Freedom
ft Bradley & Marilyn

Les hommes ayant vu claire dans ses petits jeux dès le départ étaient très rares, tout comme ses échecs. Était-elle surpuissante ou supérieure à tous ces gens ? Absolument pas même si elle aimait croire que oui, mais ce qui la différenciait d'eux était qu'elle était extrêmement bien préparée et surtout, hyper motivée.  Elle lui était néanmoins arrivé de ne pas réussir et elle conservait en mémoire le visage de ceux l'ayant provoqué advenant le cas où elle les croiserait un jour et pourrait se venger. Pour l'un d'entre eux... ce jour semblait arrivé.

Ne parvenant pas à trouver le sommeil, elle avait quitté son lit et la chaleur de l'homme qui s'y trouvait et avait enfilé rapidement un jeans et un shirt sans prendre le temps de mettre un soutien gorge d'abord. De toute façon, elle risquait de ne croiser que quelques âmes à une telle heure. Se dirigeant vers l'extérieur, elle allumait sa cigarette et profitait de l'air frais et du silence de la nuit. Un silence qui fut trop rapidement troublé par le bruit tout de même agréable de deux motos qui s'approchaient du Bastion. Marilyn portait à peine attention au visage de la prétendue grande inquisitrice tant son accompagnateur l'avait prit pas surprise. Tyler Lennox. Et à en juger par la façon qu'ils avaient de sa taquiner et la rapidité avec laquelle elle avait grimpé sur son dos, ils n'en étaient pas à leur première rencontre.... Un sourire aux lèvres, elle allait peut-être trouver le moyen de faire d'une pierre deux coups. La nuit venait de lui faire un joli cadeau.

Elle était à chercher le coup parfait lorsque la solution était apparue sur presque chaque page électronique de sa tablette. Tyler Lennox et Imane Khazen en couple. L'inquisitrice n'avait pu s'empêcher de rire un bon coup devant cette nouvelle, elle n'avait pas l'intention de s'en prendre à l'actrice, d'abord parce qu'elle refusait de faire du mal à une femme innocente, mais surtout parce qu'elle attirerait ainsi beaucoup trop l'attention. De toute façon, Imane Khazen risquait de bien rapidement devenir d'une grande aide une fois que sa passion soudaine pour ce qui est ordinaire et grossier serait passée. Elle donnerait tout pour assister au spectacle du petit coeur du loser être brisé en milles morceaux. En fait elle allait peut-être pouvoir... Son regard s'était mis à briller lorsqu'elle avait découvert l’existence d'un deuxième Lennox étant présentement accusé de faire parti des pro-moldus. La blague. Poussant ses recherches, tout ce qu'elle apprenait au sujet de Bradley Lennox avait éveillé son imagination la plus tordue. Voilà comme elle allait atteindre le frère... et ainsi atteindre la Barbosa une fois que tous les morceaux se seraient emboités.

Elle avait eu besoin de nombreux jours pour tout mettre en place, mais il y avait de ces instants où elle était ravie d'avoir implanté peu à peu ses tentacules dans de nombreux endroits aux États-Unis au fil de toutes ces années. Certaines de ses actions n'avaient pas rapportées immédiatement, mais elle était patiente. La justice avait été l'un des premiers systèmes dans lequel elle s'était immiscée. Si certains d'entre eux étaient morts pour lui permettre d'en apprendre un peu plus sur ce qui était arrivé exactement à sa soeur et sur l'identité toujours mystérieuse de son meurtrier, pour d'autres il s'était surtout agit de garanties pour plus tard. L'une d'elle était d'ailleurs un procureur haut-placé au département américain de justice dont quelques vidéos en sa possession pourrait détruire en un claquement de droit sa vie familiale et professionnelle...

« Il est prêt à vous recevoir. Vous pouvez me suivre. »

Une tenue des plus élégantes et prude sur le corps, les cheveux attachés et un maquillage des plus discret, Marilyn suivait l’assistante de procureur jusqu'à son bureau où son nom était inscrit en lettre dorée. Willard Roosvelt. Aujourd'hui âgé de la soixantaine avancée, l'homme possédait encore un certain magnétisme bien que le temps avait eu des effets ravageurs sur lui. Pour sa part, elle avait peu changé et c'est pourquoi il avait pu la reconnaître en une fraction de seconde. Si devant son assistante il ne démontra rien, il devint beaucoup plus nerveux lorsque la porte fut refermée.

« Willy ! Ça fait longtemps. Je suis ravie que tu es accepté de passé du temps avec une vielle amie. Je remarque que c'est bientôt l'heure du diner. Suis-moi allons nous chercher quelque chose de rapide. »  

Elle refusait de risquer que la conversation ici puisse être enregistrée. Quittant avec l'homme, elle démarra sa voiture et se délia la langue presque aussi rapidement.

« Il faut que tu abandonnes les charges de terrorisme contre Bradley Lennox et que tu convainques t'es petits amis de te suivre dans cette voie. Je m'occupes des pièces justificatives. Tu pourras le justifier en disant que lors de l'examen de son dossier tu as remarquer que de nouvelles informations prouvent son innocence et que certaines preuves sont inadmissibles. »

Marilyn avait prit le temps de tout mettre en place grâce à une petite lecture de tout ce qu'ils possédaient contre l'aîné Lennox. La déposition de Tyler l'avait d'ailleurs étrangement aidée à imaginer le plan parfait également. Se basant sur le fait que Bradley n'avait pas été impliqué lors de la plus terrible des attaques des Pro-Moldus et que Tyler l'avait décrit comme ayant jouer un rôle important la possibilité de rejoindre les Pro-Moldus, elle s'était imaginé le parfait petit scénario du citoyen voulant jouer maladroitement les héros. Une foutaise facilité par la falsification de certains rapports qui statuèrent que la seule balle tirée par Bradley Lennox avait tué un des pro-moldus et ainsi aidé à sauver la famille Hamilton. Fière de son coup, elle n'eut qu'à attendre que tout ce continue et pendant que le procès des pro-moldus devait avoir lieu dans les prochains jours, l'un d'entre eux venait d'être gracié de cette épreuve et libéré. Une libération qu'elle n'allait pas manquée.

Adossée contre voiture, elle regardait le pénitencier de New-Phoenix. La libération de Bradley Lennox venait de tomber et pour sa sécurité, il avait été statué qu'il fallait le libérer très rapidement. En réalité, ce n'était pas vraiment sa sécurité qui était en jeu, mais le fait que Marilyn souhaitait mettre la main dessus avant que Tyler ne l’apprenne. La journée était particulièrement chaude ce qui justifiait faussement la raison de sa tenue révélatrice. La réalité était qu'elle savait parfaitement que ce genre d'attention serait nécessaire pour jouer plus facilement dans la tête d'un homme n'ayant pas vu de femme depuis un certain temps. Le voyant sortir, elle n'eut aucun mal à le reconnaître. Ouvrant la portière arrière afin qu'il puisse y déposer ses minces affaires.

« Bradley Lennox ?  » Laissant quelques secondes de pause, elle continua ensuite. « Moi c'est Marilyn. Être libre doit faire un bien fou. Embarque je t'amène où tu veux. »

Elle avait des tonnes de choses à lui dire, mais chaque chose en son temps. Elle n'allait certainement pas le faire dans la cour de cette prison alors le rôle de conductrice lui allait bien pour le moment et vu son décolleté elle était certaine que même s'il n'avait aucune idée de qui elle était, il allait poser ses fesses sur le siège passager.

