Les couples qui ne se disputent jamais ne connaissent pas les joies inoubliables de la réconciliation

  Ils n'avaient eut que quelques jours pour dresser un plan qui mettrait en échec l'attentat que les pro-moldus avaient l'intention de perpétrer à la fois à Chicago lors du dixième anniversaire du Dôme, mais également un peu partout sur les territoires des Mages Fondateurs, où se trouverait les grandes familles des représentants du Conseil des Mages. S'ils surveillaient et coordonnaient de loin la protection des grandes familles du Conseil, toute leur attention était principalement tourné sur cet événement qui allait se dérouler à Chicago. La première réaction aurait probablement été de faire annuler toutes les festivités afin de préserver les potentielles victimes de ce nouvel attentat, mais tous les représentants des 4 factions réunis avaient été d'accord à l'unanimité pour jouer leur carrière et laisser les pro-moldus mener le bal. Cela pouvait paraître totalement inconsidéré mais c'était leur seule chance de démanteler définitivement se réseau terroriste. Le temps jouait bien sur contre eux, les Pro-moldus avaient eut des mois, voir même une année entière pour peaufiner leur plan, eux, n'avaient eut que quelques jours à peine pour trouver le moyen de riposter, mais ils avaient pour eux l'avantage de la surprise. Les Pro-moldus ignoraient que leur plan avait été éventés et qu'ils seraient là pour les attendre malgré tout, rien n'était joué...  Il y avait malheureusement toujours des impondérables dans ce genre de missions, et pourtant tout s'était pratiquement déroulé à merveille.

Tout avait pourtant assez mal commencé avec l'apparition de ce gaz inconnu et l'enlèvement d'Imane alors même qu'Ethan, chargé de sa protection, était à ses cotés. Sans magie, il s'était retrouvé aussi inoffensif que l'enfant qui venait de naitre et avait été honteusement très aisément maitrisé. Fort heureusement, la chance avait très rapidement tourné et ils étaient parvenus à la libérer avant qu'ils ne lui fassent davantage de mal. Un succès ne venant jamais seul, ils avaient réussit l'exploit de délivrer les 6000 otages détenus par les pro-moldus dans la salle de spectacle. Une victoire sans précédent où les seuls pertes à déplorer se trouvaient en grande majorité du coté des terroristes et malheureusement du côtés des forces de l'ordre ou 5 valeureux  agents étaient tombés aux champs d'honneur. Parmi les blessés se trouvait Sean. Sa vie n'avait pas heureusement  pas été en danger et il fut rapidement soigné de ses blessures. Après un repos forcé de 24h le sorcier avait quasiment retrouvé toutes ses facultés

Aussi surprenant que cela puisse paraître et malgré leur différences d'idéologie très marqué, les 5 représentants étaient parvenus à faire bloc tous ensemble pour atteindre un même objectif : détruire les pro-moldus et ne pas leur donner l'occasion ni la satisfaction de faire à nouveau couler le sang. Et c'était uniquement parce qu'ils étaient parvenus à parfaitement coordonner leurs actions en fonction des compétences de chacun qu'ils étaient parvenus à un tel résultat, et c'est pourquoi, les 5 représentants avaient décidé de fêter dignement en comité restreint cette magnifique victoire.  La soirée avait été organisé 2 jours plus tard histoire de laisser le temps à tous de se remettre de leurs blessures quand ils en avaient eut. Seuls Imane et Lennox, le flic qui avait infiltré les pro-Moldus avaient répondu par la négative. En réalité ce n'était pas tout à fait juste, une autre personne avait décliné cette invitation, mais Ethan était bien décidé à ne pas accepter le moindre refus de la part de son parrain à ce sujet. Il lui avait d'abord envoyé un refus poli par hibou mais Ethan n'étant pas du genre à se satisfaire bien sagement d'une réponse négative qui n'était absolument pas celle qu'il désirait entendre, aussi avait-il aussitôt contacté Sean par le biais de la poudre de chimenette. Malheureusement, son parrain était de ces hommes têtus, pas de chance pour lui, Ethan l'était plus encore. Si Sean pensait s'en tirer aussi facilement il se trompait, on ne le disait pas non, et puisque papa refusait de lui accorder ce qu'il désirait, il ne restait plus qu'à contacter maman. Comme avec Sean quelques minutes plus tôt il apparu dans l'âtre de la cheminée du salon, où Elisabeth, allongée sur le canapé savourait un délicieux thé

- Coucou Elisabeth, comment vas-tu ?

- Ethan ! S'étonna-t-elle tout en fermant son livre et en retirant ses jambes du canapé sur lequel elle se reposait pour se mettre assise et faire face à l'image d'Ethan qui se trouvait dans la cheminée. C'est rare de te voir ici. C'est même plutot exceptionnelle... comment vas-tu ? Félicitation pour l'enquête.

- Oh merci ! Ça va bien et toi ?

- Je profite de la présence de mon mari, il est monté à l'étage pour me chercher un coussin, d'ailleurs il en met du temps. J'ai préparé des cookies, tu veux pas venir ?

- Ça serait avec plaisir mais je ne vais pas pouvoir, par contre je compte sur vous pour ce soir

- Ce soir ?

- Oui, on a décidé de donner une fête en l'occasion de notre victoire sur les Pro-moldus. Ce sera en petit comité, mais, j'espère que vous viendrez, Ally  sera là aussi.

- Oh oui bien sur, je suis sur que Sean sera ravi. D'accord alors, on se voit ce soir.

- J'en doute pas pas une seule minute. A toute à l'heure, voici l'adresse, fit-il en faisant traverser la cheminée à un papillon en origami qui vola vers elle

L'image d'Ethan disparu de la cheminée et tout redevint calme dans le salon. Sentant une présence derrière elle, Elisabeth se retourna et aperçut son mari debout à l'entrée de la pièce, la mine visiblement contrariée.

