Lorsque Viriginia Rookwood se leva ce matin là, elle ressentie pour la première fois, une profonde angoisse la prendre à la gorge. Ce jour n'était pas comme les autres et marquait sans nul doute le commencement d'une nouvelle ère que la jeune femme appréhendait quelque peu. Alors qu'elle se dirigeait vers sa coiffeuse, l'héritière Rookwood tenta d'apaiser sa respiration difficile, de reprendre une once de contrôle sur les battements désordonnés de son coeur. Elle s'installa devant le miroir, attrapa sa brosse et commença donner une forme plus ou moins normale et disciplinée aux longues mèches rousses tout emmêlées durant la nuit. En s'observant dans le miroir, Virginia repensait à ces dernières années, à tout ce qu'elle avait appris et à tout ce que la vie semblait encore vouloir lui réserver. Dans quelques mois, tout ce qu'elle connaissait disparaitrait comme neige au soleil, dans quelque mois, elle se marierait. L'appréhension qu'elle ressentait face à cet engagement que représentait le mariage la mettait mal à l'aise: jamais elle n'aurait imaginer faire les frais d'un mariage arrangé, quand elle observait ses parents, elle aussi rêvait d'un mariage d'amour, avec un homme qui l'aimerait pour ce qu'elle était et non pas pour son titre d'héritière d'une noble famille de sang-pur. Elle soupira et pensa à son fiancé, qu'elle devait voir dans quelques heures, après tout, lui non plus n'avait pas demandé à ce que cela arrive. Elle savait qu'elle ne pouvait en vouloir à personne, et ce mariage ne la dérangeait pas tant que cela dans le fond: cela faisait presque 10 ans qu'elle était au courant ... Mais à quelques mois du mariage, la jeune femme doutait. Elle se demandait si elle serait heureuse, si elle était capable de s'unir à quelqu'un pour qui ses sentiments n'étaient pas vraiment très clair. Décidant de ne pas se prendre la tête de si bonne heure, la jeune femme quitta sa chambre précipitamment pour se changer les idées.

Ce ne fut qu'en début d'après-midi qu'elle quitta le domicile familial pour se rendre à la Tour Yaxley, lieu de vie de son fiancé, Héres. Le chemin n'était pas très long, mais elle était tout de même escortée jusqu'aux portes de l'immeuble: après tout, elle était tout de même la fiancée de l'un des meilleurs partis de New-Pheonix ! Cette rencontre, programmée depuis bien longtemps, devait permettre aux deux jeunes gens de préparer la cérémonie de leur mariage. Bien évidemment, Viriginia savait que sa mère s'empresserait de vérifier ses choix et d'en modifier certains, mais la jeune femme restait heureuse de cette petite impression de contrôle qu'elle avait sur l'évènement. Ignorant s'ils ne seraient que tous les deux ou si Héres serait en compagnie de ses parents, Virginia se remémora les raisons pour lesquels ses propres parents avaient dut décliner l'invitation: trop de travail. Après tout, il ne s'agissait que d'une réunion d'explication et de présentation des services proposés pour le mariage ... Aucune grande décision ne serait prise aujourd'hui. Elle se dirigea vers les appartements, chemin qu'elle connaissait à présent par coeur et toqua à la porte des appartements de son fiancé. Son angoisse refit surface alors que les secondes lui paraissaient se transformer en heure: cela faisait quelques semaines qu'elle n'avait pas revu Héres et elle craignait sa propre réaction face à ce jeun homme qui ne la laissait pas indifférente, bien qu'elle ne sache pas réellement où elle en était.

Virginia n'avait pas l'habitude de venir chez les Yaxley seule et se retrouver en présence d'Héres sans leurs chaperons habituels la perturbait quelque peu. Elle ne se souvenait que trop bien des caresses de son fiancé sur sa peau et des baisers passionnés qu'ils pouvaient échanger à l'abris des regards et des règles de la haute société. Une intimité pré-nuptiale qui serait fort mal vue si elle venait à s'ébruiter et pour laquelle les deux intéressés restaient particulièrement discrets. Même si Virginia restait indécise quand à ce qu'elle ressentait pour lui, elle ne pouvait nier l'attraction qu'elle ressentait pour son fiancé: même si Héres n'était pas un sang-pur, il dégageait un petit quelque chose qui venait renforcer le charme qu'elle lui trouvait et lui donnait une aura fortement charismatique. La rousse se sentait plutôt fière d'être fiancée à lui: il était intelligent, plutôt bel homme et elle sentait un grand potentiel en lui. Elle fut accueillit par un baisemain révérencieux qui la fit rougir: cette politesse dont elle n'avais pas eut l'habitude auparavant lui donner l'impression d'être un peu spéciale voir même désirable. « Bonjour Virginia. Comment allez-vous ? Vous êtes resplendissante, comme toujours. » Le vouvoiement inhabituel la déstabilisa un instant. Ce n'était pas une forme de conversation à laquelle elle était habituée mais elle comprenait la raison de cette soudaine formalité: ils ne seraient pas en privé très longtemps, autant ne pas s'habituer à leur proximité habituelle trop vite ... Elle répondit à son compliment par un sourire alors que ses joues prenaient une teinte légèrement cramoisie. « Je suis très heureuse de cette invitation Héres. Il me semble ne pas avoir eut la chance de vous revoir depuis bien longtemps. » Sa main dans la sienne lui déclencha une série de légers frissons et elle détourna rapidement le regard pour se laisser emmener vers un canapé où elle s'installa alors qu'il allait lui faire face. Lissant le tissus de sa jupe, elle l'observa étaler devant eux les multiples documents qu'ils avaient à traiter dans la journée: Virigina ne savait quand elle aurait la chance de le revoir à nouveau et était bien décidé à finir tout cela avant que sa mère ni mette son grain de sel. « Désirez-vous quelque chose à boire ? » Elle acquiesça, lui demanda un simple verre d'eau et se plongea dans la lecture d'une brochure de traiteur comme si sa vie en dépendait. Plus que les préparatifs du mariage, Viriginia s'était donné un grand enjeux pour cette rencontre: ne pas craquer s'ils se retrouvaient en tête à tête. Cela faisait des années qu'ils avaient apprit leur union à venir et ils en avaient profiter pour faire plus ample connaissance ... Peu être un peu trop, au gout de certain. Toujours était-il qu'elle connaissait les talents d'Héres pour la déconcentrer d'un simple regard, raison pour laquelle elle évitait le contact visuel depuis son arrivée.

