L'union fait la force

« Le meilleur usage de l'éloquence est de mettre la vérité en son jour, et de persuader aux autres ce qui leur est nécessairement utile. »

C'était la deuxième fois de sa vie, en quelques mois d'intervalle à peine, que Cyrius pénétrait dans le domaine des Andropov et sous un paysage nocturne cette dernière lui paraissait deux fois plus imposante et inquiétante.

La première fois qu'il était venu, c'était pour assister à l'anniversaire d'Ily. Ses parents, puisque même si le roi des vampires n'était son père biologique il avait mérité ce titre à bien des égards en se montrant très présent pour son amie durant toutes ces années, - comme un véritable père - avaient vu les choses en grands pour fêter la majorité de leur fille unique et les festivités avaient duré jusqu'au lendemain. Ilaria était magnifique, c'était bien simple, on ne voyait qu'elle, elle avait su éclipser toutes ses amies présentent, après tout, on ne volait pas vedette à la star de la soirée surtout lorsque l'on s'appelait Ilaria Andropova. Pas sûr que la jeune femme aurait rendu la même politesse si les rôles avaient été inversé. Cette occasion lui avait permis de croiser à nouveau la route d'Andropov Jaroslav, le roi des vampires. La toute première fois qu'il l'avait rencontré c'était lors des fiançailles d'Ilaria avec ce gros porc de Charles Hopkins, Il se souvenait encore du visage froid de ce dernier et de la colère sourde qui grondait en lui à chaque fois que son beau-père posait ses sales pattes sur sa fille. Il n'avait jamais compris pourquoi le vampire n'était pas intervenu pour mettre fin à cette mascarade, pourquoi il avait laissé Hopkins faire ce qu'il désirait de la vie de celles qu'il lui avait pourtant confié lorsqu'il lui avait « donné » sa fille pour épouse. N'était-il pas roi après tout ? Il en était venu à se demander si Ilaria et sa mère avait jamais eu la moindre importance à ses yeux.
La deuxième fois qu'il avait croisé le monarque c'était lors de cette maudite conférence pour la Paix, mais il n'avait pas réussi à l'approcher tant le vampire s'était fait discret, snobant ouvertement ceux qu'il ne jugeait pas dignes de son intérêt.

Lors de l'anniversaire d'Ilaria il avait espéré pouvoir profiter de cette opportunité pour demander à la jeune femme de l'introduire auprès de sa père, malheureusement, et vu les circonstances il aurait dû un peu s'en douter, cela n'avait pu se faire. Cyrius, qui se consacrait à l'époque exclusivement à cette affaire autour de la goutte du diable, désirait lui faire part de l'avancée de ses recherches. Il avait réussi à obtenir les dossiers de l'hôpital concernant toutes les personnes décédés à cause de cette maudite drogue et était même parvenu à filer de l'hôpital avec les précieuses données sans encombres grâce à l'aide de la jolie Zoya dont il n'avait d'ailleurs plus de nouvelles. Depuis, il avait avancé dans ses recherches et avancer quelques pistes concernant le laboratoire des Travers et l'implication de Heel dans toute cette histoire. Mais les derniers événements brûlant qui secouaient sans interruption leur beau pays l’avaient contraint à reléguer l'intérêt qu'il portait à ce dossier au second plan. Alors qu'il n'avait plus vraiment le temps d'y penser, Ilaria elle, ne l'avait pas oublié, et avait tenu sa promesse. Elle était parvenue à lui dégotter une entrevue avec son royale de père pour aujourd'hui même. Une occasion comme celle-ci n'étant pas prête de se reproduire, Cyrius avait laissé en plan tout ce qu'il était entrain de faire pour se rendre à Boston, voilà pourquoi tel un noctambule insomniaque, Cyrius se trouvait dans le manoir des Andropov à deux heures du matin.

