Like a daughter ?

Elisabeth & Thémis .

   Elisabeth descendit jusqu'à la réception de l'hôtel pour y prendre son petit-déjeuner. Une longue journée l'attendait, et à vrai dire elle ne savait pas si les petites heures qui s'égrainaient si vite dans le sablier du temps suffiraient pour lui permettre de venir à bout de tout ce qu'elle avait à faire. Comme elle s'y était attendue, les Cronwell lui avaient demandé une fois encore l'impossible, leur dernière lubie datant de ce matin à peine, était de posséder pour l'occasion une magnifique fontaine de glace de 7 mètres de hauteur. Cette dernière devrait orner leur salle de réception pour vendredi soir et l'on était déjà mercredi ! Ce couple finirait par avoir sa peau, mais Elisabeth refusait de s'avouer vaincu s'était son travail de répondre aux exigences, même les plus folles, de ceux qui lui faisaient confiance, c'était donc à elle de se débrouiller pour faire de leur réception une véritable réussite et si cela signifiait en passer par une fontaine haute de 7 mètres pour dans deux jours, et bien elle en passerait par là. Pour être parfaitement honnête, elle devait reconnaître que ce nouveau challenge qui allait demander toutes son attention lui permettait d'oublier provisoirement que son mari n'était actuellement pas en sécurité dans une salle de classe à Salem mais sur le terrain entrain de jouer aux apprentis aurors en compagnie de son filleul et d'un Inquisiteur.

Depuis que Sean avait été sollicité pour cette enquête leurs petites habitudes avaient été quelques peu chamboulé et si ça ne la dérangeait pas de vivre dans une autre ville ou de côtoyer d'autres personnes elle devait avouer que certaines choses lui manquaient comme par exemple de démarrer la journée tranquillement autour d'un bon petit-déjeuner avec son époux. Une tradition à laquelle ils n'avaient jamais fait faux bonds mais qui avait tendance à s'estomper depuis qu'ils étaient à Santa Fe. Mais elle comprenait parfaitement pourquoi et elle ne lui en tenait pas du tout rigueur, après tout la situation était assez exceptionnelle et plus vite cette affaire serait résolue, plus vite ils rentreraient chez eux, mais cela ne signifiait pas pour autant que c'était facile. Alors qu'elle s'apprêtait à déjeuner toute seule en entrant dans le luxueux salon de l'hôtel prévu à cet effet, elle aperçu au loin une ravissante brunette dont elle rêvait de faire la connaissance depuis très longtemps. Elle était attablée à une table seule, au fond de la pièce, semblant lire quelque chose avec un grand intérêt. Peut-être s'agissait-il d'un dossier traitant de leur affaire en cours à moins que ce ne fut tout simplement le journal du jour, de là où elle se trouvait, Elisabeth n'aurait su le dire. Toujours était-il que c'était une occasion qu'il aurait été fort dommage de ne pas saisir, traversant la salon d'un pas assuré elle se dirigea vers la jeune femme

- Melle Baldwin, l'appela-t-elle avant de se présenter avec le sourire en lui tendant sa main, bonjour, Elisabeth Brown, mon mari travaille avec vous, c'est lui qui remplace actuellement Nero Burton pour représenter les Mages Fondateurs dans l'enquête des factions. Est-ce que... vous permettez ? Demanda-t-elle en désignant la chaise qui était libre. Si vous êtes occupée ou si vous attendez quelqu'un je comprendrais lui assura-t-elle avec sincérité

Elisabeth avait beau avoir très envie de faire sa connaissance et détester manger seule elle n'avait aucune envie d'imposer sa présence à la jeune femme, mais cette dernière ne paru pas du tout opposer à cette idée, bien au contraire, elle était telle qu'Ethan le leur avait décrit. Charmante, avenante et ouverte.

- Merci, c'est très gentille à vous, fit Elisabeth en prenant place face à la jeune femme.

El posa son sac à main prêt d'elle et après avoir passé commande auprès d'un jeune serveur désireux de satisfaire au mieux sans la faire attendre, la clientèle de l'hôtel, elle reporta son attention sur la jeune enquêtrice.

- Je suis vraiment très heureuse d'avoir enfin la chance de faire votre connaissance, depuis le temps que j'entendais parler de vous... même si je me doute que ce n'était pas réciproque

Elisabeth ne pu s'empêcher de sourire avec amusement devant le regard intrigué de la jeune femme. Elisabeth n'était pas sans ignorer quels étaient les règles concernant les Devaney et il n'était pas du tout dans sa nature de parler inconsidérément, d'autant plus si cela risquait de mettre des vies en danger mais cette fois les choses étaient différentes. A leur plus grande surprise, Ethan leur avait avoué qu'il avait parlé à Thémis de son passé. Son véritable passé. Cela signifiait beaucoup quand au sentiment qu'il lui portait, même s'il ne lui avait pas confié son véritable nom, mais intelligente comme elle la soupçonnait de l'être elle devait déjà probablement le connaître, sauf si elle avait respecté son choix de ne pas le lui dévoiler ce qui en dirait bien long sur l'intégrité et la maturité de cette jeune femme.

- Nous avons une connaissance commune qui s'est souvent montré intarissable à votre sujet, et il ne s'agit pas de mon mari, même si je sais qu'il vous apprécie.

Ayant pitié de Thémis qui ne semblait vraiment pas comprendre de qui elle faisait allusion, et décidant de jouer franc jeu avec elle, Elisabeth lui sourit chaleureusement.

- Ethan. Ça ne va pas beaucoup me rajeunir de dire ça, mais je le connais depuis qu'il a 2 ans, je pourrais d'ailleurs vous en raconter de belle si vous voulez, plaisanta-t-elle affectueusement

C'était la première fois qu'elle rencontrait Thémis et qu'elle avait l'occasion du lui parler pourtant ce n'était pas la sensation qu'elle avait. Peut-être était-ce du à tout ce qu'Ethan leur avait raconté à son sujet qui lui donnait cette fausse impression de la connaître.