« Alors…stressée ? » Elle redressa la tête, il avait un petit sourire aux lèvres, une attitude qui laissait entendre une tentative pour détendre l'atmosphère mais avec une pointe de sérieux dans la voix. Elle se contenta d'hocher la tête, la gorge encore serrée de son angoisse matinale. « Qui ne le serait pas ? Enfin ... Si l'on vous exclut bien sur ... » Le vous lui semblait tellement peu approprié. Elle mourrait d'envie de courir se réfugier dans ses bras pour lui avouer combien cette situation la terrorisait, mais elle ne pouvait se le permettre: ils étaient ici en tant qu'adultes responsables. Elle se devait d'agir ainsi. « Dans quelques semaines, tout ceci ne sera qu'un vieux souvenir. Il me semble un peu étrange, me pardonnerez vous ce que je vais dire j'espère, de préparer l'évènement d'une journée alors que ... Nous n'avons même pas discuté de l'après. » Elle se posait tellement de question: que feraient-ils ? Ou s'installeraient-ils ? Que ferait-elle de ses journées ? Autant de question sans réponse auxquelles personne ne semblait penser à part elle. Elle avait bien tenter de se confier à sa mère, mais cette dernière ne voulait rien entendre, la priant de se concentrer plutôt sur la liste des invités ou les couleurs des robes que sur ce genre de détails. Alors qu'elle partait dans des pensées plus folles les unes que les autres, elle se permit une question, profitant d'être seule avec lui « Dîtes moi ... Vous arrive-t-il parfois de douter ? » Comprenant qu'elle risquait de le vexer elle ajouta « Je ne parle pas que du mariage nie sur ! Mais de manière générale ? » Elle le regarda s'installer de nouveau devant elle, son verre à la main. Elle même attrapa celui qu'il venait de lui servir, l'eau froide rafraîchie sa gorge serrée par l'angoisse. Ces derniers temps, elle se posait beaucoup de question, se demandant si le destin qui semblait être tracé pour elle était le bon, si elle prenait vraiment en compte toute les possibilités ...

