Sourire à l'ennemi.

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Sourire à l'ennemi

   Cette soirée marquait le début des hostilités. La cinquième conférence pour la paix venait de débuter en grande pompe dans tous ce qu'il y avait de plus clinquant. Le champagne coulait à flot et les femmes avaient sorti leurs plus beaux atours. Tous ici présent, avaient conscience de participer à quelque chose d'exceptionnelle. Contrairement aux précédentes éditions, celle-ci promettait de laisser son empreinte dans l'Histoire, car pour la première fois depuis sa création, absolument tous les partis avaient accepté l'invitation, à commencer par les Inquisiteurs. Les mains enfuies dans les poches de son pantalon, Ethan observa Camila Barbosa, la Grande Inquisitrice, Leader de ce groupe pro-moldu qui rêvait d'un monde sans sorcier. N'était-ce pas ironique de découvrir enfin le visage de celle qui ne rêvait que d'une chose, les éradiquer, venir assister à une Conférence dédié à la paix ? Sa présence avait au moins le mérite de prouver que tout ceci n'était qu'une farce ridicule. Au milieu de toutes ces personnalités importantes, plus hypocrites et menteuses les unes que les autres, Ethan s'y sentait comme un poisson dans l'eau, au contraire de sa jeune cavalière qui venait de le rejoindre et qui était incapable de dissimuler sa nervosité. La jeune mannequin était magnifique et portait une robe argentée qui mettait en valeur sa silhouette parfaite et dévoilait de magnifiques et interminables longues jambes. Contrairement à tous les convives ici présent, la jeune femme n'était pas ici pour s'amuser, mais pour identifier l'homme qu'elle avait surprise entrain d'abattre un sénateur quelques jours plus tôt. Dissimulée dans les vestiaires, la jeune femme n'avait pas vu le visage de l'assassin mais il avait parlé de cette soirée et elle était persuadée qu'elle pourrait reconnaître sa voix, c'est pourquoi Ethan s'était désisté auprès de Jewel qu'il aurait du accompagner à cette soirée d'inauguration au profit de la jeune femme. Ignorant que quelqu'un se trouvait dans les vestiaires, l'assassin ne risquait pas de la reconnaître, tout ce qu'ils avaient à faire c'était de se promener ensemble en saluant tour à tour tous les convives jusqu'à ce qu'il tombe sur leur homme. Mais pour cela, elle devait à tout prix se détendre pour ne pas éveiller les soupçons. Lui offrant un sourire charmeur, il lui tendit son bras pour qu'elle le prenne

- Tout va bien se passer. Allez, souriez, vous êtes la plus jolie fille de la soirée, la flatta-t-il

Loin de rester insensible à son compliment, la jeune femme lui rendit son sourire avant de prendre son bras. Champagne en main, ils s'avancèrent parmi les convives et s'arrêtèrent pour discuter avec un petit groupe de politiciens qui lorgnaient avec intérêt sur la jolie cavalière du responsable de la sécurité intérieur des Etats-unis. Ethan avait un mot pour chacun et savait parfaitement comment agir ou quoi dire en fonction des diverses personnalités qu'ils rencontraient, dans cet univers, il était parfaitement dans son élément. Le temps passe toujours vite en bonne compagnie et celle de la jeune femme était des plus agréables. Loin de la caricature de la belle plante sans cervelle, Eva, malgré son physique avantageux et sa beauté indéniable restait une jeune femme timide, simple et très intelligente. Elle lui avait apprit au cours de la soirée qu'elle suivait des études de commerces et il n'en n'était pas surprit. Son comportement changea dès qu'ils s'adressèrent à un homme aussi riche qu'influent du nom de Atkinson. Un simple coup d'oeil à sa cavalière lui suffit pour comprendre qu'ils venaient de trouver leur homme. Il ne restait plus à présent qu'à lui passer les menottes sans perturber cette petite fête.

L'opération se passa en douceur et l'homme fut appréhendé sans que personne ne se rende compte de quoi que ce soit. Alors qu'il s'assurait que tout se passait bien avec le chef de la sécurité, à proximité de l'orchestre, près de l'estrade, Ethan sentit un regard insistant peser sur lui. Après s'être congratulé, l'homme le salua avant de se retirer alors qu'Ethan, son verre de champagne en main, se retournait pour voir qui l'observait de la sorte. Son sourire s'effaça de ses lèvres dès lors que leurs yeux de glace se croisèrent. En hauteur, dans la salle de réception, se tenait en retrait le garde du corps personnel de la Grande Inquisitrice : Calvin Hasting.

Il se doutait bien qu'ils seraient amenés à le croiser pendant cette conférence dès lors qu'il avait découvert qui, il était. C'était dans ce genre de situation qu'il se félicitait d'avoir un tel self-control sur lui-même, donner l'illusion du paraître alors qu'en réalité il mourrait d'envie de terminer ce qu'ils avaient commencé 10 ans plus tôt... à Boston.


Boston, 10 ans plus tôt...