- Oh Chéri, tu viens de manquer Ethan, il était juste là. Il vient de nous inviter à une fête en votre honneur. J'ai l'adresse, on doit y être pour 21h fit-elle en brandissant le papillon de papier. Je me demande bien ce que je vais me mettre...  On va bien s'amuser et toi je veux que tu sois élégant

You fight with the most important people in life because those relationships are worth fighting for

L'allégresse post victoire sur le groupuscule terroriste n'avait pas réellement atteint Sean tout de suite. Il avait été à l'ouest durant presque 24h. Ce n'était que depuis ce matin qu'il pouvait savourer la fin des Pro-moldus. Il était rentré à Boston auprès d'Elisabeth et pouvait à présent, en toute tranquillité faire ce qu'il faisait de mieux : s'occuper de son épouse.
Alors qu'elle savourait un thé auprès du feu, il était allé chercher un coussin mais, ne trouvant pas celui qu'elle adorait, il mit un peu plus de temps que prévu. Il voulait que tout soit parfait. Elle portait la vie en elle et il fallait la ménager. A présent, il intensifiait toutes les petites attentions qu'il avait pour elle. Il gardait bien en tête que cette grossesse comportait beaucoup de risques pour la femme qu'il aimait plus que tout.
Et, grâce au coup sévère qu'il avait reçu sur la tête il avait réalisé une chose : il était hors de question qu'il abandonne sa famille. Ne pas commencer à aimer leur troisième enfant, c'était abandonner son épouse. Alors oui, c'était une cruelle ironie tout ça. Il redoutait le moment où ils allaient l'annoncer à leurs fils. Mais il ferait de son possible pour soutenir Elisabeth, comme il l'avait toujours fait.

Trouvant enfin le coussin confortable qu'elle avait demandé sans vraiment le préciser, il redescendit. Pourtant, au milieu de l'escalier, il se stoppa net en entendant la voix d'Ethan.
Fronçant les sourcils, il cru à une mauvaise nouvelle et se précipita sur le seuil du salon avant de comprendre ce qu'il en était réellement.
Son filleul n'avait pas accepté ces deux refus à la fête organisée pour la victoire contre les Pro-Moldus. C'était certes, une occasion des plus justifiée de se rassembler et de célébrer. Et pourtant, Sean avait par deux fois refuser les demandes répétées d'Ethan pour que le couple Brown fasse partie de la réception.
Pas question qu'il emmène son épouse à Santa Fe. Il ne démordait pas sur le fait que c'était trop dangereux pour elle. Les indépendants acceptaient inconsciemment des moldus assassins sur leur sol. Sans compter les moldus qui seraient également présent à la soirée ! Quelle folie d'organiser ça !

-Oui, il m'en a parlé mais j'avais déjà refusé par deux fois.

Quelle petite tête de mule ! Il avait reproché à son épouse de s'occuper de ses affaires et qu'est ce qu'il était en train de faire avec les siennes ? C'était d'un toupet rare !
La mine contrariée, il croisa les bras, signe de sa volonté de se fermer à toute autre discussion. Oh mais il connaissait son épouse. Après tant d'années de mariage, on pouvait prévoir les réactions de sa moitié. Presque mieux que les siennes.

-Je ne veux pas que nous y allions. Ce n'est pas parce qu'on a vaincu les Pro-Moldus qu'il n'y a plus de cinglés chez les indépendants.

Pourquoi est-ce qu'Ethan était venu foutre le bordel dans cet instant - si rare - de paix sereine ? Depuis combien de temps n'avaient-ils plus partagé ça ? La sérénité d'un avenir momentanément sans menaces ? Sean, après les tumultes de la bataille, avait un grand besoin de son épouse auprès de lui. C'était un besoin vitale. Elle lui permettait de mieux respirer.
Il avait réellement cru mourir lorsque ce jeune moldu était venu le frapper avec cette pierre. Il avait pensé à ses fils. Il avait un instant été tenter de retrouver Junior avant de réaliser qu'il ne croyait pas au Paradis ou à toutes ces sornettes. Mais il avait aussi et surtout pensé à Elisabeth. Ce n'est pas là, dans les temps aussi troublés, qu'il devait la laisser. Ethan lui en donnait la preuve : il devait la protéger envers et contre tous, même envers leurs propres alliés qui n'avaient pas conscience de ce qu'ils traversaient. Du danger dans lequel il la mettait. En effet, personne ne savait qu'elle était enceinte et qu'une nouvelle crise menaçait leur famille.
Après la violence d'une bataille, Sean aurait bien profité d'un moment de grâce où il oubliait un peu l'avenir pour se concentrer sur le moment présent.