- Ça va ? Ce n'est pas trop difficile ? S'enquit-elle en prenant un air navré. Je veux dire, cette situation...

Elisabeth cherchait uniquement à se montrer compatissante et présente si elle désirait en parler. La pauvre était isolée ici à Santa Fe, entourée par tous ces hommes, une oreille féminine n'était peut-etre pas de trop, et elle voulait qu'elle sache que si elle le souhaitait elle était là. Elle ne savait pas ce qui s'était passé entre eux, elle ne connaissait pas les raisons de leur rupture, parce qu'au final, Ethan vous donnait toujours la sensation d'être très proche de lui alors qu'en réalité, il était très secret et ne se confiait jamais sur des choses vraiment importantes. Qui avait quitté qui et pour quelle raison ? Etait-ce elle ? Etait-ce lui ? Elle l'ignorait tout et de toute manière ça ne la regardait pas, ce dont elle était sur par contre c'est que cette situation ne devait pas être facile pour l'un comme pour l'autre  

- Je suis vraiment désolée, je ne cherche pas du tout à me montrer indiscrète, c'est vrai qu'on ne se connait pas et je dois vraiment vous donner cette désagréable impression... je voulais juste vous faire savoir que si jamais vous le désiriez, je savais et comprenais. J'avais sincèrement très envie de vous rencontrer d'autant plus qu'à présent vous travaillez avec mon mari, et je ne tenais pas à le faire en me servant de la première excuses venue

Bloody Storm

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Elisabeth & Thémis .

  Elisabeth se trompait rarement sur les gens, ça lui arrivait, après tout elle était loin d'être infaillible mais en règle générale sa première intuition était généralement la bonne. Elle ne connaissait Thémis que depuis quelques minutes à peine mais elle pouvait presque comprendre ce qui avait séduit Ethan chez elle. De grand yeux innocents qui reflétaient beaucoup d'intelligence, vive d'esprit, gentille, ouverte sans oublier cette force de caractère qu'elle pouvait deviner,... une femme comme elle avait absolument tout pour plaire aux hommes, sans parler de son physique avantageux. Elisabeth aimait beaucoup la franchise qui se dégageait d'elle, il lui paraissait qu'on pouvait lire en elle comme dans un livre ouvert et qu'elle était incapable de dissimuler ses sentiments. Il ne s'agissait ni de naïveté, ni de crédulité et encore moins de candeur mais plutôt d'honnêteté. Thémis lui paraissait être une personne foncièrement honnête et en ces temps troublé c'était une qualité bien trop rare pour savoir l'apprécier à sa juste valeur. La jeune femme fut incapable de lui dissimuler sa stupéfaction et encore moins son trouble en découvrant l'identité de celui qui leur avait tant parlé d'elle.

- Cela vous surprend tant que ça qu'il ait pu parler de vous à des personnes de son entourage ? S'en amusa Elisabeth devant sa réaction. Pourtant vous ne devriez pas mésestimer la place très importante que vous avez occupé dans sa vie...

Elisabeth devait bien reconnaître que la réaction de Thémis, même si elle l'avait spontanément amusé l'avait malgré tout quelques peu troublé. A la voir ainsi, on pourrait presque penser qu'elle ne se donnait pas plus d'importance que n'importe quelle autre femme de passage qui avait traversé la vie d'Ethan alors qu'à ce qu'elle en savait c'était justement tout l'inverse. Son statut de cracmol lui inspirait donc un tel sentiment d'insécurité pour qu'elle soit si peu sur d'elle ? Ou était-ce parce qu'elle avait elle-même sous-estimé leur relation ? Décidément tout ceci l'intriguait très fortement, la Thémis Baldwin que leur avait décris le filleul de son époux n'était pourtant pas le genre de personne à manquer de confiance en elle, à moins qu'Ethan n'ait quelque peu idéaliser la femme qui partageait sa vie...
Elisabeth jugea préférable de ne pas insister à ce sujet, d'autant plus que la jeune femme encore mal à l'aise avait malgré tout décidé de répondre à sa remarque sur les secrets d'enfance de son ex petit-ami en essayant de paraître détendue mais c'était raté. Elisabeth s'inquiétait un peu pour elle, car il lui semblait qu'Ethan leur avait parlé de sa passion pour le théâtre, la pauvre, elle devait être une bien piètre comédienne.... Faisant comme si elle n'avait rien remarqué Elisabeth l'aida à alléger l'atmosphère en affichant un air profondément horrifié

- Oh mon Dieu ! Votre père a vraiment fait ça ? Oh je détestais quand mes parents ressortaient les vieilles photos sur lesquelles j'apparaissais pour les montrer à Sean, parce que bien évidemment ils arrivaient toujours à déterrer du très fond des abyss LA photo qu'il ne fallait surtout pas montrer. Je me suis toujours juré de ne jamais faire subir ça à mes enfants....

Elisabeth fit une petite moue avant de lever son regard aussi clair que ceux de la jeune femme qui se tenait face à elle avant de lui adresser un sourire faussement désolée

- Sauf que je n'ai jamais tenue cette promesse. C'est l'un des privilèges d'être parent, lui confia-t-elle, vous verrez lorsque ce sera votre tour, vous n'y résisterez pas non plus.