La surprise a toujours été la meilleure des attaques, et les Inquisiteurs l'avaient parfaitement compris. Ils avaient décidé d'attaquer Boston subitement, alors que rien ne laissait présager une telle offensive. La panique fut totale et les sorciers étaient totalement désorganisés face à cette invasion surprise que leurs défenses s'en ressentit et en furent chaotiques. Pourtant, malgré tout, Aurors, Brigadiers, tireur d'élite magique et même des civils soucieux de faire front commun contre l'envahisseur, s'unirent dans la plus grande confusion, même s'il était évident que malgré toute leur bonne volonté, ils auraient du mal à les repousser sans une intervention radicale du Conseil.

Le 29 Mai, les Inquisiteurs attaquèrent sans retenue, utilisant une offensive puissante dont l'objectif était de distraire les forces armées sorciers pendant qu'un groupe d'Inquisiteur s'apprêtait à pénétrer dans le secteur Sud-Ouest de Boston. Ils pensaient ainsi naïvement que vaincre les quelques sorciers positionné là-bas serait un jeu d'enfant, mais c'était une grossière erreur que de les sous-estimer...
A cette époque, Ethan n'était encore qu'un jeune auror de 22 ans. Une fois de plus, il voyait sa vie être complétement détruite et chamboulée par d'insignifiants moldus qui se croyaient supérieur à eux. Coincé dans Boston au moment des faits, il n'avait pas hésité à prêter main forte dans les lignes de défenses. La rage au ventre, il s'était juré de ne faire montre d'aucune pitié envers leurs ennemis, et c'est exactement ce qu'il fit.

Pendant cette bataille, il fit la connaissance d'un soldat un peu plus jeune que lui, mais avec lequel il sympathisa presque aussitôt. Son nom était Gédéon Prince. Le sorcier était tireur d'élite magique et chose impensable pour Ethan à leur âge, il était déjà marié avec son amour de jeunesse, Yael. Gédéon lui parlait souvent de sa femme, qui, lorsqu'il ne lui écrivait pas, ne se lassait jamais de contempler pendant des heures la photo de sa belle. Ethan avait toujours su prêter une oreille attentive aux gens qu'il appréciait et entendre Gédéon lui parler de son bonheur et de ses projets ne faisait que renforcer ses convictions. Leur combat était juste, mais Yaxley et Rookwood avaient eut tort de dévoiler au monde entier leur existence, car les moldus n'étaient pas prêt à les accepter. Il avait relu tout récemment les écrits de son père, Raphael Foster sur la politique de rapprochement entre moldus et sorciers. Il s'agissait d'écrits à caractère politique mais également économique, philosophique et sociologique... Au coeur de la bataille, Ethan ne pouvait s'empêcher de se demander quelle serait son opinion aujourd'hui, s'il était toujours en vie, en voyant son fils prit dans cette tourmente. Que penserait-il de son idéologie ? La soutiendrait-il encore envers et contre tous ? Persisterait-il dans l'erreur ? Ethan lui, ne pouvait pas y adhérer, plus depuis que les moldus avaient assassiné ses parents, et 15 ans plus tard, ils ne faisaient que prouver que leur haine était allée en grandissant, au même titre que la sienne à leur égard en cet instant.

Le groupe d'inquisiteur qui pénétrait aux abords de la ville par le sud avançaient vite et dangereusement. Leurs nouvelles technologies semblaient les rendre parfaitement invulnérables à tous leurs sorts, ce qui avait pour effet de miner le moral de leur troupe qui était épuisé aussi bien physiquement que moralement. Alors qu'ils étaient contraint de se replier, Ethan réalisa qu'il ne voyait plus son ami nul part. Inquiet, il regarda derrière lui mais ne l'aperçut pas non plus, mu par un mauvais pressentiment, il transplana jusqu'au dernier lieu où ils étaient encore ensemble, sourd aux vociférations de son supérieur qui lui ordonnait le repli. Et c'est là qu'il l'aperçut... Gédéon était de dos, debout face à ce qu'il restait du mur d'une maison. Blessé à l'épaule, son uniforme se teintait dangereusement de rouge, mais au moins il était toujours vivant. Alors qu'il se précipitait vers lui pour l'aider à se sortir de ce bourbier, son soulagement de le retrouver vivant disparu dès lors qu'il réalisa qu'il allait être exécuté par un homme au regard glaciale.