Freedom
Bradley & Marilyn

Vêtu d'un vieux jeans délavé, et d'un t-shirt blanc qui lassait entrevoir une peau dorée par le soleil, la veste en jeans balancé sur son épaule droite, l'homme qui franchissait les lourdes portes de la prison d'état de New-Phoenix respira à plein poumon cette liberté enfin retrouvé. Il n'en n'avait pris conscience qu'une fois que l'on en avait privé mais elle lui avait manqué bien plus que l'alcool ou la baise. Alors que la lourde porte en fer se refermait dans son dos. Derrière lui, se trouvait la froide et terrible enceinte de la prison avec ses grillages, ses barbelés et ses tristes bâtiments en briques délabrés qu'il n'aurait plus à fréquenter. La cloture avait plus de 4 mètres de haut et du fils de fer barbelé la surmontait. A chaque angle de ce quadrilatère étouffant se trouvait, sortant de terre, d'impitoyables mirador, ces hautes tours desquels les matons se faisaient un devoir de vous surveiller. Impossible de vous curer le nez sans que ces bouffons le remarque, ils vous dominaient de toute leur hauteur comme s'ils vous jugeaient une fois encore, vous traitant comme si vous n'étiez que de la sous merde. Mais tout cela était terminé, désormais il n'aurait plus à les voir, cette période de sa vie était définitivement révolue, car il était à nouveau libre, enfin !

L'air était encore plus étouffant à l'extérieur qu'à l'intérieur avec sa chaleur moite et humide malgré son système d'air conditionné qui faisait bien plus de bruit qu'il ne rafraichissait en réalité, mais qu'est-ce qu'il s'en foutait. Il pouvait bien y avoir une tempête, qu'il vente, flotte, grêle où qu'il y ait une chaleur caniculaire il s'en foutait royalement parce que tout ce qui comptait n'était pas cette chaleur étouffante de l'Arizona mais bien cette liberté retrouvé ! Désormais ce ciel bleu sans nuage qui s'étendait à perte de vu au-dessus de lui, tout comme ce sol poussiéreux, n'étaient plus limité par des tours, des grillages ou des barreaux. Aujourd'hui il était à nouveau un homme libre et mieux encore, toute son implication avec les pro-moldus avait mystérieusement disparu, effaçant son ardoise de cette grossière erreur passé.

Il y a encore quelques heures il n'y croyait toujours pas. C'était trop beau pour être vrai, ce genre de chose ne pouvait pas lui arriver et pourtant on lui avait rendu ses affaires et ouvert les portes de la prison en grand. Dire qu'il avait été surprit en découvrant que les charges de terrorisme retenues contre lui, à raison, ainsi que les tentatives de meurtres sur les membres de la famille Hamilton , avaient été levé, était un euphémisme. Bradley n'avait peut-être pas fait de hautes études, mais il avait grandit dans la rue, il savait lorsqu'il se passait un truc pas net, et en l'occurrence cette affaire puait. C'était trop beau pour être vrai, or c'était connu, les Lennox avaient la poisse qui leur collait au cul quoi qu'on en pense et quoi qu'on en dise. Cette histoire était bien trop belle pour être vraie.
Bradley était impliqué avec les pro-moldus, il avait été pris en flagrant délit et pourtant aujourd'hui c'était limite si on ne le traitait pas en héros. Non seulement il aurait consciemment aidé son frère à infiltrer les pro-moldus, mais en plus il l'aurait aidé en en tirant sur Sly. Jamais Bradley n'avait eut le temps de tirer le moindre coup de feu et l'arme qui se retrouvait dans les pièces à convictions et qui avait effectivement servit à blesser son partenaire n'était pas la sienne, chose qu'il s'était bien évidemment gardé de révéler. Il n'était pas stupide, il avait l'opportunité de se tirer de là, et pour cela, il était prêt à coucher avec le diable en personne s'il le fallait, il ne craignait pas non plus la moindre représailles envers sa personne puisque tous les pro-moldus avaient été arrêté et qu'ils n'étaient pas prêt de sortir, mais il allait s'en dire que quelqu'un de haut placé avait traficoté les pièces à convictions restait à savoir qui et surtout pourquoi.

Déjà, il ne faisait aucun doute que le chauve n'y était pour rien. Abraham n'avait cessé de lui dire de ne surtout pas chercher à mentir ou à enjoliver la vérité car le juge et les jury présents lors de l'audience ne seraient pas dupes de ses excuses et plus que de le servir, ses mensonges ne serviraient qu'à se retourner contre lui et à le desservir, alors ce n'était certainement pas lui qui allait monter un tel stratagème.  Il avait un temps songé à son vieux pote Blondie, mais il n'était pas certain qu'il ait le bras assez long pour réussir une telle prouesse, il ne restait donc plus que Ty. Il n'y avait que ce petit merdeux qui avait le pouvoir de le sortir de là. Est-ce que ce petit con avait tenté de réparer ses conneries ? On pourra dire que cet abruti avait mis le temps mais au moins il l'avait fait et c'était l'essentiel. Cherchant son frère du regard, il ne l'aperçu nulle part, par contre la silhouette féminine qui était adossée contre une caisse, ne passa pas inaperçu. Glissant ses lunettes de soleil de son nez, il détailla un peu plus cette jolie carrosserie dont la silhouette laissait deviner un corps parfait digne de poser pour les calendrier Pirelli. La belle blonde se détacha de la voiture pour se tourner dans sa direction ne laissant aucun doute quand au fait que c'était bel et bien lui qu'elle attendait et qu'elle était venue chercher. Remettant ses lunettes, il se dirigea d'un pas décidé vers la bombasse blonde. Etait-ce Tyler qui avait pensé à lui préparer un tel comité d'accueil en guise de dédommagement pour tout ce qu'il lui avait injustement fait subir ? Cela serait de son point de vu on ne peut plus légitime mais il en doutait sérieusement car ce n'était absolument pas le genre de la maison. Alors qui était-elle ? Qui l'envoyait ? Pour le savoir, il n'y avait qu'un seul moyen, aller à la pêche aux infos directement à la source. Constatant qu'elle lui ouvrait la portière de la voiture, Bradley s'arrêta à sa hauteur tout en faisant glisser son regard lascif sur ses courbes attrayantes

- Lui-même, lui répondit-il alors qu'elle lui demandait la confirmation de son identité.

Contrairement à la petite oie blanche qui était venue parader en chemisier transparent et qui avait joué aux vierges effarouché en faisant sa petite pimbêche cette femme ne paraissait absolument pas impressionné par lui, à aucun moment son regard ne fuit le sien, elle ne semblait même pas gêné, agacé ou offusqué de le voir la reluquer comme un vulgaire morceau de viande. Elle dégageait une assurance et une force qui la rendait encore plus attrayante qu'elle ne l'était déjà. Se présentant à son tour, elle l'invita à monter dans la voiture après avoir salué sa libération.

- T'as pas idée ma poule, fit-il en balançant sa veste sur la plage arrière de la voiture. Peu importe la destination, dégageons juste avant qu'ils ne changent d'avis

Bradley avait beau avoir été libéré, pour lui, tout cela était beaucoup trop beau pour être vrai, il redoutait de voir un flic arriver et les informer qu'il y avait eut une erreur, parce que ça oui, y avait pas plus grossière erreur que cette innocence qu'on venait de lui accorder. Mais avant de monter à bord de cette caisse, il avait besoin de s'assurer qu'il ne le regretterait pas. Qui était cette femme ? Que lui voulait-elle ? Ce canon bossait forcément pour quelqu'un mais qui ? Ne risquait-il pas de le regretter en montant  bord de cette caisse ? A la voir de plus prêt, Bradley avait définitivement fait une croix sur son vieux pote Blondie, car ce dernier avait beau avoir certains atouts dans sa manche il n'avait pas pour autant les moyens manipuler le système et encore moins de se payer une telle poule de luxe. Quand à Ty, il avait beau baiser dans le haut de gamme actuellement il était convaincu qu'il n'avait rien a voir avec sa présence ici

- Mais avant ça chérie, si tu me disais qui t'envoie parce que je doute franchement que ce soit un cadeau d'mon frangin, commença-t-il en retirant ses lunettes dans un sourire séducteur qu'il perdit presque aussitôt

Le visage blême, il fixait une ombre que lui seul pouvait voir et qui se trouvait juste derrière Marilyn. Se reculant vivement de quelques mètres, comme s'il avait le diable à ces trousses tout en pointant son doigt en direction d'un point invisible qui se trouvait juste derrière l'épaule de la blonde, tel un dément.