« Je ne suis pas inquiet, vous êtes tout ce que j'ai jamais voulu pour une épouse. » Elle se sentit incroyablement flattée: elle ne voulait pas être un choix par défaut. Ils avaient beau bien s'entendre, Virigina avait bien conscience qu'Héres ne l'avait pas choisit de lui même et elle redoutait souvent qu'il ne se lasse d'elle. Il resta de marbre face à son monologue ne répondant que par un calme « Je préfère qu'il n'y ait aucun tabou entre nous. Avez vous des... demandes spéciales? » Elle avait du mal à croire qu'il était plus jeune qu'elle. Néanmoins, elle se sentit rougir encore plus: qu'entendait-il par là ? « Vous savez, je suis prêt à beaucoup pour  vous. » Alors que ses joues reprenaient une teinte plus ou moins normales, Virginia offrit à son fiancé son plus beau sourire: elle aimait les mots qu'il avait pour elle, parfois, elle se demandait comment il faisait pour lui dire d'aussi belles choses, dont elle rêvait depuis toute petite. « Je n'aurais put être plus heureuse d'être votre fiancée ... » La conversation redevint sérieuse autour des doutes de la rousse. Si Héres faisait preuve d'une confiance en l'avenir extraordinaire, Viriginia se sentit un peu mal à l'aise de ne pas avoir autant d'assurance. « De quoi doutez-vous ? » Elle soupira et ferma les yeux pour trouver comment exprimer son angoisse profonde. A bien y réfléchir, elle même ne savait pas trop par où commencer ... Contrairement à lui, on ne l'avait pas préparer pour une travail, elle se contentait de rester chez elle toute la journée, elle ignorait de quoi serait fait l'avenir et, au plus profond d'elle même, une petite voix commençait à lui souffler des idées encore plus terrifiantes que de s'unir à quelqu'un sans amour.
Elle avait toujours prit ses parents pour des modèles de la vie qu'elle aimerait avoir. Même si, au fond d'elle même, elle savait qu'elle se marierait avec quelqu'un choisit par ses parents, Viriginia avait toujours espéré qu'elle aurait une relation aussi idyllique que celle d'Héra et Invictus Rookwood. Enfant, elle observait, en cachette, leurs discrètes démonstrations d'affection, les petits baisers, les quelques caresses volées au détour d'un couloir ou encore les regards tendres qu'ils avaient l'un pour l'autre. Même s'ils respectaient toujours la bienséance que l'on attendait d'eux, ils avaient ce côtés amoureux que Virginia avait assimilé comme indispensable à une vie de couple épanouie. Aujourd'hui, face à Héres Yaxley, la jeune femme ne savait que penser. Il y avait une grande complicité en eux, sans doute due aux liens étroits entre leurs deux familles, à ces journées passés l'un avec l'autre depuis l'adolescence ou même à ce petit pincement au coeur qu'elle ressentait quand elle entendait parler de lui. Mais cela serait-il suffisant ? La question n'aurait pas dut se poser. Elle aurait sans doute dut oublier tout cela, se concentrer sur ce qui était censé être le plus beau jour de toute sa vie et jouer les femmes comblés auprès du célibataire, pas si célibataire que cela, le plus fantasmé de la région. Mais le cinéma, ils le jouaient déjà en public: en prenant des airs d'enfants timides en présence de l'autre, en faisant croire à une relation chaste et candide qui, depuis longtemps, n'était plus. Cela avait été naturel, de préserver leur complicité secrète, de garder cette relation naissante invisible aux yeux des autres. Ils n'avaient pas eut besoin de discussion ou de débat sur le sujet, ils s'étaient comprit.

Pourtant, elle craignait qu'il ne l'abandonne. Héres était bel homme, il avait une situation très confortable et appartenait à une grande famille, ce n'était pas les prétendantes qui manquaient et, même si leurs fiançailles avaient été annoncé publiquement, Virginia n'avait pas l'impression que son fan-club diminuait. Possessive ? Très certainement. Depuis ses 17 ans, la jeune femme s'était fait à l'idée de rester avec lui jusqu'à la fin de ses jours et, alors que la date du mariage approchait, elle craignait qu'il ne change d'avis. « C'est assez embarrassant à dire comme cela. » Il lui arrivait souvent de confier ses craintes à son fiancé, même si, ces dernières années, elle gardait une certaine réserve pour ne pas le faire fuir ou l'ennuyer avec ses problèmes de fille. Pourtant, dans le cadre de cette rencontre, la rousse se sentait mal-à-l'aise: c'était un rendez-vous formel, pouvait-elle vraiment se laisser aller à la confidence ainsi ? « Bien ... Disons que j'espère avoir toujours cette place dans votre vie après notre mariage. Je veux dire, j'ai bien conscience que nous serons souvent séparé mais ... Je vous promet de rester présente pour vous en toute circonstance » Pouvait-elle lui en demander autant ? Comment réagirait-elle si jamais il l'a délaissait pour une autre ?
Elle secoua la tête, tentant de balayer cette affreuse vision pour se concentrer, tant bien que mal, sur les documents qu'elle avait dans la main. Elle ajouta, évitant son regard en observant les feuilles « Personne ne m'a jamais préparer à ma vie d'épouse. Je ne veux pas être un frein pour vous mais je ne sais pas faire grand chose ... » C'était vrai, on lui avait apprit à bien se tenir, à écouter en silence, à respecter le protocole, elle était une très bonne musicienne et se débrouillait pas trop mal avec ses dons naturels magiques mais elle ne travaillait pas. Contrairement à lui qui se préparait à prendre la succession de son père et qui était très occupé, elle avait l'impression de rester superficielle et craignait de le gêner dans leur futur ensemble.

