le mariage. J'avais déjà fait mes preuves en tant que chef maintenant je devais le faire en tant que mari et père de famille. Tout cela sur mes épaules. On m'avait demandé trop depuis toujours. On voulait que je sois parfait et je l'étais à ma manière. Simplement, il y avait des choses que je ne contrôlais pas et mon cœur en faisait parti. Je me servais une nouvelle bière et j'en buvais une partie avant d'ajouter sur un ton plus enjoué :

« Bref ! Je pars faire le tour de toutes les meutes je vais en avoir pour un mois. Comme d'habitude je te laisse gérer la maison ? Et je peux te laisser Julie aussi ? Habituellement je lui demande de venir mais si je le fais maintenant je crains de ne plus pouvoir m'en défaire. »

Oui, elle pouvait gagner sur toute la ligne en m'accompagnant. Elle était douée et je savais qu'elle voulait me protéger autant que je voulais le faire avec elle. Nous ne savions pas nous dire que nous nous aimions autrement qu'en cris, qu'importe la nature des cris d'ailleurs.

Sujet: Re: In the deep dark forest - feat Cécil 17.01.17 12:43

Whisky maison et steak tartare

Ca faisait des années que Khaaleb jouait de la guitare, depuis cet hiver où il était venu se réfugier ici dans le froid et la neige. La maison était encore à l'époque d'un tas de planches pourries qui tenaient à peine ensembles, mais il y avait trouvé une vieille guitare totalement désaccordée, et pour occuper ses longues journées d'attente, il s'était mis à jouer. C'était devenu un passe temps, puis une échappatoire. Tout ce qu'il ne pouvait pas exprimer, la musique le faisait pour lui.

De l'autre côté du canapé, il sentait Cécil se recroqueviller un peu plus sur lui même à mesure qu'il lui donnait son avis sur la situation qu'il était en train de vivre. Il le savait contrarié, et il savait aussi que le fait de ne pas le soutenir entièrement le contrarierait encore plus, mais s'il y a bien quelque chose qu'il détestait, c'était jouer les faux semblant, surtout avec son ami. Il lui devait d'être sincère, même si ça voulait dire bousculer un peu le Marrok. Et dans le fond, il était persuadé que Cécil savait qu'il avait au moins un peu raison, même s'il ne le reconnaîtrait pas.

A l'évocation de la transformation et de l'idée que Sybil n'était certainement pas en train de faire subir la même chose à sa pauvre amie souffrante, il ne pu que réprimer un petit spasm de rire, ce qui lui fit échapper une fausse note dissonante. Au fond de lui, il pensa que si cette brave petite rouquine avait envie de mordre les fesses de ma pote un soir de pleine lune, et bien c'était de leur devoir de les laisser faire leurs petites affaires en toute tranquillité. Réprimant un sourire, il décida de ne pas répondre à cette remarque, ça ne servait à rien de remettre de l'huile sur le feu.

"Laisse le temps au temps, et tu verras, en définitive, les Tal'ahjon ont toujours raison..."

Poussant ensuite son ami vers un autre sujet qui lui tenait à cœur, le loup savait qu'ils finiraient tôt ou tard par reprendre le fil de leur histoire concernant cette mystérieuse petite rousse qui fascinait tant le chef de meute. Khaaleb avait toujours aimé les rousses, enfin à la réflexion, il avait toujours aimé les femmes, et ne s'était jamais privé de leur montrer de toutes sortes de façon. Son ascension au sein de la Grande Meute lui avait ouvert les bras de plusieurs jeunes louves toutes plus belles les unes que les autres, mais il avait toujours essayé de ne pas en abuser outre mesure. Dans le fond, coucher avec lui c'était s'assurer aussi une place dans la hiérarchie, et il refusait catégoriquement d'être un instrument d'accession au pouvoir. Et c'est pour cette raison qu'il comprenait l'attachement de Cécil à trouver une compagne en dehors des lycans. Une femme qui l'aimerait pour qui il était, pas pour ce qu'il représentait. La différence entre eux c'était la pression qu'on leur mettait à chacun. Lui avait le droit d'être libre, pas le Marrok. C'était injuste, mais que pouvait-il faire contre ça à par soutenir ce pauvre homme pour qui la route avait été tracée bien avant sa naissance.

S'allumant une nouvelle cigarette, Khaaleb hocha la tête lorsqu'il lui promis les papiers qu'il attendait depuis déjà une semaine. Si sa position était aujourd'hui acquise, certains vieux loups aimaient à lui rappeler qu'il n'était après tout qu'un jeune parvenu. Concrètement, il n'en avait rien à foutre, ils pouvaient bien penser ce qu'ils voulaient de lui, mais c'était bien pus emmerdant quand ce genre de comportement de merde mettait des battons dans les roues à des projets pour la Meute. Khaaleb ne supportait pas ce genre de réaction individualistes qui selon lui n'avaient rien à faire dans une société basée sur le partage et l'entraide entre tous ses membres.

