Waiting for the Night to fall

Dès que l'information était tombée, il y eu comme une vague de soulagement au sein du commandement vampirique. Même Jaroslav semblait moins désespéré, car maintenant il avait un nom et un visage vers qui orienter sa haine. Pourtant il n'y avait pas vraiment de quoi ce réjouir. Personne ne savait encore si Régina était en vie, et il était tout à fait concevable qu'ils ne découvrent qu'un corps froid.

Mieux valait pour ses imbéciles d'humains que ça ne soit pas le cas. Si Jaro bouillonnait actuellement, cela n'était rien comparé à la furie dans laquelle il se mettrait s'il apprenait que sa femme avait été tué. Camille partageait également cet état fébrile. La peine avait laissé place à une colère sourde, et le temps des larmes était passé. Il avait suffisamment pleuré dans les bras réconfortant de Milady, maintenant il était comme vidé de toute cette douleur. Il n'y avait plus que de la haine en lui, et il trépignait d'impatience de pouvoir laisser libre court à sa fureur destructrice.

Ces dernières décennies avaient ramollies considérablement son tempérament guerrier. Mais en sentant sa colère consumer les dernières traces de sa douceur infantile, il se retrouva enfin. Gévaudan était toujours là, tapi en lui. Et il n'attendait que la nuit tombée pour surgir et frapper.

Autrefois la bête arpentait la forêt endormie, et aujourd'hui rien n'avait changé, si ce n'est que le béton des villes était devenu son habitat naturel. Camille avait apprit à faire avec, et désormais il préférait presque le paysage urbain à la nature isolée. Les gens étaient plus nombreux, plus agglutinés, plus stupides, et les cachettes étaient innombrables pour qui était petit et avait de l'esprit.

Debout sur une branche, il avait grimpé à un grand arbre pour prendre un peu de hauteur et observer les alentours. Son sens de l'orientation avait été aiguisé par les nombreuses saisons où encore humain, il conduisait le bétail et parcourait les vallées. Il retenait le schéma des rues, ce qui était assez facile car elles se croissaient toutes à angle droit, formant un grand quadrillage. Il mesurait à grandes enjambée la largeur des rues, et se faisait une idée des distances. Il notait dans son esprit les installations qui pouvaient se révéler utiles, et les cachettes potentielles au cas où le combat durerait jusqu'au lever du jour. Les troupes soulevées par Jaroslav étaient nombreuses, et il était évident que la grande majorité allait devoir se débrouiller seule. Mais déjà il avait repéré quelques coins abrités pour le commandement. Quant à lui il ne lui fallait pas grand chose, il pouvait se faufiler dans n'importe que trou de souris et attendre.

Globalement on pouvait dire que la patience était la qualité maîtresse des vampires. Ils avaient l'éternité pour se venger, et il était certain que les Inquisiteurs n'allaient pas emporter cette victoire au ciel. Inlassablement ils frapperaient, même quand les temps auront rendu la querelle millénaire et désuète. Ils iraient jusqu'à chercher dans son berceau le treizième de leur descendant, et ne s'arrêteraient de les abattre que quand ils seraient sûr d'avoir mis fin à la lignée complète de ces pourritures. Camille était tout à fait de cet avis, et ça ne lui faisait pas peur d'aller les cueillir jusque dans la tombe. Plus la vendetta serait injuste et démesurée, plus elle marquerait les esprits de ces vermisseaux. Ces moins que rien avaient voulu de la jouer loi du Talion en capturant Regina pour ridiculement venger Young. Sauf que chez les vampires les lois n'ont pas la même profondeur. Elles sont dictées par l'épaisseur du temps et par le goût amère du sang versé. Pour une femme toutes les femmes. Pour la Reine, l'empire entier jeté en proie aux flammes. Et personne ne serait épargné.

Le soleil venait tout juste de se coucher, et sous la lumière pâle des éclairages publiques, l'air étaient comme chargé d'électricité. Des forces qui jusqu'ici s'étaient toujours évités, allaient bientôt se percuter, comme le tonnerre rencontrant le sol.

Le petit garçon tendit l'oreille, silencieux dans le noir. Jaro sifflait l'appel. Immédiatement il se laissa glisser de branches en branches jusqu'à pouvoir sauter au sol sans risquer de se blesser, et il se précipita au commandement. Jaro avait su s'entourer de vampires de valeurs et de mages puissants qui étaient liés à Régina. Tout emmitouflé dans sa cape, Camille se fraya un chemin jusqu'à son Roi qui interrogeait ses lieutenants. Et bien luné, il se signala en levant la main avant de parler.

« Sire ! J'ai été faire un repérage du terrain, mais je n'ai pas pu m'avancer plus près du bâtiment à cause des lampes. Ne ne sais donc pas où ils sont, ni combien ils sont, pas plus que je n'ai pu faire de plan précis. »

Autant être clair là dessus, sinon Jaro allait encore croire que son petit éclaireur pouvait lui faire des miracles. En temps normal il n'y avait aucun problème, mais là avec ces fichus lampes il ne pouvait pas être beaucoup plus efficace.

« Par contre j'ai une bonne nouvelle malgré tout. A un kilomètre cinq d'ici, j'ai trouvé le poste de transformation. Au vu de sa taille je dirais qu'il couvre le quartier en électricité. »

Il jeta un regard en biais à Beller qui se trouvait derrière lui. Ce type là était gentil, trop gentil. Ce n'était pas un soldat, et il n'avait pas la cruauté nécessaire pour assister à ce qui allait se passer ce soir. Camille était presque mal à l'aise de le savoir présent. Certes il était un ami de Régina, mais il était également trop fragile pour avoir du sang sur les mains. Ils n'étaient pas fait du même bois, et à vu de nez Beller était une mince brindille de sapin.

« Je ne sais pas comment ça se passe chez les magiciens, mais quand moi je vois une lampe qui me dérange je la débranche. Peut être que les dispositifs anti magie fonctionnent sur le courant, je n'en sais rien. Mais c'est certains que leurs lumières oui, alors coupons leur l'électrac ! On va voir ce que les moldu valent dans leur précieuse fée pour les éclairer... »

Puis il tourna à nouveau ses yeux pâles vers le visage fermé de Jaro, sa bouche elle affichait un grand sourire. Après tout il n'y avait pas trente mille façon d'attraper un lapin. Le tout était de se mettre à la sortie du terrier, et d'envoyer un furet dans les galeries pour faire le carnage.

