Elle avait attendu que la nuit tombe avant de sortir de sa cachette et de reprendre la route qui la ramènerait à New-Phoenix. Elle était à peine parvenue à fermer l'oeil après sa mésaventure et le manque de sommeil se faisait cruellement ressentir. En chemin, Alice était arrêtée afin de se procurer quelques poches de sang qu'elle avait engloutit afin de retrouver en partie ses forces. Le chemin jusqu'à sa ville avait donc été plus long qu'à l'habitude, sa vitesse n'étant pas pleinement récupérée. Une fois chez elle, elle prenait une longue douche afin de retirer les dernières traces de sang et de saleté puis enfilait des vêtements propres. Chaque bruit, chaque sons éveillaient ses sens vampiriques et la mettait en état d'alerte, comme si elle s'attendait à se faire attaquer à tout instant. Elle avait l’instinct d'être prête à se défendre enclenché en tout temps et elle ne parvenait pas à s'en défaire. Alice avait l'impression qu'elle avait laissé une partie d'elle-même dans cette camionnette, comme si pour la première fois elle venait de gouter à ce que c'était que de tuer volontairement quelqu'un e telle ne parvenait pas à comprendre ce que ça avait changé en elle, mais quelque chose était différent c'était certain.

Se dirigeant vers son chevalet, elle suspendue son geste et resta immobile devant lui. Son instinct toujours en éveil la fit regarder partout autour d'elle à la recherche de la moindre différence, mais absolument rien n'avait changé. Alice fermait les yeux quelques instant et l'envie de partir de cet appartement pour le restant de la nuit devenait de plus en plus tentant, elle ne voulait pas être ici, mais surtout elle ne voulait pas être seule. Sans même y réfléchir, un endroit semblait s'imposer par lui-même dans son esprit. Alice n'avait pas beaucoup d'amis, elle avait du mal à faire confiance aux gens et préférait vivre en marge et pourtant quelqu'un avait réussis l'exploit de gagner sa confiance. Hésitant quelques millième de seconde, elle décida d'aller chez lui, elle ne connaissait nul part ailleurs pouvant provoquer cette impression de sécurité.

Verrouillant à double tour la porte derrière elle, Alice parcouru rapidement le chemin qui la séparait du Duplex de Cyrius. En voyant l'absence de répondre à ses quelques coups contre la porte, elle hésitait un instant puis prenait place, adossée contre la porte. Elle ne voulait pas le déranger ou briser ses plans pour la soirée et c'est pourquoi elle ne tenta pas de le rejoindre et ne lui envoya aucun message. Elle allait simplement rester ici à l'attendre, espérant que les collègues des hommes s'en étant pris à elle ne la retrouve pas.

Alice ignorait combien de temps humain c'était écoulé lorsqu'elle entendit des pas s'approcher d'elle. Sur ses gardes, elle se préparait à fuir si le visage apparaissant n'était pas celui de son ami. Ses reflex se détendirent lorsqu'elle parvint à capter son odeur et reconnu la sienne, se relevant, elle croisa enfin son regard.

« Bonjour Cyrius. Navrée de cette visite imprévue, j'espère ne pas te déranger. »

Just a friend

   Montant tranquillement les marches qui menaient à son appartement, Cyrius jouait avec ses clés qu'il balançait inlassablement entre ses doigts tout en réfléchissant à cet entretien qu'il venait d'avoir avec le roi des vampires le matin même. Andropov n'avait pas volé sa réputation, ni même son titre, il en imposait naturellement et Cyrius avait beau savoir qu'ils s'étaient alliés, qu'ils étaient dans le même camps, il ne pouvait s'empêcher de penser que si Andropov voulait se débarrasser de lui, un geste de sa part suffirait pour y parvenir.
Etait-ce une si bonne idée que d'avoir cherché à obtenir une alliance avec un tel personnage ? Le simple fait de se poser la question le confortait dans son choix. Il n'avait aucun doute à ce sujet. Certes, Andropov était une créature dont il fallait se méfier et qui ne faisait rien pour vous mettre en confiance, il était également impossible de deviner ses intentions mais il restait néanmoins un allié précieux, le seul qui lui permettrait de venir au bout de cette affaire. Il avait besoin de lui, tout comme Andropov avait besoin de lui. Enquêter chacun de leur coté était absolument contre productif mais associer leurs forces ça, c'était un coup de maître, un coup qui leur permettrait de démasquer ceux qu'ils pourchassent. Et puis, s'il y réfléchissait bien, Andropov n'avait aucun intérêt à lui faire du mal, après tout, n'était-il pas un proche de sa fille unique qu'il aimait tant ? Quand à Régina elle l'aimait bien également, il avait surement d'autres tête à décapiter que la sienne
Tout ceci était autant d'éléments qui étaient en faveur de leur alliance, il n'y avait pas de raison que cela se passe mal. Par contre il n'aimerait pas être à la place de ceux qui se cachaient derrière ce trafic de sang de vampire car s'il y avait bien une chose dont Cyrius était certain, c'est qu'il préférait être l'allié de Jaroslav Andropov plutôt que son ennemi.