Son ainé en avait fait les frais. Cela avait été sa petite vengeance pour avoir osé mettre sa petite amie enceinte alors qu'ils étaient à peine sortie de l'enfance, et si Joe avait trouvé ça très drôle sur le moment, il avait vite apprit à déchanter lorsqu'il avait eut droit au même traitement de faveur. Elisabeth ne s'était d'ailleurs pas privé de lui faire innocemment remarquer que dans son souvenir il avait trouvé cela très hilarant lorsqu'il s'était s'agit de Colin. Ces deux merveilleux souvenirs lui tirèrent un sourire triste car depuis la mort de Sean Jr, il fallait reconnaître que les occasions de rires s'étaient faites beaucoup plus rares au sein du foyer Brown. Chassant cette tristesse qui menaçait de venir gâcher ce précieux moment, El se reprit presque aussitôt

- Mais je suis persuadée que dans votre cas vous n'aviez à rougir de rien, vous deviez être très mignonne, cependant maintenant que j'y pense, ce n'est pas très équitable tout ceci.... Ethan a vu des films de vous, si je me contente de vous raconter quelques anecdotes le concernant ça ne sera pas pareil... nous, nous n'avons pas ce genre de chose mais nous avons beaucoup mieux. Si je le lui demande, je suis certaine que mon mari accepterait de nous prêter la pensine qu'il possède dans son bureau à l'école de magie, et là on pourrait dire que ce sera équitable

Connaissant son mari, elle savait d'avance que cette idée allait l'enthousiasmer, lui qui était si attaché à tout ce qui touchait à la famille ne pourrait certainement pas résister à l'envie de contribuer à dévoiler à son tour tout un tas de souvenir de son filleul lorsqu'il était encore en culotte courte. Bon y en a un qui risquait de ne pas apprécier mais qui s'en souciait ? Certainement pas elle. Elle devrait d'ailleurs en profiter pour proposer à Allison de venir, elle était certaine que la jeune femme en serait ravie
Malgré sa gentillesse Elisabeth sentait que Thémis restait réservée, quoi de plus normal, après tout elle restait une parfaite inconnue qui venait de s'imposer à sa table, et pourtant, malgré tout, le contact pour une première rencontre ne se passait pas si mal. Pour ne pas la froisser la jeune femme répondait à ses questions en préférant rester général mais elle ne s'en offusqua pas bien au contraire et se contenta de lui sourire lorsqu'elle lui fit part de la chance que Sean avait de l'avoir à ses côtés.

- C'est très gentille à vous. Sean et moi n'avons jamais été séparé plus de quelques jours, il n'était pas question que je le laisse venir seul à Santa Fe. Vous connaissez les hommes, il ne sait déjà pas où il range sa propre tête il serait perdu sans moi, plaisanta-t-elle avant de reprendre plus sincèrement, ou peut-être qu'en réalité c'est moi qui serait perdu sans lui. Et vous mademoiselle Baldwin, vous avez quelqu'un qui vous est cher sur lequel vous pouvez vous appuyer ?

La question était, il est vrai, un peu intéressée, et elle était curieuse de savoir si la jeune inspectrice avait refait sa vie, ce qui ne la surprendrait pas cependant, jamais Elisabeth ne se serait permis de poser cette question si cela ne l'avait pas réellement intéressée. Thémis lui était sympathique et la savoir seule sans personne sur qui compter en cas de besoin lui paraissait inimaginable. Elle avait malgré tout cependant conscience que son intérêt pouvait être mal interprété, et qu'elle risquait de donner la désagréable impression d'être une véritable concierge mais ses craintes s'envolèrent si tôt que la jeune femme la rassura en lui affirmant qu'elle n'avait pas besoin de s'excuser. Un grand sourire se dessina sur ses lèvres lorsqu'elle lui certifia que c'était un véritable plaisir de faire sa connaissance car pour sa part, ce sentiment était également partagé. Elle aimait sincèrement beaucoup la jeune femme qui l'avait conquise d'un simple regard.
Les sourcils d'Elisabeth se froncèrent néanmoins en constatant le trouble que la seule évocation de sa rupture provoquait chez la jeune enquêtrice. De toute évidence le souvenir était encore cuisant et Elisabeth devait reconnaître qu'elle n'y comprenait plus rien. A en juger par l'attitude d'Ethan elle aurait presque été prête à parier que c'était la jeune femme qui se trouvait face à elle qui avait rompu mais à présent elle n'en n'était plus aussi certaine...

- Il ne nous a rien dit... répondit-elle lentement sans quitter la jeune femme du regard.

L'espace d'un instant, Elisabeth avait redouté de la voir s'effondrer en larmes et elle en avait éprouvé beaucoup de peine mais comme elle l'avait soupçonnée la jeune femme était bien plus forte qu'on pouvait le penser et elle était parvenue à reprendre contenance après avoir avalé une gorgée de son café.

- Un soir, alors qu'il était venu manger chez nous, je lui ai demandé quand est-ce qu'il comptait enfin nous présenter. La dernière fois qu'on l'avait vu il nous avait fait comprendre qu'i tenait à vous parler se son passé il n'y avait donc aucune raison pour que l'on ne puisse pas se rencontrer. C'est à ce moment-là qu'il nous a apprit que tout était terminé entre vous deux depuis plusieurs mois déjà. Lorsque je lui ai demandé ce qui s'était passé il s'est contenté de répondre que vous étiez trop différent puis il a rapidement changé de sujet. Cela se voyait qu'il avait de la peine alors on a préféré ne pas insister, j'ai même songé que c'était vous qui étiez partie avoua-t-elle d'un air désolé

Elle en était intimement convaincue à présent, ce n'était pas Thémis qui avait rompu, elle souffrait bien trop de cette situation pour en être l'auteur. Thémis en voulait d'ailleurs terriblement à Ethan selon ses propres mots, mais pour quelle raison ? Qu'avait-il fait ? L'aurait-il trompé ? Elle avait du mal à l'imaginer mais elle ne voyait pas d'autres explications. Quoi qu'il se soit passé Thémis en était encore douloureusement ébranlée et Elisabeth éprouvait beaucoup d'empathie pour la jeune femme qui s'interrogeait avec une touchante sincérité sur les raisons qui avaient bien pu pousser Elisabeth à souhaiter tant faire sa connaissance. El ne lui répondit pas tout de suite et garda le silence le temps de laisser au jeune serveur de déposer leur commande. Alors qu'il s'apprêtait à déposer le Cappuccino devant Thémis Elisabeth tendis son bras pour s'emparer de la tasse

- Le Capuccino est pour moi, et la tisane pour mon amie, réctifia-t-elle dans un grand sourire

Confu, le jeune serveur s'excusa pour son erreur qui n'en n'était finalement pas une avant de se retirer après qu'Elisabeth l'eut rassuré sur le fait que ça ne prêtait nullement à conséquence et encore moins sur la qualité de son service

- J'espère que vous aimez le thé, fit-elle un brin désolée, je ne suis pas certaine que vous gorger de Capuccino soit une très bonne solution. Buvez ce thé, vous m'en direz des nouvelles et si vraiment il ne vous convainc pas, je vous promet de vous rendre votre bien, lui sourit-elle

Il n'était nullement dans ses intentions d'empêcher Thémis de mener sa vie comme elle l'entendait mais elle savait par expérience qu'enchainer les cafés les uns derrière les autres n'avait jamais été une solution. Si elle pouvait le lui faire réaliser ce serait une bonne chose, dans le cas contraire elle aurait essayé

- Je suis navrée si j'ai ravivé des douleurs en me présentant à vous, ce n'était absolument pas dans mes intentions.