« Sire, si tu veux que la nuit retombe à nouveau, tu n'as qu'un mot à dire et je m'en charge. Au moment où tu le désirera tout s'éteindra. Les petits bébés pleurnichards seront dévorés par les monstres qui vivent dans le noir. »

Le regard globuleux de Camille sembla s'éclairer d'une lueur de folie. Combien de fois s'était il tétanisé en pleurant dans le fond de son lit ? La situation était complètement paradoxale, car le petit vampire était terrifié par les ténèbres qui l'entouraient quand il dormait. En dehors de ce moment de vulnérabilité, ça allait parfaitement bien et il était tout à fait acclimaté à son existence de créature nocturne. Mais dans le silence de sa chambre, l'obscurité était pleine de monstres qui le terrifiaient, et le poursuivaient dans son sommeil sous la forme de violentes terreurs nocturnes. Régina qui avait remarqué que le petit garçon était en proie à des cauchemars, et passait parfois de longues heures en pleine journée, assise sur son lit à le regarder dormir. Et quand il se réveillait en pleurant, elle était souvent là pour le consoler. L'idée de livrer les Inquisiteurs aux monstres qui grouillent dans le noir lui procurait un plaisir malsain.

«Les petits bébés pleurnichards seront dévorés par les monstres qui vivent dans le noir... Croc croc croc...  » Murmura t il en chantonnant tout bas, en faisant malgré lui claquer sa mâchoire. Il avait le regard fixe, comme plongé dans ses rêves les plus sombres. Il fini par se ressaisir en pensant à Regina, image qui avait provoquée comme un tressaillement dans son petit cœur mort. La peine commençait à remonter, hors ce n'était pas du tout le moment.

« Bref à partir du moment où la lumière s'éteindra, il faudra agir vite pour profiter de leur panique.  Il faudra aussi trouver le dispositif anti magie, et le détruire. Je ne sais pas à quoi ça ressemble par contre... mais je me porte volontaire pour le sabotage des machines. »

Quitte à devoir s'infiltrer dans le bâtiment, il aurait préféré que ça soit pour sauver Régina, mais il savait que si elle était blessée ou inconsciente il ne pourrait pas la porter. Maudissait son manque de force et sa petite taille, il devait laisser cette tâche à plus costaud que lui. Par contre il n'avait pas son pareil pour se faufiler et se cacher, et ça Jaro avait comprit depuis bien longtemps que ça pouvait être un atout majeur.

Il glissa sa main dans sa poche de sweat, et passa ses doigts sur un orbe de la taille d'une petite balle et la texture douce du caoutchouc. C'était une veilleuse enchanté que lui avait donné Régina quand elle avait remarqué qu'il avait peur de s'endormir. Là elle était éteinte, car l'onde anti magie fonctionnait. Mais dès que ça ne serait plus le cas, elle se remettrait à luire doucement d'une lueur laiteuse rassurante. Les sorciers sentiraient sûrement la magie revenir, mais lui avait besoin de cela pour la percevoir dans l'air.  

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Chacune de ses respirations était plus rauque et plus douloureuse et la précédente, la tête adossée maladroitement contre l'horrible chaise, elle fixait un point invisible sur le mur comme si avec le temps sa magie allait réapparaitre et y faire un trou afin qu'elle se sauve. Les espoirs qu'elle avait nourrit de ce sauver de ce cauchemar étaient maintenant nuls. Elle qui s'imaginait pouvoir supporter toutes les douleurs avait pour la première fois de sa vie peur de la mort... une mort causée par des moldus. Cette idée lui tira un léger rire qu'elle regretta aussitôt en sentant le spasme de douleur qui envahissait son corps. Avoir su que c'était ce qu'on lui réservait, elle se serait montrée beaucoup moins conviviale avec le moldu lorsqu'il avait séjourné dans son cachot... Elle avait encore un goût amer de cette histoire... ou alors c'était plutôt le sang qui souillait continuellement sa bouche qui lui donnait cette sensation. Régina se demandait comment elle pouvait être encore consciente lorsqu'elle regardait par terre la marre formée par son sang, ses poignets étaient terriblement lacéré et son corps portaient de multiples hématomes, causés à la fois par les coups et les chocs qu'on lui avait assené sans cesse depuis son arrivé. Elle avait complètement perdu la notion du temps et ne parvenait pas à savoir depuis combien de temps elle était coincée ici. Le son d'une voix qui provenait de derrière la porte la fit se cambrer contre sa chaise, craignant qu'on entre encore une fois et que ses tourments recommencent. Les pas ne s'immobilisèrent toutefois pas devant la porte et elle parvint à comprendre quelques mots de la conversation agités que les hommes entretenaient.

Les vampires étaient ici...

Jaroslav l'avait retrouvé ? Son coeur battait la chamade, s'emballant pour la première fois d'un espoir qui était bientôt annulé alors qu'elle se rappelait de la mesure de protection qui avait été prise la veille.... De cette porte en argent qui était la seule issue permettant d'accéder à sa cellule et qui étaient verrouillée par un arsenal de mesure de protection moldu qu'elle ne comprenait absolument pas... Son mari allait peut-être parvenir à entrer et à tuer tous ses moins que rien.... Mais ils avaient fait en sorte que même si les vampires gagnaient, jamais ils ne pourraient la sortir d'ici. Quand bien même Jaroslav était réellement dehors près à combattre pour la sauver, elle était condamnée à mourir derrière cette porte au bout de son sang... au bout de sa fatigue et probablement au bout de sa folie. Fermant les yeux, des larmes se multiplièrent contre ses joues. Se concentrant, elle se repassait les mêmes images que depuis le début de sa captivité, celles d'Ilaria, de Priscus, de Katherine, de Camille.... et pour la première fois de façon complètement volontaire s'y ajoutait le visage de Jaroslav qui malgré son vampirisme aura été le seul homme à se battre pour elle, à tenter de la sauver. La haine qu'elle avait pour la gente masculine s’effritait légèrement et elle se concentrait sur ses émotions, espérant que ce lien entre eux soit encore existant... Espérant qu'il sente ce qu'elle avait récemment ressentie et encore plus récemment réalisée... Qu'elle tombait amoureuse de lui. Il lui importait peu que cela ait de l'importance pour son coeur qui avait cessé de battre depuis si longtemps... elle espérait simplement qu'il le sache.
   