- Non, souffla-t-il dans un murmure rauque pour lui-même

Son regard balaya les environs, et il l'aperçu, ce gamin, qui, contrairement à l'homme qui tenait Gédéon dans sa ligne de mire, était à sa portée de tir. Il n'hésita pas une seule seconde et lança un sort mortel au moment ou ce dernier l'aperçut. Pourquoi lui ? Parce qu'ils étaient en guerre, que cet homme était à découvert, que son ami s'apprêtait à abattre le sien, et qu'un bon Inquisiteur était un inquisiteur mort. Saisissant ce moment de surprise, Ethan visa un pan du mur qui se trouvait en hauteur afin qu'il s'effondre sur le soldat stupéfait qui prenait à peine conscience de sa présence. Pour échapper au bloc de béton qui tombait sur lui, le soldat eut hélas l'excellent réflexe de se projeter en arrière, évitant de peu de se faire écraser. Le sorcier profita du nuage de poussière provoqué par l'effondrement de cet immense gravas de pierre pour se précipité sur Gédéon et l'entrainer loin d'ici, à l'abri, car il ne se faisait aucune illusion, cette attaque n'allait pas retenir leur adversaire très longtemps. Passant son bras autour de la taille du blessé pour mieux le soutenir, ils commencèrent à se retirer aussi vite que Gédéon le pu. Il aurait été tellement plus aisé de transplaner malheureusement dans son état cela n'aurait servit qu'à aggraver les blessures de son ami, mais à cette allure-là, le soldat ne tarderait pas à les rattraper et il lui serait difficile d'affronter cet homme tout en protégeant Gédéon. C'est alors qu'une apparition salvatrice en la personne d'un brigadier juché sur son balai vint les rejoindre pour les aider à s'enfuir. Sans perdre un instant, Ethan confia Gédéon au brigadier qui le hissa non sans mal sur son balai. Après lui avoir ordonné de dégager avec le blessé afin que Gédéon puisse bénéficier des premiers secours au plus vite, lui choisi de rester pour couvrir leur fuite et terminer son travail. Un bon Inquisiteur était un Inquisiteur mort, il en avait déjà eut un, il voulait le deuxième....

Sourire à l'ennemi.

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Boston, 10 ans plus tôt...

Les rafales de tires se mirent à pleuvoir de tous les côtés autour de lui. Se recroquevillant à l'intérieur d'une bâtisse, il attendit que les tirs se calment, ce qui fini par arriver au bout de cinq bonnes et interminables minutes. Les tirs imprécis lui indiquèrent deux choses. Tout d'abord, l'Inquisiteur n'était plus seul, ils étaient bel et bien une dizaine, l'avantage c'est qu'au vu de leurs tirs, il était évident qu'ils n'avaient aucune idée du lieu où il se terrait, malheureusement, ils finiraient vite par le retrouver. La solution la plus sage aurait été de se replier et de transplaner pour se mettre à l'abri. Mais après ? Ces types avançaient droit sur eux. Reculer, fuir c'était leur céder le passage, cependant que pouvait-il faire seul contre 10 hommes armés, protégés par des armures anti-magie ? Il ne faisait absolument pas le poids contre eux.
Au-dehors, derrière lui, tout était calme, pour un peu, il se serait cru seul mais ils étaient là, quelque part, avançant prudemment. Jeter un oeil au dehors était risqué, mais il devait absolument voir ce qui se passait à l'extérieur s'il ne voulait pas se faire surprendre. Son regard fut alors attiré par un miroir brisé en mille morceaux qui se trouvait face à lui. Pointant sa baguette magique sur les débris de verre qui se trouvaient au centre de la pièce il en fit voler quelques uns en prenant mille précautions. Lévitant dans la pièce à des points stratégiques qui lui permit de voir ce qui se passait à l'extérieur, Ethan sourit en repérant 3 soldats ennemis. Pour le moment, aucun d'eux ne venait dans sa direction. Se levant, il longea le mur courbé en deux en passant sous les fenêtres lorsqu'une silhouette familière bondit au-dessus de lui. La frayeur occasionné par ce labrador qui venait de sauter par le fenêtre le fit sursauter. Déconcentré, il en fallut de peu pour que les débris de miroir ne s'écrasent à nouveau sur le sol mais Ethan relança son sort de lévitation à temps, lui faisant lâcher un soupir de soulagement. Nul doute que s'ils avaient touché le sol le bruit de verres brisés aurait attiré à lui ceux à qui il tentait d'échapper

- Bon sang Alex, tu veux me faire tuer ou quoi ? Grogna-t-il agacé par ce qui aurait pu se produire mais loin d'être mécontent de voir surgir son ami

Le chien prit alors une forme humaine et rejoignit l'autre sorcier sous la fenêtre

- Quand j'ai entendu que tu étais resté en arrière pour les couvrir je me suis dit que ce serait trop injuste que tu sois le seul à t'amuser. Alors quel est le plan ? Ils sont combien ?

- Une dizaine, et je pensais me débarrasser d'une partie du groupe en lançant le plan miroir

- Ohhh ça c'est une bonne idée ! Et que penses-tu du retour en flamme pour la seconde partie ?

Le sourire entendu des deux hommes indiquait qu'ils étaient sur la même longueur d'ondes. Se séparant chacun d'un coté, Ethan attendit qu'Alex reprenne sa forme animal et bondisse hors de la bâtisse, pour sortir à son tour. Cherchant un point stratégique qu' il ne tarda pas à le trouver, il lança les sorts nécessaires à l'élaboration de son plan. Les armures des inquisiteurs les protégeaient des sorts qu'on leur lançait directement, mais comme toutes forteresses prétendument imprenables, elles avaient leurs défauts et leurs faiblesses. Un sort était inefficace si on les frappait de plein fouet, mais leurs armures ne pouvaient pas les protéger des éléments extérieurs....
A l'aide d'un premier sort, Ethan transforma une vaste étendue de gravats en ciment bien frais puis il lança un second sort pour donner l'illusion que cette piscine mortelle n'était en réalité qu'un tas de pierres et de gravats. Se relevant, il vérifia son gilet pare-balle en espérant qu'ils ne chercheraient pas à viser sa tête, puis commença à s'élancer dans cette ville en ruine. Les 5 soldats qui quadrillaient le secteurs ne tardèrent pas à le repérer et s'élancèrent à sa poursuite tout en ouvrant le feu sur lui. Une balle siffla à proximité de son oreille l'obligeant a plonger derrière ce qui restait d'un muret en briques alors que les battements de son coeur s'affolaient furieusement au fond de sa poitrine. Se tournant prudemment pour vérifier à quelle distance était les soldats, une seconde rafale de tir l'obligea à se baisser à nouveau.