Elisabeth espérait de tout coeur qu'elle voulait bien la croire. Prenant la tasse encore bien chaude entre ses mains, elle la porta à ses lèvres pour savourer une gorgée de ce délicieux café avant de reprendre.

- Il est très facile de prendre Ethan pour quelqu'un de très ouvert qui a un avis sur tous les sujets mais en réalité si vous faites attention, il vous parlera de beaucoup de choses mais jamais il ne se confiera sur des choses vraiment essentielles, exception faite pour Allison. Je pense que c'est en grande parti du à ce qu'il a été contraint d'affronter très jeune sans pouvoir s'en ouvrir, il a apprit à intérioriser et à tout garder pour lui, c'est en tout cas mon avis personnel. Je crois que je n'ai commencé qu'à réellement comprendre ce qu'il avait pu ressentir que lorsque notre petit-fils a été assassiné. Ethan ressemble beaucoup à mon mari dans sa manière de gérer sa douleur. Ils n'en parlent jamais mais je sais que derrière leurs beaux sourires ça ne les quittent pas une seule seconde, ils y pensent constamment et aujourd'hui je commence à me dire qu'ils ne connaitront la paix que lorsque l'on aura enfin retrouvé ces maudits  assassins. Pourtant j'ai connu un Ethan plus apaisé et heureux durant une période, et ça c'était quand vous étiez à ses côtés... c'est ce qui m'a donné très envie de vous connaître. Je désirais rencontrer cette femme exceptionnelle qui avait eut un tel ascendant sur lui. Cette femme qui l'avait incité à croire en l'avenir. Celle qui était parvenue à lui dérober son coeur et à le conserver aujourd'hui encore. J'ai beau ne pas savoir ce qui s'est passé entre vous, je suis sur d'une chose, il a toujours des sentiments pour vous et... vous en avez encore vous aussi, sinon, vous ne souffririez pas autant. C'est pour toutes ces choses que j'avais très envie de faire votre connaissance et je dois vous dire que je ne suis pas déçue, lui sourit-elle chaleureusement, je suis contente de savoir que mon mari travaille avec une personne comme vous à ses côtés

Bloody Storm

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Elisabeth & Thémis .

Le sourire d'Elisabeth s'agrandit lorsque Thémis lui demanda si elle avait des enfants. Jamais elle n'aurait imaginé sa vie sans avoir d'enfants de son mari, c'était la continuité de leur amour à Sean et elle, mais pas leur fondement pour autant. Une part d'elle savait que même si l'un ou l'autre n'aurait pu donner la vie, cela ne les aurait pas empêcher de poursuivre leur chemin ensemble. Les enfants étaient un magnifique cadeau mais s'ils n'avaient pas pu en avoir, ça n'aurait rien changé aux sentiments qu'ils partageaient et qu'elle lui portait.

- Oui nous avons deux garçons, sourit Elisabeth avec une certaine fierté. Attendez

Se faisant, elle attrapa son sac à main dans laquelle se trouvait son porte-feuille, sa baguette magique ainsi qu'une trousse de maquillage. Elle plongea sa main dedans et en ressorti un joli porte-feuille en cuir de dragon rouge dans lequel était glissé quelques photos de famille

- Ce sont eux. Ça c'est Colin notre fils ainé, il a 28 ans et travail comme conservateur au musée d'histoire de la Magie de Boston. Et lui c'est Joe, notre petit dernier. Il a 23 ans et des rêves plein la tête, il se destine à devenir un musicien très célèbre. Il est très doué d'ailleurs, et je ne dis pas uniquement ça parce qu'il s'agit de mon fils, rit-elle. Mes deux garçons sont aussi différent que le jour et la nuit. Colin est calme, sérieux, studieux alors que Joe ne se pose jamais une seule seconde. Ils sont notre plus grande fierté.

Comme pour tous parents. Il était inconcevable pour Elisabeth de ne pouvoir aimer et chérir ceux à qui l'on avait donné la vie. Colin et Joe était la chaire de leur chaire, leur sang, le fruit de leur amour. Quelque soit leurs décisions, le chemin qu'ils choisiraient d'emprunter, leurs garçons savaient qu'ils pourraient toujours compter sur leur soutient et ils le leur avaient prouvé à chaque étape de leur vie, que ce fut lors du choix de carrière de Joe ou lorsqu'il avait fait son coming-out. Même s'ils étaient nés cracmol, ils ne les auraient pas moins aimé elle en était certaine. Plus récemment c'était Colin qui avait eut besoin de leur soutient.... Ce triste souvenir fut heureusement occulté par la jeune inspectrice qui devina assez justement que son ex petit ami ne devait pas être un enfant aussi sage qu'une image. Songer aux facéties du jeune Ethan Foster dissipa les nuages noir qui avaient commencé à s'amonceler dans son esprit en songeant à la tragédie que son fils était actuellement entrain de vivre