"Parfait."

Heureusement, il pouvait compter sur Cécil pour remettre les membres dissident dans le droit chemin. C'était la force du pouvoir, mais après des années d'observation, non, vraiment, la position du Marrok n'était pas enviable, et les paroles que ce dernier finit par prononcer ensuite ne faisait que confirmer ce que Khaaleb n'avait pas mis longtemps à comprendre.

"Le fait est que tu ne peux pas mon frère, en tout cas pas comme tu le souhaiterais, et pas avant d'avoir donner un grand coup de pied dans les codes et les conventions qui ordonnent la Meute." Il tira une profonde et longue bouffée avant de la souffler en faisant des ronds de fumée qui s'en allèrent vers les poutres du plafond."Tu veux savoir pourquoi elle te trouble autant ta rouquine ? Je pense que c'est parce que toute ta vie on a décidé pour toi de quoi serait fait ton avenir, que chacun de tes mouvements, chacune de tes actions, ont été décidé, pensé, guidé, et que c'est la seule petite goutte de liberté qu'il te reste."

Laissant là Cécil à ses réflexions, le grand loup se leva en emportant sa bière et sa baguette.

"Bon je sais pas toi mais j'ai les crocs, jvais préparer la bouffe..." murmura-t-il clope entre les dents, en se dirigeant vers l'espace cuisine de la grande pièce qui occupait presque toute la surface du chalet.
Écoutant toujours son ami lui parler de son projet d'aller visiter les différentes meutes présentent sur le sol américain, il se dirigea vers le frigo qu'il ouvrit pour en sortir un plat recouvert de papier aluminium qu'il posa sur le plan de travail. Plusieurs fois dans l'année, le Marrok faisait une tournée dans tous les différents groupes qu'il avait réussi à réunir sous sa bannière, et en profitait souvent pour essayer de rentrer en contact avec les quelques communautés encore indépendantes. Il lui était arrivé à plus d'une reprise de l'accompagner dans sa tournée, mais depuis quelques années, Cécil préférait le laisser à la maison, lui donnant temporairement les rènes du pouvoir. Ce que Khaaleb détestait profondément, mais qu'il acceptait et assumait toujours sans sourciller. Mais d'abitude, on ne lui laissait pas une louve à moitié hystérique dans les pattes pendant qu'il essayait de gérer deux bâteaus à la fois. Cette femme était incontrolable, et elle allait prendre très mal le fait d'être laissée en arrière. C'était un cadeau empoisonné, mais si ça permettait eux deux ex de mettre de la distance entre eux, c'était un mal pour un bien.

"T'inquiète mon vieux, je vais te lui coller deux jeunes loups dans les pattes, tiens les jumeaux Greenwood par exemple, jpeux te jurer qu'elle va t'oublier en deux deux..."

Tout en disposant sur deux assietes des morceaux de viandes crues coupés en carpaccio, il se dit que dans le fond, c'était peut être pas une si mauvaise idée que ça, au moins elle lui ficherait la paix à lui aussi. Khaaleb était tout à fait au courant du plan que Cécil avait un jour monté de le caser avec son ex, mais déjà un elle était vraiment trop casse couille, et deux, le Bro Code nous enseigne qu'un Bro ne doit pas tremper dans une piscine où un autre Bro a déjà trempé (oui je sais c'est un peu crade...mais c'est des garçons hein !!). Après avoir mis une légère touche d’assaisonnement sur les tranches sanguinolant, il attrapa les assiettes et les posa sur la table qui séparait la cuisine de l'espace salon. Le régime que leur imposait la lycanthropie ne laissait pas de grande place à la cuisine gastronomique, mais c'était toujours mieux que de devoir se nourrir que graines ou de poches de sang.

"A table mon loup...tu vas voir, c'est du caribou, je l'ai chopé hier soir pendant la chasse..."

S'asseyant sur une vieille chaise en bois grinçante, il écrasa sa clope avant de déboucher la bouteille de pinard qu'il avait sortit du frigo. Une fois que Cécil l'eut rejoint, il lui servit un verre et reprit le fil de la discussion.

"Et au niveau des sangsues, t'as des news ?"

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Il y avait un trop pleins d'idées dans ma tête. Parfois, j'avais envie de tout lâcher. Personne ne savait que j'avais ce sentiment par moment. Les responsabilités sur mes épaules n'auraient pas dû être miennes aussi tôt. J'aurai aimé ne pas être chef à mon âge mais c'était comme cela. Je le faisais et j'assumais mes choix bons comme mauvais.

