L’inauguration de sa petite exposition photo c’était merveilleusement bien déroulée, s’il on exceptait les tragiques événements survenus il y a peu à New-Phoenix et la présence d’Ernie Beller venu y faire un petit scandale. scandale, qui était, fort heureusement, passé quasiment inaperçu. Le fabricant de baguette avait été l’élément perturbateur de cette soirée mais au final cela n’avait pas été déplaisant. Sa compagnie, même à moitié ivre et complétement désœuvré face au malheur qui s’était abattu sur son neveu, n’avait pas du tout était pénible contrairement à ce que l’on aurait pu penser. Bien au contraire, cela lui avait permis d’en apprendre plus sur cet homme qui était indispensable à ses plans.
Dans le fond, elle l’aimait bien et espérait qu’il n’en souffrirait pas trop, même si bien sur elle avait de sérieux doute à ce sujet. Une chose était sure, jamais il ne comprendrait et de ce fait, jamais il ne lui pardonnerait, mais qu’à cela ne tienne. Elle ne pouvait pas se permettre de faire du sentiment. Ce qui importait était avant tout la meute et son avenir et avec un homme aussi faible et indécis que Cécil, qui se laissait mener par le bout du nez par ses maudits suceurs de sang, cela ne pouvait plus durer. Cécil avait raison, leur meute devait être unifié mais elle devait également être plus forte et pour se faire, elle ne pouvait tolérer d’avoir quelqu’un de faible à sa tête.

Ernie Beller… depuis leur première rencontre elle avait immédiatement compris qu’elle ne le laissait pas indifférent et il le lui avait encore prouvé pas plus tard que ce matin, en déposant un timide baiser sur la commissure de ses lèvres. Mais cette attirance qu’il éprouvait à son égard n’était guidé que par son physique et ce qu’il voulait bien voir. Le jour où il découvrirait qu’elle est sa véritable nature, elle était prête à parier qu’il ne la trouverait certainement plus à son gout. Un sourire amusée se dessina sur ses lèvres en imaginant l’effarement et l’expression d’horreur qui s’afficherait sur le visage d’Ernie le moment venu. Il avait en effet beau être gentil et sensible il demeurait avant tout un sorcier qui épousait les idéaux des Mages Fondateurs, et ce n’était pas un hasard si le roi des vampires avait pactisé avec les Mages Fondateurs. Elle avait d’ailleurs été très surprise de constater que Jarolsav Andropov n’avait pas réagi face à l’accusation de son épouse à l’encontre de Theodorus Washington. Le roi des vampires n'était pas connu pour sa magnanimité pourtant. La sorcière avait-elle donc si peu d’intérêt à ses yeux ? C’était fort probable après tout. Ils avaient beaux parader bras dessus bras dessous comme un couple uni, il n’en demeurait pas moins que Charles Hopkins avait vendu sa fille pour fortifier une alliance entre mages Fondateurs et Vampires, et qu’elle l’avait cocufié avant même leur mariage puisque de cette liaison été née la fille illégitime du couple : Ilaria Andropova, la fille de Hadès Travers.
Un Partisan du Nouveau-Monde, quelle ironie.

Sofia s’avançait dans les rues de New- Phoenix sans réellement prêter attention à la direction qu’elle empruntait, bien trop préoccupé par ses réflexions internes, mais où qu'elle aille, les gens qu'elle croisaient avaient le regard fermé, ils étaient hostiles, d'autres inquiets... Beaucoup de boutiques avaient le store de leurs rideaux fermés. En première page des journaux se trouvait la photo de Saevus Yaxley, kidnappé par les Inquisiteurs. Même Jewel qu'elle avait contacté pour Ernie n'avait pu lui donner plus d'informations que ce qu'en disait les journaux. La grande métropole n'était plus que l'ombre d'elle-même. Sofia savait que Charles était à New-Phoenix lui aussi, probablement pour soutenir la famille de son ami Saevus. Elle espérait en tout cas qu'il n'avait pas rencontré de problème. Que pouvait bien lui vouloir Lyra Yaxley ? Elle ne les savait pas aussi proche, elle avait toujours cru que l'ami proche de Charles était Saevus, mais avec les années quoi de surprenant à ce qu'il se soit aussi lié avec l'épouse de ce dernier