Pour la première fois depuis son arrivée à la Tour, il y eut un vrai contact physique entre Viriginia et Héres, en dehors des salutations polies qu'ils avait eut l'un pour l'autre. Tout ce qu'elle avait évité depuis qu'elle avait quitté le domicile familial venait de voler en fumée alors qu'elle se livrait à son fiancé: il n'y avait qu'avec lui qu'elle pouvait être ainsi, elle en prenait de plus en plus souvent conscience. Ainsi, alors qu'elle sentait la main d'Héres sur la sienne, elle oubliait totalement la raison de sa venue, les doutes qui l'assaillaient ou bien les règles de bienséance. Son tête restait peut être encore indécise quant à la vraie nature de leur relation, mais son coeur ne pouvait ignorer qu'il n'y avait qu'avec lui qu'elle se sentait réellement bien. Elle eut l'impression de ressentir une décharge électrique dans tout son être, dès lors que sa peau rencontra la sienne et, des centaines de petites fourmis invisibles semblaient parcourir le dos de sa main, à l'exact emplacement de celle du jeune homme. « Viriginia Rookwood. Vos doutes viennent de mettre en évidence une certitude chez moi. Vous êtes parfaite. » Elle eut alors un petit rire qui tenait plus du rire nerveux que d'un réel humour douteux. Cet homme la rendait définitivement folle. Lorsqu'il retira sa main, la rousse se sentit parcourue d'un frisson, la chaleur qui irradiait dans son corps disparaissant avec le contact d'Héres. « Je ne souhaite pas être un frein pour vous moi aussi. Et… je crois comprendre que… Ma chère amie, le mariage n’enlèvera pas la place que vous occupez pour moi. » Ces petites hésitations le rendait touchant: après tout, ils n'étaient encore que de jeunes adultes, enfant à peine sortis des jupons de leurs mères, balancés dans le Monde avec le lourd poids de leur nom sur les épaules. Comment pouvait-il imaginer être un frein pour qui que ce soit ? Tous deux étaient jeunes et Héres avait déjà de lourdes responsabilités, elle en avait conscience. C'était elle qui se sentait coupable d'être si oisive en comparaison. « Vous savez que je ne me confie guères et pourtant, je dois vous avouer quelque chose…J’ai peur qu’un jour vous vous ennuierez dans cette vie. Je pense pour cela donc qu’il faut que… que vous appreniez de nouvelles choses. » Elle ne sut comment le prendre. Il était vrai qu'il ne se laissait que très rarement aller à la confidence, se contentant, la majorité du temps, de l'écouter bavasser ses problèmes existentielles de fille en silence, ou plutôt, de les subir sans rien dire. Viriginia savait que lorsqu'il prenait la parole de lui même, c'était que cela le tracassait fortement et elle fut émue de voir qu'il s'inquiétait un peu pour elle. En revanche, elle n'était pas sure d'avoir saisit la fin de sa phrase ... « Je m’excuse pour la façon dont cela est sorti, je ne veux en aucun cas prétendre que vous devez apprendre de nouvelles choses. Ce que je vous dis, vous en faites ce que vous voulez. Mais je pense que… vous voir passionnez pour quelque chose, de la peinture, sculpture, un jardin…qu’importe, je crois que cela me permettrai de penser que vous ne … vous ennuyez pas avec…moi.   » Elle eut un nouveau sourire et étouffa le rire qui lui montait au nez. Il était mal à l'aise, elle le sentait bien, cela se voyait sur son visage, à sa manière de parler, bien plus maladroite qu'à son habitude. Elle se pencha vers lui, le laissant poser son verre sur la table avant de poser sa main sur son avant-bras. « Sachez que je n'aurais pus souhaiter d'homme plus prévenant que vous. Cela me rend infiniment plus heureuse que tout ce que vous pouvez imaginer, de savoir que c'est à vous que l'on me confie. » Elle plongea son regard dans le sien, se laissant totalement perdre dans les yeux de son fiancé. « Je ne doute pas une seule seconde que vous serez un mari exemplaire et un homme d'affaire tout aussi doué que votre père l'est. Si ce n'est plus. » Elle lui sourit tendrement. Saevus était quelqu'un de particulièrement doué dans son travail, elle le savait, après tout, il était son parrain. Et puis, elle avait suffisamment entendue sa mère pester contre les heures de travails de son père, de la proximité des deux hommes. Oui, même si Héres pliait sous une montagne de travail, elle se faisait la promesse d'être là, pour l'aider et l'assister s'il en avait besoin.

Cette prise de conscience ouvrit soudainement les yeux de Viriginia. Elle était la fille d'Invictus après tout. Sa seule et unique héritière. Elle aussi ferait tout son possible pour reprendre le flambeau, quitter sa vie de princesse désœuvrée et rendre son fiancé fier de leur union. Laissant sa main sur le bras d'Héres, elle reprit l'une des feuilles sur la table et la plaça entre eux deux. « Mais en attendant, faisons de ce jour un évènement que personne ne pourra jamais oublier. » Ils allaient leur en mettre plein la vue, se dit-elle tout en montrant à l'héritier Yaxley quel menu lui semblait le plus adéquat. Il lui sembla alors que le temps filait à toute allure. Si elle avait reprit possession de sa main, écrivant de la droite tout en gardant sa ligne de la gauche, ils restaient presque collés l'un à l'autre, débattant des options qui se présentaient à eux. Elle n'avait aucun doute: si dix ans auparavant elle avait été choquée et blessée de la nouvelle de ce mariage, aujourd'hui elle savait qu'Héres était la seule personne capable de la comprendre et de l'accepter comme elle était. Il parvenait à étouffer son envie de liberté et de découverte, par sa simple présence. Alors qu'il semblait plongé dans un document très important, Viriginia l'observa du coin de l'oeil. Puis, soudainement, déposa un chaste baiser au coin de ses lèvres. « Merci. » murmura-t-elle en détournant le regard. Merci d'être là dans ma vie. Merci de m'avoir choisie. Ce simple mot pouvait s'appliquer à de nombreuses situations qu'ils vivaient ensemble, les résumant à merveille. Et pourtant, elle savait qu'elle aurait eut tort de détailler plus. Un simple mot. C'était parfois la seule chose dont ils avaient besoin.