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Cela faisait plus de 20 ans qu'Elisabeth n'avait pas porté la vie, et pourtant rie n'avait changé. Elle retrouvait en son mari, le jeune homme qui s'apprêtait à être père une nouvelle fois et qui la couvrait de mille et une intentions. S'il y avait bien quelque chose qu'elle ne pouvait nier c'est que Sean l'avait toujours traité comme une reine et davantage encore lorsqu'elle était enceinte. Si l'annonce de sa grossesse inattendue avait Sean avait indéniablement déboussolé son époux, et si elle avait craint, durant quelques temps qu'il ait du mal à accepter cette nouvelle, à présent qu'ils étaient à nouveau chez eux, et qu'il était là, à ses côtés, elle se rendait compte que ses craintes étaient totalement injustifiés et sans fondement. Elle s'en voulait de ne pas avoir accordé sa confiance en son mari, elle aurait du avoir foi en lui et ne pas laisser ses doutes et ses craintes obscurcir son jugement. Sean les aimait de tout son coeur et ce petit être qui grandissait en elle ne faisait pas exception.
Il était si bon d'être enfin de retour chez eux, pour mener à nouveau un semblant de vie normale, même si Elisabeth n'était pas dupe. Elle avait parfaitement conscience qu'il ne s'agissait que d'une accalmie et que le devoir éloignerait à nouveau son époux de leur foyer. Il avait déjà faillit frôler la mort une fois, de son point de vu il en avait déjà assez fait, elle n'avait aucune envie de le voir repartir dans un combat qui non seulement le mettrait à nouveau danger, mais en plus qui n'était pas le sien. Seul mettre hors d'état de nuire les Pro-moldus leur importait, le Cercle c'était différent à leurs yeux. Ils avaient beau être qualifié de terroristes, nombre de sorciers, dont le couple Brown faisait secrètement parti, soutenaient leurs actions, après tout, ils n'avaient rien fait de réellement répréhensibles jusqu'à présent. Contrairement aux Pro-moldus, ils ne s'étaient pas attaqués à des innocents et encore moins à des enfants. Ils avaient attaqué une base militaire c'était un fait et il y avait des morts, mais nul ne savait ce qui se tramait réellement dans cette base. Elisabeth était intimement convaincue que cette base militaire n'avait pas été choisis par hasard, et puis ces sorciers se levaient pour les protéger des moldus qui ne désiraient qu'une seule chose : les exterminer. Leurs agissements étaient très différents des pro-moldus. Le Cercle ne visait qu'à les protéger en ne ciblant que les coupables, les pro-moldus ne cherchaient qu'à détruire en s'en prenant aveuglément à tous ceux qui étaient pourvus du dons, même les plus innocents

Etait-ce la meilleure solution que de prendre les armes ? Elisabeth n'en n'était pas convaincue mais quels autres moyens avaient-ils pour vivre enfin en paix ? Ils n'avaient rien demandé, il n'avaient pas demandé à ce que le secret de leur existence soit révélé aux moldus, ils n'avaient pas non plus demandé à naitre avec des pouvoirs mais dans un cas comme dans l'autre ils avaient du faire avec. Elle n'avait pas honte d'être une sorcière bien au contraire elle en était extrêmement fière, tout comme elle était fière de ses fils, de son mari et de tous ses proches, et elle ne pouvait tolérer que les moldus les haïssent pour cette seule et unique raison qui faisait toute la différence. S'il fallait se battre contre eux pour pouvoir enfin vivre en paix, alors c'est ce qu'ils feraient, et c'était déjà ce que faisait son mari en acceptant de participer à l'enquête des faction, pour eux, pour un avenir meilleur, et pour Jr.
Elle ignorait de quoi serait fait demain ni même si Sean pouvait ou devait renoncer à poursuivre cette enquête des factions dont la cible serait désormais le Cercle. Tout ce qu'elle savait pour le moment c'est qu'Ethan les avait invité à fêter cette victoire qui les avait conduit Sean et des gens qu'il appréciait comme Ethan, Allison ou Thémis à unir leurs forces pour vaincre définitivement un ennemi commun. C'était une merveilleuse victoire et ils méritaient tous de la fêter dignement. Cette idée l'enthousiasmait beaucoup, cela faisait d'ailleurs une éternité qu'ils n'étaient pas sortis tous les deux pour s'amuser un peu, et Elisabeth était persuadée que cela leur ferait le plus grand bien. Mais de toute évidence son mari, à en juger par la mine contrariété qu'il affichait, ne partageait absolument pas son point de vue.

- Tu as refusé ? S'étonna-t-elle. Et bien je suis contente qu'Ethan m'en ai parlé... Pourquoi as-tu refusé cette invitation ? Cette victoire est autant la tienne que la leur. Tu t'es battu toi aussi pour mettre un terme aux agissements de ces assassins, tu as même risqué ta vie pour mettre un terme à leurs actions

Rien que d'y penser, rien que de songer à son mari sur ce lit d’hôpital, Elisabeth en avait des haut le coeur. Comme elle l'avait confié à Delphine, elle ne pourrait jamais oublié ce moment où l'on était venu lui annoncé froidement que son mari avait été blessé pendant la bataille. L'auror venu l'informer ne lui en avait pas dit plus, il était resté là, face à elle, avec ce masque d'indifférence et de froideur.... Un frisson la parcouru rien que d'y songer, aussi préféra-t-elle occulter cet instant de sa mémoire, préférant poser son regard set toute son intention sur son époux qui venait de croiser ses bras devant sa poitrine. C'était un signe qui ne trompait pas et qui signifiait qu'il comptait bien se montrer aussi engageant et ouvert qu'un hippogriffe buté et en colère. Fronçant les sourcils de mécontentement, elle croisa à son tour les bras devant elle en attendant les explications de son époux qui ne tardèrent pas à venir. En entendant sa réponse, Elisabeth pris un air affligé avant de décroiser les bras de sa poitrine, signe qu'elle n'était plus sur la défensive, et s'approcha de son époux.