Arrivé devant son pallier, Cyrius enfonça les clés dans sa serrure et ouvrit la porte. L'appartement était encore plongé dans la pénombre pourtant Cyrius était persuadé d'avoir vu une ombre bouger avant qu'il n'allume la lumière. Impression qui fut confirmé lorsqu'il reconnu avec soulagement la silhouette de la femme qui se dressait devant lui et qui le salua avec sa douceur habituelle.

- Bon Dieu Alice, tu m'as fichu une de ces trouilles ! S'exclama-t-il plus détendu avant de poser ses clés et de refermer la porte derrière lui

Alice. Depuis quand était-elle revenue à New-Phoenix ? Comment s'était passé son face à face avec le sosie d'Edward ? Qui était-il ? Était-il son fiancé disparu ? Si oui, comment avait-il survécu ? Tant de questions aujourd'hui encore sans réponses alors que pourtant il s'était juré de la contacter pour savoir comment s'était passé sa petite excursion en territoire Inquisiteur, et pourtant, il avait manqué à sa promesse. Emporté par les différents événements de l'actualité, par ses enquêtes, le Cercle, les Pro-Moldus, la goutte du diable, sa visite à Washington, son excursion en Californie avec Priscus, l'aide que Thémis lui avait demandé pour son enquête, Elijah et sa famille,... il en avait complétement oublié Alice et ses problèmes.

- Je ne m'attendais vraiment pas à te voir, mais je suis content que tu l'ai fait, lui assura-t-il sincèrement, sans quoi, je ne sais pas du tout quand j'aurais pris le temps de venir te voir

Jamais il n'aurait imaginé une seule seconde qu'Alice puisse un jour débarquer comme ça, chez lui, sans invitation. Non pas que ça le dérangeait bien au contraire mais ça le surprenait, cela ressemblait tellement peu à la jolie rouquine. Il faut dire que la vampire était bien représentative de son époque, et de son éducation vieille de plus de 400 ans. Discrète, ne voulant surtout pas s'imposer, la jeune femme préférait demeurer en retrait et ne surtout pas se faire remarquer. Il avait du batailler dur pour qu'elle consente à le tutoyer et à abandonner le vouvoiement, mais il y était parvenu, il était cependant loin de se douter qu'elle se soit aussi vite acclimaté au point de débarquer ainsi chez lui à l'improviste mais ce n'était pas pour lui déplaire

- Je te serre quelque chose ? Lui proposa-t-il tout en se dirigeant vers son frigo. Tout en sachant que je n'ai pas de sang synthétique à t'offrir mais je te promet d'y penser la prochaine fois que je ferais les courses vu que tu me fais le plaisir de passer à présent. J'avoue que c'est une surprise, une agréable surprise, la rassura-t-il

Pour sa part, Cyrius sorti une bière et rejoignit Alice dans le salon, en prenant place sur le canapé angle face à elle

Alors, vas-y, raconte-moi tout, comment ça s'est passé au Bastion ? Quand es-tu rentrée exactement ? Je veux tout savoir

Installé à son aise, il fit apparaitre dans le creux de sa main un paquet de cigarette et en sorti une avant de lever son regard en direction de la vampire, dont il savait que les sens étaient beaucoup plus développés que pour les humains.

- Ça te dérange ?

Il espérait que non, car il en avait bien besoin, mais si c'était le cas, il pourrait toujours lui proposer d'allumer une bougie pour dissiper l'odeur et au pire des cas, il saurait s'en passer, mais il espérait que son petit regard de chien battu saurait la prendre pitié