- Putain de bon dieu, c'est pas vrai ça recommence !! Derrière toi ! Tu... tu le vois aussi ?!!

Face à sa réaction, et à l'incompréhension qui semblait peindre son visage, Bradley devina qu'elle ne voyait absolument rien et qu'il était le seul à le voir. Le dos collé contre le mur extérieur de la prison, il tenta de calmer les battements affolés de son coeur tout en se pinçant l'arête du nez. Relevant la tête, l'incompréhension se peignit à son tour sur son visage, ses yeux avides partaient à sa recherche mais le monstre n'était nulle part, il semblait avoir complétement disparu. Bon dieu c'était quoi ces hallucinations ? Etait-il entrain de devenir complétement fou ?!!! S'il avait pris des emphét il mettrait ces visions sur le dos d'un mauvais trip mais depuis le temps il était complétement sevré. Sortant une clope de la poche arrière de son jeans d'une main tremblante, il tenta d'allumer cette putain de cigarette. Après deux essais infructueux du à sa grande nervosité, il parvint enfin à l'allumer et inspira une profonde bouffée de nicotine tout en regardant autour de lui mais le monstre avait à nouveau disparu. Loin d'en être rassuré pour autant, Bradley sentit les palpitations de son rythme cardiaque augmenter dangereusement, il était encore là, il le sentait... il ne pouvait peut-être pas le voir, mais il était bel et bien présent...

Dire que Bradley était terrifié était un euphémisme, ses mains tremblaient comme jamais, et il se sentait sur le point de craquer. Il détestait se trouver dans cet état, surtout face à témoin, d'ailleurs cette salope n'avait pas intérêt à se foutre de sa gueule sous peine de le regretter, mais il y avait des choses que l'on ne pouvait pas contrôler et c'était exactement ce qui était entrain de lui arriver. Bradley n'était pas le genre d'homme que l'on impressionnait aisément mais il y avait au moins une personne sur cette terre qui était capable de le faire pleurer de terreur, comme un enfant et cet homme, c'était lui. Retirant la cigarette de ses lèvres avec sa main tremblante il désigna à Marilyn d'un mouvement de tête l'endroit où il se tenait juste avant qu'il ne disparaisse.

- J'l'ai tué de mes propres mains, si j'lavais pas fait il aurait tué Ty, mais à présent il est revenu se venger. Il veut ma peau, j'le vois bien, il est là... dès que je suis hors des murs de cette prison, il apparait...

Freedom
ft Bradley & Marilyn

Ses cheveux valsaient légèrement sous le vent, leurs éclats dorés ravivés par le soleil. Marilyn pouvait remercier les éléments d'ainsi la mettre en scène de la plus efficace des façons. Il y avait quelque chose dans sa façon de la regarder qui l'amusait et la flattait. Ce n'était pas un secret pour personne que la Wagner appréciait que son physique avantageux soit remarqué, pas seulement pour la douce flatterie que son égaux ressentait, mais surtout parce qu'elle avait besoin que son outil de travail favoris soit toujours aussi efficace malgré les années qui passaient, mais qui ne semblaient pas s'attarder sur elle. Malgré ses efforts, jamais elle n'était parvenue à gagner l'attention du cadet Lennox, mais elle était déjà convaincue qu'elle pourrait enfin se reprendre. L'aîné semblait absolument conforme à tout ce qu'elle avait présumé et c'était imaginé et cette confirmation était des plus exquises.

Lui laissant une fausse ouverture quand à l'endroit où ils se dirigeraient, Marilyn ne s'attendait pas à avoir une porte ouverte aussi rapidement. En place dans la voiture, il lui faisait part du peu d'importance qu'il accordait à l'endroit où il se rendait tant que c'était loin de la prison. Il ne semblait pas être pressé de retrouver les siens et comme il démontrait une légère surprise à l'idée d'être libre, elle ne put s'empêcher de profiter pour lui glisser doucement l'idée sur la véritable responsable de sa libération.

« Ça... Il y a aucun risque. Du moins tant que tu te fais pas prendre à nouveau. »

Elle n'était pas ici pour l'encourager à être sage, loin de là. Mais elle voulait qu'il comprenne qu'elle était bien plus que la conductrice sexy venu l’accueille à sa sortie de prison. Peut-être était-ce sa remarque qui avait attisé les premières question de sa part quant à sa présence ou peut-être était-il moins bête qu'il ne le laissait paraître car il ne mit pas de temps avant de commencer à faire des liens.. bien que son prévisible machisme la relayait toujours au titre de messagère.

« Je suis ici parce que je l'ai décidé, et t'es là parce que je l'ai voulu. Il faut qu'on parle affaire toi et moi, t'es le genre de mec qu'il nous faut. »

Se retournant vers lui, de toutes les émotions qu'elle avait cru pouvoir lire sur son visage celle-là était la dernière et elle était presque certaine que ça n'avait rien à voir avec ce qu'elle venait de dire. En fait elle commençait à douter qu'il ai tout simplement entendu ce qu'elle lui avait répondu. Regardant derrière elle, directement à l'endroit que lui pointant Bradley, elle eut beau chercher rien n'attira son attention.

« Je suis supposée voir quoi ? »

Des hallucinations, c'était certain, et à voir l'expression sur son visage elles étaient loin d'être joyeuse. Les sourcils légèrement froncés, le regard toujours porté dans sa direction alors qu'il s'adossait contre la prison, elle le laissa reprendre ses esprits avant de tenter de comprendre. Dans les recherches qu'elle avait fait sur lui, elle n'avait vu aucune mention d'un quelconque problème psychologique d'importance. Les bras croisés, elle lui laissait tout le temps nécessaire sans pour autant se montrer réconfortante. Elle ne l'était après que tout lorsqu'elle en était obligé, mais Bradley ne semblait pas être un gamin devant se faire caresser les cheveux et répéter que tout va bien, il lui donnait l'impression d'être un homme et il aurait l'occasion de le prouver en se relevant de lui-même et en lui faisant comprendre ce qui venait tout juste de se passer. Se relevant vers lui, elle croisait son regard où une brume était toujours perceptible prouvant qu'il n'était pas entièrement avec elle. Il voyait une apparition dès qu'il quittait la prison ?

« Dès que tu sors d'ici ? Donc avant que tu ne sois emprisonné tu n'as jamais eu ce genre d'hallucination ? »

Sa réponse venait éliminer la thèse d'une possible maladie mentale ou du moins, la mettre fortement en doute. Ce n'était pas impossible que ce genre de faiblesse se développe à son âge après un moment marquant, mais les chances étaient minces et laissaient la place à d'autres possibilités. Elle ne connaissait d'ailleurs qu'une seule type de monstre probablement capable de faire un truc pareille et vu le nombre d'entre eux qu'il s'était mis à dos... elle ne pouvait qu'envisager la forte possibilité qu'il ai tenté de se venger.

