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Tag ré sur Bellum Orbis Old4410Sujet: quelle drôle de fille ▬ alice ♥
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Rechercher dans: Indépendants   Tag ré sur Bellum Orbis EmptySujet: quelle drôle de fille ▬ alice ♥    Tag ré sur Bellum Orbis Empty31.12.16 15:07
L’heure était au recueillement. En cette période de l’année, je n’arrivais jamais à me résoudre à sourire. C’était bien trop dur d’accepter du moins de se pousser à poursuivre cette vie qui n’en est pas réellement une. Il y a plus de mille cinq cents années, j’étais sur un champ de bataille pour défendre l’honneur de mon roi au péril de ma vie. Je n’aurai jamais pensé à l’époque me retrouver sans vie justement. C’était assez paradoxal. Je vivais mais sans vivre. Sur un plan physiologique, il n’y a qu’une seule manière de vivre : il faut un cœur qui pompe le sang et l’amène à tous les autres organes tels que le cerveau, le foie ou même les reins. J’ai simplifié mais c’est comme cela que ça doit fonctionner. L’être humain ne peut pas vivre autrement… Et pourtant je vivais sans que mon cœur ne batte, sans sentir le sang chaud dans mes veines mais pire encore il me fallait boire du sang pour survivre. C’était affreux de penser que j’en étais arrivé là surtout à cause d’Elle. Bien sûr d’un côté je lui étais reconnaissant : j’avais vu passer des siècles entiers, avais pris part à de nombreux faits historiques importants de l’ordre de ceux qui forgent le monde… Mais ces joies ne pouvaient effacer mes peines et elles s’accumulaient toujours plus nombreuses les années défilants. Arthur Pendragon, Lucy, Marcel, John, William, Richard, Shakespeare, Conan Doyle, Edgard, Michael, Alan... Lena, Marion, Manon, Mary, Elizabeth, Sarah, Anne, Victoria… Toutes ces personnes que j’avais tant aimées et qui étaient mortes parce que c’était le cycle de la vie, un cycle dont je ne ferais plus jamais parti à mon grand regret. Aujourd’hui donc c’était un peu l’anniversaire de ma transformation et donc celle de la mort de mon frère, Arthur. Je ne me remettais encore que très difficilement de sa perte, lui ce roi qui aurait fait des merveilles avait été fauché par l’ambition d’une sœur qui ne comprenait rien à la compassion. Les femmes étaient toutes étranges et pourtant si envoûtantes, si charismatiques. A côté l’homme n’a qu’une faible aura. Malgré toutes les peines qu’elles m’avaient apportées je me disais que j’avais de la chance. Certes je ne pouvais prendre épouse à cause des vœux que j’avais prononcé il y a mille ans mais… Je soupirais. Je m’exaspérais moi-même. J’étais certain que si Camille était chez moi il se ficherait de moi. Ah Camille. C’est un soleil dans mes jours tristes. Bon un soleil arrogant, prétentieux, puéril mais un soleil quand même. J’avais trouvé ce que j’avais toujours cherché il y a deux siècles de cela : une famille. C’était étrange de penser cela alors que j’aurai pu voyez-vous m’en constituer une moi-même. J’aurai pu transformer Lena quand elle était encore en bonne santé et nous aurions pu transformer des enfants pour avoir une famille mais je n’avais jamais pu me résoudre à enlever la vie à quelqu’un et encore moins aujourd’hui. Après tout, je suis médecin et je sauve la vie, je ne la prends pas pour mon plaisir loin de là. C’était un précepte qui était contraire à toutes mes croyances à tout ce que je voulais défendre moi l’homme sans vie, donneur de leçon, moi cet homme si entouré et pourtant si seul. Si seulement…