Contrairement à la plupart des demeures dont leurs habitants étaient pour la plupart depuis longtemps dans les bras de Morphée, le manoir des Andropov semblait seulement prendre vie. Quoi de plus normal, après tout, les créatures de la nuit n'avaient pas le même rythme que les humains, et cela se voyait. Il se demandait comment faisait le couple Andropov pour réussir à mener une vie normal si tant est qu'il était possible de mener une vie normal auprès d'un vampire.
Ilaria l'avait pourtant prévenu que, tel le grand monarque Louis XIV qui pour surveiller et étouffer le moindre complot que pourrait fomenter les aristocrates avait choisi de les inviter à vivre avec ses cotés à Versailles, la cours du roi vivait avec la famille Andropov dans leur manoir,... Alors qu'il s'attendait à croiser le chemin de nombreuses âmes errantes lors de l'anniversaire de la fille du maître des lieux, c'était à peine s'il avait entraperçu deux d'entre eux. Probablement par respect et pour ne pas effrayer les invités de sa fille, les vampires s'étaient fait discrets, mais ce soir c'était très différent et Cyrius avait enfin un aperçu de ce qu'Ilaria voulait dire en utilisant le terme « cours ». Ce n'était pas un mot surfait ni employé avec exagération. Jamais jusqu'à aujourd'hui Cyrius n'avait croisé autant de vampires réunis en un même lieu, ce qui n'était pas spécialement pour le ravir. Non pas qu'il avait quelque chose contre ces créatures, après tout son amitié pour Alice prouvait bien qu'il était assez ouvert d'esprit mais Alice demeurait malgré tout une exception dans le paysage vampirique et pour tout dire, il aurait apprécié de voir Ilaria descendre le grand escalier centrale pour lui tenir compagnie mais au lieu de ça, il pouvait compter les vampires comme certains comptaient les moutons pour essayer de dormir.

Certaines femmes, toutes plus désirables les unes que les autres, et suintant autant le danger que la luxure, lui souriaient en lui dévoilant leurs canines comme pour s'amuser de sa réaction et il détestait lorsqu'elles faisaient cela. Il avait la désagréable sensation d'être un morceau de viande que l'on s'apprêtait à mettre aux enchères avant de le croquer. Fort heureusement, et bien que ça lui paru interminablement long, on ne tarda pas à venir le chercher pour le conduire auprès du roi qui l'attendait. Suivant le serviteur dans les dédales de ce manoir, Cyrius se demandait comment il devait appeler le père d'Ilaria, car la jeune femme avait oublié de lui dire s'il devait s'adresser à lui d'une certaine manière en l'appelant par son titre ou au contraire s'il n'avait pas besoin de se montrer trop protocolaire. En tout cas il savait déjà qu'il allait éviter de plaisanter en balançant un joyeux "salut beau-papa", y avait des blagues qui pouvaient s'avérer très dangereuses dans la vie.

Sans s'annoncer ou frapper à la porte, on le fit entrer dans le grand bureau du maitre des lieux qui patientait tranquillement assis en face de lui. La porte de la pièce se referma derrière lui ce qui incita Cyrius à se retourner. Il avait beau savoir, pour en fréquenter une, que les vampires se déplaçaient plus vite que l'oeil humain ne pouvait le percevoir c'était une chose à laquelle il était certain de ne jamais s'habituer. Se retournant à nouveau vers Jaroslav qui n'avait pas bougé de son fauteuil, il devina que le vampire le détaillait du regard, avant de l'inviter à prendre place face à lui. Obtempérant, il souffla un bon coup avant de se reprendre. Certes, il se trouvait en face du roi des vampires dans un manoir gigantesque et isolé où grouillaient des centaines de vampires, un lieu charmant qui était en vérité un véritable nid de guêpes, prête à se jeter sur lui sans qu'il ne puisse rien y faire. Pourquoi fallait-il qu'il se pose continuellement dans ce genre de situation ?