- Tu es coincé, sort de là ! Aboya une voix inamicale.

Tout se déroulait absolument comme prévu. Réprimant son sourire victorieux, Ethan leva ses bras au-dessus de sa tête pour leur montrer qu'il se rendait, puis, il se leva prudemment sans esquisser le moindre mouvement brusque et sorti de sa cachette. De 5, les soldats étaient passé à 8, leur trois autres compagnons ayant été attiré par les tirs. Il en manquait encore deux, dont celui qui avait tenté d'abattre Gédéon. Où était-il ce fumier ? Se demanda-t-il tout en balayant rapidement l'horizon de son regard. Immobile, les mains toujours levé au-dessus de sa tête, il laissa les soldats si plein d'arrogance, s'avancer vers lui en le tenant en jout lorsque soudain, les hommes hurlèrent de stupeur en réalisant que le sol disparaissait sous leurs pieds. Certains en lâchèrent leurs armes, d'autres essayèrent de s'extirper en vain de ce piège dans lequel ils s'enfonçaient inexorablement, mais parmi eux, deux autres soldats résignés à mourir se mirent à ouvrir le feu sur lui. L'une des balles le faucha en pleine poitrine et le propulsa en arrière. Il avait beau avoir été protégé par son gilet pare-balle, l'impact lui avait coupé le souffle, mais au moins, tomber en arrière lui avait permis de se retrouver à l'abris des tirs. Il ne releva la tête que lorsque les hurlements de terreurs cessèrent. Se relevant avec précaution, il réalisa que les 8 inquisiteurs qui l'avaient poursuivit étaient désormais ensevelis dans le ciment pour l'éternité. Au bord de la "piscine" se tenait les deux derniers inquisiteurs, à leurs pieds se trouvait le corps immobile d'Alex. Alex ! Ethan se redressa d'un bond tout en fusillant l'inquisiteur du regard. Alex, ils l'avaient eut ! Etait-il mort ? Ou seulement blessé ?...
Les deux hommes restèrent ainsi à se défier du regard pendant un instant qui sembla durer une éternité. Dans le fond de leurs yeux bleu on pouvait y lire la même détermination : venger leurs compagnons respectifs


Retour au présent.

Ethan suivit le regard du garde du corps pour voir sur qui il veillait avec autant d'attention, la réponse lui parut comme une évidence si tôt qu'il aperçut Camila Barbosa, la Grande Inquisitrice, celle qui avait décidé de mener un combat sans merci à l'encontre des sorciers. Il avait été plus que surprit de découvrir que les Inquisiteurs avaient accepté d'assister à la Conférence pour la Paix de cette année. Il ignorait ce qu'ils manigançaient mais ils n'étaient surement pas ici pour signer des accords de Paix. Décidé de s'amuser un peu avec son ennemi juré, il profita d'un moment d'inattention d'Hasting pour disparaître de sa vue et réapparaitre dans son dos. Un sourire moqueur se dessina sur son visage lorsqu'il vit Calvin le chercher du regard avec frénésie

- Derrière toi ! Annonça-t-il tranquillement en s'avançant pour être à sa hauteur. Qui aurait pensé que l'on se retrouverait ici, 10 ans plus tard, loin des champs de bataille à savourer du champagne ?

Ethan adoptait l'attitude parfaitement trompeuse d'un homme sincèrement ravi de revoir un vieil ami, alors qu'il n'était ici que pour une chose,... le provoquer, lui faire perdre ses moyens et tourner les Inquisiteurs en ridicules.

- La vie est... surprenante tu ne trouves pas ? Ainsi tu es devenu le garde du corps de la Grande Inquisitrice ? J'espère que tu as fait des progrès parce que si ma mémoire est bonne, tu n'arrivais pas à protéger grand monde il y a 10 ans, souligna-t-il perfidement tout en portant son verre de champagne à ses lèvres.

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  Ethan devait reconnaitre que le self-control d’Hasting l’avait agréablement surpris. L’homme le cherchait du regard dans cette vaste salle bondé de monde et à aucun moment ne l’avait vu ou senti venir derrière lui, pourtant, il ne sursauta pas lorsqu’il se manifesta. Il n’avait pas même émit le plus petit tressaillement. Ethan avait beau ne pas l’aimer il devait lui reconnaitre une maitrise qui n’était pas donné à tout le monde. Un discret timide moqueur s’esquissa sur ses lèvres alors qu’il entendit Hasting grogner face à sa provocation concernant son incapacité à protéger ses hommes lors de la guerre de Boston. Ce jour-là, Ethan avait offert une jolie victoire à son camp même si son acharnement avait malheureusement couté la vie à Alex. S’il avait sagement transplané dès que Gédéon fut mis à l’abri Alex n’aurait pas été lâchement assassiné, mais d’un autre côté, s’il n’était pas resté en arrière, personne n’aurait surpris les Inquisiteurs tentant de faire une percer dans ce secteur, et ensuite il aurait été trop tard pour réagir et les repousser. Alors non, même si la mort d’Alex était de plus déplaisante pas un instant il ne regrettait son choix.