« T'as eu la visite de sorciers ? Ou il y a en avait parmi les employés ? »

Marilyn savait qu'en prison, la magie ne constituait pas un avantage car les analyseurs étaient retirés. Il s'agissait donc de personne ayant été en contact avec lui et ne purgeant pas présentement de peine. Un visiteur était l'option la plus probable, mais ce ne serait pas pour autant surprenant qu'un membre du personnel ait laissé tombé sa neutralité. Ce n'était pas nouveau qu'un sorcier n'était pas digne de confiance. Marilyn savait par contre une chose, si la cause était véritablement magique, Bradley pourrait en être libéré lorsqu'il serait au bastion et à voir par la tête qu'il faisait encore... Elle avait peut-être trouvé un incontournable sur lequel appuyer son plaidoyer.

« Je crois qu'il y en a qui ont voulu te faire payer d'avoir voulu protéger le monde d'eux. Je ne peux pas te dire comment l'enlever, mais je connais un endroit où tu n'auras pas à craindre de voir cette vision revenir car les pouvoirs de ses mutants n'y sont pas efficaces. Je sais pas si t'as déjà visité Bâton-Rouge, mais je te suggère fortement de venir me rejoindre dans la voiture qu'on s'y rendre le plus rapidement possible. La route sera longue. »

Tournant les talons et retournant près de la voiture, elle prenait place sur le siège conducteur et ouvrait la fenêtre. Laissant l'occasion à Bradley de faire le choix de la suivre ou non, même si elle ne lui avait que très peu dévoilé ses intentions à son sujet. Comme elle l'avait présagé, il avait posé ses fesses sur le siège passager. Ne perdant pas de temps pour démarrer, la voiture quittait la propriété de la prison et empruntait la route, son pieds appuyant d'avantage sur l'accelerateur afin d'atteindre une vitesse qu'elle jugeait convenable. Le bastion était encore loin et ils allaient devoir faire un arrêt en chemin afin de dormir quelques heures. Et puis elle n'avait aucune envie de passer plus de temps chez le Nouveau-Monde. Ce qu'il lui avait dit sur l’identité du "fantôme" qui le hantait lui tournait toujours en tête. Il avait tué quelqu'un s’apprêtant à en faire de même avec son cadet ? Il ne parlait nullement des sorciers du Cercle lors des conflits qui les avaient opposé, c'était quelque chose de beaucoup plus personnel sur lequel elle choisit de ne pas trop s'attarder présentement.

« Si je suis ici, c'est parce que je t'ai vu avec les pro-moldus et ça m'a impressionné. Les inquisiteurs vont changer de visage très bientôt et on va avoir besoin de vrais hommes. Pas seulement pour combattre, mais pour mettre en place les choses. T'as les qualités qu'il faut pour qu'on fasse une bonne équipe et vu ce qu'ils t'ont fait. je suis pas la seule à le penser car ils ont peur de toi. »

Était-elle certaine hors de tout doute que la magie était derrière tout ça ? Non. Elle le suspectait fortement par contre et espérait que ce le soit car tant que Bradley se sentirait chez lui et en sécurité au Bastion, elle aurait une chance d'atteindre d'avantage le petit frère.

« Je ne sais pas qui tu vois, mais il n'est pas réel. Est-ce qu'il interagit avec toi ou il ne fait que ce tenir là ? »

Elle souhaitait comprendre les conséquences de ce qu'ils avaient fait, mais surtout savoir de quoi elle serait responsable de l'avoir libéré. Le regard porté vers l'horizon, la ville de New-Phoenix était enfin derrière eux et la voiture avançait à vivre allure. Les mains contre le volant, concentrée mais calme, il était facile de voir qu'elle n'en était pas à sa première sortie du dimanche.

Freedom
Bradley & Marilyn

Il y avait quelque chose de fascinant qui émanait de cette poule, quelque chose d'attirant et incroyablement sexy mais aussi quelque chose de dangereux qu'il ne décela uniquement lorsqu'elle lui fit comprendre qu'elle était ici non pas parce qu'elle était le comité d'accueil mais parce qu'elle en avait décidé ainsi et parce qu'elle avait des projets pour lui. Ou plus exactement un « nous » qu'il ne pouvait pas encore qualifier ni quantifier pour le moment. Qui était ce nous ? En quoi était-il le genre de mec qu'il leur fallait ? Qu'attendaient-ils très exactement de lui ? Il doutait fortement que ce soit pour ses compétences au levé de coude ou dans un pieu surtout quand on savait où ils venaient le récupérer ainsi que les raisons pour lesquelles il s'y trouvait. Bradley commençait à avoir quelques craintes concernant la suite de cette conversation.
Alors qu'il s'apprêtait à demander de plus amples explications, il en fut empêché par la présence d'un fantôme du passé, un fantôme qu'il pensait avoir oublié, un fantôme dont il était persuadé être parvenu à se débarrasser définitivement, mais c'était sans compter son spectre qui revenait le hanter d'outre-tombe. Perdant toute assurance et balançant sans vergogne sa fierté au placard, il se recula le plus loin possible de cette vision qui faisait rejaillir en lui ses pires cauchemars. Il aurait pu reculer sur des kilomètres afin de mettre le plus de distance possible entre lui et cette apparition mais c'était sans compter les murs de la prison que son dos heurta alors qu'il s'avançait à reculons. Ironiquement c'était alors qu'il se rapprochait de cette sordide prison que le monstre disparaissait. Au moins ils avaient ça en commun, tous deux essayaient de se porter le plus loin possible de cette infâme bâtisse.
Il ne savait pas ce qui se passait, et encore moins ce qui lui arrivait mais depuis quelques temps le vieux semblait s'être réveillé d'entre les morts pour venir le faire chier. Il détestait ça, il détestait ce sentiment de panique incontrôlable qu'il provoquait en lui, il devait ressembler à pauvre taré et se comporter de la sorte devant témoins était l'humiliation ultime. En cet instant il n'aurait pas toléré qu'elle se foute de lui, pourtant, bien qu'elle ne voyait pas ce qui lui inspirait autant de terreur, elle le prit très au sérieux et loin de le prendre en pitié, de se foutre de lui ou de le materner elle lui posa des questions pertinentes, cependant sa colère et sa frustration mais surtout la honte que son comportement faisait naître en lui, prirent le dessus et l'empêchèrent d'en prendre immédiatement conscience

- Non mais tu m'en prends pour qui ? Lui demanda-t-il sur un ton dédaigneux, et pour ta gouverne c'est pas une hallucination ! Il est là, bel et bien là cet enfoiré !

Il ne le voyait peut-être plus mais il pouvait encore sentir sa présence néfaste et dangereuse, son aura malfaisante et destructrice. Jetant un regard inquiet par-dessus l'épaule de la belle blonde, il ne reporta son regard sur cette dernière que lorsqu'elle lui posa une question, une simple question qui attira toute son attention. Baissant ses yeux durant un instant il se mit à réfléchir, comme si les pièces du puzzle s'imbriquaient les unes dans les autres au fur et à mesure que son comité de service privé se mit à lui faire part de ses observations. Quelqu'un, un sorcier, lui aurait fait ça ? Mais qui ?
Des pourritures de flics sorciers ? Bien sur qu'il y en avait, il en connaissait même quelques uns dont il se serait bien passé de croiser la route et qui se feraient une joie de continuer ce que certains avaient commencé. Des visites de sorciers ? Oui, le chauve et le curé. Il avait eu confiance en Abraham mais peut-être n'aurait-il pas du, après tout, ne lui avait-il pas révélé qu'il considérait Imane Khazen comme sa fille ? Peut-être avait-il voulu se venger de ce qu'on lui avait fait ? Ou peut-être était-ce même elle qui l'avait envoyé dans ce but ? Mais pourquoi lui ? Il n'était même pas dans ce groupe qui l'avait persécuté... ou alors... Les Hamilton ?
Son regard plein d'espoir se leva sur elle alors qu'elle lui avouait que si elle ignorait comment le libérer de cette malédiction, elle connaissait un moyen pour l'en protéger : Bâton-rouge et sa fameuse tour anti-magie. Elle était là, sa solution.
Elle avait raison, s'il y avait bien un lieu qui pourrait le protéger de cette apparition c'était bien le QG des Inquisiteurs. Il avait entendu parler de leurs particules anti-magie, de leur puissance, d'ailleurs certaines de leurs armes étaient pourvu de cette force qui rendait les sorciers vulnérables et puis il avait entendu parler de ce qu'ils avaient été capable de faire à cette pourriture de Yaxley. Oui elle avait raison, s'il y avait bien un endroit dans ce monde où il serait en sécurité ce serait là-bas. Réunissant tout le courage dont il pouvait faire preuve pour quitter le semblant de sécurité que lui offrait les murs de la prison et lui emboiter le pas, il se dirigea vers la voiture sans fléchir avant que son courage provoqué par sa détermination ne l'abandonne définitivement, et s'y engouffra avec un minimum d'assurance mais la peur au ventre.