Ils étaient en train de céder à tout ce qu'ils s'étaient interdit depuis le début de l'après-midi. C'était souvent comme ça que ça commençait: un innocent baiser qui prenait des proportions inimaginable. Même si Virginia savait que c'était ni le lieu, ni le moment, elle ne pouvait s'empêcher de ressentir cette petite chaleur que seul lui avait fait naître en elle. Bien sur, elle se doutait qu'il ne la laisserait pas retourner sagement dans sa décision concernant la couleur des robes des demoiselles d'honneur et a vrai dire, elle n'espérait qu'une chose: qu'il cesse d'être le garçon sérieux qu'il était depuis son arrivée. Cela ne manqua pas et c'est avec un rire intérieur qu'elle sentit les doigts d'Héres sur son visage. « Merci à toi. » Ainsi ils en étaient là: au diable le vouvoiement de circonstance, elle le retrouvait enfin ! Elle s'était toujours amusée à détailler les deux Héres qu'elle pouvait observer: il y avait le premier, celui qui l'avait accueillit, formel, impassible, courtois et à l'éducation irréprochable. La vitrine parfaite de la famille Yaxley. Et puis il y avait l'autre, celui que peu de gens voyaient et qu'elle était heureuse de connaitre: plus doux et avec un peu plus de lâcher prise. Elle ignorait comment il faisait pour rester de marbre toute la journée, elle même avait du mal à garder un air sérieux lors des réceptions organisées par ses parents, alors elle n'imaginait pas devoir le faire en continu. Ses réflexions s'arrêtèrent là. Les lèvre d'Héres venant de rencontrer les siennes eurent raison d'elle et son cerveau cessa tout bonnement de fonctionner alors qu'elle se laissait aller à cette première vraie étreinte depuis longtemps, aussi peu protocolaire soit-elle. Virginia fut heureuse de se rappeler qu'il n'y avait qu'eux dans l'appartement, elle imaginait facilement la gène qui se serait emparé d'elle s'ils avaient été découvert. Même si elle pensait que ses parents et ceux du jeune homme devaient se douter de quelque chose, elle préférait savoir que cela ne restait que des doutes: sa mère ne la lâcherait plus si elle apprenait qu'Héres et elle avaient dépassé le stade du "bisou sur la joue". L'ambiance se fit soudainement plus passionnée, la rousse profitant de ce premier baiser depuis longtemps pour y faire passer tout le manque de lui qu'elle avait ressentit ces dernières semaines et, quand il s'éloigna légèrement d'elle, elle ne put s'empêcher de ressentir une vague de frustration.  

Après quelques secondes de silence, la voix d'Héres se fut entendre à nouveau « C’est la première fois que je réalise que je suis réellement et profondément heureux de me marier avec toi. » Les yeux de Virginia s'écarquillèrent de surprise: c'était la première fois qu'il lui disait quelque chose comme ça. Au départ, lorsqu'elle avait apprit leurs fiançailles, elle s'était sentie trahie. Trahie par ce garçon avec lequel elle jouait quand elle était enfant, trahie par ce parrain qui savait tout et qui ne lui avait jamais rien dit. Elle avait 17 ans, elle avait des envies de liberté et avait l'impression de se retrouver enchaînée à un « gamin » de deux ans son cadet. A cet âge là, les années semblent plus importantes et elle avait refusé tout contact avec son fiancé. Puis, elle avait rationalisé, compris qu'il était, lui aussi, victime de cette union, qu'après tout, il avait peut être déjà une autre fille en vue et que ce mariage le dérangeait peut être autant qu'elle. Aujourd'hui, ils avaient bien grandit et il n'avait plus rien de l'enfant avec lequel elle jouait dans le jardin du manoir Rookwood, ni même de l'adolescent avec qui elle avait échangé son premier baiser. La maladresse des débuts les avaient quitter, bien qu'en ce qui la concernait, elle n'avait pas l'impression d'avoir, déjà, une vraie vie de couple. Héres avait été le seul qu'elle ait jamais connu, elle ne voulait pas aller voir ailleurs, cela ne l'intéressait pas. Ils n'avaient pas de relation amoureuse comme dans les films, pas de déclarations enflammées ni de rendez-vous romantiques, ils se contentaient de baisers volés et caresses, plus si l'envie s'en faisait ressentir, en privé. Cela lui suffisait.