Malgré tout, le sang d'Ethan glaça et son regard s'était fait assassin durant quelques secondes lorsque l'inquisiteur mentionna avec dédain son défunt ami. Il ne l’avait pas nommé, il n’avait même pas fait référence à son statut de sorcier, il s’était simplement contenté de faire une remarque sur les chiens, comme si Alex n’avait jamais été rien de plus qu’un vulgaire animal. Une remarque si pleine de sous-entendu que le chef de la sécurité intérieur saisit sans le moindre mal. Alex était un animagus du chien et cette particularité lui avait plus d’une fois sauvé la vie pourtant cette fois-là, c’était ce qui l’avait perdu… Il avait péri en le rejoignant sur le champ de bataille. Comment l'avaient-ils découvert ? Comment avaient-ils su qu’il n’était pas un véritable chien ? Personne, pas même un sorcier expérimenté, ne pouvait différencier un animagus d’un véritable animal, alors comment s’y étaient-ils prit ? Il aurait bien aimé le savoir mais il l'ignorait, cependant la discrétion n'avait jamais fait partie des qualités d'Alex qui avait dû manquer de vigilance. Jamais il ne pourrait oublier l'image de son corps sans vie gisant à leurs pieds....


10 ans plus tôt...

A quelques mètres, situés en amont au-dessus d'eux, Ethan observait les deux Inquisiteurs le regard noir à la fois haineux à leur encontre mais également inquiet pour son ami qui ne bougeait plus et dont une tache rougeâtre commençait à s’étendre sous sa silhouette immobile. Son regard affolé ne le quittait pas des yeux, alors qu'il prenait conscience que la vie était entrain de le quitter au même rythme que son fluide vitale. Son instinct lui disait qu'il ne pouvait plus rien faire pour lui, mais son coeur refusait de le laisser-là, à leur merci, sans rien tenter pour le sauver. L'arrivée de trois autres soldats qui courraient dans leur direction mit fin à ses tergiversations internes et l'incitèrent à se sauver au moment où l'inquisiteur ouvrit le feu sur lui.
Se retournant en vitesse pour fuir, il glissa sur les décombres qui jalonnaient désormais la ville. Une maladresse qui lui permis d'éviter de justesse les tirs plutôt précis de cet homme mais qui lui fit lâcher malencontreusement sa baguette. Assis sur les décombres qui recouvraient le sol, Ethan se tourna frénétiquement à gauche puis à droite à la recherche de son arme, mais la panique dans laquelle cette situation venait de le plonger ne lui permettait plus de la voir tandis que derrière lui, les pas précipités de cet homme ne cessaient de se rapprocher dangereusement.

Résigné à devoir s’en passer, il jeta un regard circulaire tout autour de lui à la recherche d'une arme quelconque qui pourrait lui permettre de se défendre avant que son agresseur ne vienne lui régler son compte. La force brute n’ayant jamais été son truc il devait absolument trouver une arme qui pourrait s’avérer être aussi mortellement dangereuse que sa baguette. Comme une réponse à ses prières la silhouette d’un homme en uniforme attira son regard. Se laissant glisser, il rejoignit le mort et le retourna. A son uniforme il comprit qu’il s’agissait d’un policier des forces spécial moldu, il le fouilla frénétiquement à la recherche de son arme et de ses munitions qu’il ne tarda pas à récupérer.
Ethan avait horreur des armes à feux, elles lui rappelaient trop de bien mauvais souvenirs, mais comme l'Inquisiteur allait très vite le comprendre à ses dépens, il savait parfaitement s'en servir. Retirant le cran de sécurité, il se retourna prêt à faire feu mais n'eut pas l'occasion de tirer qu'un coup violent le frappa en plein visage. Complétement sonné, il tomba sur le ventre, lâchant son arme qui valdingua à quelques mètres de lui. Il lui fallut quelques minutes pour se remettre et ouvrir les yeux. Il n'avait pas besoin de se tourner pour savoir qui se trouvait au-dessus de lui, mais il devait vite trouver une solution pour se sortir de ce guêpier s'il ne désirait pas finir comme Alex....


De nos jours, soirée d'ouverture.

Un sourire se dessina sur ses lèvres, comme si le pique que venait de lui faire Hasting venait de glisser sur lui aussi rapidement que l'eau de la rivière sur un rocher. Il avait parfaitement compris ce qu’il avait cherché à faire puisque lui-même avait usé de la même tactique en l’abordant. Et s'il était vrai que le souvenir de la mort d'Alex resterait toujours un souvenir marquant, il ne comptait pas entrer dans son jeu. C'était lui qui menait la distance et nul autre.