A peine eut-il attaché sa ceinture, que la voiture démarra en trombe et quitta la proximité du pénitencier de New-Phoenix dans lequel il se fit la promesse de ne plus jamais remettre les pieds. La voiture filait à vive allure, tandis que de son coté Bradley tapait nerveusement de ses doigts contre la portière tout en se rongeant nerveusement l'ongle du pouce gauche et en jetant discrètement quelques regards inquiets pour voir si l'apparition les suivait ou pas. Ayant besoin de penser à autre chose sous peine de devenir fou, il reporta son attention sur la bombe assise à coté de lui. Dire qu'en temps normal il profiterait de sa charmante compagnie mais qu'à cause de ce cadavre ambulant qui lui collait aux fesses voilà qu'il ne pouvait même pas profiter de sa libération !

- Alors c'est ce que t'es ? Une inquisitrice ? Et si tu m'en disait plus, c'que j'fous ici par exemple ? Pourquoi tu m'aides ?

Tant de questions légitime alors que la voiture fonçait à vivre allure vers son Fort Alamo en espérant que les sorciers ne parviendraient jamais à les assiéger. Son intérêt redoubla et pas uniquement pour son physique lorsqu'elle l'informa que les inquisiteurs allaient changer de visage très bientôt. Fronçant les sourcils, il l'écouta lui révéler qu'ils auraient prochainement besoin d'hommes comme lui. Si en temps normal il n'aurait pas manqué de lui répondre « t'as encore rien vu chérie » accompagné d'un regard salace en l'entendant lui dire qu'il était un homme, un vrai, cette fois les choses était différentes. Non seulement il n'arrivait pas à se détendre à cause de l'autre enfoiré qui ne quittait pas ses pensées, mais également parce qu'il n'était pas certain d'avoir envie de se joindre à eux. Il venait d'échapper par il ne savait trop quel miracle à la peine capitale alors il n'était vraiment pas pressé de replonger dans les conneries de si tôt.

- Les Inquisiteurs étaient derrière tout ça ? Demanda-t-il intrigué

Il y avait toujours eux quelques rumeurs mais rien de concret et à vrai dire Bradley s'en foutait royalement à l'époque mais... plus maintenant. L'entendre dire que les sorciers avaient peurs de lui le fit doucement ricaner, car même si ces paroles flattaient son égo, il en doutait franchement. Dans ce groupe qu'il avait rejoint il y avait bien plus dangereux que lui et les pires se trouvaient probablement dans cette sélection qu'il y avait eu lieu afin de savoir qui participerait à ces missions spéciales qu'on leur avait réservé. Il y avait des types dangereux également à Chicago, mais il s'agissait plus de petites frappes, de tarés, ou de désaxés comme ceux qui avaient désiré violer la star de la soirée. Les types qui avaient été sélectionné pour abattre les membres du Conseil étaient de véritables tueurs à gages, des mercenaires. Et lui dans tout ça ? Une erreur de casting tout simplement qui avait tout fait pour être avec son frangin. Un frangin qui lui avait menti et n'était pas du tout là pour les mêmes raisons... Abraham avait raison, il n'avait rien à proprement parler contre les sorciers en général ni même contre la cible principale de Chicago, Imane Khazen, par contre attaquer ces enfoirés du Conseil ça oui, il était convaincu que c'était une bonne chose car ces ordures étaient responsables de bien des maux au même titre que tous les Yaxley ou les grands de ce monde. Mais sa vision des choses pourrait bien évoluer s'il s'avérait que l'un d'eux était bel et bien responsable de ces visions dont il était la victime depuis quelques temps

- Vas-y racontes-moi. Pourquoi moi en particulier ?

C'était véritablement une question qui le taraudait autant qu'elle l'intriguait. Qu'avait-il donc de si spéciale pour que son choix se soit arrêté sur lui ? Et puis il était intrigué, en quoi les Inquisiteurs allaient-ils changer ? Elle prétendait que ces derniers allaient changer de visage est-ce que cela signifiait qu'ils allaient changer de méthode ? Avoir une politique encore plus agressive ? Ou tout changer plus en profondeur à commencer par le joli cul qui dirigeait tout ça ? Il avait un peu de mal à imaginer ce qui se préparait mais il sentait que cela allait être quelque chose de gros et d'important. Alors qu'il écoutait sa putain de bombasse de chauffeur prendre la parole son regard se leva sur le rétroviseur et ce qu'il y vit lui fit faire un véritable bond sur son siège. Faisant volte-face, aussi livide qu'un mort, il réalisa que son fantôme était là, avec eux, assit sur la banquette arrière à le fixer d'un air menaçant. Devinant ce qui se passait il croisa le regard de Marylin dans le rétroviseur avant même qu'elle ne prenne la parole et ne l'interroge le plus sérieusement du monde sur ce qui se passait et ce qu'il voyait sans se moquer une seule minute de lui ou de son état fébrile. Assis de biais, comme pour garder un oeil sur la route qui défilait devant lui mais également sur le fantôme qui se trouvait derrière lui, Bradley faisait un travail monstrueux sur lui-même pour ne pas ouvrir la portière et sauter hors de la voiture, alors qu'il en mourait d'envie. Bien qu'il se sentait transpirer à grande eau, il refusait de perdre à nouveau le contrôle de lui-même en devenant aussi hystérique que la dernière fois lors de son transfert d'une prison vers une autre.

- Ben à moi, il m'paraît très réel ! Objecta-t-il avec agacement en lui lançant un regard de reproche au travers du rétroviseur central avant de glisser ses pupilles sur le fantôme qui ne cessait de murmurer qu'il était un assassin

Une remarque l'interpella cependant dans ce qu'elle lui demandait. Que faisait le monstre ? Il était bel et bien là, c'était vrai, mais en dehors de ça... il ne lui faisait rien. Peut-être en était-il incapable, après tout ce n'était qu'un fantôme... que pouvait-il faire ? Un peu plus rassuré par cette seule perspective Bradley se mit à esquisser un sourire un peu plus détendu bien que toujours nerveux.