- Je comprends tes craintes, nul n'a de meilleurs raisons que toi de s'inquiéter, mais chéri, ne les laisse pas te priver de ta victoire. Tu mérites d'aller à cette fête. Si tu es incapable de vivre normalement, et que tu préfères te terrer ici par crainte de ce qui pourrait se produire, c'est eux qui gagnent. Tu dois leur prouver qu'ils ne te font pas peur et qu'ils ne t'intimident pas ! Tu es beaucoup plus fort et courageux que ça, ne les laisse pas te priver de cette victoire, de cette opportunité unique qui t'ai donné de te retrouver au grand jour avec Ethan mais aussi Allison. Oui, elle aussi sera des vôtres, il m'a confirmé qu'elle serait là. Combien de fois ne m'as-tu pas dit regretter de ne pouvoir t'afficher en leur compagnie et de ne pas pouvoir passer une soirée en toute liberté avec eux. Tu as une opportunité ce soir, tu dois la saisir, vous le méritez. Ne laisses pas tes peurs te priver des gens que tu aimes, et puis tu ne seras pas tout seul, je serais là. Fais-moi confiance, c'est en restant ici que tu le regretteras

Elisabeth avait passé ses bras autour de l'avant-bras droit de son mari sans le quitter une seule seconde du regard. Elle espérait de tout coeur être parvenu à le convaincre, car elle savait que s'il décidait de ne pas s'y rendre, il le regretterait amèrement. Peut-être pas aujourd'hui, peut-être pas demain, mais un jour il le déplorait c'est pourquoi elle comptait bien tout mettre en oeuvre pour lui éviter d'avoir le moindre regret. L'existence était bien trop courte pour se priver de moments comme celui-là aux cotés des gens que l'on aimait, Sean se devait de saisir cette opportunités, de toute manière, elle ne lui laisserait pas le choix

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Son épouse lui exposait ses arguments avec calme, le fixant  dans les yeux. Sean ne se déroba pas face à son regard mais ses sourcils ne se baissèrent pas non plus. Tout comme ses bras ne s'étaient pas décroisés. Ses pupilles lançaient même des éclaires. Plus elle parlait, plus la colère grondait en lui. Oh non pas envers elle. Mais envers Ethan. Il était furieux envers son filleul. De quoi se mêlait-il ? Le professeur ne partageait pas sa volonté - due aux malheurs qui l'avaient frappés trop tôt - de courir au delà du danger. Non lui, il était père de famille. Il devait la protéger.
Elisabeth le connaissait par coeur. Pourtant ce qu'elle lui dit lui fit mal. Elle le toucha sans le vouloir dans sa fierté. Oh il savait qu'elle savait. Elle savait que ce n'était pas pour lui qu'il craignait. Mais pour elle. Pour Colin et Joe. Cependant, la sourde colère était plus forte que sa raison. D'un geste brusque, il se dégagea de son étreinte et recula de trois pas.

-Ma...ma victoire ?! S'exclama-t-il. Ma victoire c'est d'être ici avec toi Elisabeth ! Avec nos fils ! Tu penses vraiment que je me terre parce que ces saloperies de gorgones me font peur ? Je n'ai pas peur d'aller sur un territoire indépendant ! Ca me dégoute point barre ! Ces crétins d'indécis d'indépendants abritent des moldus chez eux ! C'est à cause d'eux que Junior est mort !

Il prit une grande bouffée d'air et se coupa lui-même dans sa lancée tant la douleur était forte. Il savait que c'était sa culpabilité qui parlait, voulant mettre en avant d'autres coupables, d'autres que lui...
Oh il n'avait jamais aimé les indépendants. Il les trouvait mornes et vides. C'était des moutons apeurés qui se cachaient devant la moindre opinion.
Mais depuis que c'était là que leur petit-fils était mort... Une haine profonde s'était mélangé à son mépris. Et ne parlons même pas des moldus qui se terraient dans cette vulgaire populace, ces assassins de moldus... Qui avaient même faillit prendre la vie de Delphine. Les Johns avaient été frappés de plein fouet par les terroristes... L'idée d'une telle attaque lors d'une fête de famille, moment sacré ! - le révulsait.
Son coeur s'accélérait et il se détourna de son épouse pour respirer et se calmer. Toujours dos à elle, il baissa le ton de sa voix mais on pouvait toujours y percevoir sa colère.

-Pourquoi tu ne comprends pas que je veuille mettre ta sécurité - et celle de l'enfant que tu portes ! - avant tout autre chose ?

Décroisant enfin les bras, il souffla, comme pour évacuer sa fureur qui le faisait trembler, avant de se retourner vers elle.
C'était quelque chose d’indéniable. Même furieux, il se disait chanceux d'avoir une épouse aussi belle qu'elle. Même si elle était têtue. Car il voyait bien qu'elle ne baisserait pas les bras et qu'elle voulait toujours aller à cette stupide soirée de célébration futile.

-Et crois moi bien, je n'ai pas envie de voir Ethan ce soir. Qu'est-ce que j'en ai à faire d'aller faire des mondanités et des sourires faux avec eux tous ? Tu sais que ce n'est pas celui que je suis.

Voilà. Il avait tout dit. Du moins il pensait. Il fixait à présent de nouveau Elisabeth dans les yeux. Et alors qu'il l'observait, attendant sa réaction, il sentait ses défenses faiblir. Oh oui qu'il était faible et plus fort face à elle. Elle n'avait qu'à claquer des doigts et il ferait ce qu'elle désirait. Elle n'en abusait jamais pour des sujets si importants. Il espérait que ça n'allait pas changer ce soir.

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Le geste qu'eut Sean à son encontre la choqua éperdument. Jamais encore, dans un mouvement d'humeur ou de colère, il ne l'avait repoussé de la sorte. Cela en disait vraiment long sur son mal-être et bien que son attitude l'avait autant abasourdit que blessée la colère ne tarda pas à gagner du terrain lorsqu'elle l'entendit hurler des insanités plus grosses que lui. Mais s'entendait-il seulement parler une seule seconde ? Avait-il conscience des énormités qu'il était entrain de lui sortir pour trouver à se justifier ? Après tant d'années de mariage pensait-il vraiment qu'elle serait aussi facile à berner ?!! S'en était presque insultant ! Son regard furieux se mit à lancer des éclairs, le ton de sa voix quand à lui, venait de se durcir, lorsqu'elle répliqua à son tour à ses paroles malheureuses

- Non je le pense pas je le sais ! Gronda-t-elle. Oui tu as raison, tu as employé le mot exact, tu te terres ici parce que tu as peur, c'est exactement ça et je me permet de te rappeler que parmi ces « crétins d'indécis d'indépendant » se trouvent Ethan et Allison. C'est aussi à cause d'eux que Junior est mort ? C'est bien ce que tu viens de dire non ? Et bien je ne suis pas d'accord ! Pas plus que ce n'est de ta faute ! Il n'y a qu'un seul responsable, une seule personne à blâmer, c'est son assassin ! Moi non plus je n'apprécie pas les moldus mais je n'ai pas l'intention de m'empêcher de vivre à cause d'eux et je ne te laisserais pas faire ça avec toi non plus !