Elle se surprit à se demander s'il finirait par l'aimer un jour. Cette question, posée à son fort intérieur, la fit rougir. Depuis quand voulait-elle qu'il l'aime ? Elle lui sourit et se leva, décidant de calmer son coeur battant à la chamade en faisant quelques pas. Le bruit de ses talons sur le sol brisa le silence mais raviva la tension du moment. Elle ne savait quoi dire tant il lui passait de chose dans la tête. Elle aurait voulut lui dire qu'elle n'imaginait pas vivre sans lui, aussi drôle que cela puisse paraître. Qu'il était tout ce dont elle pouvait rêver ... Mais toutes ses phrases sonnaient creux. Elle voulait une phrase unique, quelque chose qui montrerait à Héres que cette constatation était réciproque. Aujourd'hui, pour rien au monde elle ne voudrait qu'on la libère de cet engagement auprès du brun. « Le mariage est pour bientôt. Plus que quelques semaines et ... » Sa phrase resta en suspends. Ses pas l'avaient mené près de la fenêtre et elle regardait l'horizon avec intensité. Cela faisait un moment qu'ils étaient sur les préparatifs et, en plein hiver, le soleil décroissait rapidement. Elle songea un instant que rentrer à pied serait peut être plus périlleux que ce qu'elle n'avait imaginer. Son visage se tourna vers son fiancé, elle semblait partager entre des émotions contradictoires très fortes « Hérès ... Je ... » Ses joues chauffèrent à nouveau et Viriginia se dit qu'elle devait ressembler à une vieille cocotte minute. « Moi aussi je suis heureuse de m'unir à toi. » Elle avait dit cette dernière phrase à une rapidité ahurissante. Elle se tourna complètement vers lui, collant son dos à la vitre « Au début, je faisais ça par obligation: nous sommes les héritiers de grandes familles de New-Phoenix ... Mais aujourd'hui, je suis plus que ravie de savoir que je vais devenir ta femme. » Plus les mots sortaient, plus elle avait l'impression de se perdre. Droit au but, s'encourageât-elle « Aujourd'hui, je ne le fais plus pour le prestige des Yaxley et des Rookwood. Je ne le fais plus pas devoir ou respect de mes parents. Je le fais pour toi, pour moi ... J'ai décidé de te choisir. » Elle voulait qu'il comprenne. Qu'il ressente ce qu'elle même ressentait, cette petite chose si forte qui battait dans son coeur.

Lorsqu'il l'a prit dans ses bras, Viriginia eut l'impression que son coeur allait cesser de battre subitement. Ce n'était quasiment jamais arrivé mais c'était toujours aussi agréable, voir même peut être plus, depuis qu'elle avait put lui dire ce qu'elle avait sur le coeur. Après quelques secondes de stupéfaction, la jeune femme laissa ses bras entourés la taille de son fiancé, se serrant un peu plus contre lui. Héres était plus grand qu'elle, une bonne dizaine de centimètres les séparaient et cela renforçait son impression de sécurité. Elle poussa un soupir de bienêtre, fermant les yeux afin de profiter le plus possible de l'instant. Elle sentait les doigts de son fiancé caresser doucement ses cheveux roux, sa respiration qui l'apaisait et, petit à petit, le monde entier disparut. Il n'y avait qu'eux, à ses yeux. Paupières toujours closes, elle se laissa enivrer par le parfum du jeune homme et rouvrit les yeux lentement. « Je suis un homme chanceux. » Elle ne put s'empêcher de pousser un petit rire, émue par l'instant qu'il lui offrait, retrouvant toute cette complicité qu'elle avait avec lui. « On verra si tu dis toujours ça quand tu me verras au réveil ... Un vrai strangulot !» C'était un chuchotement à peine audible et elle se demanda l'espace d'un instant s'il l'avait entendu. Il s'écarta un peu d'elle, reprenant sa place à côté d'elle alors qu'elle regardait à nouveau l'extérieur. « Tu heu... tu as déjà ta demoiselle d'honneur ? Je pense que je devrais demander à Priscus, qu'en penses-tu ? » Elle sourit, elle ne s'attendait pas à une question aussi directe: elle avait toujours peur de l'ennuyer avec ses histoires qu'elle évitait de parler de ses relations amicales. Lorsqu'il prononça le nom de son frère, Virginia eut un nouveau petit rire. Elle était souvent étonnée par la relation qu'ils avaient tous les deux, bien qu'elle les côtoyait rarement ensemble, elle connaissait bien Priscus et entendait parfois l'un parler de l'autre. Et vice versa. La rousse déplorait la communication chaotique qui existait entre les deux frères et se doutait qu'elle devait ignorer certains détails de leur histoire, elle ne se permettait donc jamais de juger ou de donner de conseil: qu'y connaissait-elle en relation familiale ? Elle avait toujours voulut avoir une soeur. Ou un frère, peut lui importait. Elle avait tellement désiré renoncer à ce statut de fille unique, accueillir un bébé dans la famille, jouer avec alors qu'ils auraient été enfants, se confier à cette soeur ou à ce frère ... Mais Héra Rookwood n'avait jamais voulut d'autre enfant et la petite Virginia avait dut se faire une raison: il y aurait toujours quelque chose qu'elle ne comprendrait pas dans ce monde.