- Oui c'est vrai, approuva Elisabeth dans un sourire. Il n'a jamais été coléreux ou capricieux mais il a toujours été très obstiné, on ne lui disait pas non déjà à l'époque. Je me souviens d'un soir en particulier, il devait avoir 3 ou 4 ans, je ne me rappelle plus exactement toujours est-il que nous sommes allés manger chez ses parents. Ethan était comme sa mère, il adorait le fromage et je le vois encore entrer dans le salon où l'on se trouvait pour en quémander un morceau. Sa mère lui avait répondu qu'on allait bientôt se mettre à table et qu'il pourrait en avoir pour le dessert mais pas avant. Il est reparti sagement sans insister. Au moment du dessert, lorsque sa mère a voulu servir le fromage pour lui donner le morceau promis, on a tous eut la surprise de constater que quelqu'un avait mordu dedans un bon morceau avant de le remballer ni vu ni connu. J'ai vraiment du me retenir pour ne pas éclater de rire

C'était le genre de souvenir qui lui était agréable de se remémorer. Une époque où les choses paraissaient si simples et agréables et qui lui rappelait ô combien la justesse des propos de son amie Régina lorsqu'elle se lamentait du fait des enfants qui grandissaient trop vite. C'était tellement vrai. Hier encore ils n'étaient que des petits bout de choux innocents et aujourd'hui ils étaient déjà des hommes qui construisaient leur propre vie comme eux-mêmes l'avaient fait avant eux...

- Nous sommes mariés depuis 28 ans. Dès que j'ai posé les yeux sur lui, j'ai su qu'il était celui que je cherchais mais ce n'était pas gagné d'avance, grimaça-t-elle. Il était mon professeur de potion en dernière année à Salem, et lui c'était un fringant et tout jeune professeur. Autant dire que je n'étais pas la seule à l'avoir remarqué et à chercher à attirer son attention. On cherchait toutes à savoir s'il avait une petite copine ou s'il s'intéressait à d'autres profs mais il n'y avait personne ou en tout cas on ne l'a jamais su, si bien que les garçons un peu jaloux de l'intérêt qu'on lui portait avaient essayé de lancer une rumeur d'homosexualité le concernant mais ce fut un vulgaire feu de paille. Il était jeune, séduisant, sympathique, ouvert, mais bien trop intègre et sérieux pour oser s'intéresser à des élèves pourtant je peux vous garantir que ce n'était pas faute d'avoir essayé s'en était décourageant j'ai bien cru qu'il ne me remarquerais jamais et pourtant j'avais mon petit succès à l'époque. Lorsque je suis sortie diplômé de Salem j'ai cru que tous mes espoirs de le revoir un jour et de pouvoir mettre le grappin sur lui s'était définitivement envolé, mais j'avais tort. Je travaille dans l'événementiel mais quand on est fraichement diplômé et sans expérience c'est très difficile de s'attirer la confiance des gens pourtant un jour, un jeune couple qui allait se marier a fait appel à mes service pour organiser leur mariage... il s'agissait des parents d'Ethan. Son père et Sean se connaissaient depuis très longtemps, c'est pourquoi il est également le parrain de leur fils... J'ai appris par la suite que c'était Sean qui leur avait parlé de moi et c'est ainsi que tout a débuté entre nous... Je n'ai jamais regretté un seul instant d'avoir dis oui à cet homme merveilleux

Si elle était aussi épanouie et heureuse c'était à son mari qu'elle le devait, il participait à son équilibre, sans lui, la vie lui paraitrait bien vide. Bien évidemment parler de tout ceci avec la jeune femme l'incita à se renseigner sur la vie amoureuse de la jeune femme. Themis était visibelement passé à autre chose et était même fiancé. Elisabeth s'apprêtait à la féliciter pour cette nouvelle mais à vrai dire la jeune femme ne semblait pas particulièrement transcendé par les joies de ses fiançailles avec ce journaliste.

- Tous les couples connaissent leur lot de problèmes, j'espère que vous parviendrez à les affronter mais si vous êtes fiancés cela signifie qu'il y a une volonté commune de votre part de poursuivre cette aventure alors j'espère que vous arriverez à les surmonter. Comment vous êtes-vous connus ?

Elle s'était abstenue de dévoiler véritablement le fond de ses pensées mais pour elle, lorsqu'un couple connaissaient de telles difficultés dès le début, il y avait très peu de chance que cela engendre un mariage solide. Elle espérait qu'ils s'en rendraient compte avant de faire une erreur. Qui sait, ces retrouvailles avec Ethan lui ouvrirait peut-être les yeux entre ce qu'était une véritable histoire et un feu de paille. Elle avait d'ailleurs été très touché lorsqu'elle lui avait avoué avec beaucoup de tristesse qu'elle n'aurait jamais pu le quitter.. Alors c'était donc lui qui était parti... c'était à n'y rien comprendre mais elle n'était pas au bout de ses surprises. Visiblement, la jeune femme était plongée dans un certain déni concernant leur histoire passé et Elisabeth fut très choquée de l'entendre dire non sans une certaine ironie qu'elle n'était certainement pas assez bien pour qu'il reste avec elle

- Comment pouvez-vous dire ça ? Vous pensez vraiment ce que vous dites ? Lui demanda-t-elle en en doutant fortement, parce que vous avez tort.

Elle espérait de tout coeur que Thémis ne pensait pas un seul mot de ce qu'elle venait de lui confier, elle ignorait ce qui s'était passé entre eux mais la jeune femme s'était mise de bien étranges idées en tête. Lorsque le jeune serveur revint vers elles et qu'il voulu servir son Capuccino à la jeune inspectrice Elisabeth l'intercepta et le prit pour elle. Elle ignorait si son initiative serait bien ou mal perçut mais à en juger par la moue boudeuse de la jeune femme elle ne semblait pas trop s'en offusquer ce qui la soulagea avant de lui tirer un sourire amusé en l'entendant se résigner dans un soupir

- Oh de rien, je suis pour la paix des ménages moi plaisanta-t-elle alors que Thémis faisait référence au service que son initiative venait de rendre à son partenaire.