« Laisse le temps au temps, et tu verras, en définitive, les Tal'ahjon ont toujours raison... »

Il n'avait peut être pas tord. Il était temps que j'arrête de vouloir tout contrôler tout le temps et que je laisse un peu de place à la fantaisie.

« Hum oui peut être. »

Il fallait que je laisse le temps au temps comme mon ami venait de me le dire. Après je pourrais toujours m'affirmer au besoin. Après tout, je reste le chef de meute. J'avais le pouvoir de tout contrôler et d'ordonner aussi même si je n'aimais pas être celui qui n'écoute pas les autres. Parfois j'étais trop pacifiste. Parfois j'étais trop laxiste oui.

« Le fait est que tu ne peux pas mon frère, en tout cas pas comme tu le souhaiterais, et pas avant d'avoir donner un grand coup de pied dans les codes et les conventions qui ordonnent la Meute. »

Khaaleb n'avait pas tord bien au contraire. Je mettais un pied dans la fourmilière mais petit à petit. Je souriais à mon ami.

« Je vais me mettre tout le monde à dos si je fais tout d'un coup. »

Oui on ne changeait pas les habitudes des vieux loups facilement et j'en avais fait les frais à plusieurs reprises. Depuis je prenais plus de temps mais j'arrivais toujours à imposer ma vision des choses. Ce n'était pas pour rien qu'ils m'avaient élus.

« Tu veux savoir pourquoi elle te trouble autant ta rouquine ? Je pense que c'est parce que toute ta vie on a décidé pour toi de quoi serait fait ton avenir, que chacun de tes mouvements, chacune de tes actions, ont été décidé, pensé, guidé, et que c'est la seule petite goutte de liberté qu'il te reste. »

Mon regard se planta au loin dans la cheminée de mon ami. Il n'avait sûrement pas tord et pourtant j'avais fait plus de choix qu'il ne le pensait. Sybil c'était la liberté mais en même temps c'était les complications. Je ne pourrais garder mon statut de Marrok avec elle. Il faudrait que je fasse un choix et je n'aurais que deux options. Malheureusement aucune ne trouvait grace à mes yeux.

« Tu as sûrement raison. Enfin, je verrai bien. Déjà faut qu'elle se fasse pardonner et j'ai bien une idée de comment elle pourrait y arriver. »

Ouais j'avais une petite idée mais qui ne se réaliserait pas aussi vite que je le voudrais. C'était fou comme je pouvais être un homme à femme. J'assumais pleinement ma réputation volage et même je la revendiquais. Pourtant depuis que j'avais vu cette Sybil je me plaisais à penser à un autre avenir pour moi.

« Bon je sais pas toi mais j'ai les crocs, jvais préparer la bouffe... »
« Tu es parfait mon loup c'est toi qu'il faudrait que j'épouse ! »

Je lui faisais un clin d'oeil avant de rire gentiment. Je lui parlais ensuite de Julie mais dans ma tête, je ne voulais pas que mon amie finisse dans les pattes d'une personne peu recommandable et malheureusement dans les loups que je connaissais aucun n'était à la hauteur de Julie. Sauf peut être Khaaleb mais là je prenais mes rêves pour une réalité.

« T'inquiète mon vieux, je vais te lui coller deux jeunes loups dans les pattes, tiens les jumeaux Greenwood par exemple, jpeux te jurer qu'elle va t'oublier en deux deux... »

Je grimaçais un peu. Je ne voulais pas qu'elle m'oublie. Enfin je voulais qu'elle soit heureuse mais pas trop loin de moi et les jumeaux Greenwood je n'étais pas certain que ça soit une bonne idée. En plus ils n'étaient même pas beaux. Non ils ne seraient pas goût de ma Julie.

« Pas trop quand même j'ai besoin d'elle à mes côtés en tant que bras droit. Et puis je ne veux pas qu'elle se marie avant moi. Question de fierté. »

Ma fierté me perdra tout comme elle perdra Julie. Je ne savais pas quoi faire avec elle. J'étais tellement attaché à elle. Il lui faudrait quelqu'un de bon et qui pourrait la laisser être en avant tout en sachant la canaliser. Il lui faudrait quelqu'un qui arrive à l'apaiser. Je savais que ça arriverait un jour mais j'avais du mal à me dire qu'un jour elle ne serait plus qu'à moi. C'était quelque chose qui me chagrinait mais qu'il faudrait que j'accepte le moment venu.

« A table mon loup...tu vas voir, c'est du caribou, je l'ai chopé hier soir pendant la chasse... »

Je secouais un peu la tête et je me retenais de rire. Ah là là Khaaleb. Il pourrait être le parfait loup pour beaucoup de monde. Tellement authentique alors que je n'étais que modernité. Il faudrait peut être que je prenne un peu exemple sur lui.