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Nightmare

  Torturer des sorciers l’avait toujours laissé de glace. Bien sur, elle ne pouvait pas prétendre que leurs cris ne venaient pas hanter certains de ses rêves et que les premières fois l’avait laissé de marbre mais avec le temps on se faisait à tout, même au pire. Là où ça devenait inquiétant, c’est lorsque l’on prenait du plaisir à exercer un acte abominable. Elle n’était pas sadique à ce point, déjà au Bastion, en temps normal, les tortures n’étaient pas aussi monnaie courantes qu’on pouvait le laisser penser. Les Inquisiteurs ne faisaient usage de la torture que lorsque cela s’avérait nécessaire, ce n'était (presque) jamais un acte gratuit.

Pourtant, aujourd’hui, les choses étaient radicalement différentes, pour la première fois de sa vie, elle éprouvait un plaisir malsain à faire souffrir une sorcière. Aussi horrifiant que cela puisse paraitre aux âmes sensibles, entendre les hurlements de Régina était comme écouter une douce symphonie qui parvenait jusqu’à ses oreilles. Elle aimait l’entendre chanter, et tel un maître d’orchestre, elle se plaisait à varier les plaisirs en la faisant passer des sons graves à des sons plus aigües, c'était là tout un art.

Voir son sang s’écouler à ses pieds, telle une flaque rouge écarlate, la voir mourir à petit feu et devenir aussi livide que son croque-mort de mari, était un plaisir sans fin. Ce qui avait été le plus dur à faire disparaitre était son arrogance qui se reflétait dans la prunelle de ses yeux. Elle avait songé durant un instant à les lui arracher mais elle y avait renoncé, car elle voulait voir non pas la peur, mais la terreur se refléter dans son regard. Elle voulait l’entendre les supplier de l’épargner ou au contraire de la tuer. Cela ne faisait que quelques jours qu’elle était à leur merci, entre leurs mains et comme Septimus le leur avait appris, ils lui avaient fait endurer les pires douleurs, tout en prenant un soin particulier à la maintenir en vie pour l’entrainer aux abords de la folie.

Cela ne faisait que quelques jours à peine qu’ils s’employaient à la détruire, elle qui avait torturé avec un sadisme incomparable leur ami non pas pendant quelques heures ou quelques jours mais pendant 5 longues et interminables années. Tout ce que cette salope était entrain de subir n’était pas encore assez suffisant à ses yeux et ne trouverait jamais réparation pour tout le mal qu’elle lui avait fait. Elle voulait lui rendre au centuple toutes les horreurs qu’elle lui avait fait endurer durant toutes ces années où ils l'avaient crus perdus à jamais, malheureusement le temps leur était compté. A en croire les dernières rumeurs obtenues par Anthony Baker, le vampire pasteur de leur communauté, Jaroslav et ses sbires recherchaient activement sa putain. Le vampire n’aimait pas l’idée qu’on lui enlève son jouet ? Quel imbécile ! Il aurait mieux fait de se trouver une autre putain et de rester en-dehors de tout ça, son obstination allait lui couter la vie, et le faire redevenir poussière. Au lieu de ça, s’il s’était montré plus malin, il aurait pu vivre encore tranquillement pendant quelques siècles. Tant pis pour lui.

Pour le moment, la sangsue n’avait aucune idée de l’identité de ceux qui se trouvaient derrière l’enlèvement de sa salope de sorcière et il n’y avait aucune raison qu’il découvre un jour la vérité, mais rien n’était certain, c’est pourquoi ils ne pouvaient plus se permettre de garder la catin en vie plus longtemps. Ils ne devaient courir aucun risque et se débarrasser de la salope au plus vite, même si elle était la première à regretter de devoir abréger ses souffrances.

Quittant son lit, elle s'habilla en quatrième vitesse, pour se diriger vers la chambre de sa cousine quand elle entendit un chien aboyer dans le lointain. C'était étrange comme hurlement, il était à vous glacer les sangs et à vous dresser les cheveux sur la tête... ce n'était pourtant pas la première fois qu'elle entendait un chien aboyer au clair de lune.... était-ce un loup-garou ? Etait-ce la pleine lune ? Cette seule pensée imposa dans son esprit les yeux rieurs et le sourire moqueur d'une personne irrésistiblement agaçante qu'elle n'avait pas vu depuis longtemps, bien trop longtemps à son goût. Que devenait-il ? Où était Lockhyan ? Quelle question idiote ! Après tout, elle le connaissait suffisamment pour savoir ce que cet idiot était entrain de faire. Alors qu'elle empruntait le couloir qui menait vers la chambre de sa cousine le sourire aux lèvres en pensant à cet agaçant charmeur, des bruits de pas qui montaient avec une précaution certaine les escaliers en bois de la villa, attirèrent son attention, mettant instinctivement ses sens en alerte. Se reculant légèrement, tout en sortant son arme, elle aperçu une ombre inquiétante se détacher du couloir grâce à la lumière spectrale de la lune. Seul le goutte à goutte insupportable du robinet qui fuyait brisait le silence assourdissant des lieux, accentuant en même temps la pression insupportable qui régnait en cet instant. De quoi avait-elle peur au juste ? Que craignait-elle ? Elle se sentait idiote et ridicule mais il fallait croire que les informations que venait de lui transmettre Anthony l'avait bien plus travaillé qu'elle ne voulait bien le reconnaître. Puis plus rien, patientant quelques minutes, Thalya s'avança lorsqu'un main se saisit de son poignet et l'attira vers son agresseur qui n'était autre que Scott, un des soldats que Camila avait pris avec eux et avec lequel elle aimait passer du bon temps

- Je t'ai fais peur ? Lui demanda-t-il taquin

- Ne sois pas ridicule, je ne vois vraiment pas de quoi j'aurais peur

Guère convaincu par son mensonge mais néanmoins amusé, il resserra son étreinte autour de sa taille.