- Rien. Admit-il. Il est là... il est juste là et il me regarde. Parfois il s'approche comme s'il cherchait à m'attraper et d'autre fois comme en ce moment, il me parle pour me traiter d'assassin

Baissant le regard sur ses mains qu'il triturait nerveusement, il leva ses yeux sur la route se remémorant cet instant fatidique qui avait scellé leur destin pour le meilleur et pour le pire. Il n'en n'avait jamais parlé avec qui que ce soit depuis plus de 26 ans peut-être était-il temps... après tout il en avait déjà dit beaucoup devant les portes de la prison

- Ce fantôme qui se trouve sur ta banquette arrière sans y avoir été invité, fit-il sur un ton de reproche à l'adresse du concerné, il s'agit... du seul homme que j'ai tué, mais c'était de la légitime défense. Cet enfoiré n'aurait pas hésité à nous buter si je lui en avait laissé l'occasion, d'ailleurs il a bien essayé, mais au final c'est lui qu'à crevé ! Et aujourd'hui il vient me hanter, mais pourquoi maintenant ? Pourquoi 26 ans plus tard ? Hein ?! Demanda-t-il plus à l'adresse du fantôme que de Marilyn. Tu crois que je vais me laisser impressionner ? Tu te plantes ! Tu peux rien faire ! Alors si ça t'amuse de faire ton légume derrière mon cul vas-y amuses-toi pauvre connard et profites-en tant que tu peux parce que ça va pas durer ! J'me suis déjà débarrassé de toi une fois, je recommencerais une seconde fois

Un rictus mauvais, qui n'augurait rien de bon, en guise de sourire se mit à traverser son visage avant que le bruit d'une explosion se mette à retentir et que la jolie blonde perde provisoirement le contrôle de la voiture avant de parvenir à la reprendre pour se garer en catastrophe sur la chaussée. Le fantôme avait disparu et bien qu'il s'en demandait la raison, Bradley, encore secoué par ce qui venait de se produire, ouvrit la portière pour regarder quel était le problème de la voiture

- T'as crevé, la roue arrière, expliqua-t-il en lâchant un soupir. T'a un pneu d'secours ? Demanda-t-il tout en quittant la voiture. Plus vite on la changera et plus vite on quittera ce coin paumé

Il n'aurait su l'expliquer avec précision mais cet endroit lui donnait la chair de poule à moins que ce ne fut autre chose... ? Accélérant le pas pour se diriger vers le coffre de la voiture, Bradley longea la bordure de sable du bas coté avant de se sentir glisser et tomber dans le petit fossé qui se trouvait en bordure de route. Ce dernier n'était pas bien profond, deux mètres cinquante à tout casser, mais il le fut suffisamment toutefois pour se retrouver couché par terre sur la sable comme un imbécile. Que s'était-il passé ? Comment avait-il fait son compte pour se casser la gueule comme un crétin ? Son imagination fertile avait envie de dire qu'on l'avait poussé mais c'était idiot, il n'y avait personne....

- Putain de bordel de merde ! Jura-t-il

Alors qu'il commençait à bouger pour se relever, quelque chose l'en empêcha, un bruit caractéristique, comme une sonnette qui retentissait comme un avertissement. S'immobilisant aussitôt, il tourna avec précaution sa tête dans la direction d'où il provenait et réalisa avec horreur qu'un serpent à sonnette qu'il venait probablement de déranger dans sa sieste au moment où il était tombé, était entrain de se dresser de tout son long au-dessus de lui. Bradley connaissait ces saloperies, leur morsure pouvait être mortelle et celui-ci lui paraissait étrangement agressif...

Freedom
ft Bradley & Marilyn

Marilyn avait d'abord cru qu'elle aurait besoin de jouer finement de ses charmes pour amener l'aîné des Lennox à la suivre jusqu'à bâton-rouge et pourtant, on lui servait finalement cette possibilité sur un plateau d'argent. Il lui avait confirmé que ces visions étaient nouvelles et la possibilité qu'il s'agisse d'un trouble d'ordre psychologique devenait presque nulle. De toute façon, si jamais elle se trompait et un sorcier n'était pas derrière tout le mal qui le tourmentait, elle trouverait bien une façon de lui donner quand même l'impression d'être libre grâce à de bons contact et une médication administrée sans même qu'il ne le réalise. Néanmoins, Marilyn était particulièrement convaincue de l'origine magique de tout ça.  Ça ressemblait parfaitement au sorcier et vu les actions qu'avaient posées Lennox et pour lesquels il avait été démasqués, plus d'un mutant a dû souhaiter s'en prendre à lui de cette façon.

La route serait longue et c'est pourquoi Marilyn gardait son pieds fermement appuyés contre l'accélérateur. Le paysage défilait sous leurs yeux à une vitesse important pendant que la voiture suivait la route sous la direction habile de la conductrice. Se tournant vers lui alors qu'il validait avec elle qu'elle appartenait aux inquisiteurs, son sourire devint plus prononcé en l'entendant lui demandé la raison pour laquelle elle lui avait permis de sortir de là. Il y avait du vrai dans ce qu'elle disait, mais le mensonge qui trônait derrière ces belles paroles était encore plus important. Bradley Lennox pouvait-il s'avérer utile, peut-être oui, ce serait une information qu'elle aurait l'occasion de découvrir au fil du temps. Il y avait par contre une chose dont elle était certaine et c'était qu'en continuant de s’immiscer dans sa tête et de lui donner envie de rester auprès d'eux et auprès d'elle, elle avait un argument de plus pour obtenir sa vengeance contre son cadet.

« Derrière le fondement des pro-moldus ? Non absolument pas. Ce n'est pas notre méthode. »

Marilyn aurait aimé pouvoir flatter son égo en n'ayant pas à se concentrer sur la route, elle savait que cela aurait été beaucoup plus efficace ainsi, mais malheureusement pour elle il insistait afin d'en savoir plus sur les raisons pour lesquels c'était lui et non un autre qu'elle avait libéré. Elle avait déjà préparé cette réponse depuis un moment, toutefois elle aurait préféré la lui dévoiler dans d'autres circonstances. Derrière le volant de cette voiture, son jeu de charme s'en voyait légèrement amoindris par les limitations aux gestes qu'elle pouvait commettre.

« Il y a plusieurs raisons à tout ça. Tout d'abord parce que tu étais l'un de leurs meilleurs éléments, la preuve étant le rôle d'importances qu'ils t'ont confiés. Tu étais assez intelligent pour ne pas trop être lié aux dirigeants. Ensuite, tu es parvenu à... »

Ne terminant pas sa phrase, elle pouvait le voir s'agiter sur le siège passager. Se taisant, elle regardait l'expression du visage de l'homme dans le rétroviseur, se doutant qu'il avait recommencé à avoir des hallucinations. Il avait beau ne pas être dans le même état que plus tôt, de nombreux détails chez lui lui prouvait qu'il était loin de bien s'en tirer. Jetant un coup d'oeil sur la banquette arrière pour confirmé qu'il était toujours le seul à le voir. Tentant de le rassurer sur la question, il lui fit comprendre avec un ton de pucelle effarouchée qu'il lui paraissait bien réel et Marilyn n'ajouta rien. La seule chose qu'elle espérait en cet instant était de ne pas se tromper sur la provenance de ses visions sans quoi elle aurait fait absolument tous les efforts pour le faire sortir de prison pour rien. Le voir reprendre une certaine contenance la rassura toutefois et elle hocha la tête en l'entendant lui confirmer qu'il ne faisait rien d'autre que de le traiter d'assassin, un qualificatif qu'il doit apprendre à accepter s'il veut faciliter le reste du voyage.

« Laisse le faire. C'est ce que tu es et tu dois l'assumer ! Tu l'as dit toi-même, il fallait que tu le fasses. »

Il n'y avait aucune raison d'avoir des remords. Elle-même n'en gardait jamais aucun, car ils étaient nécessaire et que si elle avait une deuxième chance, elle le ferait encore. Comme si ces paroles l’encourageaient à parler, Bradley se confia avec plus de précisions sur les circonstances entourant la mort de son fantôme. Il était hanté alors que son seul meurtre lui semblait véritablement être de la légitime défense, Marilyn devinait que cet homme devait être particulièrement proche de lui, d'eux. La question qui suivait avait beau ne pas lui être adressée, Marilyn ne put s'empêcher de lui répondre. Après tout, elle espérait que cela ne ferait que l'encourager à rejoindre leurs rangs sur le long terme.