« Tu sais que la viande peut s'acheter en magasin aussi. »

Je souriais en coin tout en le regardant faire. Je prenais les bières vides posées sur la table basse afin de les débarrasser. Mon frère avait plus pris des habitudes des loups que moi. Peut être parce que je ne vivais pas assez dans la forêt ou parce que j'étais trop moderne. Enfin, il me faisait rire à chaque fois.

« Et au niveau des sangsues, t'as des news ? »

Je haussais les épaules après mettre assis à la table. Croisant mes mains sur la table, les sourcils froncés, je réfléchissais à la question que venait de me poser mon bras droit. J'avais quand même grimacé quand il avait traité les vampires de sangsues. Note à moi même : ne pas amener Khaaleb avec moi si j'avais j'arrive à négocier avec Jaroslav, il foutrait en l'air les négociations en une seule phrase.

« Le roi refuse toujours de me recevoir mais quelque chose me dit que le vent va bientôt tourner et qu'on pourra asseoir notre position. »

Oui quelque chose me disait que ça irait mieux bientôt. Nous pourrions peut être faire un pas vers eux qui nous mettrait en position de force. Bien entendu tout cela restait des hypothèses mais pour moi il nous fallait une alliance avec les vampires. Oui les loups et les dents pointues ne se sont jamais entendus cependant il n'y a que les imbéciles qui ne changent pas d'avis.

« Tu penses que c'est une bonne idée que je fasse le tour des meutes maintenant ? »

C'était un point d'honneur pour moi. Tous les ans, je faisais le tour de toutes les meutes. Je voulais qu'on soit tous unis nous les loups mais chaque meute avait ses coutumes et devait les conserver. C'est pourquoi je leur rendais visite tous les ans. Je savais que plusieurs personnes dans ma meute n'aimaient pas cela. Ils trouvaient que je me mettais en danger puisque je partais sans garde et surtout sans mes bras droits mais personnellement je faisais confiance aux autres chefs de meute.

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Sujet: Re: In the deep dark forest - feat Cécil 24.01.17 19:11

Whisky maison et steak tartare

Traversant la pièce vers la cuisine, le jeune homme n'avait pu retenir un pouffement de rire lorsque son ami évoqua l'idée d'une possible union avec lui.

"C'est ma sœur que ça ferait marrer tiens..."marmonna-t-il tout en allant s'occuper du dîner.

Cette dernière avait pris depuis longtemps l'habitude d'appeler Cécil son "beau frère", référence évidente au temps conséquent que les deux hommes passaient ensemble. C'était bien sur une blague digne d'elle, tout en finesse, mais Khaaleb n'était pas du genre à s'offusquer pour si peu. Toutefois, c'était assez mal vu, surtout chez les loups qui avaient un peu trop tendance à rester fidèles au seul et unique modèle familiale classique, de rire de l'homosexualité. Lui-même qui avait grandit dans une famille tout à fait ouverte d'esprit et conciliante face à tous les types de mœurs sexuelles avait toujours eu du mal à comprendre ce positionnement, mais après tout, le fait qu'ils fussent loups n'empêchaient pas à ses camarades d'être eux aussi des connards d'américains. Heureusement, la nouvelle génération de loups qui avaient grandit dans les idéaux de tolérance promulgués par l'ancien Marrok et son successeur apportaient un peu d'espoir pour la communauté homo-lycan, bien que cette dernière ne comptait que très peu de monde.

Alors qu'il préparait tranquillement leurs assiettes de barbaque, il s'amusa à écouter son ami rouspéter légèrement lorsqu'il lui proposa d'occuper cette chère petite Julie avec quelques jeunes loups fougueux. Il savait que cette idée ne plairait pas à Cécil, mais il faudrait bien un jour que ces deux là choisissent un chemin, et de préférence, un qui leur serait profitable à l'un comme à l'autre. Ils ne pouvaient rester ainsi, le cul entre deux chaises, à se narguer mutuellement. Et contrairement à ce qu'il avançait, Khaaleb était persuadé que c'était à Julie de se détacher en première, de trouver un loup capable de la supporter, ainsi et seulement ainsi, Cécil pourrait aller de l'avant...enfin ces deux là étaient capables de s'enfuir ensemble vers le soleil couchant à la fin de la cérémonie. Être le témoin de leurs histoires interminables c'était un peu comme de s'occuper de deux gamins qui se chamailleraient en permanence, ou de se retrouver dans un film avec Julia Robert et Richard Gere...