Heureusement j’étais de garde la nuit où Arthur avait été tué ce qui me permettait de ne pas trop y penser et de ne pas me morfondre. Remarque j’aurai pu construire mon étoile de la mort en Légo avec une couverture sur la tête et la musique de Dark Vador en fond sonore. Cette idée me fit sourire et une infirmière me demanda ce qu’il se passait dans ma tête. Je savais qu’elle avait de l’enclin pour moi mais je ne jouais pas à attiser ce dernier. J’avais déjà donné dans les sentiments amoureux envers les humains et puis j’avais déjà un pot de colle je n’en voulais pas une seconde. Gwenaëlle avait réussi par l’opération du saint esprit à me retrouver. Je l’avais croisé à la sortie de ma garde il y a trois jours et j’avais dû démentir quand elle m’avait dit qu’elle savait que j’étais celui qui l’avait sauvé quatorze années plus tôt. J’avais démenti fermement, mais je n’étais pas certain de l’avoir convaincu. C’est pourquoi pour oublier cette mésaventure j’avais pris pour une fois mes jours de repos. Bien que je sache que je m’ennuierais c’était pour moi un bon compromis. Au moins je n’aurai pas besoin de recroiser Gwenaëlle qui était devenue blonde d’ailleurs et qui s’habillait étrangement pour l’époque. Enfin je ne voulais plus penser à cela. J’avais espé que mon petit garnement viendrait me rendre visite mais visiblement il devait être trop occupé à manger des chats. Je n’avais jamais compris l’enclin de Camille pour les chats. Personnellement, je préférai le sang humain et je me fournissais même à l’hôpital évitant ainsi de faire des victimes enfin évitant surtout d’en faire régulièrement. J’arrivais sûrement mieux à me contrôler que mon petit garnement. Bon après j’avais quand même beaucoup plus de siècles que lui à mon actif. Alors que je finissais mon étoile de la mort, je me rendis compte qu’il n’était que minuit treize. Il me restait encore énormément de temps et je ne voulais pas tourner en rond dans mon appartement. Me relevant je me demandais ce que je pourrais bien faire. Je déplissais mon pantalon noir et mon tee-shirt car pour construire mon Légo je m’étais allongé sur le sol. Je devais trouver une activité car lorsque je ne faisais rien mon esprit était en déclin. C’était idiot mais maintenant que je me suis mis à réfléchir au lieu de taper sur tout ce qui bouge et bien je ne voulais plus perdre mes facultés intellectuelles. C’est pourquoi je me décidais à me mettre à mon piano à queue qui trônait au milieu de mon salon entouré de Légo ou jouet en tout genre de mon petit neveu.

Je fermais les yeux et je prenais une profonde inspiration. C’était toujours le même rituel. Mes mains se plaçaient par automatisme au-dessus des touches blanches et noires avant d’entamer le Requiem de Mozart du moins une version piano. J’aurai pu également prendre mon violon mais je n’avais tout simplement pas envie d’en jouer à cet instant. Après quelques minutes de musique, mes doigts dérivèrent sur une musique plus contemporaine. Lorsque je rouvrais les yeux, un sourire en coin était apparu sur mes lèvres. Je me levais et je prenais du papier à partition commençant à écrire assez frénétiquement des notes. {#}la{/#} {#}fa{/#} {#}{/#} {#}do{/#}… Continuant un moment mon œuvre je ne m’arrêtais que lorsque que je cassais ma plume sous la pression de mes doigts. A ce moment-là je me levais du piano et je faisais quelques pas. Il était peut-être temps que je sorte de mon antre.