- J'ai terminé mon tour de garde... lui susurra-t-il au creux de l'oreille

- Alors qu'est-ce que tu attends ?

Il ne lui fallut pas davantage d'encouragement pour l'inciter à réagir. Scott plaqua Thalya contre le mur à la tapisserie fleuris tout en la couvrant de baisers alors que ses mains parcouraient son corps avec frénésie. Alors qu'elle s'abandonnait complétement à lui, une présence familière semblant les observer depuis un petit moment déjà, attirèrent leur attention. A sa gauche, se tenant debout au milieu du couloir, sa cousine les observait avec un malin plaisir. Scott rompit son étreinte aussi subitement que si Camila venait de lui donner un coup de fouet

- Je... je reviens de mon tour de garde, il n'y a rien à signaler.... je vais... me reposer...... bredouilla-t-il avant de s'éclipser le plus loin et le plus rapidement possible

Thalya l'observa se sauver un peu décontenancé avant de croiser ses bras sur sa poitrine dans un geste contrarié.

- Quel imbécile ! Et toi depuis quand tu joues les voyeuses ? Lui sourit-elle avant de la rejoindre. Tu tombes bien je venais te voir... enfin ça c'était avant que je ne me fasse intercepter, fit-elle le regard gourmand, il n'y a pas de raison que Calvin et toi soyez les seuls à vous amuser. D'ailleurs il est passé où ton binome ?

Libération

Régina. Les Inquisiteurs, en plus de détenir son neveu innocent depuis des mois sans communiquer le moins du monde sur son état de santé ou même pour les raisons de cette injustice, avaient à présent enlevé son amie. Si la nouvelle ne l'avait pas réjouis, égoïstement en sentant le vent de la nuit souffler sur son visage fatigué, il était heureux que ce nouvel enlèvement fasse enfin bouger les choses. Car à présent, Ernie n'était plus seul à vouloir s'introduire pour une mission suicide dans le fief des Inquisiteurs.
Non, à présent, Jaroslav et son armée de vampires étaient là, présents. Sans oublier les quelques sorciers qui comme lui, n'étaient pas assez sots pour ne pas offrir son aide à un monarque tel qu'Andropov lorsque celui le demandait.
Certes, le lieu où Régina était emprisonnée n'était pas le Bastion. Mais Ernie comptait bien sur une chose : lorsqu'ils auront libéré cette dernière, les principaux lieutenants des Inquisiteurs seraient tombés. Eux hors du tableau, ils avaient plus de chance politiquement parlant, de libérer Zachary.

Les quelques soldats de l'Inquisition étaient retranchés dans un bâtiment autour duquel des lampes UV empêchaient les vampires d'avancer. De plus, un dispositif anti magie avait également été déployé. Ils étaient sans ressources.
Jaroslav ordonna à son petit lieutenant effrayant d'aller couper le courant comme celui-ci l'avait proposé.
Le fabricant de baguettes n'avaient aucune idée si le dispositif anti magie serait aussi facile à désactiver. Ils devaient avoir une sorte de batterie de secours... ou une technologie qui pouvait surpasser cette électricité si aisée à réduire au néant.

C'est alors qu'une chose inattendue se arriva. Un homme, qu'Ernie reconnu lorsqu'il se rapprocha du Roi des vampires, comme étant nul autre que le chef des Loups Garou, apparu.  
D'instinct, Ernie vérifia les parages et aperçu les siens à une distance respectable des vampires. Le visage de Sofia dansa devant ses yeux. Qu'était-elle devenue si celui-ci était toujours vivant ? Est-ce qu'il intervenait parce que ce que Régina lui avait partagé ce qu'Ernie avait découvert par rapport à son projet : tuer le chef de meute pour prendre sa place ?

Les humains, instinctivement, se regroupèrent autour d'Ernie, observant avec méfiance ces deux races ennemies jurées se flairer.
Si l'enjeu n'était pas si grand, Ernie aurait presque pris goût à être le témoin d'une réunion aussi historique que celle ci.


Jaroslav attendait, immobile, que Camille revienne avec pour seul passeport, l'assurance qu'il avait bel et bien effectué sa mission.
Cependant, son regard affûté se détourna d'où devait réapparaître son lieutenant.  Quelques millième de secondes plus tard, une odeur désagréable de chien mouillé lui fit froncer les sourcils.
Les siens ne bougèrent pas d'un poil en voyant leur monarque demeurer immobile. Que leur voulaient leurs ennemis jurés ?

Il observa cet imbécile de De Cormontaigne se pavaner vers lui dans une démarche exaspérante et lente.
D'un seul coup d'oeil foudroyant, il rappelait à l'ordre ceux parmi les siens qui dévoilaient leurs crocs. Le chef de meute arrivait avec respect, malgré tout.
Et ils étaient à présent dans des circonstances exceptionnelles où Jaroslav lui-même avait publiquement rompu toutes ses précédentes alliances pour ne garder que l'essentiel : soit vous êtes avec nous, soit vous êtes contre nous.
Bien que l'idée ne serait-ce que de parler avec ce chien le révulsait. C'était plus fort que lui. Une éternité à détester (alors que la haine faisait partie de la classe des sentiments que les vampires ne ressentaient presque plus) était dur à renverser en quelques secondes seulement.

-Puis-je proposer les services de mes loups ? N'ayez crainte, je n'attends rien de vous. On vous a retiré votre femme et ce n'est pas tolérable. De plus les inquisiteurs ne sont pas franchement mes amis... J'ai des hommes dehors prêt à se battre sous mes ordres et je suis prêt à me battre pour vous.