Mais le sourire d'Elisabeth s'effaça bien vite et ses yeux s'embuèrent à son tour de larmes lorsque Thémis lui présenta ses condoléances pour leur petit-fils. Avant qu'elle n'ai le temps de couler elle essuya la larme qui parlait dangereusement sur le rebord de ses cils. Elle n'allait quand même pas se mettre à pleurer en publique alors qu'elle était parvenue à en parler en contenant ses émotions. Elle inspira profondément et offrit un sourire reconnaissant à Thémis qui ressemblait plus à une grimace qu'à un sourire d'ailleurs

- Merci. Il n'avait que 10 ans... ça c'est passé cette année durant cette fameuse rencontre de Quidditch... Sean avait décidé d'emmener notre petit-fils à cette rencontre en territoire indépendant, c'était un weekend qu'ils attendaient tous deux avec impatience, ils en parlaient depuis des semaines, je ne saurais pas vous dire lequel était le plus excité des deux...

Elle s'en rappelait parfaitement, elle pouvait encore les voir chahuter dans la cuisine imitant des lancer et des passes très connus de grands joueurs de Quidditch. Ses yeux s'embuèrent et elle plaça sa main devant sa bouche prête à lâcher un sanglot

- S'il on pouvait revenir en arrière.... Sean jr a échappé à la vigilance de mon mari et il a disparu... ils l'ont cherché pendant des heures avant qu'on ne le retrouve....

Le souvenir bien trop douloureux pour être contenu, cette fois s'en était trop et une larme coula le long de sa joue

- Excusez-moi, fit-elle en reniflant légèrement tout en essuyant sa larme. Cela a complétement détruit mon fils, il n'est plus que l'ombre de lui-même. Quand à mon mari, il en a été profondément meurtri, il culpabilise et se sent responsable de ce qui s'est produit, alors que ce n'est pas de sa faute.... C'est en parti pour cette raison qu'il est ici et qu'il souhaite contribuer à l'arrestation de ces extrémistes qui s'en sont pris à cette école. On n'a toujours pas retrouvé le moldu qui a fait ça et c'est terrible à vivre. Ethan a fait pression sur les autorités locales mais cela n'a rien donné pour le moment. Quel genre de monstre peut-on être pour s'en prendre à un enfant innocent ? Vous savez, je ne suis pas quelqu'un de violent mais... j'espère que cette ordure aura le sort qu'il mérite et encore, ce ne sera jamais assez pour tout le mal qu'il a causé. Je... si vous n'y voyez pas d'inconvénients, je préférais changer de sujet.

Elisabeth fut reconnaissante à Thémis d'avoir consentit de parler d'autre chose et en l'occurrence de sa relation avec Ethan mais surtout de son ressenti, et de ses sentiments...

- Qu'est-ce que c'est alors ? Voulut-elle savoir alors que Thémis lui confiait que si elle ressentait bel et bien toujours quelque chose pour Ethan ce n'était en aucun cas des sentiments amoureux

Portant sa tasse de Capuccino à ses lèvres Elisabeth écouta Thémis se confier à elle en lui révélant ce qui s'était réellement passé entre eux et pour qu'elle raison elle s'était convaincue qu'Ethan ne l'avait jamais aimé. La souffrance de la jeune femme passé et présente était palpable dans chacun des mots qu'elle prononçait. Il ne faisait aucun doute qu'elle l'avait éperdument aimé et son récit de ces jours heureux correspondait en tout point au bonheur qu'Ethan leur avait décrit, la suite cependant la fit tomber dénue. Comment avait-il pu oser lui faire ça ? Cela ne se faisait pas d'agir de la sorte ! Surtout pas face à une personne que le prétendait aimer, cela n'avait aucun sens. Elle n'imaginait même pas à quel point Thémis avait du souffrir et s'inquiéter en découvrant l'appartement subitement vidé de toutes ses affaires et de sa présence. Pourquoi avoir fait ça ? Pourquoi s'être enfui comme un voleur, alors que tout allait bien ? Cela dépassait son entendement mais la suite de son récit lui brisa définitivement le coeur en découvrant de quelle manière il l'avait renvoyé chez elle. La peine et la douleur de moment pouvait encore se refléter dans son regard comme si elle vivait une nouvelle fois encore ce rejet

- Je suis profondément navrée, je ne savais pas.... je ne sais même pas quoi vous dire... répondit-elle encore sous le choc de cette annonce, mais, je refuse de croire ça. Je ne sais pas ce qu'il lui a prit de faire ça mais je reste convaincu de ses sentiments à votre égard. En 10 ans que je le connais, il ne nous a jamais parlé que de deux femmes, Allison, et vous. Et puis, il vous a quand même dévoilé quelque chose de très important le concernant, il s'est dévoilé à vous, ce n'est pas suffisant comme preuve pour vous ? Arrêtez-moi si je me trompe mais dans tout ce que vous m'avez dit, à aucun moment il n'a prononcé les mots « je ne t'aime plus » ou « je ne t'ai jamais aimé » ? Dans tout ce qu'il vous à dit, je ne vois aucune raisons valables qui justifie de mettre fin à une relation comme la votre, ce ne sont même pas des excuses, il n'y a rien. Je suis vraiment désolée de ce qu'il vous à fait endurer lui dit-elle sincèrement en posant un main réconfortante sur la sienne... vous ne méritiez pas ça, mais... je n'arrive pas à comprendre ses agissements, ce n'est pas logique ça ne lui ressemble pas...

Non décidément quelque chose ne collait pas et Elisabeth se mordilla la lèvre inférieur pour tenter d'y réfléchir lorsqu'une des conversations qu'elle avait eut avec son mari lui revint en mémoire.