Une fois qu'ils furent assis à table, une magnifique pièce de bidoche sous le nez, Khaaleb prit son verre et bu une longue gorgée de vin. La bouteille qu'il avait récupérée la semaine précédente dans la réserve de sa sœur était excellente, et bien que c'était un peu péché de ne pas boire ça dans des verres plus appropriés (je précise que les verres ça doit être du bon vieux pot de nutella ou de moutarde vide...), il était bien content de sa trouvaille. Il aurait préféré du rouge avec ce qu'ils allaient manger, mais fallait faire avec ce qu'on avait.

Faussement vexé par la boutade de Cécil, il sourit à son ami en prenant le couteau qui traînait à côté de son assiette et entreprit de couper un morceau qu'il planta à la pointe de la lame.

"Alors premièrement, la supérette la plus proche est à 150 bornes, et jamais de ma vie de touche à la viande que le vieux Ed vend là bas, et deuxièmement..."Attrapant le morceau de viande entre les dents, il le mâcha quelques secondes et l'avala. La chaire était tendre et juteuse, avec un goût de sang frais absolument divin..."tu trouveras pas ça dans le commerce poto."

C'était quelque chose d'assez ambigü chez lui. A la fois, il vouait sa vie à la protection des créatures magiques, de l'autre, il raffolait de ses parties de chasses, surtout depuis qu'il n'avait plus besoin d'arme pour prendre sa proie au piège. La chasse et le pistage faisait partie de lui et même bien avant sa transformation. Les siens avaient toujours été chercher leur nourriture dans la forêt, et dès son plus jeune âge, on lui avait apprit à respecter cette nature qui les nourrissait. Bien qu'il reconnaissait en éprouver du plaisir, il ne tuait jamais que pour se nourrir. C'était sa règle.

Sans autre commentaire, il avait continué de manger tout en écoutant son compagnon lui parler des vampires. Bien qu'il n'ait jamais eu beaucoup affaire avec eux, ce n'était pas une communauté qu'il affectionnait beaucoup. L'odeur qu'ils dégageaient était particulièrement insupportable et dérangeante, et leur attitude envers la Meute était intolérable. Le comportement de leur Roi envers le Marrok faisait souvent monter les loups au créneau, mais la patience et l'acharnement de Cécil à ce sujet forçait l'admiration. C'était l'un de ses plus grands combats, un de ceux qu'il défendait le plus auprès de ses détracteurs.
Les vampires étaient une des communautés de créatures magiques les plus importantes, politiquement parlant. S'associer à eux, c'était asseoir de la même façon la position de la Meute.
Mais une telle alliance était un rêve presque illusoire, et rien ne permettait de savoir si elle tiendrait la distance. A moins qu'un événement vienne tout changer.
Le regard perdu dans le vide, mastiquant sa bouchée, pensant à tout ce qu'y leur serait possible si un pacte se concrétisait un jour, Khaaleb acquiesça, satisfait de la réponse de son chef.

"Bien c'est bien, faudra pas qu'on loupe notre coup quand l'occasion se présentera...je sens qu'on nous attend au tournant là dessus..."

Après avoir dévoré la moitié du contenu de son assiette, le jeune homme s'adossa au dossier de sa chaise, et tendit la main vers la bouteille pour se resservir un verre. Il avait la descente facile. C'était un trait de famille.
La question que lui posa Cécil le laissa sans réponse pendant quelques secondes. Lui-même n'était pas favorable à voir le Marrok voyager sans escorte, surtout après les événements récents et les traîtrises internes à la Meute. Mais au delà de penser à la sécurité de leur leader, c'était aussi une question de présence et de présentation. Khaaleb imaginait mal le Roi des vampires se déplacer sans sa cours, ou au moins sans quelques uns de ses plus fidèles suivants. Tendant la main vers le cendrier, il y récupéra un cigarillo à moitié entamé qu'il alluma et tira longuement une bouffé avant de la souffler vers le plafond. Puis il posa les coudes sur la table et mit son menton dans l'une de ses mains pour appuyer son visage.

"J'y ai beaucoup pensé ces derniers jours je t'avoue, et je pense que oui...C'est une tradition que ton grand-père a instauré de son temps et selon moi, c'est une bonne chose de continuer. Mais surtout, avec tout ce qui s'est passé dernièrement, l'histoire avec Sofia surtout, il faut absolument rassembler les clans et leur montrer que tu es toujours là. On est passé à deux doigts de la catastrophe, faut en profiter pour réaffirmer ton autorité, rappeler à tous que le Marrok c'est TOI, et montrer ce qu'il en coûte d'essayer de te la mettre à l'envers."

Aspirant à nouveau une bouffée de fumée, Khaaleb laissa une seconde de répit à son ami avant de reprendre. Il savait que la suite ne lui plairait pas, mais il se devait d'être sincère, surtout si Cécil prévoyait de partir dans les jours suivants.