- Il faut être un véritable boucher pour poignarder un chien errant qui ne vous avez pas attaqué et plus encore pour t'en amuser 10 ans plus tard en sachant pertinemment qu'il s'agissait d'un être humain. Tu n’es qu'une brute sans cervelle Hasting, c'est pourquoi, toi tu gardes les murs et que moi, j'en suis là où j'en suis. Un conseil, ne perds surtout pas de vu qu’ici tu es sur mon territoire, à part aboyer et grogner comme l’animal que tu es, tu ne peux rien faire tandis que moi si…

Afin de bien lui signifier qu'il ne proférait pas de menaces en l’air, et qu'il pouvait faire absolument tout ce qu'il voulait son regard se posa sur un homme en costard, aussitôt trois gardes du corps de la maison blanche se tinrent prêt à intervenir au moindre signe de sa part.

- Nous en étions à combien déjà... à oui, 9 pour moi et 1 pour toi, grimaça-t-il douloureusement. Tu seras toujours l’éternel perdant Hasting, quelques soit l’époque ou le lieu. Bien, ces retrouvailles furent très sympathiques, mais je ne vais pas te déranger plus longtemps, comme tu me l’as si bien fait remarquer, tu as… du travail, s’il on peut appeler ça du travail. Du reste, je n'ai pas encore eut le plaisir d’aller saluer la Grande Inquisitrice. Garde bien le mur, fit-il en lui tapotant le bras d’un geste moqueur et observe, c'est tout ce que tu es bon à faire, moi,…je vais m’amuser un peu

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  Alors qu'Ethan s'apprêtait à s'en aller, pour rejoindre la réception et les personnes qui s'autocongratulaient tout en profitant du buffet, il sentit la pression très ferme d'une main se refermer sur son bras pour le tirer en arrière et le retenir. Tournant légèrement sa tête, il croisa le regard furieux d'Hasting qui n'appréciait guère la simple perspective de le voir serrer la main de sa petite protégée. Comme si son geste n'était pas suffisamment claire, il fut gratifié d'une menace on ne peut plus explicite, ponctuée d'une insulte qui ne faisait que lui confirmer à quel point cet homme n'avait pas sa place ici.

- Ou sinon quoi ? Lui répondit-il guère impressionné

Il ne sous-estimait pas Hasting, pour l'avoir affronté, il savait pertinemment qu'il ne faisait absolument pas le poids face à lui dans un combat physique, mais jamais l'homme n'oserait s'en prendre à lui devant tout un parterre de politiciens. S'il faisait ça, s'il s'en prenait à lui physiquement devant tous ces témoins, non seulement cela jetterait le discrédit sur le parti des Inquisiteurs mais en plus, Barbosa serait contrainte de se trouver un autre garde du corps durant tout le temps que durerait cette Convention.
Un rapide coup d'oeil lui suffit pour constater que les gardes du corps de la Maison-Blanche étaient déjà en mouvement pour appréhender Hasting, les ayant surement repérer lui aussi, le garde du corps de la Grande Inquisitrice le relâcha vivement, avec la même rapidité que s'il venait de poser la main sur un tison brûlant. Faisant un discret mouvement de tête à l'adresse des gardes du corps afin de leur signifier que pour le moment il maitrisait la situation, les trois hommes en noirs stoppèrent leur avancée mais ne les quittèrent pas des yeux une seule seconde, prêt à intervenir au moindre geste menaçant que pourrait faire l'Inquisiteur. Conscient qu'il ne pouvait rien tenter contre lui, Hasting se contenta de le menacer verbalement ce qui eut le don de faire apparaître un sourire méprisant sur ses lèvres

- Et bien qu’est-ce que tu attends ? Tu as les chocottes Hasting ? Le provoqua-t-il en le défiant clairement du regard. C’est bien ce que je pensais, tu es plutôt le genre d'homme à frapper les hommes à terre

Ethan faisait bien sur référence à leur affrontement lors de la bataille de Boston lorsqu'Hasting avait surgit derrière lui et l'avait pratiquement assommé. Complétement sonné, Ethan en avait lâché son arme et s'était écroulé sur le sol. La vision trouble, la tête douloureuse, il avait du lutter pour ne pas se laisser aller à fermer les yeux et à perdre connaissance...


Boston 10 ans plus tôt.

Terrassé. C'était le mot.
Il n'avait plus conscience de ce qui l'entourait ni même de ce qu'il faisait. Son seul point de repère, c'était lui, cette menace qui était penché au-dessus de lui.
Dans un état second, il essaya de se concentrer sur ce qu'il voyait pour ne pas s'écrouler, mais sa réalité lui apparaissait complètement flou et déformée. Il était totalement à sa merci, mais s’il en avait parfaitement conscience il était incapable de réagir, d'ouvrir les paupières ou de bouger. C'est comme si son corps bien trop lourd, refusait de lui obéir que ce soit pour ouvrir les yeux ou en esquisser le plus petit mouvement…