Elle l'aimait beaucoup trop pour le voir continuer à être totalement brisé par la faute d'un seul homme et s'empêcher de vivre. Elle aussi souffrait de la perte de junior ! Elle aussi réclamait vengeance ! Elle aussi haïssait les pro-moldus et détestait les moldus en général, mais elle ne comptait pas se cacher d'eux, elle ne comptait pas leur faire se plaisir. Bien sur, si elle pouvait éviter de les fréquenter elle ne s'en porterait que mieux, mais si c'était le prix à payer pour passer une excellente soirée en compagnie de personne qu'elle affectionnait tel que Ethan, Allison, ou Thémis alors elle ne voyait pas pourquoi elle s'en priverait. Cette victoire, était une magnifique victoire. Non seulement ils avaient évité un véritable massacre mais en plus les pro-moldus n'étaient désormais plus qu'un lointain souvenir qui appartenait au passé et ça c'était quelque chose de suffisamment exceptionnel pour le fêter. L'intervention de son mari mais également du groupe d'enquêteurs réunis pour les faire tomber était parvenu à ses fins en les détruisant, sans eux, jamais ils n'y seraient parvenus. Sans eux Imane Khazen serait probablement morte dans d'atroces souffrances, leur gouvernement ne se serait surement pas relevé d'une telle hécatombe chez les 7 conseillers du Conseil des mages et tous les sorciers vivraient dans la terreur. Ce soir, Sean avait le droit de fêter cette victoire avec les gens qu'il aimait. Pour la première et peut-être unique fois de sa vie, l'occasion lui était donné de pouvoir passer du bon temps avec les jeunes Foster sans avoir à se cacher ou craindre qu'on les surprenne. C'était une occasion unique que Sean finirait par regretter s'il faisait la bêtise de la laissait passer. Dos à elle, probablement pour tenter de se calmer, il chercha à comprendre pour qu'elle raison elle s'obstinait et refusait d'adhérer à son point de vue. Etait-ce donc si compliqué à comprendre où le faisait-il exprès ?

- Si ta solution c'est vivre recluse du reste du monde dans la crainte qu'il puisse surgir un malheur alors je regrette mais je refuse de vivre comme ça ! Je n'ai absolument pas besoin de ce genre de protection !! Tempêta-t-elle

Elle aurait probablement sourit avec amusement en voyant Sean lâcher un soupir pour tenter d'évacuer sa colère, si elle n'avait pas été aussi en furieuse contre lui. Borné comme c'était pas possible, mais ce trait là de son caractère était loin d'être une nouveauté et il fallait bien avouer qu'il ne s'était absolument pas arrangé avec l'âge, il lui fit comprendre qu'il resterait ferme sur sa décision. Elisbeth en avait écarquillé les yeux de stupeur, était-il entrain de lui faire une crise d'autorité là ? Il n'était pas son pèr au dernière nouvelle mais son mari ! Furieux également sans raison apparente contre Ethan qui avait innocemment eut le malheur de lui parler de cette petite fête, Sean était bien décidé à mépriser cette soirée et de camper sur ses positions ! Aussi borné qu'un hippogriffe ! Très bien, dans ce cas elle en ferait autant

- Fais comme tu veux, décida-t-elle après l'avoir jaugé pendant une minute avant de le dépasser pour emprunter les escaliers qui menait à l'étage. Oh et puis tu sais quoi, c'est même préférable, surtout ne viens pas ! Par contre tu m'excuseras mais moi je dois me préparer, j'ai une soirée qui m'attends. Tu n'as qu'à terminé mon thé, résonna sa voix qui s'estompait de plus en plus alors qu'elle se dirigeait vers leur chambre conjugal. Joues aux échec, tu n'as rien de prévu toute façon ce soir et ta soirée risque d'être longue, très longue !

Insista-t-elle avant de claquer la porte derrière elle, tout en le traitant intérieurement d'imbécile, alors que son nez commençait à lui piquer. Elle détestait se disputer avec son mari mais cette fois, il dépassait les bornes et elle entendait bien le lui faire comprendre

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Le ton des Brown montait et Sean eut  cette pensée pour "leurs fils à l'étage", habitude qui n'avait plus lieu d'être mais qu'il gardait pourtant. Ils se disputaient rarement - et de moins en moins avec les années, ayant appris tout simplement à vivre et à accepter l'autre sans concession - mais lorsque le ton montait, les parents qu'ils étaient savaient pertinemment qu'ils causaient des craintes à leurs enfants. Du coup, l'un ou l'autre redescendait le volume de leurs voix ou si ce n'était pas possible, jetait un sortilège pour insonoriser la pièce. C'est ce que le professeur faillit faire avant de se souvenir que ni Colin, ni Joe ne dormait plus ici.
Le sortilège aurait été utile si leur discussion se déroulait dans le passé car la colère ne les quittaient en ce moment ni l'un ni l'autre. Et Sean était furieux de la voir monter sur ses grands chevaux.
Il détestait quand elle parlait de lui sur ce ton, elle le connaissait si bien chose qui, dans ces moments, l'agacait prodigieusement.