- Sauf si.... lorsque mon mari l'a clairement identifié Ethan a été très clair avec lui... il lui a dit que s'il sentait le moindre danger pour lui ou sa soeur, ils disparaitraient du jour ou lendemain sans nous prévenir et on ne les reverrait plus jamais. Peut-etre s'est-il senti en danger, peut-etre qu'il a prit peur, que quelque chose l'a effrayé. C'est plausible vous pensez ? Je ne connais pas les réponses à ces questions que vous vous posez, tout ce que je peux faire s'est émettre des hypothèses avec vous mais je reste persuadée qu'il y a une explication logique qui nous échappe et surtout je refuses d'envisager une seule seconde qu'il ne vous a jamais aimé. Vous l'avez déjà bien observé ? Je veux dire en faisant abstraction de tout ce ressentiment... quand il ne fait pas attention observez-le attentivement, regardez la manière qu'il a de vous regarder, croyez-moi, il ne vous regarde pas avec indifférence. Vous avez besoin de réponses pour aller de l'avant, ne serait-ce que pour vous, je vois bien à quel point ne pas savoir vous ronge, et c'est peut-etre ce qui vous empêche d'être complétement heureuse avec votre fiancé. Il n'y a qu'une personne qui pourra vous apporter les réponses aux questions que vous vous poser mais je doute qu'il soit disposé à vous les donner. Vous allez devoir vous montrer plus maligne que lui en prêchant le faux pour connaître le vrai ou en le poussant à bout pour qu'il crache le morceau. Ce n'est pas évident de parvenir à l'énerver je ne l'ai même jamais vu en colère mais une personne se trahit plus facilement lorsqu'elle laisse la colère le dominer. Thémis, même si je me trompe, je suis vraiment ravie de faire votre connaissance, car vous etes quelqu'un de bien et j'espère que quoi qu'il advienne cela ne nous empêchera pas de garder de bonnes relations

Bloody Storm

Like a daughter ?

Elisabeth & Thémis .

 Elisabeth remarqua qu'étrangement, loin de s'extasier sur son merveilleux fiancé, comme toutes les futures mariées le faisaient d'accoutumé, Thémis semblait vouloir balayer le sujet comme si elle ne désirait surtout pas s'y attarder. C'était étrange et cela ne ressemblait en rien au comportement d'une jeune future mariée amoureuse et épanouie. Il n'y avait absolument aucune étincelle dans son regard lorsqu'elle parlait de lui, bien au contraire, elle paraissait bien plus intéressée, par Ethan et ses relations éphémères. Il était indéniable qu'Ethan avait un gout prononcé pour les jolies femmes, mais Thémis ne dérogeait pas à cette règle, quand à leurs portefeuilles richement garnis elle n'y avait jamais prêté attention, pour Elisabeth ce n'était qu'une coïncidence. Bien sur Ethan aimait l'argent et vivre dans l'aisance, il avait des gouts de luxe c'était indéniable, mais cela correspondait à son train de vie. Il travaillait dans les hautes sphères politiques les personnes qu'il fréquentait étaient forcément aisées mais contrairement à Thémis elle imaginait très mal Ethan en faire un facteur de sélection concernant ses fréquentations, pas le Ethan qu'elle connaissait d'autant plus, qu'il n'avait absolument pas besoin de se faire entretenir pour mener la grande vie. La jeune femme avait de drôles d'idées en tête, et Elisabeth ne pouvait s'empêcher de se demander où elle avait bien pu pêcher une telle énormité.

- C'est peut-etre pourquoi toutes les relations qui vous ont suivis n'ont pas duré, contre balança-t-elle mutine tout en portant sa tasse à ses lèvres. Vous aviez raison, ce capuccino est délicieux

Dans la bouche de Thémis ces qualités qu'étaient la beauté et la richesse de ces femmes qui étaient soit disant devenus des critères de sélection pour Ethan, sonnaient comme des défauts. Etre jolie et riche ne faisait pas de vous une ravissante idiote et Elisabeth était bien placée pour le savoir, elle avait dans son carnet d'adresse des noms de femmes aussi belles que richissimes qui étaient devenues des amies : Régina et sa fille Ilaria Andropova ou encore Imane Khazen étaient la preuve que l'on pouvait allier beauté, charme, gentillesse, intelligence, richesse et générosité sans être pour autant être superficielle. Et elle doutait sincèrement que Thémis soit le genre de femme à avoir de telles préjugées aussi péjoratifs sur les gens sans les connaitre, pour elle s'était sa souffrance qui parlait et... la jalousie

Son amusement s'estompa rapidement cependant lorsqu'il fut question de la disparition de son petit-fils. Il ne se passait pas un jour sans qu'elle ne ressente le vide terriblement cruel que l'enfant avait laissé derrière lui. Pas un jour sans qu'elle ne lise dans le regard de son mari la culpabilité qui le rongeait et le minait. Pas un jour sans qu'elle ne s'inquiète pour Collin qui n'était plus et ne serait probablement plus le même. Elisabeth était convaincue que personne ne pouvait se remettre d'une telle perte parce que ce n'était pas dans l'ordre des choses. C'était aux enfants d'enterrer leur parents, pas aux parents d'enterrer leurs enfants, d'ailleurs la preuve que ce n'était pas naturelle était qu'il n'existait aucun mot pour désigner des parents qui avaient perdu leur enfants. Un enfant qui perdait ses parents était orphelin, une femme qui perdait son mari une veuve, un mari qui perdait son épouse un veuf, mais des parents qui perdaient leurs enfants ? Il n'y avait aucun mot pour les nommer parce que ça ne devrait pas exister, surtout pas de cette manière aussi barbare et cruelle. Dire que la dernière image que son mari garderait de Sean Jr était celui de la morgue.