Pourquoi était-il toujours vivant ? Pourquoi ne lui avait-il pas encore logé une balle dans la tête ? Lorsque des coups se mirent à pleuvoir sur son corps il comprit pourquoi il ne n’était pas encore mort, parce qu’il voulait se venger et lui faire amèrement regretté d’avoir éliminé ses compagnons. Il n’aurait de toute évidence pas le droit à une mort rapide et douce, et avec un peu de chance c’est ce qui le sauverait !! Recroquevillé sur lui-même pour tenter de se protéger un minimum des coups rageurs qui pleuvaient sur lui, il l’aperçu… là, juste à ses côtés, sa baguette. Sa main se referma sur elle avec toute la force du désespoir et d’un mouvement rapide il lança l’avada Kedavra sur son agresseur. Le sort glissa sur ce dernier qui était protégé par son armure mais s’il ne lui fit aucun mal, il parvint malgré tout à le déstabiliser et le faire reculer de quelques pas, ce qui lui permit d’en profiter pour se relever.
Armés les deux hommes se tenaient prêt à un face à face mortel à la différence près que son adversaire était au mieux de sa forme et que lui tenait à peine debout. Se tenant les côtes douloureuses de sa main gauche, il abaissa finalement sa baguette vers le sol comme s’il comptait se rendre. Traitre, il profita de cet instant de relâchement du soldat pour lancer un sort sur le sol qui se trouvait aux pieds du soldat et qui se transforma soudainement en eau. Profitant de sa surprise, Ethan plongea sur le corps du policier qui était tombé et en récupéra son bouclier, tout en jetant un sort d’attraction sur le revolver qu’il avait lâché au moment où le soldat l’avait frappé par derrière. Si les sorts étaient inefficaces contre les armures il n’en n’allait pas de même pour les balles, il allait donc se servir de leur technologie pour la retourner contre eux.

Le temps qu’il récupère toutes ces nouvelles armes, le soldat était parvenu à s’extraire de l’eau vaseuse dans laquelle il l’avait plongé. Ethan fonça aussitôt sur lui, bouclier en avant, et s’en servit pour le frapper au niveau du visage ce qui propulsa le soldat sur le côté. Avant qu’il ne puisse récupérer ses esprits, le sorcier tira sur l’arme que son adversaire tenait toujours en main. Le coup de l’impact lui fit lâcher prise et l’arme pointée sur son ennemi, il balança son bouclier. L’homme n’ignorait pas à présent qu’il savait parfaitement se servir de leurs armes à feu, qu’il visait juste et qu’il n’hésiterait pas à l’abattre au moindre signe suspect.

- Lève-toi ! Et mets tes mains bien évidences, lui ordonna-t-il tout en s’approchant

Ethan mourrait d’envie de l’abattre comme un chien et c’était précisément la raison pour laquelle il avait tant tenu à l’affronter mais à présent il se disait que le faire prisonnier pouvait être intéressant. Les spécialistes des interrogatoires pourraient très surement lui extorquer les plans d’attaque des inquisiteurs. Soit il parlerait soit il ne dirait rien peut-être même ne savait-il rien, après tout il semblait n'être qu'un soldat, mais que ce soit l’un ou l’autre, la mort d’Alex serait vengé car ce moldu mourrait d’une manière ou d’une autre et tant qu’à faire il comptait sur son mauvais caractère pour leur opposer une résistance qui serait veine, ainsi il connaitrait d’intenses souffrances avant de passer à trépas, et ce ne serait que justice.  

- Maintenant désactives ton armure

Ethan comptait transplaner avec lui après lui avoir jeté un sort de stupefixion mais l’un comme l’autre pour que ce soit parfaitement efficace l’homme devait d’abord retirer son armure, s’il s’y refusait et il n’aurait pas d’autres choix que de l’y contraindre, et pour se faire comprendre, il retira le cran de sécurité de son arme prêt à faire feu sur lui, et à cette distance nul doute qu’il le sentirait passer

Sourire à l'ennemi.

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Sourire à l'ennemi

  Si Hasting pouvait reprendre là où ils en étaient restés 10 ans plus tôt, nul doute qu’il n’hésiterait pas et qu’il ferait tout ce qui est en son pouvoir pour l’éliminer. Il portait en lui cette rage et cette colère qui se lisait sur son visage aux traits sévères mais également dans le fond de ses prunelles. Contrairement à lui, Hasting ne savait pas dissimuler ce qu’il ressentait ce qui permettait à Ethan d’en jouer. L’homme parvenait malgré tout à garder son self-control même s’il voyait bien qu’être obligé de se retenir lui coutait beaucoup. Ni les paroles d’Hasting, ni même ses menaces ne l’impressionnèrent pour la simple et bonne raison qu’ils savaient tous deux qu’ici, Hasting était pieds et poings liés. Quand à sa dernière remarque….

- Wouahou ! Tu penses vraiment ce que tu dis... S'exclama Ethan sincèrement impressionné en plongeant son regard dans celui de Calvin

A ce niveau-là ce n'était même plus de la mauvaise foi, Hasting était sincèrement convaincu de ses dires. Il dégageait une assurance et un aplomb qui était remarquable quand on connaissait la vérité. L'homme ne faisait pas semblant, il croyait véritablement en ses accusations. C'était Calvin qui l'avait battu alors qu'il était à terre, sans défense mais c'était eux, les sorciers qu'il accusait de se comporter de la sorte ?! Pas étonnant que les Inquisiteurs parvenaient sans la moindre difficulté à grossir leur rang en faisant gober des énormités à des esprits aussi faibles que ceux de leurs races. Ils ne croyaient qu'en ce qui les arrangeait et pire que tout, en se mentant à eux-mêmes ils parvenaient à se convaincre de la véracité de leurs propos. Dans ces circonstances il n’avait aucun mal à imaginer avec quelle vérité déformée il aurait justifié les raisons qui l’auraient poussé à abattre froidement Gédéon, un sorcier désarmé et blessé qui était à sa merci.