La seule chose qui arrivait à me calmer encore malgré les années était la prière. Si j’adorais l’art et que je pensais que l’art était la meilleure expression de l’esprit je savais que j’étais impatient et intransigeant concernant ce dernier. Par exemple, en musique, je ne supporte pas les fausses notes et même si ça faisait des années et des années que je jouais du piano, il y avait toujours des moments où je faisais des fausses notes ce qui avait le don de m’agacer au plus haut point – bien que cela ne transparaissait jamais. Concernant la peinture ou la sculpture je n’étais malheureusement pas assez doué pour en faire. Je connaissais mes faiblesses et celle-ci en était une. De plus je n’avais jamais trouvé d’interlocuteur qui aurait pu m’apprendre les techniques. Ensuite je pourrais vous parler du théâtre qui est  mon art préfé. Si au début j’admirais les acteurs pour leur performance je m’étais rendu compte au temps de mon défunt ami Shakespeare que l’acteur n’est rien sans un bon texte ce qui me faisait toujours mettre en parallèle l’écriture et le théâtre. Habituellement, il m’arrivait de me rendre au théâtre pour passer le temps la nuit mais maintenant qu’il était près de deux heures du matin, il n’y avait plus de représentation surtout à Santa Fe. Pourquoi Santa Fe ? Et bien c’est assez simple en fait. Quand je voulais aller prier je n’allais jamais dans la même église parce que ça ferait désordre et je ne désirais pas qu’on me chasse comme un malpropre de la maison du Seigneur. Du coup je prenais mon ordinateur, je l’allumais et une fois que j’avais ouvert mon navigateur de recherche, je tapais église et le nom d’une ville. En l’occurrence cette fois-ci « église santa fe ». Trouvant une adresse, je me rendais donc sur place rapidement. Mais quelle fût ma surprise quand j’arrivais.

L’église était comment dire sans vexé qui que se soit… Etonnante. Oui c’était bien le mot. J’étais plus habitué aux coupoles blanches de la Cathédrale Saint Paul ou bien même le gothique de Westminster Abbey. Là c’était… moche. Oui c’était le mot. Je restais planté devant quelques minutes peut être même une demi-heure. On aurait dit que les marches devant l’entrée ne supporteraient pas le poids d’un seul  homme. Il y avait des petites fenêtres comme l’on pourrait en trouver dans une habitation simple. La façade blanche n’avait pas dû être refaite depuis des années voir même des décennies. Non mais cette église était de mauvais goût. On se croirait presque dans une de ces chapelles où l’on se marie pour 50$ à Las Vegas. Non mais sérieusement. Bon après ma surprise je haussais les épaules. Heureusement qu’il y avait quand même une croix que la porte sinon j’aurai pu croire que je n’étais pas au bon endroit. Le Seigneur a dit qu’il ne fallait pas juger d’après les apparences alors donnons quand même une chance à cet endroit. Je montais les marches avec prudence pensant toujours que le bois s’effondrerait sous mon poids. Je relevais le col de mon manteau car le vent était frais. Heureusement que j’avais mis mon long manteau et mon écharpe car ce n’était pas mon pantalon noir, ma chemise blanche – oui je m’étais changé avant de partir ! -, mon nœud papillon et mes mocassins qui me tiendrait chaud. J’ouvrais la porte avec précaution toujours dans le souci de laisser cet endroit dans le même état qu’à mon arrivée. La porte une fois ouverte je fus… Déçu. Oui l’intérieur de l’église ressemblait énormément à l’extérieur, en somme ce n’était pas folichon.

« Madré mia. »

Un soupire s’échappa de mes lèvres alors que mes yeux se posaient sur une personne qui était visiblement en train de peindre. Etais-ce vraiment une heure pour peindre ? Je sortais ma montre à gousset de ma poche pour vérifier l’heure, il était trois heures six. Bien d’accord. Décidément les humains sont étranges. Je raclais ma gorge pour attirer l’attention de cette personne.

« Bonsoir ! Je ne voudrais pas vous déranger pendant votre travail mais… L’église était-elle ouverte et si oui pourrais-je vous imposer ma compagnie le temps de mes prières ? »

J’inclinais légèrement ma tête dans un sourire. J’étais parfois vieux jeu. Enfin non j’étais tout le temps vieux jeu même mais la politesse était très importante à mes yeux. Je relevais ensuite mon visage vers les peintures que la personne était en train de faire. Je déterminais également qu’il s’agissait d’une jeune femme.

« "La peinture est une poésie muette et la poésie une peinture parlante." Pardonnez-moi je pensais tout haut. Ce que vous faite pourrait faire pâlir les joues du Tout-Puissant tant la beauté et la sincérité des mouvements qui s’en dégagent sont justes. »

Un sourire aux lèvres je contemplais les couleurs oubliant un instant l’endroit dans lequel je me trouvais.
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