"Par contre, et je parlerais en toute franchise, je pense pas que ce soit une bonne idée d'y aller seul. Laisse moi Julie si tu veux, mais prendre quelques loups avec toi. Des fidèles, des forts en qui nous avons une confiance absolue. Certains jeunes loups tueraient pour toi et pour la cause...donne leur cet honneur de t'accompagner, de t'escorter."

En toute discression, il avait déjà constitué une petite sélection de candidats potentiels, femelles et mâles, qui seraient à même de remplir cette mission. Cécil voulait faire simple, ne pas s'encombrer, et surtout ne pas donner l'impression de s'imposer auprès des clans, respecter l'intégrité de chacun. Mais c'était le Marrok de la Grande Meute américaine, pas un vulgaire vagabond.

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Invité Invité

Il n’était pas rare de faire des blagues sur nos situations amoureuses. Lui comme moi nous n’avions pas la tête à nous poser... Sauf que j’avais peut être évolué depuis quelques temps. J’allais de l’avant et je me disais qu’il était temps pour moi de fonder une famille et d’aller de l’avant même si je devais laisser Julie derrière moi, même si je devais me faire à l’idée de ne plus être à la hauteur de ce q’uon m’avait confié.

« C'est ma sœur que ça ferait marrer tiens... »

Je lui faisais un petit clin d’oeil. J’appréciais beaucoup Anahia même si je n’avais pas forcément beaucoup de temps pour la voir. Je pensais que les deux frère et soeur étaient très proches et même si Anahia n’était pas une louve ils n’avaient pas perdu leur lien. Un peu comme Julie et moi sans tout le côté malsain bien entendu.

« Alors premièrement, la supérette la plus proche est à 150 bornes, et jamais de ma vie de touche à la viande que le vieux Ed vend là bas, et deuxièmement... »

Je souriais en coin et je levais un sourcils. Deuxièmement ?

« Tu trouveras pas ça dans le commerce poto. »

Je riais. Il était vrai que nous ne trouverons jamais une aussi belle pièce de viande dans le commencer. J’avais peut être des habitudes de citadins au final. Je convenais donc une nouvelle fois que mon ami avait raison.

« Tu n'as pas tord ! »

Je mangeais tranquillement ce qu’il nous avait préparé et je lui répondais quand il parla des vampires. J’étais prêt à conclure un accord avec eux mais encore faudrait il que je puisse voir le roi.

« Bien c'est bien, faudra pas qu'on loupe notre coup quand l'occasion se présentera...je sens qu'on nous attend au tournant là dessus... »

Oui je savais et ça me stressait assez comme cela. Je n’avais pas envie d’entendre ce genre de paroles même si elles étaient totalement véridiques. Je soupirais un peu avant de répondre :

« Je sais. »

Khaaleb comprendrait que cette question était délicate et que je n’avais pas envie d’en parler. A vrai dire je me demandais de plus en plus si j’avais fait le bon choix concernant les vampires. Une chose était sûre je n’allais pas changer d’avis maintenant. Je tiendrais ma ligne de conduite. La chose la plus urgente pour le moment c’était ma tournée des meutes.

« J'y ai beaucoup pensé ces derniers jours je t'avoue, et je pense que oui...C'est une tradition que ton grand-père a instauré de son temps et selon moi, c'est une bonne chose de continuer. Mais surtout, avec tout ce qui s'est passé dernièrement, l'histoire avec Sofia surtout, il faut absolument rassembler les clans et leur montrer que tu es toujours là. On est passé à deux doigts de la catastrophe, faut en profiter pour réaffirmer ton autorité, rappeler à tous que le Marrok c'est TOI, et montrer ce qu'il en coûte d'essayer de te la mettre à l'envers. »

Il n’avait pas tord mais quelque chose me chagrinait dans ses phrases. J’étais un fédérateur et pas un conquérant.

« Par contre, et je parlerais en toute franchise, je pense pas que ce soit une bonne idée d'y aller seul. Laisse moi Julie si tu veux, mais prendre quelques loups avec toi. Des fidèles, des forts en qui nous avons une confiance absolue. Certains jeunes loups tueraient pour toi et pour la cause...donne leur cet honneur de t'accompagner, de t'escorter. »

Je le voyais venir. Je plantais mon regard dans celui de mon frère et je répondais clairement :

« Non. »

Je ne pouvais pas accepter cela du moins pas quand j’irais rencontrer les autres alphas. Je m’étais toujours présenté seul et ça serait montrer aux chefs que je ne croyais plus en mes capacités de meneur que d’aller à leur rencontre avec une escorte.

« Si j'y vais avec des hommes ou des femmes je passerais en force et je ne veux pas passer en force. Ce n'est pas moi. Je suis le Marrok et la tête de Sofia au bout de la pique devant ma maison le montre. »

Je n’avais pas été tendre avec cette maudite louve. Plus personne ne se retournerait contre moi du moins pas avant des dizaines et des dizaines d’années.