- Est-ce que tous les moldus sont comme toi ? Questionna-t-il dans une ultime provocation comme si la réponse l'intéressait véritablement. Ça explique pas mal de chose… rajouta-t-il songeur avant d’adresser un sourire aimable au garde du corps de la « petite » Inquisitrice. Si tu veux bien m’excuser cette fois j’y vais vraiment, ce fut très distrayant et… instructif. Continues à garder les murs, tu fais ça très bien, lui assura-t-il en levant dans sa direction son verre de champagne dont il venait de délester un jeune serveur qui circulait avec un plateau bien garnit pour chacun des invité.

Il gratifia Calvin d’un dernier petit sourire satisfait avant de se diriger vers le groupe de politicien avec lequel la Grande Inquisitrice se trouvait.



10 ans plus tôt

Hasting ne pouvait plus rien faire et pourtant il le narguait en souriant. Il savait très bien qu’il était à sa merci et que s’il n’obéissait pas à ses ordres, s’il refusait de se montrer coopératif, il n’avait aucune raison de la garder en vie, pourtant il ne fléchissait pas, préférant jouer les héros de pacotilles une dernière fois. Face à sa hargne et à sa colère, Ethan fit mine de réfléchir à ses question avant d’hausser les épaules d’un air fataliste

- Il me semble que tu n’as pas trop le choix en effet, soit tu m’obéis, soit je t’y contrains, mais n’espère pas que je t’abatte rapidement. Je déteste les armes à feu, cependant ça ne veut pas dire que je ne sais pas m’en servir. Dernier avertissement, désactives ton armure, le somma-t-il en retirant le cran de sureté.

Les combats se rapprochaient inexorablement, les cris et les tirs se mirent à résonner de manière plus distincte autour d’eux, tandis que l’homme qui se tenait actuellement à sa merci reconnaissait leur défaite pour cette bataille, mais Ethan ne l’écouta que d’une oreille distraite. Les propos qu’il pouvait tenir ne lui servait qu’à gagner du temps, tandis qu’une silhouette se rapprochait de plus en plus discrètement d’eux. Elle faufilait telle une ombre de ruine en ruine pour se rapprocher de son prisonnier. Tirer sur cette ombre fugace pour le moment était stupide car il ne parviendrait pas à l’atteindre, elle était trop bien dissimulée pour ça, cela ne servirait qu’à gâcher des balles qui pourraient lui sauver la vie le moment venu et à indiquer qu’il l’avait repéré, il préférait attendre. Attendre le moment venu…
Lorsque Calvin lui adressa un doigt d’honneur, Ethan fit feu. La balle frôla l’homme qui s’était jeté à terre, et s’il ne l’avait pas blessé ce n’était pas parce qu’il l’avait raté mais tout simplement parce qu’il n’était pas celui qu’il visait. Celui qu’il visait c’était ce jeune soldat, cette ombre furtive qui s’était approché pour lui porter secours et qui avait fini par se trouver fatalement à découvert. Sans la moindre hésitation, le sorcier avait ouvert le feu arrêtant net la progression de l’homme qui s’était figé dans un masque de stupeur grotesque tandis qu’un point noir était apparu entre ses deux yeux avant de s’écrouler sur l’homme qui avait essayé de tuer Gédéon.

- Ethan ! Hurla une voix au-dessus de lui, monte !

Par réflexe Ethan leva les yeux au ciel et reconnu Scott Wilson un jeune auror comme lui, qui était venu le chercher. Pointant son arme sur Hasting il voulu faire feu pour le supprimer puisqu'il ne pouvait pas l'emmener avec lui mais ce ne fut qu'à ce moment précis qu'il réalisa malheureusement qu'il n'avait plus de balles dans son chargeur.

- Viens ! Il ne faut plus trainer, montes !!

Le ton de sa voix trahissait l’urgence de la situation, Ethan ignorait ce qui se passait mais une chose était sûr, ils ne devaient surtout pas s’attarder ici ! Sans perdre un instant, et évitant de poser des questions inutiles, Ethan lâcha un juron tout en balançant son revolver, puis enfourcha le balai qu’on lui avait apporté pour disparaitre dans les airs. Quelques minutes plus tard une attaque magique se chargea de décimer les soldats moldus restant en faisant pleuvoir sur eux un déluge de roches en béton. Ils ne comptaient pas faire de prisonniers et l’avaient prouvé, pourquoi agiraient-ils différemment ? Les moldus rêvaient de les exterminer mais c’était eux qui allaient périr…

Etrangement, Ethan était persuadé que s’il devait y avoir un seul survivant, ce serait cet homme, et si leurs chemins devaient à nouveau se croiser, il finirait ce qu’il avait commencé…



Comme il l’avait pressenti, Hasting avait survécu et leurs chemins s’étaient à nouveau croisés. Une petite voix au fond de lui, lui prédisait que ce n’était que le commencement et que tout ne se terminerait qu’avec la mort de l’un ou d’autre, or il n’était pas décidé à mourir…