-Moi ? Moi je me terre ?!

Ca, c'est certain que sa fierté en prenait un coup. Il avait bien compris durant l'enquête qu'il n'était pas un homme qui aimait le danger mais il avait également acquis la sagesse de comprendre qu'il n'était pas un lâche pour autant.

-Et puis tu mélanges tout ! Tu sais très bien ce que je veux dire alors arrête de jouer avec les mots. Ethan n'est certainement pas indépendant, tu le sais aussi bien que moi.

Pour Alli, il en était moins sur. Mais Ethan en tout cas, ce sale gosse, jouait un rôle, il était certain que ce dernier n'était pas indifférent aux moldus, il était certain qu'il gardait un ressentiment envers ceux ci, ce qui était dans la logique des choses...
Malgré leur colère, elle tentait tout de même de lui enlever un peu de poids des épaules en lui martelant comme toujours que ce n'était pas de sa faute si Junior avait été assassiné. Elle pouvait toujours le répéter, il ne parviendrait jamais à le croire. Et il savait qu'elle le savait aussi. Oui, elle savait qu'il serait incapable de faire disparaitre son regard coupable sur l'événement le plus tragique de leur vie. Alors le répéter, c'était juste hypocrite, juste histoire de placer des mots sur un énervement. Qu'il était bon de sortir des phrases - peu importe lesquelles - lorsqu'on était énervé. Le jeune homme qu'il était peinait à trouver ses mots lorsqu'il tremblait de colère mais l'amour d'Elisabeth l'avait aidé à se définir et à oser ce qu'il n'osait pas faire avant de la connaitre.
Bref, c'était donc - dans sa vision brouillée de colère - ce qu'elle était en train de faire. Elle voulait gagner cette argumentation et il en était hors de question.

"Si ta solution c'est vivre reclus du reste du monde dans la crainte qu'il puisse surgir un malheur alors je regrette mais je refuse de vivre comme ça !"

Sean tenta de laisser échapper sa colère dans un long soupire et il tenta ensuite de reprendre sa respiration de manière plus calme. Son coeur battait à tout rompre, encore incapable de voir qu'elle avait raison : bien sûr qu'une femme comme elle ne pouvait pas vivre sans sortir. C'était idiot de sa part de le penser. Et pourtant...
Il se retourna pour lui faire face, les sourcils toujours froncés.
Mais celle-ci ayant déjà décrypté son visage quitta la pièce, énervée avec un agaçant "fais comme tu veux, ne viens pas, moi j'y vais".

Furieux, Sean resta un instant immobile, l'écoutant monter dans l'escalier et se diriger vers leur chambre. Et c'était lui le bornée alors qu'elle ne parvenait même pas à comprendre ses positions ?
Il se laissa alors tomber dans le fauteuil et se prit la tête dans la main. D'un coup de baguette, il se fit apparaitre un verre de whisky-pur-feu. Il était loin d'être un grand buveur mais parfois, après une dispute avec Eli, il en avait simplement juste besoin. Et ça faisait bien longtemps que ça n'était plus arrivé. Leur étaient-ils d'ailleurs arrivé d'hausser le ton depuis la mort de Junior? Non, pensa-t-il en buvant une gorgée.
Se calant le dos dans le fond du fauteuil, il releva la tête et but une nouvelle gorgée, tentant de calmer son rythme cardiaque que sa colère et sa frustration faisait accélérer.

Comme toujours, elle avait raison mais il était frustrant de voir qu'elle ne comprenait pas son point de vue. Et même, elle ne voulait pas tenter de comprendre. Elle voulait agir pour leur bien à eux, leur santé mentale certainement et leur moral aussi. Mais lui, il en avait rien à foutre de tout ça, il voulait même ne jamais pouvoir ressortir de son deuil, il voulait continuer à souffrir le martyr, à jamais pour Junior. Et il continuerait à jamais à avoir peur pour ses proches. Il ne serait jamais tranquille lorsque ceux-ci seraient loin de lui... Ce qu'elle avait décidé de faire en se rendant à cette stupide soirée.

Prenant de grande bouffée d'oxygène, il prit une troisième et dernière gorgée de la boisson avant de faire disparaître le verre et le reste de whisky.
Le pas lourd et toujours agacé, il monta l'escalier familial, passant sans les voir les cadres des moments passés où des enfants riaient aux éclats, passa la chambre de Joe où un écriteau "if it's too loud you're too old" trônait au centre de la porte et entra dans leur chambre.

Elisabeth était réellement en train de se préparer. Fermant les yeux quelques secondes, il les rouvrit puis, se dirigea vers sa penderie pour en sortir son costume.
Hors de question de la laisser sortir seule dans une soirée où des moldus seraient présents.

Sans un mot ou un regard pour elle, il entreprit de se changer calmement. Elle voulait y aller, parfait, il irait avec ! Et si elle n'acceptait pas ça non plus, têtue comme elle était, il était capable de marcher dix pas derrière elle ou faire léviter un parapluie au dessus de sa chevelure.