« Je ne pense pas que ça soit une bonne idée de prendre des hommes. J'irais en conquérant et non pas en fédérateur comme je veux l'être. Si tu ne penses pas que je sois capable de me défendre seul, rappelle toi le sort de Sofia. Par contre ils peuvent m’accompagner mais ils resteront à l’hotel le temps des entrevues avec les alphas. »

Ce n’était pas forcément un non catégorique mais j’attendais de voir ce que mon bras droit me répondrait avant de prendre ma décision finale.

Sujet: Re: In the deep dark forest - feat Cécil 27.01.17 12:24

Whisky maison et steak tartare

Marchant un gros morceau de viande, Khaaleb regardait son ami de l'autre côté de la table. Parler des vampires le rendait toujours soucieux, ses yeux se voilaient et sa mâchoire se crispait. La pression que subissait le Marrok à ce sujet là était des plus accrue, surtout en ce moment. La communauté vampirique était de plus en plus considérée voir acceptée dans le monde des sorciers, surtout avec ce qu'ils appelaient les "vampires modernes". Eux, les loups, étaient toujours terriblement décriés, considérés par la plupart de leurs concitoyens comme des bêtes sauvages tout juste bonne à baiser au clair de lune et à venir dévorer leurs bébés dans leur berceau. Il fallait que ça change, ça devenait urgent.

Décidant de ne pas embêter Cécil en poursuivant cette question sensible, la conversation s'orienta d'elle même vers un autre sujet très sensible, la grand tournée que le leader des lycan faisait chaque année. Ce travail long et fastidieux de visite était pourtant tout à fait essentiel à la création d'une communauté soudée et forte. Contrairement aux vampires qui étaient mine de rien assez peu dispersés sur le territoire américain, on pouvait trouver des clans un peu partout, des petites meutes, d'autres plus grandes, des familles vivant comme tout le monde à droite à gauche, même si presque toutes dépendaient d'une autorité supérieure.
Le "non" catégorique que Cécil prononça résonna dans tout le salon. C'était ferme, une décision sur laquelle il ne reviendrait pas. Khaaleb avait anticipé cette réaction, et préféra se taire. Il n'avait pas à discuter les choix de son supérieur, juste à lui donner son avis. Et son avis, il l'avait entendu, même s'il le rejetait. Intérieurement, il partageait les élans pacifiques de son ami, mais il n'était pas tout à fait persuadé que le fait d'avoir un ou deux loups ferait de lui un conquérant, juste un mec prudent. Mais sa position se défendait bien sur.

"C'est toi qui décide."

Ce n'était pas la peine de se battre, il le savait très bien. Cécil était quelqu'un de droit, et quand il avait quelque chose en tête, c'était très dur de lui faire prendre une direction pour lequel il était contre. De plus, il savait pertinemment que le Marrok était tout à fait capable de se débrouiller et de se défendre seul, malgré le pacifisme dont il faisait preuve dans tous les actes de sa vie.

"Deux hommes à l'hôtel c'est très bien. Je n'ai aucun doute sur tes capacités à te défendre, mais on ne sait jamais...avec tout ce qui se passe en ce moment. Je ne veux pas qu'on vienne me dire que la Marrok a été kidnappé ou tué par des fous furieux...Julie me ferait la peau."

Emmétrant un petit ricanement afin de détendre un petit peu l'atmosphère qui c'était quelque peu tendue entre les deux hommes, Khaaleb attrapa son assiette et la fit glisser dans l'évier qui se trouvait juste derrière lui. Il se sentait terriblement fatigué tout un coup. Les courbatures qui endolorissaient tout son corps étaient de plus en plus fortes. Il lui faudrait une bonne nuit de sommeil avant de repartir au travail le lendemain. Cette perspective lui fit pousser un soupir de dépit. Ça allait encore être une période difficile. Devoir supporter et assurer à la fois dans son travail au ministère et en temps que leader par intérim. Tout le monde ne pouvait pas le faire, et lui-même doutait souvent de ses capacités.

"Bon part contre, j'ai pas de dessert désolé...mais jpeux te proposer un ptit whisky digestif sur le ponton sous les étoiles..."

Sans trop attendre la réponse de son ami qu'il savait déjà positive. Khaaleb se leva et poussa sa chaise. Puis se dirigeant vers le bar, il attrapa une bouteille qui contenait un liquide à la superbe couleur ambrée. Indiquant à son invité de prendre deux verres dans un des placard, il se dirigea vers la porte d'entrée qui était restée ouverte. Après avoir prit sa guitare au passage, il sortit de la maison.