Son regard s'arrêta alors sur la devanture d'une galerie qu'elle ne connaissait pas. Les tableaux exposés étaient très beaux et la galerie d'un point de vu extérieur avait déjà beaucoup de cachet. Qui sait, le propriétaire de la galerie accepterait peut-être de l’exposer. Mue par une envie irrépressible de découvrir cette galerie d’art et avec un peu de chance d’y rencontrer son propriétaire, Sofia poussa la porte et pénétra à l’intérieur, glissant son regard sur les œuvres exposées avec beaucoup d’intérêt

Sofia s'était félicitée d'avoir pénétré dans cette galerie qui avait un cachet unique. Il y avait quelque chose de classique dans son agencement mais également, beaucoup de style. A en juger par les différentes oeuvres exposées  la personne qui gérait cette galerie avait l'oeil à n'en pas douter. Non seulement elle avait beaucoup de goût, mais c'était un connaisseur, ou serait-il plus juste de dire une connaisseuse. Sofia avait fréquenté assez de galerie à présent pour reconnaître du premier coup d'oeil si la gestion d'une galerie était confiée  à un homme ou à une femme. La sensibilité n'était pas la même, et ici, en l'occurrence, il s'agissait d'une femme.

Sofia s'était arrêtée devant la sculpture d'un vase blanc aux formes évaporées absolument magnifique, lorsque le bruit de talon claquant sur le sol carrelé l’incita à se retourner. La femme qui était apparu derrière était une très belle femme, élégante et d'apparence aussi douce que délicate, mais d'apparence seulement, car le visage de la blonde se durcit irrémédiablement si tôt qu'elle croisa son regard.

Cette odeur, cette aura,.... cette femme n'était plus humaine depuis longtemps. Elle avait chassé assez de vampire pour en reconnaître un lorsqu'elle  se retrouvait face à l'une de ces créatures et la femme qui se tenait devant elle, à n'en pas douter, était un de ces monstres buveur de sang. Son regard se tourna vers la baie vitré de la galerie. Une vitre à UV qui filtrait les rayons du soleil. Comment avait-elle fait pour ne pas le remarquer plus tot ? Décidément être plongé dans ses pensées la rendait beaucoup moins vigilante.

La vampire avait laissé entre elles, une distance quasi respectueuse, mais Sofia savait très bien qu’elle pourrait être sur elle en moins de temps qu’il ne le fallait pour le dire.  Malgré tout, il y avait quelque chose dans son attitude qui sous entendait que son instinct la craignait… N’avait-elle donc pas comprit ce qu’elle était ou faisait-elle parti de ces vampires stupides et naifs qui pensaient que parce qu’ils vivaient à New- Phoenix toutes les communautés pouvaient vivre ensemble main dans la main, comme les moldus et les sorciers. Un sourire mauvais s’afficha sur son visage à cette pensée. Quelle ironie ! On voyait bien ce que cela donnait ce genre de simulacre.

- Voyez-vous ça, fit-elle en posant sur elle le regard qu’elle pourrait avoir en observant un vulgaire insecte. Si je m’attendais, je comprends mieux le pourquoi de ces vitres. Pardonnez-moi, je ne suis pas d’ici, cela fait longtemps que cette galerie existe ? Se renseigna-t-elle plus poliment. Vous êtes seule pour la gérer ? J'espère que vous n'êtes pas trop ennuyée avec tous ces... récents événements. En tout cas, j’aime beaucoup ce que j’y vois, fit-elle en s’avançant vers un des tableaux suspendus au mur. Je suis moi-même artiste free-lance j’expose actuellement à la Galerie Bentley, vous connaissez surement. Tous ces artistes que vous exposez sont-ils comme vous ou est-ce que la galerie est ouverte à tous les artistes quel que soit leur moyen d’expressions ou… leur communauté ?

Elle se retourna pour faire face à la jeune femme et lui tandis la main

- Je ne me suis pas présentée, Sofia Lewis, photographe