Les couples qui ne se disputent jamais ne connaissent pas les joies inoubliables de la réconciliation

 Le ton ne cessait de monter et à vrai dire cela fit naitre en Elisabeth un sentiment étrange. Cela faisait bien longtemps qu'elle et son mari n'avaient pas eut une telle dispute, à vrai dire, elle peinait à se souvenir à quand cela remontait mais cela n'avait guère d'importance après tout, ce qui comptait véritablement c'était tout simplement qu'ils soient parvenus à la surmonter comme toujours et comme ils le feraient probablement avec celle-ci. Mais pour l'heure, le temps était loin d'être à la réconciliation. Que Sean pouvait l'énerver lorsqu'il refusait d'admettre ses torts et sa mauvaise foi !! Alors ainsi c'était elle qui mélangeait tout ? N'était-ce pas lui qui venait de critiquer la position des indépendants ? Bon dans les faits, et en d'autres circonstances, elle devait bien reconnaître qu'à elle aussi leur position d'éternelles indécis l'agaçait plus qu'autre chose mais de là à les traiter de crétins, il y avait qu'un pas qu'elle ne franchirait pas d'autant plus lorsque des proches à eux embrassaient cette idéologie ce qu'elle ne manqua pas de lui rappeler. Comme de bien entendu, son mari refusa de reconnaître ses torts, prétextant qu'Ethan était loin d'être aussi Indépendant qu'il voulait bien le laisser croire. Elle ne comprenait pas vraiment d'où lui venait cette drôle d'idée. N'était-ce pas plutôt ses propres convictions et surtout ses propres désirs que Sean faisait parler ? Cela y ressemblait en tout cas. Néanmoins, à supposer qu'il avait raison, mais rien ne le prouvait, elle ne pouvait le laisser parler de la sorte car Ally elle, était farouchement une Indépendante, mais bien sur lorsque son mari avait décidé quelque chose, il n'en changeait pas d'avis et ce, même s'il était en tort. Jamais elle n'avait connu un homme plus têtu que lui ! Avait-il seulement conscience que cette dispute qu'il venait de provoquer était complétement stupide et ridicule ?
Mais dans le fond, elle savait. Elle savait pour quelle raison il réagissait de la sorte. Parce qu'il souffrait tout simplement. Il souffrait de la perte de Sean Jr, les mois passaient mais la douleur, la colère et la haine, elles, ne s'estompaient pas. Sean avait été profondément traumatisé par cet événement, bien plus encore que n'importe lequel d'entre eux, puisque Jr était sous sa responsabilité lorsque le drame était survenu. Elle comprenait qu'il avait peur pour elle, pour eux, songea-t-elle en posant une main maternelle et protectrice sur son ventre à l'intérieur duquel une petite vie commençait à grandir. S'en remettrait-il jamais ? Le voir se torturer de la sorte la peinait car il ignorait comment parvenir à le soulager un peu de sa croix.
Compatissante, elle tenta d'alléger sa peine mais elle voyait bien qu'elle n'y parvenait pas. Elle ne savait plus quoi faire pour l'aider à remonter la pente. Elle avait cru pendant un moment que participer à cette enquête des factions lui permettrait d'exorciser un peu sa douleur mais il n'en n'était rien, elle était toujours présente et ne cessait de le meurtrir toujours un peu plus chaque jour. Il allait falloir qu'elle demande à Abraham de passer pour qu'il aide son époux à faire son deuil, et puis c'était toujours un plaisir de voir son ami, par contre demander à Sean de consulter était loin d'être gagné d'avance, car jamais, il n'admettrait qu'il avait besoin d'aide et pourtant....

Pour l'heure, le sujet de leur conflit était loin d'être résolu, et elle avait beau lui avoir démontrer que réagir comme il le faisait s'était se soumettre aux moldus, son mari ne voulait rien entendre. Agacée, et à cours d'arguments puisque tout bon sens semblait avoir quitté son époux, la brune à présent deux fois plus en colère contre son mari, décida d'en rester là et le planta dans le salon, séance tenante pour monter se préparer en lui interdisant formellement de venir la rejoindre.
Gravissant les marches des escaliers d'un pas décidé et coléreux, elle pénétra dans leur chambre en claquant violemment la porte derrière eux pour bien faire comprendre à son mari à quel point elle était furieuse contre lui, puis, elle essuya une petite larme qui parlait dangereusement à ses yeux. Elisabeth détestait se disputer avec son mari. Après toutes ces années de vie commune leur grosse dispute pouvait se compter sur les doigts d'une main, mais lorsque ça explosait ce n'était pas à moitié et elle détestait ça.  S'avançant avec détermination elle ouvrit sa penderie et fit glisser les cintres afin de regarder tour à tour les vêtements qu'elle possédait afin de voir ce qu'elle pourrait porter pour cette soirée.
Elisabeth se consolait en se disait que la présence d'Ethan et Allison lui éviterait de se retrouver seule, et puis il y aurait surement la charmante Thémis aussi... Bien évidemment, elle ne s'amuserait pas autant que si son époux avait consentit à venir mais qu'elle s'y amuse ou non, elle était bien décidée à rester jusqu'au bout, histoire de faire bien regretter à son mari son attitude obstinée et puéril.
Son choix se porta sur une robe bleu qui faisait ressortir ses yeux, qui épousait ses formes et s'arrêtait au dessus du genoux. Sean adorait cette robe, c'était lui qui le lui avait offert pour son anniversaire il y a de cela 3 ans, et elle comprenait pourquoi, elle la mettait parfaitement en valeur. Une manière supplémentaire de lui faire regretter le choix de son absence. Refermant la porte de sa penderie, elle déposa sa robe sur leur lit et entreprit de se changer. Alors qu'elle remontait la fermeture éclaire dans sa robe, la porte de leur chambre s'ouvrit, l'incitant à lever a tête pour voir Sean entrer et se diriger vers sa penderie sans lui accorder le moindre regard. Les sourcils froncés, elle l'observa choisir un costume qui s'harmonisait parfaitement avec la robe qu'elle avait décidé de porter avant d'entreprendre de se changer.

- Qu'est-ce que tu fais ? Lui demanda-t-elle surprise

Sa question était stupide, elle en avait parfaitement conscience puisque les agissements de Sean étaient évident mais elle ne pouvait concevoir qu'il ait décidé de venir malgré tout alors qu'elle venait justement de lui dire de ne pas le faire. Etait-il dominé par l'esprit de contradiction ?! De toute évidence. Quand elle lui demande de s'y rendre il refuse et à présent qu'elle ne désire plus la voir l'y accompagner voici qu'il se décide à y aller. Avait-il décidé de la faire faire enrager jusqu'au bout ?