Virginia aimait bien Priscus. Il était très différent d'Héres et à la fois, lui ressemblait à sa façon. Elle n'avait pas beaucoup de souvenir d'enfance avec lui: il était bien plus jeune qu'Héres et Virignia n'avait réellement fait sa connaissance qu'il y a quelques années, bien après avoir appris ses fiançailles avec l'héritier Yaxley. C'était quelqu'un de franc, direct et il n'hésitait pas à lui dire les choses directement, sans crainte de la vexer ... C'était cela qui plaisait à Virginia: cette liberté qu'il semblait avoir. Néanmoins, les relations tendues de Priscus avec son frère mettait la rousse mal-à-l'aise et elle tentait, vainement sans doute, d'apaiser cela en glissant des petits mots gentils à l'un ou à l'autre dans l'espoir d'un futur rapprochement. « Je pense qu'il serait très fier de l'être ... Et puis, beaucoup seraient contents de vous voir ensemble ...» Elle lui avait dit cela sans prendre de gants: cela ne servait plus à rien depuis qu'ils étaient passés au tutoiement. Elle savait que Priscus n'admettrait sans doute jamais sa potentielle satisfaction à être choisit, tout comme Héres n'avouerait peut être jamais les réelles intentions qu'il y avait derrière ce choix. « Pour ma part, je nage en plein brouillard. Je ne sais pas qui choisir ... Je n'arrête pas d'angoisser la dessus et ma mère ne cesse de me dire que j'ai encore bien le temps ...» Elle soupira. Cela l'exaspérait. Virginia adorait ses parents, mais les réactions qu'Héra Rookwood pouvait avoir agaçait profondément sa fille. Après un petit silence, la rousse osa un « Tu compte lui demander quand ?» Elle tourna la tête, remarquant leur proximité toujours présente depuis qu'il l'avait embrassé. Sa main vint effleurer celle du brun et elle se risqua à la prendre dans la sienne, craignant malgré tout un rejet.

« Fier ? Je n'irai pas jusque là. Mais je pense que ca lui fera plaisir. » Décidément, ces deux là lui donnaient bien du fil à retordre. Virginia décida de ne pas relever la remarque de son fiancé: il était libre de croire ce qu'il voulait, elle en était sûre, un jour, ils s'entendraient à merveille. Mais en attendant, elle appréciait ce premier pas que faisait Héres. Dans son cas, elle en était toujours au même point: qui deviendrait sa demoiselle d'honneur ?Bien sur, Virginia avait quelques amies, et toutes se disputaient déjà pour cette place, mais elle ne ressentait aucune préférence, aucune personne se détachant du lot qui aurait put convenir. Subitement, elle se sentit comme étouffée par cette décision si important qu'elle était incapable de prendre: elle n'avait qu'une envie, tout laisser tomber et se réfugier sous sa couette. Avec Héres de préférence, lui murmura une petite voix. « Ah oui ? » La voix du brun la ramena à leur discussion. Elle lui adressa un sourire avant de continuer « Oui je t'assure. Je suis persuadée que tu souhaite un exemple n'est-ce pas ? » Elle fit quelques mouvements, se retrouvant face à lui afin de plonger son regard dans le sien « Moi. » C'était idiot et non recevable, mais elle trouvait cela amusant. Elle voulait voir la réaction de son fiancé, le voir sortir de son calme habituel. « J'en suis désolé. Moi-même si je n'avais pas eu un frère, je n'aurai eu personne d'autre à qui le proposer. Mais ta mère a raison. Nous avons encore quatre mois devant nous, » 4 mois ... Dans 4 mois, elle serait mariée. C'était une étrange sensation que de ne pas réaliser une chose aussi importante. Se concentrer sur le mariage avait un côté rassurant finissait-elle par penser. Elle en oubliait les jours qui passaient et qui la rapprochaient du grand jour et de son appréhension de ne pas satisfaire Héres.


« -Sinon je comptais lui dire quand il sera revenu de Washington. » Elle hocha la tête silencieusement: qu'y avait-il à ajouter ? La lumière du jour baissait peu à peu: elle savait qu'elle ne devrait pas tarder à rentrer, mais les déclarations qu'ils avaient eut ne lui donnait aucunement l'envie de rentrer. Elle se détacha un peu de lui, reprenant sa place initiale près de la fenêtre. « On fera quoi après ? » Elle ne parlait pas de leur vie de couple comme ils avaient put le faire quelques heures plus tôt mais de chose plus pratique. Où iraient-ils vivre ? Comment tout cela se passerait ... « On nous fait préparer un jour sans même savoir ce qui se passera le soir, quand la fête sera fini ... » Elle se doutait bien qu'elle ne retournerait pas sagement dans sa chambre de jeune fille, mais ils n'avaient jamais parler de cela. Personne n'en parlait jamais après tout, comme si cela coulait de source.