« Parce qu'un sorcier l'a décidé ainsi. »

Une réponse presque murmurer afin de faire son chemin dans l'esprit de l'homme sans toutefois briser cette prise de contrôle sur sa destinée qu'il était entrain de prendre. Son coeur sursauta légèrement en entandant la faible explosion et ses mains saisirent durement son volant, tentant d'empêcher la voiture de changer radicalement de voix et parvenant à la faire s'immobiliser en bordure de la chaussée. Soupirant à l'idée de devoir changer ce qu'elle n'avait pas de mal à deviner comme pour crevaison, elle quitta la voiture afin de le constater au même moment que son passager.

« Dans le coffre avec les outils... oui dépêchons. »

S'attendant à le voir revenir rapidement, Marilyn haussa un sourcil en entendant un cafouillage inexpliacable et elle s'avança vers lui, le voyant dans le faussé qui était pourtant facile à éviter et où aucun piège dans le sol ne lui permettait d'expliquer ce qu'il avait bien pu faire pour s'y retrouver.

« Ça va ? »

S’apprêtant à se retrouver pour sortir elle-même le nécessaire disponible dans le coffre, elle remarqua au même moment que lui le reptile se dressant à ses côtés. Ne perdant par de temps, la main de Marilyn se fermait sur la crosse de son arme à feu qu'elle pointait de direction de l'animal. Prenant une fraction de seconde pour se concentrer et viser, son doigts appuyait avec confiance sur la gâchette et la balle se logeait en pleine tête, explosant légèrement au passage. S'assurant d'abord qu'il n'y en avait pas d'autre, Marilyn ne perdit pas de temps pour gagner le coffre de sa voiture et sortir le nécessaire. Lui laissant le temps de s'en remettre de toute façon de s'en charger elle même, elle utilisait le crick pour lever la voiture et commençait le changement. Sentant sa présence à nouveau près d'elle, Marilyn le regarda quelques secondes, hésitante. Elle ne savait pas si ce serait efficace ni même si c'était relié, mais vu le nombres de malchance qu'ils vivaient il valait sans doute mieux si elle ne voulait pas que ça continue.

« Continue, je reviens. »

Ouvrant la portière de la voiture, elle sortait de l'un de ses sacs de transport le haut de son armure. Elle lui aurait bien fait l'enfiler en entier, mais il était facile de voir que leur physionomie ne le permettait pas. Marilyn ne savait pas si cela aurait le moindre effet comme il ne le recouvrait pas entièrement, mais ses facultés répulsives aideraient peut-être à au moins le diminué. S'approchant derrière lui, elle venait se pencher et enrouler son corps du tissus, attachant grâce aux manches le protecteur derrière son dos, le caressant au passage.

« Je ne sais pas si ça va tout régler, mais ça peut difficilement être pire. »

Lui laissant le temps de changer le pneu, elle aurait pu prendre sa place après ce qu'il avait vécu, mais cela lui permettait en même temps d'avoir une idée de sa force de caractère. Prenant place à nouveau derrière le volant, elle lui laissa le temps de venir la rejoindre et elle redémarra la voiture, attendant qu'ils soient seuls pour reprendre la route en augmentant encore de quelques miles la vitesse.

« On va s'arrête chercher à manger et ensuite on fait les plus longues distances possibles sans s'arrêter. Là dehors... tu l'as revu ou tu es toujours aussi malchanceux ? »

Ils devaient filer le plus loin possible et c'est exactement ce qu'ils firent, ne s'arrêtant que lorsque leur corps décidaient que c'était nécessaire. Elle avait d'abord eu l'intention de jouer de son charme sur le chemin pour s'y rendre, mais vu ce qui arrivait à l'homme depuis qu'ils avaient quitté la prison, elle préférait attendre qu'ils en soient au bastion pour jouer ce jeu.

Freedom
Bradley & Marilyn

Si Bradley avait écouté la jolie bombasse qui lui servait de chauffeur lui exposer les raisons pour lesquelles elle avait dévolue son choix sur lui, le florilège de qualités qu'elle lui prêtait sonnait étrangement faux. Bien sûr, il se savait malin, et il ne doutait pas faire partie des meilleurs sans quoi il ne se serait pas retrouvé à être sélectionné pour faire partie de cette mission spécial qui n'avait été dévolu qu'à une certaine élite, cependant cela n'expliquait toujours pas la raison pour laquelle elle l'avait choisi lui, en particulier. Des types malins et compétents il y en avait d'autres qui croupissaient actuellement en prison avec lui, alors qu'avait-il de si spécial ? Haussant le sourcil droit, le sourire moqueur, Bradley s'apprêtait à lui répondre qu'elle pouvait continuer à lui balancer toutes ces flatteries, après tout ça faisait du bien à son égo, mais fallait pas le prendre pour un pigeon non plus. Ne venait-elle pas de dire qu'il était malin ? Il en fut empêché par la présence de ce maudit fantôme du passé qui s'était invité dans leur voiture. La présence de Marilyn le força à ne pas laisser la peur panique, que sa seule vision provoquait chez lui, prendre le contrôle et s'il ne pouvait pas se sauver, ni hurler en tentant de lui échapper, ce qui, il le savait à présent semblait vain, il ne lui restait plus qu'une seule option : laisser libre cours à sa colère et l'affronter.
Il avait bien conscience qu'il devait passer pour un fou furieux à vociférer de la sorte en s'adressant à une banquette vide, pourtant elle ne l'était pas, elle était même loin de l'être, car il était là, il était bel et bien là, revenu d'entre les morts pour faire de sa vie un enfer... ou pour venir le chercher ? Cette seule idée fit remonter cette peur panique qu'il avait réussi à enfuir en lui. Il devait s'en débarrasser avant que ce ne soit lui qu'il ne le fasse. Ce fut la voix de Marilyn qui le tira de ses terribles tourments. Sa seule voix, mais surtout ses paroles pleines de bon sens le stupéfièrent tellement que l'espace d'un instant il en oublia complétement leur passager clandestin. Pourquoi nier ? Elle avait raison... il était un assassin. Il avait commis un parricide et n'en n'avait jamais éprouvé le moindre remords. Non pas qu'il n'avait pas été secoué par après, mais cet homme, ce tyran, ne méritait pas la moindre considération. Il avait pourrit leurs vies, et l'avait transformé en assassin. Si c'était à refaire, il n'hésiterait pas à recommencer, il ferait exactement la même chose. Ou peut-être changerait-il deux ou trois choses comme intervenir avant qu’il n’ait le temps de s’en prendre à Ty… Son regard glissa vers la conductrice avec un intérêt mélangé par une sombre colère. De quoi ? Un sorcier ?! La personne qu'il voyait en cet instant n'était plus cette sulfureuse blonde qui se tenait à ses côtés mais cette saloperie de faux cureton et son énorme pif. Il le voyait encore brandissant son livre devant ses yeux avec tous ces cercles entrelacés, il l'entendait à nouveau le menacer....

- Putain, l'enculé ! Cracha-t-il avec mépris dans un murmure réalisant enfin que toutes ces visions, tout ce cauchemar, il le devait à cet enfoiré

Bradley n'eut pas l'occasion d'en dire davantage qu'une petite explosion se mit retentir juste avant que la voiture ne perde le contrôle, mais la femme qui l'accompagnait et qui était bien plus qu'une belle carrosserie parvint à limiter les dégâts en réussissant à se garer sur le bas-côté sans trop de mal.
Ouvrant la portière, Bradley constata qu'ils avaient crevé, prêt à changer la roue pour ne pas s'attarder ici plus que nécessaire, il ne sut trop comment il s'y était pris pour se retrouver dans le faussé mais il s'y trouvait bel et bien, les quatre fers en l'air, mordant la poussière de ce pays de merde.