Cette bête répugnante puait vraiment. Une odeur qui souillait les sens vitaux aux siens. Mais les siens ne pouvaient pour le moment pas agir... Tout comme les sorciers présents ici.
Quelle puissance de frappe il aurait s'ils s'unissaient tous ensemble...Les leaders des Inquisiteurs disparaîtraient beaucoup plus facilement et si dans le processus quelques loups étaient également tués...
Jaroslav pesait le pour et le contre, fixant de manière extérieurement très calme son ennemi. Les ennemis de mes ennemis sont mes amis disait l'adage.
Voulait-il vraiment s'unir avec ces animaux ? Qu'en penseraient ses sujets ?
Mais au fond... s'en préoccupait-il réellement ? Son objectif pour gagner en crédibilité dans le monde, était de récupérer sa femme et de montrer à tous qu'on ne faisait pas affront aux vampires. Peu importe le moyen, ce qui le préoccupait c'était d'obtenir de rapides résultats.

Très lentement et tout en continuant à le fixer dans les yeux, Jaroslav lui tendit la main.

-Un de mes lieutenants est allé couper le générateur de courant qui devraient normalement mettre hors d'état de nuire les lampes UV qui nous empêchent d'avancer. D'autres des miens recherchent le dispositif anti magie.

Il s'arrêta et ne put cacher une mine dégoûtée. Hors de question de montrer ne serait-ce une once de reconnaissance. Ni de mentionner tout mot synonyme d'union ou d'alliance.

-Si vous voulez courir à nos côtés contre les Inquisiteurs, je ne vous empêcherais pas.  

 

Waiting for the Night to fall

De là où il se trouvait, Camille Chastel avait un tout autre point de vue sur la situation. A plat ventre sur l'asphalte, il rampait en jouant des coudes et des genoux, avec pour seul ciel au dessus de lui le ventre mécanique et puant l'essence d'un vieux break hors d'âge.
Alors qu'ailleurs les rois concluaient des alliances historiques, lui nourrissaient des desseins parfaitement étrangers aux hautes sphères de la politique. Sa proie était là, tapie dans l'ombre, et ses deux gros yeux jaunes brillaient comme des lampes.

« Minet minet minet <3 !! » Chatonna t il d'une voix doucereuse en faisant des claquements de langues susceptibles d'attirer l'animal. « Viens gentil minet ! <3 Viens voir Camilleski ! »

Puis agacé de voir le gros chat reculer de quelques pas, restant définitivement hors de sa portée, il grogna entre ses dents. « Rhaa aller viens fait pas ton pouilleux ! J'ai pas toute la nuit ! »

C'était un vilain matou trop nourrit, aussi gros qu'inutile et ingrat. Une bête abrutie dont l'existence se résumait à dormir, détruire des trucs, et racketter de la bouffe à la pauvre bonne âme bien trop stupide et faible pour réussir à lui tenir tête. Bref, une dégénérescence domestique pitoyable qui écœurait un brave garçon de ferme comme Camille, et qui selon lui ne manquerait à personne.
Le chat courba le dos et émit un sifflement courroucé pour maintenir cet intrus un peu trop collant à distance. Hors c'était bien mal connaître Camille que de croire que celui ci allait se laisser impressionner par un vieux greffier contrarié. Il continua à avancer, râpant un peu plus son survêtement noir sur le bitume de la route, puis allongea son bras pour se saisir de l'animal. Celui ci lui mit quelques coups de pattes en feulant hystériquement, mais le petit vampire était passé maître dans l'art subtile de la chasse aux chats, et usant de sa rapidité, le chopa fermement par la peau du cou.

« Je te tiens ! » S'exclama t il victorieux. « On fait moins le malin maintenant hein ? »

La bestiole de débattait comme un beau diable, lui lacérant les mains et les avants bras de coups de griffes et de morsures. Hors si ce chat sentait bien que sa position n'était pas très enviable, il n'avaient pas encore tout à fait idée à quel point. En s'extirpant de sous la voiture, Camille se prit d'autres coups de pattes rageurs et se fit griffer au visage. Il était dans un piteux état, mais ça ne faisait que renforcer sa ténacité. Quant il fut parfaitement au dehors, et qu'il eut plus d'amplitude pour bouger, il entreprit de calmer cette méchante bête hargneuse en l'enveloppant dans un coin de sa cape. Visiblement le gros matou à sa mémère n'était pas très chaud chaud pour se faire entortiller comme un burrito, mais une fois que Camille l'eut vivement secoué, il fut trop étourdis pour s'en plaindre. Tenant à bout de bras son paquet chèrement acquis, il reprit sa route en sautillant gaiement et en chantonnant un petit air bien connu sur un brave homme qui attrape et fait cuire le chat (pour s'en nourrir, pas par cruauté) de sa vieille femme à chat de voisine, qui de toute façon en a tout un élevage de ces sales petits parasites chapardeurs et mesquins. Petite chanson qui soit dit en passant, n'augurait rien de bon pour le matou présentement emballé aussi serré qu'un foie gras dans un torchon. (C'est bientôt Noël alors j'utilise des métaphores de circonstances)

C'est ainsi chargé que Camille traversa quelques rues, revenant vers le transformateur dont la chasse au chat l'avait éloigné. Certes il avait un peu perdu du temps à courir après cette sale bête, mais il n'avait pas eu bien le choix, et il espérait que Jaroslav ne se montrerait pas trop impatient. Et puis crotte le roi ! S'il n'était pas content il n'avait qu'à aller courir après les chats lui même !
Du coin de sa manche Camille frotta sa joue qui était lacérée d'une fine griffure, laissant perler du sang clair presque rose. Ça piquait, et il lui fallut penser à la joie qu'il éprouverait en retrouvant Régina pour se remonter le moral et quitter son air ronchon.
Le petit vampire arriva à hauteur du poste de transformation, entre deux larges immeubles. La porte avait été préalablement forcée par ses soins, et le battant marqué du triangle jaune du « HIGH VOLTAGE » était entrebâillé. Il ressentit comme un frisson le traverser alors qu'il regardait pour la deuxième fois à l'intérieur de cette grande armoire. Les moldu avaient inventés ces machines, et lui les avait vu apparaître. Depuis le premier jour il avait été fasciné et terrifié par le pouvoir incroyable de l'électricité. Puissant si on le canalisait, infiniment destructeur à la moindre bévue. C'était la source de magie principale des moldu, et depuis le premier jour où il avait vu le filament d'une ampoule se mettre à rougeoyer, il avait comprit que désormais le monde ne serait plus jamais le même. Cette magie moldu avait transformé le vie des gens, devenant de plus en plus sûre et efficace, tant et si bien qu'on avait oublié que le moindre grain de sable suffisait à enrayer l'engrenage.