- Si c'est pour faire cette tête là ce n'est absolument pas la peine de venir ! Lui dit-elle fermement sans prendre la peine de le regarder tout en fermant sa boucle d'oreille avant de se retourner pour lui faire face. Je voulais que tu viennes pour que tu puisses pour une fois dans ta vie, profiter de fêter un événement heureux en compagnie d'Ethan et Allison, sans avoir à te cacher, mais si c'est pour plomber l'ambiance ou faire des reproches injustifiés à ton filleul qui n'a fait que m'avertir de cette soirée, je préfère me passer de ta présence.

Debout dans la pièce, les bras croisés devant sa poitrine, Elisabeth observa son mari. C'était pour lui qu'elle faisait cela, pour que les moldus ne le privent pas de certaines joies auxquelles il avait le droit, pour qu'il puisse se retrouver en compagnie de ses proches sans avoir à se cacher, pour qu'il savoure cette victoire amplement mérité, pour qu'ils passent une soirée agréable tous les deux en compagnie de quelques personnes qu'ils appréciaient.

- Alors ? Es-tu capable de cesser immédiatement cette tête d'hypogriffes mal luné ou non ?

Dans le fond, Elisabeth espérait de tout son coeur qu'il saurait saisir cette chance qui s'offrait à lui, mais dans le cas contraire, elle n'hésiterait pas à le planter là en transplanant. Il serait idiot de sa part de tenter de la tromper en lui disant ce qu'elle avait envie d'entendre tout en pensant l'exact opposé, car elle le connaissait suffisamment pour savoir ce qu'il pensait vraiment et deviner l'attitude qu'il adopterait réellement à savoir s'il prendrait sur lui et ferait des efforts ou si au contraire il ferait son hyppogriffe malgré ses promesses

You fight with the most important people in life because those relationships are worth fighting for

Il était très dur d'ignorer son épouse qui effectuait ce geste si sexy de refermer la fermeture de sa robe. Elisabeth avait choisi la bleu qui s'accordait si bien avec ses yeux et qu'il lui avait offert il y a quelques années. Sean se souvenait parfaitement du moment où il l'avait acheté : il avait demandé conseils aux vendeuses qui lui avait sélectionné six robes dans le dédale de ce magasin féminin et il avait craqué pour celle qu'elle portait à présent.
Cependant, le professeur étant têtu comme une mule, parvint à embrasser tous ces détails avec sa vision périphérique, sans ne serait-ce que lui lancer un simple coup d'oeil, et se dirigea d'un pas décidé vers sa penderie.  
Inconsciemment, il choisit le costume qui s'accordait parfaitement à la robe de soirée d'Elisabeth (c'était cette dernière qui le lui avait appris).
Alors qu'il enfilait une chemise propre, son épouse se retourna vers lui, le menaçant que ce n'était pas la peine de venir s'il faisait cette tête là.

-Je sais très bien pourquoi tu veux y aller, dit-il exaspéré. Et tu sais pourquoi je ne veux pas y aller. Alors tu me donnes une minute pour me calmer, tu veux? On sait tous les deux comment cette soirée va se dérouler. Je ne te laisserai jamais y aller seule.

Avec tous les dangers qu'elle et le bébé couraient ! Et puis quoi encore ! Il se "terrait" peut-être mais jamais lorsque cela concernait la sécurité de celle pour qui il ferait n'importe quoi.
Ses pensées bouillaient toujours en lui et il l'observait du coin de l'oeil, prêt à transplaner à sa suite si cette dernière décidait que sa tête "d'hypogriffe" ne correspondait pas à ses attentes.
Si les disputes étaient si rares chez les Brown, c'est parce qu'ils s'étaient vraiment trouvés comme âme soeur. Du coup, ils avaient les mêmes opinions tranchés sur les choses les plus importantes. Mais pour le reste, chacun campait avec force sur ses positions. Même si, ce soir, Sean faisait son possible pour éloigner ce qu'il voyait comme leur première grosse divergence quant à comment réagir face au deuil et au danger.
Mais s'il s'écoutait, il est vrai qu'ils ne vivraient plus...Ne sortiraient que lorsque cela était nécessaire. Et ce qu'il voulait tellement plus que tout au monde, c'était de voir cette femme éclater de rire comme avant. Et pour rire, il fallait vivre. Bouger. Sortir.
Elle avait raison mais qu'il était insupportable de l'admettre !

Attachant les derniers boutons de sa chemise, il releva son col dans l'intention de nouer sa cravate qu'il avait négligemment posé sur ses épaules le temps de la précédente opération.
Elisabeth, qui était toujours là et n'avait pas encore transplané, s'approcha de lui et, naturellement, se saisit de celle ci pour l'attacher à son cou.
Pour la première fois, il releva les yeux vers elle et une vague d'amour l'irradia instantanément. Il ne s'excuserait pas car il n'avait pas à le faire. Mais alors qu'elle était occupée, il se pencha vers elle pour lui embrasser tendrement le front.
Elle tentait de faire au mieux, comme toujours, c'était son roc. Son guide. Sa meilleure amie. Comment avait-il fini aussi chanceux, il n'en avait aucune idée.

-Vous êtes la plus exaspérante Madame Brown, j'espère que vous en avez bien conscience.
Déclara-t-il avec ce petit sourire qui était devenu trop rare depuis la disparition de Junior.

Il lui releva le menton pour s'emparer doucement de ses lèvres. Elle avait raison, il ne l'admettrait jamais tout haut et il l'aimait. Les faits étaient là. N'empêche... Non, non, non, il ne devait surtout pas commencer.