- J'ai l'air d'aller bien, maugréa-t-il douloureusement blessé dans son orgueil plus qu'ailleurs il s'apprêtait à se relever lorsqu'un bruit des plus particuliers se mit à retentir dans son oreille

Immobilisé,  évitant tout geste brusque, il glissa avec prudence son regard vers sa droite et aperçut avec horreur la présence de ce qu'il avait parfaitement identifié avant même de le voir. Jamais de sa vie il n'avait été aussi proche d'une de ces saloperies rampante. Il y avait bien longtemps qu'il n'avait pas connu une telle frayeur car il avait beau réfléchir, il ne voyait pas comment il allait pouvoir s'en sortir lorsqu'un coup de feu rapide et précis se mit à retentir, faisant exploser au passage la tête du reptile. Le coeur battant, il se tourna avec surprise en direction de Marilyn qui lui accorda à peine un regard avant de s'en retourner en direction de son coffre de voiture. Reprenant appui sur ses avant-bras pour se soulever un peu, Bradley sentit sa respiration s'accélérer alors que son regard ne pouvait quitter le corps explosé du serpent à sonnette qui gisait à ses côtés dans une mare de sang. Le tir de cette femme avait juste été parfait avec une précision telle qu'elle n'était pas dû au hasard ou à la chance du débutant. Cette femme ne savait pas seulement se servir d'une arme, avec, elle était redoutable  Ses yeux claires quittèrent le cadavre du reptile pour chercher la jolie poupée blonde qui avait totalement disparu de son champs de vision. Se relevant, il enjamba le petit faussé et la rejoignit s'en même prendre le temps de se dépoussiérer. Debout derrière elle, les bras ballant il réalisa que la jeune femme n'avait pas perdu son temps en l'attendant et avait commencé à changer la roue de leur véhicule. Décidément, cette femme était pleine de ressources, il n'était pas au bout de ses surprises avec elle mais il devait reconnaître que c'était loin de lui déplaire. Ce qui l'était par contre, fut de l'entendre lui donner un ordre. En guise de réponse, il haussa un sourcil tout en mâchouillant une tige d'herbe sans la quitter du regard. Si en temps normal il ne se serait pas gêné pour l'envoyer bouler, il n'en fit rien car il avait bien conscience qu'il lui devait la vie, et par deux fois. Non seulement elle l'avait tiré de prison mais surtout elle venait de lui éviter de passer un tête-à-tête indésirable avec ce serpent alors il pouvait bien lui changer une roue et puis son sixième sens lui conseillait de ne pas trop provoquer la dame sous peine de le regretter. S'accroupissant, il commença à dévisser les écrous tout en se disant qu'il s'en grillerait bien une, vu tout le stress et la pression qu'il était entrain de cumuler c'était le minimum

- Chérie, t'aurais pas une clope par hasard ? Ou quelque chose de plus fort

S'occuper de cette caisse lui rappela cette époque très lointaine où il avait encore des projets, cette époque béni durant laquelle il avait travaillé pour le vieux grincheux persuadé qu'avec un boulot stable il pourrait s'occuper de son petit frère. Tyler serait venu vivre avec lui, ils auraient repris le garage en ensemble et leur vie aurait été totalement différente. Mais le garage avait été vendu faisant une fois de plus voler en éclat tous ses rêves, ses projets et son avenir. Le bruit de ses pas sur le sol sableux lui fit relever la tête de son ouvrage, il eut à peine le temps de voir sa sculpturale silhouette se découper à contrejour dans la lumière du soleil, que, sans qu'il ne s'y attende, il la vis s’abaisser à sa hauteur avant de la sentir se coller derrière lui de manière surprenante mais ô combien agréable. Cela faisait bien l’équivalent d’une éternité qu’il n’avait pas été aussi proche physiquement d’une femme, et celle-là n’avait rien à envier à la starlette de son frangin.

- J'avais pas pensé à ça, mais ça me convient aussi, fit-il en tournant sa tête par-dessus de son épaule le sourire goguenard.

En guise de réponse, la bombe lui fit comprendre que ce qu'elle venait d'attacher autour de lui servirait à repousser le spectre ou du moins à atténuer sa présence jusqu'à ce qu'ils arrivent au Bastion. Les Inquisiteurs et leurs joujoux répulsifs anti-magie, il ne les avait jamais autant aimés qu'en cet instant. Tout ce qu'il espérait était que ça marche sans quoi la présence de ce fantôme allait le rendre dingue avant l'heure.

- Et ma clope chérie ?

Après avoir changé la roue, ils reprirent la route sans perdre un seul instant ne s'arrêtant que lorsque cela s'avérait nécessaire pour faire le plein, dormir un peu ou s'acheter de quoi manger... au frais de la princesse. Malgré l'armure, il n'était pas parvenu à se débarrasser totalement de la présence de ce maudit spectre mais elle s'était fait plus rare malgré tout quand à son étrange malchance il ne lui était arrivé que deux petits incidents en cours de route mais rien de très mortel cette fois, comme si ce maudit sort avait perdu de sa force.
Alors que la route défilait sous leurs yeux dans ce paysage nocturne et qu'ils traversaient l’Etat du Texas, Bradley restait pensif un moment, fumant tranquillement avant de rompre soudainement le silence.

- Des matons m'ont pris pour un punching-ball à Santa Fe, dè que j'ai été en état, Tyler s'est arrangé pour me faire transférer quand à ces enfoirés, ricana-t-il, ils ont eu l'occasion d'avoir un petit tête-à-tête avec mon frangin. C'est lors du transfert que ce connard de fantôme est apparu pour la première fois mais une fois arrivé à la prison de New-Phoenix, je ne l'ai plus revu. J’avais d’abord mis ça sur les merde qu’ils m’avaient fais bouffer, sur ces antidouleurs du moins, jusqu'à ce que tu me sortes de là et qu’il réapparaisse. Ch'uis pas taré, t'a raison, on m'a jeté un sort et je sais qui c'est.... enfin j’connais pas son nom mais c'est l'curé, c'est forcément la faute de cette foutue pédale de mes deux !

Se calant plus confortablement sur son siège, il se tourna en direction de Marilyn quittant ses yeux de la route pour les poser sur la sulfureuse blonde qui se trouvait à ces côtés

- Un type est venu me voir à deux reprises, une vraie fiotte. Il prétendait venir de la part de Tyler mais tout ça c'est des conneries, jamais Ty m'aurait fait ça ! C'est un putain de sale petit con de menteur mais il me ferait pas ça, il sait trop ce que ça signifie que le voir, encore. J’peux pas croire qu’il soit derrière tout ça. Ce type… le faux curé avait un livre avec lui... il m'a fait regarder un dessin avec des... des cercles, un triangle et des flammes.. j'comprenais rien à ce qu'il me disait mais maintenant c'est clair il m'a jeté un sort ce salopard ! Si ça se trouve il appartient même au Cercle. Faut remettre la main sur cette enflure. Si on l’bute le sort est levé non ? T’a moyen de retrouver sa trace ? J’vais pas le laisse s’en tirer comme ça

Oui surement, après tout c’était les inquisiteurs et Marilyn lui avait prouvé qu’ils étaient plein de ressources.

- D’ailleurs on fait quoi une fois qu’on s’ra au Bastion ? Qu’est-ce que t’attends de moi ?