Ouvrant bien grand la porte, Camille entreprit de la caler avec un gros caillou, et tout en gardant les yeux rivé sur les grandes plaques de cuivre oranges, il recula jusqu'à une distance qu'il jugea raisonnable. Ce qu'il y avait dans cette armoire lui faisait peur. C'était comme une force invisible et meurtrière, un monstre caché derrière une porte qui vous sautait à la gorge et vous tuait en moins d'une seconde. Hors, c'était à lui qu'incombait la tâche de priver les inquisiteurs de la puissance de cette créature électrique. Une nervosité presque euphorique s'emparait de lui. Non seulement on l'autorisait à faire une grosse bêtise, mais en plus ça faisait la nique aux inquisiteurs. Que demander de plus ? Cette nuit commençait magistralement bien.

Il déballa le félin du tissus dans lequel il l'avait enfermé, restant insensible à ses feulements haineux et à ses coups de griffes. Le maintenant fermement par la peau du cou, il se sentit presque jubiler.

« J'espère que vous aimez les feux d'artifices... DE CHAAAAT !!! »

Lançant de toutes ses forces la méchante bête contre le jeu de barres, il se produisit un magnifique cour circuit qui explosait en flammèches et en gerbes d’étincelles éblouissantes. Camille recula rapidement, tout en ayant le réflexe de se protéger le visage des avants bras. Ça pétaradait à plus en pouvoir dans l'armoire, et chaque déflagration provoquait les crépitements vifs et des lumières chatoyantes, alors même qu'une fumée noire et une odeur horrible se répandaient dans l'air. Certes ce qu'il venait de faire était affreusement cruel, mais bon sang ce que c'était marrant. Il ne put s'empêcher de glousser, admirant le beau bordel qu'il avait mit. Les éclairages public et les habitations autour de lui s'étaient tous subitement éteints, ne laissant que les éclatements d'étincelles surgissant de l'armoire pour seule source de lumières dans la nuit. Le monstre électrique avait presque consumé la dépouille pitoyables et noirci du chat, et maintenant plus personne n'était en mesure d'avoir du courant dans le quartier.
Enfin ce sale matou inutile et gras avait vu sa ridicule existence servir à quelque chose ! N'y voyez rien de personnel surtout, s'il avait trouvé un rat ou un pigeon Camille en aurait fait tout aussi bien son affaire. Mais que voulez vous, en temps de guerre il faut savoir faire feu de tout chat.

Tout fier d'avoir fait une belle connerie capable de figurer dans son top ten, le petit vampire retournait gaiement au poste de commandement. Maintenant il s'agissait d'agir vite, et de tomber sur la croupe de ces maudits inquisiteurs avant qu'ils aient le temps de comprendre ce qui leur arrive.

Alors qu'il était encore à une dizaine de mètres, une odeur nouvelle lui piqua les narines. Ça sentait différent, ce n'était ni l'odeur subtile du vampire, si celle capiteuse de la chaire humaine palpitante, c'était nouveau. Alors qu'il se creusait la tête pour trouver les bons mots pour définir cette odeur, il arriva à hauteur de Jaro qui était en compagnie d'un inconnu. Ces deux là se regardaient en chien de faïence, et il comprit tout se suite que cette odeur particulière provenait de cet étranger. Se glissant derrière Jaro, Camille dévisageait l'inconnu.

« T'es qui toi ? »

Puis sentant le regard froid de Jaro sur ses épaules. Il tendit son pouce en l'air d'un air victorieux.

Nightmare

Le sourire jusqu'aux oreilles, Camila saluait Scott avec un amusement non dissimulé face à la gêne du soldat de s'être fait ainsi surprendre dans une situation des plus délicates, qui aurait grandement pu être beaucoup plus compromettante encore si sa cousine avait eut l'idée de déambuler dans les couloirs quelques minutes plus tard. Le soldat ne s'attarda pas plus que nécessaire et après un bref rapport s'éclipsa presque aussitôt comme s'il n'avait jamais été présent et que sa présence n'avait été qu'une simple illusion. Rejoignant sa jeune cousine qui jubilait face à sa petite intervention surprise cette dernière lui répondit avec le plus grand sérieux du monde mais surtout beaucoup d'espièglerie que ses premières expériences de voyeurisme datait de quelques minutes à peine et qu'elle y avait bien prit son pied, ce qui lui tira un sourire amusé à son tour.

- Si ce n'est que ça, la prochaine fois rejoins-nous, je suis sur que non seulement cela incitera Calvin à se manifester subitement sans qu'on ait à lui courir après mais qu'en plus il ne fera aucune manière pour te plaquer contre le mur dans un lieu de passage

A l'image de sa cousine, Thalya lui avait fait part de sa théorie avec le plus grand sérieux avant d'éclater de rire avec elle tout en passant chaleureusement son bras autour de son cou après que cette dernière lui eut donné un amical petit coup d'épaule. Bras dessus bras dessous, les deux inquisitrices se dirigèrent d'un pas tranquille en direction de ce qui avait été désigné comme leur salle de contrôle provisoire. Imaginer Calvin se joindre à une partouze générale était aussi risible que de l'imaginer mariée et mère d'une flopée de gamins mais cela avait au moins l'avantage de bien les faire rire toutes les deux car la réalité elle, serait indéniablement beaucoup moins drôle. Sa jalousie n'étant plus à prouver, il était plus que probable que si Calvin venait à les surprendre à une partie de jambes en l’air avec Scott, ce dernier finirait le reste de la soirée aux urgences.
Cependant, la légèreté de la situation fut malheureusement bien vite remplacé par une inquiétude sous-jacente qui ne l'avait pas quitté depuis son réveil et qui se manifestait à nouveau au galop dès lors que Camila lui fit part de son appréhension à ne pas trouver Calvin dans les parages, et ça, ce n’était jamais bon signe.