- Merci d'avoir bien voulu me recevoir, lui dit-il en s'asseyant

Loin de l'aider à se mettre à l'aise où à vouloir détendre l'atmosphère, le roi des vampires lui fit clairement comprendre qu'il était un privilégié de se trouver ici en face de lui, et que c'était à Ilaria qu'il le devait. Comprenant que le vampire était désireux de ne pas perdre son temps Cyrius décida d'entrer dans le vif du sujet, en décidant de garder sa verve habituelle ! Après tout, Jaroslav n'était pas plus ni moins qu'un Saevus Yaxley ou une Camila Barbosa. Quand on affrontait la grande Inquisitrice en personne on ne craignait plus grand chose.... ou presque

- Et je l'en remercie mais ça, elle le sait déjà. Je pense qu'en nous réunissant ce soir, elle nous a offert une belle opportunité à nous de la saisir.

Il s'interrompit avant de reprendre avec un certain culot, et il en fallait pour oser formuler ce qu’il s’apprêtait à dire au roi des vampires en personne

- Comme elle a dû vous l'expliquer j'enquête sur la goutte du diable et j'ai déjà constitué un joli dossier qui me conduit vers quelques pistes, mais à ce stade je réalise que j'ai besoin d'aide. Je suis venu vous proposer une association. Je sais que ce problème vous préoccupe également et que vous enquêtez de votre côté. Je suis venu vous proposer d'unir nos forces dans cette affaire. Dites-moi ce que vous savez et je vous dirais ce que j'ai découvert. Croyez-moi, vous ne le regretterez pas

Bloody Storm

L'union fait la force

« Le meilleur usage de l'éloquence est de mettre la vérité en son jour, et de persuader aux autres ce qui leur est nécessairement utile. »

Etait-il seulement fou ou inconscient ? Probablement un peu des deux pour oser se pointer dans le fief du roi des vampires en personne pour lui proposer sans autre cérémonie d'unir leurs forces pour mettre fin au carnage que la goutte du diable semait implacablement sur son sillage tant du coté des vampires que du coté de ses consommateurs qu'ils soient sorciers ou moldus. Jusqu'à présent personne n'était parvenu à remonter la moindre piste, pas même le roi des vampires qui à force, s'il en croyait certaines rumeurs, se trouvait dans une position de plus en plus inconfortable.

Le temps filait inexorablement entre leurs doigts, à l'image des grains de sable du sablier qui s'écoulait sans qu'on ne puisse les retenir. Le nombre toujours croissant de victimes et toutes ces fausses pistes qui n'aboutissaient rien, avaient de quoi décourager et agacer plus d'une personne. Ceux qui se trouvaient derrière ce trafic étaient à la fois diablement intelligent et puissant car il fallait beaucoup d'argent pour pouvoir disparaître derrière tous ces intermédiaires qui n'en finissaient plus. Cyrius était persuadé que s'ils voulaient les débusquer, Le vampire devait s'allier à lui, ils devaient mettre en commun le résultats de leurs investigations personnels .

Cyrius était heureux d'avoir de l'expérience derrière lui, d'être celui qu'il était, sans quoi nul doute qu'avec ce regard perçant qui ne le quittait pas des yeux et le jaugeait sévèrement, il aurait déjà transplané au loin depuis fort longtemps. Le cubain avait déjà affronté des brutes, des voyous, des menteurs, des politiciens, des inquisiteurs,... ce qui lui avait permis de ne pas se laisser impressionner facilement. C'était la première fois qu'il se trouvait face à un vampire pour le travail, et pas n'importe quel vampire, celui qui depuis des siècles régnait sur ses pairs. Il avait le regard d'un rapace aux serres acérées, prêt à fondre sur vous à la moindre occasion. Il se dégageait de lui un calme à la fois olympien et dangereux qui impressionnait naturellement. Andropov n'était pas n'importe qui et il le faisait sentir sans avoir à le dire.