Elisabeth étouffa un sanglot en imaginant ce que qu'avait dû éprouver son mari devant le corps sans vie de leur petit-fils. Qui avait fait ça ? Quel genre de monstre pouvait-on être pour s'en prendre à un enfant innocent ? Peu importait les moyens, elle espérait qu’ils mettraient vite la main sur cet assassin, tant qu’ils ne l’auraient pas arrêté personne, aucun membre de sa famille ne pourrait faire son deuil. Malheureusement plus le temps passait plus les chances de rattraper son meurtrier s’amenuisait et bien qu’elle n’osait partager le fond de sa pensée à ce sujet, comme si elle craignait que cela se réalise, ça l’angoissait énormément. Elisabeth redoutait tout particulièrement lorsqu’arriverait fatalement le jour de l’anniversaire de l’enfant ainsi que les joyeuses fêtes d’Halloween, Thanksgiving et Noel. Elle n’osait même pas imaginer combien toutes ces fêtes sans lui allaient être affreusement difficiles surmonter surtout la première année. La compassion et l’empathie dont fit preuve Themis qu’elle venait à peine de rencontrer, face à leur douleur la toucha beaucoup et silencieusement les larmes aux yeux, d’un signe de tête et d’un sourire forcé elle l’en remercia du fond du cœur. Et bien que cela ne devait pas être évident pour elle, Thémis ne rechigna pas à changer de sujet et à continuer de parler d’Ethan de ses sentiments pour lui et de leur séparation. Bien sur elle éprouvait énormément de rancœur et de ressentiment à son égard malgré tout, elle tenait encore à lui et une fois de plus, sans s’en rendre compte, elle venait de se trahir.  

- Vous l’aimez toujours, comprit-elle. Vous avez employé le présent et non le passé. Si vous ne l’aimiez vraiment plus vous auriez dit « il ne méritait pas mon amour » mais ce n’est pas ce que vous avez dit

Elisabeth ne savait pas si c’était du à son père qui était psychanalyste ou si c’était les années qui l’avait rendu si prompte à si bien observer, écouter et analyser les autres mais elle se trompait rarement. D’ailleurs le trouble de la jeune femme lorsqu’elle parlait de lui, de leur relation, était bien réel. Elisabeth sentit son cœur se serrer à l’entendre ainsi parler d’elle-même comme si elle n’avait été qu’une simple distraction pour Ethan, un jouet dont il avait fini par se lasser et à abandonner dans un coin pour en acquérir un nouveau plus moderne et plus intéressant. Pourtant elle ne pu s’empêcher d’éclater de rire lorsqu’elle lui narra la réaction de ce dernier après qu’on lui eut tiré dessus.

- Vous êtes sérieuse ? Lui demanda-t-elle, la main encore posée devant sa bouche le regard rieur. Vous pensez vraiment qu’il s’était indigné pour l’état de sa chemise ? Allons vous le connaissez mieux que ça quand même, lui dit-elle en se reprenant. Vous venez d’une famille de sorcier, vous savez très bien qu’il existe un sort qui s’appelle "Repartout" pour pallier à ce genre de petits soucis et vous ne me ferez pas croire qu’un homme comme Ethan ignore comment s’en servir. Vous ne pensez pas que se défouler sur l’état de sa chemise était sa manière à lui de laisser s’exprimer ses véritables peurs sans vous les montrer ? Vous n’êtes pas sans ignorer qu’il déteste les armes à feux pour tout ce que ça lui rappelle,… en réalité, je l’imagine bien être énervé et inquiet pour vous et peut-être pour lui aussi qui sait. Il avait surement besoin de laisser s’exprimer sa colère d’une certaine manière alors j'imagine qu'il n’a rien trouvé de mieux que de râler au sujet de sa chemise.

Posant sa main sur son avant-bras avec douceur pour l’encourager elle poursuivit sur sa lancée

- Vous m’avez dit tout à l’heure que vous n’étiez pas sans ignorer vos différences mais que vous pensiez que c’était justement ce qu’il aimait chez vous, alors n’en doutez pas. Nos premières impressions sont souvent les bonnes, lorsque l’on se met à trop réfléchir, à douter et à analyser, lorsque nos sentiments s’en mêle nos jugements s’en trouvent obscurcit et l’on se met à douter de ce qui nous apparaissait être une évidence

Pourtant cela n’expliquait en rien cette rupture. De toute évidence ils s’aimaient et tenaient toujours profondément l’un à l’autre alors pourquoi ? Pourquoi s’étaient-ils séparés ? Cela n’avait aucun sens. Ethan avait trouvé le courage de révéler la vérité sur son passé à Thémis alors que s’était-il passé entre temps ? La seule idée qui lui traversa l’esprit et qu’il avait peur de quelque chose, qu’il cherchait peut-être à fuir quelqu’un mais Thémis la détrompa. Si Ethan était bien parti, à aucun moment il n’avait disparu. Elle avait raison, à aucun moment il n’avait cherché à se cacher. Elle ne comprenait pas et elles auraient beau en discuter pendant des heures durant elles ne trouveraient probablement pas la réponse à cette question. Seul le principal intéressé détenait toutes les cartes en main et c’était à lui qu’il fallait poser directement la question mais avant cela, Thémis devrait faire un travail sur elle. Aussi difficile que cela puisse être elle devait mettre de côté toute son animosité et sa rancœur et porter sur lui un regard sans apriori. Elisabeth ignorait si ses conseils avait été utile ou si elle les suivrait mais au-delà du fait qu’elle espérait sincèrement les voir surmonter tout cela, il lui paraissait évident que Thémis avait besoin de connaitre la vérité pour parvenir à se reconstruire avec ou sans Ethan.  

- Oh j’en serais ravie, lui assura-t-elle dans un chaleureux sourire, et même si je me trouve avec mon mari, n’hésitez surtout pas à venir vous joindre à notre table si vous le désirez, vous y serez toujours la bienvenue. Je suis ravie d’avoir enfin pu faire votre connaissance et ça me plairait beaucoup d’avoir à nouveau l’occasion de discuter avec vous. Et ne vous inquiétez pas, je ne vous ai pas du tout trouvé sombre et même si cela avait été le cas, vous n’avez absolument pas besoin de vous excuser avec moi on a tous nos mauvais moments c’est humain.

Alors que Thémis se levait prête à partir, Elisabeth en fit autant en lui tendant la main.

- Si vous ne le faites pas pour lui, faites-le au moins pour vous. Vous avez suffisamment souffert. Promettez-moi de faire attention à vous. Encore une chose, l’interpella-t-elle une dernière fois. Ethan est beaucoup de chose à la fois, mais quand c'est important, on peut lui faire confiance.

Bloody Storm