- J'espère sincèrement que ton intuition te joue des tours mais si ce n'est pas le cas, ça ne présage rien de bon. D'après Anthony, les vampires rechercheraient activement la putain du roi. On avait une chance sur deux pour que ça passe inaperçu et que Jaroslov s'en désintéresse totalement mais c'est raté de toute évidence le monarque fantoche n’apprécie pas qu’on le prive de son jouet. Toujours selon Anthony, on ne devrait pas jouer plus longtemps avec elle et en finir une fois pour toute avant de disparaître. Ces vermines se rapprochent et ils pourraient bien nous tomber dessus avant qu'on y sois préparé. J'avoue que la seule idée d'être déjà obligé de mettre fin aux souffrances de Regina me frustre mais il est préférable qu'on s'en débarrasse pour qu'ils ne puissent pas remonter jusqu'à nous

Alors que Camila lui faisait part de son opinion à ce sujet, elles arrivèrent devant la salle des commandes où le connaissant, Calvin devait probablement avoir élu domicile. L'officier Jackson qui montait la garde les salua avant de se décaler pour les laisser passer. Alors qu'elle pénétrait dans la pièce, Thalya n'aperçut à son grand étonnement aucune trace de la présence de Calvin, par contre elle se retourna en entendant sa cousine s'adresser au soldat dont l'air soucieux ne lui avait visiblement pas échappé. En entendant qu'il y avait du mouvement dehors hors de leur périmètre de surveillance Thalya avait froncé les sourcils. En temps normal elle aurait sûrement songé qu'ils s'inquiétaient pour rien mais après ce que lui avait révélé Anthony elle n'avait plus du tout la même arrogance. Laissant Camila donner ses directives, Thalya s'avança vers le système de surveillance, elle pianota sur le clavier mais sur ses écrans de contrôle rien de suspect n'était à signaler pour le moment.

- Et c'est là que je regrette que notre petit génie de l'informatique ne soit pas avec nous en ce moment, marmonna-t-elle autant pour elle-même que pour sa cousine

Elle ne savait pas du tout comme elle s'y prenait mais elle était persuadé que Jordan serait aisément parvenue à étendre leur champs de surveillance et à trouver ce qui clochait, si toutefois quelque chose était à signaler. Et puis avoir un cyborg avec soi, c’était quand même assez rassurant.
Thalya activa tour à tour toutes les caméras de surveillances mais rien n’apparaissait sur les écrans pour le moment pour son plus grand soulagement. Il ne fallait surtout pas que les suceurs de sang les retrouvent. Tout d'abord, cette mission devait rester secrète et ne surtout pas être révélé aux yeux du monde entier qui ne comprendrait pas leur initiative déjà que l’incarcération de Heel créait des mouvements de mécontentement au quatre coin du pays, là l’opinion publique se retournerait définitivement contre eux. Quand à Regina, elle passerait pour une pauvre martyr, mais ça ce n’était pas le pire. Le pire ce serait de voir Rearden se saisir de cette opportunité pour déchoir Camila de son poste de Leader et de se l’accaparer sans le moindre scrupule. Sans compter qu'actuellement, ils étaient en sous-effectifs, ils ne pouvaient pas se permettre de subir l’attaque d'une troupe de vampire. Quand à Jaroslov s’il découvrait qu’ils étaient impliqués, nul ne connaissait la réaction qu’il pourrait avoir. Le vampire était assez calme et ne se mêlait pas réellement de la guerre opposant sorciers et inquisiteurs mais cette fois son inertie risquait fort de fondre comme neige au soleil s’il obtenait la moindre preuve de leur implication dans cette affaire. On le disait cruel et sans pitié avec ses ennemis et que nul ne pouvait en témoigner car il ne laissait aucun survivant derrière lui, elle n’osait imaginer les conséquences dont le bastion risquait de faire les frais s’il décidait en guise de représailles de lancer une attaque massive sur leur territoire. Non décidément il y avait beaucoup trop en jeu pour avoir la satisfaction personnelle de faire souffrir encore un peu cette salope et c'était probablement la responsabilité de tous ces enjeux qui l'angoissait le plus. Secouant la tête pour se rappeler à l'ordre elle chassa ses lugubres pensées pour ne pas se porter la poisse. Tout irait bien, c'était forcément une fausse alerte, elle s'inquiétait pour rien, tenta-t-elle de se convaincre intérieurement, lorsque subitement les écrans d'ordinateurs devinrent subitement noir tour à tour alors même que les lumières s'éteignirent tour à tour avant de les plonger dans l'obscurité la plus complète. Le coeur de Thalya s’accéléra, tout était silencieux autour d'eux, on n'entendait plus rien. Les ombres de la nuit les enveloppait dans un silence mortel et les étreignait à leur glacer les sangs. Puis quelques minutes plus tard, qui lui parurent une éternité, le groupe électrogène de secours mis en place par Camila pour éviter ce genre de mauvaise surprise s'activa et l'électricité revint faisant disparaître l’obscurité et emportant avec elle ses angoisses. Mais son sourire s'effaça presque aussitôt lorsque les lumières s'éteignirent à nouveau définitivement quelques minutes plus tard. Cette fois elle en était sur, ce n'était pas normal, et cela ne pouvait signifier qu'une chose.

- On peut pas rester ici !!! Hurla-t-elle à l'adresse de sa cousine en chargeant son arme

Thalya ignorait combien ces monstres étaient, mais elle doutait fortement qu'ils ne soient que deux ou trois, de plus la nuit était l'allié des vampires qui voyaient leur sens être décuplés, ce qui était loin d’être leur cas. Ils ne pouvaient pas risquer de les voir blesser, enlever ou pire encore tuer Camila. Leur priorité était de la mettre en sécurité avant tout

L'appel

   L'air vibra au passage de la hache. Le fer s’abattit lourdement sur le rondin de bois, ne lui laissant aucune chance. Le billot explosa en deux morceaux qui volèrent loin du tronçon sur lequel ils venaient de se faire trancher. Khaaleb s'avança vers le plus gros morceau, le posa à nouveau sur la grosse bûche et d'un mouvement puissant, souleva à nouveau sa hache et à nouveau l’abattit sur sa victime.
Il faisait chaud en cette fin d'après-midi, même aussi au Nord. Les moustiques ne tarderaient pas à sortir pour se repaître de son sang. Saloperies. Il était le plat préféré de ses sales petits suceurs de sang, et bientôt, il lui faudrait se battre pour d'autres suceurs de sang. Quel ironie.