Lorsqu'il reprit la parole, Cyrius ne su trop comment interpréter la chose. Devait-il être fier de lui d'être parvenu à faire ressentir des sentiments à un vampire vieux de plusieurs siècles ou s'en inquiéter surtout lorsque le sentiments en questions était l'agacement. Provoquer le vieux vampire n'était surement pas la chose à faire et lui manquer de respect encore moins, c'est pourquoi il se mordit la langue pour éviter qu'elle ne fourche malgré lui lorsqu'il fut question du sujet qui avait offusqué Andropov. Il se doutait bien que vu sa position, la créature de la nuit n'avait pas pour habitude de voir son entourage s'adresser à lui en employant l'impératif, cela dit il fallait bien un début à tout, après tout, il n'était pas un de ses laquets... Le journaliste mourrait d'envie de le lui faire remarquer mais il n'était pas ici pour provoquer le roi des vampires plutôt pour s'en faire un allier et l'insolence n'allait certainement pas jouer en sa faveur. Tout ce qu'il espérait à présent c'est que les vampires ne lisaient pas dans les pensées parce que si c'était le cas il était mal barré. Fixant à son tour chacun des traits du visage du vampire, il ne décela aucune contrariété ni aucune tension, visiblement ils ne lisaient pas dans les pensées.

- C'est un sentiment que j'inspire à la plupart des gens, se contenta-t-il de lui répondre concernant l'agacement qu'il lui insufflait en préférant occulter le passage de la conjugaison, tout en se caressant le cou nerveusement

L'homme qui lui faisait face ne se dérida pas, se contentant de l'observer pendant de longues secondes qui lui parurent de longues minutes. Mal à l'aise, l'esprit du journaliste se mit donc à vagabonder et il se demanda si cet homme savait rire. Franchement il en doutait... savait-il seulement sourire ? Il imaginait Ilaria enfant sautant sur les genoux glacé de son père adoptif en éclatant de rire pendant que le vampire restait aussi stoïque qu'une statue de pierre. L'image qui se formait dans son esprit était assez comique mais il lui suffisait que son regard croise celui d'Andropov pour que toute envie de sourire disparaisse aussitôt. La voix calme et glacé du vampire se mit à résonner dans la pièce et Cyrius fronça les sourcils en l'entendant mettre les choses aux claires concernant leur relation. De toute évidence le roi des vampires avait des exigences du à son rang. Une fois encore, le journaliste décida de ne pas contrarier le monarque et se mordit la langue pour ne pas lui répondre qu'il pouvait faire ce qu'il voulait et donner des ordres si ça lui chantait mais que lui n'était absolument pas tenu de lui obéir. Une fois encore, il pria Santa Maria pour que les vampires ne soient vraiment pas télépathe.

- Oui je vous ai parfaitement entendu, choisi de répondre Cyrius après un moment de réflexion

Il avait eut besoin d'un petit moment de méditation interne pour réfléchir à la manière dont il allait lui répondre pour lui donner la sensation qu'il était d'accord avec lui sans pour autant lui mentir. Jaroslav était tout à fait dans son droit de lui donner des ordres, il ne l'en empêcherait pas, cependant, cela ne voulait pas dire pour autant qu'il consentait à lui obéir. Visiblement satisfait de sa réponse, il enchaina en voulant connaître ses motivations concernant cette affaire ce qui le prit un peu dépourvu et cela se lu immédiatement sur son visage. Tout d'abord décontenancé il rassembla ses idées pour tenter d'être à la fois le plus convainquant et honnête possible

- Je suis journaliste et cette affaire m'intéresse. Je pense qu'il est plus que temps que la vérité éclate, que les personnes qui ont perdu un être cher obtiennent enfin des réponses à leurs questions et c'est justement mon travail d'informer. Il va de soit que cet article sera marquant pour ma carrière je ne vais pas le nier, mais en toute franchise outre le fait d'apporter des réponses, ce qui me motive vraiment c'est de réussir là où tous les autres ont échoué.

Cyrius ne relevait des défis que pour les remporter. Jamais il ne songeait à l'échec parce que songer à la défaite c'était partir vaincu. Têtu et borné il s'acharnerait jusqu'à obtenir ce qu'il désirait et pour l'instant sa pugnacité avait toujours payé. Lorsqu'il entendit le vampire lui ordonner de lui transmettre toutes les informations qu'il possédait pour juger s'il donnerait suite ou non à cette potentielle collaboration, Cyrius ne put s'empêcher cette fois de lâcher un rire moqueur.