HRP:

Les choses se mettaient peu à peu en place, même si aucune grande décision n'avait été prise, elle le savait. Il était évident qu'une nouvelle rencontre aurait lieu, prochainement, en présence de leur parents respectifs, pour faire le point sur ce qu'ils venaient de décider, préparer les listes d'invités et toute sorte d'autre réjouissance. Aussi, le fait de savoir qu'ils avaient le choix de leurs témoins, personnage ô combien important pour un mariage, la rassura quelque peu. Elle se doutait qu'un mariage de cette importance verrait l'invitation de beaucoup de monde, sans doute même des gens qu'elle et Héres ne connaissaient même pas ... Mais au moins, elle ne serait pas accompagnée par une inconnue ! Elle décida de ne pas répondre au sujet de Priscus: ils n'étaient pas encore prêts à faire des concessions et, même si cela la chagrinait fortement et qu'elle n'en comprenait pas vraiment la raison, elle ne pouvait lui en vouloir. La vie était faite ainsi ... Elle ne pouvait qu'accepter. « Je sais, je sais, tu voudrais qu'on soit comme deux doigts de la main, comme Mère le voudrait ... » Elle se contenta d'hocher la tête, silencieuse, ne souhaitant aucunement être plus intrusive, dans sa vie personnelle, qu'elle ne l'avait déjà été aujourd'hui: elle deviendrait sa femme ... Pas sa mère ! Le silence de Virginia dut interpellé son fiancé car immédiatement il ajouta « Désolé, les gens parlent toujours en mal de notre relation mais j'aimerai les y voir. Ils ne savent pas tout. » Encore une fois, cela la dépassait: elle ne pouvait pas vraiment comprendre, après tout, elle était fille unique et entretenait de bonne relation avec sa famille, rien de très excitant pour les rumeurs ... Une nouvelle fois, elle hocha la tête. Elle ne lui en voulait pas d'avoir été un peu brusque, elle avait dépassé les limites, elle le savait. « En tout cas tu n'as pas trop à t'inquiéter pour ta demoiselle d'honneur. Tu en trouveras toujours une.   » Elle rigola discrètement  « Mais oui ! Je suis persuadée qu'un beau jour je me lèverai avec l'illumination ... J'espère juste que ce sera avant le mariage ... » Humour noir, quand tu nous tiens ...

« Je crois qu'on pourra enfin ne plus se cacher pour nos ébats. » Elle se mit à rougir brusquement alors que les images de ses précédents moments seul à seul avec Héres lui revenait en mémoire. Pour sur, ils avaient bien cacher leur jeu, mais l'aspect publique de ces petits instants intimes la mettait mal à l'aise: si jusqu'alors elle avait évité les insinuations, dissimulée sous son attitude candide, cela ne serait plus le cas une fois la "Chose" officialisée. « Enfin si bien sur, on n'irait pas le faire à tout va devant tout le monde... »  Encore heureux pensa la jeune femme alors que la possessivité qu'elle ressentait pour son fiancé faisait à nouveau surface. Il était à elle, la question ne se posait même pas ! « En tout cas, je pense que juste après la cérémonie, nous pourrons amplement profiter d'un voyage de noces...Dont la destination est encore à décider, mais je te laisse libre de ce choix. Après ces quelques jours, on rentrerait chez nous. » La perspective de se savoir seule avec Héres loin de New Phoenix l'enchantait: même s'ils se fréquentaient plus ou moins depuis des années, Virginia n'avait pas souvenir d'avoir passer plusieurs jours de suite avec lui. Ce séjour leur permettrait sans doute de décrocher de tout ce qu'ils avaient toujours connut et Viriginia était sûre qu'à leur retour, ils seraient enfin considérés comme des adultes. « Qu'est-ce que tu aimerais voir comme endroit ? » Viriginia était très excitée à l'idée de ce voyage. Elle qui avait tellement voulut voir le monde, elle qui rêvait de découvrir de nouveaux horizons ... « Il y a tellement d'endroit à voir !! Je ne sais pas par où commencer !! » Elle sautillait légèrement sur place, presque hystérique alors qu'elle avait soudainement hâte d'y être.

« Nos appartements se trouveront dans la tour Yaxley. Je sais que nous pourrons en choisir parmi trois différent : celui ci ou deux autres. Est-ce que tu veux aller les voir ?   » Après avoir vécut pendant des années au manoir Rookwood, Viriginia aspirait un peu à découvrir autre chose. Même si elle s'était douté qu'ils s'installeraient dans la tour Yaxley, elle pensait qu'ils chercheraient ensemble, ou qu'on ne leur laisserait pas le choix.  « Et bien ... Il se fait tard et je devrais rentrer ... » Elle n'avait aucune envie de partir: la présence d'Héres lui était très agréable et ils avaient, enfin, passé le cap du vouvoiement. Pourtant, elle savait que ses parents l'attendaient: elle leur avait promit d'être de retour avant le diner et elle voyait le temps passer à une vitesse affolante. De plus, elle n'était pas certaine que visiter des appartements, vides, en tête à tête avec Héres soit une très bonne idée. Les baisers enflammés qu'ils avaient échangé un peu plus tôt l'avait encore toute retournée et elle craignait de ne pas tenir plus longtemps s'il continuait ainsi.