A l'annonce de l'enlèvement de Régina Andropov, et de la possibilité éventuelle d'une tentative de sauvetage de la part de son glacial mari, Cecil avait informé quelques uns de ses loups les plus fidèles de son envie de venir en aide au Roi des vampires dans son entreprise. Ce n'était qu'une question de temps avant que l'armée royale ne donne l'assaut contre les Inquisiteurs qui avaient eu le culot de se dresser contre eux. Khaaleb n'en avait personnellement rien à branler qu'on insulte ainsi cette bande de petites fiottes glacées façon mister freeze, mais ces imbéciles de moldus avaient dans leur bêtise enlevé non seulement la femme du Roi, mais surtout et avant tout une sorcière. Ce n'était ni la première ni la dernière, mais celle-ci avait la particularité de siéger au Conseil. C'était un des représentants des sorciers dans cette Amérique aliénée. Inacceptable.

Attendant les ordres, Khaaleb s'était retranché dans son chalet perdu dans le grand nord canadien, au moins ici était-il plus joignable qu'à Boston. Il crachait volontiers sur les moldus et leur technologie, mais il fallait bien reconnaître que les téléphones portables avaient ça de pratique qu'ils permettaient des communication bien plus rapides que les hiboux.
Être ici lui permettait aussi de se vider la tête, de se préparer mentalement pour ce qu'ils s’appétaient à faire. Se battre.

La hache fondit sur le rondin, s'engouffrant dans les méandres du bois, déchiquetant chaque noeuds, et se fichant dans la bûche qui servait de socle à son carnage. Le loup se pencha pour ramasser les derniers morceaux de l'arbre qu'il avait coupé ce matin et alla les placer sur le tas qui se trouvait juste à côté de la porte d'entrée.
Au fond de la poche de son jean, il sentit son téléphone vibrer. Il jeta un regard à l'écran et au message qui s'affichait.

- Maintenant -

C'était signé Cécil.
Rentrant à l'intérieur du chalet, il enleva la chemise à carreaux qu'il portait jusque là et enfila un T-shirt noir qui semblait plus propre. Inutile de se sapper pour ce qu'ils allaient faire. Attrapant sa baguette qui était posée sur la table basse, il sortit de la maison en fermant la porte. Sitôt passé le pas de la porte, il transplana.

Les quelques loups que le Marrok avait appelé pour cette mission "diplomatique" étaient rassemblés chez lui avant le départ pour le combat. Mieux valait s'accorder avant la bataille et arriver ensemble. Ceux qui étaient là était parmi les plus puissants de la meute, pas forcément haut placé dans leur hiérarchie mais qui, contrairement à certains Béta, comprenaient parfaitement le combat que menait leur chef pour leur communauté. Lui-même n'avait posé aucune question, sa présence pour ce soir allait d'ailleurs de soi, il se devait de soutenir son ami et de protéger leur leader. Khaaleb espérait aussi intérieurement récolter des informations sur l'endroit où était peut être retenu le jeune Zachary Heel. Il savait bien qu'il était impossible qu'il se trouve au même endroit, mais si cette attaque lui donnait l'ouverture possible, il n'hésiterait pas à chatouiller un ou deux inquisiteurs afin de récolter assez d'informations pour organiser une nouvelle mission de sauvetage.

Après un transplanage synchronisé, les loups arrivèrent enfin là où aurait lieu l'affrontement. Le silence qui régnait autour d'eux avait quelque chose d'électrique, comme si l'air lui-même retenait sa respiration. Khaaleb balaya les alentours d'un coup d’œil rapide. Ils étaient partout, les vampires. Il pouvait les entendre bouger, comme des chats dans la nuit avec leurs yeux brillants. Comme il avait été convenu, Cécil s'avança seul vers Jaroslav Andropov afin de convenir d'un éventuel accord entre eux et les quelques représentants de la Meute qui se trouvaient avec ici. Quelques minutes après, Khaaleb le vit revenir avec un sourire qui ne pouvait vouloir dire qu'une chose, IL avait accepté, d'une façon ou d'une autre. Ils allaient se battre. C'était une première, Loups et Vampires qui s'unissent, preuve qu'il n'y a pas que dans les livres pour midinettes en manque qu'on trouve ça !
Dans la suite du Marrok, Khaaleb se rapprocha de groupe de commandement. Il n'avait jamais eu l'occasion de voir le souverain de près, celui-ci évitant au maximum tout contact avec les leurs. Il était accompagné de quelques uns de ses sujets, dont une femme renversante qui semblait aussi dangereuse que belle. Les vampires étaient vraiment des créatures à part. Son travail le mettait parfois en relation avec eux, mais il n'arrivait toujours pas à s'habituer à leur présence. C'était comme de voir des cadavres bouger. Une sorte de froid émanaient d'eux, comme si on laissait la porte du frigo ouverte.
Parmi tous ces suceurs de sang, il fut également étonné de voir Ernie Beller, le fabriquant de baguettes qu'il connaissait de l'école (bien qu'il fut plus de la génération de son aînée) et pour voir été à plusieurs reprises dans sa boutique afin de le soutenir dans son combat pour faire libérer son pauvre neveu. Le pauvre homme avait également été impliqué dans quelques soucis qui avaient secoués la meute avec la rébellion de la Fréki. Pauvre Sofia, quel dommage...sa force leur aurait été utile dans un moment pareil.

Tout autour d'eux, autour de l’entrepôt où ils allaient devoir s'introduire, il sentit soudain les vampires se tendre davantage. Ils n'attendaient que le signe de leur Roi pour fondre telles des centaines de petits moustiques sanguinaires sur les moldus qui devaient les attendre de pied ferme. Ce n'était plus qu'une question de seconde.

La bataille allait commencer.

Never too safe

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