- Désolé ça ne marche pas comme ça. Vous me pensez assez bête pour vous transmettre toutes les informations que j'ai recueilli ? Non. Mais je comprends qu'il vaut faut des garantis alors je vais vous en donner une, ensuite, vous me direz si vous êtes intéressé ou non et si vous l'êtes je veux que vous m'expliquiez comment vous voyez notre collaboration. Je veux vous aider à faire jour sur cette affaire et nous serons beaucoup plus efficaces à travailler ensemble mais je dois avoir la garanti que je peux vous faire confiance avant de partager mes informations avec vous. Je détiens en ma possession des fichiers de l'hôpital de New-Phoenix, la preuve que du sang de vampire disparaît des laboratoires Harmony avec des dates et les quantités, ainsi que le nom d'un politicien qui tremperait dans cette affaire. Est-ce que cela vous paraît suffisamment intéressant ?

Bloody Storm

L'union fait la force

« Le meilleur usage de l'éloquence est de mettre la vérité en son jour, et de persuader aux autres ce qui leur est nécessairement utile. »

Cyrius avait affiché une mine clairement désapprobatrice lorsque le roi des vampires s'était amusé à l'assimiler à l'un de ces nombreux héros en collant qui faisait rêver les jeunes filles en fleurs et fantasmer les garçons. S'il y avait bien une chose que le cubain détestait par-dessus tout c'était que l'on se moque de lui. Jamais il ne s'était comparé à un héros épris de justice parce qu'il était bien loin d'en être un. Ses motivations étaient en réalité clairement bien plus égoïste. Certes il ne cessait de revendiquer son intégrité journalistique, et bien sur il considérait comme de son devoir de dénoncer des agissements condamnables, mais s'il agissait ainsi, c'était avant tout pour sa satisfaction personnelle. Etre celui qui dénonce, qui démasque et qui parvient à faire jour sur des faits où d'autres ont échoué bien avant lui. Il y avait clairement bien plus d'égocentrisme que d'héroïsme dans ses motivations.
Le journaliste ne prit pas la peine de répondre à la remarque moqueuse de Jaroslav concernant la vision qu'il avait de la chevalerie. S'était-il moqué de lui où était-il convaincu de ses paroles ? Peu lui importait en fait ! Il n'était pas venu pour débattre de la vision que le roi des vampires pouvait avoir de lui, à vrai dire il s'en moquait éperdument, même si en cet instant son regard disait absolument le contraire.

Cyrius avait écouté sans l'interrompre les doléances du monarques mais il n'avait pu s'empêcher de s'esclaffer à la fin de sa tirade. Pensait-il sincèrement qu'il était stupide à ce point ? Qu'il allait lui remettre bien sagement tous les documents et toutes les preuves qu'il avait si patiemment accumulé depuis des mois pour se retrouver ensuite évincé de sa propre enquête ? Certainement pas ! Il savait ou tout du moins il essayait de s'en convaincre, que Andropov avait besoin de lui et de toutes les preuves qui étaient en sa possession, ce qui signifiait qu'il ne pouvait pas lui faire le moindre mal. Cela étant, il pouvait aisément admettre que lui-même aurait besoin de garanti s'il s'était retrouvé dans sa situation, histoire de ne pas s'associer avec n'importe qui. Cyrius avait longuement réfléchis aux différentes preuves qu'il pourrait apporter au roi sans que ça le pénalise pour autant c'est pourquoi il avait opté en premier lieu de lui faire un rapide topo de tout ce qu'il avait découvert et en cas d'entente, il lui offrirait quelque chose mais pour l'heure ils n'y étaient pas encore.