Au-dehors, la nuit était maintenant totale. Pourtant, grâce à la lumière de la lune, les deux hommes pouvaient s'orienter sans aucun mal vers le lac qui se trouvait tout proche du chalet. Traversant la petite avancée de bois, il s'assit, vite suivit de son camarade de toujours. Lui laissant la tâche de les servir, il s'installa en tailleur et posa l'instrument sur ses genoux, faisant résonner quelques accords dans l'immensité de la nuit. La musique l'apaisait instantanément. Quand la musique résonnait, il n'y avait plus besoin de mots, juste le son clair des cordes vibrantes.
Ils restèrent ainsi, quelques minutes dans un silence religieux, puis la main de Khaaleb quitta les corde pour se diriger vers le verre que Cécil lui avait servit. Dans l'obscurité environnante, l'alcool prenait une couleur plus sombre encore, plus belle aussi. Ce tord-boyaux était une petite pépite, un vrai délice qu'on ne pouvait pas savourer avec n'importe qui. Souriant, le visage calme, il tendit son verre vers celui de Cécil et le percuta dans un tintement aiguë.

"A la tienne mon frère..."

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J'avais été ferme en disant mon « non ». Je n'avais pas voulu être celui qui lui rappelle que j'étais le chef. J'avais juste voulu lui faire savoir que je ne voulais pas qu'on m'accompagne ou que je passe pour quelqu'un que je ne suis pas. J'avais toujours été seul lors des visites des meutes. C'était idoit mais c'était un peu comme une tradition maintenant...

« C'est toi qui décide. »

Oui je décidais, c'était à moi de prendre la décision mais pourtant je ne voulais pas réfuter totalement son raisonnement. C'est pour ça que je lui dis que je prendrais deux hommes à l'hôtel mais simplement à l'hôtel. Quand j'irais dans les meutes voir le chef j'irais seule.

« Deux hommes à l'hôtel c'est très bien. Je n'ai aucun doute sur tes capacités à te défendre, mais on ne sait jamais...avec tout ce qui se passe en ce moment. Je ne veux pas qu'on vienne me dire que la Marrok a été kidnappé ou tué par des fous furieux...Julie me ferait la peau. »

Je souriais en coin. Je le connaissais par cœur et je savais parfaitement qu'il allait me répondre cela. C'est pourquoi comme il devait s'y attendre, je pris un air totalement blessé et outré même. Je lui répondais rapidement :

« Tu as plus peur de Julie que de me perdre avoue ! Faux frère ! »

Avant de me mettre à rire comme lui seul pouvait m'entendre rire. Je n'avais pas besoin d'être un autre que moi même avec mon ami et c'était quelque chose de plaisant. Je finissais de manger mon assiette en lui faisant honneur. Je me sentais repu et j'étendais mes jambes sous la table.

« Bon part contre, j'ai pas de dessert désolé...mais jpeux te proposer un ptit whisky digestif sur le ponton sous les étoiles... »

J'acquiesçais tout en me levant. Il se faisait tard et je n'allais pas tarder mais je pouvais quand même encore passer un peu de temps avec lui. Je le suivais dehors. Le clair de lune sur ma peau m'avait toujours apaisé Je me sentais plus serein comme de nouveau entier. J'avais l'impression d'être de nouveau entier. Ce n'était pas quelque chose que j'arrivais à décrire. C'était comme si la nuit et la lune étaient mes dieux. Comme si je n'arrivais à vivre sans elles. Je souriais à mon meilleur ami avant de le suivre.

« C'est parfait. »

Tout était calme autour de nous. Il ne m'en fallait pas plus pour que j'oublie mes soucis. Sybil, Julie étaient loin de moi. Enfin, je les avais toujours dans un coin de ma tête tout de même mais elles étaient en sourdines. J'avais plutôt l'impression qu'il avait réussi à calmer mes craintes. Je me demandais alors si c'était une bonne idée que je parte sans lui. En même temps je devais laisser quelqu'un à la tête de la meute en mon absence.

« A la tienne mon frère... »

Je tournais mon visage vers lui et je lui souriais en faisant tinter mon verre contre le sien.

« A la tienne mon frère. »

Je lui souriais et nous restions un long moment assis à regarder les étoiles et l'eau calme du lac. Quand le moment fut venu, je me levais, je serrai la main de mon ami et je rentrais chez moi. Julie m'attendait dans son salon. Elle avait visiblement pleuré. J'allais la prendre dans mes bras et je lui assurais qu'elle n'avait rien à craindre que je serai toujours là pour elle. Elle finit par s'endormir dans mes bras et j'allais la coucher dans son lit avant de rejoindre mon bureau afin de finir quelques papiers, mon téléphone proche de moi attendant qu'elle me contacte, chose qu'elle ne fit pas.

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