Le journaliste fut agréablement surpris et flatté malgré de découvrir qu'il ne devait pas sa présence en ces lieux à la seule demande d'Ilaria. De toute évidence, le roi avait percé son potentiel et portait quelques espoirs, aussi minimum furent-ils le concernant. Sans émettre le moindre doute ou la moindre réticence, c'est avec un soulagement contenu que Cyrius vit le roi Andropov accepter ses conditions alors qu'il aurait très bien pu vouloir faire usage d'autres moyens pour le forcer à se montrer plus conciliant. De toute évidence les deux hommes étaient d'accord pour s'entendre. Ils avaient tous deux parfaitement conscience qu'agir seuls dans leurs coins ne les mènerait à rien mais qu'ensemble ils pouvaient démasquer les coupables de toute cette sordide affaire. Jaroslav avait dans son équipe un maître des potions ainsi qu'une médicomage et si cette curieuse combinaison l'interpellait il préféra ne rien en dire de peur de passer pour un imbécile et de voir Jaroslav rompre leur association avant même qu'elle n'ait eut le temps de commencer, enfin en espérant qu'il ne puisse lire dans les pensés. Frayeur qui se matérialisa lorsqu'il prit conscience que le père d'Ilaria ne se trouvait plus derrière son bureau mais qu'il l'emprisonnait de ses bras au-dessus de lui dans son fauteuil. Et lorsqu'il l'intima de ne pas le décevoir ses doutes se firent grandissant. Il allait vraiment falloir qu'il demande à Alice quels étaient les réels pouvoir que possédaient un vampire et en particulier son souverain parce que outre leur déplacement insupportable à la vitesse de l'éclair, et leur force surhumaine il n'en savait pas beaucoup plus. Apprenait-on ce genre de chose à l'école ? Peut-être. Il le saurait surement s'il avait été un peu plus attentif lors de certains cours.

- Je ne demande rien en échange, lui répondit-il en le fixant droit dans les yeux. Tout ce que je veux c'est la même chose que vous : faire cesser ce trafic.

Il n'attendait rien d'Andropov, même si pour s'amuser, l'idée de lui demander l'autorisation de sortir avec Ilaria lui avait traversé l'esprit mais c'était une blague qui ne verrait finalement jamais le jour car il doutait très fortement qu'elle soit au gout du vampire et il n'avait absolument aucune intention de repartir dans une boite en bois pour sa demeure éternelle ou pire encore de compromettre son enquête pour une blague potache.

- Permettez ? Demanda-t-il en bougeant sa main.

Andropov avait beau avoir épousé une sorcière et en élever une autre, Cyrius ignorait ce que le monarque pensait de la magie c'est pourquoi il préférait prévenir avant qu'il ne lui fasse regretter d'en avoir fait usage avant même qu'il ne comprenne ce qui lui arrive. Ainsi, il se leva tranquillement du fauteuil et sans geste brusque fit apparaître sur le bureau du maitre des lieux, une enveloppe bien épaisse qui l'intrigua probablement même s'il n'en montrait rien

- Tout à commencé avec ça. Fit-il en glissant la missive dans sa direction. Quelqu'un m'a fait parvenir de manière anonyme tout ce contenu, cela provient des laboratoires Harmony. Il s'agit de notes et des chiffres avec divers prélèvements qui ne correspondent pas. Le nombre de récolte est largement supérieur à ce qui est officiellement déclaré. Ou donc été passé la différence ? Pas difficile à deviner...

Cyrius s'était donc penché sur la question avec ces nouvelles preuves en main. C'est ce qui l'avait poussé à enquêter, avec cette nouvelle source qui désirait rester anonyme et les preuves qu'il lui fournissait, il ne partait pas les mains vides et avait un véritable début de piste. Toutefois, avant de faire aveuglément confiance à cette source anonyme, Cyrius avait du effectuer quelques recherches qui n'avaient fait que corroborer ce qu'on lui avait fait parvenir. S'il avait choisit de montrer cette preuve à Jaroslav ce n'était pas sans raison. Il savait que quelqu'un était venu chez lui et s'ils n'étaient pas parvenus à mettre la main sur ces preuves rien n'indiquait que la prochaine fois il aurait autant de chance. Ou pourrait-il cacher ce genre de document compromettant sans s'inquiéter que de sinistres individus ne les retrouvent si ce n'était dans la demeure de Jaroslav lui même ?

- Etudiez-le et gardez-le, en guise de ma bonne foi

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